11/05/2017
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[Terminée] [Zijian-Royaume constitutionnel de Ramchourie] Entrevue en marge de la conférence de Wettersêge

Alors que la délégation zijiannaise venait à peine de pénétrer dans la salle de réunion dans laquelle devait se dérouler la conférence, Elena Alienov, que l'on connaîtra sous le nom de Shi Feng lors de cette rencontre, fit le choix fort de prendre les devants. Ayant constaté que, pour le moment, seule la délégation du Royaume constitutionnel de Ramchourie était arrivée pour le moment, et qu'a priori ils disposaient d'un peu de temps avant l'arrivée des émissaires du Gualintang et du Tahorintang, elle se mit en tête - comme on le lui avait demandé, somme toute - de contacter Mei-Li et d'échanger avec elle avant le début de la conférence. Les deux autres femmes, à savoir Aasmi Tawon et Ilyana "Rose Noire" devaient occuper les zélandiens et les futurs ramchoures qui n'allaient pas tarder à entrer dans la pièce.

Shi, donc, portant toujours le voile noir sur son visage censé camoufler ses prétendues lésions dues à une toute aussi hypothétique maladie de peau, se rapprocha de la reine-guerrière, qui était assise avec un zélandien avec qui elle discutait d'un sujet dont la teneur semblait aussi importante que de savoir s'il ferait beau le lendemain. Quelle question : au vu de la couleur du ciel et du brouillard qu'elles avaient rencontré en arrivant, non, définitivement, il ne ferait pas beau le lendemain. Shi, sans considération aucune pour cette discussion des plus passionnantes, s'approcha de Mei-Li en portant un plateau de petits fours qu'elle avait "emprunté" sur un buffet en passant. Se faisant passer pour une servante, elle les laissa se servir, ayant pris soin de glisser un message à la prétendante au trône ramchoure, lui murmurant à l'oreille les mots suivants :

"Le Zijian souhaite échanger avec vous. Retrouvez moi dans les toilettes sous peu."

Il ne s'agissait certes pas du lieu le plus noble pour une rencontre diplomatique d'importance, mais en tout cas certainement du plus discret. Personne ne viendrait déranger deux femmes aux cabinets enfin... Shi se rendit donc au lieu de rendez-vous annoncé, espérant que la reine-guerrière la suivrait, prétextant une soudaine envie pressante. Elle profita du trajet pour grignoter quelques petits fours discrètement (elle n'allait pas gâcher enfin), puis se débarrassa du plateau sur la première table qu'elle trouva. Et tant pis pour les agents de nettoyage, ils ne diraient rien : il restait quelques apéritifs sur le plateau...
Le Zijian ?
Cela faisait fort longtemps que Mei-Li n'avait entendu parlé de ce pays. Enfin, si, tout de même, surtout avec la mise en place d'un régime "pirate" dirigée par la renommée "reine des perles". Egalement, il ne fallait pas oublier la récente soumission des Cités Libres de Zu au royaume constitutionnel, apparemment dû aux pirates. Si ces informations se révélaient vraies, alors Mei-Li aurait affaire à de précieux alliés.
Après avoir écoutée la demande, quoiqu'étrange, de son homologue Zijiannais, la "Reine-Guerrière" alla donc proche des toilettes, et retrouva l'étrange dame qui semblait manger quelques mets locaux. C'est alors que Mei-Li, ne voulant pas perdre un seul instant, demanda à la Zijiannaise :

"Enchantée Votre excellence, pourquoi souhaitez vous vous entretenir avec moi ? Je suis très surprise de savoir que les Zijiannais s'intéressent à la situation en Ramchourie, surtout depuis notre séparation il y a presque 2 ans..."
Lorsque Mei-Li entra dans les toilettes, Shi vérifia qu'elles étaient bien seules, avant d'entraîner la reine dans un endroit qui ne serait pas visible depuis l'entrée. Le mieux aurait été de s'enfermer dans une cabine, mais, franchement, ça ne l'aurait pas fait. Déjà qu'elles se rencontraient dans des toilettes... il ne fallait pas pousser mémé dans les orties, surtout quand elle était en short.

En réponse à la question de la reine-guerrière, elle retira son voile, prenant la parole :

"Votre Majesté, mon nom est Shi. C'est, comme vous vous en doutez, un nom d'emprunt, mais retenez-le bien, et retenez mon visage, nous serons sans doute amenées à nous recroiser.

Pour ce qui est du pourquoi du comment, c'est un peu compliqué. Malgré les difficultés de communication entre la Ramchourie et le monde extérieur, il me semble que vous devez être au courant des évènements récents au Zijian ? Je parle de la guerre civile et de sa conclusion, sur laquelle le "Journal d'Huzuzu" a fait un très bon article pour résumer tout cela.
(Elle marqua un temps, laissant son interlocutrice confirmer ou infirmer, avant de reprendre.) Mon pays est désormais dirigé par Eza Ière Masagaesa. On l'appelle aussi la "Reine des Perles", mais n'usez pas trop de ce nom, celui nuirait à sa réputation. Celle-ci a mis en place un reinaume constitutionnel, à l'image du votre, avec le soutien des républicains et des communistes qui se sont rendus lors de la fin de la guerre. En observant la situation ici, en Ramchourie, nous avons eu le sentiment qu'il nous était possible d'arriver à la même conclusion. C'est pourquoi nous vous proposons notre aide ; nous voulons voir une alliance naître entre votre faction, héritière légitime du trône ramchoure, et notre reinaume, pour renouer avec le passé, et tenter d'effacer ces deux années de séparation morbides.

Approuveriez-vous une telle alliance ?"
En écoutant son interlocutrice, Mei-Li a été plutôt étonnée d'écouter les dires de cette "Shi". Le Zijian comptait donc intervenir en Ramchourie ? C'est assez ironique quand l'on sait que c'est ce premier qui a dominé ce second pendant plusieurs siècles... bien qu'avec difficultés.
Les dernières nouvelles du Zijian n'avaient été que des écots dans les rumeurs des populaces du pays, évidemment car d'autres sujets étaient bien plus important, cependant l'arrivée d'une nouvelle figure importante révélait de changements certainement cruciaux pour le-pays-du-soleil-de-l'ouest ( nom donné par la Ramchourie au Zijian ).
Ce qui était le plus étonnant, c'était les similitudes présentes dans la structure du nouveau régime Zijiannais extrêmement similaire à celui élaborée par Mei-Li. Cependant, cette coïncidence ne pourrait n'être qu'un avantage, car qui détient le plus d'alliés possibles peu gagner plus facilement la guerre civile. De plus, ces théories se confirmaient par les paroles mêmes de Shi qui souhaitait créer une alliance entre le régime du reinaume et celui du Royaume Constitutionnel. Finalement, après un temps d'attente, Mei-Li prit alors la parole avec douceur et arborant un sourire calme :

"Votre Excellence, c'est un honneur que vous me faites là. Le Zijian, terre très souvent connue en Ramchourie, n'a pas été oubliée par ma nation, et loin de là. Votre récente stabilisation, coïncidant ironiquement avec l'avènement de la guerre civile dans ma nation, démontre bien d'un sort favorable pour le-pays-du-soleil-de-l'ouest.

Votre proposition m'a, je dois bien l'avouer, bien surprise. Je ne m'attendais pas que nos sœurs du Zijian viendrait secourir des ramchoures alors que nous vous avons tyrannisés pendant de nombreuses années bien malheureusement. Ainsi, une telle alliance entre nos forces, en dehors de l'aide militaire importante que vous pourriez me fournir moi et ma faction, pourrait également apaiser les tensions puériles entre deux peuples qui se sont brutalisés pendant trop d'années. De ce fait, j'accepte votre proposition. Je ne vous cache pas que la "guerre des alliances" a déjà commencé en Ramchourie, et que plusieurs factions tentent de se faire l'ami de grandes puissances extérieures pour gagner la guerre, ainsi nous nous devons de trouver des alliés solides et surtout puissants. Je ne me doute en aucun cas de votre puissance et je vous remercie sincèrement de votre idée de soutenir ma faction.

Autrement, vous avez souhaité me voir pour parlementer d'autres sujets ?"
Au fur et à mesure de la discussion, le sourire de Shi s'élargissait. Tout se passait donc comme prévu, plutôt : comme espéré. Tout du long, on avait douté des intentions des ramchoures : après tout, ils avaient leur fierté, et le fait qu'ils aient dominé le Zijian durant longtemps n'arrangerait rien, les rendant souvent imbus d'eux-mêmes avec les zijiannais. Mais Mei-Li n'était pas de cette trempe là, et heureusement d'ailleurs. L'alliance était donc conclue de façon plus ou moins officielle entre les deux parties, au moins celles-ci savaient désormais pouvoir compter l'une sur l'autre. Il ne restait plus désormais qu'à définir en quoi cette alliance allait consister précisément, et ce qu'elle allait avoir à réaliser.

"Votre Majesté, je suis heureuse d'apprendre que vous partagez nos vues et objectifs, et que vous acceptez notre alliance. Il nous faut désormais nous accorder sur les moyens de mettre en place cette alliance et sur la stratégie à adopter. Lorsque je dis la stratégie, je dis d'abord au cours de cette conférence, afin de nous garantir un maximum d'alliés, ou au moins d'agents neutres, et ensuite, à plus long terme, afin de gagner la guerre.

La première chose qui me paraît primordiale est d'obtenir une alliance, ou du moins un pacte de non-agression général entre les membres de cette rencontre. Les factions ici présentes sont les seules véritablement démocratiques de Ramchourie, et à ce titre elles ont tout intérêt à s'unir. Mais nous ne voulons pas d'une démocratie totale, nous voulons un royaume, car il ne faudrait pas trop bousculer l'ordre ancien. Aussi, il va nous falloir nous garantir que le Gualintang et le Tahorintang repartent d'ici en étant nos alliés, tout essayant de les neutraliser - d'une manière ou d'une autre - pour qu'à la fin du conflit, ce soit notre modèle qui s'impose. Êtes-vous en accord avec ce que je dis jusqu'ici votre Majesté ?"

"Votre excellence, en ce qui concerne la stratégie, je m'étais déjà convenu avec mes plus fidèles sujets sur la manière d'aborder la rencontre. Je tiens à vous énumérer cela, afin que nos discours se joignent en un seul et même sens.
En ce qui concerne le Tahorintang, il serait important de se rapprocher du Man-Tah afin de faire pression sur la seigneurie élective pour pouvoir s'emparer de Zangian'h. De cette manière, la confédération du nord n'aura plus de raison de poursuivre sa lutte, et s'arrêtera net pour potentiellement retourner dans leurs steppes et déserts du nord. Le tahorintang, en s'alliant à nous, pourrait devenir notre mur qui contrerait d'éventuels assauts imposant de la part de la seigneurie élective, et, de ce fait, l'affaiblirait à tel point que nous pourrons annexer simplement leurs territoires.
Pour ce qui est du Gualintang, nous pensons sincèrement qu'il est possible à travers des négociations, de fusionner nos entités politiques. Vous me croyez peut être naive, mais je pense sincèrement que cela peut être possible. Nos systèmes politiques sont proches, ainsi, il suffirait de garantis, comme plus de pouvoir pour des assemblées, pour que Minh-Aû-Choh peut repenser sa situation et s'unir à nos forces, ce qui nous permettrait de contrôler la moitié du Hezian.

A terme, oui, il faudra détruire les factions, nous nous rejoignons sur ce point. Cependant, je pense que cela est inutile de faire trop tomber les corps déjà meurtries des ramchoures. Avez vous d'autres questions à aborder ?"
Shi souriait en écoutant la reine parler. Naïve ? Peut-être que la ramchoure l'était, ou peut-être pas. Si elle l'était, alors elles l'étaient toutes les deux, car Shi y croyait. Elle y croyait beaucoup que tout allait réussir. Le Gualintang comprendrait l'intérêt qu'il y avait à avoir le soutien de la faction la mieux armée, et qui permettait d'encercler l'Empire ramchoure. D'autant plus qu'en ladite faction avait le potentiel pour être démocratique, ce qui plairait à la république. Et en ce qui concernait le Tahorintang... il n'y avait qu'à leur garantir le respect des droits humains, des mesures sociales - lesquelles seraient de toute façon nécessaires pour reconstruire le pays après la guerre - et de la démocratie à l'échelle locale. Le modèle zijiannais avait tout pour répondre à ces exigences, et plus encore. Il n'y avait qu'à tous les convaincre lors de cette réunion que c'était la voie la plus sûre, celle qui leur garantirait le mieux la victoire, et le compromis le plus satisfaisant.

La jeune femme voulut simplement rajouter quelque chose, avant qu'elles ne doivent retourner dans la salle de réunion, sinon quoi leur absence prolongée risquait de devenir louche :

"Oui, il est une dernière chose qu'il vous faut savoir. Le Zijian a déjà fait pression sur certains États de Ramchourie, et a réussi à vous obtenir le ralliement des cités libres de Zu. Ceci est, d'une part, le gage de notre volonté, mais également un intérêt stratégique. La Ramchourie est isolée entre l'Empire Xin - que personne ne veut voir intervenir dans ce conflit -, et le sanglant Zhonguaï, que seul le Tahorintang aurait intérêt à voir entrer en jeu, et encore. Dans cette situation, il est très difficile pour n'importe quelle nation de soutenir une faction d'un point de vue logistique. Le Zijian a l'avantage d'être un voisin proche, et de disposer d'un accès à la mer... qui peut facilement devenir une route maritime très fréquentée pour ravitailler le Royaume Constitutionnel depuis les cités libres. Mais, pour cela, il nous faut nous assurer la possibilité dudit ravitaillement, et donc sanctuariser le sud du pays. Abandonnez l'idée de tomber sur Zangian'h : cette ville ne concentre plus aucun pouvoir d'aucune sorte, et est impossible à tenir de toute façon. La priorité est la mer ; il faut impérativement empêcher le pont dont nous disposons de tomber aux mains ennemies, qu'elles soient celles de l'Empire du Soleil Éternel ou de l'autoproclamée République Populaire de Ramchourie, concurrente du Tahorintang. Me suivez-vous ?"

Elle laissa un temps à la reine-guerrière pour répondre - réponse qu'elle savait positive, Mei-Li n'était pas stupide, loin de là, avant de conclure.

"Je crois que nous en avons fini pour cette pré-rencontre, termina-t-elle avec un grand sourire qui rayonnait jusque dans ses yeux, adressant le salut traditionnel wan à la ramchoure. Il est temps pour nous de rejoindre nos "camarades", qui ont dû arriver désormais."
En écoutant son homologue zijiannais, Mei-Li fut étonnée d'apprendre que la rumeur disait donc vrai : le Zijian avait soumis les cités libres de Zu à la volonté du Royaume Constitutionnel ? A vrai dire, elle se fichait un peu du comment les manigances avaient pu permettre une telle chose, cependant cet acte fit apparaitre plus clairement le rôle futur que jouerait le Zijian dans la guerre civile. Et Mei-Li découvrait que cette position serait en sa faveur.

Finalement, elle répondit :

"Je vous remercie d'avoir permit la soumission des cités Libres de Zu. Je ne pensais pas que vous feriez autant pour le royaume constitutionnel, ainsi je vous remercie du plus profond de mon être.
Pour ce qui concerne votre dernière demande, j'ai fais le serment de libérer Zangian'h, et je n'y renoncerais pas. Vous semblez oublier de plus que quiconque détient la capitale est légitime de régner aux yeux du peuple ramchoure. Cela n'y parait pas à premier coup d'oeil, mais en mon expérience de femme à la cour, je peux vous assurer que son importance est capitale si nous voulons que les masses nous soutiennent. Si la capitale n'avait plus aucune importance, les factions ne tenteraient pas de s'en emparer, ce qui n'est point le cas.
Cependant, votre proposition de renforcer nos forces dans le sud ne m'est point idiot. Je m'en ravis même de trouver une potentielle alternative qui permettrais à notre faction de devenir la plus grande force du pays. Je veux bien accepter d'attendre pour m'emparer de nouveau de Zangian'h, afin de s'emparer du sud, cependant gardez bien à l'esprit que je ne renonce pas à mes serments.

Enfin, nous devons en effet rejoindre les autres, ne perdons pas plus de temps..."
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