Posté le : 23 nov. 2024 à 12:05:39
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Le Tsar Vladimir Sladikov s'installa avec une élégance, posant son manteau sur le dossier de sa chaise, suivi de son ministre des Affaires étrangères é. Les trois hommes prirent place autour d'une table en acajou, recouverte de documents soigneusement disposés par les assistants thongiens. Une carafe d'eau et des tasses de thé fumant attendaient sur le côté, dans un geste de courtoisie typiquement local.
Le Tsar Vladimir Sladikov, après un instant de silence où son regard pénétrant sembla sonder chaque recoin du bureau, planta ses yeux froids sur le Président Pan Liuxian. Sa voix, grave et mesurée, résonna avec une autorité qui fit écho dans la pièce :
— Monsieur le Président, la neutralité affichée par votre gouvernement est louable, mais permettez-moi de poser une question directe : combien de temps cette neutralité pourra-t-elle résister aux ambitions de votre pays ?
Il s’interrompit, laissant planer un silence lourd, son regard perçant chaque tentative de dissimulation. Le ministre des Affaires étrangères, assis à la droite du Tsar, reprit avec un ton tout aussi sérieux, bien que plus technique :
— Nous observons de près les mouvements diplomatiques et militaires dans la région, et ce que nous voyons ne nous rassure guère. Si la République populaire du Zhōnguaï aspire réellement à la stabilité, alors elle devra démontrer qu’elle n’est pas à l’origine des tensions qui fragilisent nos frontières communes.
Le Tsar, toujours immobile et impassible, détourna lentement son regard vers le ministre avant de revenir fixer Pan Liuxian. Ses yeux semblaient transpercer le président comme pour sonder ses véritables intentions. Puis, avec une gravité plus marquée encore, il poursuivit :
— Nous ne sommes pas venus ici pour échanger des banalités ou faire semblant d’ignorer ce que tout le monde sait. Nous avons renforcé nos positions au Nazum pour une seule raison : garantir la sécurité de notre peuple et de notre territoire. Si cela dérange vos alliés ou vos stratèges, sachez que Belograd ne pliera pas devant des pressions déguisées en diplomatie.
Le ministre hocha légèrement la tête, appuyant les paroles du Tsar. Il ajouta d'une voix posée, mais tranchante :
— La stabilité n'est pas un idéal, monsieur le Président, c'est une stratégie. Et notre stratégie est claire : éviter un conflit direct, mais être prêt à tout si notre souveraineté venait à être remise en question, directement ou indirectement.
Le Tsar, les mains jointes sur la table, laissa le silence s'installer à nouveau. Son regard, presque glaçant, ne quittait pas le Président Pan. Puis, il conclut avec un ton qui semblait mêler gravité et défi :
— Vous comprenez, bien sûr, que nous préférons la paix. Mais ne prenez pas notre patience pour de la faiblesse. Si votre République cherche à tester nos limites, elle les trouvera.
L’atmosphère dans la pièce était devenue plus lourde, presque suffocante. Le ministre des Affaires étrangères ajouta en guise de finalité, son ton plus diplomatique mais tout aussi inflexible :
— Nous espérons sincèrement que cette rencontre sera le début d’une compréhension mutuelle. Mais cette compréhension devra se fonder sur des actes concrets, pas uniquement des paroles.Nous préférons être honnêtes avec vous : si vous envisagez de créer un État pour ces soi-disant Bayens, sachez que cela est inacceptable et irréalisable.Nous exigeons que vous preniez en main la gestion de ces individus, en les éloignant définitivement de nos terres.
Le traducteur, ayant traduit chaque mot du Tsar et de son ministre, attendit maintenant la réponse du Président Pan Liuxian, qui devait à présent réagir à cette déclaration claire et ferme.