04/06/2015
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Chambre des Négociations [RP Estalie-Kartvélie]

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Emblème officiel de la Chambre des Négociations.


Ici sera référencé tous les débats et les accords signés entre la Fédération des Peuples Estaliens et la Fédération des Communes de Kartvélie. Ces accords et ces débats sont entretenus au sein de la dite Chambre des Négociations qui est une institution bilatérale estalo-kartvélienne composée entre les membres du gouvernement kartvélien et une délégation désignée du gouvernement fédéral estalien afin que les deux parties puissent négocier des accords dans le cadre d'une coopération avancée entre les deux Fédérations, ces deux derniers partageant un grand nombre d'intérêts communs. L'Estalie et la Kartvélie ont étés pendant un bon moment des rivaux politiques, il est désormais temps pour les deux pays frères d'unir leurs forces sous la grande houlette de la Révolution Véritable, seul paradigme respectable en ce monde souillé par le libéralisme et le capitalisme.

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Emblème officiel de la Chambre des Négociations.


Les premières mesures mises en place par le Comité de Reconstruction dans le domaine agricole ont étés d'un grand succès selon la Chambre des Négociations. En effet, d'après les rapports du mois d'avril 2015, il semble que les capacités agricoles kartvéliennes s'est relevé petit à petit à un niveau moins catastrophique qu'il y a deux mois. Si la disette persiste dans certaines communes, il semble que le risque de famine à l'échelle nationale semble bel et bien écartée. Néanmoins, les rapports de la Chambre démontrent en grande partie que ces mesures d'urgence s'avèrent extrêmement coûteuses pour un gouvernement kartvélien financièrement aux abois et les mesures liées au relancement progressif des principales industries stratégiques du pays ont engloutis une grande partie du budget de l'Etat que celui-ci avait pourtant économisé après une sévère coupe budgétaire dans la quasi-totalité de ses postes de dépenses. Il est donc évident que si ces mesures sont efficaces sur le papier, elles ne dureront pas éternellement. Il faut que la Kartvélie puisse dépenser ses capacités budgétaires dans des postes de dépenses qui puissent lui assurer une prospérité économique à plus long terme. Il est donc nécessaire qu'avant toute chose, une partie de la budgétisation kartvélienne destinée à l'agriculture se repose davantage sur les aides estaliennes. La Chambre de Négociations a donc mis en place avec l'accord des deux parties la mise en place d'un traité bilatéral visant à stabiliser le secteur agricole kartvélien que voici :


Traité bilatéral de sécurité alimentaire du 23 Avril 2015 entre la Fédération des Peuples Estaliens et la Fédération des Communes de Kartvélie a écrit :

Préambule :
Dans l’esprit de la solidarité révolutionnaire et pour renforcer les liens économiques, sociaux et politiques entre la Fédération des Peuples Estaliens (ci-après l'Estalie) et la Fédération des Communes de Kartvélie (ci-après la Kartvélie), les deux parties conviennent des dispositions suivantes visant à stabiliser et développer le secteur agricole kartvélien, tout en établissant une coopération mutuellement bénéfique. Ce traité est signé dans un esprit d’amitié, de soutien réciproque et de prospérité commune.

Chapitre I : Mise en place d’un Programme Agricole Conjoint (PAC)

  • Article 1 : Assistance matérielle immédiate

  • L'Estalie s’engage à fournir à la Kartvélie une aide d’urgence sous forme de matériel agricole (tracteurs, outils mécaniques, équipements d'irrigation) produits dans les usines estaliennes, de semences certifiées de qualité pour les cultures de base prioritaires et de produits phytosanitaires essentiels pour protéger les récoltes kartvéliennes.

  • Article 2 : Formation technique

  • L'Estalie enverra des experts agricoles pour former les agriculteurs kartvéliens sur l’utilisation optimale des matériels et techniques modernes, mettre en place des formations aux méthodes d’agriculture moderne et créer des "Unités Pilotes de Coopératives Mixtes" pour montrer l’efficacité des systèmes de production collectifs basés sur les modèles de coopératives agricoles estaliennes.

    Chapitre II : Création d’un Consortium Agricole Estalo-Kartvélien

  • Article 3 : Gestion des terres abandonnées ou sous-utilisées

  • La Kartvélie transfère la gestion des terres agricoles abandonnées à un Consortium Agricole Conjoint supervisé par un comité mixte estalo-kartvélien. Ce comité aura pour mission de maximiser la productivité de ces terres pour répondre aux besoins alimentaires des deux pays et prioriser les cultures stratégiques négociées entre les deux parties.

  • Article 4 : Contrôle logistique et distribution

  • Les infrastructures logistiques (transport, stockage, distribution) du dit Consortium seront modernisées et gérées par des coopératives estaliennes, qui garantiront un accès équitable et efficace aux marchés internes et externes.

    Chapitre III : Réforme Foncière et Organisation Coopérative

  • Article 5 : Banque Foncière

  • Une Banque Foncière sera créée pour gérer les terres inutilisées ou sous-exploitées. Cette institution, sous supervision estalienne, redistribuera ces terres à des collectivités ou exploitants selon les besoins stratégiques de la Kartvélie.

    Chapitre IV : Modernisation et Mécanisation Agricole

  • Article 6 : Fourniture de machines agricoles

  • L'Estalie fournira des machines agricoles modernes (tracteurs, moissonneuses-batteuses, équipements d’irrigation) à la Kartvélie à des prix préférentiels, financés par des crédits alloués via la Banque Foncière.

  • Article 7 : Centres de maintenance et d’entretien

  • L'Estalie construira des centres de maintenance et de formation technique en Kartvélie. Ces centres seront gérés par des techniciens estaliens pour garantir l’entretien des machines et former des techniciens locaux.

    Chapitre V : Crédits Agricoles et Financement

  • Article 8 : Création d’une Banque Agricole Conjointe

  • Une Banque Agricole affiliée à la Banque Populaire estalienne sera créée pour fournir des crédits agricoles aux coopératives et agriculteurs kartvéliens.

  • Article 9 : Conditions des crédits

  • Les crédits seront accordés aux conditions suivantes : achat obligatoire des matériaux et machines via des fournisseurs estaliens ; respect des objectifs de production définis par le Consortium Agricole Conjoint.

    Chapitre VI : Mutualisation des Bénéfices

  • Article 10 : Partage des surplus agricoles

  • L'Estalie s’engage à exporter une partie de ses surplus agricoles vers la Kartvélie à des prix négociés, garantissant un accès préférentiel aux produits de base (blé, maïs, soja).

  • Article 11 : Partage des technologies agricoles

  • L'Estalie transmettra des technologies agricoles avancées à la Kartvélie sous forme de brevets technologiques, mais conservera l’exclusivité des innovations stratégiques pour renforcer sa position de leader technologique.

    Chapitre VII : Durée et Révision

  • Article 12 : Durée du Traité

  • Ce traité est conclu pour une durée initiale d'un an, renouvelable par consentement mutuel.

  • Article 13 : Clause de révision

  • Les dispositions de ce traité peuvent être modifiées par accord commun entre les deux parties, en fonction des réalités économiques et sociales.
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    Emblème officiel de la Chambre des Négociations.


    En ce début de matinée du 1er Mai 2015, les délégations estaliennes et kartvéliennes s'étaient à nouveau réunies au sein du bâtiment accueillant la Chambre des Négociations. Si l'importance institutionnelle de la Chambre des Négociations devenait de plus en plus notable au sein de la politique kartvélienne, l'aide estalienne rythmant la vie économique du pays et surtout l'assiette des Kartvéliens en l'occurrence, l'influence que pouvait exercer l'Estalie sur cette chambre était au-delà de toute limite raisonnable, et cette dernière ne cachait même pas l'emprise qu'elle avait sur la Chambre. En effet, rien que le siège de la Chambre était située dans l'Hôtel Holiak, un ancien hôtel luxueux du centre-ville de Mistohir, à quelques rues du Congrès International des Travailleurs, l'appareil législatif de la Fédération des Peuples Estaliens. C'est comme si la Chambre des Négociations était davantage partie prenante de la sphère gouvernementale estalienne qu'une institution kartvélienne dont elle revendiquait la réponse à ses attentes les plus primaires, c'est-à-dire dans l'instant présent, ses attentes économiques.

    Les deux délégations entrent alors dans la salle. D'un côté, le responsable désigné par la Commission aux Relations Extérieures pour la Kartvélie, Igor Jadoska. Igor pouvait sembler être un peu rude au départ et c'est normal : si sa carrière officielle se résume à un rapide passage à l'ambassade estalienne de Lyonnars en tant que secrétaire, son CV officiel cache en vérité un ancien officier du SRR. Après la chute de la République de la Kartvélie, beaucoup d'agents du SRR se retrouvèrent un peu "sans emploi", la majorité des effectifs du service étant affiliés à des missions qui étaient liées de près ou de loin avec l'Opération Collapse. Tandis qu'une partie des effectifs avait été réaffecté dans d'autres pays ou conservés en Kartvélie pour combattre la réaction ambiante qui y proliférait, d'autres comme Jadoska avaient étés réaffectés à la Commission aux Relations Extérieures. Depuis quelques mois, des centres de réflexions au sein du SRR réunissant des dizaines d'officiers du renseignement avaient commencés à commenter la politique étrangère estalienne, s'opposant au mélange soi-disant maladroit d'idéalisme et de pragmatisme de l'actuelle Commissaire et y préférant une politique étrangère plus agressive, plus interventionniste mais aussi pragmatique, à l'image de l'entrisme kah-tanais. Jadoska était de cette trempe-là, il empiétait sur les plates-bandes de la Commission qu'il était sensé servir pour imposer des conditions rudes à ses voisins kartvéliens. Volkiava avait la réelle intention sincère de créer un partenariat solide avec la Kartvélie, Jadoska voyait quant à lui cette nation comme la base-arrière de l'Estalie, celle qui fut puni par son opposition à la Révolution et qui en reçoit désormais les conséquences ; le mépris anti-kartvélien n'était pas anodin pour les membres du SRR, ces gens avaient passés plus d'un an à tuer, assassiner, corrompre et saboter chez les Kartvéliens et la réussite de l'opération révolutionnaire s'est ensuivi d'un sentiment d'orgueil et d'invincibilité qui affecte toute la partie kartvélienne du SRR. Jadoska n'était donc pas là pour rire et sa présence, désormais bien connue des bureaucrates kartvéliens qui lui faisait face, laissait entendre que la délégation kartvélienne allait passer un sale quart d'heure.

    De l'autre côté de la table, son homologue kartvélien, Lazar Chkadua (encore un). Figure plus frêle que son homologue estalien, il avait la tête de l'emploi : un fonctionnaire grand, début de calvitie, mince, qu'on n'aperçoit qu'en costume-cravate et rien d'autre. C'était anciennement un haut fonctionnaire de la République, il était chargé de la gestion des subventions publiques au secteur minier kartvélien de l'époque. En bref, c'était avant tout un comptable plus qu'un fonctionnaire politique, restant là au gré des partis et des administrations successives. En somme, il était l'archétype du fonctionnaire apolitique, servant la fonction publique du mieux qu'il pouvait. C'est cette sincérité dans son parcours professionnel qui avait poussé les révolutionnaires à l'amnistier et lui accorder un poste dans les institutions du nouveau gouvernement. Lazar ne connaissait que trop bien son adversaire : il ne connaissait pas son parcours et se doutait que peu de son ancienne affiliation au SRR mais les faucons de guerre, il ne connaissait que trop bien.

    Jadoska prit alors son dossier en main et l'ouvra en même temps que les quelques experts qui l'accompagnaient. La finance et la monnaie. Voilà des sujets intéressants. Jadoska prit la peine de lire le dossier, même s'il en connaissait déjà un rayon sur la situation monétaire et financière actuelle de la Kartvélie qui relevait du champ de bataille, ni plus ni moins. Il avait déjà des idées en tête.

    "Bien. Bonjour à tous, messieurs les délégués, nous allons pouvoir débuter cette réunion en ce qui concerne la situation financière et monétaire de la Kartvélie. Comme vous le savez sans doute, camarades, la situation du pays est dramatique de ce point de vue. Le lari manque de confiance chez les consommateurs et l'hyperinflation continue de ravager le pays, sans oublier le chaos administratif quant à la gestion monétaire et la spéculation sur les devises extrêmement forte, l'inefficacité des dépenses publiques, le déficit budgétaire de l'Etat, la hausse des prix des biens essentiels, l'instabilité des marchés locaux et de manière plus globale la perte de pouvoir d'achat de la majorité des Kartvéliens. Le tableau dressé est bien triste, camarades.
    - Si je peux me permettre, M.Jadoska, mon gouvernement a établi des mesures d'urgence pour pallier à ces problèmes durant le mois de mars.
    - C'est-à-dire ?
    - Eh bien pour commencer, nous avons mis fin à l'impression monétaire, nous avons introduits un nouveau taux d'échange pour le lari, nous avons gelés les émissions de monnaie pour les six prochains mois et nous avons menés un retrait partiel des billets excédentaires et plafonner la création monétaire à 5% du PIB nominal soit environ 3 milliards de lari. De surcroît, nous avons nationalisés les banques, nous avons mis en place un Trésor Public afin de centraliser et consolider nos ressources nationales en or et en devises étrangères, nous avons établis des quotas de dépôts obligatoires pour les coopératives et redistribués les ressources inutilisées vers les secteurs productifs. De plus, vous dites que nos dépenses publiques sont inefficaces mais nous nous sommes chargés de supprimer les subventions aux entreprises et nous avons tout redistribué vers des secteurs plus stratégiques comme l'alimentation, le transport ou les infrastructures, nous avons mis en place une nouvelle taxe sur la solidarité pour les actifs des anciennes élites et des entreprises expropriées et nous avons débutés une politique de lutte contre l'évasion fiscale, je ne comprends donc pas vraiment votre remarque sur ce point. Nous avons mis en place un comité national de stabilisation des prix et plafonner les prix des biens essentiels avec des marges minimales pour les producteurs et les bourses d'échanges ont étés autorisées à promouvoir le troc pour compléter l'économie monétaire. Enfin, nous avons mis en place des crédits d'urgence sans intérêts pour les coopératives, nous avons indexés temporairement les salaires sur les prix de biens essentiels et redistribués les stocks publics.

    Le fonctionnaire kartvélien gagnait des points, indéniablement mais d'un sourire cynique au coin du visage, Jadoska n'allait pas céder un centimètre à ce gratte-papier.
    - Je dois effectivement prendre en compte que vous avez menés de bonnes mesures d'urgence. Néanmoins, vous savez comme moi que ces mesures sont temporaires, il nous faut une situation qui puisse rester fixe sur le moyen terme afin de construire des bases plus solides à l'économie du pays. De plus, certaines mesures d'urgence laissent à désirer.
    - Je vous demande pardon ?
    - Le remplacement du lari par de nouvelles dénominations n'élimine en aucun cas les causes sous-jacentes de l'inflation, c'est le manque de discipline fiscale et la faiblesse de l'économie productive qu'il faut viser, pas la monnaie, sans oublier que votre retrait de liquidités pourrait entraîner une pénurie de liquidités et ainsi paralyser les échanges locaux. De plus, vous avez nationalisé toutes les banques mais avez-vous pensé à la gestion administrative de celles-ci ?
    - Je...je ne sais pas.
    - Exactement, M.Chkadua, non. D'ailleurs, vous êtes en phase de reconstruction, mettre en place des quotas de dépôts bancaires obligatoires pour les coopératives risque de réduire leur flexibilité financière et donc leur croissance. Plafonner les prix pourrait provoquer des pénuries par ailleurs. De plus, vous ne comptez tout de même pas légaliser le troc indéfiniment ? Il faut bien trouver une solution de rechange un jour ou l'autre, à moins que vous souhaitiez réduire la légitimité du lari et désancrer le lari de l'économie nationale. Sans oublier que vos bourses d'échanges, même si le principe me paraît innovant et plutôt sérieux je n'en doute pas, ouvre la voie aux abus et aux trafics incontrôlés ni plus ni moins. Enfin, même si l'indexation des salaires est un réflexe humain si je puis dire, elle va maintenir la pression inflationniste si votre production ne suit pas la hausse de la demande. Si je peux résumer en des mots plus clairs, messieurs, vos mesures d'urgence ne tiendront pas un mois de plus à mon sens.

    Chkadua soupira, ce sale Estalien n'avait pas vraiment tort mais lui, comme le Comité de Reconstruction, savait que sans aide, ils n'allaient pas s'en sortir. La production redémarre trop lentement et l'économie parallèle a commencé à prendre le relais au nord du pays et autour du Saïdan, effet indésirable de l'ancienne mafia qui pullulait déjà sous la République.
    - Je vois. Dans ce cas, que proposez-vous ?
    - Déjà, premièrement, il me semble déraisonnable de retirer l'indépendance à votre banque centrale comme vous l'avez fait. Je vous propose donc de remettre en place une banque centrale kartvélienne indépendante, la Banque Populaire Kartvélienne. Cela évitera les conflits d'intérêts au sein de votre appareil bancaire. En échange de cette indépendance, la Banque Populaire estalienne se chargera de former les cadres dirigeants et d'envoyer des experts financiers estaliens dans le cadre d'une coopération technique bilatérale entre nos deux nations. Etant donné que vos modèles bancaires étaient déjà en retard sous la République, ils ne sont guère utilisables dans l'instant pour une adaptation à une économie de nature socialiste. Je vous propose donc qu'un programme interbancaire soit mis en place entre nos deux banques centrales afin de standardiser les outils, les protocoles de gestion monétaire et les logiciels pour qu'ils interopérables.

    Chkadua prit un instant pour réfléchir. Jadoska le croyait bête ? Il savait lire entre les lignes. Pour lui, c'était purement et simplement une concession de la souveraineté économique de la Kartvélie, la banque centrale ne serait plus qu'une vulgaire extension de la Banque Populaire estalienne. Néanmoins, Chkadua avait travaillé avec la banque centrale kartvélienne pendant des années et connaissait l'état de délabrement actuel de la banque qui était largement inefficace dans nombre de domaines.
    - Soit, admettons que nous acceptions cela, en quoi ça nous avancerait ?
    - Je n'ai pas fini, camarade. Cela devra faciliter la deuxième phase de la stabilisation monétaire : je vous propose de fixer le taux d'échange à un taux rigide par rapport à l'unitas. En indexant le cours du lari sur notre monnaie, bien plus stable, nous rétablirons ainsi une confiance partielle dans la monnaie kartvélienne et cela mènera à une stabilisation immédiate du lari.
    - Au dépend de la souveraineté monétaire...
    - On ne peut être souverain de son pays avec une économie aussi peu productive que la vôtre.
    - Certes.
    - En échange, l'Estalie s'engagera à vous fournir un crédit généreux de 6 milliards d'unitas, de quoi largement compenser votre déficit budgétaire actuel et de financer vos nouvelles politiques de reconstruction.
    - En unitas ?
    - Evidemment, votre monnaie n'inspire plus aucune confiance, l'Estalie n'a pas assez de devises étrangères en lari pour libeller nos crédits en lari. Vous devrez donc vous contenter de l'unitas. Nous vous proposerons par ailleurs un financement de 600 millions d'unitas supplémentaires afin de superviser la mise en place de registres d'échanges monétaires pour vos coopératives ?
    - Pourquoi faire ?
    - Lutter contre l'évasion fiscale, bien entendu. Votre recensement était une première étape mais certaines coopératives peuvent se montrer récalcitrantes.

    Chkadua se leva quelques instants, l'air impassible.
    - Merci de ces propositions, M.Jadoska. Si vous le permettez, j'ai besoin d'en discuter avec mes collègues si cela ne vous dérange pas afin que nous puissions examiner et réfléchir plus en détails de vos propositions.
    - Prenez votre temps, camarade. Vous reviendrez vite vers nous, j'en suis sûr.
    "

    La délégation kartvélienne quitta la salle, la moitié d'entre eux pâles comme des squelettes. Les intentions estaliennes semblaient se confirmer petit à petit pour la plupart d'entre eux. Chkadua se tourna vers son second, l'air tout aussi inquiet que ses collègues.

    "Qu'en pensez-vous, M.Chkadua ?
    - J'en pense que c'est du colonialisme pur et dur. Qu'ils sont beaux, nos libérateurs.
    - Nous devons refuser leur proposition.
    - Vous êtes fou, camarade ? 6 milliards, plus 600 millions à la clé. Ils nous colonisent peut-être mais pensez à nos compatriotes. C'est six milliards qui vont leur bénéficier. Je dois admettre que leur proposition est scandaleuse et du temps de la République, ça ne serait jamais passé. Mais notre nation subit une des plus graves crises de son histoire.
    - Vous préférez donc vendre votre âme au diable ?
    - Je vends la banque centrale, certes. Mais avons-nous le choix ?
    - Nous pouvons nous débrouiller seuls.
    - M.Jadoska n'avait pas tort, vous savez.
    - Je vous demande pardon ?
    - J'ai du mal à l'admettre mais ce chien d'Estalien a raison : nos mesures d'urgence ne tiendront pas la route plus de quelques mois, si ce n'est moins. Il nous faut de la stabilité. Et il nous offre une porte de sortie. Une porte empoisonnée d'avance, certes, mais nous sommes au pied du mur. C'est soit ça, soit la chute économique. Et la guerre civile avec. Je ne suis pas un franc révolutionnaire mais je préfère la tutelle estalienne au terrorisme de la Rache.
    - Merde...vous avez peut-être raison.
    - C'est bien ça le problème. Ils ont bien choisi leur moment.
    "
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    Emblème officiel de la Chambre des Négociations.


    Après plusieurs concertations conjointes entre la Kartvélie et l'Estalie au sein de la Chambre des Négociations, il a été constaté que la relance industrielle kartvélienne avait connu un semi-succès. En effet, d'après les chiffres récupérés par la Chambre des Négociations, l'industrie kartvélienne nouvellement nationalisée et ayant élaboré des principes de mutualisation de ses moyens de production afin de faire face à la pénurie générale de matières premières et d'outils industriels sophistiqués, a réussi l'exploit de réaugmenter la production industrielle de +14% depuis que les décrets d'urgence ont étés contresignés par le Comité de Reconstruction. Néanmoins, depuis le début du mois de mai, une stagnation se fait sentir au sein de l'industrie kartvélienne. La cause ? Le manque d'accès aux matières premières qui restaient déjà mal exploitées sous la République : ce symptôme hérité de la période républicaine semble continuer d'infecter la Fédération des Communes de Kartvélie et le développement de son tissu industriel. En conséquence, l'Estalie s'est portée garante, en échange de quelques concessions, afin de reprendre en main le secteur minier kartvélien et assurer à l'industrie kartvélienne les biens miniers nécessaires à la poursuite de ses activités économiques principales et l'approvisionnement de ses chaînes de valeurs. Ainsi fut signé le 8 mai 2015 à Mistohir le traité suivant à la Chambre des Négociations :


    Traité bilatéral de sécurisation des ressources minières du 8 Mai 2015 entre la Fédération des Peuples Estaliens et la Fédération des Communes de Kartvélie a écrit :



    Préambule

    Conscientes des opportunités économiques et stratégiques découlant de la coopération bilatérale, la Fédération des Peuples Estaliens (ci-après dénommée "Estalie") et la Fédération des Communes de Kartvélie (ci-après dénommée "Kartvélie"), dans un esprit de partenariat et de développement mutuel, conviennent des termes suivants en vue de l’exploitation des ressources minières du territoire kartvélien. Ce traité vise à établir un cadre pérenne pour l’accès aux ressources minières de la Kartvélie, dans le respect des besoins de développement économique des deux nations.

    Article 1 : Objectifs et Principes Généraux

    1.1 La Fédération des Peuples Estaliens se voit octroyer, de manière exclusive et perpétuelle, le droit d'exploiter les ressources minières de la Kartvélie, incluant mais non limité aux minerais rares, métaux précieux, charbon, et autres ressources stratégiques identifiées comme nécessaires pour le développement industriel et technologique des deux pays.

    1.2 L’exploitation et la gestion des ressources seront réalisées selon des standards techniques, environnementaux et économiques, établis par la Fédération des Peuples Estaliens, en collaboration étroite avec les autorités kartvéliennes compétentes.

    1.3 Les parties conviennent que ce partenariat favorisera une répartition équitable des bénéfices générés par l’exploitation des ressources, tout en permettant une gestion optimale de ces ressources en fonction des besoins stratégiques des deux nations.

    Article 2 : Exploitation Minérale

    2.1 La Fédération des Peuples Estaliens est autorisée à établir des infrastructures d’exploitation minière sur le sol kartvélien, incluant des mines souterraines, des carrières à ciel ouvert, ainsi que des usines de traitement des ressources. Ces infrastructures seront sous la gestion directe des coopératives minières estaliennes ou des consortiums mixtes réunissant des coopératives estaliennes et kartvéliennes, suivant les termes de l’accord.

    2.2 La Fédération des Peuples Estaliens mettra en œuvre des technologies de pointe adaptées aux conditions géographiques et environnementales de la Kartvélie. Les autorités locales participeront à la mise en place de ces technologies sous la supervision technique et logistique des experts estaliens.

    2.3 Les travailleurs kartvéliens seront formés selon les meilleures pratiques industrielles, avec la possibilité d’améliorer leurs compétences et d’intégrer progressivement des rôles à responsabilités dans les processus de gestion des ressources.

    Article 3 : Partage des Ressources et Revenus

    3.1 En contrepartie de l’exploitation des ressources, la Fédération des Peuples Estaliens s’engage à verser à la Kartvélie une part des revenus générés par l’exploitation des ressources, dont le montant sera défini par les autorités estaliennes en consultation avec les responsables kartvéliens.

    3.2 Une partie des compensations pourra être versée en nature, sous forme de produits manufacturés, de technologies, de matières premières extraites ou d’infrastructures, afin de soutenir le développement économique et industriel de la Kartvélie selon ses priorités.

    Article 4 : Sécurisation des Sites et Stratégies de Coopération

    4.1 La Fédération des Peuples Estaliens se réserve le droit d’établir des mesures de sécurité et de protection pour garantir le bon déroulement des opérations d’exploitation minière, ce qui inclut la mise en place de forces de sécurité spéciales pour la protection des infrastructures ainsi que l'occupation des sites d'extraction par des unités de l'Armée Rouge.

    4.2 En cas de perturbations majeures des activités d’exploitation minière, la Fédération des Peuples Estaliens pourra déployer des moyens nécessaires pour maintenir la stabilité des opérations. Ce soutien pourra inclure des coopérations diplomatiques ou des moyens techniques spécifiques.

    Article 5 : Infrastructures et Logistique

    5.1 La Fédération des Peuples Estaliens est autorisée à développer les infrastructures nécessaires pour soutenir l’exploitation des ressources, incluant des routes, des voies ferrées et autres infrastructures logistiques vitales pour l’acheminement des ressources extraites vers les zones de transformation et d’exportation.

    5.2 Ces infrastructures seront gérées par des entreprises publiques sous contrôle de la Fédération des Peuples Estaliens, garantissant ainsi l’efficacité des chaînes d’approvisionnement et la fluidité des échanges commerciaux.

    Article 6 : Durée et Révisions

    6.1 Le présent traité est conclu pour une durée de dix ans, avec la possibilité pour chaque partie de le réévaluer à intervalles réguliers. La révision des termes pourra être initiée par l’une ou l’autre des parties, dans le respect des engagements pris et des intérêts stratégiques communs.

    6.2 Les parties conviennent que toute modification substantielle du cadre d’exploitation ou des termes financiers sera discutée de manière bilatérale, avec l’objectif d’ajuster l’accord en fonction des évolutions économiques et stratégiques des deux nations.
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