03/10/2015
17:17:39
Index du forum Continents Afarée Cité du Désert

đŸ›ïž DÉBATS - Chambre des Seigneurs

Voir fiche pays
44
LA CHAMBRE DES SEIGNEURS

***
DÉBATS

RAPPEL DES RÈGLES
Article 1
Les Seigneurs peuvent, s'il n'y a pas d'autre débat en cours, proposer de nouvelles mesures à Sa Majesté devant la chambre.

Article 2
Sa Majesté préside les débats, joue un rÎle d'arbitrage dans les négociations inter-seigneuriales et détermine quand sera fixée la fin de ces derniers, nécessairement aprÚs au moins une semaine de délibérations.

Article 3
Tout Seigneur, avant le commencement du vote, peut demander à ce que celui-ci soit effectué à bulletin secret pour l'ensemble du scrutin.

Article 4
Une fois la date fixée passée, Sa Majesté organise un vote dans l'urne à la sortie de la salle.

Article 5
Le bureau de vote est tenu jusqu'Ă  l'achĂšvement du sujet suivant.

Article 6
Sa Majesté ainsi que chaque Seigneur possÚde une voix.

Article 7
Sa Majesté possÚde un droit de veto.

Article 7
Sa Majesté annonce les résultats du vote publiquement.

Article 8
Les décisions de la Chambre des Seigneurs s'appliquent à l'ensemble des Seigneurs qui sont alors dans l'obligation totale de s'y conformer.

RAPPEL DES FORMULES DES POLITESSE
- Procéder systématiquement aux salutations en début de message

- Indiquer clairement un objet

- Indiquer clairement le correspondant ainsi que ses fonctions

- S'adresser ou faire allusion au/la Prince·sse par la locution "Sa Majesté"

- S'adresser ou faire allusion Ă  tout membre de la famille royale par la locution "Son Altesse"

- Ne pas tutoyer ni vouvoyer le/la Prince·sse, mais employer la troisiÚme personne du singulier

- Présenter systématiquement ses hommages - pour une Princesse - ou ses respects - pour un Prince.
728
-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH! Je vais ĂȘtre en retard! Bouge toi les fesses, fiacre! J'ai une rĂ©union avec les autres seigneurs!
-Pas la peine de me donner des coups de pieds monsieur, la route est bouchée, il y a trop de piéton.
-Ecrase les!
-Euh, vous n'ĂȘtes pas sĂ©rieux, seigneur Bakir?
-Eh bah voilĂ ! A cause de ta mauvaise volontĂ©, je vais ĂȘtre en retard Ă  ce qui sera sĂ»rement ma derniĂšre rĂ©union Ă  la chambre des seigneurs! DĂ©jĂ  que je n'ai pas pĂ»t dormir cette nuit Ă  cause de ces PUTAINS de miliciens, ça c'est le PONPON! Ils ont essayĂ©s de foutre du cyanure dans mon verre, EH BAH NAN, JE SUIS TROP MALIN POUR EUX! J'ai bu une gorgĂ©e et j'ai bien vu que j'avais de la bave aux lĂšvres! Ma logique imparable m'a sortit de cette situation! MAIS qu'est ce que tu attends pour avancer?!
-Toujours trop de monde, seigneur, c'est la 3eme fois que je vous le dit.
-Ecrase les!
-*soupir*
2121
---------- OUVERTURE DES DÉBATS ----------

Son Altesse entre dans la salle. Tout le monde se lÚve, s'incline, puis la réunion peut commencer. D'un geste bref, la Princesse indique aux gardes de sortir et de fermer la porte derriÚre eux, ainsi que cela se passe à l'acoutumée.

Mesdames, Messieurs,

Je vous remercie pour, ainsi que vous le faites chaque semaine, vous ĂȘtre dĂ©placer chez moi dans l'objectif de donner Ă  notre belle CitĂ© des directives claires.

J'ai Ă©tĂ© interpellĂ©e personnellement par un homologue Ă©tranger qui, et je ne puis que partager son point de vue, s'inquiĂ©tait du fait que la peine de mort ne soit pas interdite dans notre État. Sur ce point, comme le veut l'usage, en que Princesse je m'exprimerai - et vous le dit d'avance - contre l'abolition de la peine de mort, car il n'est pas dans mon rĂŽle ni de ne pas voter ni de m'opposer Ă  une quelque indĂ©pendance des quartiers.

De plus, il apparait que l'accÚs à la loi se fait difficile, et que tout en préservant évidemment les pouvoirs qui sont les vÎtres, il faudrait établir un registre des droits, plus ou moins fondamentaux, pour que chaque quartier puisse se positionner sur ceux-ci. Qu'en pensez vous ?

Je vous laisse jusqu'au mois de juillet pour en dĂ©battre ici-mĂȘme, chaque semaine.

Vous pourrez, cette date passée, voter :

1° L'abolition de la peine de mort
A - Pour interdire la peine de mort dans tous les quartiers
B - Pour continuer de laisser aux Seigneurs la liberté de décider pleinement des peines rendues par leur Justice
C - Toute autre proposition soumise par un Seigneur

2° La création d'un registre des droits à remplir par les quartiers
A - Contre la création de tels registres
B - Pour la création de registres facultatifs à remplir par les quartiers
C - Pour la création de registes obligatoires à remplir par les quartiers
D - Toute autre proposition soumise par un Seigneur

Je vous rappelle qu'il n'est pas venu le temps de donner un avis définitif, mais bien de discuter ensemble en vu de l'exprimer par un vote ultérieurement.

C'est trÚs heureuse que je vous soumets de telles propositions, car elles semblent nécessaires à l'épanouissement de mes sujets et à l'essor diplomatique de notre Nation.

Vive la Cité du Désert.

La Princesse se tut et laissa, comme Ă  son habitude, les Seigneurs s'exprimer librement.

HRP : Les textes en italique peuvent rendre la lecture difficile pour les personnes dyslexiques (et les autres aussi parfois). Je vous invite à prioriser l'emploi d'une écriture "normal". Merci pour votre compréhension :)
404
Le Seigneur du quartier d'Al-Kama, Chaar-Hachi, prend la parole, affichant un air frustré face à la proposition faite.

Je me prononce également contre l'abolition de la peine de mort dans la cité. Cela pourrait entraßner un large regain de criminalité, surtout dans mon quartier, déjà gravement touché par ce fléau. Certaines personnes n'attendent que l'abolition de la peine de mort pour agir, et cela ne se limiterait pas à mon quartier, mais la plupart des quartiers de la cité.
3530
Imshu III Sin-Namir Ă©tait arrivĂ© prĂ©occupĂ© Ă  la Chambre, ce matin. Il rencontrait, depuis quelques temps, certaines... difficultĂ©s dans la gestion de son quartier. Une de ses patrouilles avait encore disparu dans Al-Matahatan, l'immense labyrinthe. C'Ă©tait, somme toute, chose assez courante : depuis des siĂšcles, le quartier ne cessait de croĂźtre, tant horizontalement que verticalement, et il s'agissait d'un vĂ©ritable dĂ©dale. Qu'une ou deux patrouilles, un peu trop zĂ©lĂ©es, sortent de leur sentier habituel et se perdent pour quelques jours, il n'y avait rien lĂ  de choquant. Mais il avait le sentiment que ces disparitions se faisaient plus frĂ©quentes, et plus nombreuses. Il sentait un danger, mais ne parvenait pas Ă  l'identifier. Ce qui le frustrait, et obsĂ©dait ses pensĂ©es. Il Ă©tait un homme qui, sans ĂȘtre totalement stupide, loin de lĂ , n'Ă©tait pas des plus brillant, et particuliĂšrement pieux avec ça. Il lui fallait du temps pour comprendre... Un temps sur lequel ses adversaires comptaient, et il s'en doutait. Restait Ă  trouver qui Ă©taient les adversaires, et les preuves avec lesquelles les accuser.

Il passa la porte de la Chambre, accueillit par un serviteur qui le mena jusqu'Ă  ses pairs. Il prit sa place, avec dans sa tĂȘte les recommandations de son Ă©pouse, Sahdina Al-Sameen. Puis il se dĂ©tendit : tant qu'il avait le Roc avec lui, tout allait bien... Et encore que la Maison Shamiran, en ce moment, Ă©tait en trĂšs bons termes avec les cousines d'en haut... Enfin, peu importait, la prioritĂ© Ă©tait la sĂ©ance du jour. Il Ă©couta attentivement les propositions de la Princesse, puis de son Excellence Chaar-Hachi d'Al-Kama, avant d'Ă©mettre quelques commentaires.

"Votre Majesté ? Il prit bien soin de ne pas la regarder directement dans les yeux, et d'attendre qu'elle l'invite à s'exprimer avant de reprendre la parole, comme l'exigeait le protocole. Voilà une chose que les barbares d'Al-Kama avaient oubliée depuis longtemps, le protocole. Si je puis me permettre, quel genre d'homologue étranger aurait le cran de vous interpeller ainsi, au mépris de tout protocole, pour exiger de vous des réponses quant à notre gestion interne et notre culture ? Il me semble qu'il s'agit là d'un oubli du protocole qui, s'il n'est pas impardonnable, mériterait quelque dédommagement. Il insista sur ces derniers mots, regardant du coin de l'oeil vers Chaar-Hachi.

Ensuite, et il s'adressa lĂ  Ă  tous, il me semble que nous ne devrions pas revenir sur la peine de mort. Votre AncĂȘtre, MajestĂ©, la TrĂšs Sainte ProphĂ©tesse elle-mĂȘme, s'Ă©tait autrefois prononcĂ©e en faveur des exĂ©cutions, pour ce que nous en disent les textes. Aussi, ne serait-ce pas aller contre sa volontĂ©, et par lĂ  celle de Dieu, que d'y renoncer ? Non, il nous faut appliquer la loi divine, encore et encore, fusse-t-elle difficile. Rien ne nous oblige, en revanche, Ă  le faire en public, et Ă  exposer nos concitoyens Ă  toute cette violence... LĂ  encore, il regarda Chaar-Hachir. Celui-ci rencontrait des difficultĂ©s dans son quartier, plus encore qu'Imshu III, et il les rĂ©glait dans le sang. Si la ProphĂ©tesse avait autorisĂ© ces pratiques, dans le cadre de la loi, ce n'Ă©tait pas une chose qu'elle recommandait pourtant explicitement - exception faite des hĂ©rĂ©tiques -, il considĂ©rait donc que la dynastie d'Al-Kama dĂ©viait dangereusement, se rapprochant de l'hĂ©rĂ©sie du ghetto, dont elle Ă©tait voisine.

En revanche, en ce qui concerne la centralisation des textes de loi, il me semble qu'il s'agit lĂ  d'une trĂšs riche idĂ©e, Votre MajestĂ©. Nos sujets mĂ©ritent de connaĂźtre leurs droits, et surtout leurs devoirs - nouveau regard vers le Chaar-Hachi, que l'humeur du seigneur d'Al-Matahatan transformait en la cible de toutes ses piques -, il est donc une bonne chose qu'ils puissent y avoir accĂšs facilement. Je sais d'expĂ©rience, venant moi-mĂȘme du Labyrinthe, qu'il est parfois difficile de se repĂ©rer, tant dans la vie que dans les enseignements de Dieu, aussi, un guide Ă©crit et consignĂ© serait tout Ă  fait bĂ©nĂ©fique. Il ne faudrait cependant pas sombrer dans l'hĂ©rĂ©sie et se risquer Ă  rĂ©Ă©crire les enseignements divins.

Il me semble avoir fait le tour de l'opinion d'Al-Matahatan, peut-ĂȘtre pourrions-nous entendre l'avis de quelqu'un d'autre ?"

1142
Le Seigneur du quartier d'Al-Kama, Chaar-Hachi, était perturbé par tous les regards de ce seigneurs qui le visaient indirectement dans ses critiques, ce qui l'énervait.

Votre Majesté ?
Il fit la mĂȘme chose qu’Imshu III Sin-Namir afin qu’on lui donne la parole pour s’expliquer et pour montrer qu’il n’avait pas oubliĂ© le protocole (mĂȘme si c’était faux), lui qui Ă©tait agacĂ© par toutes les phrases prononcĂ©es par Imshu III.

Je tiens Ă  m’excuser, Votre MajestĂ©, pour mon impolitesse Ă  votre Ă©gard. Je ne suis rien face Ă  vous, le reprĂ©sentant de Dieu. J’étais simplement frustrĂ© par la demande, car, comme l’a dit le Seigneur Imshu III Sin-Namir, la TrĂšs Sainte ProphĂ©tesse elle-mĂȘme s’est autrefois prononcĂ©e en faveur des exĂ©cutions, d’aprĂšs ce que nous disent les textes. Votre MajestĂ©, je vous prie donc de m’excuser, car cette impolitesse et cet Ă©cart de protocole que j’ai pu commettre ne se reproduiront plus.

Puis-je continuer de parler, Votre Majesté ?

Il attendit qu’on lui permette de continuer. Il tourna son regard vers Imshu III Sin-Namir avant de reprendre la parole.

Contrairement Ă  ce qui a pu ĂȘtre dit, aucun quartier de ma connaissance n’expose nos chers concitoyens Ă  toute cette violence, qui est uniquement utilisĂ©e contre des personnes la mĂ©ritant, Ă  savoir des criminels. Je n'ai rien de plus Ă  dire.
2517
*BAM*

La porte s'ouvrit brusquement. Dans l'ouverture, oĂč un halo pĂ©nĂ©trait l'intĂ©rieur, s'immiscant dans les yeux des seigneurs Ă©blouis; se tenait une silhouette, dressĂ©e sur ses fines jambes galbĂ©es, et se tenant les flancs en contemplant l'intĂ©rieur de la salle, lĂ  oĂč tous les seigneurs fixait cette apparition. Qui Ă©tait-il? Un Dieu? Un demi-dieu? Si les seigneurs n'Ă©taient pas aussi croyants, ils l'auraient sans doute cru. La silhouette bougea, elle se courba et mit ses bras tendus sur les genoux. Elle suffoquait. Un laquais avec une bougie s'approcha de lui pour de l'aide. La lueur faible de la bougie suffit alors pour reconnaĂźtre cet ĂȘtre en mal-ĂȘtre. DĂ©ception gĂ©nĂ©rale, ce n'Ă©tait que le seigneur Bakir, en retard. Autant l'envoyer paĂźtre.

*Huff*Déso-Désolé. *Puff* Je suis...en retard. Il semblait qu'il avait couru. En effet, son cocher ne pouvant se faufiler à travers les rues étroites et emplies de promiscuité chaleureuse (trop pour la saison), le seigneur Jo-Lan Zandro BAKIR, redoutable(ment con) seigneur du quartier des Reliques, dût se faufiler dans les ruelles pour atteindre le palais.
Vous pouvez pas mettre le palais moins en hauteur!?, dit il ayant repris son souffle. L'assemblée l'ignorait, il s'assit les mains tremblantes entre Chaar-Hachi et XérÚs. A sa gauche, le seigneur du quartier Al-Kama était toujours debout. Il regardait le nouveau venu et ses confrÚres, ses yeux demandant de l'aide face à cette situation.
Psst, XérÚs! souffla-t-il à son voisin blasé (ce n'est pas son premier retard), C'est quoi l'ordre du jour?
XĂ©rĂšs lui pointa le tableau, oĂč les sujets Ă©taient marquĂ©s. A la premiĂšre vue des mots "abolition de la peine de mort", il sursauta et se leva en criant:
CONTRE! Je me bats depuis 5 putains d'années contre ces miliciens, CE N'EST PAS POUR RIEN! Je les éradiquerais tous!
AprĂšs cette courte apostrophe, il se rassit, les paupiĂšres flottantes. Mais il se releva aussitĂŽt (et aussi violemment):
Quoique, si on abolissait la peine et qu'on laissait la liberté de torture, je serais pas fùché!

Imshu III ouvrit la bouche et fixa Bakir d'un air inquisiteur. Il ne lui laissa pas le temps de parler:
Tu veux des arguments toi? D'ACCORD, laisse moi quelque minute pour en trouver. Il se rassit, et il le resta. Des seigneurs se couvraient la bouche pour s'empĂȘcher de rire du ridicule de la scĂšne. Bakir Ă©tait un piĂštre seigneur. ParanoĂŻaque au possible, il ne dormait quasiment plus Ă  cause de sa peur des miliciens. Depuis le dĂ©but de son mandat, il a tentĂ© quelque ouvertures Ă  l'extĂ©rieur. mais les miliciens ne l'entendant pas ainsi, il fĂ»t menacĂ© et mĂȘme agressĂ© Ă  plusieurs reprises. A prĂ©sent, son mandat ne se limite plus qu'Ă  se terrer dans son habitation en maugrĂ©ant contre ces fichus miliciens. Enfin, qu'importe son comportement puisqu'il s'agit de la derniĂšre assemblĂ©e des seigneurs de son mandat. il sera vite remplacĂ© par quelqu'un, et les citoyens du dĂ©sert n'auront plus Ă  le supporter.
Il prit un Doliprane et s'exclama: Qui d'autre veut parler?
935
La Princesse, sans se lever, s'avança plus loin encore sur la table, et les Seigneurs l'a regardait alors avec toute l'attention du monde. D'un regard glacial, elle prit soin de fixer le nouveau venu dans les yeux quelques secondes, avant de s'exprimer.

Je vous remercie pour votre rigoureux respect du protocole qui me permet de mesurer votre degré de légitimité à la place que chacun occupe ici. Je ne doute toutefois pas que les entorses aux usages soient dus à une trop grande - et légitime préoccupation quant au climat social de vos quartiers, et que les retards ne sont pas conséquences d'une impolitesse notable mais bien d'un travail et d'un devoir qui vous occupe tant que vous n'avez la moindre seconde de répit. Venons-en donc au fond, voulez-vous ?

L'inflexion de sa voix reflétait la rigoureuse éducation qu'elle avait reçut toute sa vie, et elle savait pertinnement que les libertés prises par les Seigneurs n'étaient en rien un manque de respect, mais plus d'une proximité avec le pouvoir qui ne la dérangeait que par posture, approuvant en réalité qu fond d'elle cette décomplexion entre dirigeants.
4318
XĂ©rĂšs Ă©tait arrivĂ© Ă  l’heure lors de la rĂ©union hebdomadaire entre les seigneurs, il avait fait attention Ă  prendre des petites notes qu’il pourrait sagement poser sur la petite table qui Ă©tait mise Ă  la disposition des uns et des autres. MĂȘme si ce dernier avait maudit la moitiĂ© du Satrapat et l’intĂ©gralitĂ© des dirigeants des Grandes Familles, Ă  cause de sombres histoires de trafiques d’hommes et d’armes, le Satrape savait que cette rĂ©union Ă©tait plus importante qu’à l’accoutumĂ©e. Pour tout dire il venait uniquement dans l’optique de repsecter le Protocole, il ne faisait pas cela pour conviction, mais surtout afin de s’assurer de la considĂ©ration de ses collĂšgues lorsqu’il s’agira de nettoyer Ă  grands renforts de miliciens les bidonvilles et les trous Ă  franchisĂ©s qui parsĂšment le quartier et qui pollulent dans la quasi totalitĂ© des districts de son Excellence. Ainsi lorsque la Princesse annonça qu’elle souhaitait que les seigneurs abordent le sujet de la peine de mort, le Satrape fit l’effort de cacher sa joie, en effet, il avait toujours considĂ©rer que les seigneur devaient fixer leurs lois et que la Princesse ne peut et ne doit porter atteinte Ă  ce privilĂšge. Ainsi allait-il prendre la parole que dĂ©jĂ  le barbare d’Al-Kama rompt le silence !

-Ah quel bande de barbares se dit il intĂ©rieurement, je n’ai jamais vu des seigneurs pouvoir se permettre de parler ainsi Ă  la Princesse, pitoyable, mĂȘme des fous auraient la dĂ©cence de s’incliner ! Les traditions se perdent
 Heureusement nĂ©anmoins que le dirigeant d’Al-Manhatan reste respectueux des protocoles, car ce ne serait certainement pas ces sauvages d’Al-Kama qui s’en prĂ©occuperaient
 Bon Ă©vitons de trop penser Ă  cela, sinon j’irai dĂ©figurer un seigneur Ă  la fin de la journĂ©e. IntĂ©ressant, son Excellence Imshu III rappelle Ă  quel point ces enseignements sur la peine de mort sont importants, sacrĂ©s mĂȘme, hummm faire jouer le divin est certainement un bon coup, qui oserait aller s’attaquer Ă  cela, mis Ă  part les fous du ghetto Kamiste. Bon faisons comme si de rien n’était et allons dire les quelques mots qui caractĂ©risent notre pensĂ©, il est parfaitement inadmissible que des seigneurs puissent ainsi manquer de respect Ă  la Princesse, il ne l’a mĂȘme pas salué ! Quel barbare, encore un quartier Ă  purifier par le feu si nĂ©cessaire ! Mais avant de s’attaquer Ă  ce dernier, nous devrions rappeler quelques points essentiels, le respect des traditions, la religion et bien entendu le droit des seigneurs Ă  administrer leurs quartiers comme bon leur semble. Bon, la structuration est correcte, peut ĂȘtre qu’on pourrait rajouter un petit quelque chose sur la derniĂšre, bon, certes, mes juristes pourront le faire, mais autant dire que l’autoritĂ© satrapale n’est pas toujours la mĂȘme selon les districts et les lois, du moins les normes varient selon les maitres de chacun de ces districts, Ă  commencer par les OctopĂšs. Foutus connard !

Puis, avant qu’il ne prenne la parole, un homme entra dans la salle, il eut du mal Ă  en croire ses yeux, il crut qu’une apparition divine eut lieu et il se prĂ©parait dĂ©jĂ  Ă  entendre la voix de l’idole tant aimĂ©e
 Mais en fait ce n’était que cet abruti de Bakir, ainsi XĂ©rĂšs contint sa colĂšre, et petit Ă  petit cette derniĂšre, initialement tournĂ©e vers le seigneur d’Al-Kama se retourna contre Jo-Lan Zandro et loin de se contenir, il eut de soudaines pulsions meurtriĂšres, si le protocole n’était pas sa manie, le respect de la ponctualitĂ©, politesse de base, Ă©tait son dada et si un aristocrate faisait irruption dans la salle du palais et ce SANS saluer la Princesse, en plus d’ĂȘtre en retard, il faillit tout simplement Ă©gorger le seigneur.

-Ho ce n’est pas les miliciens qui t’égorgeront, je te l’assure, tu devrais plutot t’inquiĂ©ter de ton homologue qui respire Ă  cotĂ© de toi (se dit le seigneur). Puis il souffla lentement, tenta de cacher ses yeux exorbitĂ©s et de prendre une voix calme et grave.

-Votre MajestĂ©, puis je prendre la parole ? (elle rĂ©pondit par un signe positif) Je vous remercie. Ainsi si certains se donnent le luxe de manquer de respect Ă  la Princesse et d’arriver en retard, j’aimerai rappeler que nous nous devons de rester fidĂšle au protocole (il appuie sur ce dernier mot). J’ajouterai Ă  cela que si la Grande ProphĂ©tesse Ă  explicitement rappelĂ© dans les textes saints que la peine capitale est autorisĂ©e, je ne vois pas en quoi, nous devrions changer cela, car les hĂ©rĂ©tiques rodent et le risque de voir nos quartiers sombrĂ© dans l’hĂ©rĂ©sie est grand. De plus, nous ne pouvons oublier que les Seigneurs doivent administrer les Quartiers selon leur bon vouloir, ou du moins de celui de leur peuple. Ainsi je ne vois pas pourquoi nous devrions cĂ©der ce droit ancestral. Quant Ă  un registre de lois qui concerneraient notre quartier, nous ne pouvons qu’accepter et nous essaierons de vous faire parvenir notre codex d’ici peu.


Puis il se rassit en se disant « peut on considérer les trafiquants comme des hérétiques ? » et lança un regard noir au dirigeant du Quartier des Reliques.
730
Le seigneur d'Al-Jasira s'était rendu muet durant ce début de débat, mais prit la parole afin d'exprimer son point de vue concernant les nouvelles propositions, il était un homme dur et trÚs attaché aux traditions...

Je m'excuse de cette prise de parole, votre altesse. Concernant vos propositions, je souhaiterais exprimer mon point de vue. Je suis favorable à l'application sévÚre de la peine de mort, mais je comprends que certains autres seigneurs y soient défavorables. Alors, je suis également favorable à ce que chaque seigneur décide des peines à appliquer dans son quartier. De plus, votre excellente deuxiÚme proposition nous semble plus que nécessaire. Je suis favorable également à la création de registres obligatoires à remplir par les quartiers. Je vous remercie de votre écoute et m'excuse de vous avoir importuné par mes paroles, votre altesse.
1968
La Princesse prit la parole, sans n'interrompre personne, l'assemblée lui fit présent un silence de mort.

Monsieur XĂ©rĂšs, permettez-moi de briĂšvement de vous rappeler le fonctionnement de notre CitĂ©. Vous nous dites que "nous ne pouvons oublier que les Seigneurs doivent administrer les Quartiers selon leur bon vouloir". Tout d'abord je suis Ă©tonnĂ© de savoir qu'il m'est prohibĂ© de faire quoi que ce soit, alors mĂȘme que j'ai expliquĂ© en quoi ma dĂ©cision finale allait en votre sens. De plus, si les Seigneurs exĂšrecent l'autoritĂ© "selon leur bon vouloir" pour employer vos mots, permettez-moi justement de vous rappeler qu'ils le font dans le respect des lois Ă©tablies Ă  l'Ă©chellon de la CitĂ©, et donc qu'une telle dĂ©cision de notre AssemblĂ©e serait lĂ©gitime et valide. J'ajoute que si cette proposition passe - quoique cela soit peu plausible - elle ne sera donc pas le rĂ©sultat d'une dĂ©cision unanime de ma part, mais bien la dĂ©cision de vous, Seigneurs, pour vous mĂȘmes.

Si je voterai contre, comme je l'ai rappelĂ© concernant l'interdiction de la mise Ă  mort, je me permet de vous souffler Ă  l'oreille l'humanisme dont a toujours fait preuve l'ArĂ©nisme, et que si certains chĂątiments suprĂȘmes furent sujets Ă  une quelque promotion de la part de notre divine ProphĂ©tesse, il est important de lier chaque dĂ©cision au contexte et Ă  l'Ă©poque dans lesquelles elle est rendue. L'ArĂ©nisme est une religion vivante, qui Ă©volue, et dont j'assure la stabilitĂ©. Aussi suis-je Ă©tonnĂ© de voir certains n'avancer que des arguments en faveur de peine de mort, encore plus sous couvert d'une idĂ©ologie religieuse dont moi-mĂȘme je suis censĂ© faire l'interprĂ©tation.

Si les Ă©carts au protocole ne faisaient qu'amuser la Princesse, comme le fait de l'appeler ainsi devant elle au lieu d'employer le terme "Sa MajestĂ©", ou encore de la vouvoyer quand il faudrait s'exprimer Ă  la troisiĂšme personne (ex : "Sa MajestĂ© me permet-elle de prendre la parole ? [...] Je l'en remercie"), elle voyait d'un trĂšs mauvais oeil les sophismes employĂ©s par certains Ă  outrance, comme si elle Ă©tait assez bĂȘte pour ne pas les voir et assez faible pour ne pas les relever devant tous.

HRP : N'oubliez pas de dire le nom du dirigeant et le nom du quartier quand vous présentez votre personnage pour dire qu'il prend la parole. Merci :)
3439
Le seigneur Abdul Ghani al-Khalil, calife d’Al Kurziya et commandeur des croyants, est un homme de goĂ»t, passionnĂ© par l’art et la poĂ©sie, mais profondĂ©ment conservateur sur les questions politiques et les traditions. PrĂ©sent depuis le dĂ©but de la sĂ©ance, durant laquelle il Ă©tait restĂ© silencieux, il demanda finalement l’autorisation Ă  la princesse de prendre la parole. Ayant mĂ»rement rĂ©flĂ©chi Ă  ses propos, il savait que le sujet abordĂ©, mĂȘlant lĂ©gislation divine et humaine, nĂ©cessitait de trouver un Ă©quilibre subtil entre ces deux lĂ©gislation.

AprĂšs un lĂ©ger silence, il prit la parole aprĂšs l’autorisation de la princesse dont il a demandĂ© et d’une voix posĂ©e mais ferme :

"Chers collĂšgues et votre excellence la princesse, mes salutations les plus respectueuses. La prĂ©sente rĂ©union revĂȘt une importance fondamentale pour l’avenir de la citĂ© et de notre sociĂ©tĂ©. À ce titre, je me permets de souligner que certains camarades ici prĂ©sents" il toisa froidement le seigneur Chaar-Hachi et Jo-Lan Zandro Bakir "se comportent d’une maniĂšre indigne, agissant tel des voyous, sans connaĂźtre ni le raffinement nĂ©cessaire Ă  leur rang, ni le respect dĂ» Ă  votre personne, altesse, ainsi qu’au protocole. J’aimerais donc que, dans l’avenir, ces seigneurs revoient leur comportement, car leur attitude est inadmissible et indigne de leur position."

AprĂšs une pause marquĂ©e, il poursuivit, recentrant son discours sur le sujet Ă  l’ordre du jour :

"La peine de mort, selon moi, est un Ă©lĂ©ment nĂ©cessaire au bon fonctionnement de notre citĂ©. De ce fait, elle ne doit en aucun cas ĂȘtre abolie. Une telle dĂ©cision offrirait la victoire au chaos et au dĂ©sordre profond ennemi de notre foi et de notre citĂ©, dĂ©jĂ  perceptibles et prĂ©sent dans cette salle, et entraĂźnerait notre citĂ© dans une guerre totale. Si les contrevenants venaient Ă  savoir qu’ils ne risquent aucune punition Ă  la hauteur de leurs crimes, cela leur laisserait libre cours Ă  leurs mĂ©faits. Je suis bien conscient que certains pourraient ĂȘtre condamnĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ© ou Ă  d’autres peines, mais celles-ci sont Ă  la fois peu dissuasives et reprĂ©sentent un coĂ»t inutile pour notre citĂ©."

Le calife marqua un temps d’arrĂȘt, en rĂ©flĂ©chissant il regarde tour Ă  tour les membres de l’assemblĂ©e, avant de continuer :

"Je ne dis pas que la peine de mort doit ĂȘtre appliquĂ©e sans discernement. Elle doit seulement ĂȘtre limitĂ©e et encadrĂ©e par des lĂ©gislations strictes et dĂ©taillĂ©es, rĂ©servĂ©e Ă  des circonstances exceptionnelles et pleinement justifiĂ©es, notamment en cas de haute trahison, de crimes de sang, ou pire encore, de manquement Ă  ses obligations envers son suzerain. LouĂ©e soit votre personne, altesse."

il aborda ensuite un point soulevé par la princesse :

« Concernant l’humanisme dont votre altesse vous faite part, je reconnais pleinement que c’est un Ă©lĂ©ment central de notre foi. Mais il ne faut pas confondre humanisme et laxisme. Nous sommes dĂ©jĂ  suffisamment magnanimes en offrant Ă  ces misĂ©rables, qui osent ternir notre citĂ©, un procĂšs et une justice Ă©quitable. Abolir la peine de mort serait non seulement un affront Ă  l’autoritĂ© des seigneurs dans l’exercice de leur justice, mais Ă©galement une invitation au chaos. Et le chaos, mes chers collĂšgues, a toujours Ă©tĂ©, et sera toujours, un ennemi de notre foi et de notre sociĂ©tĂ©."

Ensuite, pour la mise en place d’une registre, je ne peut ĂȘtre que profondĂ©ment en accord avec vous. Il est nĂ©cessaire et mĂȘme obligatoire selon moi de mettre en place un registre des droits qui doit ĂȘtre remplis par chaque seigneur.

Il conclut son long discours, en inclinant lĂ©gĂšrement la tĂȘte vers la princesse :

"Je vous remercie, votre majestĂ©. Puisse la paix ĂȘtre sur vous."

AussitĂŽt qu’il eut terminĂ©, le calife Abdul Ghani al-Khalil se rassit sur sa chaise, le visage plongĂ© dans une profonde rĂ©flexion. Il semblait absent, comme si son esprit s’était retirĂ©, emportĂ© dans une mĂ©ditation lointaine dont lui seul connaĂźt la cause et le but
.
1766
La Princesse se lÚve, et déclare d'un ton ferme :

Mes trĂšs chers amis,

Le temps est venu de sortir pour nous en aller voter. Je suis heureux que nous ayons pu mener ces négociations à bien.

Avant que vous vous en alliez je souhaitais simplement vous rappeler quelques notions importantes, notamment sur les fondements de l'ArĂ©nisme dont je suis la suprĂȘme garante :

Le Testamment d'Alix V est également de nos textes religieux. Il préconise l'évolution religieuse en suivant le progrÚs social et scienfitique, afin que les normes définies par l'Arénisme soient toujours cohérente avec la période dans laquelle nous vivons.

La sociĂ©tĂ©, en l'Ă©ducation qu'elle donne aux Hommes, se devrait d'empĂȘcher les individus de commettre un mal pourtant si courrant. Sanctionner les coupables consitute un traitement de la consĂ©quence des travers de la CitĂ©, et non pas d'une solution viable Ă  long terme. Condamner Ă  mort quelqu'un c'est admettre que la sociĂ©tĂ© a failli Ă  son devoir d'instruction sans que cela ne puisse ĂȘtre rachetĂ©. Il s'agit lĂ  du paroxysme de l'Ă©chec social de notre État. Votez pour : vous accepterez que nous abandonnions un peuple qui, plus que jamais, aimerait ĂȘtre compris et soutenu dans ses grandes rĂ©formes sociales.

De plus la CitĂ© du DĂ©sert ne saurait survivre sans l'aide active de diffĂ©rents pays qui, bien que non par humanisme mais simplement par cupiditĂ©, acceptent d'importantes importations de leurs pays vers le nĂŽtre. Je suppose que certaines taxes ne pourront pas ĂȘtre abaissĂ©es compte tenu d'une dĂ©cision contraire aux droits fondamentaux humains. Je les comprends et ne souhaite que diplomatiquement les choix qui sont les nĂŽtres nous amputent d'un poids diplomatique ou spirituel qui aujourd'hui peine Ă  survivre.

Je vous invite donc à voter en conscience. Comme je vous l'ai indiqué, concernant la peine de mort, je ne voterai pas pour son abolition. Pour les registres je les considÚre nécessaires et voteraient également favorablement à leur création.

Merci Ă  tous pour votre temps et votre attention.

---------- CLÔTURE DES DÉBATS ----------
Haut de page