Le Marcinois (et autres journaux royaux)
Posté le : 30 nov. 2024 à 20:49:06
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Journal indépendant, il relatera les évènements se déroulant au sein du Royaume.
Posté le : 31 déc. 2024 à 21:00:57
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Ainsi l’histoire du Royaume débute en 500 après le Christ, à partir de ce moment là les premiers humains, arrivés un millénaire plus tôt, proches ethniquement parlant des soghos, qui durent migrer en raison des premières sécheresses. Les villages se formèrent ainsi dans le nord du marquisat de Kalindi, proche des forets verdoyantes de l’Ouwalinda. Ces premiers villages vivaient très certainement de la pêche et de la culture, tandis que la découverte du fer et de ses usages se répand assez vite dans les communautés villageoises. Puis vers l’an 600, les premières guerres dépassant les simples rixes se multiplient, ce qui nous permet d’affirmer qu’à partir de ce moment là les affrontements « tribaux » sont codifiés, et ce via des protocoles implicites que des marchands antériniens notifieront à leur collègue d’Antérinie. Ainsi grâce à des batailles peu sanglantes, la démographie n’en était que très peu touchée et le premier roi apparut en l’an 700 après de multiples guerres contre ses rivaux, ce royaume s’étendait du sud de la frontière ouwalindaise jusqu’à Marcine et avait pour capitale Kalindi, perle de la région. Ainsi le commerce d’étoffes et d’armes en fer prospéra et enrichit grandement le nouvel état princier qui se montrait relativement apte à répondre aux attentes des aléas du temps. Malheureusement, de violentes crises de succession et un affaiblissement de l’autorité centrale permit à la haute aristocratie de prendre une influence encore plus marquée dans les affaires royales débutant une période d’instabilité chronique qui ouvrit la porte aux ingérences étrangères.
En effet, à partir du Xe siècle, le roi ne gouvernait plus de manière effective, ses ordres traversaient rarement le domaine royal et les seigneurs locaux se montraient plus ou moins obéissant, ainsi la gouvernance n’était qu’un perpétuel rapport de force entre les seigneurs, promettant leur allégeance au plus offrant et le roi qui devait alterner entre lutte intestine et affrontements contre les troupes arabes venues la Cote d’Assad dans le but de réduire en esclavage les populations locales. Ainsi, ce qui correspond au Haut Moyen Age en Antérinie est un age sombre pour le royaume de Kalindi, qui voit petit à petit ses lieux de pouvoirs se transférer à Marcine, ville dominée par une famille rivale. Les guerres se succédant (toujours en respectant l’éthique de l’époque), la famille Lab’assé réussit à vaincre la famille royale (dont son nom a même été effacé de toutes traces écrites, si ce n’est des légendes populaires qui divinisent les fondateurs de cette dynastie inconnue apparaissant comme une envoyée divine qui donna vie au peuple marcinois. Ainsi tout au long de cette période les troupes royales durent affronter les seigneurs récalcitrants, les cavaliers de l’islam. D’ailleurs, le problème islamique restera longtemps source de préoccupation pour les seigneurs qui ne s’unissaient que pour tenter de stopper les razzias récurrentes, mais malheureusement, la stratégie musulmane dévastait souvent le champ de bataille face à une armée parfaitement désorganisée, ou du moins inadaptée aux tactiques de combat des cavaliers. Et seule l’arrivée d’armes antériniennes et de conseillers militaires antériniens réussit à inverser le cour des choses.
Cette arrivée fut bien entendu progressive, l’armée antérinienne n’intervint jamais directement et cette aide fut possible grâce à la bourgeoisie antérinienne qui craignait de voir leurs partenaires commerciaux être envahis par les troupes islamiques. En effet la présence des premiers marchands date du XIVe siècle, d’après Arnaud de Saint Ange, historien spécialisé dans les rapports antérino-marcinois des débuts de la période dite « coloniale » (car cette dernière coïncide avec les premières colonies en Manche Blanche et en Aleucie) ;
« Les marchands antériniens ne venaient pas dans l’optique de soumettre les populations locales, en effet, ils n’y avaient aucun intérêts et leurs objectifs étaient avant tout de profiter de produits à bas couts et considérés comme « exotiques » en métropole, ainsi ils avaient tout intérêts à conserver des relations saines avec les locaux, et même à leur fournir des armes contre les razzias islamiques. Par conséquent c’est avant tout grâce au commerce que les relations entre l’Antérinie et le Royaume furent cordiales. Car beaucoup pensent à tort qu’un rapport de domination coloniale existe, alors que non, l’objectif premier était le commerce et non pas la production de ressources rares. Par ce que, déjà, les colons auraient du mal à se pérenniser, en premier lieu à cause des populations locales qui auraient certainement lutées avec acharnement contre ces derniers, et ensuite par ce que la présence des cavaliers de l’islam est un véritable problème pour l’Antérinie, alors en guerre ouverte contre des puissances musulmanes du nord de l’Afarée, ces tensions auraient probablement rendues impossible toute installation antérinienne sur le long-terme, notamment lorsque les afaréens maîtrisaient les armes eurysiennes que les marchands leur avaient vendues, ainsi la supériorité technologique des antériniens aurait été remise en question. C’est pour cela que comparer la « colonisation » de Marcine à la colonisation de l’Aleucie est particulièrement incohérent, le contexte local, à savoir les dissensions entre des indigènes en pleine décadence couplée à une infériorité technologique certaine, ont permis la colonisation de la Nouvelle Antérinie, mais comme dit plus tôt, le contexte en Afarée du sud est tout autre.
Et c’est justement cela qui explique une union pacifique entre les deux royaumes. Pour autant, cette dernière ne s’est pas accomplie toute seule, loin de là d’ailleurs, il a fallu une certaine cohérence religieuse, expliquant l’envoi massif de missionnaires antériniens et la formation du premier évêque de Marcine à Antrania. Les conversions n’étaient pas toujours forcée, loin de là d’ailleurs, bien entendu que dans les villages perdus du nord du Marquisat certaines idoles et autres lieu de cultes animistes et fétichistes furent détruits, mais globalement les missionnaires purent convertir en modifiant quelque peu la doctrine papale, en rappelant que les dieux locaux n’étaient que des saints/anges qui cherchaient à christianiser les marcinois, permettant aux locaux de comprendre que la vraie foi qu’ils doivent atteindre est la finalité de leurs croyances. Et en plus d’y avoir une proximité commerciale entre les deux états, il y avait une dimension spirituelle, et jusqu’au XVIIe siècle les prêtres et curés de Marcine et du Royaume furent formés à la Faculté de Saint Jérome d’Antérinie, entretenant ces liens entre les deux entités. Il est certain aussi que si l’on dépasse l’aspect historique, le monde religieux marcinois est un syncrétisme entre les religions locales et le christianisme, qui donne un mélange entre traditions païennes d’Afarée et culte catholan, on pourrait comparer cela au courant polk. C’est certainement aussi par symbolique que le christianisme a été si bien accueilli, afin de montrer une nette opposition à l’islam, les afaréens découvrant que même l’Eurysie tente de lutter contre les armées islamiques. Cela peut être considéré en quelques sorte comme une volonté de clairement se différencié de l’islam qui envahit et qui réduit en esclavage tout en s’attirant les faveurs des marchands qui encourageaient implicitement les conversions au christianisme en choisissant par exemple de faire baisser les prix lorsqu’il s’agit de vendre à des princes chrétiens.
Ces conversions massives et cette manne financière ne fut pas sans attirer les regards de la Couronne, encore et toujours en mal d’argent, ainsi cette dernière ordonna la création de la C.I.A, Compagnie Impériale d’Afarée, cette dernière jouissait de l’exclusivité dans l’approvisionnement en produits de luxe de la Cour royale, friande des étoffes marcinoise et des bananes plantains. Ainsi, les monarques furent de plus en plus intéressés par la tournure des évènements en Afarée, les troupes de Marcine réussirent à vaincre définitivement les assadiens à la bataille de Kalindi et de s’assurer du maintien de l’ordre et de la paix dans les provinces frontalières de l’Ouwalinda actuelle. Ainsi des rapprochements diplomatiques entre les deux états s’organisèrent, dans un premier temps ce fut des échanges de politesses et de cadeaux, des visites diplomatiques chaleureuses et coûteuses, et bien entendu les accords commerciaux bilatéraux et les alliances militaires ne furent pas longue à suivre, en 1650, d’ailleurs un mariage fut conclue avec Jacques III de Marcine et les noces furent célébrées à Marcine puis à Antrania, et les premiers enfants de cette union naquirent, et il faut avouer que c’est certainement la chose la plus surprenante de ce siècle, des enfants métis… Puis deux générations se succédèrent et la famille Marcinoise, sans héritiers conclut un accord avec la Maison d’Antrania. Ce dernier, l’Acte d’Union reconnaissait la souveraineté de la famille Antrania sur Marcine, mais en échange cette dernière garantissait conserver l’autonomie du royaume qui se traduirait par la présence d’un Conseil Nobiliaire qui administrerait le territoire au nom de la famille Antrania. »
Les relations entre les deux entités, à savoir l’Antérinie coloniale et le royaume de Marcine restèrent grâce à cela assez cordiale et une sorte de dualisme forçait l’Empereur à alterner entre chacune de ces entités pour l’administration de l’Empire. Par exemple, Henri III d’Antérinie dut abolir l’esclavage en 1700 après 10 ans de traite négrière et ce à cause de la pression du Conseil Nobiliaire qui désapprouvait grandement ces méthodes, non pas l’esclavage en tant que tel (par exemple ils pratiquaient encore l’esclavage, même si cette pratique se rapprochait d’un servage, avec l’obligation pour le maitre de respecter l’esclave et de ne pas le maltraiter, c’est pour cela que l’on doit tout de même faire une différence entre cet esclavage et la traite arabe et eurysienne.) mais car lorsque les chefs locaux vendaient des esclaves à des marchands, ils partaient du principe que ces derniers seraient traité de la même manière qu’en Afarée, que seul le climat changerait… Mais, suite à une mission diplomatique organisée afin de reconnaître l’indépendance d’Hernandia, les diplomates marcinois découvrirent l’horreur de l’esclavage vu par les eurysiens, ainsi ils en firent un rapport au Conseil Nobiliaire qui envoya une missive à l’Empereur et ce dernier, s’il voulait conserver son titre dut faire abolir l’esclavage. Dans d’autres cas, c’est l’Antérinie qui put imposer ses conditions, comme l’abolition pure et simple de l’esclavage en 1711, la boucle est bouclée…
Mais la Révolution changea ce rapport de force, si en effet, elle eut bien lieu à Marcine (qui suivit le mouvement après la chute d’Antrania) le comportement des révolutionnaires déplut grandement au Comité de Marcine, qui voyait resurgir les tendances centralisatrices des têtes pensantes de la Révolution, déjà beaucoup considéraient que le Royaume n’était qu’une colonie à statut particulier et des débats étaient en cours pour savoir si oui ou non les populations « indigènes » devaient adopter un statut inférieur à celui des métropolitains. Ces tractations O combien provocatrice étaient le fruit de violentes tensions entre les idéologues de Marcine, des royalistes constitutionnalistes et les idéologues d’Antrania, républicains suivant les préceptes des territoires de Kolcka et du Cinate. Et ces tensions dégénérèrent avec la question de l’Empereur, discrédité par la bourgeoisie révolutionnaire qui rappelait que ce dernier avait du « sang de sauvages » entre autres piques de mauvais goût (« du sang noir » notamment). Finalement, après d’habiles négociations, louis IV le malchanceux réussit à conserver son titre en échange de reconnaître une assemblée parlementaire à Marcine, le conseil des Municipalités. Puis finalement la controverse révolutionnaire prit vite fin, les troupes antériniennes et kolcienne écrasants les révolutionnaires à Antrania, tandis que l’Empereur dut vite reconnaître les Assemblées en Métropole pour assurer une baisse progressive des tensions.
Mais même si cela explique certains points, beaucoup se demandent encore pourquoi le Royaume n’a pas pris son indépendance ? Comment la famille Antrania a pu conserver son trône ? La réponse est plutot simple, et elle concerne avant tout plusieurs aspects, historiques, les amitiés entre le Royaume et l’Empire sont maintenant séculaires et Dieu seul sait à quel point les deux entités, pourtant administrativement parlant distinctes sont culturellement, religieusement et linguistiquement proches, chacune a des intérêts propres, mais ces derniers sont bien loin et les arrières pensées ne peuvent entrer en collision. Et des gestes de soutien furent même apportés, la Garde de Marcine intervint à Antrania pour pouvoir réprimer des mouvements contestataires qui menaçaient l’ordre établit par les Assemblées, et ces dernières rendirent la pareil lors d’une révolte républicaine à Marcine et à Kalindi, signe que le parlementarisme devait être poussé encore plus. Puis, élément d’une importance majeure dans l’histoire des relations antérino-marcinoise, l’administration de la Compagnie de l’Afarée Orientale (C.A.O) fut transférée à Marcine, ainsi cette dernière a aussi participer à la colonisation de manière active, renforçant une certaine proximité « culturelle » en quelques sortes, même si le terme exact devrait être politique.
D’ailleurs la culture antérinienne, au même titre que le catholicisme marcinois, est un syncrétisme entre les traditions afaréennes et les mythes antériniens, pour permettre au non-antériniens de mieux saisir la chose, par exemple, la naissance de la planète, est dans la tradition antérinienne pré-union personnelle, associée aux olympiens qui donnèrent vie à la vie et ce fut Prométhée qui offrit le feu aux hommes. Dans le monde marcinois, ce fut plutot l’oiseau arc-en-ciel qui donna le feu à l’homme, ainsi dans la culture antérinienne c’est un oiseau missionné par des dieux olympiens qui offrit le feu aux hommes le feu. Mais l’apport le plus considérable fut certainement la langue, qui est un mélange entre des langues locales et le français. Ainsi si le vocabulaire se rapproche très souvent de langues afaréennes, même la graphie pour ainsi dire, la grammaire elle est en grande partie due au francais et nombreuses exceptions grammaticales sont dues au Français. Beaucoup peuvent considérer cela quelque peu original, d’ailleurs, la diffusion de la langue antérinienne fut permis par la centralisation et l’absolutisme des empereurs, notamment grâce à l’Académie impériale des langues, qui obligea l’élite à adopter cette dernière pour briller à la cour, tandis que la bourgeoisie, avide d’évolution sociale dut bien sur apprendre cette dernière, l’éducation et le centralisme que les Parlements imposèrent poussa ces derniers à l’imposer comme langue officielle tandis qu’elle se répandit dans tout l’Empire, d’abord par des voies administratives, puis le monde de la culture l’utilisant, les antériniens (de Métropole et d’Outre-mer) l’utilisèrent plus régulièrement tout en continuant d’utiliser les langues locales (français, espagnol et italien, par exemple).
Autre point important : l’Empereur, ce dernier bien que n’étant pas à 100 % marcinois reste considérer par la population comme tel, et c’est certainement la personnalité préférée des marcinois, pourtant rares sont les politiciens à avoir recu le soutien de ces derniers. Ainsi faisons un peu de génétique, le premier enfant de la Maison d’Antrania et de la Maison de Marcine est Jacques IV d’Antrania et de Marcine, le second mariage entre un prince de la dynastie d’Antrania et une autre dynastie afaréenne est celui de Charles VI d’Antérinie avec Jeanne II de Kalindi en 1786, même si le mariage restait avant tout une union entre deux princes de sang, et non pas comme un mariage impérial. Mais un véritable mariage entre un Empereur et un aristocrate local se situe vers 1906, entre Armand V d’Antérinie et de Marcine et Anne I de Marcine et de Kalindi, puis le dernier mariage en date remonte à 1994 lorsque l’Impératrice régente épousa Louis V d’Antérinie et de Marcine. Ainsi, Louis VI est à 50 % marcinois, et même si la lignée des Antrania ne s’est pas constamment mariée avec des aristocrates marcinois, elle a conservé des liens « sanguins » réguliers avec le Royaume, peut être par amour mais aussi par calcul politique, même si le temps passant, il n’est plus nécessaire de conserver ses liens, renforcés généralement par des visites récurrentes du Royaume et via des voyages de noces, des discours et des vacances, par exemple ce qui a permis à Louis VI de se faire apprécier de la population est aussi ses brèves entrevues avec des journalistes ou il avoue qu’il a « toujours préféré Marcine et Kalindi » et il présente ces endroits comme « charmants » et peuplés par « des hommes et des femmes qui sont dignes de leurs ancêtres ».
Ainsi en étudiant l’histoire et la culture nous avons pu voir que l’Antérinie et Marcine n’ont jamais entretenue de relations de relations coloniales, bien au contraire et ont plutot évolué sur un pieds d’égalité, ainsi on peut comprendre que la droite marcinoise, se considérant comme telle et ce à cause des tendances nationalistes. Ainsi, loin de souhaiter l’indépendance du Royaume cette droite souhaite plutot un rapprochement culturel et économique avec l’Antérinie tandis que les pan-afaréens en appellent au racisme et à la haine chaque fois qu’un touriste étranger demande si l’Antérinie a colonisé le Royaume, maintenant libre de ses relations diplomatiques et de sa gestion interne. Même si néanmoins, le Royaume codirige deux ministères avec Antrania, le premier est l’économie, pour des raisons évidentes de cohérences et pour permettre aux entités de pouvoir échanger dans des cadres prédéfinis évitant ainsi les divisions, ce ministère est aussi dirigé par les Nazuméens et les Aleuciens, permettant une coopération renforcée entre les états confédérés. Le second ministère, celui de l’Armée et de la Défense, est aussi mené par les entités, qui y possèdent un représentant, permettant de définir avec plus de précision les intérêts de chacun sur les continents ou se situent les territoires antériniens. Ainsi cette collaboration étroite entre les deux entités contraste grandement avec l’ancienne prédominance de l’ex métropole dans les affaires antériniennes.
Posté le : 01 jan. 2025 à 18:05:54
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Ainsi cette campagne, suite à ces mesures historiques prises par les Assemblées d’Antrania, devient capitale pour le Royaume de Marcine qui fixera ses orientations pour les prochaines années, guidant ainsi sa politique étrangère et son administration interne, ses propres institutions seront aussi installées afin de pouvoir donner au royaume une gouvernance a minima bicéphale. Et bien sur, les marcinois se sont montrés exigeants pour cette première campagne, comme l’atteste un sondage réalisé par l’Institut Impérial des Sciences Politiques, qui afin de permettre aux candidats de pouvoir répondre aux attentes des Marcinois, a organisé une vaste étude qui a interrogé un échantillon représentatif de la population, ce panel de dix milles personnes répondu à une question simple : « Listez vos priorités pour cette campagne législative » et ce fameux échantillon représentatif donne le résultat suivant, témoignant ainsi de l’importance des affaires diplomatiques dans les futures orientations du Royaume, à commencer bien entendu par les relations avec Antrania excellent marqueur politique. En effet, la droite pan afaréeiste souhaite renforcé ses relations avec l’Antérinie sans pour autant lui permettre de prendre part aux affaires afaréennes, en quelques coupé de manière définitive les volonté d’ingérence du gouvernement dans les intérêts du Royaume (quasi -indépendant) à l’échelle continentale et intérieure. La place des prestations sociales devient aussi un sujet marquant suite au désengagement du gouvernement antérinien, il est nécessaire (ou au contraire superflu) de réformer le système d’État providence qui a caractérisé l’Antérinie. La dénonciation des états coloniaux, tels que la république des trois Nations ou encore l’Empire du Nord devient aussi un sujet chaud pour les marcinois. Vient en dernier lieu la démocratisation des régimes afaréens, l’Ouwalinda, l’Antegrad… Tout en s’évertuant à demander une trêve au Gondo, et une pacification des relations.
Ainsi comme nous l’avons vu, la première des priorités est la distribution des prestations sociales, qui concerne 90 % des personnes interrogées, vient ensuite la redéfinition des relations entre Marcine et Antrania suivent de près avec 75 % des marcinois qui souhaitent que les partis statuent dessus. On poursuit avec la diplomatie internationale lorsque 70 % des habitants du Royaume souhaitent que des relations soient établis avec les autres états afaréens. Beaucoup rappellent aussi que le pouvoir d’achat est un sujet qui leur paraît important (64%). Nous poursuivons avec la démocratie sur le continent qui concerne 60 % des afaréens. Les possessions coloniales en Afarée sont considérés comme un sujet capital par 55 % des marcinois, tandis que 50 % de nos concitoyens considèrent que la corruption est un sujet qui mérite d’être abordé, et 50 % de nos concitoyens souhaitent que le Parlement statue aussi sur la situation au Gondo. Ainsi ce sondage révèle que les préoccupations des marcinois sont aussi bien externe qu’interne, que la situation internationale intéresse tout autant que la situation intérieure.
Ce sondage a en outre permis aux politiciens de pouvoir répondre au mieux aux attentes des marcinois tout en restant fidèles à leurs doctrines et en rajoutant quelques éléments plus ou moins propres au Royaume. Ainsi, le parti pan-afaréen, que nous pourrions classer à droite en fait une description très précise dans son tract de campagne qui peut se résumer en quelques mots : « l’Afarée aux afaréens ». Ainsi une grande partie des propositions de l’Union Afaréenne est tournée vers la politique internationale et la lutte contre l’impérialisme eurysien (et aleucien d’ailleurs). Tandis que du point de vue idéologique, le parti soutient clairement une ligne très conservatrices, sur le plan religieux, elle encourage la lutte contre les partis laïcards et les autres religions, même si elle prône une certaine tolérance envers les minorités païennes (tout au plus moins de 0.5 % des marcinois). A gauche en revanche, les progressistes soutiennent une certaine laïcité dans la vie publique, et se fait forte de compter sur le soutien d’une partie des jeunes des quartiers aisés. Bien entendu, l’Union Libertaire, s’opposant au Parti Communiste Marcinois (certes moins radical que le P.C.A) critique avec force et vigueur les ingérences non afaréennes dans la guerre civile gondolaise, tout en se limitant à des vœux pieux alors qu’au contraire, les pan afaréens encouragent une intervention armée. Mais ces deux partis, déjà en tete dans les sondages de Mai, sont concurrencés (à droite comme à gauche) par une nébuleuse de petits partis. Ainsi nous présenterons de manière assez brève ces partis.
L’Union républicaine : Parti considéré comme d’extrême gauche par de nombreux marcinois, ce dernier réclame l’instauration d’une république dépendante de l’Antérinie et soutient l’établissement de liens diplomatiques avec les états républicains et si possible démocratique. Néanmoins, il reste assez conservateur sur les prestations sociales, et encourage le plus possible l’entreprenariat et cherche au contraire à ne pas interférer dans les affaires économiques locales. On pourrait le rapprocher d’un parti libertarien, avec une vision républicaine faites pour réduire les coûts d’entretien de la Famille royale et du gouvernement en général. De plus, sa vision peu interventionniste, si ce n’est que pour imposer son système à l’étranger en dehors de toute considération de la situation locale, autrement dit un impérialisme certain et sans scrupule doublé à des tendances inquiétantes en ce qui concerne les propos coloniaux, une minimisation de l’histoire coloniale marcinoise et une promotion du néo-colonialisme à la clovanienne (en y ajoutant les mouvements ultra-libéraux.). Mais néanmoins son manque d’expérience dans la vie politique et ses propos extrêmes frolants le P.F.A fait de ce parti une entité politique désavouée par ses électeurs et par la presse, rendant ainsi ses chances de victoire aux législatives très faibles.
Le Parti Communiste Marcinois : Souvent considéré comme une filiale du communisme d’Antrania, le parti s’est souvent retrouvé isolé sur la scène politique, et ce malgré quelques semi-victoires contre ses concurrents socialistes. Ainsi il adopte une doctrine plus pacifique que le communisme antérinien, plus direct et brutal et c’est d’ailleurs ce débat idéologique qui a mené au retrait du P.C.M des formations antérinienne. En effet, alors que le P.C.A considère que la « fin justifie les moyens », le P.C.M revendique un certain pacifisme (tant que l’état en question ne limite en rien les possibilités des diverses partis politiques) et refuse l’utilisation de la violence en tant qu’arme politique et ce pour des raisons à la fois idéologique mais aussi pratiques. Ainsi si le parti prône une approche politique pacifique pour mener la révolution au sein du Royaume, il n’en reste pas moins très agressif à l’étranger, son objectif n’est pas d’unir les pays afaréens sous une même bannière, mais de les rassembler autour du communisme tout en laissant évoluer les entités politiques de manières indépendantes (tant qu’elles sont rouges) et peu sont ceux qui adoptent un regard « continentaliste » mais au contraire une vision politique et en vérité les interventions eurysiennes son mal vues uniquement si ce sont des états à droite (O.N.D/O.N.C) alors qu’au contraire toute intervention « de gauche » (communiste) est applaudie. Quant à la politique interne, bien entendu que l’objectif est d’abolir les classes, afin de mettre un terme au cycle continu de luttes entre ces dernières. Permettant l’adoption d’une société plus juste. Il est à noter aussi que le programme est sinon le même que le P.C.A, rendant ainsi la controverse plus axée sur la forme que sur le fond.
Le Front de Lutte Anarchiste, est quant à lui plus complexe que les partis précédemment cités, déjà moins caricatural et moins orienté vers l’abolition de la monarchie et la destruction totale du capitalisme. En effet, le F.L.A se tourne vers une approche plus décomplexée et moins orthodoxe, si bien sur l’idéal pour ces derniers seraient d’abolir la monarchie, les républicains purs et durs restent peu nombreux et en vérité, seuls des monarchistes ultra-modérés dirigent le parti (le secrétaire général d’ailleurs est un grand oncle du Roi), tandis que la politique internationale n’est pas une propagation de la révolution et ce par n’importe quel moyen, plutot au contraire via une influence culturelle douce. Ainsi, le parti s’il critique grandement les opérations au Gondo, et ce quelque soit le continent des pays concernés, il soutient tout de même un soutien diplomatique et culturel en faveur de l’A.D. D’un point de vue interne, le parti souhaiterait débuter en douceur la décapitalisation de l’économie, via des relents dirigistes et une planification modérée dans les secteurs primaires. Il aimerait aussi pouvoir renforcer le système de protections sociales afin de soutenir les moins aisés dans leur vie quotidienne. Ainsi ces positions modérées lui permettent de passer pour un parti de gauche aux yeux des habitants, malgré un « kah tanisme » revendiqué malgré quelques déviances de l’idéologie d’origine se traduisant souvent par une vision religieuse progressiste certes, mais bien moins laïque que leurs homologues du P.C.M.
Le Parti Conservateur, le P.C (drôle de jeu de mots) est certainement le second parti le moins influent du Parlement, devant les Républicains, en effet, ses préoccupations restent bien trop centrées sur celles des antériniens et ses tendances centralisatrices ouvertement affichées qui déplaisent grandement aux marcinois. Car ce qu’il faut bien comprendre dans le comportement électoral de nos concitoyens, c’est avant tout que les marcinois restent attachés à leur semi-indépendance et seules les classes (très) populaires, attachées au statut paternaliste de l’Empereur qui apparaît en quelque sorte comme le Sauveur qui maintient l’Empire souhaitent renforcer les relations entre les deux entités, pour leurs permettre de ne former plus qu’un à la fin. De plus le programme social presque inexistant du parti et sa tendance à se prononcer en faveur d’une intervention pro-clovanienne, « pour leurs permettre de se sauver eux et leur honneur» assure Charles des Marais, secrétaire général de ce parti, mais malheureusement cette prise de position considérée comme néo-coloniale par la plupart des habitants est mal-vue et cela permet à leurs rivaux, les pan-afaréens de jouer sur ce sentiment que les conservateurs jouent pour le gouvernement central, alors qu’implicitement, ce dernier a reconnu l’Afarée comme un territoire qui n’a pas besoin d’interventions antériniennes (enfin du moins sans l’accord express de Marcine.).
Puis viennent les Pan-afaréens, à la fois inspiré du modèle du Dgondu qui prône une vision plus ou moins tribale de la vie politique qui se traduit à Marcine par une décentralisation du pouvoir, laissant aux communes le soin de gérer l’administration intérieure des territoires qui dépendant de leur juridiction. Le parti recommande aussi une vie plus proche de la tribu et de la nature, « symboles évident de l’Afarée » tout en se montrant catégoriques vis à vis des territoires coloniaux de la République des Trois Nations, de la Listonie et de Cartarad accusés d’oppresser les populations afaréennes. Bien sur, les principales sources d’inspiration de ce mouvement restent l’Ouwalinda, symbole d’un pan afaréisme décomplexé et de la chefferie du Dgondu qui apporte un fond idéologique certain. D’un point de vue diplomatique ce parti se rapprocherait plutot des états précédemment cités, et ce pour plusieurs raisons, un proximité idéologique certaine et des rapports cordiaux. Ainsi au Gondo, le parti se propose de faire intervenir l’armée royale en soutien aux troupes de l’A.D, même s’il reste des différences notoires avec les idéaux de cette dernière. Quant à l’Antérinie, le P.P.A souhaite une collaboration culturelle renforcée et des liens économiques plus étroits, tout en rappelant que la seconde entité n’a aucun droit en Afarée et que la politique locale doit être menée par les politiciens locaux, ainsi s’il souhaite conserver les liens entre les deux couronnes, il considère que l’autonomie de Marcine reste la plus importante et il n’hésiterait pas à s’opposer à l’Antérinie si cette dernière ne reconnaît pas cette prédominance. D’un point de vue social, le parti reste assez conservateur, tout en conservant les institutions chrétiennes, il renforce l’autorité étatique et encourage l’entreprenariat tout en tentant d’apporter un minimum de politiques sociales.
Ainsi ces programmes visaient souvent des classes sociales en particulier, ainsi le P.P.A soutient des classes ouvrières, proches des idées pan-aféréiste et dotées d’un certain de niveau de vie, assez important pour leur permettre de s’orienter vers l’entreprenariat sans pour autant leur assurer un avenir certain en cas de reconversion dans un domaine en particulier. Ce parti vise aussi les étudiants de droite sensibles aux mouvements en faveur de l’indépendance de l’Afarée sans pour autant avoir les moyens nécessaire pour se manifester. A contrario, les anarchistes visent les milieux pauvres, à la fois estudiantin et ouvriers des classes populaires ainsi ces deux partis sont en concurrence directe pour obtenir le plus de voix possibles dans ces milieux. Les conservateurs eux jouissent du soutien d’une partie de la haute bourgeoisie marcinoise attachée aux affaires et des classes populaires (souvent paysannes) attachées à la figure de l’Empereur. Les communistes visent les classes moyennes souhaitant l’instauration d’un régime plus social et moins marqué par l’image de l’Empereur, même s’il est en pleine perte de vitesse suite à l’arrivée de partis moins marqués et certainement moins inquiétants comme les filiales du F.L.A, les républicains se concentrent dans les grandes villes et concernent surtout les populations riches et capables de vivre dans les régimes libertariens, autrement dit la haute bourgeoisie de Marcine et de Kalindi. La grande oubliée est bien sur le monde paysan, obligé de se tourner vers le P.P.A et les anarchistes, malgré le manque d’intérêt de ces derniers qui se concentrent avant tout sur les populations urbaines.
Ainsi cette campagne fut avant tout marquée par les débats entre les principaux chefs de partis, le P.P.A réussit à vaincre par chaos le P.C lors d’un débat sur C.K TV (Chaîne de Kalindi), les anarchistes battirent les républicains et les communistes, affaiblissant encore plus la volonté des électeurs qui voyaient leurs représentants manquer de cran et de compétences face aux arguments anarchistes. Le débat final se déroulera mercredi, entre Armand Kituba secrétaire général du P.P.A et Jeanne Lingala secrétaire générale du F.L.A qui fut formée à Reaving. Ainsi cette succession de victoires pour les deux partis a permis d’augmenter leur capital sympathie auprès de leurs électeurs et à convaincu les électeurs les moins politisés de voter pour eux. D’ailleurs la campagne s’est passé dans un cadre relativement calme et la police royale n’eut pas à intervenir plus que nécessaire. Et les sondages de départ confirmèrent la victoire partielle du P.P.A qui réussit à devancer de quelques sièges les anarchistes tandis qu’une cinquantaine de siège restent toujours vides, ainsi la lutte entre les partis sera rude pour pouvoir dominer la vie politique marcinoise. Et il y a fort à parier que si le débat tourne en faveur de l’un des deux partis, une majorité relative (assez courte certes) est à parier et un équilibre des puissances et quelques compromission politiques sont à prévoir. Donnant un nouveau souffle au palais du Kalindi.
Posté le : 02 jan. 2025 à 21:56:53
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« Aujourd’hui, débute le Grand Débat qui opposera Madame Jeanne Dialo à Aimé Bolila, en effet en ces temps de campagne législative les représentants des deux partis majoritaires à l’Assemblée débatteront ici et maintenant pour vous permettre de choisir le meilleur programme, ou du moins celui qui se défend le mieux, ainsi plusieurs points seront à l’ordre du jour, ils concerneront aussi bien la distribution des prestations sociales, des relations avec l’Empire et la Couronne d’Antrania et bien sur quelques points clés de vos programmes personnels, pour vous Monsieur Bolila, ce sera le pan-afaréisme et pour vous Madame Dialo ; la démocratie sur notre beau continent et dans le monde en général. Ainsi le sort ayant désigné Aimé Bolila, ce sera ce dernier qui débutera ce débat en présentant en quelques mots son parti et en donnant son point de vue sur la distribution des prestations sociales. Madame Dialo, vous continuerez. »
Aimé Bolila : Je vous remercie Honoré, ainsi si je devrais résumer en quelques mots le P.P.A, Parti Pan-Afaréen, je dirais que c’est une formation politique qui vise à offrir à l’ensemble des peuples afaréens, quelques soient leurs religion, leurs ethnies et leurs croyances politiques une terre riche et prospére et ce grâce à l’exclusion des reliquats du colonialisme, à commencer par les possessions coloniales que des états eurysiens conservent en Afarée, les territoires dominés par les listoniens, les zélandiens, les Kah tanais ou encore les Nordistes sans oublier les colonies de la République des Trois Nations. Nous souhaitons ainsi que l’Empire n’intervienne pas en Afarée, rôle que nous considérons comme notre et qui ne doit en aucun cas être remis en cause. Ensuite, il faut savoir que nous sommes de fervents partisans de la coopération intra-afaréenne, ainsi il nous paraît évident que sans cela, notre projet ne tient pas. Il s’effondrerait et ses incohérences ou sa naiveté le rattraperait. Du point de vue social, nous ne savons que dire, en effet nous considérons qu’un état providence est nécessaire, mais l’établissement d’un état providence trop couteux serait aussi impossible à tenir et il serait nécessaire d’augmenter encore plus les impots pour le maintenir, menant à un appauvrissement des populations moins aisées, ainsi nous ferions plus de mal que de bien. Et il est certain que ce système là ressemblerait à celui de l’Antérinie, ou le serpent se mord la queue. Ainsi l’application d’un système d’état providence et dans l’interet des marcinois, mais si l’on applique ce dernier avec trop de zèle, trop de générosité, des effets contraires à ceux escomptés apparaitraient, et au lieu de faciliter les conditions de vie de nos concitoyens nous viendrons à endetter la Couronne de Marcine tout en appauvrissant ses sujets. »
Jeanne Dialo : Votre analyse est intéressante, en effet vous ne combattez pas directement le mal qui ronge le prolétariat, au contraire d’ailleurs, vous ne faites que fournir un médicament, vous apaisez les douleurs, mais vous ne les soignez pas ! En fait, votre position est à l’image de votre parti, il ne veut pas soigner le plus grand mal de l’Afarée: l’Impérialisme, cadeau empoisonné du capitalisme, non vous souhaitez vous en prendre aux symptômes qui se traduisent par la colonisation eurysienne et Aleucienne du continent. Ainsi je me dois de rappeler un point essentiel, l’anarchisme, ce dernier propose l’abolition des privilèges qu’octroie la propriété, les ouvriers n’auront plus besoin d’un gouvernement pour être surs de pouvoir subsister ! Ils profiteront des biens qu’ils auront eux mêmes produits et pourront vendre ces derniers pour pouvoir se doter de ceux dont ils manquent. Ainsi, nous nous prononçons résolument contre cette idée qui est en faite la morphine qui apaise et non pas le médicament qui soigne ! »
Aimé Bolila : Donc je noterais quelques incohérences, d’abord, si les ouvriers réussissent à prendre possession de leurs usines, qu’ils auraient certainement spoliés au légitime propriétaire, qui a investit dedans, qui l’administre au quotidien, qui doit prendre en considération un grand nombre de facteurs, qui s’épuise intellectuellement et moralement. Prenons le cas de Diane Dimbu, qui vient de ses suicider à cause du fardeau que représente la gestion d’une usine, vous pourtant qui prétendez que ce genre de tache n’est qu’un faux effort, une vaste blague… Ainsi en partant de votre postulat, vous considérez que la spoliation de biens est la meilleure solution ? Génial ! Autant tout vendre et fuir dans les pays encore sains d’esprit ! Ensuite, j’ai l’impression que votre système abolirait l’argent, symbole évident du Capital, le grand ennemi qu’il faut abattre à tout prix (les spectateurs ne peuvent s’empêcher de pouffer de rire) ! Donc nous en reviendrons au troc, amusant, le temps des chasseurs cueilleurs est pourtant révolu, et ce depuis quinze siècles ! Autrement dit, depuis une éternité ! Et pensez-vous vraiment que je devrais m’amuser à vous faire un cours sur les avantages du capitalisme ? De plus, si je comprends bien, au lieu d’aider les moins riches à s’enrichir et à avoir accès à la propriété en leur fournissant quelques fonds supplémentaires, vous souhaitez qu’ils se débrouillent seuls en attendant la fameuse révolution qui mettra à mal les petits propriétaires et les petits patrons ? »
La candidate socialiste était surprise par la ténacité de son adversaire, il a même utilisé ses arguments à l’encontre des républicains… « On va devoir la joué serrée, il marque un point déjà, si je réussis à sauver l’honneur sur le sujet j’ai encore une chance, il faut pouvoir dévier le plus rapidement possible du débat actuel. »
Jeanne Dialo : Il est bien plus facile de faire culpabiliser lorsque l’on peut poser une question tout sauf neutre et impartiale, ainsi je répondrais à une question similaire : « faut il encourager la pauvreté en faisant croire aux plus démunis qu’ils pourront s’enrichir, alors qu’ils iront exploiter les autres pour s’enrichir ou devons-nous prioriser la naissance d’un certain communalisme qui serait profitable à tous les travailleurs, et qui ne nous forcerait pas à proposer inlassablement la même solution à chaque nouvelle génération sociale d’exploitants ? » Donc oui, je choisis de faire un choix en faveur de l’ouvrianat, de lui permettre de réellement se développer sans avoir à retomber dans les travers humains, la capitalisme est un mal, et ce n’est pas vous qui pourraient prétendre le contraire, l’Afarée a été colonisée par des puissances capitalistes. Donc oui, je suis un amoureux de la nature humaine et donc oui je ne peux supporter l’idée de voir les hommes se saigner et ne recevoir que quelques centaines de talents en plus d’un salaire de misère. Donc oui, je considère que si l’homme veut s’émanciper, il devra lâcher le cordon et posséder ses biens de productions. Car nous accuser ainsi de « spolier » les riches est particulièrement abusif, dirions nous que nous redistribuons les richesses, celui qui ne sait rien faire de ses mains, sera obligé de les utiliser s’il veut évoluer dans un monde nouveau. Si certes, notre arrivée au pouvoir ne sera pas une Révolution qui déconstruira les bases du système actuel, il est certain que de nombreux secteurs de l’économie royale seront redirigés et administré directement par le Gouvernement, il est certain que les grands patrons se retrouveront au chômage et auront tout intérêts à aller propager leurs idéaux nauséabonds , les petits propriétaires, eux qui savent utiliser leurs mains pourront évoluer pour s’intégrer dans la nouvelle société qui formera ce que l’on appellera plus tard la « nouvelle classe » qui mènera à une révolution douce et pacifique qui changera profondément le système actuel, le système qui oppresse et les partis qui défendent ce dernier comme le votre. Car sachez que le Progrès l’a toujours emporté ; au Grand Kah, en Rimaurie, en Icamie et au Banairah. Le conservatisme réactionnaire dont vous vous faites les chantres disparaît quant à lui, car mis à part la Listonie, pouvez-nous nous citer un seul état conservateur ? Ainsi afin de ne pas faire dévier le sujet je conclurai pas ces mots : le F.L.A refuse toute allocations pour les familles démunies. »
Aimé Bolila : (Baillant bruyamment) Intéressant, c’est bien pratique pour pouvoir s’endormir, en effet, je suis certain que vos rêves rouge sang doivent être fascinants mais malheureusement vous n’avez même pas daigné répondre à ma remarque sur le troc, ou des moins des échanges qui y seraient apparentés… Mais soit, si vous considérez que la Rimaurie est un exemple à suivre, pour l’homme qui défends la veuve, l’orphelin et la démocratie. Ensuite, vous vous amusez à présenter l’ouvrier comme un homme pauvre, vous semblez oublié que le Marcinois moyen vit tout aussi bien que l’Antérinien moyen, quelle est cette bêtise ? Enfin Marcine n’est pas la colonie d’Atrania, ainsi elle n’a aucune raison d’être plus pauvre que les reste des territoires confédérés. Ainsi donc je vous remercie de faire étalage de votre manque évident de générosité, vous qui prétendez être le premier donateurs aux œuvre caritatives ? Donc bon, autant dire que les positions de votre parti tout au long de ce débat vont promettre de magnifiques incohérences idéologiques et un manque de maîtrise de votre sujet.
La salle, visiblement acquise au P.P.A rit aux éclats et la représentante du F.L.A est obligé de rester silencieuse, le présentateur lui, sentant que le débat s’écartait, dut intervenir pour que les choses ne deviennent incontrôlable et que le débat ne se finisse avant même qu’il commence.
« Monsieur, Madame, je vois que les prestations sociales sont un sujet difficile, et que ce dernier vous a permis de dévier, pour le meilleur… ou pour le pire, ainsi je vous propose d’aborder un tout autre débat, celui qui concernent les relations que la Royaume de Marcine devrait entretenir avec la Couronne d’Antrania, ainsi comme Monsieur Bolila a pu commencer, je donnerai la parole à Madame Dialo. »
Jeanne Dialo : En effet, les relations avec l’Antérinie est un sujet complexe, d’un coté il nous paraît évident que l’Empire ne peut interférer dans la vie politique, mais nous ne pouvons le renier, le Roi en est aussi l’Empereur et si le contacte est coupé le rétablir sera plus difficile et il nous paraît essentiel que les relations dépassent la simple cohabitation et le « double-monarque » mais au contraire que nous établissions des relations poussées au niveau de la coopération scientifique et économique, permettant un renforcement de nos relations, et même des échanges entre nos partis, le P.C.A pourrait apprendre des choses au F.L.A tandis que le P.P.A découvrirait une nouvelle vision de la politique grâce au P.F.A. Ainsi des échanges concrets seraient organisés, sans remettre en cause la souveraineté marcinoise. »
Aimé Bolila : Pour une fois je ne peux que me montrer d’accord avec ce que vous dites, en effet, une coopérations avec la Couronne sœur est nécessaire, elle doit dépasser les simples liens royaux et adopter une vision bilatérale. Néanmoins je me dois de repprocher deux choses à votre argumentation, la première c’est les liens trop étroits qui nous unissent avec l’Antérinie, la seconde est bien entendu votre manque de considération pour les peuples afaréens, je m’explique. En premier lieu il me semble particulièrement inadmissible de voir l’Antérinie partagé avec le reste des territoires confédérés des ministères stratégiques, à commencer par l’économie et le militaire, il me paraît fondamental de rappeler que nous sommes censés être indépendants, certes nous pouvons entendre les remarques que nous pourrions faire à l’égard de ces arguments : « Hu gneu gneu, c’est quand même le minimum vital pour conserver un espace économique cohérent. » « Hu gneu gneu, c’est quand même normal que des soldats de la Confédération se sacrifient avec l’accord de l’intégralité de ses membres. » Je ne sais que dire face à tant d’étroitesse d’esprit, c’est simple nous réclamons une autonomie élargie dans les domaines économiques et militaires, qui se traduiraient par la possibilité pour les territoires autonomes de développer une armée qui se rapprocherait d’une garde capable de défendre le territoire et ce grâce à du matériel de bonne qualité. Cette milice pourrait aussi intervenir à l’étranger et ne dépendrait que de l’autorité fédérale et non pas d’un ministère centralisé. Quant à l’économie, il nous paraît nécessaire bien entendu de rendre les bases obligatoires et dépendantes de l’ensemble des territoires confédérés, mais quant à la gestion interne de la situation économique je milite pour que le choix soit laissé aux territoires confédérés, ou du moins au Royaume. Ensuite vous oubliez un point essentiel, si je suis fier d’etre un sujet de l’Empereur, je suis encore plus fier d’etre le sujet du Roi, ainsi je pense que le domaine de l’Empereur ne doit pas s’impliquer plus que ça dans le domaine royal, encore mieux, l’Empire ne devrait pas s’immiscer dans les affaires afaréennes, « chasse gardée » du Royaume dans la mesure ou c’est lui qui doit se charger des communications et des relations avec les états afaréens, notamment ceux connaissant de légères périodes de troubles, comme le Gondo. Ainsi si une collaboration est souhaitable, une zone de préséance, voire d’exclusivité diplomatique est nécessaire pour maintenir la bonne entente et limité les conflits d’intérêts entre le Royaume et l’Empire. Car oui l’Afarée aux afaréens et l’Eurysie aux eurysiens, ainsi nous sommes certains que l’Empire ne retombera pas dans ses travers colonialistes. »
Jeanne Dialo : C’est la meilleure, ce n’est pas comme si elle a besoin de nous pour intervenir, notamment lorsque nous partageons une histoire de colonialistes… Donc autant dire que votre argument ne tiens, mais faisons comme si ; « l’Afarée aux afaréens », sérieusement ces proverbes digne du P.F.A, autant dire que vous ne variez pas, j’ai l’impression de débattre avec l’un de ces clowns du P.F.A. Miséricorde divine, si on a donc des enfants, tout devrait bien se passer, notamment lorsque la Couronne Impériale a colonisé des territoires au Nazum et en Aleucie. Au hasard… Donc autant que votre argumentaire populiste et ouvertement raciste ne tient plus, le « problème en Afarée est le colonialisme » on y réponds : « mais, le colonialisme n’est pas un enfant du capitalisme ? » et bien entendu le P.P.A esquive la question et sort : « Le plus important reste l’Afarée », vous vous défilez sur les questions de fonds, autant dire, comment voulez vous que nous restions sérieux avec vos blagues ? »
Aimé Bolila : C’est la meilleure, pour une femme qui a fait ses études à l’étranger, je ne peux qu’applaudir, le pis, c’est que vous etes aller à l’Université de Reaving, possédée par un état colonial ! La bonne blague, Oh vous pouvez rire, mais en attendant, pas besoin du capitalisme pour se spécialiser dans l’oppression je remarque ! Pitoyable, pitoyable, et bien soit, si vous voulez jouer, nous jouerons, soyez assuré de mon infaillible soutien dans vos élucubrations sans nom ! C’est pitoyable, c’est pitoyable ! Donc soit, hate de voir comment vous aller présenter la nécessité de la démocratie lorsque vous citez à titre d’exemple la Rimaurie ! Je note aussi que la plus grande réussite de la démocratie est très certainement la Loduarie, vous ne pensez pas ?! »
Jeanne Dialo : Vous voulez certainement citer la Grande République de Westalia, qui oppresse les peuples natifs, vous voulez certainement citer la Sérénissime république de Velsna, vous voulez certainement citez l’État du Fujiwa ou le Burujoa, sans parler bien entendu de la multitude des dictatures eurysiennes… Donc oui, nous n’avons jamais vu le Grand Kah oppresser dans la joie et la bonne humeur (à l’instar des dictatures) les populations afaréennes, aleuciennes et nazuméennes ! Donc oui, on peut légitimement s’en inspirer ! Quant à la Loduarie je vous trouve particulièrement gonflé, quant à la Rimaurie, ça en devient de l’anti-jeu ! La première est démocratique, la seconde est un état fasciste ! Idéologiquement proche de vos amis du P.F.A si je ne m’abuse? Donc avant de venir nous faire la morale, ayez la décence de vous assurer de n’avoir rien à vous reprocher. »
Voyant que le débat finirait encore par dérailler, le présentateur dut intervenir, et surtout réorienter la conversation, car cela faisait maintenant bientôt une heure que le débat durait et déjà beaucoup commençaient à s’impatienter, à commencer par les candidats. « Heureusement que le débat avance dans sa phase terminale, espérons qu’ils ont quelques arguments en réserve » et les deux politiciens voyaient que finalement le débat est assez équilibré, si le représentant du P.P.A a réussi à s’imposer lors de la première phase, le second plan fut difficile et c’est finalement la secrétaire générale adjointe du F.L.A qui a remporté la manche. Cette dernière phase est donc capitale, et pourrait permettre de décider du futur vainqueur !
Honoré Banio : Bien, bien, je vous propose de passer pour conclure à la guerre civile gondolaise, ou nous avons appris que le chef de guerre Ateh Olinga s’est déclarer en conflit ouvert avec le gouvernement gondolais, nous savons notamment que le principal casus-belli invoqué est une sinistre histoire héraldique et l’Amiral-Président a tenu plusieurs discours dans lesquels il critiquait avec fougue et insolence le gouvernement gondolais accusé d’avoir volé le symbole de la république (dessiné par Ateh Olinga, lui même). Ainsi de vagues rumeurs affirment qu’une armée est en cours de débarquement au Gondo et que les forces Antariènes se disent prêtes à riposter comme l’atteste la présence d’une corvette au large du Triomphe d’Ateh (la ville, hein). Ainsi pouvez-vous me précisez en qui vous soutenez dans cette terrible guerre et les moyens que vous proposez pour y mettre un terme ? Monsieur Bolila vous commencerez cette troisième phase. »
Aimé Bolila : Donc pour commencer il faut saisir un point important, un point vital qui guide l’intégralité de mon raisonnement, il est hors de question que des états extra-afaréens puissent intervenir dans les guerres civiles afaréennes. Ainsi cette ingérence se caractérisant notamment par les envois de troupes Clovanienne qui se battent au coté du gouvernement actuel, qui s’est donc vendu à des eurysiens qui adoptent une politique clairement néo-coloniale ! Et cela nous est impensable, comment des afaréens ayant subis la colonisation et l’oppression eurysienne peuvent se permettre de collaborer avec leurs ennemis ? Si ce n’est que par de vulgaires intérêts économiques et militaires ! C’est honteux, c’est honteux, que des hommes soient prêts à se vendre pour quelques fusils et quelques billets, ces hommes en plus de souillés leurs noms, ont souillés le nom de leur pays et jetés dans la tourmente des milliers, si ce n’est des centaines de milliers de leurs concitoyens obligés de se battre contre l’envahisseur néo-colonial ! Ainsi nous sommes obligés de nous rendre à l’évidence, nous ne pourrons soutenir le gouvernement actuel de la R.L.D.G, qui n’est qu’un fantoche de la Clovanie mais face à ça se dresse l’A.D, certes communistes, mais en attendant elle ne s’est pas vendue à l’Eurysien, même si nous émettons de forts doutes quant à l’absence d’ingérences aleuciennes dans ce conflit, en effet, nous voyons mal cette armée se professionnaliser sans l’intervention de quelques états communistes… Car aussi puissante que soi l’armée ouwalindaise, l’intervention au Gondo est récente et ne nous convaincs que très peu de la parfaite afaréinité de cette formation militaro-politique… »
Jeanne Dialo : C’est parfaitement inadmissible ! Comment pouvez-vous réfléchir sur des motifs ethniques, vous seriez prêt à soutenir un groupe fasciste et raciste uniquement si ce dernier est composé et soutenu par des puissances afaréennes ? C’est ignoble comme raisonnement, vous le capitaliste, vous soutenez des communistes car ils sont encore ‘’préservés’’ des influences eurysiennes ! Enfin, après tout, si vous considérez que les grands communistes sont tous afaréens, j’en suis ravi ! Je dirai même plus, les capitalistes sont tous des colonialistes eurysiens ! Et sachez aussi que nous soutenons le même mouvement, l’Armée Démocratique ! Enfin bon, mieux vaut que vous soutenez les mêmes groupes que moi, et ce même si c’est pour de mauvaises raisons. Après tout vous aurez toujours le mot « Afarée » à la bouche. »
Aimé Bolila : Ben voyons ! L’homme ne vit pas pour son continent, il rêve de la dictature, car bon, ne nous mentons pas, mais nous savons tous ici qu’une victoire de l’A.D marquerait le début d’une dictature sanguinaire, autrement dit Nous soutenons un parti uniquement par ce qu’il est afaréen, VOUS vous le soutenez pour ces idées, autrement dit, vous ne valez pas mieux que les fascistes que vous décriez tant ! En attendant je conserve mon honneur d’Afaréen, comparé à vous qui soutiendrait des partis dictatoriaux, anti-démocratique et bien entendu tout sauf fréquentable, vous seriez capable de former une alliance avec la Loduarie si vous gagneriez les élections ! En plus bien entendu de soutenir un état colonial, comme par exemple le Grand Kah, possédant des territoires en Afarée, à l’instar des puissances coloniales telles que la Listonie et la République des Trois Nations… »
C’en était trop, l’anarchiste se leva et faillit frapper le pauvre pan afaréen, elle hurla :
Jeanne Dialo :Comment osez-vous ?! Accuser la Grand Kah, pays des libertés (surtout de l’égalité) d’adopter un comportement colonialiste ? C’est ignoble ! C’est affreux et inadmissible, vous comparez la terre de l’anarchisme à un vulgaire état colonial tel que la Listonie, oppressant les nazuméens et les afaréens ! Je n’ose prononcer le fond de ma pensée devant vous, mais je suppose que vous le devinez aisément, n’est il pas ?! »
Voyant que si le débat continuait, Jeanne en mettrait une à Aimé, Honoré leva les mains et fit :
« Merci, Merci, le débat s’arrete donc ici et nous remercions les deux candidats pour leur participation et nous espérons que la victoire aux yeux du public leur sourit. »
Personne n’était dupe, l’intervention du présentateur permis de « sauver » ou du moins d’éviter que ce débat ne tourne en humiliation totale pour l’anarchiste qui voit ses chances d’accéder au poste de Première Ministre réduite néant et ce sous le sourire railleur et les piques acerbes d’Aimé Bolila.
Posté le : 03 jan. 2025 à 20:21:51
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Dans un premier temps comment pouvons-nous expliquer la victoire du P.P.A ? Comment ce parti a réussit à s’imposer sur la scène politique ? Comment a t’il pu séduire les électeurs conservateurs tout en s’appuyant sur les socialistes modérés ? La réponse peut paraître simple, en effet, comme l’atteste le dernier sondage, ce qui plait le plus est la distribution de prestations sociales qui permettraient d’aider les populations assez aisées pour vivre décemment sans, mais pas assez riches pour pouvoir se lancer dans l’entreprenariat ou dans les grandes études. Ainsi, mis à part les ouvriers moins orientés sur le Pan Afaréisme et ceux convaincus par les arguments du L.F.A qui croient en la nécessité de communaliser l’économie pour un meilleur partage des richesses. Mais le point fort de ce parti est certainement sa politique internationale pan-afaréiste, en effet plus le temps passe, plus les populations marcinoises se montrent sensibles aux arguments soutenant l’Afarée et son indépendance, et ce pour plusieurs raisons. D’abord c’est une question datant du XVIIIe siècle, en effet lors de l’établissement des premières colonies antériniennes en Afarée, le Conseil des Municipalités, a réclamé que ces dernières lui soient transmises, à la fois pour des raisons économiques certaines, la prise de contrôle d’une région géopolitiquement stratégique, qui relie l’Afarée, le Nazum et l’Eurysie, et pouvoir ainsi dominer le commerce entre ces trois continents, mais aussi à cause d’un sentiment pan afaréen primaire, certes naissant et encore laxiste sur certains sujets, voire carrément en contradiction avec les fondements de l’idéologie actuelle. Car le « pré » pan-afaréisme s’il dénoncait la colonisation eurysienne, n’en reste pas moins assez vague sur la colonisation intra-afaréenne, autrement dit qu’une puissance afaréenne puisse en coloniser une autre n’est pas un problème aux yeux de cette doctrine, même si aujourd’hui, la ligne directrice est plus stricte, et reconnaît le droits aux peuples afaréens de disposer d’eux mêmes… D’ailleurs il suffit d’entendre le secrétaire général du P.P.A, Aimé Bolila :
Donc je le répète, l’objectif de mon mouvement n’est pas de créer un état continent afaréen, un état qui s’étendrait de Pétrole-ville jusqu’à Mpanga, c’est bien évidemment hors de question. Car ce que je souhaite réellement est une unité diplomatique de l’Afarée, afin d’éviter qu’elle ne s’affaiblisse à cause des guerres intestines, pourtant si courantes, et que ses états ne s’appauvrissent, menant à une émigration massive, notamment la fuite de cerveaux, qui menace à terme le monde scientifique et culturel afaréen, qui pourrait aussi mener à une crise démographique dans certains états, bref qui n’amène que la désolation et un affaiblissement du continent. Donc bien entendu que je ne peux cautionner les guerres internes et ces dernières pourraient mener à une sorte de scission idéologique du continent, car nous le savons tous, entre états plutot conservateurs comme l’Antegrad, et états progressistes comme le Banairah, il ne faut pas s’en douter, mais si ce dernier reprenait une vie active sur le continent afaréen, et bien la Fédération et la République en viendrait à se taper dessus pour des raisons idéologiques. Car en faits, je pense plutot que mieux vaut une table des négociations, je ne suis pas un de ces naïfs idéalistes qui croient que par ce que l’on le demande gentiment, que l’on implore les décideurs, les gondolais arrêteront de se battre entre eux, bien sur que c’est faux, c’est comme si on demandait à Rasken d’arrêter d’oppresser les Granbourgeois, c’est parfaitement irréaliste et surtout irréalisable. Donc je soutiens une vision de non intervention dans ce conflit, et dans tout les conflits à venir, et j’aimerai que ce principe soit suivi par toutes les nations afaréennes, qui interviendront uniquement pour s’assurer qu’aucune puissance extra-afaréenne ne soit impliquée dans ce conflit.
Car ce principe de non intervention, uniquement lorsque les aleuciens, les eurysiens et les nazuméens se tiennent à distance, représente une idéologie anti-colonialiste, qui est certainement assez proches des visions communistes, même s’il faut avouer que je ne soutiens en rien l’A.D pour des raisons idéologiques, mais plutot pour des raisons politiques, et j’y reviendrait plus tard, en effet le continent afaréen est gangrenée par le colonialisme, s’il est, Dieu Merci, bien moins implanté que durant le siècle dernier, il n’en reste pas moins un véritable poison pour ce continent, encore soumis en parti à la République des Trois Nations, à la Listonie, à Fortuna, et encore je ne parle pas du Grand Kah, ainsi autant dire que les mouvements de décolonisations n’ont pas pris autant d’ampleur que l’ont puisse imaginer et la domination eurysienne et aleucienne sur ce continent reste encore marquée, à la fois territorialement, mais aussi pour des raisons éminement politiques, combien d’états sont vassaux ou fantoche de l’Eurysie, le Gondo clovanien, que l’on pourrait bientôt rebaptisé l’Afarée Equatoriale Clovanienne, les diverses Afarées Occidentales, les bases étrangères sur le territoire afaréen, l’Azur Zélandienne, l’Antegrad Kartienne, le Sohacia Kartien, oui le colonialisme existe encore, il prends juste des formes différentes, bien plus subtiles qu’auparavant et il m’est insupportable de voir mes amis dominés par l’Eurysie et par l’Aleucie, c’est comme si l’on voyait un meurtre sans intervenir. Enfin je ne suis certes pas un soutien immodéré de la pureté culturelle afaréenne, je suis même mal placé pour en parler alors que je baigne dans un syncrétisme culturel, un mélange entre la culture eurysienne et la culture marcinoise, donc oui, je suis tout sauf un soutien de cette vision quelque peu « cultraliste » dans la mesure ou l’on considère qu’un véritable afaréen vit à « l’afaréenne » autrement dit dans un état semi-primitif qui se rapproche des stéréotypes coloniaux du siècle passé, car si l’Eurysie a fait du mal, ce n’est pas pour autant grave qu’elle ait pu nous transmettre certaines idées, certaines découvertes, idéologiques et matérielles…Mais la colonisation malgré certains bienfaits évidents n’en reste pas moins une plaie pour ce continent afaréen.
Il me paraît aussi nécessaire de définir un afaréen, et j’opterai pour la définition suivante : « Personne étant née et vivant sur le continent afaréen », et ainsi mon mouvement défends cette définition et cette vision de l’afaréisme, on adopte certes une vision sectaire et quelque pu tribale de la chose, en ne s’intéressant qu’à l’Afarée et à ses habitants, mais il faut bien être attaché à quelques chose… Car les autres définitions que pourraient avancer des mouvements pan-afaréens proche du P.P.A s’opposent en tout points à la réalité, prenons un exemple, si je considère qu’un afaréen est un homme vivant sur la terre de ces ancêtres et pratiquant les mêmes rituels que ces dernier et en ayant le même mode de vie que ses parents. Déjà on se passera de commentaires sur le coté identitaire de cette définition, qui tout en étant très restrictive, est toujours assez vague ; on suppose que les Marcinois ne sont pas afaréens, mais on ne peut pas le prouver, en fait cette définition joue sur l’ambiguïté. On peut aussi noter qu’elle est tout sauf un modèle viable, nous vivrions au moyen age si l’on suivait à la lettre cette dernière, car comme tout le monde le sait, l’homme évolue, techniquement et idéologiquement, hier il paraissait révolutionnaire de demander une représentation populaire, aujourd’hui ça en devient normal et ceux s’y opposant deviennent des rétrogrades… Donc oui, cette définition est un quelque sorte un aboutissement des caricatures racistes et anti-afaréennes qui circulaient dans les puissances coloniales… Donc je me pencherai sur une définition moins restrictive qui tout en définissant clairement notre zone d’action, l’Afarée, tout en imposant des restrictions géographiques et en ouvrant le mouvement aux états ne partageant pas les liens « afaréens » comme le monde musulman du nord de l’Afarée ou les états socialistes comme Abou Yamen puissent intervenir dans cette Afarée unie diplomatiquement.
Quant à l’idéologie précise de ce mouvement, je ne saurais la définir, si une Afarée unie est le maitre mot, je ne peux souhaiter une Afarée « monoidéologique » car oui ce qui fait la richesse de ce monde est bien entendu la pluralité des idéologies, le communisme, malgré ses bavures a forcé le régime libéral à évoluer pour permettre aux classes populaires de pouvoir obtenir un minimum de conditions de vie décentes, ainsi je pense que je classerai mon parti à la droite modérée, voire même à la sociale démocratie, en effet, je considère que l’on doit conserver le système actuel, enrichissant tout en l’adoucissant pour éviter qu’il ne devienne un système oppressif. Quant à la monarchie je ne peux que me prononcer en faveur de système, à la fois pour la symbolique, un état qui dure dans le temps et ce grâce à une famille, mais aussi au niveau pratique, la collaboration entre les deux monarchies a enrichit culturellement et économiquement le Royaume. De plus avoir un roi dit « eurysien », alors qu’il est à moitié afaréen, pour rappeler que nous restons cohérents dans nos propos, n’est pas un problème car il parle couramment marcinois, maitrise en partie les us et coutumes locaux et surtout est très apprécié par la population, autrement dit conserver la double couronne est tout sauf un problème.
Ainsi cette présentation du P.F.A est certainement celle qui plait aux électeurs à tendances nationalistes et anti-colonialistes (du moins en Afarée) mais aussi à ceux sensibles au compromis démocratique et à l’évolution plus sociale du groupe. Par conséquent, l’image charmeuse d’Aimé et ses piques acerbes ont certainement convaincus les moins décidés et poussé les plus tiède à voté pour lui. Car il faut rester objectif, le débat qui opposa Jeanne Dialo à Aimé Bolila fut certainement un échec retentissant. Si la première phase fut certainement difficile, rien n’était perdu, certes les piques acerbes auraient pu être détournées mais le long développement sur les idées de son parti, qui fut même contredis plus tard, est une grave erreur, et Aimé a su profité de cela pour pouvoir s’imposer au niveau social, les propos assez durs de la seconde du F.L.A est une tare certaine auprès des électeurs souhaitant l’état providence, elle a même contredis son parti sur le sujet, comme l’atteste ses propos face au candidat du P.C.A, autrement dit la défaite fut certaine. La seconde phase est intéressante, certes mal approfondie mais tout de même intéressante, le candidat du P.P.A fut mis en échec, ou du moins relégué au second plan. Puis la troisième phase fut tout simplement un échec, un clou dans le cercueil, la représentante du F.L.A se mit en colère et cette colère, cette violence fut certainement ce qui marqua la défaite de Jeanne Dialo qui venait de démontrer que les piques l’avaient touchées et montrant ainsi que le secrétaire général du P.P.A avait raison et heureusement d’ailleurs que le présentateur ait stoppé le débat ici, car Aimé Bolila aurait très bien pu supposer de prétendus liens entre le F.L.A et le Grand Kah que certains suspectent d’ingérences au Gondo.
Ainsi de nombreuses vont évoluer, en premier la toute nouvelle diplomatie marcinoise, qui se rapprochera dorénavant des états afaréens, à commencer par l’Ouwalinda et le Dgondu, tout en dénonçant avec les actes colonialistes de certains états, tel que la Clovanie ou Zélandia, qui possèdent tout deux des bases en Afarée. Des rapprochements avec les états afaréens en général seront aussi organisés à la fois pour des raisons politiques, mais aussi diplomatique pour permettre au royaume d’acquérir une nouvelle place sur la scène continentale. Au niveau intérieur un regain de politiques sociales sera certainement observé, un tour de force sécuritaire, notamment pour lutter contre l’immigration clandestine pourrait être organisée et la corruption promets de devenir un jeu dangereux pour celui qui s’y abaisse. Espérons que ce programme puisse être suivit à la lettre, notamment lorsque le P.P.A promets d’envisager une potentielle alliance avec les états Pan-Afaréistes, même si le Dgondu est pressenti pour ce genre d’activités diplomatiques.Néanmoins, sa majorité relative rendra une collaboration avec le F.L.A nécessaire pour permettre une meilleure gestion du Royaume, notamment lorsque les sujets qui fachent, à savoir le Gondo et les relations avec l'Antérinie seront abordés, espérons que ce premier mandat soit riche et productif à la fois pour les marcinois, mais aussi pour l'Afarée.

