Posté le : 03 déc. 2024 à 16:39:27
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VIII - Mouvements spirituels
Place de la religion et des traditions au sein l'État ainsi que, plus largement, de la société :
La religion possède, dans la Cité du désert, une place de premier plan. Son dirigeant, le Prince, est d'ailleurs le décendant direct de la prophétesse, demeurant donc figure de représentation religieuse sans pour autant que les textes ou principes fondateurs de la religion ne lui décernent quelque pouvoir spirituel.
Les croyances religieuses
L'Arenisme est une religion ne reposant sur aucun livre saint. Elle se transmet oralement de génération en génération et est caractéristique par la forme du culte qui l'entoure. Comme la plupart des religions, l'Arenisme repose sur la croyance en un Dieu, mais qui ici ne possède pas d'apparence humaine, n'étant même pas une entité. Dieu est tout ce qui est abstrait et donc, par définition, n'est pas composé de matière. L'Amour, le temps comme un souvenir sont d'infimes fragments de Dieu qui disent - ou signifient - nécessairement quelque chose, quand bien même Dieu n'aurait aucune volonté.
Pour comprendre cette religion, il faut voir la vie comme une partie d'échec. Chaque pièce est composée de matière, mais celle-ci ne fait aucune règle. Ces règles sont l'œuvre de Dieu. Or, car Dieu est le temps, donc le passé, le présent et le futur, il connaît toutes les parties et sait pertinemment comme chaque se terminera. C'est à partir de cela qu'il définit les règles qui ouvrent ou referment les possibles.
Dieu est aussi notre pensée, il guide nos gestes et ne fait rien à proprement parler, car il n'est un être, il n'est une entité, il n'est une conscience. Par définition, Dieu est ce qui se crée de lui-même. C'est pour cela que si nous ne voulons sombrer dans la perversion, si nous voulons être aimé, si nous voulons ne jamais oublier certains moments, il est important de prier pour lui.
Le rôle de la Prophétesse lui, revêt bien plus du concrêt. Forte d'une vingtaine d'années de voyage, dont les souvenirs sont consignés dans ses mémoires, elle y apprend aux côtés de différents marchands d'ouvrages la philosophie et la théologie. S'inspirant sans doute d'autres concepts sans ne jamais les nommer, et rejettant d'autres idées, elle se forme sa propre idée du seul Dieu qui règnerait potentiellement sur l'Univers. En parcourant le monde, elle traverse la Cité du Désert où elle rencontre le Prince Numa. Désireux de s'instruire, la Prophétesse enseigne les sciences humaines au fondateur. Elle lui apprend même ce qu'elle suppose de la vie réelle. Ces pensées, le Prince Numa les voit comme une révélation. Lorsque la Prophétesse mourra en donnant naissance à son unique enfant, Numa se chargera de faire son éducation d'après les pensées de sa mère. Le jeune homme consacrera alors sa vie de dirigeant à assoire cette philosophie comme religion sur laquelle se basera l'ensemble du fonctionnement de la Cité.
Les enseignements de la Prophétesse
"La parole est un don de Dieu." En effet, il ne saurait y avoir d'expression sans pensée, et la parole est un don. Il ne saurait y avoir d'expression sans pensée, dans la mesure où une réflexion est nécessaire absolument à la transmission d'informations, et cela oblige les individus à employer un langage commun. Or, de ses multiples voyages la Prophétesse retient une profonde différence de comportement entre des invidus ayant conscience ou non de l'existence d'un concept. Or, l'unique chose permettant la conscientisation de l'existence d'un concept est sa nommination, et donc le fait de lui attribuer un mot pour le désigner. Aussi la Prophétesse se rend-elle compte que les sociétés n'usant pas de vocabulaire scientifique pour faire avancer le progrès sont constamment dans l'erreur, que les régimes où le mot "liberté" n'existe pas ne voient aucune résistance de la part du peuple et que les cultures ne désignant pas le "corps" n'y voient rien d'autre que de la matière, ni du vivant, ni du vice, ni quelque autre supposé issu des traditions linguistiques. Elle en conclut que l'homme savant ne saurait s'abstenir de nommer les concepts qui l'entourent.
"Il ne faut pas croire que Dieu est tout : tout est Dieu." Par cette phrase énigmatique tiré de ses carnets de voyage, la Prophétesse se confie en réalité sur ce qu'elle observe des cultes extérieurs. Dans de nombreuses religions, Dieu est une entité à laquelle on accord tout sans réfléchir, si bien que chaque acte n'est plus celui de l'homme mais le prolongement de celui du divin. La Prophétesse s'oppose à cette conception en affirmant qu'il est absurde de créer un Dieu substituant l'homme lorsqu'il cherche à fuire ses responsabilités. Ainsi, considérant le caractère divin comme la naissance à partir de rien d'autre que soit et l'immortalité, il apparait absurde de s'efforcer à imaginer un Dieu aux formes humaines, comme si Dieu ne faisait pas l'homme à son image mais que l'homme faisait Dieu à la sienne. La Prophétesse explique que seules les idées naissent des idées, et qu'elles sont la seule partie de l'homme qui lui survivent. En créant une idée, un homme crée un pouvoir dont il sera incapable d'arrêter de le cours. Chaque concept, chaque chose abstraite fait ainsi partie intégrante de Dieu, car elles seules sont en capacité d'avoir un impact éternel sur le monde. Dieu n'est pas ce qui parait convenir à sa définition, il faut résonner de manière inverse. C'est tout ce qui convient à sa définition qui fait partie de Dieu.
"Ne connait la mort que celui qui se trompe." Par cette phrase, la Prophétesse nous livre une interprétation sur l'un de plus grands questionnements de la philosophie antique. La Prophétesse nous répond ainsi qu'il ne faut ni la craindre ni plaindre la douleur causée par celle-ci. En exprimant qu'il est impossible de connaître la mort, soit de vivre sa propre mort, la Prophétesse revient au concept fondamental qui est la cessation de toute conscience et de toute sensation. Ainsi, par définition, nul ne doit redouter la mort car si un état de souffrance peut nous y conduire, sont principe même s'oppose à ce que nous ayons et conscience d'être décédé et conscience de la douelur qui nous abritte. En revanche, là où l'on peut pleurer nos morts, c'est qu'ils n'auront plus l'occasion de vivre le bonheur et de ressentir quoi que ce soit, ni la joie ni la souffrance.
"Le rêve serait une divine réalité pour l'individu." Par ces mots, la Prophétesse appuie sur une phénomène intéressant : celui de la sensation. Dans un monde imaginaire où toute logique est absente, où rien n'est matériel, tout n'est fruit que de pensée. Or, toute pensée est partie de Dieu. Le rêve est donc divin. Toutefois le vrai problème philosophique que pose la Prophétesse porte sur la réalité telle quelle est interprétée par l'individu. En effet, pour celui-ci à l'instant de son rêve, outre le fait qu'il ne puisse mourrir, l'individu ne connait-il pas des sensations autrement plus semblables à celles de la vie réelle ? En quoi ce monde imaginaire serait plus fictif qu'un monde réel si l'un comme l'autre permettent des ressentis similaires ?
"Il ne faut reproché au méchant ses actes mais son ignorance."
"Le défaut de l'un fait la faiblesse de tous, puis le défaut de tous fait la faiblesse de l'un."
"L'abandon à l'autorité est l'abnégation de la raison."
Hiérarchie spirituelle
1 - Dieu
Il est important de mettre Dieu au dessus, car il est spirituellement considéré que le reste ne saurait s'affranchir des normes supérieures (comme en droit), et la volonté de Dieu étant le fondement de la religion, il convient alors de le placer en tête.
2 - La Prophétesse
La Prophétesse se fait guide de l'Humanité en délivrant la parole du Dieu. Ses avis religieux, notamment dans ses écrits, comptent, et personne à part Dieu ne saurait aller à leur encontre.
3 - Le Prince
Le Prince est quant à lui, par son statut de descendant de la Prophétesse, capable d'interpréter les signes religieux, notamment en cas de désaccord entre des Grands Oracles.
4 - Les Grands Oracles
Les Grands Oracles sont au nombre de un par Quartier dans la Cité du Désert, ou de un par pays pour le reste du monde. Ils sont les référents religieux et leur interprétation spirituelle des textes est valable partout sur la planète, tant qu'elle ne contrevient pas aux interprétations supérieures. L'objectif, en plaçant un Grand Oracle par territoire, est de donner les capacités à l'Arenisme de coordonner les différentes actions tout en rendant accessible un juge en cas de désaccord d'interprétation de signe ou ouvrage religieux. L'ensemble des Grands Oracles est nommé par le Prince parmi les Oracles, et exercent souvent cela en plus d'autres fonction, comme ambassadeur ou Seigneur pour les Grands Oracles des quartiers de la Cité. Il est important de comprendre qu'en plusieurs centaines d'années, seuls quelques Princes ont refusé de nommer certains Seigneurs comme Grands Oracles, et cet acte fort de sens avait provoqué plusieurs crises d'instabilité politique au sein de la Cité. Pour destituer un Grand Oracle, il faut que la majorité des Grands Oracles et que le Prince y soient favorables, que le Grand Oracle démissionne ou qu'il meurt. Or, jamais un Prince n'a fait exécuter un Grand Oracle pour le remplacer, car cela est considéré comme immoral dans les écrits de la Prophétesse.
5 - Les Oracles
Les Oracles sont les hommes et femmes de l'Arenisme les plus proches de la population dans son ensemble. À la manière de prêtres pour faire un parallèle avec le christianisme, ils s'occupent de lieux sacrés locaux et peuvent s'organiser de manière hiérarchique notamment lorsque leurs fonctions font état de responsabilités supplémentaires. Toutefois, l'ensemble des Oracles se trouvent sur un pied d'égalité en matière de compétences religieuses et de reconnaissance de l'interprétation.
6 - La population
Enfin, contrairement à dans de nombreuses religions, il est possible pour toute personne de la population de pratiquer, de croire et d'interpréter les signes ou textes religieux sans l'aide d'une personne de l'Institution Religieuse. Toutefois, il est important de comprendre que ces interprétations n'ont aucune valeur spirituelle si elles contreviennent aux directives données supérieurement.
Pratiques religieuses
Consulter l'avis de Dieu :
Dieu n'étant pas une entité propre mais plutôt un ensemble abstrait de concepts spirituels incompréhensibles pour les non-croyants, il faut tout de même trouver un moyen d'entrer en contact avec le divin. C'est ce qu'on va appeler le hasard. Ainsi, pour interroger Dieu, il convient de procéder à de la bibliomancie dans des ouvrages bien spécifiques car écrits par la prophétesse elle-même. Ainsi, lâche le livre sacré verticalement, et on y lit la première phrase sur laquelle on tombe, exprimant ainsi l'avis du Dieu sur la question que nous souhaitions lui poser.
Remercier Dieu :
Afin de remercier un Dieu toujours abstrait, il convient donc de remercie l'entièreté du monde. Cette dévotion, exprimée par le respect de l'autre, par son hospitalité et par la générosité notamment envers les plus démunis d'inscrit dans la piété, qui définie alors les manières de "faire société". Ainsi, par opposition, les personnes ne faisant preuve ni de respect, ni d'hospitalité ou encore étant individualistes et égoïstes sont exclues de la société, afin d'éviter qu'elles lui fassent du mal, et c'est ce que l'on appelle l'impiété, et les individus s'inscrivant dans cette doctrine anti-religieuse sont appelés "impies".
Bien que la religion soit omniprésente dans le système politique de la Cité, il est important de noter que celle-ci n'a plus en charge la Justice, indépendante de la religion et du Prince depuis 1958. Toutefois, si dans des quartiers le respect des écrits prophétiques était inscrit dans la loi, un individu venant à commettre un acte contraire à la religion pourrait être jugé sur des critères spirituels, et des Oracles pourront être amenés à faire expliquer l'interprétation du texte sacré devant de Tribunal afin que les juge puissent se rendre leur verdict le plus en accord possible avec les voeux de la religion.