Les récents évènements avec l’Empire de Belograd constituaient cependant matière à discuter avec le régime communiste. Les Mochenistes jouaient à un jeu dangereux, en augmentant les tensions de manière artificielle avec les Beloslaves de Bay. Le Nazum du médian était déjà assez troublé avec la guerre civile ramchoure pour ne pas en rajouter avec les bisbilles entre des fascistes et des communistes. Ainsi, la volonté du ministère des relations internationales du Zhonguaï de rencontrer la République du Jashuria ne pouvait être motivé que par le souci de s’assurer que le Jashuria n’interviendrait pas dans la guerre qui couvait entre le Belograd et le Zhonguai.
La délégation du Zhonguai n’allait pas être reçue par le Premier Ministre de la Troisième République du Jashuria, mais uniquement par la Quatrième Ambassadrice et son équipe. Le Premier Ministre du Jashuria avait bien des priorités, et rencontrer un régime totalitaire n’en faisait pas parti. Non content de laisser la Quatrième assumer ses fonctions, il envoyait aux Mochenistes un message fort par son absence : la présence d’un Premier Ministre se mérite.
Enveloppée dans un sari blanc et d’un châle bleu, dame Parvati Mathai accueillit la délégation du Zhonguaï avec politesse et leur demanda de s’assoir à l’autre bout de la table tandis que le personnel du Hall des Ambassadeurs plaçait devant eux des rafraîchissements. L’ambiance était froide : les Jashuriens avaient autant envie de recevoir ces hommes que de sauter du haut d’un pont. Mais la politesse les obligeait à accepter une rencontre, comme le voulait le protocole.
« Messieurs, bonjour. Je suis dame Parvati Mathai, Quatrième Ambassadrice du Jashuria. J’aurai le plaisir d’être votre hôte et votre référente pendant toute la durée de ces discussions. Monsieur le Premier Ministre n’étant pas disponible, c’est avec moi que se dérouleront les discussions. Veuillez pardonner la froideur de ces échanges, mais étant donné le contenu de nos discussions futures, nous avons préféré n’appeler ni journalistes, ni communicants. Le contenu de notre discussion restera confidentiel. Maintenant, je vous remercie de bien vouloir exposer vos positions. Dans votre lettre, vous parliez de garantir la stabilité continentale. Je dois vous avouer mon plus profond scepticisme sur la question, mais j’ose espérer que vous saurez me convaincre du contraire. »