Activités étrangères au Domilouse
Posté le : 01 déc. 2024 à 04:16:00
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Posté le : 14 déc. 2024 à 17:48:44
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Partie 1 :
C'était le premier jour depuis l'exclusion de l'ancien ambassadeur de la branche de Novokrat en Dolimouse. Elena Karpova se demandait bien comment la branche allait supporter cela... Elle était employée et conseillère dans cette branche et pensait souvent, depuis la crise diplomatique de Slidomi, qu'elle devrait faire ses bagages. Elena prit son habituel café du matin et regarda par la fenêtre. La foule criait : "DEHORS NOVOKRAT !!!!!" avec de nombreuses pancartes de contestation et des affiches montrant une caricature de Yuri Lavrov buvant un verre de vodka, assis sur les Dolimousiens. Elle prit ses affaires qu'elle emmenait toujours pour travailler et son Shadowline 9mm, un pistolet qu'elle avait toujours à portée de main. Après tout, on est en Dolimouse !
Le garde qu'on lui avait assigné attendait devant la porte, fumant un cigare. Il portait les habituelles lunettes des services secrets et l'uniforme de ces mêmes agents.
Elena sortit de son appartement de luxe, le garde la salua.
Ils marchèrent en direction de l'ascenseur auquel ils demandèrent de descendre au rez-de-chaussée.
L'atmosphère était froide en raison des événements récents qui mettaient toute la firme mal à l'aise. L'ascenseur arriva à destination, et ils marchèrent en direction d'une voiture intitulée : "Voiture de Novokrat, protégée par le PNA." Cet intitulé "protégé par le PNA" ne signifiait pas grand-chose depuis que l'opinion publique rendait les firmes incapables de ne pas s'opposer à Novokrat, car oui, le PNA s'appliquait à ceux qui voulaient bien l'appliquer. Ils montèrent dans la voiture. Alors que le trajet était fastidieux pour le conducteur qui avait du mal à se glisser parmi les manifestants, Elena repensa à ce qui était passé à la radio :
"Pour finir, j'aimerais rappeler aux plus sanguins de mes auditeurs de ne pas s'attaquer à la branche Dolimousienne de Novokrat, car rappelons-nous que ceux-ci sont respectueux de notre culture, eux au moins."
Elle se demanda si bloquer et retarder le transit des véhicules de Novokrat était une raison d'entrer en guerre et se rappela qu'ils étaient sur les routes privées de Novokrat...
Elena dit discrètement : Un de ces jours, il faudra construire un mur barbelé.
La voiture continuait son voyage fastidieux lorsqu'un manifestant arriva sur la route en bloquant la voiture. Il brûlait devant eux le drapeau de Novyavik.
Elena : On va respecter leur culture... Abattez-le !
PAN !!! Le garde tira, le civil mourut.
La foule cria "À bas Novokrat !!!!!" de plus belle, cependant, elle n'osait plus aller sur la route. La voiture roula librement.
Ils arrivèrent en retard au siège de Novokrat Systems. Un assistant l'aborda immédiatement :
Assistant : Conseillère Karpova ! Que faisons-nous des armes que nous produisons ? Faudra-t-il les mettre sur le marché ??? Pourquoi armer nos adversaires !
Elena : Tant que nous n'avons pas de supérieur ni d'ordres de la part d'un quelconque supérieur de la branche mère, on ne fait rien. Continuez la mise en vente !
L'assistant vira au vert, il était outré que Novyavik puisse continuer de produire des armes pour ses ennemis.
Une alarme sonna : "À tout le personnel administratif ! Rendez-vous au pôle de décision immédiatement !"
Toute une troupe d'assistants, conseillers et responsables en tout genre se dirigea vers le pôle de décision.
Le pôle de décision était une grande salle vide où l'on annonce des changements et de grandes nouvelles à l'ensemble du personnel administratif.
Partie 2 :
Quand tout le monde fut rassemblé, la voix de Yuri Lavrov retentit depuis les enceintes.
Yuri Lavrov : "Je m'adresse à vous dans le but de clarifier la situation. Je souhaite que vous continuiez la mise en vente des explosifs que vous produisez. Il faut continuer de dégager du bénéfice.
Pour le poste vacant au niveau de la direction suprême de la branche, je remets sous la responsabilité provisoire de l'ensemble des canaux diplomatiques de Novokrat Systems ainsi que son administration à Elena Karpova. On m'a rapporté que c'est une conseillère qui a permis à Novokrat d'écraser localement la concurrence. Elle dispose dorénavant d'une augmentation de 300% de son salaire en attendant de trouver un nouvel ambassadeur."
Elena Karpova ne croyait pas cela. Elle écoutait, en entendant son nom résonner dans la salle ainsi que l'annonce des privilèges qu'elle aurait, sans oublier les compliments du Président Directeur Général de la firme, Yuri Lavrov ! Son cœur battait à 1000 à l'heure. Les regards jaloux, admiratifs ou neutres se tournèrent vers elle. Certains crièrent : "Karpova la solution ! Karpova la solution !" de façon rythmée.
Partie 3 :
Après la "réunion", elle vit le conseil. Ils conclurent, entre autres, qu'il vaudrait mieux rester discret à l'égard des autres firmes et distancer la foule.
Peu après.
Les 200 soldats qui étaient rassemblés au siège tirèrent en l'air. Parmi la foule, certains partirent, d'autres restèrent. Un capitaine cria alors dans son mégaphone : "Dégagez ou nous ouvrons le feu !!!" D'autres partirent, mais pas tous. Les soldats ouvrirent le feu. Les canons crépitèrent, les balles sifflèrent. 84 morts, 13 blessés. Tel fut le bilan.
Après cela, Elena prit un copieux dîner et se coucha tranquillement.
Après tout, ce n'était qu'une simple journée de plus !
Posté le : 21 déc. 2024 à 15:33:23
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Dans les montagnes séparant le Dolimouse et l'Empire du nord, des villages s'agitent. Ces montagnes s'étendent sur la quasi-totalité de cette frontière qui est devenue une sorte de zone de tension idéologique latente. Ces montagnes sont des paysages parmi les plus beaux de l'Empire. Leurs forêts épaisses et verdoyantes, les villages typiques de la colonisation tardive des territoires de l'ouest, les rivières claires et les chemins sinueux de randonnées. Pourtant, une certaine inquiétude monte silencieusement au sein de la population vivant aux abords de cette frontière particulière. Cette inquiétude, c'est celle de la réaction chimique sur le point de contact entre un pays et... autre chose. Plus précisément entre l'Empire et l'anarchie. Car c'est bien cela qui se déroule de l'autre côté de la frontière. L'anarchie, la violence, la barbarie, l'instabilité, la guerre civile perpétuelle, l'autoritarisme. Dans ce pays, si tant est qu'on puisse appeler cela ainsi, il n'y a pas d'État. Il n'y a presque pas de loi. Il n'y a que des entreprises omnipotentes qui agissent comme elles l'entendent, des armées privées qui s'attaquent aux civils et une constitution en trois points :
1-Le président est élu tous les ans.
2-Le président à tous les pouvoirs.
3-Eugène Stasia est extrêmement beau.
Face à une telle proximité avec un territoire qui semble plongé perpétuellement dans le chaos, les nordistes sont inquiets. La peur se diffuse et l'Empire sait qu'il doit agir. Le Dolimouse, ce voisin inquiétant, occupe la plupart des discussions dans les villages frontaliers.
Stationnés à une aire de repos sur une route isolée, juste à côté d’un poste-frontière bordant la frontière entre l'Empire et le Dolimouse, trois hommes se rassemblent autour d'un vieux 4x4. Ces hommes sont : Gilles, un fermier d'âge mur ; Antoine, un jeune facteur ; et Charles, un policier vétéran en patrouille. Les trois hommes sont autour du capot du véhicule imposant.
Gilles - J’te dis, Antoine, ça sent la merde, là-bas. Ces disputes entre les "seigneurs du profit", comme ils s’appellent, vont finir par déborder. Hier encore, des drôles de voitures trainaient près de ma ferme. Elles font un boucan infernal et ça mets mes bêtes dans des états mon vieux !, dit-il en allumant une cigarette.
Antoine - Des voitures ? Mais… elles étaient armées ?, demande-t-il en jetant un regard inquiet vers la frontière.
Gilles - J'ai pas vraiment eu le temps de leur demander, t'imagine bien. Mais vu leur allure, j'aurais pas parié qu’ils venaient pour acheter du lait. Et toi, t’as pas entendu des trucs dans tes livraisons ?
Antoine -Si… Les routiers parlent de bandes qui s’aventurent plus loin dans les terres qu’avant. On dit que les chefs de leur anarchie sont trop occupés à se battre entre eux pour garder le contrôle de leurs groupes. Certains "barons de l’industrie" engagent des mercenaires sans foi ni loi pour se protéger ou… pour faire pression sur leurs rivaux. Mais c’est nous qui trinquerons à coup sûr., répond-il après un peu d'hésitation.
Charles - Trinquerons, hein ? C’est un mot doux pour dire que des fermes sont déjà victimes de vols et de dégradations. Les rapports disent que des villages près de la frontière se vident peu à peu. Plus personne ne veut s'installer ou rester là-bas et le tourisme en montagne ralenti dangereusement. Pas seulement à cause des bandes… Mais parce que les habitants fuient vers notre côté, lance-t-il en posant son thermos de café avec bruit sec. Les immigrés sont de plus en plus nombreux. C'est pas un souci du moment que ce sont pas des anarchistes qui viennent foutre la merde ou nous infiltrer.
Gilles - Ça commence comme ça. D’abord, quelques réfugiés. Ensuite, c’est le chaos qui frappe à nos portes. On n’a pas besoin de leurs problèmes ici. Ça va être de pire en pire. Il fronce les sourcils.
Antoine - Et pourtant, que peut-on faire ? Fermer les routes ? Poser des barrages ? Ils trouveront toujours un moyen de passer, que ce soit par cupidité ou par désespoir. Je suis plutôt d'accord avec Charles, il n'y a pas que du mauvais dans la venue de réfugiés du Dolimouse. Ils apportent un plus aux régions et ça fait de la main d'œuvre. C'est pas par essence des mauvais bougres attention. C'est si ont les laisse dans la misère et qu'on les rejette que forcément ça cause des problèmes. Mais il peut y avoir des anarchistes qui viennent pour déstabiliser ou détourner l'attention, voir essayer de nous convertir à leur bordel.
Charles - Ce qu’on peut faire, c’est se préparer. L’Empire ne prendra pas cette menace à la légère. Un empire c'est par définition opposé à l'anarchie, que ce soit capitaliste, communiste ou qu'importe ! Des renforts arrivent : les patrouilles sont doublées, la police va avoir plus de moyens, la douane aussi. On ira peut-être même à des exercices militaires montagneux pour envoyer un message. Mais je vais vous dire une chose, ces anarchistes n’ont pas de stratégie claire. Ils agissent en vagues chaotiques, ce qui les rend imprévisibles. Ça va être dur, dit-il en se levant et en ajustant sa ceinture tactique. Mais ils sont désorganisés et si c'est l'Empire qui reprend l'initiative, là on est sûr de pouvoir maîtriser si vous voulez mon avis.
Gilles - Les récoltes n’attendront pas que les choses se calment, et je peux pas me permettre de voir mon dur travail détruit par ces gigolos. Moi, je vais garder ma hache à portée de main à la maison. Et si quelqu’un s’approche, il recevra un avertissement à ma manière.
Antoine - Attention hein, tu sais ce que tu risques si tu en occis un. Après, puisqu'il n'y a pas d'État, qui protestera chez eux ? il rit un peu. Mais s'ils ont vraiment des couilles que leur poussent et qu'ils font des vrais raids comme dans le temps ? Ils sont bougrement nombreux chez eux et c'est pas une hache qui va faire la différence.
Charles - Alors, on se défend. Pour nos familles, nos terres et notre sécurité. La frontière, ce n'est pas juste une ligne sur une carte. C’est tout ce qui nous sépare de leur chaos, répond-il avec gravité. Mais l'Empire ne laissera jamais faire ça. On a une armée de feu de dieu comparé à eux. Ce sont pas des poubelles sur roues et quelques fusils de chasse qui vont faire tomber nos montagnes. Je pense que ça va se fritter à un moment. On ne peut pas laisser faire ça juste à nos portes, on va forcément réagir à un moment.
Gilles - Ouais… mais j’ai bien l’impression que leur chaos a déjà un pied chez nous, ajoute-t-il en se levant.
Antoine - Et si ce pied devient une armée… que fera l’État ? demande-t-il avec un brin de panique.
Charles - L’État répondra, répond-il avec une détermination froide et une confiance inébranlable envers les autorités impériales. Mais en attendant… c’est à nous de tenir. Une frontière n’est qu’aussi forte que ceux qui la gardent. On est pas assez dans la police pour subir une guerre latente, je pense qu'il faudra que les citoyens s'engagent aussi dans des patrouilles et des gardes. Vaut mieux pas se promener seul par les temps qui courent. C'est des vrais barbares ces anarcapistes comme ils disent. Enfin, ceux qui sont armés et proches des entreprises.
Gilles - Ça me rappelle le bordel de la Caméthée ! dit-il en riant d'une voix forte. On avait dû envoyer une division pour rétablir l'ordre parce que des cocos venus du Paltoterra voulait faire la révolution dans un peuple qu'ils ne connaissaient même pas. L'Empire tape du poing et sait réagir quand il est menacé, ça s'est vu. J'imagine mal une guerre, faut pas être dans le scénario catastrophe, mais je sais que si ça devient intenable il y aura bien une réaction. Faut faire confiance à l'Empereur, on sait que c'est un vrai dirigeant lui au moins.
La conversation s’éteint un instant, et seul le bruit du vent dans les arbres et le grincement du vieux 4x4 résonnent dans l’aire de repos. Tous les trois fixent la route, où des phares lointains brillent à l’horizon, présage d’un avenir incertain.
