"C'est par la guerre que se forgera la Révolution Mondiale. Le monde doit comprendre que nous ne venons pas en paix. Nous apportons l'épée."
Contexte :
Nous sommes en Novembre 2013, dans les rues de Mistohir et suite à une crise économique de grande ampleur, un Coup d'Etat militaire puis un renversement populaire du pouvoir martial mis en place par le général Rudaviak, l'Estalie a pu enfin se libérer des chaînes du capitalisme et de la tyrannie royale. Pyotr Husak proclame la Fédération des Peuples Estaliens, une fédération semi-décentralisée de communes qui se veulent autogérées sur la plupart des prérogatives traditionnellement accordés aux Etats centralisateurs. Le modèle estalien est porté alors par une morale et une idéologie singulière caractéristique de ce pays qui s'était tant isolé de la scène mondiale, autant d'un point de vue diplomatique que d'un point de vue culturel : l'Anarchisme Renouvelé. Cette idéologie prônait rien de moins que la Révolution mondiale et internationaliste, il reprenait la plupart des codes d'autogestion et d'autonomie de l'anarchisme mais le tout était structuré d'un point de vue politique, économique et social pour faire du pays qui adopte une telle idéologie une véritable machine de guerre. C'était le fondement de l'anarchisme estalien : son militarisme, sa radicalité et en même temps son universalité. L'anarchisme est une idéologie qui transcende les peuples car elle prône la liberté la plus complète des individus et c'est exactement ce qui fait partie intégrante de la nature humain. L'Homme veut être libre, à sa manière en fonction des personnalités, mais il ne supporte pas d'être forcé ou contraint. Seul le contrat social et parfois la coercition le force à rentrer dans le rang, à accepter de se priver de libertés au nom de certains acquis communs. Mais au fond de lui-même, si on lui proposait de se débarrasser de toutes ces contraintes de façon réaliste, ile le ferait sans hésiter. Là où l'anarchisme estalien rajoute sa petite contribution dans l'idéal anarchiste, c'est son adaptation aux peuples. Certains peuples ont des mœurs, des cultures et des religions différentes. L'Etat doit conserver une morale à deux ressorts : une morale religieuse qui laisse entendre qu'elle ne remet pas en question des préceptes religieux locaux ni même l'existence d'un Dieu quelconque, l'Etat ne remet pas en question la culture et son contenu des peuples qu'elle libère et au contraire, elle cherche à les diversifier. Elle ne se contente pas seulement de les laisser exister comme l'Etat libéral, elle encourage la diversité et la différence culturelle car c'est bien ça qui fait la richesse de l'Humanité et qui unira au final les peuples au sein d'une seule et même entité, une entité qui n'a pas besoin de frontières politiques pour se différencier.
C'était le projet estalien et dans le voisin du nord de l'Estalie, la Kartvélie, cette idéologie avait eu un écho. Décembre 2013 fut le début d'une crise migratoire intense entre l'Estalie et la Kartvélie. Les réfugiés venus d'Estalie, pour la plupart des réactionnaires, des opposants au régime ou plus simplement des entrepreneurs, des patrons et d'autres agents économiques qui avaient besoin de la structure capitaliste et libérale pour exercer leur activité, ont fuis en Kartvélie où la libre entreprise leur était permise. La peur rouge affecta plus de 25 000 Estaliens qui prirent la fuite en Kartvélie. Dans le sens inverse, les Kartvéliens se sont à leur tour tournés vers l'Estalie. La Kartvélie, ancien pays communiste, restreignait lourdement le PCK (Parti communiste kartvélien) qui est discriminé politiquement. La liberté d'expression, de presse ou de manifestation des partisans communistes était restreinte et les débats idéologiques publics étaient souvent interrompus par la police kartvélienne. En conséquence, un grand nombre de communistes vont fuir le pays, jusqu'à atteindre une diaspora respectable (la plus élevée d'Estalie numériquement) de 121 000 personnes. L'accueil des réfugiés divaguait en fonction d'où on se trouvait. En Kartvélie, les Estaliens étaient mal vus et mal accueillis, parqués dans des camps de réfugiés et contrôlés par l'armée kartvélienne en permanence (Opération Blu Safety). En Estalie, la politique de terre d'accueil était promue et favorisée envers les étrangers. Les dissidents politiques notamment étaient spécialement protégés par la loi estalienne, l'accès à la citoyenneté estalienne était grandement facilitée et tout était fait pour que les dissidents politiques des pays avoisinants de l'Estalie puissent vivre décemment dans leur nouvelle terre d'accueil, élaborant de leur côté leurs propres révolutions qui mènera à la chute des oligarchies réactionnaires, monarchiques ou capitalistes qui esclavagisent leur pays.
A la crise migratoire, c'est une véritable guerre clandestine qui va se déclencher entre Tbilgorod et Mistohir. Le SRR, les services de renseignements estaliens, vont tout mettre en oeuvre pour affaiblir leur rival kartvélien. Au début présents dans l'objectif d'éliminer physiquement la famille royale estalienne en fuite, la stratégie du SRR va se transformer petit à petit en lutte clandestine entre les deux nations. Des assassinats ciblés contre les groupuscules terroristes d'extrême droite sont mis en place par les membres du SRR, de la propagande est répandue dans les couches sociétales kartvéliennes, l'économie est sabordée, l'armée est corrompue, la jeunesse est influencée et les syndicats sont infiltrés. C'est toute la société kartvélienne qui finit par être prise pour cible par le SRR qui mène un remarquable travail de gangrène social et politique sur la Kartvélie durant toute l'année 2014.
Le déclenchement d'une crise sociale :
Dans le courant des mois de Novembre et de Décembre, la situation de la Kartvélie n'est pas des plus reluisantes. Sur le plan économique, l'économie kartvélienne stagne et les bilans trimestriels tombés du Ministère de l'Economie et des Finances démontre une stagnation à peu près générale de l'économie kartvélienne. Les causes ? Le sabotage estalien et surtout sa guerre économique déloyale envers la Kartvélie, ainsi qu'une difficulté croissante du gouvernement kartvélien à riposter afin de conserver une certaine compétitivité de son économie par rapport au modèle économique estalien alors en pleine effervescence. L'innovation est en baisse, la population kartvélienne est lassée des scandales de corruption constants des entreprises kartvéliennes dont les fuites d'informations entraîne une baisse de compétitivité, d'innovation et de confiance. Le cours des entreprises kartvéliennes chute ou stagne à peu près dans toutes les grandes bourses mondiales et l'Etat tente désespérément de subventionner la croissance économique par des injections monétaires permanentes. La planche à billets tourne, les taux d'intérêts sont réduits et conséquence de tout cela, l'inflation augmente et dégrade le niveau de vie moyen de la population. Ce niveau de vie se maintient alors sous le bon vouloir des coopératives exportatrices estaliennes : les produits estaliens sont déjà reconnus depuis 2013 comme beaucoup moins chers en moyenne que les produits kartvéliens pour une qualité équivalente. Déjà avantagés d'un point de vue structurel, les prix kartvéliens deviennent stupidement élevés par rapport à leurs concurrents estaliens et la consommation kartvélienne commence alors à dépendre en grande partie de la quantité exportée par l'Estalie. L'activité économique estalienne devient le maillon des sujets de conversation quotidiens : chaque signe de faiblesse de l'économie estalienne est vue comme une catastrophe à venir tandis que sa croissance insolente rassure la population et les marchés kartvéliens. La situation économique entraîne donc un double paradoxe politique et diplomatique pour le gouvernement républicain. Premièrement, politiquement, comment le gouvernement peut conserver sa crédibilité à droite et éviter la gauchisation de l'esprit politique alors qu'il est incapable de combler les lacunes économiques du pays ? Deuxièmement, comment la Kartvélie peut poursuivre sa lutte clandestine avec l'Estalie alors qu'elle dépend entièrement des fluctuations économiques de la production de son voisin méridional ? La sortie de la Kartvélie de l'UEE avait coupé en partie le pays d'une partie des débouchés commerciaux que le pays aurait pu exploiter pour créer une concurrence étrangère contre les Estaliens et le marché offert par le BNE était trop restreint pour pouvoir avoir un impact déterminant sur la situation kartvélienne. Qui aurait pu sauver l'économie kartvélienne ? Le Nordfolklande ? Ils étaient exposés à une problématique similaire. L'économie kartvélienne était condamnée à passer sous la coupe du voisinage, le libéralisme avait rencontré son maître.
Au bilan économique s'ajoutait les mutations politiques dans le pays. La structure de la politique kartvélienne dans la fin de l'année 2014 s'organisait sur une sorte de bicéphalie étrange entre l'establishment politique traditionnel de la République à travers le gouvernement exécutif contrôlé par le Parti Identitaire et l'Assemblée nationale kartvélienne majoritairement orientée à droite de l'échiquier politique. Pourtant, une des conséquences inattendues de la crise migratoire de 2013-2014, ce fut bien l'accumulation de dissidents politiques communistes kartvéliens en Estalie. Cette diaspora, qui participait même à la vie politique estalienne, avait fini par créer sa propre structure politique. D'abord orientée autour du Mouvement Eurysien qui visait à rassembler toutes les diasporas sous un club politique afin de leur donner un poids politique conséquent au Congrès International des Travailleurs, les exilés du PCK se sont réunis entre eux afin de discuter des changements idéologiques et politiques de leur pays, dans un pays étranger qui permettait la libre expression de leurs pensées et de leur philosophie. Ce développement parallèle de la politique de gauche kartvélienne en terre étrangère eut ses conséquences car, à portée de main, le SRR avait une nouvelle arme : des partisans de l'Anarchisme Renouvelé prêts à changer la nature du PCK pour en faire une structure à la fois paramilitaire mais surtout pro-estalienne et husakiste. Et c'est ce qui s'est passé. Les débats idéologiques au sein du PCK exilé ont finis par entraîner avec eux la vieille ligne eurycommuniste du parti, cette ligne étant vue comme la raison pour laquelle le PCK est non seulement réprimée politiquement mais aussi pourquoi le parti a subi un recul politique monstrueux durant les élections kartvéliennes de Novembre 2013. Deux factions réussissent à s'imposer dans le débat idéologique qui déchire le PCK : la faction réformiste (partisane d'un syncrétisme idéologique entre certains apports de l'anarchisme estalien, une conservation de certains dogmes eurycommunistes, bien souvent considérés comme proches idéologiquement du PEV velsnien avec l'établissement d'une démocratie communiste, un centralisme démocratique, un certain souverainisme de gauche) dirigée par Adrian Sokulis ; et une faction radicale dite husakiste (partisane de l'adoption complète de l'husakisme sous une forme adaptée aux réalités kartvéliennes, une adaptation nommée le Kartvéïsme) dirigée par Nikoloz Volka. Dans les faits, si les deux factions dominent largement le PCK en Estalie comme en Kartvélie, la faction radicale est largement avantagée : mieux financée, plus cohérente, avec une base de soutien plus large et disposant déjà de soutiens dans l'industrie de la défense estalienne afin d'armer ses cellules en Kartvélie, les radicaux ont un net avantage sur leurs concurrents réformistes. La faction radicale compte surtout sur le soutien du SRR qui finance, arme et organise en sous-main la faction qui se veut radicalement pro-estalienne et accepte en partie la tutelle estalienne que la faction voit comme naturelle : la Maison de la Révolution guide les pas de leurs enfants. Les réformistes, eux, y préfèrent davantage une relation d'égal à égal avec leurs confrères estaliens, estimant avoir besoin de leur aide dans un premier temps mais souhaitant malgré une indépendance concrète de la Kartvélie face à l'Estalie : deux Révolutions, deux pays, deux alliés.
Cet ensemble de facteurs entraîne la crise politique de Décembre 2013. Les services de renseignements kartvéliens, après une descente dans la capitale dans une réunion du PCK, réussit à mettre la main sur des documents prouvant la réorientation globale du parti en faveur de l'husakisme et arrivent à documenter de manière claire la perte de direction du secrétariat du PCK sur ses troupes qui prennent leurs ordres non plus après de la direction officielle du parti mais auprès du QG exilé du PCK, à Mistohir. Il est prouvé que le PCK est donc passé sous le giron de l'étranger et en peu de temps, le PCK est dissout par la force le 3 Décembre 2014. S'ensuit des manifestations immenses qui mobilisent d'abord 600 000 manifestants dans toutes les grandes villes du pays, dénonçant l'autoritarisme du gouvernement et l'illégalité antidémocratique dont les identitaires font preuve. La situation s'aggrave de jour en jour : le nombre de manifestations augmente chaque jour, les ronds-points sont investis, certaines rues sont barricadés et deviennent inaccessibles pour les forces de l'ordre et à partir du 14 décembre, des premières émeutes éclatent dans les villes méridionales du pays. En réaction, c'est la police antiémeute qui est envoyée pour réprimander les manifestations et rétablir l'ordre public. Les réseaux sociaux exposent au grand jour les bavures policières, accentuant davantage la contestation de masse qui sévit dans le pays. Les manifestations se poursuivent en masse durant le mois de décembre, avec une brève accalmie durant Noël avant de reprendre soudainement le jour suivant.
En janvier 2015, le début de l'année s'annonce mal pour la Kartvélie. La croissance est mauvaise, les rapports économiques deviennent alarmants, la corruption s'expose au grand jour dans tout le monde économique et en quelques semaines, c'est de nombreuses têtes qui tombent dans les médias : journalistes, hommes d'affaires, députés, patrons, maires. C'est une véritable hémorragie qui se déclenche dans l'élite libérale et républicaine de droite kartvélienne, les scandales tombent les uns après les autres, l'exil est privilégié et la contestation même à droite commence à se faire sentir. Après plusieurs semaines d'hiver à manifester contre la dissolution du PCK, les objectifs et les revendications des manifestations s'élargissent au fur à mesure que la situation se dégrade : démission de Machabeli (Présidente de la République), convocation de nouvelles élections, réécriture de la Constitution, désarmement de la police, accords de libre-échange avec l'Estalie, reconnaissance des langues minoritaires. Les revendications sociales et politiques deviennent nombreuses mais tombent dans l'oreille sourde du gouvernement qui refuse d'effectuer la moindre concession. Et pour cause : le gouvernement ne veut pas s'aliéner l'extrême droite, son dernier soutien politique contre la vague rouge, en acceptant les conditions des manifestations réputées à gauche. Ainsi, lorsque la tribune populaire organisée par les manifestants à Tbilgorod sera dispersé par la police le 10 Janvier 2015, le mouvement prend de l'ampleur.
En sous-main, le SRR fait absolument tout pour attiser les tensions sociales et mobilise son réseau clandestin. La jeunesse rejoint les manifestants le lendemain de la tribune, les universités sont bloquées, le système éducatif est paralysé. Les syndicats d'ouvriers sont également mobilisés, le signal de grève est donné aux noyaux durs fidèles aux Estaliens. Rapidement, c'est la majorité de l'économie kartvélienne qui est paralysée : transport ferroviaire, industrie, logistique, transport routier. Les tenants de la société capitaliste s'effondrent comme un château de cartes : les entreprises kartvéliennes, alors déjà mal au point dû à des performances plus que mauvaises depuis plusieurs trimestres, subissent le coup de grâce. Les actionnaires fuient les entreprises kartvéliennes comme la peste, la réinjection de capitaux pour maintenir l'illusion devient impossible et faute de capitaux ou tout simplement d'activité, les entreprises kartvéliennes commencent à faire faillite les unes après les autres. Le système économique délabré entraîne une vague de chômage sans précédent et en peu de temps, l'effet domino s'étend aux chômeurs et aux licenciés qui, faute de travail, cherchent une solution dans la transformation du système économique et politique.
La Révolution Brune :
Le coup de grâce pour la Kartvélie et son gouvernement républicain se déroule le 1er Février 2015. Les émeutes commençant à se rapprocher de plus en plus du centre-ville de Tbilgorod et des bâtiments gouvernementaux principaux, et sous l'impulsion du parti du Réveil Kartvélien allié au gouvernement, le Premier Ministre identitaire décide de faire voter la loi martiale à l'Assemblée nationale kartvélienne. L'annonce du vote sur le situ de l'Assemblée, prévue pour le 3 Février, créait un éclat de colère populaire à la fois chez les manifestants mais aussi auprès de la majorité silencieuse : la loi martiale ? L'armée ? Le gouvernement était réduit à faire appel aux militaires pour se maintenir au pouvoir, comme dans les pires dictatures qui puissent exister en Eurysie. La dernière illusion de démocratie kartvélienne était parti en éclats. Le 2 Février, les manifestations s'accentuent davantage et après une percée des manifestants dans le centre-ville, la police de Tbilgorod est autorisée à faire usage des armes à feu. La journée se transforme rapidement en bain de sang chez les manifestants : 78 morts et 14 blessés sont à déplorer contre quelques blessés légers du côté manifestant. La période entre l'annonce du vote de la loi martiale et son vote effectif, nommée les Sanglantes 48 Heures, voit l'apparition de fusillades dans les rues kartvéliennes. Autant de la part des policiers, faisant usage de leurs armes à feu, mais aussi de la part des rebelles qui commencent enfin à sortir de leur cachette. La faction radicale du PCK avait enfin décidé de passer à l'action sur le plan paramilitaire et avec le soutien matériel estalien, des cellules clandestines armées commencent à prendre forme et à établir un terreau fertile de recrutement parmi la jeunesse d'une part puis au sein du corps contestataire des manifestations, outrée par l'autoritarisme gouvernemental et prêts à envisager la solution armée. Les fusillades éclatent, des échanges de tirs sont à déplorer entre policiers et rebelles, certaines rues deviennent de véritables champs de tirs à ciel ouvert. Au total, ces 48 heures engendrent plusieurs centaines de victimes dans les deux camps, choque l'opinion publique et forcera même la Commission aux Relations Extérieures à menacer le gouvernement républicain d'invasion militaire s'il ne revenait pas sur sa décision.
Le Premier Ministre refuse la demande estalienne et maintient le vote. Au 3 Février, la moitié de l'assemblée boycotte le vote tandis que le reste, fidèles au gouvernement, votent en faveur de la loi martiale. Dans l'heure qui suit, le Premier Ministre informe le général en chef des armées kartvéliennes Husik Dzhugashvili qu'il a désormais la charge d'exercer la force pour maintenir l'ordre public au sein de la République, ayant le droit d'user de tous les moyens à sa disposition pour rétablir l'ordre. Des informations similaires sont envoyées à ses subordonnés mais en peu de temps, l'horreur s'empare du gouvernement quand il se rend compte que l'Estalie a placé ses pions et a miné la réactivité de l'armée kartvélienne. Sur l'ensemble de l'armée kartvélienne, alors composée de 60 000 hommes, seulement un tiers répond à l'appel gouvernemental et s'annonce prête à combattre soit environ 20 000 hommes. Le reste de l'armée kartvélienne refuse explicitement ou ne répond juste pas aux ordres : c'est soit la mutinerie, soit la désertion qui touche les deux tiers restants de l'armée kartvélienne. Les forces spéciales ne répondent plus, les communications radios démontrent qu'un grand nombre d'effectifs situés dans le Saïdan, la partie la plus endurcie de l'armée kartvélienne, ont quittés la région, le 1e Régiment d'Infanterie ne répond plus également. La cavalerie frontalière kartvélienne s'inquiète à son tour, elle signale des mouvements mécanisés et blindés massifs à la frontière, obligeant les troupes loyales du gouvernement à rester à la frontière pour parer à une offensive estalienne. La loi martiale n'est dans les faits pas instaurée, l'armée kartvélienne ne répond juste plus aux ordres. Le 4 Février, l'agonie du système militaire kartvélien se concrétise : le service logistique des unités loyalistes désertent en masse, les communications sont coupées, les voies ferrées menant à Tbilgorod sont coupées, l'armée kartvélienne est paralysée et les avions sont cloués au sol par la disparition des équipes de maintenance ayant quittés leur poste. C'est le moment d'achever Tbilgorod, annonce le SRR à ses agents.
Le 5 Février, dans la matinée, les forces spéciales de la SSTG, à la surprise de tous, débarquent dans la capitale de Tbilgorod (dans les faits, l'Armée Rouge estalienne avait prêté ses moyens héliportés aux mutins kartvéliens, conscients de la suppression de l'armée de l'air kartvélienne et de l'absence de DCA dans le pays) et s'emparent des points stratégiques de la capitale. La SSTG, en peu de temps, écrase les forces de police présentes qui se rendent en masse pour la plupart, ne laissant plus que les quelques centaines de militaires loyalistes et de paramilitaires d'extrême droite formés à la hâte après les fusillades des 48 Heures pour défendre le noyau du pouvoir gouvernemental qui est quasiment assiégé. Vers 23 heures, alors les tirs continuent se fuser entre loyalistes et révolutionnaires dans les rues de la capitale, la frontière est franchie par la 2ème Brigade Blindée "Teney" de l'Armée Rouge. Le bombardement de l'artillerie et de l'aviation sur les garnisons loyalistes est féroce et profitant de l'effet de surprise et de la nuit, une percée des blindés estaliens est réalisée au coeur du dispositif de la cavalerie kartvélienne. Incapable de réagir, les armureries étant pour certainement à moitié vides à cause du trafic d'armes illicite au sein de l'armée, une partie des soldats loyalistes ne peuvent même pas s'équiper dans l'immédiat. Vers 3 heures, le 1e Régiment d'Infanterie prend en tenailles les unités de cavalerie loyalistes qui se rendent en masse, le moral ayant été oblitéré sous les obus estaliens et l'encerclement des troupes mutines kartvéliennes. Vers 5 heures, à l'aube, alors les colonnes blindées de 2ème chevauchent les routes kartvéliennes en direction de la capitale sans rencontrer de grande résistance, des avions de largage se dévoilent à l'horizon de la capitale. En peu de temps, ce sont 200 hommes du Groupe RIR des forces spéciales estaliennes qui sont parachutées au-dessus de la capitale. En cinq heures, les forces spéciales kartvéliennes et estaliennes prennent d'assaut le bastion loyaliste au cœur de la capitale. La résistance loyaliste reste féroce. Il faut attendre 11 heures pour que les premiers chars estaliens entrent dans la capitale avec une chevauchée sans interruption. Ces chars n'ont certes presque plus de carburant et ne comptent que quelques obus restants mais leur simple présence fait fuir en partie les paramilitaires, brisent le moral des loyalistes alors coupés de toute communication et croyant alors que le pays est tombé sous le joug estalien en quelques heures. C'est sous les chenilles des blindés estaliens que les dernières barricades des loyalistes se brisent et après quelques combats de couloirs, les bâtiments gouvernementaux tombent entre les mains des révolutionnaires, le drapeau rouge et noir est dressé sur le toit de l'Assemblée nationale tandis que le drapeau républicain est coupé de son cordon en direct. Vers midi, les combats cessent officiellement dans la capitale alors que les troupes estaliennes et kartvéliennes fraternisent avec la population. Le gouvernement kartvélien réussit à fuir in extremis à Apakidz, tout à l'ouest du pays, mais son autorité est si délabrée qu'elle ne s'étend plus nulle part en dehors du centre-ville de la ville occidentale d'un demi-million d'habitants. La République de Kartvélie vient de disparaître.