Réponse à ce post.Piège en Haute Mer
Et maintenant, sur Radio Marianópolis 158.8 FM, un morceau de Doispac !La situation se tendit petit à petit, à mesure que la réponse de la marine éverienne tardait à se présenter. Il fallut presque cinq minutes. Cinq longues minutes, pour recevoir une réponse.
Une réponse qui, sous la chaleur déjà pesante d'un mois d'avril tropical dans un poste d'observation recouvert de tôle, surpris les militaires icamiennes qui se regardèrent.
Une livraison ? Mais enfin ... Autant de navires pour une livraison ? Pourquoi donc ? Aucune des signatures repérés sur les radars ou les sonars ne montrait un profil comme celui des navires cargo qui croisaient si souvent dans le détroit et que les postes de contrôle icamiens devaient gérer ! Tout cela paraissait particulièrement suspect.
La lieutenante Schlieger reprit la radio pour émettre une réponse :
"
Ici le poste de contrôle maritime 4 de Marianópolis. Bien reçu Vilvys. Restez en attente. "
Luiza Schliegerdonna l'ordre à sa subalterne de maintenir la communication ouverte et "d'occuper" les Everiens. Pendant ce temps, elle se précipita à son bureau pour décrocher le téléphone et enclencher la marche inéluctable de l'escalade bureaucratique dans sa chaîne de commandement. A son capitaine, d'abord, puis à une sous-amirale au saut du lit profitant de congés. Sous-amirale qui s'empara du téléphone à son tour pour aller contacter une amirale. Amirale qui fut perturbé par son aide de camp qui dut récupérer sa voiture, puis bondir dans un voiturette de golf pour aller interrompre son parcours : il était plus de 9 heures déjà, mais le parcours de golf était sacré, de bon matin.
L'amirale fut d'abord courroucée d'être dérangée de la sorte. Puis l'amirale apprit la nature de cette interruption. Elle pâlit. L'Icamie était un pays plutôt paisible, d'ordinaire, et elle était amirale des gardes-côtes, pas vraiment la branche la plus belliqueuse des forces armées icamiennes.
Nonobstant, elle dut se hâter à son bureau pour enfiler un uniforme et contacter directement le haut-commandement.
La situation était prise très au sérieux. La crise fut déclenchée immédiatement.
9h16, Salle de Crise du Palais Présidentiel de la République Fédérative d'IcamieDeux salles, deux ambiances
Palais du Lunalto
Quand la Présidente de la République Fédérative d'Icamie,
Anahí Ñasaindy pénétra dans le bunker en laissant téléphone et effets particuliers électroniques à l'entrée, toutes les générales du Haut-Commandement des Forces Armées étaient présentes, ainsi que sa cheffe du cabinet, la directrice de l'IDEAS - les renseignements extérieurs icamiens - et
Yara Jaci, Ministre des Relations Extérieures, ainsi que
Kérana Goías, Ministre des Armées (qui s'était présentée avec l'habituel absence de décorum propre vestimentaire propre aux militaires et anciennes militaires akahimes). En plus de ces hautes dignitaires, une douzaine d'autres personnes étaient présentes : aides de camp, spécialistes, analystes ...
Les mines étaient graves, et une photo aérienne prise par un drone montrait un groupe de navires de guerre dans le détroit qui reliait Marianópolis et Lahunkal.
"
Bonjour à toutes. " commença abruptement la présidente en s'installant, "
Bon, alors résumez-moi la situation. Qu'est-ce qu'il se passe ? "
Ce fut la ministre des armées qui attrapa la télécommande pour prendre la main sur la présentation en se levant.
"
Il y a une demi-heure, un poste de contrôle maritime de Marianópolis a détecté la présence de la flottille que vous pouvez voir. Elle est actuellement en attente près du champ de mines listoniennes présent dans le détroit. Nos gardes-côtes ont pu contacter le capitaine d'un de leurs navires, le Vilvys. Il a dit, je cite ... "Être en pleine livraison". "
La présidente haussa les sourcils.
"
Pardon ? "
"
Ma réaction précisément. " confirma Kérana.
"
Qui a besoin d'autant de navires pour ... livrer quoi au juste ? "
"
Nous n'avons pas cette information pour l'instant. Nous préconisons une interception et un contrôle pour ... "
La doctoresse Yara Jaci leva la main et s'invita dans la conversation.
"
... Kérana, ce ne sont pas des pirates, des pêcheurs ou des contrebandiers. " interrompt-elle la ministre, avant de se tourner vers la président,
"
Anahí. Je pense qu'il serait plus judicieux de ne pas envenimer la situation et de trouver une solution ... "
"
... Diplomatique ? " soupira la ministre des armées, "
C'est quoi le prochain lieu commun, "Pour vous les militaires, vous ne réfléchissez qu'en termes de marteaux qui écrasent des clous" ? "
"
J'ai servi aussi, Kérana. " expose l'ancienne spécialiste des renseignement, "
Je pense simplement que l'approche Akahime du rapport de force ne pourra pas marcher ici. Nous n'avons simplement pas les moyens maritimes, pour l'instant, de faire escalader la situation. Il faudrait... "
"
Kérana, quels sont nos moyens d'interception ? "
La ministre des relations extérieurs voulut réagir à cette interruption, mais fut réduite au silence d'un geste de la main par la présidente, tandis que Kérana Goías récupéra une fiche auprès de la chef d'état-major de l'Armée de l'Air, qu'elle posa devant la présidente.
"
Nous pouvons faire décoller une escadrille avec tout le support nécessaire. Nous pensons que cela pourrait être suffisant pour ... "
"
Faites ça. " la présidente retourna le regard vers Yara Jaci, "
Yara, convoque l'ambassadeur d'Everia pour des explications. "
Elle posa les mains sur la table, jouant de son allure de Reine d'Akakor plutôt de celle de Présidente de la République.
"
Je ne veux pas voir une guerre entre l'Everia et l'Icamie, mais le monde prend de manière trop légère les notions de souveraineté. Nous ne pourrons pas éternellement nous reposer sur la marine akaltienne pour policer nos côtes, et l'Everia n'en est pas à sa première provocation contre l'Icamie. Il est temps que nous nous affirmions. "
Anahí détourna son attention vers la directrice de l'IDEAS ensuite.
"
Je veux un briefing sur l'Everia dans l'heure. "
Ce n'était vraisemblablement que le début d'une prise de conscience nationale...
Escalade de l'interception :- 5 Chasseurs-Bombardiers Niv. 1
- 1 AWACS Niv. 2
- 1 Avion de Guerre Electronique Niv. 2
- 1 Avion de Guerre Electronique Niv. 1
- 1 Drone de Reconnaissance Niv. 1
Suite.