18/02/2017
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Le Marcinois (et autres journaux royaux)

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Journal indépendant, il relatera les évènements se déroulant au sein du Royaume.
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Non, le Royaume de Marcine n’est pas une colonie (et elle ne l’a jamais été).


Beaucoup d’Eurysien, et d’afaréens d’ailleurs, croient à tort que le Royaume est une colonie antérinienne, cela est bien évidemment faux, et il est problématique de voir certains considéré les Marcinois comme des « sous-antériniens », comme un peuple colonial et exotique qui ne fait que renforcer le pouvoir et l’emprise de la « Métropole » sur ses « colonies » afaréennes. Outre le fait que cette image particulièrement datée et digne des clichés de l’I.P.T, le parti indépendantistes faisant ses meilleurs scores dans les quartiers bobos d’Antrania, cette imagerie est aussi politique, renforçant à chaque fois l’extrême droite, profitant de ce sentiment d’indignation d’un peuple particulièrement patriote, voire même nationaliste et développant des sentiments « panafaréens » à l’instar des politiciens du Dgondu. Ainsi nous devrions commencer par le commencement, c’est à dire présenter l’histoire du Royaume, ses premiers liens avec l’Antérinie, l’évolution de ses relations avec l’Empire naissant et ses impacts sur la culture locale. Nous devrions aussi rappeler pourquoi il n’est en rien contradictoire pour les marcinois de considérer que l’Empereur est aussi marcinois et pourquoi la droite n’est en rien dans l’antithèse lorsqu’elle ne voit pas ou est le problème quand elle estime que Marcine doit continuer à faire partie de l’Empire sans pour autant dépendre de ce dernier. Il nous paraît aussi nécessaire de présenter les réformes administratives qui ont été promises lors du communiqué du Premier Ministre Antérinien.

Ainsi l’histoire du Royaume débute en 500 après le Christ, à partir de ce moment là les premiers humains, arrivés un millénaire plus tôt, proches ethniquement parlant des soghos, qui durent migrer en raison des premières sécheresses. Les villages se formèrent ainsi dans le nord du marquisat de Kalindi, proche des forets verdoyantes de l’Ouwalinda. Ces premiers villages vivaient très certainement de la pêche et de la culture, tandis que la découverte du fer et de ses usages se répand assez vite dans les communautés villageoises. Puis vers l’an 600, les premières guerres dépassant les simples rixes se multiplient, ce qui nous permet d’affirmer qu’à partir de ce moment là les affrontements « tribaux » sont codifiés, et ce via des protocoles implicites que des marchands antériniens notifieront à leur collègue d’Antérinie. Ainsi grâce à des batailles peu sanglantes, la démographie n’en était que très peu touchée et le premier roi apparut en l’an 700 après de multiples guerres contre ses rivaux, ce royaume s’étendait du sud de la frontière ouwalindaise jusqu’à Marcine et avait pour capitale Kalindi, perle de la région. Ainsi le commerce d’étoffes et d’armes en fer prospéra et enrichit grandement le nouvel état princier qui se montrait relativement apte à répondre aux attentes des aléas du temps. Malheureusement, de violentes crises de succession et un affaiblissement de l’autorité centrale permit à la haute aristocratie de prendre une influence encore plus marquée dans les affaires royales débutant une période d’instabilité chronique qui ouvrit la porte aux ingérences étrangères.

En effet, à partir du Xe siècle, le roi ne gouvernait plus de manière effective, ses ordres traversaient rarement le domaine royal et les seigneurs locaux se montraient plus ou moins obéissant, ainsi la gouvernance n’était qu’un perpétuel rapport de force entre les seigneurs, promettant leur allégeance au plus offrant et le roi qui devait alterner entre lutte intestine et affrontements contre les troupes arabes venues la Cote d’Assad dans le but de réduire en esclavage les populations locales. Ainsi, ce qui correspond au Haut Moyen Age en Antérinie est un age sombre pour le royaume de Kalindi, qui voit petit à petit ses lieux de pouvoirs se transférer à Marcine, ville dominée par une famille rivale. Les guerres se succédant (toujours en respectant l’éthique de l’époque), la famille Lab’assé réussit à vaincre la famille royale (dont son nom a même été effacé de toutes traces écrites, si ce n’est des légendes populaires qui divinisent les fondateurs de cette dynastie inconnue apparaissant comme une envoyée divine qui donna vie au peuple marcinois. Ainsi tout au long de cette période les troupes royales durent affronter les seigneurs récalcitrants, les cavaliers de l’islam. D’ailleurs, le problème islamique restera longtemps source de préoccupation pour les seigneurs qui ne s’unissaient que pour tenter de stopper les razzias récurrentes, mais malheureusement, la stratégie musulmane dévastait souvent le champ de bataille face à une armée parfaitement désorganisée, ou du moins inadaptée aux tactiques de combat des cavaliers. Et seule l’arrivée d’armes antériniennes et de conseillers militaires antériniens réussit à inverser le cour des choses.

Cette arrivée fut bien entendu progressive, l’armée antérinienne n’intervint jamais directement et cette aide fut possible grâce à la bourgeoisie antérinienne qui craignait de voir leurs partenaires commerciaux être envahis par les troupes islamiques. En effet la présence des premiers marchands date du XIVe siècle, d’après Arnaud de Saint Ange, historien spécialisé dans les rapports antérino-marcinois des débuts de la période dite « coloniale » (car cette dernière coïncide avec les premières colonies en Manche Blanche et en Aleucie) ;

« Les marchands antériniens ne venaient pas dans l’optique de soumettre les populations locales, en effet, ils n’y avaient aucun intérêts et leurs objectifs étaient avant tout de profiter de produits à bas couts et considérés comme « exotiques » en métropole, ainsi ils avaient tout intérêts à conserver des relations saines avec les locaux, et même à leur fournir des armes contre les razzias islamiques. Par conséquent c’est avant tout grâce au commerce que les relations entre l’Antérinie et le Royaume furent cordiales. Car beaucoup pensent à tort qu’un rapport de domination coloniale existe, alors que non, l’objectif premier était le commerce et non pas la production de ressources rares. Par ce que, déjà, les colons auraient du mal à se pérenniser, en premier lieu à cause des populations locales qui auraient certainement lutées avec acharnement contre ces derniers, et ensuite par ce que la présence des cavaliers de l’islam est un véritable problème pour l’Antérinie, alors en guerre ouverte contre des puissances musulmanes du nord de l’Afarée, ces tensions auraient probablement rendues impossible toute installation antérinienne sur le long-terme, notamment lorsque les afaréens maîtrisaient les armes eurysiennes que les marchands leur avaient vendues, ainsi la supériorité technologique des antériniens aurait été remise en question. C’est pour cela que comparer la « colonisation » de Marcine à la colonisation de l’Aleucie est particulièrement incohérent, le contexte local, à savoir les dissensions entre des indigènes en pleine décadence couplée à une infériorité technologique certaine, ont permis la colonisation de la Nouvelle Antérinie, mais comme dit plus tôt, le contexte en Afarée du sud est tout autre.

Et c’est justement cela qui explique une union pacifique entre les deux royaumes. Pour autant, cette dernière ne s’est pas accomplie toute seule, loin de là d’ailleurs, il a fallu une certaine cohérence religieuse, expliquant l’envoi massif de missionnaires antériniens et la formation du premier évêque de Marcine à Antrania. Les conversions n’étaient pas toujours forcée, loin de là d’ailleurs, bien entendu que dans les villages perdus du nord du Marquisat certaines idoles et autres lieu de cultes animistes et fétichistes furent détruits, mais globalement les missionnaires purent convertir en modifiant quelque peu la doctrine papale, en rappelant que les dieux locaux n’étaient que des saints/anges qui cherchaient à christianiser les marcinois, permettant aux locaux de comprendre que la vraie foi qu’ils doivent atteindre est la finalité de leurs croyances. Et en plus d’y avoir une proximité commerciale entre les deux états, il y avait une dimension spirituelle, et jusqu’au XVIIe siècle les prêtres et curés de Marcine et du Royaume furent formés à la Faculté de Saint Jérome d’Antérinie, entretenant ces liens entre les deux entités. Il est certain aussi que si l’on dépasse l’aspect historique, le monde religieux marcinois est un syncrétisme entre les religions locales et le christianisme, qui donne un mélange entre traditions païennes d’Afarée et culte catholan, on pourrait comparer cela au courant polk. C’est certainement aussi par symbolique que le christianisme a été si bien accueilli, afin de montrer une nette opposition à l’islam, les afaréens découvrant que même l’Eurysie tente de lutter contre les armées islamiques. Cela peut être considéré en quelques sorte comme une volonté de clairement se différencié de l’islam qui envahit et qui réduit en esclavage tout en s’attirant les faveurs des marchands qui encourageaient implicitement les conversions au christianisme en choisissant par exemple de faire baisser les prix lorsqu’il s’agit de vendre à des princes chrétiens.

Ces conversions massives et cette manne financière ne fut pas sans attirer les regards de la Couronne, encore et toujours en mal d’argent, ainsi cette dernière ordonna la création de la C.I.A, Compagnie Impériale d’Afarée, cette dernière jouissait de l’exclusivité dans l’approvisionnement en produits de luxe de la Cour royale, friande des étoffes marcinoise et des bananes plantains. Ainsi, les monarques furent de plus en plus intéressés par la tournure des évènements en Afarée, les troupes de Marcine réussirent à vaincre définitivement les assadiens à la bataille de Kalindi et de s’assurer du maintien de l’ordre et de la paix dans les provinces frontalières de l’Ouwalinda actuelle. Ainsi des rapprochements diplomatiques entre les deux états s’organisèrent, dans un premier temps ce fut des échanges de politesses et de cadeaux, des visites diplomatiques chaleureuses et coûteuses, et bien entendu les accords commerciaux bilatéraux et les alliances militaires ne furent pas longue à suivre, en 1650, d’ailleurs un mariage fut conclue avec Jacques III de Marcine et les noces furent célébrées à Marcine puis à Antrania, et les premiers enfants de cette union naquirent, et il faut avouer que c’est certainement la chose la plus surprenante de ce siècle, des enfants métis… Puis deux générations se succédèrent et la famille Marcinoise, sans héritiers conclut un accord avec la Maison d’Antrania. Ce dernier, l’Acte d’Union reconnaissait la souveraineté de la famille Antrania sur Marcine, mais en échange cette dernière garantissait conserver l’autonomie du royaume qui se traduirait par la présence d’un Conseil Nobiliaire qui administrerait le territoire au nom de la famille Antrania. »

Les relations entre les deux entités, à savoir l’Antérinie coloniale et le royaume de Marcine restèrent grâce à cela assez cordiale et une sorte de dualisme forçait l’Empereur à alterner entre chacune de ces entités pour l’administration de l’Empire. Par exemple, Henri III d’Antérinie dut abolir l’esclavage en 1700 après 10 ans de traite négrière et ce à cause de la pression du Conseil Nobiliaire qui désapprouvait grandement ces méthodes, non pas l’esclavage en tant que tel (par exemple ils pratiquaient encore l’esclavage, même si cette pratique se rapprochait d’un servage, avec l’obligation pour le maitre de respecter l’esclave et de ne pas le maltraiter, c’est pour cela que l’on doit tout de même faire une différence entre cet esclavage et la traite arabe et eurysienne.) mais car lorsque les chefs locaux vendaient des esclaves à des marchands, ils partaient du principe que ces derniers seraient traité de la même manière qu’en Afarée, que seul le climat changerait… Mais, suite à une mission diplomatique organisée afin de reconnaître l’indépendance d’Hernandia, les diplomates marcinois découvrirent l’horreur de l’esclavage vu par les eurysiens, ainsi ils en firent un rapport au Conseil Nobiliaire qui envoya une missive à l’Empereur et ce dernier, s’il voulait conserver son titre dut faire abolir l’esclavage. Dans d’autres cas, c’est l’Antérinie qui put imposer ses conditions, comme l’abolition pure et simple de l’esclavage en 1711, la boucle est bouclée…

Mais la Révolution changea ce rapport de force, si en effet, elle eut bien lieu à Marcine (qui suivit le mouvement après la chute d’Antrania) le comportement des révolutionnaires déplut grandement au Comité de Marcine, qui voyait resurgir les tendances centralisatrices des têtes pensantes de la Révolution, déjà beaucoup considéraient que le Royaume n’était qu’une colonie à statut particulier et des débats étaient en cours pour savoir si oui ou non les populations « indigènes » devaient adopter un statut inférieur à celui des métropolitains. Ces tractations O combien provocatrice étaient le fruit de violentes tensions entre les idéologues de Marcine, des royalistes constitutionnalistes et les idéologues d’Antrania, républicains suivant les préceptes des territoires de Kolcka et du Cinate. Et ces tensions dégénérèrent avec la question de l’Empereur, discrédité par la bourgeoisie révolutionnaire qui rappelait que ce dernier avait du « sang de sauvages » entre autres piques de mauvais goût (« du sang noir » notamment). Finalement, après d’habiles négociations, louis IV le malchanceux réussit à conserver son titre en échange de reconnaître une assemblée parlementaire à Marcine, le conseil des Municipalités. Puis finalement la controverse révolutionnaire prit vite fin, les troupes antériniennes et kolcienne écrasants les révolutionnaires à Antrania, tandis que l’Empereur dut vite reconnaître les Assemblées en Métropole pour assurer une baisse progressive des tensions.

Mais même si cela explique certains points, beaucoup se demandent encore pourquoi le Royaume n’a pas pris son indépendance ? Comment la famille Antrania a pu conserver son trône ? La réponse est plutot simple, et elle concerne avant tout plusieurs aspects, historiques, les amitiés entre le Royaume et l’Empire sont maintenant séculaires et Dieu seul sait à quel point les deux entités, pourtant administrativement parlant distinctes sont culturellement, religieusement et linguistiquement proches, chacune a des intérêts propres, mais ces derniers sont bien loin et les arrières pensées ne peuvent entrer en collision. Et des gestes de soutien furent même apportés, la Garde de Marcine intervint à Antrania pour pouvoir réprimer des mouvements contestataires qui menaçaient l’ordre établit par les Assemblées, et ces dernières rendirent la pareil lors d’une révolte républicaine à Marcine et à Kalindi, signe que le parlementarisme devait être poussé encore plus. Puis, élément d’une importance majeure dans l’histoire des relations antérino-marcinoise, l’administration de la Compagnie de l’Afarée Orientale (C.A.O) fut transférée à Marcine, ainsi cette dernière a aussi participer à la colonisation de manière active, renforçant une certaine proximité « culturelle » en quelques sortes, même si le terme exact devrait être politique.

D’ailleurs la culture antérinienne, au même titre que le catholicisme marcinois, est un syncrétisme entre les traditions afaréennes et les mythes antériniens, pour permettre au non-antériniens de mieux saisir la chose, par exemple, la naissance de la planète, est dans la tradition antérinienne pré-union personnelle, associée aux olympiens qui donnèrent vie à la vie et ce fut Prométhée qui offrit le feu aux hommes. Dans le monde marcinois, ce fut plutot l’oiseau arc-en-ciel qui donna le feu à l’homme, ainsi dans la culture antérinienne c’est un oiseau missionné par des dieux olympiens qui offrit le feu aux hommes le feu. Mais l’apport le plus considérable fut certainement la langue, qui est un mélange entre des langues locales et le français. Ainsi si le vocabulaire se rapproche très souvent de langues afaréennes, même la graphie pour ainsi dire, la grammaire elle est en grande partie due au francais et nombreuses exceptions grammaticales sont dues au Français. Beaucoup peuvent considérer cela quelque peu original, d’ailleurs, la diffusion de la langue antérinienne fut permis par la centralisation et l’absolutisme des empereurs, notamment grâce à l’Académie impériale des langues, qui obligea l’élite à adopter cette dernière pour briller à la cour, tandis que la bourgeoisie, avide d’évolution sociale dut bien sur apprendre cette dernière, l’éducation et le centralisme que les Parlements imposèrent poussa ces derniers à l’imposer comme langue officielle tandis qu’elle se répandit dans tout l’Empire, d’abord par des voies administratives, puis le monde de la culture l’utilisant, les antériniens (de Métropole et d’Outre-mer) l’utilisèrent plus régulièrement tout en continuant d’utiliser les langues locales (français, espagnol et italien, par exemple).

Autre point important : l’Empereur, ce dernier bien que n’étant pas à 100 % marcinois reste considérer par la population comme tel, et c’est certainement la personnalité préférée des marcinois, pourtant rares sont les politiciens à avoir recu le soutien de ces derniers. Ainsi faisons un peu de génétique, le premier enfant de la Maison d’Antrania et de la Maison de Marcine est Jacques IV d’Antrania et de Marcine, le second mariage entre un prince de la dynastie d’Antrania et une autre dynastie afaréenne est celui de Charles VI d’Antérinie avec Jeanne II de Kalindi en 1786, même si le mariage restait avant tout une union entre deux princes de sang, et non pas comme un mariage impérial. Mais un véritable mariage entre un Empereur et un aristocrate local se situe vers 1906, entre Armand V d’Antérinie et de Marcine et Anne I de Marcine et de Kalindi, puis le dernier mariage en date remonte à 1994 lorsque l’Impératrice régente épousa Louis V d’Antérinie et de Marcine. Ainsi, Louis VI est à 50 % marcinois, et même si la lignée des Antrania ne s’est pas constamment mariée avec des aristocrates marcinois, elle a conservé des liens « sanguins » réguliers avec le Royaume, peut être par amour mais aussi par calcul politique, même si le temps passant, il n’est plus nécessaire de conserver ses liens, renforcés généralement par des visites récurrentes du Royaume et via des voyages de noces, des discours et des vacances, par exemple ce qui a permis à Louis VI de se faire apprécier de la population est aussi ses brèves entrevues avec des journalistes ou il avoue qu’il a « toujours préféré Marcine et Kalindi » et il présente ces endroits comme « charmants » et peuplés par « des hommes et des femmes qui sont dignes de leurs ancêtres ».

Ainsi en étudiant l’histoire et la culture nous avons pu voir que l’Antérinie et Marcine n’ont jamais entretenue de relations de relations coloniales, bien au contraire et ont plutot évolué sur un pieds d’égalité, ainsi on peut comprendre que la droite marcinoise, se considérant comme telle et ce à cause des tendances nationalistes. Ainsi, loin de souhaiter l’indépendance du Royaume cette droite souhaite plutot un rapprochement culturel et économique avec l’Antérinie tandis que les pan-afaréens en appellent au racisme et à la haine chaque fois qu’un touriste étranger demande si l’Antérinie a colonisé le Royaume, maintenant libre de ses relations diplomatiques et de sa gestion interne. Même si néanmoins, le Royaume codirige deux ministères avec Antrania, le premier est l’économie, pour des raisons évidentes de cohérences et pour permettre aux entités de pouvoir échanger dans des cadres prédéfinis évitant ainsi les divisions, ce ministère est aussi dirigé par les Nazuméens et les Aleuciens, permettant une coopération renforcée entre les états confédérés. Le second ministère, celui de l’Armée et de la Défense, est aussi mené par les entités, qui y possèdent un représentant, permettant de définir avec plus de précision les intérêts de chacun sur les continents ou se situent les territoires antériniens. Ainsi cette collaboration étroite entre les deux entités contraste grandement avec l’ancienne prédominance de l’ex métropole dans les affaires antériniennes.
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Élections législatives, une victoire pour la droite pan-afaréiste ?


Depuis la récente déclaration du Premier Ministre, le Conseil des Municipalités, principale organe législatif du royaume a été dissout et ses membres sont en pleine campagne électorale afin de pouvoir conserver l’équivalent de leurs sièges au Palais de Kalindi. Mais nous devrions aussi constater que l’autonomie, qui se rapproche de facto d’une semi-indépendance, du royaume a permis l’apparition de nouveaux sujets qui s’imposent très vite comme des débats politiques qui divisent la classe politique. Cette dernière s’est enrichit de nouveaux venus, à la fois inspiré du communisme révolutionnaire antérinien (inspiré du loduarisme orthodoxe) mais aussi de l’anarchisme kah tanais, donnant un étrange aspect à ce parti à mi chemin entre la « démocratie » communiste et l’exercice d’un pouvoir décontracté et paisible. Pourtant ce n’est pas le seul parti inspiré de combats ou d’idéaux étrangers, en effet, l’Union des partis conservateurs pan-afaréens, qui n’a rien à voir avec l’U.P.C d’Antrania, viennent de s’imposer tandis que les résultats du premier tour tombent. Cette victoire est aussi une défaite pour les représentants du P.F.A, qui voient disparaître la plupart de leurs sièges tandis que les socialistes du bloc républicain viennent de disparaître de l’échiquier politique. Ainsi cette article présentera les principaux enjeux de cette campagne, les grands partis qui s’affrontèrent et bien entendu des prédictions pour le second tour des législatives.

Ainsi cette campagne, suite à ces mesures historiques prises par les Assemblées d’Antrania, devient capitale pour le Royaume de Marcine qui fixera ses orientations pour les prochaines années, guidant ainsi sa politique étrangère et son administration interne, ses propres institutions seront aussi installées afin de pouvoir donner au royaume une gouvernance a minima bicéphale. Et bien sur, les marcinois se sont montrés exigeants pour cette première campagne, comme l’atteste un sondage réalisé par l’Institut Impérial des Sciences Politiques, qui afin de permettre aux candidats de pouvoir répondre aux attentes des Marcinois, a organisé une vaste étude qui a interrogé un échantillon représentatif de la population, ce panel de dix milles personnes répondu à une question simple : « Listez vos priorités pour cette campagne législative » et ce fameux échantillon représentatif donne le résultat suivant, témoignant ainsi de l’importance des affaires diplomatiques dans les futures orientations du Royaume, à commencer bien entendu par les relations avec Antrania excellent marqueur politique. En effet, la droite pan afaréeiste souhaite renforcé ses relations avec l’Antérinie sans pour autant lui permettre de prendre part aux affaires afaréennes, en quelques coupé de manière définitive les volonté d’ingérence du gouvernement dans les intérêts du Royaume (quasi -indépendant) à l’échelle continentale et intérieure. La place des prestations sociales devient aussi un sujet marquant suite au désengagement du gouvernement antérinien, il est nécessaire (ou au contraire superflu) de réformer le système d’État providence qui a caractérisé l’Antérinie. La dénonciation des états coloniaux, tels que la république des trois Nations ou encore l’Empire du Nord devient aussi un sujet chaud pour les marcinois. Vient en dernier lieu la démocratisation des régimes afaréens, l’Ouwalinda, l’Antegrad… Tout en s’évertuant à demander une trêve au Gondo, et une pacification des relations.


Ainsi comme nous l’avons vu, la première des priorités est la distribution des prestations sociales, qui concerne 90 % des personnes interrogées, vient ensuite la redéfinition des relations entre Marcine et Antrania suivent de près avec 75 % des marcinois qui souhaitent que les partis statuent dessus. On poursuit avec la diplomatie internationale lorsque 70 % des habitants du Royaume souhaitent que des relations soient établis avec les autres états afaréens. Beaucoup rappellent aussi que le pouvoir d’achat est un sujet qui leur paraît important (64%). Nous poursuivons avec la démocratie sur le continent qui concerne 60 % des afaréens. Les possessions coloniales en Afarée sont considérés comme un sujet capital par 55 % des marcinois, tandis que 50 % de nos concitoyens considèrent que la corruption est un sujet qui mérite d’être abordé, et 50 % de nos concitoyens souhaitent que le Parlement statue aussi sur la situation au Gondo. Ainsi ce sondage révèle que les préoccupations des marcinois sont aussi bien externe qu’interne, que la situation internationale intéresse tout autant que la situation intérieure.

Ce sondage a en outre permis aux politiciens de pouvoir répondre au mieux aux attentes des marcinois tout en restant fidèles à leurs doctrines et en rajoutant quelques éléments plus ou moins propres au Royaume. Ainsi, le parti pan-afaréen, que nous pourrions classer à droite en fait une description très précise dans son tract de campagne qui peut se résumer en quelques mots : « l’Afarée aux afaréens ». Ainsi une grande partie des propositions de l’Union Afaréenne est tournée vers la politique internationale et la lutte contre l’impérialisme eurysien (et aleucien d’ailleurs). Tandis que du point de vue idéologique, le parti soutient clairement une ligne très conservatrices, sur le plan religieux, elle encourage la lutte contre les partis laïcards et les autres religions, même si elle prône une certaine tolérance envers les minorités païennes (tout au plus moins de 0.5 % des marcinois). A gauche en revanche, les progressistes soutiennent une certaine laïcité dans la vie publique, et se fait forte de compter sur le soutien d’une partie des jeunes des quartiers aisés. Bien entendu, l’Union Libertaire, s’opposant au Parti Communiste Marcinois (certes moins radical que le P.C.A) critique avec force et vigueur les ingérences non afaréennes dans la guerre civile gondolaise, tout en se limitant à des vœux pieux alors qu’au contraire, les pan afaréens encouragent une intervention armée. Mais ces deux partis, déjà en tete dans les sondages de Mai, sont concurrencés (à droite comme à gauche) par une nébuleuse de petits partis. Ainsi nous présenterons de manière assez brève ces partis.

L’Union républicaine : Parti considéré comme d’extrême gauche par de nombreux marcinois, ce dernier réclame l’instauration d’une république dépendante de l’Antérinie et soutient l’établissement de liens diplomatiques avec les états républicains et si possible démocratique. Néanmoins, il reste assez conservateur sur les prestations sociales, et encourage le plus possible l’entreprenariat et cherche au contraire à ne pas interférer dans les affaires économiques locales. On pourrait le rapprocher d’un parti libertarien, avec une vision républicaine faites pour réduire les coûts d’entretien de la Famille royale et du gouvernement en général. De plus, sa vision peu interventionniste, si ce n’est que pour imposer son système à l’étranger en dehors de toute considération de la situation locale, autrement dit un impérialisme certain et sans scrupule doublé à des tendances inquiétantes en ce qui concerne les propos coloniaux, une minimisation de l’histoire coloniale marcinoise et une promotion du néo-colonialisme à la clovanienne (en y ajoutant les mouvements ultra-libéraux.). Mais néanmoins son manque d’expérience dans la vie politique et ses propos extrêmes frolants le P.F.A fait de ce parti une entité politique désavouée par ses électeurs et par la presse, rendant ainsi ses chances de victoire aux législatives très faibles.

Le Parti Communiste Marcinois : Souvent considéré comme une filiale du communisme d’Antrania, le parti s’est souvent retrouvé isolé sur la scène politique, et ce malgré quelques semi-victoires contre ses concurrents socialistes. Ainsi il adopte une doctrine plus pacifique que le communisme antérinien, plus direct et brutal et c’est d’ailleurs ce débat idéologique qui a mené au retrait du P.C.M des formations antérinienne. En effet, alors que le P.C.A considère que la « fin justifie les moyens », le P.C.M revendique un certain pacifisme (tant que l’état en question ne limite en rien les possibilités des diverses partis politiques) et refuse l’utilisation de la violence en tant qu’arme politique et ce pour des raisons à la fois idéologique mais aussi pratiques. Ainsi si le parti prône une approche politique pacifique pour mener la révolution au sein du Royaume, il n’en reste pas moins très agressif à l’étranger, son objectif n’est pas d’unir les pays afaréens sous une même bannière, mais de les rassembler autour du communisme tout en laissant évoluer les entités politiques de manières indépendantes (tant qu’elles sont rouges) et peu sont ceux qui adoptent un regard « continentaliste » mais au contraire une vision politique et en vérité les interventions eurysiennes son mal vues uniquement si ce sont des états à droite (O.N.D/O.N.C) alors qu’au contraire toute intervention « de gauche » (communiste) est applaudie. Quant à la politique interne, bien entendu que l’objectif est d’abolir les classes, afin de mettre un terme au cycle continu de luttes entre ces dernières. Permettant l’adoption d’une société plus juste. Il est à noter aussi que le programme est sinon le même que le P.C.A, rendant ainsi la controverse plus axée sur la forme que sur le fond.

Le Front de Lutte Anarchiste, est quant à lui plus complexe que les partis précédemment cités, déjà moins caricatural et moins orienté vers l’abolition de la monarchie et la destruction totale du capitalisme. En effet, le F.L.A se tourne vers une approche plus décomplexée et moins orthodoxe, si bien sur l’idéal pour ces derniers seraient d’abolir la monarchie, les républicains purs et durs restent peu nombreux et en vérité, seuls des monarchistes ultra-modérés dirigent le parti (le secrétaire général d’ailleurs est un grand oncle du Roi), tandis que la politique internationale n’est pas une propagation de la révolution et ce par n’importe quel moyen, plutot au contraire via une influence culturelle douce. Ainsi, le parti s’il critique grandement les opérations au Gondo, et ce quelque soit le continent des pays concernés, il soutient tout de même un soutien diplomatique et culturel en faveur de l’A.D. D’un point de vue interne, le parti souhaiterait débuter en douceur la décapitalisation de l’économie, via des relents dirigistes et une planification modérée dans les secteurs primaires. Il aimerait aussi pouvoir renforcer le système de protections sociales afin de soutenir les moins aisés dans leur vie quotidienne. Ainsi ces positions modérées lui permettent de passer pour un parti de gauche aux yeux des habitants, malgré un « kah tanisme » revendiqué malgré quelques déviances de l’idéologie d’origine se traduisant souvent par une vision religieuse progressiste certes, mais bien moins laïque que leurs homologues du P.C.M.

Le Parti Conservateur, le P.C (drôle de jeu de mots) est certainement le second parti le moins influent du Parlement, devant les Républicains, en effet, ses préoccupations restent bien trop centrées sur celles des antériniens et ses tendances centralisatrices ouvertement affichées qui déplaisent grandement aux marcinois. Car ce qu’il faut bien comprendre dans le comportement électoral de nos concitoyens, c’est avant tout que les marcinois restent attachés à leur semi-indépendance et seules les classes (très) populaires, attachées au statut paternaliste de l’Empereur qui apparaît en quelque sorte comme le Sauveur qui maintient l’Empire souhaitent renforcer les relations entre les deux entités, pour leurs permettre de ne former plus qu’un à la fin. De plus le programme social presque inexistant du parti et sa tendance à se prononcer en faveur d’une intervention pro-clovanienne, « pour leurs permettre de se sauver eux et leur honneur» assure Charles des Marais, secrétaire général de ce parti, mais malheureusement cette prise de position considérée comme néo-coloniale par la plupart des habitants est mal-vue et cela permet à leurs rivaux, les pan-afaréens de jouer sur ce sentiment que les conservateurs jouent pour le gouvernement central, alors qu’implicitement, ce dernier a reconnu l’Afarée comme un territoire qui n’a pas besoin d’interventions antériniennes (enfin du moins sans l’accord express de Marcine.).

Puis viennent les Pan-afaréens, à la fois inspiré du modèle du Dgondu qui prône une vision plus ou moins tribale de la vie politique qui se traduit à Marcine par une décentralisation du pouvoir, laissant aux communes le soin de gérer l’administration intérieure des territoires qui dépendant de leur juridiction. Le parti recommande aussi une vie plus proche de la tribu et de la nature, « symboles évident de l’Afarée » tout en se montrant catégoriques vis à vis des territoires coloniaux de la République des Trois Nations, de la Listonie et de Cartarad accusés d’oppresser les populations afaréennes. Bien sur, les principales sources d’inspiration de ce mouvement restent l’Ouwalinda, symbole d’un pan afaréisme décomplexé et de la chefferie du Dgondu qui apporte un fond idéologique certain. D’un point de vue diplomatique ce parti se rapprocherait plutot des états précédemment cités, et ce pour plusieurs raisons, un proximité idéologique certaine et des rapports cordiaux. Ainsi au Gondo, le parti se propose de faire intervenir l’armée royale en soutien aux troupes de l’A.D, même s’il reste des différences notoires avec les idéaux de cette dernière. Quant à l’Antérinie, le P.P.A souhaite une collaboration culturelle renforcée et des liens économiques plus étroits, tout en rappelant que la seconde entité n’a aucun droit en Afarée et que la politique locale doit être menée par les politiciens locaux, ainsi s’il souhaite conserver les liens entre les deux couronnes, il considère que l’autonomie de Marcine reste la plus importante et il n’hésiterait pas à s’opposer à l’Antérinie si cette dernière ne reconnaît pas cette prédominance. D’un point de vue social, le parti reste assez conservateur, tout en conservant les institutions chrétiennes, il renforce l’autorité étatique et encourage l’entreprenariat tout en tentant d’apporter un minimum de politiques sociales.

Ainsi ces programmes visaient souvent des classes sociales en particulier, ainsi le P.P.A soutient des classes ouvrières, proches des idées pan-aféréiste et dotées d’un certain de niveau de vie, assez important pour leur permettre de s’orienter vers l’entreprenariat sans pour autant leur assurer un avenir certain en cas de reconversion dans un domaine en particulier. Ce parti vise aussi les étudiants de droite sensibles aux mouvements en faveur de l’indépendance de l’Afarée sans pour autant avoir les moyens nécessaire pour se manifester. A contrario, les anarchistes visent les milieux pauvres, à la fois estudiantin et ouvriers des classes populaires ainsi ces deux partis sont en concurrence directe pour obtenir le plus de voix possibles dans ces milieux. Les conservateurs eux jouissent du soutien d’une partie de la haute bourgeoisie marcinoise attachée aux affaires et des classes populaires (souvent paysannes) attachées à la figure de l’Empereur. Les communistes visent les classes moyennes souhaitant l’instauration d’un régime plus social et moins marqué par l’image de l’Empereur, même s’il est en pleine perte de vitesse suite à l’arrivée de partis moins marqués et certainement moins inquiétants comme les filiales du F.L.A, les républicains se concentrent dans les grandes villes et concernent surtout les populations riches et capables de vivre dans les régimes libertariens, autrement dit la haute bourgeoisie de Marcine et de Kalindi. La grande oubliée est bien sur le monde paysan, obligé de se tourner vers le P.P.A et les anarchistes, malgré le manque d’intérêt de ces derniers qui se concentrent avant tout sur les populations urbaines.


Ainsi cette campagne fut avant tout marquée par les débats entre les principaux chefs de partis, le P.P.A réussit à vaincre par chaos le P.C lors d’un débat sur C.K TV (Chaîne de Kalindi), les anarchistes battirent les républicains et les communistes, affaiblissant encore plus la volonté des électeurs qui voyaient leurs représentants manquer de cran et de compétences face aux arguments anarchistes. Le débat final se déroulera mercredi, entre Armand Kituba secrétaire général du P.P.A et Jeanne Lingala secrétaire générale du F.L.A qui fut formée à Reaving. Ainsi cette succession de victoires pour les deux partis a permis d’augmenter leur capital sympathie auprès de leurs électeurs et à convaincu les électeurs les moins politisés de voter pour eux. D’ailleurs la campagne s’est passé dans un cadre relativement calme et la police royale n’eut pas à intervenir plus que nécessaire. Et les sondages de départ confirmèrent la victoire partielle du P.P.A qui réussit à devancer de quelques sièges les anarchistes tandis qu’une cinquantaine de siège restent toujours vides, ainsi la lutte entre les partis sera rude pour pouvoir dominer la vie politique marcinoise. Et il y a fort à parier que si le débat tourne en faveur de l’un des deux partis, une majorité relative (assez courte certes) est à parier et un équilibre des puissances et quelques compromission politiques sont à prévoir. Donnant un nouveau souffle au palais du Kalindi.
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Le Grand Débat des Législatives marcinoises.


Plateau de CK.TV

Sur un vaste plateau télévisé, Honoré Banio, le présentateur de C.K TV, se tourna subitement laissant découvrir deux personnes, un homme et une femme, tout deux âgés d’une trentaine d’années. Ces deux personnages représentaient les deux principaux partis du Royaume, le P.P.A et le F.L.A, ils n’avaient qu’une idée en tete, en découdre et battre l’autre par chaos. Le présentateur lui n’était là que pour arbitrer enfin éviter que le débat dégénéré en tout cas et il n’avait en aucun cas le droit de participer directement à ce dernier. Ainsi il ajusta rapidement sa cravate et fit simplement :

« Aujourd’hui, débute le Grand Débat qui opposera Madame Jeanne Dialo à Aimé Bolila, en effet en ces temps de campagne législative les représentants des deux partis majoritaires à l’Assemblée débatteront ici et maintenant pour vous permettre de choisir le meilleur programme, ou du moins celui qui se défend le mieux, ainsi plusieurs points seront à l’ordre du jour, ils concerneront aussi bien la distribution des prestations sociales, des relations avec l’Empire et la Couronne d’Antrania et bien sur quelques points clés de vos programmes personnels, pour vous Monsieur Bolila, ce sera le pan-afaréisme et pour vous Madame Dialo ; la démocratie sur notre beau continent et dans le monde en général. Ainsi le sort ayant désigné Aimé Bolila, ce sera ce dernier qui débutera ce débat en présentant en quelques mots son parti et en donnant son point de vue sur la distribution des prestations sociales. Madame Dialo, vous continuerez. »

Aimé Bolila : Je vous remercie Honoré, ainsi si je devrais résumer en quelques mots le P.P.A, Parti Pan-Afaréen, je dirais que c’est une formation politique qui vise à offrir à l’ensemble des peuples afaréens, quelques soient leurs religion, leurs ethnies et leurs croyances politiques une terre riche et prospére et ce grâce à l’exclusion des reliquats du colonialisme, à commencer par les possessions coloniales que des états eurysiens conservent en Afarée, les territoires dominés par les listoniens, les zélandiens, les Kah tanais ou encore les Nordistes sans oublier les colonies de la République des Trois Nations. Nous souhaitons ainsi que l’Empire n’intervienne pas en Afarée, rôle que nous considérons comme notre et qui ne doit en aucun cas être remis en cause. Ensuite, il faut savoir que nous sommes de fervents partisans de la coopération intra-afaréenne, ainsi il nous paraît évident que sans cela, notre projet ne tient pas. Il s’effondrerait et ses incohérences ou sa naiveté le rattraperait. Du point de vue social, nous ne savons que dire, en effet nous considérons qu’un état providence est nécessaire, mais l’établissement d’un état providence trop couteux serait aussi impossible à tenir et il serait nécessaire d’augmenter encore plus les impots pour le maintenir, menant à un appauvrissement des populations moins aisées, ainsi nous ferions plus de mal que de bien. Et il est certain que ce système là ressemblerait à celui de l’Antérinie, ou le serpent se mord la queue. Ainsi l’application d’un système d’état providence et dans l’interet des marcinois, mais si l’on applique ce dernier avec trop de zèle, trop de générosité, des effets contraires à ceux escomptés apparaitraient, et au lieu de faciliter les conditions de vie de nos concitoyens nous viendrons à endetter la Couronne de Marcine tout en appauvrissant ses sujets. »


Jeanne Dialo : Votre analyse est intéressante, en effet vous ne combattez pas directement le mal qui ronge le prolétariat, au contraire d’ailleurs, vous ne faites que fournir un médicament, vous apaisez les douleurs, mais vous ne les soignez pas ! En fait, votre position est à l’image de votre parti, il ne veut pas soigner le plus grand mal de l’Afarée: l’Impérialisme, cadeau empoisonné du capitalisme, non vous souhaitez vous en prendre aux symptômes qui se traduisent par la colonisation eurysienne et Aleucienne du continent. Ainsi je me dois de rappeler un point essentiel, l’anarchisme, ce dernier propose l’abolition des privilèges qu’octroie la propriété, les ouvriers n’auront plus besoin d’un gouvernement pour être surs de pouvoir subsister ! Ils profiteront des biens qu’ils auront eux mêmes produits et pourront vendre ces derniers pour pouvoir se doter de ceux dont ils manquent. Ainsi, nous nous prononçons résolument contre cette idée qui est en faite la morphine qui apaise et non pas le médicament qui soigne ! »

Aimé Bolila : Donc je noterais quelques incohérences, d’abord, si les ouvriers réussissent à prendre possession de leurs usines, qu’ils auraient certainement spoliés au légitime propriétaire, qui a investit dedans, qui l’administre au quotidien, qui doit prendre en considération un grand nombre de facteurs, qui s’épuise intellectuellement et moralement. Prenons le cas de Diane Dimbu, qui vient de ses suicider à cause du fardeau que représente la gestion d’une usine, vous pourtant qui prétendez que ce genre de tache n’est qu’un faux effort, une vaste blague… Ainsi en partant de votre postulat, vous considérez que la spoliation de biens est la meilleure solution ? Génial ! Autant tout vendre et fuir dans les pays encore sains d’esprit ! Ensuite, j’ai l’impression que votre système abolirait l’argent, symbole évident du Capital, le grand ennemi qu’il faut abattre à tout prix (les spectateurs ne peuvent s’empêcher de pouffer de rire) ! Donc nous en reviendrons au troc, amusant, le temps des chasseurs cueilleurs est pourtant révolu, et ce depuis quinze siècles ! Autrement dit, depuis une éternité ! Et pensez-vous vraiment que je devrais m’amuser à vous faire un cours sur les avantages du capitalisme ? De plus, si je comprends bien, au lieu d’aider les moins riches à s’enrichir et à avoir accès à la propriété en leur fournissant quelques fonds supplémentaires, vous souhaitez qu’ils se débrouillent seuls en attendant la fameuse révolution qui mettra à mal les petits propriétaires et les petits patrons ? »

La candidate socialiste était surprise par la ténacité de son adversaire, il a même utilisé ses arguments à l’encontre des républicains… « On va devoir la joué serrée, il marque un point déjà, si je réussis à sauver l’honneur sur le sujet j’ai encore une chance, il faut pouvoir dévier le plus rapidement possible du débat actuel. »

Jeanne Dialo : Il est bien plus facile de faire culpabiliser lorsque l’on peut poser une question tout sauf neutre et impartiale, ainsi je répondrais à une question similaire : « faut il encourager la pauvreté en faisant croire aux plus démunis qu’ils pourront s’enrichir, alors qu’ils iront exploiter les autres pour s’enrichir ou devons-nous prioriser la naissance d’un certain communalisme qui serait profitable à tous les travailleurs, et qui ne nous forcerait pas à proposer inlassablement la même solution à chaque nouvelle génération sociale d’exploitants ? » Donc oui, je choisis de faire un choix en faveur de l’ouvrianat, de lui permettre de réellement se développer sans avoir à retomber dans les travers humains, la capitalisme est un mal, et ce n’est pas vous qui pourraient prétendre le contraire, l’Afarée a été colonisée par des puissances capitalistes. Donc oui, je suis un amoureux de la nature humaine et donc oui je ne peux supporter l’idée de voir les hommes se saigner et ne recevoir que quelques centaines de talents en plus d’un salaire de misère. Donc oui, je considère que si l’homme veut s’émanciper, il devra lâcher le cordon et posséder ses biens de productions. Car nous accuser ainsi de « spolier » les riches est particulièrement abusif, dirions nous que nous redistribuons les richesses, celui qui ne sait rien faire de ses mains, sera obligé de les utiliser s’il veut évoluer dans un monde nouveau. Si certes, notre arrivée au pouvoir ne sera pas une Révolution qui déconstruira les bases du système actuel, il est certain que de nombreux secteurs de l’économie royale seront redirigés et administré directement par le Gouvernement, il est certain que les grands patrons se retrouveront au chômage et auront tout intérêts à aller propager leurs idéaux nauséabonds , les petits propriétaires, eux qui savent utiliser leurs mains pourront évoluer pour s’intégrer dans la nouvelle société qui formera ce que l’on appellera plus tard la « nouvelle classe » qui mènera à une révolution douce et pacifique qui changera profondément le système actuel, le système qui oppresse et les partis qui défendent ce dernier comme le votre. Car sachez que le Progrès l’a toujours emporté ; au Grand Kah, en Rimaurie, en Icamie et au Banairah. Le conservatisme réactionnaire dont vous vous faites les chantres disparaît quant à lui, car mis à part la Listonie, pouvez-nous nous citer un seul état conservateur ? Ainsi afin de ne pas faire dévier le sujet je conclurai pas ces mots : le F.L.A refuse toute allocations pour les familles démunies. »

Aimé Bolila : (Baillant bruyamment) Intéressant, c’est bien pratique pour pouvoir s’endormir, en effet, je suis certain que vos rêves rouge sang doivent être fascinants mais malheureusement vous n’avez même pas daigné répondre à ma remarque sur le troc, ou des moins des échanges qui y seraient apparentés… Mais soit, si vous considérez que la Rimaurie est un exemple à suivre, pour l’homme qui défends la veuve, l’orphelin et la démocratie. Ensuite, vous vous amusez à présenter l’ouvrier comme un homme pauvre, vous semblez oublié que le Marcinois moyen vit tout aussi bien que l’Antérinien moyen, quelle est cette bêtise ? Enfin Marcine n’est pas la colonie d’Atrania, ainsi elle n’a aucune raison d’être plus pauvre que les reste des territoires confédérés. Ainsi donc je vous remercie de faire étalage de votre manque évident de générosité, vous qui prétendez être le premier donateurs aux œuvre caritatives ? Donc bon, autant dire que les positions de votre parti tout au long de ce débat vont promettre de magnifiques incohérences idéologiques et un manque de maîtrise de votre sujet.

La salle, visiblement acquise au P.P.A rit aux éclats et la représentante du F.L.A est obligé de rester silencieuse, le présentateur lui, sentant que le débat s’écartait, dut intervenir pour que les choses ne deviennent incontrôlable et que le débat ne se finisse avant même qu’il commence.

« Monsieur, Madame, je vois que les prestations sociales sont un sujet difficile, et que ce dernier vous a permis de dévier, pour le meilleur… ou pour le pire, ainsi je vous propose d’aborder un tout autre débat, celui qui concernent les relations que la Royaume de Marcine devrait entretenir avec la Couronne d’Antrania, ainsi comme Monsieur Bolila a pu commencer, je donnerai la parole à Madame Dialo. »

Jeanne Dialo : En effet, les relations avec l’Antérinie est un sujet complexe, d’un coté il nous paraît évident que l’Empire ne peut interférer dans la vie politique, mais nous ne pouvons le renier, le Roi en est aussi l’Empereur et si le contacte est coupé le rétablir sera plus difficile et il nous paraît essentiel que les relations dépassent la simple cohabitation et le « double-monarque » mais au contraire que nous établissions des relations poussées au niveau de la coopération scientifique et économique, permettant un renforcement de nos relations, et même des échanges entre nos partis, le P.C.A pourrait apprendre des choses au F.L.A tandis que le P.P.A découvrirait une nouvelle vision de la politique grâce au P.F.A. Ainsi des échanges concrets seraient organisés, sans remettre en cause la souveraineté marcinoise. »

Aimé Bolila : Pour une fois je ne peux que me montrer d’accord avec ce que vous dites, en effet, une coopérations avec la Couronne sœur est nécessaire, elle doit dépasser les simples liens royaux et adopter une vision bilatérale. Néanmoins je me dois de repprocher deux choses à votre argumentation, la première c’est les liens trop étroits qui nous unissent avec l’Antérinie, la seconde est bien entendu votre manque de considération pour les peuples afaréens, je m’explique. En premier lieu il me semble particulièrement inadmissible de voir l’Antérinie partagé avec le reste des territoires confédérés des ministères stratégiques, à commencer par l’économie et le militaire, il me paraît fondamental de rappeler que nous sommes censés être indépendants, certes nous pouvons entendre les remarques que nous pourrions faire à l’égard de ces arguments : « Hu gneu gneu, c’est quand même le minimum vital pour conserver un espace économique cohérent. » « Hu gneu gneu, c’est quand même normal que des soldats de la Confédération se sacrifient avec l’accord de l’intégralité de ses membres. » Je ne sais que dire face à tant d’étroitesse d’esprit, c’est simple nous réclamons une autonomie élargie dans les domaines économiques et militaires, qui se traduiraient par la possibilité pour les territoires autonomes de développer une armée qui se rapprocherait d’une garde capable de défendre le territoire et ce grâce à du matériel de bonne qualité. Cette milice pourrait aussi intervenir à l’étranger et ne dépendrait que de l’autorité fédérale et non pas d’un ministère centralisé. Quant à l’économie, il nous paraît nécessaire bien entendu de rendre les bases obligatoires et dépendantes de l’ensemble des territoires confédérés, mais quant à la gestion interne de la situation économique je milite pour que le choix soit laissé aux territoires confédérés, ou du moins au Royaume. Ensuite vous oubliez un point essentiel, si je suis fier d’etre un sujet de l’Empereur, je suis encore plus fier d’etre le sujet du Roi, ainsi je pense que le domaine de l’Empereur ne doit pas s’impliquer plus que ça dans le domaine royal, encore mieux, l’Empire ne devrait pas s’immiscer dans les affaires afaréennes, « chasse gardée » du Royaume dans la mesure ou c’est lui qui doit se charger des communications et des relations avec les états afaréens, notamment ceux connaissant de légères périodes de troubles, comme le Gondo. Ainsi si une collaboration est souhaitable, une zone de préséance, voire d’exclusivité diplomatique est nécessaire pour maintenir la bonne entente et limité les conflits d’intérêts entre le Royaume et l’Empire. Car oui l’Afarée aux afaréens et l’Eurysie aux eurysiens, ainsi nous sommes certains que l’Empire ne retombera pas dans ses travers colonialistes. »

Jeanne Dialo : C’est la meilleure, ce n’est pas comme si elle a besoin de nous pour intervenir, notamment lorsque nous partageons une histoire de colonialistes… Donc autant dire que votre argument ne tiens, mais faisons comme si ; « l’Afarée aux afaréens », sérieusement ces proverbes digne du P.F.A, autant dire que vous ne variez pas, j’ai l’impression de débattre avec l’un de ces clowns du P.F.A. Miséricorde divine, si on a donc des enfants, tout devrait bien se passer, notamment lorsque la Couronne Impériale a colonisé des territoires au Nazum et en Aleucie. Au hasard… Donc autant que votre argumentaire populiste et ouvertement raciste ne tient plus, le « problème en Afarée est le colonialisme » on y réponds : « mais, le colonialisme n’est pas un enfant du capitalisme ? » et bien entendu le P.P.A esquive la question et sort : « Le plus important reste l’Afarée », vous vous défilez sur les questions de fonds, autant dire, comment voulez vous que nous restions sérieux avec vos blagues ? »

Aimé Bolila : C’est la meilleure, pour une femme qui a fait ses études à l’étranger, je ne peux qu’applaudir, le pis, c’est que vous etes aller à l’Université de Reaving, possédée par un état colonial ! La bonne blague, Oh vous pouvez rire, mais en attendant, pas besoin du capitalisme pour se spécialiser dans l’oppression je remarque ! Pitoyable, pitoyable, et bien soit, si vous voulez jouer, nous jouerons, soyez assuré de mon infaillible soutien dans vos élucubrations sans nom ! C’est pitoyable, c’est pitoyable ! Donc soit, hate de voir comment vous aller présenter la nécessité de la démocratie lorsque vous citez à titre d’exemple la Rimaurie ! Je note aussi que la plus grande réussite de la démocratie est très certainement la Loduarie, vous ne pensez pas ?! »

Jeanne Dialo : Vous voulez certainement citer la Grande République de Westalia, qui oppresse les peuples natifs, vous voulez certainement citer la Sérénissime république de Velsna, vous voulez certainement citez l’État du Fujiwa ou le Burujoa, sans parler bien entendu de la multitude des dictatures eurysiennes… Donc oui, nous n’avons jamais vu le Grand Kah oppresser dans la joie et la bonne humeur (à l’instar des dictatures) les populations afaréennes, aleuciennes et nazuméennes ! Donc oui, on peut légitimement s’en inspirer ! Quant à la Loduarie je vous trouve particulièrement gonflé, quant à la Rimaurie, ça en devient de l’anti-jeu ! La première est démocratique, la seconde est un état fasciste ! Idéologiquement proche de vos amis du P.F.A si je ne m’abuse? Donc avant de venir nous faire la morale, ayez la décence de vous assurer de n’avoir rien à vous reprocher. »

Voyant que le débat finirait encore par dérailler, le présentateur dut intervenir, et surtout réorienter la conversation, car cela faisait maintenant bientôt une heure que le débat durait et déjà beaucoup commençaient à s’impatienter, à commencer par les candidats. « Heureusement que le débat avance dans sa phase terminale, espérons qu’ils ont quelques arguments en réserve » et les deux politiciens voyaient que finalement le débat est assez équilibré, si le représentant du P.P.A a réussi à s’imposer lors de la première phase, le second plan fut difficile et c’est finalement la secrétaire générale adjointe du F.L.A qui a remporté la manche. Cette dernière phase est donc capitale, et pourrait permettre de décider du futur vainqueur !

Honoré Banio : Bien, bien, je vous propose de passer pour conclure à la guerre civile gondolaise, ou nous avons appris que le chef de guerre Ateh Olinga s’est déclarer en conflit ouvert avec le gouvernement gondolais, nous savons notamment que le principal casus-belli invoqué est une sinistre histoire héraldique et l’Amiral-Président a tenu plusieurs discours dans lesquels il critiquait avec fougue et insolence le gouvernement gondolais accusé d’avoir volé le symbole de la république (dessiné par Ateh Olinga, lui même). Ainsi de vagues rumeurs affirment qu’une armée est en cours de débarquement au Gondo et que les forces Antariènes se disent prêtes à riposter comme l’atteste la présence d’une corvette au large du Triomphe d’Ateh (la ville, hein). Ainsi pouvez-vous me précisez en qui vous soutenez dans cette terrible guerre et les moyens que vous proposez pour y mettre un terme ? Monsieur Bolila vous commencerez cette troisième phase. »

Aimé Bolila : Donc pour commencer il faut saisir un point important, un point vital qui guide l’intégralité de mon raisonnement, il est hors de question que des états extra-afaréens puissent intervenir dans les guerres civiles afaréennes. Ainsi cette ingérence se caractérisant notamment par les envois de troupes Clovanienne qui se battent au coté du gouvernement actuel, qui s’est donc vendu à des eurysiens qui adoptent une politique clairement néo-coloniale ! Et cela nous est impensable, comment des afaréens ayant subis la colonisation et l’oppression eurysienne peuvent se permettre de collaborer avec leurs ennemis ? Si ce n’est que par de vulgaires intérêts économiques et militaires ! C’est honteux, c’est honteux, que des hommes soient prêts à se vendre pour quelques fusils et quelques billets, ces hommes en plus de souillés leurs noms, ont souillés le nom de leur pays et jetés dans la tourmente des milliers, si ce n’est des centaines de milliers de leurs concitoyens obligés de se battre contre l’envahisseur néo-colonial ! Ainsi nous sommes obligés de nous rendre à l’évidence, nous ne pourrons soutenir le gouvernement actuel de la R.L.D.G, qui n’est qu’un fantoche de la Clovanie mais face à ça se dresse l’A.D, certes communistes, mais en attendant elle ne s’est pas vendue à l’Eurysien, même si nous émettons de forts doutes quant à l’absence d’ingérences aleuciennes dans ce conflit, en effet, nous voyons mal cette armée se professionnaliser sans l’intervention de quelques états communistes… Car aussi puissante que soi l’armée ouwalindaise, l’intervention au Gondo est récente et ne nous convaincs que très peu de la parfaite afaréinité de cette formation militaro-politique… »

Jeanne Dialo : C’est parfaitement inadmissible ! Comment pouvez-vous réfléchir sur des motifs ethniques, vous seriez prêt à soutenir un groupe fasciste et raciste uniquement si ce dernier est composé et soutenu par des puissances afaréennes ? C’est ignoble comme raisonnement, vous le capitaliste, vous soutenez des communistes car ils sont encore ‘’préservés’’ des influences eurysiennes ! Enfin, après tout, si vous considérez que les grands communistes sont tous afaréens, j’en suis ravi ! Je dirai même plus, les capitalistes sont tous des colonialistes eurysiens ! Et sachez aussi que nous soutenons le même mouvement, l’Armée Démocratique ! Enfin bon, mieux vaut que vous soutenez les mêmes groupes que moi, et ce même si c’est pour de mauvaises raisons. Après tout vous aurez toujours le mot « Afarée » à la bouche. »

Aimé Bolila : Ben voyons ! L’homme ne vit pas pour son continent, il rêve de la dictature, car bon, ne nous mentons pas, mais nous savons tous ici qu’une victoire de l’A.D marquerait le début d’une dictature sanguinaire, autrement dit Nous soutenons un parti uniquement par ce qu’il est afaréen, VOUS vous le soutenez pour ces idées, autrement dit, vous ne valez pas mieux que les fascistes que vous décriez tant ! En attendant je conserve mon honneur d’Afaréen, comparé à vous qui soutiendrait des partis dictatoriaux, anti-démocratique et bien entendu tout sauf fréquentable, vous seriez capable de former une alliance avec la Loduarie si vous gagneriez les élections ! En plus bien entendu de soutenir un état colonial, comme par exemple le Grand Kah, possédant des territoires en Afarée, à l’instar des puissances coloniales telles que la Listonie et la République des Trois Nations… »

C’en était trop, l’anarchiste se leva et faillit frapper le pauvre pan afaréen, elle hurla :

Jeanne Dialo :Comment osez-vous ?! Accuser la Grand Kah, pays des libertés (surtout de l’égalité) d’adopter un comportement colonialiste ? C’est ignoble ! C’est affreux et inadmissible, vous comparez la terre de l’anarchisme à un vulgaire état colonial tel que la Listonie, oppressant les nazuméens et les afaréens ! Je n’ose prononcer le fond de ma pensée devant vous, mais je suppose que vous le devinez aisément, n’est il pas ?! »

Voyant que si le débat continuait, Jeanne en mettrait une à Aimé, Honoré leva les mains et fit :

« Merci, Merci, le débat s’arrete donc ici et nous remercions les deux candidats pour leur participation et nous espérons que la victoire aux yeux du public leur sourit. »

Personne n’était dupe, l’intervention du présentateur permis de « sauver » ou du moins d’éviter que ce débat ne tourne en humiliation totale pour l’anarchiste qui voit ses chances d’accéder au poste de Première Ministre réduite néant et ce sous le sourire railleur et les piques acerbes d’Aimé Bolila.
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Victoire partielle pour le P.P.A !

Hier soir, les résultats sont tombés, le Parti Pan-Afaréen, groupe politique se revendiquant de la même lignée que l’Amiral-Président ou du Chef du Dgondu, ainsi, la couleurs est déjà annoncé, une victoire de ce parti signifie la dénonciation de l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures afaréennes et un soutien total aux causes pan-afaréennes. Néanmoins cette victoire interroge, beaucoup voyaient le Front de Lutte Anarchiste remporter la mise, ou du moins être assez proche de la Majorité relative. En effet, il faut avouer que le dernier débat des législatives a certainement eu un impact marquant sur les intentions de vote des électeurs. La défaite anarchiste et la prestation orale de Bolila a certainement démotivé les électeurs les plus influençables, tandis que les piques répétés à l’encontre de Madame Dialo ont certainement eut un impact dans la surparticipation des électeurs de droite lors de ces élections. Mais la victoire du P.P.A amènera aussi de grands changements tant au niveau interne qu’externe, afin une politique étrangère marquée par un pan-afaréisme certain et une politique certainement populiste et orientée vers un libéralisme marqué mais atténué par un système d’état providence renforcé.

Dans un premier temps comment pouvons-nous expliquer la victoire du P.P.A ? Comment ce parti a réussit à s’imposer sur la scène politique ? Comment a t’il pu séduire les électeurs conservateurs tout en s’appuyant sur les socialistes modérés ? La réponse peut paraître simple, en effet, comme l’atteste le dernier sondage, ce qui plait le plus est la distribution de prestations sociales qui permettraient d’aider les populations assez aisées pour vivre décemment sans, mais pas assez riches pour pouvoir se lancer dans l’entreprenariat ou dans les grandes études. Ainsi, mis à part les ouvriers moins orientés sur le Pan Afaréisme et ceux convaincus par les arguments du L.F.A qui croient en la nécessité de communaliser l’économie pour un meilleur partage des richesses. Mais le point fort de ce parti est certainement sa politique internationale pan-afaréiste, en effet plus le temps passe, plus les populations marcinoises se montrent sensibles aux arguments soutenant l’Afarée et son indépendance, et ce pour plusieurs raisons. D’abord c’est une question datant du XVIIIe siècle, en effet lors de l’établissement des premières colonies antériniennes en Afarée, le Conseil des Municipalités, a réclamé que ces dernières lui soient transmises, à la fois pour des raisons économiques certaines, la prise de contrôle d’une région géopolitiquement stratégique, qui relie l’Afarée, le Nazum et l’Eurysie, et pouvoir ainsi dominer le commerce entre ces trois continents, mais aussi à cause d’un sentiment pan afaréen primaire, certes naissant et encore laxiste sur certains sujets, voire carrément en contradiction avec les fondements de l’idéologie actuelle. Car le « pré » pan-afaréisme s’il dénoncait la colonisation eurysienne, n’en reste pas moins assez vague sur la colonisation intra-afaréenne, autrement dit qu’une puissance afaréenne puisse en coloniser une autre n’est pas un problème aux yeux de cette doctrine, même si aujourd’hui, la ligne directrice est plus stricte, et reconnaît le droits aux peuples afaréens de disposer d’eux mêmes… D’ailleurs il suffit d’entendre le secrétaire général du P.P.A, Aimé Bolila :

Aimé Bolila a écrit :Le Pan-afaréisme, qu’est ce que c’est ? Ça dépasse le simple nationalisme afaréen, nous ne souhaitons pas la naissance d’un état continent afaréen, loin de là, ça se rapprocherait même du racisme de croire que l’on peut unir des peuples sous une même entité politique, et c’est d’ailleurs une vision coloniale que peuvent partager les eurysiens, les aleuciens ou les nazuméens, en effet on imagine mal des Kartiens évoluer dans une entité composée aussi de Loduariens, et c’est la même chose en Afarée, on ne peut pas faire évoluer des grisoliens avec des Banairais, les différences culturelles, religieuses et politiques sont bien trop importantes. D’ailleurs, nous devrons rappeler un chose, c’est la faute des eurysiens et plus généralement des puissances coloniales si l’Afarée est si divisée, je dis pas ça pour qu’ils s’excusent, c’est parfaitement absurde, un « pardon » ne pourra jamais résoudre la guerre civile au Gondo et je vois mal les antériniens, les fortunéens ou les nordistes s’excuser, même moi je ne m’excuserai pas pour l’Afarée Orientale Marcinoise… Car oui on ne le répète pas assez, mais les frontières politiques de la plupart des états d’aujourd’hui, l’Ouwalinda, le Gondo et tant de tant d’autres états afaréens, sont des tracés coloniaux et posent de véritables problèmes aux nouvelles entités, qui maintenant unies ne souhaitent se désunir et pourtant, elles continuent à conserver leur ancien système colonial, qui se répète inlassablement non pas à cause d’une volonté de domination, mais plutot par les coutumes ancestrales, voir des Hattis travailler dans l’administration date de l’ère coloniale, et c’est tout naturellement que ces derniers continuent à travailler et à monopoliser les postes politiques peu après la Libération. Et ces situations terribles, ces états inégalitaires ou une ethnie (pas forcément majoritaire) domine en grande partie la vie politique, économique, administrative et culturelle mène très régulièrement à des situations terrifiantes, les hattis furent massacrer par les autres ethnies et bien sur qu’il se passe la même chose au Gondo, si certes les postes clés de la période coloniale furent dominés par des gallouésans, il est fort probables que ces derniers soient supplées par des « nègres d’intérieurs » par des carriéristes appartenant à une ethnie en particulier… Et cette situation si elle ne m’a pas l’air aussi terrible qu’en Ouwalinda, ne reste pas moins problématique, car combien de factions sont des reliquats de volonté d’indépendances pour former un nouvel état ethnique, qui se traduit ironiquement par le M.L.L ou le mouvement pour l’indépendance des Pitsi, autrement dit, cet état imposé par la Gallouèse n’a rien à voir avec les anciens états qui formèrent l’actuel Gondo. Car aujourd’hui, avec l’apparition des nationalismes, des éveils nationaux, encouragés bien sur par les libertaires, former un état multiculturel et multiethnique en imposant à ces dernières de cohabiter, alors qu’elles étaient rivales tout au long de leur histoire, c’est un manque de réalisme, et les plus taquins pourraient rappeler que croire que par ce que des gens partagent une même religion et une même couleur de peau ils peuvent vivre ensemble dans la paix, c’est clairement caricatural et réducteur, jamais nous ne demandions à des raskenois de vivre avec des hostalins, c’est tout simplement impensable.

Donc je le répète, l’objectif de mon mouvement n’est pas de créer un état continent afaréen, un état qui s’étendrait de Pétrole-ville jusqu’à Mpanga, c’est bien évidemment hors de question. Car ce que je souhaite réellement est une unité diplomatique de l’Afarée, afin d’éviter qu’elle ne s’affaiblisse à cause des guerres intestines, pourtant si courantes, et que ses états ne s’appauvrissent, menant à une émigration massive, notamment la fuite de cerveaux, qui menace à terme le monde scientifique et culturel afaréen, qui pourrait aussi mener à une crise démographique dans certains états, bref qui n’amène que la désolation et un affaiblissement du continent. Donc bien entendu que je ne peux cautionner les guerres internes et ces dernières pourraient mener à une sorte de scission idéologique du continent, car nous le savons tous, entre états plutot conservateurs comme l’Antegrad, et états progressistes comme le Banairah, il ne faut pas s’en douter, mais si ce dernier reprenait une vie active sur le continent afaréen, et bien la Fédération et la République en viendrait à se taper dessus pour des raisons idéologiques. Car en faits, je pense plutot que mieux vaut une table des négociations, je ne suis pas un de ces naïfs idéalistes qui croient que par ce que l’on le demande gentiment, que l’on implore les décideurs, les gondolais arrêteront de se battre entre eux, bien sur que c’est faux, c’est comme si on demandait à Rasken d’arrêter d’oppresser les Granbourgeois, c’est parfaitement irréaliste et surtout irréalisable. Donc je soutiens une vision de non intervention dans ce conflit, et dans tout les conflits à venir, et j’aimerai que ce principe soit suivi par toutes les nations afaréennes, qui interviendront uniquement pour s’assurer qu’aucune puissance extra-afaréenne ne soit impliquée dans ce conflit.

Car ce principe de non intervention, uniquement lorsque les aleuciens, les eurysiens et les nazuméens se tiennent à distance, représente une idéologie anti-colonialiste, qui est certainement assez proches des visions communistes, même s’il faut avouer que je ne soutiens en rien l’A.D pour des raisons idéologiques, mais plutot pour des raisons politiques, et j’y reviendrait plus tard, en effet le continent afaréen est gangrenée par le colonialisme, s’il est, Dieu Merci, bien moins implanté que durant le siècle dernier, il n’en reste pas moins un véritable poison pour ce continent, encore soumis en parti à la République des Trois Nations, à la Listonie, à Fortuna, et encore je ne parle pas du Grand Kah, ainsi autant dire que les mouvements de décolonisations n’ont pas pris autant d’ampleur que l’ont puisse imaginer et la domination eurysienne et aleucienne sur ce continent reste encore marquée, à la fois territorialement, mais aussi pour des raisons éminement politiques, combien d’états sont vassaux ou fantoche de l’Eurysie, le Gondo clovanien, que l’on pourrait bientôt rebaptisé l’Afarée Equatoriale Clovanienne, les diverses Afarées Occidentales, les bases étrangères sur le territoire afaréen, l’Azur Zélandienne, l’Antegrad Kartienne, le Sohacia Kartien, oui le colonialisme existe encore, il prends juste des formes différentes, bien plus subtiles qu’auparavant et il m’est insupportable de voir mes amis dominés par l’Eurysie et par l’Aleucie, c’est comme si l’on voyait un meurtre sans intervenir. Enfin je ne suis certes pas un soutien immodéré de la pureté culturelle afaréenne, je suis même mal placé pour en parler alors que je baigne dans un syncrétisme culturel, un mélange entre la culture eurysienne et la culture marcinoise, donc oui, je suis tout sauf un soutien de cette vision quelque peu « cultraliste » dans la mesure ou l’on considère qu’un véritable afaréen vit à « l’afaréenne » autrement dit dans un état semi-primitif qui se rapproche des stéréotypes coloniaux du siècle passé, car si l’Eurysie a fait du mal, ce n’est pas pour autant grave qu’elle ait pu nous transmettre certaines idées, certaines découvertes, idéologiques et matérielles…Mais la colonisation malgré certains bienfaits évidents n’en reste pas moins une plaie pour ce continent afaréen.

Il me paraît aussi nécessaire de définir un afaréen, et j’opterai pour la définition suivante : « Personne étant née et vivant sur le continent afaréen », et ainsi mon mouvement défends cette définition et cette vision de l’afaréisme, on adopte certes une vision sectaire et quelque pu tribale de la chose, en ne s’intéressant qu’à l’Afarée et à ses habitants, mais il faut bien être attaché à quelques chose… Car les autres définitions que pourraient avancer des mouvements pan-afaréens proche du P.P.A s’opposent en tout points à la réalité, prenons un exemple, si je considère qu’un afaréen est un homme vivant sur la terre de ces ancêtres et pratiquant les mêmes rituels que ces dernier et en ayant le même mode de vie que ses parents. Déjà on se passera de commentaires sur le coté identitaire de cette définition, qui tout en étant très restrictive, est toujours assez vague ; on suppose que les Marcinois ne sont pas afaréens, mais on ne peut pas le prouver, en fait cette définition joue sur l’ambiguïté. On peut aussi noter qu’elle est tout sauf un modèle viable, nous vivrions au moyen age si l’on suivait à la lettre cette dernière, car comme tout le monde le sait, l’homme évolue, techniquement et idéologiquement, hier il paraissait révolutionnaire de demander une représentation populaire, aujourd’hui ça en devient normal et ceux s’y opposant deviennent des rétrogrades… Donc oui, cette définition est un quelque sorte un aboutissement des caricatures racistes et anti-afaréennes qui circulaient dans les puissances coloniales… Donc je me pencherai sur une définition moins restrictive qui tout en définissant clairement notre zone d’action, l’Afarée, tout en imposant des restrictions géographiques et en ouvrant le mouvement aux états ne partageant pas les liens « afaréens » comme le monde musulman du nord de l’Afarée ou les états socialistes comme Abou Yamen puissent intervenir dans cette Afarée unie diplomatiquement.

Quant à l’idéologie précise de ce mouvement, je ne saurais la définir, si une Afarée unie est le maitre mot, je ne peux souhaiter une Afarée « monoidéologique » car oui ce qui fait la richesse de ce monde est bien entendu la pluralité des idéologies, le communisme, malgré ses bavures a forcé le régime libéral à évoluer pour permettre aux classes populaires de pouvoir obtenir un minimum de conditions de vie décentes, ainsi je pense que je classerai mon parti à la droite modérée, voire même à la sociale démocratie, en effet, je considère que l’on doit conserver le système actuel, enrichissant tout en l’adoucissant pour éviter qu’il ne devienne un système oppressif. Quant à la monarchie je ne peux que me prononcer en faveur de système, à la fois pour la symbolique, un état qui dure dans le temps et ce grâce à une famille, mais aussi au niveau pratique, la collaboration entre les deux monarchies a enrichit culturellement et économiquement le Royaume. De plus avoir un roi dit « eurysien », alors qu’il est à moitié afaréen, pour rappeler que nous restons cohérents dans nos propos, n’est pas un problème car il parle couramment marcinois, maitrise en partie les us et coutumes locaux et surtout est très apprécié par la population, autrement dit conserver la double couronne est tout sauf un problème.

Ainsi cette présentation du P.F.A est certainement celle qui plait aux électeurs à tendances nationalistes et anti-colonialistes (du moins en Afarée) mais aussi à ceux sensibles au compromis démocratique et à l’évolution plus sociale du groupe. Par conséquent, l’image charmeuse d’Aimé et ses piques acerbes ont certainement convaincus les moins décidés et poussé les plus tiède à voté pour lui. Car il faut rester objectif, le débat qui opposa Jeanne Dialo à Aimé Bolila fut certainement un échec retentissant. Si la première phase fut certainement difficile, rien n’était perdu, certes les piques acerbes auraient pu être détournées mais le long développement sur les idées de son parti, qui fut même contredis plus tard, est une grave erreur, et Aimé a su profité de cela pour pouvoir s’imposer au niveau social, les propos assez durs de la seconde du F.L.A est une tare certaine auprès des électeurs souhaitant l’état providence, elle a même contredis son parti sur le sujet, comme l’atteste ses propos face au candidat du P.C.A, autrement dit la défaite fut certaine. La seconde phase est intéressante, certes mal approfondie mais tout de même intéressante, le candidat du P.P.A fut mis en échec, ou du moins relégué au second plan. Puis la troisième phase fut tout simplement un échec, un clou dans le cercueil, la représentante du F.L.A se mit en colère et cette colère, cette violence fut certainement ce qui marqua la défaite de Jeanne Dialo qui venait de démontrer que les piques l’avaient touchées et montrant ainsi que le secrétaire général du P.P.A avait raison et heureusement d’ailleurs que le présentateur ait stoppé le débat ici, car Aimé Bolila aurait très bien pu supposer de prétendus liens entre le F.L.A et le Grand Kah que certains suspectent d’ingérences au Gondo.

Ainsi de nombreuses vont évoluer, en premier la toute nouvelle diplomatie marcinoise, qui se rapprochera dorénavant des états afaréens, à commencer par l’Ouwalinda et le Dgondu, tout en dénonçant avec les actes colonialistes de certains états, tel que la Clovanie ou Zélandia, qui possèdent tout deux des bases en Afarée. Des rapprochements avec les états afaréens en général seront aussi organisés à la fois pour des raisons politiques, mais aussi diplomatique pour permettre au royaume d’acquérir une nouvelle place sur la scène continentale. Au niveau intérieur un regain de politiques sociales sera certainement observé, un tour de force sécuritaire, notamment pour lutter contre l’immigration clandestine pourrait être organisée et la corruption promets de devenir un jeu dangereux pour celui qui s’y abaisse. Espérons que ce programme puisse être suivit à la lettre, notamment lorsque le P.P.A promets d’envisager une potentielle alliance avec les états Pan-Afaréistes, même si le Dgondu est pressenti pour ce genre d’activités diplomatiques.Néanmoins, sa majorité relative rendra une collaboration avec le F.L.A nécessaire pour permettre une meilleure gestion du Royaume, notamment lorsque les sujets qui fachent, à savoir le Gondo et les relations avec l'Antérinie seront abordés, espérons que ce premier mandat soit riche et productif à la fois pour les marcinois, mais aussi pour l'Afarée.

Aimé Bolila
Aimé Bolila, le nouveau Premier Ministre Marcinois.
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Célébrons nos sapologues !

Vous avez probablement déjà vus des hommes (et des femmes) se promener dans les rues de Marcine et de Kalindi avec des costumes particulièrement voyants, alternant entre couleurs flamboyantes et mélange de styles innovants. Vous avez aussi remarqués que plusieurs ministres marcinois portaient d’étranges tenues, à la fois lors de leurs allocutions publiques ou lors de voyages à l’étranger… Peut être même que vous portez ces fameux costumes éclatants, aux tons virevoltants et parfois révoltants, que vous vous montrez fier de ces plagiats comiques des sérieux costumes eurysiens, au caractère provocant, ironique même. Peut être que vous êtes un étranger cherchant à imiter l’inimitable, dés lors, vous devez parfaitement connaître l’histoire de ce mouvement si original, au nom que l’on abrège par « sape ». Et bien entendu, de ses objectifs idéologiques qui dépassent le simple bon goût, et qui ont une teneur libérale et décoloniale affirmée. Et pourtant, l’histoire riche de ce mouvement, n’est pas ce qui fait sa réputation à l’internationale, mais plutot ce fameux style qui se développe au sein même de la Confédération avec une croissance sans précédents du nombre d’Antériniens sapologues. Et ce avec même une popularisation croissante de ce style si particulier à l’international.

Aristocrate du XVIIIe siècle/Cour du Négusa Négast Ménélik II

Ainsi, la Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes, que l’on réduit à « S.A.P.E » est apparue aux alentours des débuts du XIXe siècle, lorsque les relations interculturelles entre Marcine et l’Antérinie s’accentuèrent et connurent une croissance sans précédents, c’est d’ailleurs à cette période où l’on assiste à une uniformisation des cultures, avec la propagation de l’Antérinien (une langue bâtarde mélangeant français et swahili) qui devient donc une langue administrative nécessaire dans la vie de tout les jours, notamment pour les relations commerciales entre les marchands de l’Empire et du Royaume. Cette uniformisation linguistique devint aussi vestimentaire, avec l’apparition de nouveaux styles dans les grandes boutiques de modes marcinoises, notamment avec l’arrivée massive de hauts de formes, de jaquettes, de redingotes et de pantalons qui firent fureur dans la haute société marcinoise, encore habituée aux tenues plus traditionnelles, plus colorées et certainement qui donnaient des airs plus aristocratiques, même martial et grandiloquent. D’ailleurs, initialement, le style vestimentaire eurysien était assez mal vu à Marcine, notamment car il apparaissait comme « bourgeois » aux yeux de la haute noblesse marcinoise, encore influente durant la seconde moitié du XIXe siècle. Puis, avec la montée en puissance de la bourgeoisie et leur prédominance de plus en plus marquée dans la vie économique marcinoise, le « style antérinien » devint très vite à la mode, aux détriments des styles locaux, attribués à une aristocratie déclinante se déclassant. Et ce tout en impactant les grandes maisons de mode marcinoises qui voyaient leurs clients déserter leurs enseignes pour les grands magasins bourrés de hauts de formes et de redingotes, reléguant ainsi les Habesha Kemis et les Kanzu pour de rares évènements. Ainsi, vers la seconde moitié du XIXe siècle, beaucoup de grands modistes (locaux ou internationaux) prévoyaient ainsi la disparition pure et simple des modes traditionnelles à partir du XXe, voire vers la fin de sa première moitié pour les plus optimistes.

Mais néanmoins, c’était sans compter sur les tailleurs et stylistes locaux. En effet, le premier frein au développement du « style antérinien » était bien entendu le manque de couleurs, pour une société qui la considérait comme nécessaire, vitale même, au bon développement artistique et culturel et même intrinsèquement liée à l’Humain. Et ainsi, le costume du bourgeois apparaît comme morne et terne, loin de satisfaire les besoins chromatiques de certains politiciens (notamment le Premier Ministre Louis Garambé, qui avait affirmé « préférer les tenues aristocratiques de l’Ancien Régime antérinien à ces sinistres vêtements se voulant modernes mais qui sont dans les faits une représentation morbide de l’Homme qui se départit ainsi de son Humanité et de son originalité en adoptant un simple pantalon noir, une ridicule cravate sombre et une ennuyeuse redingote foncée avec pour seule touche « colorée » une très procédurale chemise blanche pâle soleil face aux merveilleuses étoffes marcinoises et à ses couleurs exubérantes. » Montrant par là que ces costumes apparaissaient aux yeux des marcinois comme contraire à l’Homme, même un aplanissement de son caractère, car justement il cachait son originalité derrière une succession de costumes dichromatiques froids et insensibles au lieu de la revendiquer. Et bien entendu, ce sera finalement l’irruption de la politique qui donnera un souffle nouveau à cette virulente critique du costume bourgeois et qui sera renforcée par l’apparition du style dit « marcinois » que l’on peut voir comme une pré-sape. En effet, cette mode initiée par les stylistes mécontents et concurrencés par les produits eurysiens est née sous les habiles coups de ciseaux d’Aimé Sé qui fit un habile mélange entre le traditionnel Kuzu et le costume antérinien. Si peu d’éléments photographiques nous sont parvenus, nous avons tout de même retrouvé une description de cet étrange costume ;

Lettre d’un officiel marcinois adressée à son épouse : a écrit :
« Aujourd’hui j’ai pu rencontrer un bien étrange oiseau, qui alternait entre les touches traditionnelles et les pointes modernes, et ce de la tête aux pieds. Des chaussures en cuir impeccablement cirées, rappelant le bourgeois, un pantalon large, à la fois mélangé aux styles Orientaux, Marcinois et même Antériniens. Ce n’est pas un Sultan, un Mfalme ou Duc qui porterait cela, mais un maitre universel qui souhaiterait mélanger ces styles si particuliers, l’étrange amplitude d’un tel bas devrait en surprendre plus d’un, et paradoxalement, les vives couleurs marcinoises jurent avec ce qui ressemble avec les collants d’un aristocrates. Rien n’est plus amusant qu’un tel style, mélangeant les inspirations culturelles comme un peintre altérerait ses couleurs en la tomber dans une palette bariolant ainsi le rouge de jaune… Puis le haut, cette fois-ci une bâtardise inimaginable qui mêle chemise à l’antérinienne et froufrou féminins tandis que le col de cette dernière fut étrangement remplacé par les bords arrondis caractéristiques de nos Kuzu traditionnels. Tandis que des dorures égayent le regard sur les bords des manches, les épaules et le col. Puis, le couvre-chef, œuvre probablement inspirée par quelques génies du mauvais goûts, « il faut le voir pour le croire » comme le dit Aimé. Je suis certain que ce n’est pas un turban, mais en revanche, c’est une sinistre création à mi-chemin entre la casquette wax, le kofia et le haut de forme, des couleurs qui feraient des aveugles des êtres bénis par Dieu. Que Sa Miséricorde protège les marcinois de telles abominations. Je ne comprends même pas comment les autorités marcinoises font pour tolérer de telles horreurs, même les danddys d’Antérinie méritent d’être considérés comme des exemples dans l’élégance et le bon goût… »

Mais néanmoins, ce sera durant la première partie du XXe siècle que la « sape » en tant que telle se développe, en effet c’est avec l’émergence d’une gauche socialiste de plus en plus influente et puissante que le sentiment anti-bourgeois se développe de plus en plus. Et bien entendu, il apparaît nécessaire de se différencier du bourgeois. Et pourtant, hors de question de s’habiller « rustiquement », au contraire il fallait rivaliser d’élégance avec ces élites économiques, tout en se différenciant d’elles. Ainsi, quoi de mieux que d’offrir aux marcinois ce qu’ils attendaient ? C’est à dire de la couleurs. Et de cette manière les couleurs s’imposèrent définitivement et le « style marcinois » ne devint pas uniquement un bariolage sans queue ni tête ou une farce vestimentaire de mauvais goût, mais un style divergent, s’opposant à la logique bourgeoise dichromatique. D’ailleurs, pour rendre le « style marcinois » plus populaire, les socialistes firent plusieurs études et autres pamphlets pour montrer que le noir et le blanc sont des « couleurs mornes et intrasèquement liées à l’exploitation des classes populaires, ne serait-ce que par la fausse solennité bourgeoises qui s’émane de ces dernières, alors que les couleurs elles donnent un véritable sens, redore le blason de l’ouvrier en lui permettant de les affichés, d’affirmer son originalité face à ce monde de suie et de travail. » (là encore, le rapport à la couleur marcinois se fait ressentir) Habile pirouette qui tends à déshumaniser la figure du bourgeois au travers de son style vestimentaire et à s’y opposer en proposant une vision bien plus colorée, plus prolétaire et plus humaine…

Mais ce qui peut surprendre est bien entendu l’utilisation du Costume pour s’opposer à la bourgeoisie. En effet ce dernier est devenu au fil du temps son apanage, son propre symbole. Mais un autre écueil se posait, que prendre à la place ? Les traditionnels costumes marcinois ? Gardés jalousement par une aristocratie déliquescente et ayant une symbolique plus proche d’un conservatisme frisant la réaction et une vision assez « retardée » de la Société. Chose que ne pourraient souffrir les socialistes. De plus, la blouse ouvrière était vue comme dégradante et inhumaine. Et franchement laide. Par conséquent, « quoi de mieux que de briser la puissance culturelle bourgeoise en la ridiculisant, mieux encore, en le retournant contre eux. Les provoquer et les humilier en s’habillant mieux, en parlant mieux, bref, faire tout mieux qu’eux ? » comme le fera remarquer un des premiers « sapeurs » (que l’on présentera comme l’un des meneurs du « style marcinois » et non comme l’un des fondateurs de la Sape) qui encouragera donc ses soutiens à opter pour des vêtements plus colorés. En revanche, on ne peut réellement qualifier ça de « sape » tout simplement car c’est dans les faits une prolongation modernisée du costume à l'antérinienne, un style divergent, qui reste néanmoins proche de la Sape et qui à probablement influencé grandement le mouvement.

Et cela nous amène au cœur de cet article, qu’est ce qu’est la sape ? Car beaucoup pensent que c’est une étrange manière de s’habiller, tout au plus un moyen de provocation vis à vis des puissances coloniales et capitalistes… Et pourtant, nous sommes bien en decà de ce qu’est réellement la sape, un véritable mode de vie, quasiment une religion. En premier lieu, comment est née la sape ? Car jusque-là nous n’avions vus que les conditions nécessaires à l’apparition de la sape, la disparition des costumes traditionnels marcinois et leur remplacement par des modes eurysiennes, avant de finalement voir apparaître le « style marcinois » qui redonnera de la couleurs aux tenues pour des raisons éminemment politiques. Mais finalement, il deviendra plus large, il ne sera pas uniquement une remise en question du pouvoir bourgeois, mais du processus colonial en cours dans les années vingts, notamment en Ouwalinda. Cette prise de conscience s’est opéré là-bas, lorsqu’un marcinois fut violemment passé à tabac pour avoir porté un costume « réservé aux eurysiens », c’est en tout cas de cette manière qu’est présenté l’anecdote qui poussa Constant Bazoulou à développer l’idée qu’un noir puisse être élégant, et ce sans pour autant « plagier » l’Eurysie. Ainsi c’est à partir de ce moment où les premiers costumes aux couleurs éclatantes et savamment mélangées apparurent et connurent déjà un franc succès parmi les populations aisées des quartiers bourgeois de Marcine.

Puis, avec le temps, le mouvement au départ initiés par quelques décoloniaux marcinois se renforçait de remarques morales, car c’est probablement cela qui différencie la sape, de la plupart des autres styles vestimentaires. En effet, les « Dix commandements » régissent en quelques sortes la Sape. En premier lieu, le point essentiel est la lutte anti-discrimination, avec pour interdiction d’être « tribaliste, nationaliste, raciste et discriminatoire » ou encore l’interdiction d’user de la violence et de l’insolence face aux autres. Laissant deviner que le sapeur en s’habillant (et en se comportant) comme une personne respectable sera en retour respecté par sa communauté. Mais d’autres commandements restent plus énigmatiques ; la « Trinité » de la Sape ; « la trilogie des couleurs achevée et inachevée » qui forme la base même du style et qui le rends « impénétrable » pour ceux qui ne le comprennent pas. Autre point amusant ; la « colonisation des territoires sapophobes » ou la sape avec Dieu Lui-même… Tandis que d’autres notions, comme l’hygiène ou encore le courage (« Tu ne céderas point ») sont aussi abordées et glorifiées par ces dix commandements. Ainsi, si l’on devait résumer ces quelques lignes rédigées par Daniel de Kalindi, on devrait noter la mise en avant de la non-violence, du respect vis à vis des autres, de soi-même, des Anciens, des membres de sa communauté, l’Homme en général. Mais aussi de la mission de conversion lancée pour convertir hommes et Dieu à la sape, que ce soit par la « colonisation » des sapophobes, les prières adressées au Tout Puissant, l’honneur qui doit échoir à la Sapologie et ce en tout lieux et même une mystification du mouvement.

Sapeur

Autre question que tout le monde se pose, si la Sape est une idéologie, une religion même, comment la pratique t’on ? Car comme nous avons pu le voir précédemment, les couleurs sont la base même de la sapologie, dès lors, quelle est la recette qui permets aux sapologues de faire de tels costumes ? Autre point non négligeable, l’objectif d’un sapologue n’est pas de s’habiller élégamment pour lui, mais au contraire de se pavaner avec ses costumes et ses accessoires pour les autres, ainsi d’où vient cette tendance à défiler avec ces costumes ? Ces deux questions particulièrement intéressantes révèlent une autre facette de la sape, permettent de la rationaliser et de l’expliquer, différencier le « bon » sapologue du « mauvais ». Et ensuite, de rendre la chose plus attractive pour les études sociologiques, de mieux comprendre les ressorts de la société marcinoise et ses instances de sociabilisation, et la sape fait partie du processus qui amène les marcinois à socialisés. Ce phénomène est d’ailleurs présenté par Louis Zabié qui en précisera l’ampleur dans un article. Il y rappllera l’importance que joue ces « cérémonies semi-officielles dans l’imprégnation des valeurs vestimentaires et sociales qui caractérisent aujourd’hui les Marcinois. »

Louis Zabié a écrit :
«  En effet, ces défilées qui durent parfois quelques heures sont idéales pour marquer l’esprit des jeunes qui voient ainsi des centaines, voire des milliers d’hommes défiler dans les rues, parler avec un certain raffinement, adopter des styles parfois ubuesque, prendre des poses qui n’auraient rien à envier aux grands aristocrates des siècles du Conseil Nobiliaire, en quelques mots, de quoi en impressionner plus d’un, et surtout transmettre les valeurs, que la culture télévisée ou politique transmettait à la jeune génération. Sans évoquer le rôle des parents, ces derniers transmettaient assez vites de telles valeurs, quand ils ne participaient pas directement à ces défilées. Et avec une rapide augmentation du niveau de vie (aux alentours des années Quatre-vingts-dix//Deux-milles), la capacité des Marcinois à s’offrir un costume peu cher à grandement augmenter, permettant donc une popularisation encore plus conséquente de la Sape, qui devient donc encore plus en vogue, logique, et qui peut donc avoir un impact encore plus conséquent. De plus, toute la culture populaire moderne accentue encore plus le phénomène, niant même ses origines socialistes du « style marcinois » pour se présenter comme plus consensuelle, amenant même les pans-afaréens d’obédience conservatrice à adopter ce style, qui se proclame avant tout comme décolonial. Et peut même être interprété par certains comme conservatrice, notamment par la reprise du costume eurysien, qui est vue comme une dérision (décoloniale) mais aussi comme un moyen de garder l’« ordre bourgeois » sans pour autant le remettre en question de manière profonde ou, l’argument le plus souvent avancé, est que le « style antérinien » a été modifié et adapté pour qu’il puisse correspondre aux mœurs et goûts vestimentaires marcinois, l’idée même de l’identité marcinoise est avancée au travers de cette modification, et tout tends à croire que cette théorie, approuvée par quelques écrits de députés nationalistes louant le « style marcinois » pour son caractère « national » et son opposition à la « puissance culturelle eurysienne ». Enfin bref, une popularisation du style qui plaît à la fois aux franges anarchistes, mais aussi conservatrices, expliquant pourquoi on peut rencontrer des ministres marcinois idéologiquement en tout points opposés et pourtant adoptent le même style vestimentaire. »

Et enfin, la sape n’est pas codifiée, enfin est un style assez large et assez ouvert, que ce soit des jeunes aux tenues parfois futuristes, aux couvres-chef de perles ou aux vestons de mauvais goût, si ce n’est que sa première règle stylistique est avant tout le costume trichromatique, et surtout permettre une certaine alchimie entre les couleurs. Autre point essentiel, si ce n’est capital, les défilées de sapeurs. Ces derniers doivent apparaître comme « civilisés », maîtriser les us et coutumes de la bonne société, la culture vestimentaire, littéraire et même politique, avoir une maîtrise du verbe et de la gestuelle qui ferait pâlir les grands orateurs, et bien entendu, « avoir la classe » comme l’ont fait remarquer plusieurs représentants du mouvement à Marcine. Mais le point central est et restera la couleur, qui doit donc parfaitement s’accorder, les couleurs sont donc au nombre de trois, les « achevées » et les « inachevées » concepts très philosophiques… Et bien entendu, tout un langage parallèle se développe, la posture et la position, quelques pas de danse, comme la « djatance » qui lance les hostilités entre sapeurs à l’entrée des cafés marcinois, notamment au quartier Saint Aimé qui accueilles le plus de sapeurs revendiqués de la planète. Et c’est de là d’où part le défilée annuel des sapologues de tout Marcine.

Ces défilés sont particulièrement appréciés, c’est même un évènement international, vu que plusieurs délégations étrangères sont invités à assister aux festivités, y compris des membres du gouvernement royal qui marchent en tête du cortège. On a même vus le Roi mettre à contribution son plus beau costume et ses meilleurs pas de danse pour rivaliser les maîtres de la sape marcinoise. Au programme, spectacle de danse, concours de costumes, défilés en tout genre, et même tribune sapophile pour les journalistes. Un budget est même alloué à ce genre d’évènements, l’an dernier presque six millions de talents ont été attribué lors du budget annuel. Mais il semblerait que le sucés ait été au rendez-vous car plusieurs personnalités de la mode (notamment antériniennes) et diplomates ont été appercu en tentant d’imiter (maladroitement) les têtes d’affiche du défilé, notamment Désiré Wamba et Aimé Lobonia, « les meilleurs sapeurs du monde ».

Défilé de sapeurs à Marcine/Défilé de sapeurs à Brazzaville capitale de la sape

D’ailleurs, comment se dévellope le mouvement à l’Internationale, car si les représentants de tout l’Afarée ont vus le gouvernement marcinois avec des costumes qui feraient rougir les grands modistes d’Antrania, le mouvement reste néanmoins assez marginal une fois que l’on quitte la Confédération. On peut néanmoins affirmer qu’Antrania devient petit à petit une place de plus en plus importante dans la sape, plusieurs enseignes de haute couture antérinienne proposent même des costumes largement inspiré de cette dernière, et les élites culturelles antériniennes proposent des tenues inspirées du dandysme au grand public et ce avec la part belle aux influences marcinoises, notamment sur la question des couleurs et de la posture. Néanmoins, on note aussi une importante communauté au Dgondu et à Axis Mundi, du fait de l’importante communauté étudiante d’origine marcinoise. Mais néanmoins la croissance reste assez marginale, en tout nous estimons qu’il n’y a moins d’un millions de sapeurs dans le monde, voire deux millions pour les plus optimistes, notamment car peu de registres sont tenus et que la sape n’est pas un sujet si renseigné. En revanche, la sape devient un outil de softpower de plus en plus efficace, porté par des ministres, un roi et tout un peuple permettant à la Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes de convertir petit à petit les territoires considérés comme sapophobes.

Évolution de nombre de sapeurs entre les années 20 (la naissance de la sape en tant que telle et la succession du "style marcinois") jusqu'à 2010. Chiffres sous-estimés du faits du manque d'études sérieuses sur le sujet.

Jacques Bono pour Utamaduni wa Marcine
22617
Marcine Matin sur C.K TV !

Plateau de CK.TV

Un homme de couleur, grand et athlétique, élégant et souriant avec un petit air malicieux regardait la caméra en montrant ses belles dents blanches, puis, il se retourne et laisse apparaître à l’image plusieurs hommes et femmes, tous bien habillés, aux costumes parfaitement taillés, aux couleurs flamboyantes. Certains, plus imposants et charismatiques que d’autres, aux voix plus toniques, aux regards plus acérés, tous s’apprêtaient à entrer dans l’arène qu’est la télévision politique marcinoise. Si les gladiateurs antiques alternaient entre filets, épées et boucliers, ces combattants modernes avaient pour eux, le style, les figures oratoires et les piques. Si les faux pas pouvaient coûter la vie à des Marcus Attilius ou à des Carpohores, les mots lâchés par inadvertance, les coups manqués et des manœuvres d’évitement ratés pouvaient coûter la crédibilité politique et impacter les prochaines élections municipales voire même couler les petits partis. Mais néanmoins, les combattants les plus attendus étaient bien entendu Aimé Bolila et Jeanne Dialo, le Premier Ministre et sa rivale de l’Intérieur. Les autres participants, espéraient simplement siphonnés les voix de leurs adversaires, et se préparaient à tout les coups bas possibles pour atteindre cet objectif. Une bataille de politiciens qui s’annonçait particulièrement rude. Et Honoré Banio, le présentateur, s’attendait à intervenir régulièrement pour éviter que ça ne dégénère trop vite. Et il fit ;

-« Bonjour à tous ! Ici Honoré Banio sur C.K.T.V et nous sommes le 16 janvier et il est 9 heures ! Aujourd’hui, nous avons invité l’intégralité de la classe politique marcinoise pour débattre sur les projets présentés par Monsieur Aimé Bolila et leur mise en place. Ainsi, Monsieur le Premier Ministre débattra contre Madame Diallo, secrétaire générale du F.L.A, Front de Lutte Anarchiste, Monsieur de Marais, président du Parti Conservateur, Honoré Galé, secrétaire général des Républicains et le secrétaire général du P.C.M, Antoine Labo. Monsieur Bolila, vous avez gagné le tirage au sort, que pouvez-vous nous dire sur l’avancement de vos projets ? Etaient-ils vraiment nécessaires ? D’autant plus que certaines mesures n’ont toujours pas été appliquées, comme la mise en place d’une réforme agraire favorisant les paysans ou encore la formation d’une force d’auto-défense indépendante de l’Armée Confédérale. »

Aimé Bolila : -« Alors je répondrai dans l’ordre des vos questions. Donc oui, nos projets avancent, lentement certes, mais sûrement. Comme vous le savez, l’objectif est de faire naître une véritable classe agricole capable de vivre de son métier. Qui ne se contente pas uniquement de survivre. Là est toute la question du rééquilibrage des ressources et des biens. Évidemment, il ne faut pas voir cette mesure comme l’aveu d’un marxisme latent, mais plutot comme la volonté de permettre à la paysannerie de pouvoir compter sur de véritables sources de revenus, permettre même un retour à la terre de nos ancêtres à ceux souhaitant s’y consacrer pleinement. Néanmoins, je le reconnais, l’objectif n’est pas de faire renaitre une vision fantasmée de la ruralité ou des mythes nationaux marcinois en encourageant la jeune génération de se rapprocher de la terre de leurs pères, comme pourrait le laisser supposer cette réforme. Mais plutot de redonner vie au secteur agricole, ne l’oublions pas, mais le plus important est de pouvoir devenir, redevenir même, le grenier à blé de la Confédération, et cela est impossible avec la prolifération de sociétés quasi monopolistiques comme les Compagnies Royales d’Afarée et Terrabilis qui représentent à elles deux plus de 65% des terres cultivables marcinoises ! Dans cette situation, la concurrence est bien entendue étouffée et le prix du blé ainsi que sa production pourraient devenir fluctuants et contraire aux intérêts des Marcinois, pire encore, nuire à la production nationale de grain et mettre en péril notre souveraineté alimentaire ! Et bien entendu, nous forcer à adopter des mesures fiscales qui leur seraient avantageuses. Grace à cette pression, ils pourraient même remettre en question la nature démocratique du régime marcinois, et en faire un enfer entrepreneurial, une Compagnie-Nation sur le modèle de l’U.C.C.N. Bien sur, ce genre de réformes prennent du temps, on ne peut remettre en question presque cinquante ans de politiques conservatrices en quelques mois seulement ! Il est par conséquent évident que la transition d’un oligopole à un marché équilibré se fasse de manière apaisée, braquer ces entreprises, les saigner, les ruiner ou que sais-je encore, pourrait mener à grave crise financière, alerter les marchés financiers de la Nouvelle Antérinie, inquiéter ceux d’Antrania et couler ceux de Marcine. Et personne ici ne veut d’une crise financière, ainsi je rappelle que d’ici les prochains mois, plusieurs conférences vont être tenues avec les principaux groupes agricoles afin de leur permettre de vendre leurs terres à l’État. Cela, se fera bien entendu sur le long terme, et il sera nécessaire de prendre plusieurs mandats pour mener à terme ces réformes. »

Goguenarde, Jeanne Diallo lui répondit : -  « Ces fameuses conférences tant attendues qui n’ont même pas commencées je suppose… Enfin, vous pillez notre programme et ensuite vous venez vous présenter comme d’innocents enfants de choeur qui n’agissent que pour le bien des Marcinois et de la démocratie… Plus sérieusement, vous prenez conscience de l’absurdité de vos propos ? Vous souhaitez rééquilibrer une balance largement favorable aux grands groupes agricoles du Royaume et pourtant vous ne prenez pas en compte la base même du problème ; le capitalisme ! Vous pouvez rire ! En attendant, si les paysans sont obligés de survivre c’est à cause d’un rapport de force dépendant de la propriété inégale ! Ils n’ont pas assez de terres cultivables pour se payer une éducation décente, des soins médicaux efficaces, l’acquisition d’une culture et d’un patrimoine nécessaire à leur élévation sociale ! En un mot ; ils n’ont pas assez de terres cultivables pour être reconnus comme de véritables citoyens ! Ce sont des citoyens de seconde zones, des sujets socialement marginalisés ! Et ce comme tout les prolétaires ! Qui ont du mal à boucler les fins de mois, des difficultés à être reconnus comme des êtres humains ! Le problème n’est pas uniquement le partage des terres, le niveau de vie de la paysannerie ou encore l’influence qu’exercent les oligarques inavoués que sont les directeurs des Compagnies Royales ou de Terrabilis ! Mais un problème plus large, inhérent aux structures gouvernementales, la propriété privée, le vice de l’argent, les tentations conservatrices qui ont gagrénées nos sociétés ! Le rapport dominé dominant qui s’impose, le touti-counti inhérent, la violence, la barbarie, la pauvreté et la criminalité… Marx l’a dit, Marx l’a rappelé, Marx a trouvé un remède ! L’abolition de ce crime contre-nature, encore plus détestable que l’inceste et les parricides ! L’abolition pure et simple de manière définitive de la propriété, cette Babylone qui endueilla durant des millénaires l’Humanité. Une fois débarrassé de ce mal, du Mal même, nous sauverons Marcine, la Confédération, le monde même de la bête immonde qu’est le capitalisme fascisant ! "

Blasé, amusé même, Bassé ne put s’empêcher de lui répondre non sans ironie : - « Assurément, assurément, la damnation éternelle sera même évitée pour Printempérie et le « christianisme » carnavalais, qui n’en a que le nom, est la nouvelle doctrine de l’Église Catholique Apostolique et Rhêmienne, n’est-ce pas ? Mieux encore ! Ditaolane ressuscitera pour massacrer ce nouveau Kammapa qui ressuscite sous le nom de Carnavale, celle qui avale tout les kabyles. Donc non, ce n’est par car des fous n’ayant aucune conscience du concept même qui forme les bases d’une civilisation saine et réussie abolissent la Propriété que le monde se portera mieux, que l’odieuse hydre capitaliste décédera en voyant son insoutenable rapport de force s’effondrer… Pour laisser place à un monde meilleur, évoluant dans la joie et la bonne humeur, la paix, l’amour, la tolérance ! Comme ce fut le cas pour feu la Loduarie, la démocratie, les libertés individuelles… Et par pitié, ne venez pas nous bassiner avec votre alternative libertaire ! Alors abstenez-vous d’éructer de telles bêtises sur la voie publique ! Dépassons cette vision binaire, manichéenne et simpliste de la vie ! D’autant plus lorsque les marxistes, socialistes, communistes, anarchistes les plus convaincus sont pour la plupart des bourgeois, vous n’êtes pas nées dans la cambrousse madame Diallo, mais dans les quartiers les plus aisés du Royaume ! Vous êtes une bourgeoise madame ! N’oubliez pas qu’en plus de ne raconter que des bêtises, vous sciez la branche sur laquelle vous êtes assise ! Donc par pitié abstenez-vous ! Tandis que votre fameux « capitalisme fascisant » est plus injuste que le fascisme marxisant… enfin, disons le fascisme abrutissant, ce qui revient au même… "

Le Communiste, hors de lui, faillit sauter de son siège et fit : -« Errare humanum est, perseverare diabolicum… Il semblerait que vous oubliez un peu trop vite que sans les communistes personne ne réfrénerait le capitalisme, qui deviendrait sauvage et infiniment plus mortifère. Vous dénoncez tout en refusant la seule solution viable qui s’offre à vous ? C’est stupide et grotesque ! Mieux vaut en rire. En revanche ce qui me surprends est l’apathie du F.L.A, Madame Diallo se laisse insulter et ne réagit même pas ! Après tout, est-ce si surprenant venant de la part d’un parti se présentant comme révolutionnaire mais qui préserve la Monarchie?! N’est-ce pas au mieux drôle, au pire ironique ? Donc… »

Jeanne Diallo lui coupa sèchement la parole : -« Vous êtes bien amusant Monsieur. Vous pouvez parler de révolution quand vous êtes incapable d’assumer la violence latente et inhérente au communisme ! Chose intrinsèquement liée à votre idéologie, et qu’en faites-vous ? Vous la reniez ! Alors vous avez beau tenter de nous ridiculiser, vous ne valez guère mieux que ces hypocrites ! Vous pouvez toujours user le latin pour affirmer vos dogmes doctrinaux encore plus déviants que les nôtres ! Mais nous, nous n’avons pas besoin de tant d’érudition pour séduire le peuple ! Nous n’avons pas besoin d’assommer les marcinois avec des concepts sociologiques abstraits pour tenter de gagner leurs voix ! Vous pouvez tenter de vous présenter comme des communistes pacifiés, castrés et émasculés si ça vous chante ! Mais en revanche, vous ne risquerez certainement pas de les avoir sous vos airs d’hippies ou de bons samaritains athées ! Vous savez ce que vous êtes monsieur Labo ? Un arnaqueur, un voyou, un voleur ! Vous êtes une fraude ! Vous vous croyez malins avec votre communisme déconstruit de sa violence ? Vous n’êtes qu’un pitre qui ne fait rire personne ! Vous êtes une erreur de la politique, une hérésie du communisme, un crime idéologique ! Quant àà vous Monsieur Bassé, je vous trouve bien présomptueux, venir ainsi me reprocher mes origines. Car si vous considérez que la recherche du Bien ne dépend que d’une chose, de sa classe, c’est à dire, que nous souhaitons la prospérité universelle en restant fidèle à notre groupe social ? C’est absurde. Vous m’accusez de trahir ma caste. Je l’assume, d’autant plus lorsque cette dernière oppresse, tue silencieusement, devient un arbitraire, un frein au bonheur général. Et dans de tels situations, il paraît normal de souhaiter la renverser ! Voyez-vous, en dénonçant son père qui tue impunément, est-ce qu’on est une mauvaise personne, un traître, un lâche, un monstre pervers ? Non. Nous ne sommes que de bons citoyens qui agissent pour le bien commun. Nous ne sommes pas de vulgaires enfants ingrats, mais des chances pour la société. En « trahissant » sa classe, c’est à dire celle qui oppresse sans entraves, qui tue sans être inquiétée, qui massacre sous les hourras généralisés, qui génocide dans un silence complice, est-ce que nous sommes une mauvaise personne ? Évidemment que non. Nous ne sommes que bons citoyens, de loyaux sujets de Sa Majesté en lui rappelant que le véritable danger pour son Royaume n’est pas la géopolitique, les nations néo-coloniale, les famines ni même les aléas du climat, mais son Gouvernement, son appareil d’État, qui suce lentement mais sûrement le sang et les forces vives de sa Couronne. 
»

Le conservateur lui répondit du tact au tact : -« Donc si je comprends bien, le plus dangereux entre une idéologie qui nie tout, qui renie ses pères, qui les tuerait même. Qui remet en cause les fondements même d’une société, la Famille, la Nation, l’Ordre, l’Autorité, qui assassinerait même ces valeurs essentielles si l’occasion lui était donnée, et ce sans aucun scrupule, tel un parricide massacrant à coups de couteaux son père. Et un système visant à améliorer le confort des populations. Et ce en produisant des richesses. Amenant nécessairement ce fameux « dominant-dominé » encore plus binaire que le manichéisme, ce Dieu du Mal qui exploite insensiblement ses ouvriers et que l’on nomme « bourgeois », alors qu’hier il portait le nom d’« aristocrate » ou de « noble »… Tandis que le Bien, agneau innocent sacrifié sur l’autel de la Fortune personnelle de ses maîtres tente de se soulever en massacrant maîtres,cochons, chiens de garde et corbeaux ? Si je comprends bien donc, entre le capitalisme, qui passe par une répartition des richesses inégales mais qui permet une amélioration conséquente du niveau de vie général, grâce à la technologie, au profit, est infiniment plus monstrueux qu’un régime qui massacrerait tout un pan de la société ? Ne tentez-vous pas de faire passer le meurtrier parricide pour le héros et le père pour le criminel qu’il fallait à tout prix assassiner ? Enfin c’est absurde… C’est même inadmissible ! Un crime contre la morale et l’éthique ! »

Diallo, sentant que Bassé allait prendre la parole, l’achevant ainsi jusqu’à la fin du débat, préféra détourner le sujet et le retourner contre son adversaire : - « Vous pouvez parler de crimes parricides quand vous-même détestez tellement Marcine que vous préférez la voir à la botte antérinienne plutot que souveraine ! Vous vous présentez comme le pourfendeur du marxisme, vous êtes en vérité un agent à la solde d’Antrania ! »

Des Marais répondit : - « Un agent à la solde d’Antrania ? Moi ? C’est oubliez que vous vous êtes vendus au Kah madame ! Vous ne manquez pas d’humour en tout cas ! Je souhaite voir le tandem Marcine-Antrania faire des miracles et vous vous préférez voir le Royaume être remorqué par le Grand Kah ! Là c’est trop fort ! »

Bassé sentant qu’il pouvait faire une pierre deux coups, réduire au silence Diallo et clouer au pilori son rival conservateur : - « Vous vous leurrez monsieur ! Les lois de la géopolitique sont encore plus impitoyable que les lois de Dieu ! Si vous considérez que le bon fonctionnement du tandem antérino-marcinois passe nécessairement par la coopération poussée entre Marcine et Antrania, vous oubliez un point essentiel ; si Marcine n’est pas devenu la colonie de l’Antérinie, ce n’est certainement pas grâce à une bonne volonté mutuelle, un état faible sera nécessairement absorbé dans la sphère d’influence d’un autre. Et pour éviter cela, nous avons dus ruser ; accueillir les compagnies gallouèsanes à Marcine pour dissuader les Antériniens de se montrer trop entreprenants avec les intérêts commerciaux, s’avancer dans la sphère d’influence gallouèsane pour effrayer les Antériniens. Nous poursuivons la politique de nos pères en tentant d’entrer dans les zones d’influence de toutes les grandes puissances ; tout en réussissant à rester souverain en jouant sur la concurrence idéologique, politique ou géopolitique de ces dernières. Je le conçois, cette méthode est cynique, mais nous sommes des politiques, pas des enfants de chœur ayant la main sur le cœur et une bonté d’âme à toutes épreuves. Nous avons un objectif ; la sécurité des Marcinois, la place de Marcine sur échiquier international. Néanmoins nous ne pouvons briller, même en étant « indépendants » pire encore, si en restant au sein de la Confédération nous pouvons tenter d’absorber l’Antérinie dans notre sphère d’influence, en étant indépendant, nous risquons d’être happés par le Kah, avalé par quelques puissances se disant pan-afaréenne mais ayant la malheureuse tendance à user de la canonnière pour rappeler aux petits états qui domine et qui finalement sont les véritables hypocrites qui dénaturent l’idéologie, la ridiculise en plus de la tromper ! On se souvient du fameux blocus contre l’Odieux Ateh mené par une puissance se revendiquant comme décoloniale alors qu’il est rejoint par Tanska et Cartarad ! On y ajoute le mépris gratuit adressés aux peuples de cette région d’Afarée, à savoir les ethnies marcinoises et ouwalindaises et on pourrait avoir le parfait néo-colon ! Ainsi, le jeu géopolitique marcinois est simple et dure depuis l’Union ! Le grand frère antérinien est un allié de poids, de confiance, de valeur, mais il reste un « rival » d’où le dualisme existant entre l’Empire et le Royaume ; et pour s’en défendre, nous nous rapprochons du Kah, et des puissances alentours… Cette stratégie est cynique, mais elle a le don d’être efficace. En revanche, il est clair que voir sa ministre de l’Intérieur pactisé en fonction des intérêts kah tanais est problématique, je reconnais qu’avoir des liens avec le Kah est vitale pour appliquer notre éternelle politique de bascule. En revanche, hors de question d’intégrer pleinement l’orbite kah tanaise ! Vous croyez qu’on ne vous a pas vus ? Et comme vous semblez éviter mes appels de pied, je n’ai aucun mal à vous mettre en face de vos gestes ! Et ce même devant des millions de Marcinois ! Vous pensiez pouvoir manipuler notre diplomatie comme bon vous semblait ? Sachez que des contres-mesures efficaces vont être prises ! Et que personne n’est la dupe de votre manège ! » Cette fausse franchise qui apparaissait comme une colère soudaine était la base de la méthode de Bassé, effrayer, puis se montrer plus conciliant à l’avenir, lui permettant ainsi de déboussoler ses adversaires tout en exposant sans la moindre gêne le linge sale et leurs secrets inavouables, qui pourrait mettre dans l’inconfort tout un gouvernement et ce en s’attirant les bonnes grâces du public qui voit en lui un politique honnête.

Des Marais lui répondit : - « Votre analyse est juste, en revanche, je ne considère pas que Marcine est obligée de se prostituer auprès des grandes puissances pour assurer sa souveraineté. Nous devons coopérer de manière plus étroite avec l’Empire, donner une image assez unie de la Confédération. Donner au reste du monde l’impression d’un régime uni et stable. La grandeur de l’Antérinie fera aussi la grandeur de Marcine, le Royaume a connu son âge d’or en même temps que l’Empire ! Marcher dans les pas d’Antrania est la seule issue possible ! Nous avons tout pour mener une coopération efficace ; eux de l’argent à investir, nous des infrastructures en besoin de financements ! Un compromis pourrait être trouvé ! Mais appliquons ce besoin de coopération mutuel à une échelle encore plus grande ! La diplomatie, l’armée, la sécurité ! Ce n’est pas uniquement l’économie, mais tout un pan de nos pouvoirs régaliens qui devraient être partagés ! De plus, la plus grande erreur diplomatique de Marcine est de s’opposer frontalement au génocide en Kabalie ! Vous le dénoncez, certes, mais vous risquez la vie de milliers de Marcinois ! Un missile carnavalais pourrait s’abattre et tuer des milliers de personnes ! C’est au mieux de l’irresponsabilité, au pire une trahison contre M arcine ! Louis d’Antrania l’avait compris, pas vous ! Et qui nous protégera ? Vous parlez d’une armée de défense indépendante d’Antrania, ce n’est certainement pas trois blindés qui nous sauveront des missiles carnavalais ! Mieux encore, qui les financera ? Les Marcinois ? L’Antérinie ? Les entreprises privées ? Vous avez asséné cela aux Marcinois, mais vous n’avez en rien précisé la nature du projet ; combien d’hommes pour combien de talents ? Mis à part si dans votre quête pour la souveraineté marcinoise vous allez aussi renier les liens économiques vitaux qui nous relient ? Qui sait ? Peut-être allez vous demander l’indépendance en bonne et due forme ? Indépendance qui nous pousserait à prostituer l’intégralité de nos pouvoirs aux requins de ce siècle vous nous bazarderait ça aux Azuréens, aux Clovaniens, aux Kah tanais en y prétextant une lubie décoloniale ou désoccidentale ? Bon sang ! »

Bassé désarçonné un temps, préparait sa réponse, tandis que le président des Républicains ne put s’empêcher de donner le coup de grâce au chef du P.P.A : - « C’est clair, le conservateur a parfaitement raison. Combien de milliards allez-vous dépenser dans l’armée ? Pour combien de temps allez-vous nous endetter ? Et pour quelle raison ? Avoir la joie de posséder des hommes pour les parades ? De beaux défilés de chars ? Intervenir à l’Internationale ? Avouez-le, mais votre tentative est ridicule ! Nous pourrions réaménager l’intégralité du territoire marcinois, nous pourrions ainsi faire naître un secteur industriel capable de concurrencer l’Antérinie ! Nous pourrions devenir l’une des première forces économiques de la Confédération et la tourner à notre avantage ! Il faut donc revoir l’intégralité de l’économie marcinoise ! Réduire les coûts des finances publiques et réduire les recettes ! Bref, permettre le développement de l’économie marcinoise en poussant l’Offre et en stimulant la demande tout en réduisant les dépenses, devenir le pôle de compétitivité. »

Bassé sentant que son piège se retournait contre lui, tenta de reprendre les devants : - « N’oubliez pas une chose messieurs, c’est que l’obtention d’une force de défense indépendante vise à permettre au Royaume de rester souverain, et donc ne pas dépendre de l’organisation des forces confédérales, qui sont dispatchés à des milliers de kilomètres et qui se révèlent peu efficaces. Ce n’est pas une lubie indépendantiste, mais un moyen de garantir la sécurité de tous sans dépendre des aléas d’une logistique en construction. Ainsi, comme il semblerait que ce soit cela qui passionne réellement le débat je répondrai aux questions de Monsieur des Marais en rappelant simplement que notre objectif est la formation d’une armée royale composée de 50 milles unités… 20 milles soldats, et le reste sera partagée entre la gendarmerie royale et les forces d’intervention spécialisée dans la lutte contre la délinquance et la criminalité qui serviront de suppléants aux forces de police confédérales, même si en effet, plusieurs réformes seront mises en place et validées par le P.P.A pour intégrer ces dernières aux forces de sécurité royales. Amenant des changements conséquents dans l’Acte d’Union, qui seront soumis à un référendum. Là encore ces réformes se feront sur le temps long, et ce ne sera que d’ici les prochaines années que nous verrons des résultats concrets apparaître. Ensuite, vous nous reprocher la dénonciation du génocide en Kabalie, mais je tiens tout de même à rappeler que c’est du devoir de tout bons chrétiens à dénoncer les crimes commis là-bas. On ne parle pas que quelques massacres commis dans un pays inconnus, mais de l’extermination programmée de tout un peuple, commis au nom de Notre Seigneur par des gens qui sont incapables de le prier, le catholicisme carnavalais est une malformation du satanisme ! C’est un crime commis contre l’Afarée, l’Homme et Dieu. En faisant cela, les carnavalais viennent de prouver que ce ne sont plus des hommes, mais des Bêtes, même la Bête immonde qu’il faut détruire. Malheureusement, nous ne souhaitons pas connaître le même sort que la Kabalie, et nous ne pouvons que condamner les crimes carnavalais sans pour autant prendre de véritables sanctions contre l’État oligarchique. Comme le rappelle le proverbe : « Hekima si kumshambulia mwendawazimu mwenye silaha” (“La sagesse est de ne pas s’en prendre au fou armé”) et il est d’autant plus pertinent ici que Carnavale vient de réduire en cendre la capitale nordiste. Mais néanmoins, j’ai le “courage” , qu’il est terrible de devoir utiliser un tel terme ça devrait être la norme dans un monde sain, de rappeler les crimes, mieux encore de soutenir les victimes. D’ici les prochains jours, plusieurs millions de talents seront envoyés à l’Empire du Nord en guise de soutien financier. "

Et comme pour marquer leur alliance, Jeanne Diallo du F.L.A soutint Bassé : - « Il est certain messieurs qu’il est nécessaire de soutenir l’Empire du Nord dans une telle épreuve, il est crucial de dénoncer le génocide en Kabalie, il est même vitale de ne pas trahir sur l’autel de la paix nos idéaux et nos combats, de ne pas oublier que nous sommes aussi humains. Et par conséquent tout faire pour limiter les dégâts, si les Kabyles ne seront plus qu’un souvenir, il est du devoir de toute l’Afarée d’accepter les réfugiés, de perdurer la mémoire de ce peuple oublié qui mérite mieux que le terme « bédouin » pour tout qualificatif. Malheureusement, preuve en est qu’aujourd’hui même, certains pactisent contre l’Afarée, en usant du casus belli « décolonialisme » qui vaut tout aussi bien que la « démocratisation » qui légitime l’interventionnisme onédiste… Malheureusement, le reste du continent reste silencieux, quasi-apathique devant cette menace latente, les uns trop occupés à discréditer Marcine, les autres, trop occupés à se faire violence pour ne pas s’attirer les foudres, enfin devrions-nous dire, les missiles de la principauté de Carnavale. »

Le communiste intervint soudain : - « Vous pouvez parler d’humanisme et d’intransigeance idéologique quand vous pactisez avec le P.P.A madame Diallo, vous trahissez non seulement la gauche mais vos électeurs ! Vous me présentez comme un candidat du néant et de la pacotille, mais vous, vous êtes celle de la compromission et de la lâcheté ! »

Diallo, attendant cette remarque avec impatience lui répondit froidement : - « La compromission ça vous connaît n’est-ce pas ? Après tout, vous avez trahi l’esprit révolutionnaire de la doctrine, vous avez même failli quitter la mouvance communiste pour le socialisme ! Vous n’êtes qu’un social traître, un républicain plus tiède encore qu’un social-démocrate ! Nous avons abandonné la lutte armée et sanguignolente pour le parlementarisme, vous l’avez quittée car vous n’avez même pas de quoi former des milices ! Vous êtes un lâche ! Nous nous coopérons avec le P.P.A pour gouverner Marcine, ne pas la livrer au chaos politique ! Vous vous tenteriez d’en faire une allumette en présentant ça comme le grand soir tant attendu ! Vous devriez avoir honte, vous devriez… »

Honoré Banio, sentant que cette altercation devenait un véritable règlement de compte siffla la fin : -  « Hem hem, Madame, Messieurs, il est l’heure de se calmer, et d’ailleurs l’émission est terminée. Ainsi nous vous souhaitons une bonne journée et remercions nos téléspectateurs. Et n’oubliez que votre programme télévisée préféré commencera ce soir à 20 heures. C’était CK. TV et il est actuellement 10 heures ! »
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Plaidoyer pour une armée marcinoise.


La Confédéralisation de l’Empire antérinien présente de multiples avantages pour ses états d’Outre-Mer, que ce soit au niveau intérieur et extérieur. Grace aux multiples référendums organisés, Marcine, le Bahama, la Nouvelle-Antérinie, purent pour les uns obtenir une véritable autonomie, pour les autres recouvrer d’anciennes prérogatives que le temps, la centralisation latente et l’incapacité de certaines institutions avaient absorbés, la diplomatie, la gestion des affaires économiques, l’armée… Ainsi la décentralisation brutale du régime impérial permit à Marcine de retrouver ses pouvoirs régaliens exercés officieusement au travers d’une certaine pression auprès des services de Son Excellence d’Antrania durant la brève centralisation du pouvoir. Néanmoins, cette confédéralisation nie ou du moins oublie un point essentiel ; l’armée. Les questions que vous vous posez certainement en lisant ce mot sont variées ; pourquoi une armée ? Pourquoi faire ? Est-elle vraiment nécessaire ? Ou encore, Combien ça va coûter ? Qu’en deviendra t’il des relations Antérino-Marcinoises ? Vis-à-vis du reste de l’Afarée, et même du monde. Comment Marcine se procurerait-elle des armes ? Qui pourrait lui en fournir, quelle en serait le coût pour sa souveraineté naissante et en reconstruction ? Car la construction d’une armée indépendante de l’armée confédérale n’est pas uniquement un symbole, ça ne se limite à quelques questions comme l’utilité, les conséquences directes… Mais au contraire, ça en devient un enjeu majeur, à la fois politique, géopolitique et diplomatique. Et pourtant c’est une question aux allures idéologiques qui prend le pas, dépassant en importance le reste.

En effet, le principal argument que présente Bassé est avant tout la restauration de la puissance marcinoise pour préserver sa souveraineté, mais aussi pour l’Afarée. Ici, la formation d’une armée professionnelle se fait donc au service de tout un continent, chose amusante quand on sait que certains états, malgré leurs forces militaires imposantes (comme le Kah) ou en construction et capable de faire pâlir la plupart des puissances régionales ne serait-ce que par l’importance des commandes, tel que l’Azur, n’osent pas s’attaquer à l’ogre carnavalais. Néanmoins, le Gouvernement de Sa Majesté assure que « l’objectif de cet armé est de servir et protéger les Marcinois. Permettre de former des forces d’intervention ou de soutien lors de potentiels conflits entre la Confédération et un état-tiers, voire tout simplement intervenir comme « volontaires » dans les-dits conflits auprès d’alliés, tels que l’Ouwalinda ou la Kah. » alors que personne n’est dupe et que cette dernière pourrait être envoyée servir les intérêts afaréens dans les colonies du Grammarnazistein ou de l’empire Listonien, servant ainsi une cause noble, certes ; mais fondamentalement interventionniste tout en ayant un caractère hypocrite, vu que malgré tout, le Royaume n’ira certainement pas aller chercher des noises à l’implacable Primtempérie ou aux cyniques qui mènent la barque dans les Industries Obéron, Castelage ou Dalyoha et plus largement qui règnent sur Carnavale la babylonienne.

Uniforme des futurs soldats de l'Armée Royale de Marcine//Soldats tchadiens au défilé du 14 juillet

Pourtant, est-ce que cela fait du projet de Bolila une mauvaise idée ? Certes, les motivations sont mauvaises, on ne peut faire naître une armée dans le but d’imposer des sous-protectorats inavoués, ne serait-ce que pour des raisons morales. On n’établit pas non plus une armée pour intervenir ici et là. L’objectif doit être clair. Net. Précis. Aucun de nos futurs soldats ne devraient servir des fins impérialistes, encore moins devenir les germes d’un néo-colonialisme inavoués comme cela se fait au Chuyarynn ou en Antegrad. Il faut savoir se montrer pragmatique, le seul but d’une armée pour une démocratie est d’assurer la protection de ses citoyens, l’utilisation de cette dernière doit donc être limitée à la lutte anti-terrorisme, voire de se préparer à des conflits d’intensités variables pour soutenir ses alliés ou protéger sa patrie. Et c’est ce point important, pour ne pas dire central, qui a été retenu par le F.L.A, qui s’oppose à toutes tentatives pour former une armée marcinoise indépendante si cette dernière serait utilisé pour des « fins immorales » et si elle n’était pas reléguée à des buts « strictement défensifs ».

Et si le P.P.A souhaite avoir sa force de défense, il devra céder sur ce point, car les principaux groupes politiques marcinois, Conservateurs, Républicains, Communistes, ont annoncés dans plusieurs communiqués qu’ils ne « soutiendraient d’aucune manière les tentatives désespérées de Bolila pour intervenir coûte que coûte dans les conflits au Gondo ou en Ouwalinda. » (tiré des déclarations du P.C.M) ou encore « mettre en péril l’équilibre confédéral en usant d’un moyen parfaitement illégal pour faire pression auprès des autorités de la Confédération afin d’obtenir avantages commerciaux et économiques parfaitement illégitimes et ayant bien entendu un but purement dominateur qui ferait fi de toutes les règles veillant à la bonne entente qui sont actuellement en construction pour permettre un équilibre des forces au sein l’Union. » (pour le Parti Conservateur) ou encore « Un investissement onéreux inutile au vu des dettes que risque de contracter le Royaume d’ici les prochaines années auprès des grands groupes bancaires tels que les G.B.N.C.E (Groupe des Banques Nationales et des Caisses Épargnantes) afin de rénover et de restructurer en profondeur les infrastructures. Ainsi la formation d’une armée est une chose coûteuse, inutile et parfaitement illégale. De cette manière c’est en âme et conscience que le Parti Républicain refuse de soutenir un tel programme qui met en danger les finances publiques de l’État Marcinois. »

Et les trois argumentaires se tiennent, le premier a été explicité plus haut en rappelant que l’objectif sous-jacent (inavoué) du P.P.A étant bien entendu des interventions à caractère décolonial (de jure) et néo-coloniaux (de facto). Mais un autre point essentiel fait son apparition dans les argumentaires : ce qu’il en résultera au niveau des relations intra-confédérales et surtout le prix d’une telle armée. Car c’est avant tout les deux sujets qui divisent encore plus que l’utilisation de la potentielle armée royale ; l’impérialisme étant réprouvé par une large partie de la population marcinoise (orientée à droite, comme à gauche).

Ainsi la première critique, qui a notamment cour chez les Conservateur, vient à questionner l’« équilibre confédéral », et à craindre tout bouleversement brutal au sein de ce dernier. Il ne faut pas voir cela comme la crainte de serviles agents à la solde d’Antrania (qui n’existent dans les faits que dans les esprits malades et paranoïaques) s’effrayant de la montée en puissance de Marcine et d’une potentielle prise d’indépendance de cette dernière (encore une fois peu probable). Non, en vérité ce qui inquiète est surtout la « bonne entente » qui unit les états confédérés qui pourrait pâtir des privilèges marcinois. Une inégalité qui pourrait rendre les rapports entre les états confédérés plus aigres que doux. En effet il faut comprendre que la Confédération antérinienne ne se base pas sur un rapport de force. On peut y voir une dualité amicale entre Marcine et l’Antérinie sur des sujets sensibles ; l’Afarée, ou encore une rivalité économique sous-jacente entre les deux entités. Mais pourtant, pour fonctionner, cette fameuse bonne entente est nécessaire pour ne pas dire capitale. Sans elle, des tensions pourraient apparaître, notamment vis à vis du partage du budget confédéral (qui vise à développer les états confédérés les plus pauvres tout en encourageant la productivité des meilleurs états, amenant donc un équilibre des dépenses qu’il faut trouver…) et ainsi mener à terme au démantèlement, enfin pour être plus exact à l’implosion de la Confédération. Si le lien entre une armée marcinoise souveraine et indépendante de l’armée confédérale et la fin du régime actuel peut être assez exagéré ; il faut prendre conscience que selon les Conservateurs c’est l’ouverture de la boîte de Pandore, la formation d’un Etat dans l’État, amenant nécessairement ressentiments et donc tensions entre Marcine la privilégiée et le reste de la Confédération (Antérinie y compris) tout en amenant logiquement un déséquilibre au niveau économique. En effet, personne n’a répondu à la question qui fâche, à la question qui divise ; qui paiera et surtout combien de millions de talents y passeront ?

Et c’est là d’où vient le principal cheval de bataille des républicains. En effet, l’entretien de l’armée est assez coûteux. D’après plusieurs rapports du ministère de l’économie, le budget alloué à l’armée représente environ 5 % des dépenses de l’État (ce qui représente plus ou moins 50 milles milliards de talents d’or !) ce qui est pharamineux. Pourtant, la croissance économique marcinoise ne saurait pouvoir supporter de telles dépenses, cela nuirait en premier lieu aux projets capitaux visant à réindustrialiser le Royaume et ensuite l’endetterait lourdement et ralentirait sa croissance. La formation d’une armée compétente et capable d’assurer la défense du territoire marcinois. En effet, si seuls les effectifs ont été communiqué durant un débat télévisé entre Monsieur Bassé et ses opposants, nous pouvons néanmoins supposer que la formation d’environ cinquante milles hommes ainsi que leur entretien devrait coûter dans les soixante-quinze millions de talents ! Sans compter l’achat d’équipement, qui ne se limitera certainement pas à quelques milliers de fusils, mais à l’achat de chars (légers et lourds) pour la création d’une unité blindé. Une aviation même aux tarifs des I.I.A dépasserait probablement les cinquante millions de talents, et enfin la logistique, pour le transport de soldats (il faudrait environ plus de trois milles camions !) et n’évoquons pas les flottes de combat, qui restent probablement plus onéreuses que tout le reste réunis. Ainsi on peut facilement évoquer des sommes astronomiques, dépassant les centaines de milliers de talents d’or ! Qui auront nécessairement besoin de soutiens économiques issues de la Confédération, et des intérêts encore plus lourds que d’habitude, risquant de paralyser l’économie marcinoise d’ici les prochaines décennies.

Martin de la Geauce et la Confédération, un obstacle pour la formation d'une armée marcinoise ? // Pedro Sanchez, Premier Ministre Espagnol

Et nous sommes en droit de nous demander comment réagira le reste de la Confédération ? Les gouvernements antérinien, bahamanite ou encore scintillanais ne se montreront certainement pas favorables au financement de tels projets. Car au fond que représente-t’il ? Une volonté d’émancipation du Royaume ? Non, c’est certain. Même Bolila refuse de considérer cela comme une prise d’indépendance tacite ou à venir, mais plutot comme la reprise en main de la souveraineté marcinoise. Alors quelle symbolique est sous-jacente à la formation de cette armée ? Et bien le premier point qui apparaît clairement aux autorités politiques des autres états confédérés, c’est avant tout la défiance vis à vis des institutions confédérales qui amènent naturellement les autres états confédérés à douter de la bonne volonté (pourtant affichée) des Marcinois. Voire même à venir envisager que Bolila tenterait de « se barrer avec la caisse et laisser les autres se démerder avec leurs dettes » (ce sont les mots du Premier Ministre scintillanais et Président de l’Union des Droites locales) minant ainsi la confiance entre les différentes entités. Mais Marcine ne souhaite en rien renvoyer une telle image, en vérité la « défiance » existant à l’égard des institutions confédérales est plutot une méfiance vis à vis de son efficacité. Et là est toute la nuance. Ce n’est pas tant que Marcine n’ait aucune confiance en l’armée confédérale, mais plutot qu’elle craint que cette dernière ne suffise pas en cas de conflit de grande échelle qui impliquerait Marcine (notamment dans des guerres déclenchées à l’encontre de ses alliés) et qui nécessiterait l’accord du Ministère de la guerre partagé en quatre ministres représentants des états aux intérêts opposés et peu enclins aux dépenses prétendument inutiles comme c’est le cas pour les conflits armés et qui pourrait ainsi nuire à la réputation marcinoise.

C’est de cette manière que l’on doit considérer qu’une armée marcinoise « indépendante » de la Confédération est souhaitable et même nécessaire. En revanche, nous devrions revenir sur un terme essentiel ; l’utilisation d’« indépendante ». En effet, bien souvent on fait référence au fait que l’Armée Royale ne dépende en rien de la Confédérale. Mais pourtant, considérer cette armée royale comme libre de l’armée confédérale est illusoire. Les deux armées auront besoin de se coordonner si un conflit venait à éclater sur le sol Marcinois, tout comme l’armée Royale devra entretenir d’étroites relations avec son alter ego confédérale pour maintenir son efficacité. Marcine doit compter sur ses liens avec si elle souhaite se doter d’une armée efficiente. Ne serait-ce que pour éviter d’avoir deux entités armées aux doctrines tellement éloignées qu’elles seraient incompatibles, ce qui aurait des conséquences dramatiques. De cette manière on ne peut considérer la future armée marcinoise comme une force d’auto-défense (et de défense en général) autonome de l’armée confédérale. Néanmoins, il ne faudrait pas la considérer comme une « sous-force » de la Confédérale, mais plutot l’inverse. Les troupes locales maitriseront toujours mieux le terrain que les régiments issus d’Antrania, de la Nouvelle Antrania ou de Saint Arnaud des Pics, et ainsi il est fort probable que si un accord est trouvé avec le reste de la Confédération, ce dernier placerait les troupes de la Confédérale sous le commandement des généraux de la Royale si un conflit impliquant directement Marcine venait à éclater. Amenant un nouvel équilibre avantageux pour tous, Marcine s’impose comme un acteur en Afarée et retrouve une certaine légitimité et ce sans nier les intérêts de la Confédération (qui sont plus ou moins les mêmes sur ce continent). Ainsi une armée confédérale serait « gagnant-gagnant », Marcine recouvre un autre pan de sa souveraineté, la Confédération serait économiquement stimulé par les investissements Marcinois et les liens entre les entités seraient resserrées par une coopération encore plus étroite au niveau militaire et économique.

Ensuite, une armée marcinoise permettrait d’atténuer le premier des besoins pour la Confédération et son armée, à savoir la mobilité. En effet, tout le monde sait que la Confédération succède à l’Empire Colonial mené par l’Antérinie, et que le premier des problèmes pour l’ancienne armée antérinienne (et qui a été transmis à la nouvelle armée Confédérale) est bien entendu la logistique. En effet, il est loin d’être aisé de pouvoir transporter des divisions d’un continent à l’autre, amenant l’État antérinien à autoriser le développement de « milices » dans les colonies, telles que l’Union Nazuméenne ou la Nouvelle Antérinie, et bien souvent ces milices portaient un nom évocateur ; la Garde Coloniale, composée de plusieurs milliers de réservistes, et parfois accompagnée par les Troupes de Maintien de l’Ordre (abrégées T.M.O) qui opèrent sous contrat, notamment au Bahama. Ces dernières étaient ainsi des composantes semi-officielles de l’armée antérinienne et permettaient de suppléer les troupes conventionnelles en cas d’invasions. Aujourd’hui encore la Garde Coloniale est conservée (mais rebaptisée « Garde Confédérale ») tandis que les auxiliaires privés furent déclarés illicites. Et pour maintenir une présence militaire dissuadant toute invasion l’Antérinie est maintenant obligée de diviser ses forces, les rendant ainsi moins efficaces, notamment lorsque les blindés prennent plusieurs jours, voire une semaine, pour rejoindre Marcine, la Nouvelle-Antrania ou Saint-Arnaud des Pics, ce qui est une tare mortelle en cas de guerre ouverte. De cette manière, pouvoir compter sur une force de défense locale, toute armée et efficace devrait permettre la naissance d’une armée compétente, et c’est ce qui devrait motiver les autorités confédérales à ne pas considérer ce projet comme une lubie à moitié-impérialiste, au contraire à le reconsidérer comme un moyen de réduire les coûts de défense de la Confédération et comme rappelé plus tôt de rendre la Confédérale plus efficiente.

Ensuite, qui paiera l’addition, pour l’écrire de manière si triviale. En effet nous l’avons vus plus tôt la question économique est probablement ce qui justifie l’opposition à ce projet. En effet, le gouvernement marcinois dans son communiqué annonce que l’armée sera « équipée à nos frais ». Cette remarque, se voulant rassurante pour le reste de la Confédération est avant tout empreinte d’une certaine naïveté. Et cela tout le monde le sait, le P.P.A, le F.L.A et les autres partis, ainsi que la Confédération elle-même. Car nous l’avons vus, la formation d’une armée c’est tout un conglomérat qui doit naître avec, industriel, scientifique, politique, une opinion publique que l’on doit rendre favorable à l’expansion des dépenses militaires. Bref, tout un pan de la société et de l’économie est mobilisé. Et cette tâche gigantesque ne peut se faire sans un soutien financier majeur. Et c’est cela qui rends la tâche si complexe. L’économie marcinoise, en théorie seconde force économique de la Confédération, ne peut pas financer trois divisions et deux autres corps d’auxiliaires de la Gendarmerie ou de la police seule, déjà que l’Antérinie elle-même aurait bien du mal sans que les coûts d’entretien soient plutot bien partagés. Ainsi, deux solutions s’offrent à Marcine, réduire ses ambitions en termes d’effectifs ou commettre des coupes budgétaires dans d’autres secteurs, notamment la santé et les prestations sociales. Sinon, Marcine devra compter sur des financements extérieurs (Confédéraux et internationaux) et très probablement accepter certaines conditions, qui pourraient nuire à la souveraineté marcinoise.

En effet, inutile d’être diplômé des meilleures facultés de commerce ou d’économie d’Alguarena pour se rendre compte que cela représente une menace latente pour la souveraineté marcinoise. Et c’est probablement ici où l’ironie est la plus mordante, Marcine cherchant à recouvrer sa souveraineté devra la brader à des banques et à des états pour essayer d’amoindrir le choque économique (que l’on peut estimer à plusieurs centaines de milliers de talents d’or, soit des dizaines milliards de talents !). Et c’est à partir de ce moment où la dimension géopolitique intervient, Marcine peut tenter de jouer la concurrence entre les vendeurs, histoire d’économiser quelques milliers de talents d’or. Elle peut même tenter de promettre des partenariats stratégiques ou des bases pour réduire encore plus la facture, mais quoiqu’il en soit, pour reprendre la terminologie du Premier Ministre Scintillanais, « va falloir raquer sévère ». De cette manière, une collaboration avec les industries antériniennes sera nécessaire, la seule question à se poser va concerner les conditions que l’Antérinie va proposer à Marcine pour ce partenariat de défense, ou si au contraire elle tentera de faire la sourde oreille. L’autre question à se poser est de savoir qui serait prêt à armer Marcine, et pour combien ? Ainsi, c’est probablement cela qui risque d’attirer les projecteurs sur la scène politique antérinienne et marcinoise. Car malgré tout, ça ne reste qu’une simple annonce, et aucun accords officiels n’ont été trouvé avec le F.L.A et le gouvernement antérinien, d’autant plus que malgré ces quelques arguments, nous avons pu constaté que le camp adverse propose des contres-arguments parfaitement entendables et même légitimes. Mais en tout cas, une chose est sure, seule la coopération entre Marcine et l’Antérinie permettrait de réduire considérablement les coûts, c’est en tout cas comme cela que le F.L.A voit les choses, comme le rappelle si justement Jeanne Diallo.

Une seule solution, la coopération, c'est en tout cas ce que veux croire le F.L.A


Désiré Obonia pour (la) Sauti ya Watu.
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