25/02/2015
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Rencontre Saint Empire Menkelt - Hotsaline à Troïtsiv

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RENCONTRE SAINT EMPIRE MENKELT - HOTSALINE À TROÏTSIV


Troïtsiv, capitale de la République d'Hotsaline


À l'heure où sa capitale s'apprêtait à recevoir la délégation du Saint-Empire Menkelt, la République d'Hotsaline se trouvait face à une impasse diplomatique. Sous la présidence d'Elena Vasylenko, et même avant le reversement du régime de Leonid Kravchuk et l'avènement de l'État de Réclamation Nationale, le pays avait concentré ses efforts diplomatiques sur un rapprochement avec l'Organisation des Nations Démocratiques, et plus particulièrement le Royaume de Teyla. Cette politique n'avait pas été sans porter ses fruits, puisque Teyla figurait à présent parmi les principaux partenaires du pays, dont l'on pouvait même dire qu'il en était le plus proche allié, assurant à l'Hotsaline des garanties de sécurité non négligeables face aux velléités agressives de ses voisins, ainsi qu'un soutien diplomatique de poids quant à ses revendications de souveraineté territoriale. Toutefois, cette logique avait ses limites, et l'Hotsaline semblait même les avoir atteintes. Malgré tout la fascination qu'Elena Vasylenko pouvait vouer à l'OND, à laquelle elle ne dissimulait d'ailleurs pas sa volonté de faire adhérer l'Hotsaline et la Kresetchnie dans les premiers mois de son mandat de Présidente du Conseil, le fait était que la nature de cette organisation était incompatible avec certains des aspects de la ligne de consensus adoptée par la majorité de coalition du Conseil de Réclamation Nationale. Si le prosélytisme idéologique affiché par l'OND était déjà un problème pour l'Hotsaline, qui en avait réalisé toute l'ampleur lors de la croisade anti-fasciste lancée contre le Hvítneslånd par les membres eurysiens de l'organisation, un coup fatal allait prochainement être porté à toute éventualité d'officialisation d'un rapprochement de l'Hotsaline avec l'OND, avec la soumission par Tanska d'un projet d'amendement des Traités de Manticore pour y ajouter des critères formels d'adhésion.

L'initiative n'avait, pour l'heure encore, rien d'officiel, mais les rumeurs allaient bon train concernant les « critères de Norja », et si celles-ci se confirmaient quant à la nature desdits critères, il était clair que jamais l'Hotsaline, sous son gouvernement actuel, ne pourrait s'y conformer. Le Ministère de la Transition Démocratique et de l'Intégration Continentale, dirigé justement par Elena Vasylenko, faisait certes beaucoup d'effort pour conformer l'Hotsaline à un certain idéal de démocratie, notamment par la lutte contre la corruption, le développement de la transparence, ou encore la veille constitutionnelle afin de limiter l'accaparement des pouvoirs. Il faut dire que le despotisme du régime d'état d'urgence Leonid Kravchuk en avait traumatisé plus d'un au sein du nouveau gouvernement. Mais le Front de la Liberté, bien que premier parti représenté à la Rada, était loin d'être majoritaire au sein de la coalition du Conseil. Pour la plupart des partis composant la majorité de gouvernement, l'adoption d'un droit universel était proprement inacceptable. La question du droit, et notamment de la mise en adéquation du nationalisme ethnique de ces formations politiques avec l'État de droit, avait déjà été discutée, et un consensus avait été trouvé autour d'un État de droit populaire excluant les individus allogènes outrepassant les frontières du pays. Le processus d'adhésion « à la tête du client » de l'OND laissait jusqu'alors toutes ses chances à l'Hotsaline et à la Kresetchnie d'en faire partie, mais face à la perspective d'une formalisation des critères d'adhésion en de pareils termes, les rêves onédiens d'Elena Vasylenko s'envolaient en fumée.

Qu'à cela ne tienne. Si la bobine onédienne avait été déroulée jusqu'au bout, la nature composite du Conseil de Réclamation Nationale lui permettait de danser sur plus d'un pied à la fois. Le récent changement de présidence marquait l'opportunité pour les franges identitaires et nationalistes du Conseil de jouer à leur tour leur carte à l'internationale. Jusqu'alors, la géopolitique eurysienne n'avait guère été propice à l'expression de cet aspect du gouvernement hotsalien sur la scène diplomatique, pour la simple raison que les interlocuteurs crédibles représentant un intérêt pour l'Hotsaline se faisaient rares. Le dernier exemple en date était la création de C.I.T.A.D.E.L, dont le préambule même de la charte puait déjà très fort la naphtaline. La fondation du Bloc Nationaliste Eurysien, qui l'avait suivie de peu, avait en revanche éveillé la curiosité d'une partie du gouvernement hotsalien, bien que la tentative de prise de contact envoyée par Boris Slobodyan soit restée lettre morte. Parmi les membres de cette organisation figurait notamment le Saint Empire Menkelt, qui intéressait particulièrement les têtes pensantes du parti Renaissance. La doctrine idéologique de la monarchie impériale celte, théorisée sous le nom d'archéotraditionalisme, rompait avec la position réactionnaire débile affichée par bons nombres de régimes réactionnaires et de monarchies dégénérées d'Eurysie, qui considéraient leur héritage culturel et racial non pas comme des racines vivantes et mobiles sur lesquelles s'appuyer pour faire croître un arbre plus grand, mais comme un tableau figé et poussiéreux qu'il fallait préserver des agressions de la « modernité » comme on protège l'urne contenant les cendres de sa grand-mère. La fibre futuriste du régime menkien témoignait au contraire d'une vision qui se trouvait davantage en accord avec le compromis libéral-identitaire hotsalien. Restait à déterminer l'importance qu'occupait la dimension ethno-raciale dans la doctrine portée par le gouvernement menkien, et qui permettrait peut-être de faire souffler un vent nouveau sur une Eurysie pour l'heure dominée par les croisés de la social-démocratie universaliste, les régimes réactionnaires frileux et sclérosés, et les tyrannies marxistes.


Stepan Levchenko, Président du Conseil de Réclamation Nationale de la République d'Hotsaline, Ministre de la Jeunesse et de l'Éducation de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline, Président de Renaissance
Stepan Levchenko
Président du Conseil de Réclamation Nationale de la République d'Hotsaline
Ministre de la Jeunesse et de l'Éducation de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline
Président de Renaissance

Soyez le bienvenu à Troïtsiv, Excellence. Vous me voyez très honoré de vous recevoir en notre capitale, d'autant qu'il s'agit de ma première rencontre diplomatique officielle depuis que j'ai succédé à Elena Vasylenko à la tête du Conseil de Réclamation Nationale. J'ignore si mon initiative de prise de contact vous a surpris, ou si vous vous attendiez au contraire à une initiative de rapprochement de notre part. Quoi qu'il en soit, je pense que la République d'Hotsaline et le Saint Empire Menkelt ont tout intérêt à travailler ensemble dans l'intérêt du continent eurysien, au vu des convergences que j'ai cru percevoir entre les visions portées par nos gouvernements respectifs.
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Le Premier Ministre était visiblement trop occupé à nettoyer le Saint-Empire Menkelt des communistes et des sociaux-démocrates présent pour participer à la rencontre diplomatique. Depuis l'assassinat de Cadman Bale par un marginal membre des Red Menk, l'état impérial avait en effet mené avec l'aide de la Bezimpa une féroce répression contre les forces communistes et d'extrême-gauche dans le pays. Dans la plus grande discrétion, des milliers d'arrestations se firent et continuent d'avoir lieu en ce moment même, que ce soit contre les Red Menk, groupe déclaré comme terroriste, ou certains membres du Parti Communiste Menkien. Si les médias de gauches se plaignaient, le Menkien moyen lui en revanche, se moquait éperdument de ces arrestations et en était même plutôt soulagé. L'extrême gauche est généralement vue par la population Menkienne comme profondément diviseur et amenant le chaos. Pareillement dans certaines campagnes, on accusait parfois d'actes sataniques ou de sorcelleries les militants communistes ou plus spécifiquement tous ceux qui avaient des liens de près ou de loin avec la gauche. Résultat, l'ostracisme était monnaie courante au sein du Saint-Empire Menkelt face aux opposants anti-nationalistes.
En rentrant dans le Bloc Nationaliste Eurysien, le gouvernement de Peter Kibener s'était rapproché pays les plus à droite de l'Eurysie, ce qui ne fût pas au goût de tout le monde. Les tensions avec les états communistes grandissaient. L'Empire avait donc plus que besoin encore de nouveaux partenaires.

L'Hotsaline, un petit pays Slave qui faisait partie de la confédération de Kresetchnie, en plein milieu de l'Eurysie. Ce pays avait subi une tyrannie communiste de la part de Leonid Kravchuk en plus d'une guerre civile. Les hauts-cadres du parti gouvernemental, le Front Impérial de Menkelt, ne pouvaient s'empêcher de voir des similitudes entre leur pays et l'Hotslaline. Menkelt n'avait assurément pas subi la tyrannie socialiste, ni même une partie de son territoire occupé par une force étrangère, mais une terrible guerre civile avait ébranlé profondément le pays pendant toute la fin du XXe siècle, l'obligeant à se refermer sur lui-même. Par ailleurs, beaucoup dans le gouvernement impérial aimait le côté ethno-nationaliste totalement assumé de certains mouvement d'Hotslaline, comme le parti Renaissance, dont était membre le président d'Hotsaline, Stepan Levchenko. C'était ce dernier que Patrick Pearse rencontre. Il y avait aussi la Ligue Nationale, parti ultra-nationaliste membre de la coalition gouvernementale. Résultat, le pays s'attira une certaine sympathie auprès de l'intelligentsia Menkienne.

Effectivement, pour beaucoup, l'Hotslaline faisait partie de ces pays en Eurysie qui ne voulait pas mourir. Ce n'était ni un pays dégénéré et cosmopolite, ni un pays restant sclérosé, coincé dans un folklore mourant. On le voyait avec le mouvement Novoslavique notamment. Malgré le côté païen de ce mouvement culturel, alors que le Saint-Empire était profondément Catholique, les têtes pensantes trouvaient le mouvement culturel assez admirable. Peut-être qu'il fallait même s'en inspirer ?
De plus, le pays était de tradition Orthodoxe, ce n'était donc clairement pas un pays qui acceptera des missionnaires Catholiques Menkien, mais bon, ce n'était vraiment absolument pas important pour le gouvernement du Saint-Empire Menkelt.
Quelques temps avant que le ministre des affaires étrangères prit l'avion en direction de Troïtsiv. Certains vieux députés provenant du Parti Impérial Conservateur avaient, pour d'autres raisons, exprimés leurs réserves au Premier Ministre Peter Kibener pour ce qui est d'un échange diplomatique avec l'Hotsaline. En effet, il aurait été préférable, selon eux, d'établir d'abord un rapprochement avec l'Empire Raskenois. La seule réponse du Premier Ministre fût un léger haussement de sourcil et un rire léger.

Le ministre des affaires étrangères se souvient étrangement bien de cette scène un peu comique, pourtant pas si marquante en soit.
Maintenant ce même ministre était face au président de la République d'Hotsaline en plein milieu de Troïtsiv, le rouquin se mit à sourire.


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Patrick Pearse, Ministre des affaires étrangères du Saint-Empire Menkelt
Membre du Front Impérial de Menkelt
écrivain


''Je vous remercie monsieur le président, tout le plaisir est pour moi et je tiens à vous remercier chaleureusement pour l'accueil que vous nous réservez. Cette rencontre était j'imagine de toute manière prédestiné, au vu de la proximité de nos positions sur certains sujets. Mon gouvernement et moi-même pensons aussi que nos deux peuples ont tout à gagner à travailler ensemble, face à des pays et des idéologies qui veulent détruire la civilisation eurysienne.''
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Stepan Levchenko sourit légèrement lorsque son interlocuteur évoqua la civilisation eurysienne. Cette rencontre n'avait pas encore réellement commencé, et pourtant elle prenait déjà la direction que le président hotsalien attendait.

Stepan Levchenko, Président du Conseil de Réclamation Nationale de la République d'Hotsaline, Ministre de la Jeunesse et de l'Éducation de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline, Président de Renaissance
Stepan Levchenko
Président du Conseil de Réclamation Nationale de la République d'Hotsaline
Ministre de la Jeunesse et de l'Éducation de l'État de Réclamation Nationale d'Hotsaline
Président de Renaissance


Je n'aurais pu mieux le dire ! Je ne me mouillerai pas trop en affirmant que la situation politique de notre continent est pour le moins déplorable, dominé d'un côté par des démocraties libérales universalistes qui préfèrent user de leur puissance pour mener des croisades idéologiques contre de petits régimes « fascistes » isolés plutôt que de s'attaquer à la véritable grande menace qui se trouve de l'autre côté de l'échiquier, à savoir les tyrannies communistes et les dépotoirs communalistes placés sous la protection du Libertalern et de l'UICS, Loduarie en tête. Les quelques initiatives affichant l'intention de préserver le patrimoine plurimillénaire de notre civilisation sont quant elles portées par des régimes réactionnaires dégénérés, qui font du figement du passé la valeur suprême. CIDATEL en est, de très loin, le meilleur exemple.

La raison pour laquelle j'ai sollicité cette rencontre est assez simple. À l'heure actuelle, le Saint Empire Menkelt semble être le seul pays à présenter un modèle crédible pour les Eurysiens désireux de se projeter dans l'avenir en demeurant fidèles à leur nature profonde. La doctrine qui anime votre gouvernement, souvent synthétisée sous le nom d'archéotraditionalisme, suscite un vif intérêt auprès des milieux intellectuels de notre pays, et ce depuis quelques temps déjà. Il est souvent comparé à la lame de fond qui traverse la société hotsalienne, et la vision qu'il porte semble, par bien des aspects, se rapprocher de la ligne politique du Conseil de Réclamation Nationale, malgré quelques différences notables. Le sujet bénéficie déjà d'une littérature relativement abondante en Hotsaline, mais il ne s'agit là que d'analyses externes produites avec des biais inhérents à la distance géographique et culturelle qui peut séparer nos deux pays. Je serais très désireux d'entendre votre point de vue personnel sur la doctrine archéotraditionaliste, les termes selon lesquels vous la définiriez vous-même, et la manière dont vous vous positionnez par rapport à celle-ci. Vous comprendrez que lire sur un sujet est une chose, mais l'entendre de la bouche de celui qui le vit réellement en est une autre.
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Le ministre des affaires étrangères haussa les sourcils d'étonnement
En effet, le jeune Patrick Pearse se sentit étonné du fait que l'idéologie Archéotraditionnelle du Saint-Empire était plutôt connu à l'étranger, surtout dans un pays relativement lointain comme l'Hotsaline. Après tout ''Révolte contre l'âge sombre'' n'avait pas eu énormément de traductions à l'étranger.
Dans tous les cas, quoique sûrement de façon incomplète, l'idéologie Archéotraditionnelle s'était répandu à l'étranger et donc les Menkiens n'étaient pas les seuls à réfléchir sur comment envisager leur avenir avec la tradition. Il réfléchit un court instant.

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Patrick Pearse, Ministre des affaires étrangères du Saint-Empire Menkelt
Membre du Front Impérial de Menkelt
écrivain

Le fondateur de notre idéologie, Mickaël Land a résumé sa doctrine dans le livre ''Révolte contre l'âge sombre'', si vous voulez, nous pouvons faire en sorte de traduire son livre en hotsalien. Cela lui ferait très plaisir je pense. Je dois aussi vous préciser qu'avec Mon Honorable premier ministre Peter Kibener, nous étions des anciens élèves de Mickaël Land à l'université de Ker'Ys, même si je dois avouer que j'étais un bien piètre étudiant qui avait du mal à comprendre sa doctrine au début. Malgré tout, en attendant des traductions de son livre, je pense pouvoir humblement vous donner un avis plutôt objectif et exact en tant qu'ancien élève de celui-ci.

Pour résumer ainsi notre doctrine politique, je dirais tout simplement que notre race est notre idéologie. Cette dernière est la volonté de notre race. En conséquence, notre race, via ses anciennes traditions, veut l'ordre, la famille et la civilisation. Notre race via sa foi veut la protection et l'élévation de leur âme. Notre race via sa culture veut l'innovation et le progrès prométhéen. C'est ça l'Archéotraditionalisme.

Ainsi, pour nous, les hommes s'opposant à cela, comme les communistes ou les libéraux cosmopolites, sont.... Eh bien... Selon mon avis et celui de Mickaël Land, des forces du chaos souhaitant tendre vers une sorte de néant sans fin. Ils veulent déconstruire et détruire tout, ce sont des déconstructeurs de civilisations. De plus il y a un mysticisme clairement présent dans notre doctrine, avec des histoires d'entités, d'égrégores, de combat entre le bien et le mal que Mickaël Land développe, qu'on surnomme les ''Lumières Obscures''. Cependant, je ne sais pas si cette vision serait adaptée à l'Hotsaline, c'est à vous et votre peuple de voir si cette vision assez ésotérique peut-être compatible avec votre culture. Moi-même, j'ai plutôt du mal avec les ''Lumières Obscures'' à titre personnel, contrairement à mon Premier Ministre. Malgré tout, je souscris totalement au reste de la doctrine.

Étant donné que nous considérons que l'égalité est une chimère, une hiérarchie est clairement établie entre les individus au sein de notre Empire, chacun sait la place qu'il mérite. C'est pour cette raison que nous sommes monarchistes, anti-démocrate et en faveur d'une élite aristocratique autoritaire et éclairé. Enfin, l'Archéotraditionalisme est plutôt libérale économiquement, mais pas un libéralisme bourgeois et dégénéré, disons plutôt une sorte de capitalisme d'état.
Voilà tout, pour résumé en quelques phrases, notre doctrine politique en Menkelt.
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