21/02/2015
16:35:33
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Une rencontre entre Guadaires et la Manche Silice, les "portes de l'Evasie"

Longtemps la Manche Silice et la Youslévie ont été les chevilles ouvrières de la construction évasienne, cette communauté d'Etats frontaliers du golfe éponyme. Le changement de cap politique de la république fédératrice menée par le populiste et nationaliste Hemeraldo Vera a laissé le Triumvirat au dépourvu. Recherchant un nouvel allié dans la région, elle s'est tout naturellement tournée vers Guadaires.

Felipe Sáenz, le secrétaire d'État chargé des Affaires Étrangères du Guadaires s'est chargé de préparer cette réception avec la questure diplomatique de Manche Silice. Les trois triumvirs ont effectué le voyage et espèrent que leur rencontre avec Laura Balaguer, la cheffe de l'Etat qualifiée de national-libéral, sera fructueuse.

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Dans leur avion en train d'atterrir sur le tarmac de l'aéroport, les triumvirs échangent un dernier propos avant de se préparer à descendre de l'appareil.
"Après notre séjour à Lyonnars je peux vous assurer que cette visite sera une balade de santé", plaisanta Firmino Costa.
"Allons mon cher, il me semble que vous vous être parfaitement bien accommodé de notre hôte. Vous ne m'ôterez pas de la tête que vous avez des sympathies communistes.... j'ai hâte de vous voir vous métamorphoser au contact de notre nouvel hôte en partisan du libre-marché", s'adressa Anselmo Martinez.
"Vous autres, les Aguapans prétendez ne pas déroger à vos principes mais le monde évolue et vous devriez savoir que la Manche Silice s'est toujours évertuée à jouer sur tous les tableaux. Alors, si la réussite de notre partenariat avec Guadaires le nécessite, j'enfilerai l'habit de VRP d'un libéralisme forcené. Cela dit, voyez-vous, pour avoir étudié la politique de Mme Balaguer, je ne nous en trouve pas si éloignés", rétorquait-il. Vittorio IV se tenait à l'écart et ne gouttait peu aux querelles des deux triumvirs qui finissaient par descendre.
Laura Balaguer et Felipe Sáenz se tenaient côte à côte devant l'avion qui venait tout juste d'atterrir, prêt à saluer les trois Triumvirs qui s'apprêtaient à en sortir. La nouvelle de cette rencontre avait fait grand bruit à Guadaires et les journalistes étaient nombreux à vouloir immortaliser ce moment. Derrière les deux membres du gouvernement se tenait le cortège qui allait amener les invités au Palais présidentiel où la rencontre pourra réellement commencer. La sécurité était maximale, l'État ne voulait laisser aucune place au danger.
Les invités descendirent un à un de leur avion, et furent chacun saluer chaleureusement par les deux hôtes. Ces derniers voulaient instaurer directement un climat amical dans l'espoir de finir cette rencontre avec des accords économiques intéressant entre Guadaires et l'un des pays les plus influents de la région.

Le cortège diplomatique quitte rapidement l'aéroport et rejoint la capitale en passant par les boulevards les plus prestigieux de la ville pour rapidement rejoindre le Palais Présidentiel. C'était un bâtiment imposant de la fin du XVIIIe siècle, l'intérieur était boisé et rempli de grandes fresques à la gloire d'événement de l'histoire Guadamos. Les Triumvirs furent amenés dans la salle où se déroulera la réunion, une grande table en bois se trouvait en son centre et les différents participants s'assirent face à face.

Laura Balaguer fut la première à s'exprimer :
"Je vous remercie encore grandement d'avoir fait le déplacement jusqu'à Guadaires pour cette rencontre. Nous pensons qu'il est important de développer des liens avec les États proches et particulièrement avec la Manche-Silice. En effet, nous croyons en une collaboration approfondie entre nos deux Nations, même si celle-ci doit se faire étape par étape. Si nous vous avons convié ici, c'est pour les raisons que nous avons déjà explicitées dans notre missive, à savoir la possibilité de conclure un accord économique et commercial et de collaborer dans le développement d'un programme aéronautique. Bien évidemment, si vous voulez nous faire part d'autres propositions, nous sommes prêts à en discuter.
Mais voici déjà quelques idées que nous souhaiterions discuter : nous pensons tout d'abord qu'il serait bénéfique de permettre la libre-circulation des biens, et peut-être des personnes entre nos deux pays. Cela pourrait renforcer économiquement nos États et en particulier Guadaires qui ne fait que sortir d'une longue période de crise économique. Aussi, nous aimerions en savoir plus sur la production de pétrole dans votre pays, et s'il était possible de négocier certains avantages à l'achat de celui-ci. En effet, Guadaires souffre d'une grave crise du pétrole, les prix ne fessant qu'augmenter. De plus, cela pourrait augmenter les exportations pétrolières de la Manche Silice. Bien entendu, il ne s'agit que de quelques propositions et nous aimerions connaitre les vôtres.
Les triumvirs avaient apprécié la franchise et la concision dont avaient fait preuve leurs hôte. Cela changeait des habituels préliminaires verbaux qui s'éternisaient tant que l'on en venait à oublier ce pourquoi nous étions venus échanger.

Sur les propositions liées au pétrole, ils se devaient d'être francs vis-à-vis de leurs homologues et ce fut le premier sujet évoqué. C'est Firmino Costa qui s'en chargea.

"Vous devez savoir que la Manche Silice n'est pas aujourd'hui un grand exportateur de pétrole. Nous achetons une partie importante de notre consommation domestique sur les marchés extérieurs. Il existe bien des réserves dans le pays minier mais il s'agit de sables bitumineux que nous ne souhaitons pas exploiter pour le moment. Nous développons depuis quelques années quelques gisements offshore, pas en Évasie mais de l'autre côté dans le golfe dit Biscère. Ce qui pourrait être pertinent pour vos besoins, vos capacités de paiement et nos propres intérêts serait de constituer une centrale d'achat de pétrole nous permettant de mutualiser les coûts. Qu'en diriez-vous? Nous pourrions créer un établissement public à capitaux purement public ou permettre à des intérêts privés d'y participer. Quel est votre vision sur ces questions? Sachez que nous sommes des libéraux modérés!", précisait-il.

Anselmo Martinez tenait à prendre la parole sur les propositions d'accord de coopération. "Pour ce qui nous concerne, l'espace évasien tirera sa force de l'intégration économique de ses membres d'abord à travers d'une harmonisation de nos règles puis de l'élimination des barrières de protection. Lorsque nous sommes parvenus à des systèmes presque identiques comme c'est le cas avec la Youslévie, nous aboutissons à une relation de quasi symbiose où les frontières disparaissent. Avec Guadaires, il faudrait convenir d'une période d'observation où nous pourrions diagnostiquer les forces et les faiblesses d'une suppresssion des droits de douane et des limitations de mouvement. Nous tenons par ailleurs à conserver des domaines dits réservés protégés du libre marché et pour lesquels nous garantissons la libre intervention de la puissance publique".

En d'autre terme le principe d'un accord de coopération économique était accepté et un traité de libre échange et de libre circulation des personnes et des capitaux en bonne voie.
Bien qu'elle se doutât du refus de la Manche Silice, la Présidente Guadamos, était surprise de la contre-proposition des Triumvirs :

"La proposition de Centrale d'achat, nous parait en effet très intéressante. Il est vrai que nous n'y avions pas réfléchis, mais cela pourrait faire partie de la solution face à notre crise, d'autant plus que cela pourrait être très bénéfique économiquement pour nos pays. Notre gouvernement semble en effet être plus attaché au libéralisme que le vôtre, par son importance dans la résolution de la crise économique des dernières décennies. Cependant, nous sommes prêts à rendre cette centrale publique, au moins dans un premier temps. Cela nous permettrait d'avoir un meilleur contrôle sur l'achat du pétrole, même si cela n'est pas dans les habitudes Guadamos, nous pensons que dans cette situation, cela est préférable. Cependant, nous ne pouvons pas exclure une privatisation à moyen terme, c'est pour cela que nous vous proposerions de diviser cette centrale d'achat en deux parts égale, chaque pays gèrerait sa part comme il l'entendrait. Bien évidemment, la gestion et l'achat se ferait toujours en coopération.

Sur la question des frontières, nous sommes tout à fait en accord avec votre vision. L'ouverture des frontières pourrait se faire en plusieurs temps, en commençant par le libre-échange des marchandises, puis par la libre-circulation des personnes, pour réduire le risque de faille de sécurité. Notre pays protège également certains domaines de production, tels que l'automobile. Nous devrions nous mettre d'accord sur les différents secteurs dont le droit de passage serait restreint. Enfin, nous pensons qu'il serait important de s'accorder sur les vols et leur fréquence entre nos deux États en l'absence de frontière physique, cela garantirait une meilleure circulation de nos citoyens."
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