11/05/2017
16:11:36
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Les Rosevoskyens à Cité-Rouge pour la première ouverture de l'Adélie depuis une décennie

RENCONTRE ROSEVOSKY-ADELIE

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Vue aérienne du centre de Cité-Rouge, avec à gauche le Musée de la Révolution

Les 140 000 habitants de Cité-Rouge n'étaient plus habitués à fêter un joyeux événement. Pour toutes ces personnes meurtries par la guerre civile, la venue de diplomates étrangers ne pouvaient signifier qu'une chose : un retour possible à la normale, à la vraie liberté. C'est dans cette ville, qui n'est que la quinzième plus grande ville du pays, que débuta la révolution, ce qui lui a valu son statut de capitales. C'est aussi celle dont les habitants ont le plus perdu de membres familiaux et de biens.
Le gouvernement avait choisi la salle de réception du Musée de la Révolution, ouvert il y a tout juste trois mois, pour accueillir les Rosevoskyens. La salle, décorée pour l'occasion, contenait une grande table ovale, avec une dizaine de chaises à ses pourtours.

Quant à la ville, elle fut parée de drapeaux adéliens et rosevoskyens. Les voisins communistes étaient vus comme des alliés. Il avait fallu presque guerroyer avec la mairie de la plus grande ville, Fushjendija, et ses deux millions d'habitants, pour que la rencontre se fasse à la capitale. Le président avait assuré que cela ferait meilleur effet, que cela ne serait pas toujours comme ça.

Le président qui, d'ailleurs, est présent à cette réunion, accompagné de la Ministre de la Diplomatie Extérieure, Ana Teshë.

Lorsque les voitures arborant les drapeaux rosevoskyens apparurent, tout était déjà en place. Sauf le président. Il n'avait jamais eu à réaliser un tel exercice. Il espérait que ce manque d'expérience en la matière ne lui porterait pas préjudice. Il reçut un texto d'Ana, lui demandant de se hâter de descendre les marches pour accueillir comme il se doit les représentants étrangers.

Bien le bonjour chers voisins !, dit-il avec le souffle coupé. J'espère que votre passage dans Cité-Rouge vous a charmé ! Bon, petite photo pour les journalistes...
Il se retourna, la main dans le dos de son homologue, qui n'avait pas réussi à piper mot. Les journalistes obtinrent ce qu'ils voulurent, et les diplomates rentrèrent dans le bâtiment.

Une fois à l'abri des caméras, Florian Grëshjia s'excusa :

Je vous prie de bien vouloir excuser mes manières. Les journalistes me stressent. De l'eau ? Du vin ?
Dans son cortège diplomatique, le dirigeant de la République populaire de Rosevosky, accompagné du ministre des Affaires étrangères et de son corps armé privé, regardait par la fenêtre, enthousiaste à l’idée de cette rencontre. Il ne s’attendait pas à un accueil aussi chaleureux, pensant que les tensions récentes entre Rosevosky et le Pal Ponantais auraient refroidi la population adélienne. Mais ce n’était pas le cas.

En descendant de sa voiture, il fut accueilli par une foule en liesse, hurlant sa joie. Des drapeaux rosevoskiens et adéliens flottaient partout, donnant l’impression que les deux pays ne faisaient qu’un. Klaus Annouil, le dirigeant de Rosevosky, salua la foule avant de s’avancer vers son homologue adélien, Florian Grëshjia, pour lui serrer la main. Presque ébloui par les flashs des citoyens et des journalistes présents, il remarqua la joie sincère dans le regard de Florian Grëshjia.

Vous savez comment accueillir vous dis donc. Dit t'il en souriant.
Ce n'est rien, je prendrais du vin si cela ne vous embête pas.

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Photo prise de Klaus Annouil par un journaliste adelien à travers la fenêtre du bâtiment
Mr. Grëshjia se demandait s'il n'en avait pas fait un peu trop. Les nomades du nord-est ont un dicton populaire chez eux qui dit "Tepër bujar është një njeri me një vrimë në shpinë.", ce qui pourrait se traduire par "Le trop généreux est un homme avec un trou dans le dos." Bon, cela dit, il n'était pas encore temps de céder à la paranoïa. Son homologue rosevoskyen avait l'air d'apprécier cet accueil, puis pourquoi repousser les gens qui peuvent apercevoir quelques instants de bonheurs.

Et bien tenez du vin ! Je m'en abstiendrais, j'ai la descente facile...
Bon. Et bien je pense que je vais commencer par vous remercier en personne de venir ici. Mme. Teshë vous a déjà dit à quel point nous nous excusons de la situation dans laquelle on vous a mise ces dernières années...

Nous aimerions commencer par le plus simple. Les quelques ambassades qui étaient présentes avant la guerre civile ont toutes été abandonnées, dont la vôtre. Nous aimerions faire un premier pas symbolique en vous proposant de vous reloger dans votre ancienne ambassade à un loyer symbolique de une drita par mois. Avec comme seule condition de laisser un citoyen ou une citoyenne adélien s'installer à Rosatoll. Cela pourrait être un moyen efficace de garder un canal diplomatique serein entre nos deux nations.

Cela pourra également ouvrir la discussion à d'autres sujets comme la réouverture de notre frontière commune, mais également d'une potentielle alliance politique.
Ne vous excusez pas, ce n’est pas grave. Nous vous avons déjà pardonné, et ce n’est pas de votre faute. J’accepte de renvoyer un ambassadeur dans votre nation afin de rétablir les relations passées. Cependant, nous vous proposons également d’installer un ambassadeur dans notre pays, afin que les canaux diplomatiques restent toujours ouverts entre nos deux nations, plus qu'avec un simple représentant, et que votre pays soit plus facilement accessible à ceux qui le désirent. Cela comprends également la situation des immigrés adéliens installés dans notre nation depuis la révolution. Cela leur permettra, s’ils le souhaitent, de revenir dans leur patrie d’origine pour retrouver leurs biens et leurs familles.
Ah bah c'est bien gentil, mais la plupart des émigrés n'ont plus de famille et la loi de 2012 a permis de redistribuer les biens abandonnés par les émigrés aux Adéliens. On allait pas laisser tout ça comme ça.

Justement, quelle est exactement la situation de nos émigrés ? Ont-ils la nationalité rosevoskyenne ? Comment cela se passe-t-il ?

Sinon, nous serions heureux d'installer une ambassade. Mais nous devrions effectivement d'abord traiter de ce sujet.
Les immigrés adéliens vivent actuellement en Rosevosky avec une double nationalité, qui leur a été accordée une fois qu’ils ont trouvé un travail. Un logement leur a également été attribué, comme à tous les citoyens.
Je doute fortement que ces Adéliens veulent retourner ici. Il faut dire que le ressentiment de la population est encore grande. Mais je vais essayer, avant la fin de mon mandat présidentiel l'année prochaine, de convaincre les députés de faire passer une loi accordant un logement et un travail aux Adéliens qui décideraient de rentrer chez eux. On ne manque jamais de travail dans un pays en reconstruction. En tout cas, les Rosevoskyens seront toujours traités en ami pour leur aide indirecte, mais inestimable, pendant ces temps difficiles.

Bon, maintenant, parlons de la frontière. Vous avez déjà retiré un tiers de vos soldats. Nous aimerions la rouvrir quasiment intégralement. Nous n'avons rien à craindre de votre pays. Actuellement, aucun étranger ne peut pénétrer le sol adélien sans une autorisation délivrée par les autorités. Nous aimerions que les citoyens rosevoskyens soient les premiers à pouvoir bénéficier de l'entrée en Adélie sur simple présentation d'une carte d'identité, ou autre document attestant de sa citoyenneté rosevoskyenne. Cela peut paraître brusque, mais cela pourrait dynamiser notre secteur touristique. Nos montagnes ont du charme, nos stations de ski, bien que modestes, offrent un cadre de loisir inestimable, et nos côtes sableuses ont de quoi enthousiasmer toutes les familles. Nous pensons pouvoir, dans les dix prochaines années, faire du tourisme un secteur-clé de notre économie, et cela ne pourra pas se faire en gardant si compliqué l'accès à notre pays. Qui plus est, vous serviriez de cobaye. Je veux dire par là que nous testerions pendant deux mois, voir si le système est acceptable. Et pourquoi pas l'élargir à la suite. Mais si nous nous mettons d'accord, le libre-accès de vos citoyens ne sera jamais remis en cause, bien évidemment.

Nous garderons la moitié de nos effectifs à votre frontière. L'autre moitié aura deux mois pour se retirer. Cela dans le seul objectif de ne pas laisser partir trop de monde non plus. Le niveau de vie s'est grandement améliorer, mais nous avons peur que certains y voient l'opportunité de faire la vie ailleurs. Ce n'est nullement une envie de restreindre les libertés ; cela ne me fait guère plaisir. Mais nous ne pourrons achever notre reconstruction avec un exode. Si nous nous mettons d'accord là-dessus, nous dresserons une liste de diplômes qui interdisent des sorties du territoire supérieure à un mois.

C'est là que nous devons nous mettre d'accord. Théoriquement, rien n'empêcherait quelqu'un de franchir la frontière avec l'assurance qu'il reviendra. Nous aurons besoin de votre coopération. A partir du moment où nous signerons l'accord, tant est qu'il le soit, vous devrez vous engager à à empêcher nos citoyens concernés par la loi d'émigrer. Bien évidemment, cela ne remet en aucun cas en cause le statut des Adéliens déjà présents sur votre territoire.
Je ne vois aucun problème à rouvrir la frontière entre nos deux nations. Comme vous l’avez mentionné, cela aurait plusieurs points positifs. En ce qui concerne votre demande, nous l’acceptons. Aucun citoyen adélien ne pourra immigrer en Rosevosky, et les personnes souhaitant entrer sur le territoire à des fins touristiques devront obtenir une autorisation préalable de votre gouvernement et seront surveillées de près.

Si des citoyens adéliens parviennent à entrer illégalement en Rosevosky, ils seront rapidement retrouvés et renvoyés dans votre pays pour être condamnés. Toutefois, s’ils présentent une quelconque hostilité, je ne vous garantis pas qu’ils rentreront chez vous sans avoir été jugés en Rosevosky.
Il est bien évident que nous n'entraverons la justice rosevoskyenne. Cela dit, concernant les citoyens rosevoskyens souhaitant se rendre en Adélie, il n'y aurait, justement, plus besoin d'un accord des autorités, juste la présentation d'une carte d'identité.

Bon, si nous sommes d'accord là-dessus, je le note. Cela sera en-tête des accords que nous signerons.

Nous aimerions également aborder la question de l'alliance politique. L'Adélie n'est pas un pays complètement communiste, mais le PK tient tout de même une place importante politiquement parlant, et nous restons une république très fortement socialiste. Cela dit, je n'exclut pas une victoire des communistes aux prochaines élections présidentielles, mais je ne lis pas l'avenir...

Vous ne faîtes pas partie de l'Union Internationale communiste et socialiste... Nous nous sommes concertés avant votre venue et nous en sommes venus à l'idée qu'il serait plus qu'intéressant de lier notre candidature à la votre. Nous savons que vous avez candidater, mais sommes pour le coup peu informés de la tenue des négociations pour votre entrée. Qu'en pensez-vous ?
Cela pourrais être une bonne idée, les discussions sur notre adhésion sont en pause temporairement mais pourrais reprendre d'ici peut.
Cela pourrait booster votre candidature tout en permettant à la nôtre d'avoir un tremplin pour bien commencer. Bon, cela étant dit, nous aimerions parler coopération culturelle. De même que l'ouverture de nos frontières communes, nous aimerions lier nos plus grandes universités, qui manquent beaucoup de prestiges à l'internationale, à certaines des vôtres, afin de permettre aux étudiants de nos deux pays de se rendre le temps de six mois, ou d'un, dans une université du pays voisin. Cela permettrait de coopérer en matière de recherche scientifique. Nous pensons que notre développement de ce point de vue-là est indissociable de notre relèvement national. Cela dit, même si la guerre civile a marqué un temps d'arrêts aux innovations technologiques et scientifiques, et si la période transitoire, en empêchant des chercheurs étrangers à venir à là aussi ralenti le processus d'innovation, nous ne sommes pas complètement en reste. L'Institut Archéologique et Patrimonial d'Adélie, malgré une période sombre, est toujours debout et plus apte que jamais à reprendre ses activités.
Nous pourrions commencer par deux années tests. Nous sélectionnerons l'Université Nationale de Fushjendija, spécialisée dans les sciences humaines et sociales, et ses 15 000 étudiants, ainsi que l'Université d'Archéologie, à laquelle fait partit l'Institut, et qui est basée à Cité-Rouge.

Qu'en dîtes-vous ?
Tout cela me paraît bien, mais comme vous l’avez dit, j’aimerais tester pendant deux années pour voir ce que cela donnerait.
Alors très bien. Comme je l'espère, si ce projet nous convient à nos deux nations, nous pourrons l'élargir à d'autres projets, mais ce sera un sujet qui sera traité par mon successeur.

Je pense que nous avons traité tout ce que nous pensions traiter. Voici une ébauche de traité que nous soumettrons à l'Assemblée nationale, tandis que vous la proposeriez à votre organe décisionnaire à vous. A moins que vous ne vouliez y apporter quelques modifications. Si vous le permettez, je l'ai nommé "Accords de Cité-Rouge" pour faire simple.


ACCORDS DE CITE-ROUGE

Article 1 : La RUADA s'engage à laisser toutes personnes pouvant justifier de sa citoyenneté rosevoskyenne au sein de son territoire. En cas d'une durée de séjour supérieure à six mois, la présentation d'une autorisation officielle sera cependant requise (étant alors considérée, selon les lois adéliennes, non plus comme du tourisme mais comme une émigration). Une telle autorisation serait délivrée dans les cas suivants : études supérieures, travaux de recherche et autres professions de longue durée, sous réserve d'un casier judiciaire vierge ou non contraignant. Le Rosevosky s'engage à faire de même.

Article 2 : En ce qui concerne les citoyens adéliens ayant une profession jugée primordiale selon le gouvernement adélien, le Rosevosky s'engage à leur refuser toute entrée supérieure à deux mois au sein de leur territoire.

Article 3 : Pour une durée de deux ans à compter de la date de signature des deux parties, les deux plus grandes universités d'Adélie et de Rosevosky élaboreront des projets communs de recherche, d'échanges étudiants et de partage.

Article 4 : La RUADA joindra très prochainement une candidature à l'Union Communiste et Socialiste à celle déjà entamée par le Rosevosky. Le Rosevosky s'engage à promouvoir autant que possible la candidature adélienne, tandis que la RUADA s'engage à ne pas rentrer dans l'organisation sans le Rosevosky.

Je pense avoir fait le tour. Si vous des questions, des suggestions ou des refus, n'hésitez pas. Ca reste un brouillon fait dans la foulée.
Il prit le papier et le lut attentivement.

Tout me semble parfait, je n'ai rien à redire.
Le président était quelque peu consterné par le manque d'intérêt manifeste des Rosevoskyens dans cette rencontre. Les enjeux n'étaient sans doute pas les mêmes ; mais cela le déstabiliser quelque peu.

Et bien dans ce cas, je pense que nous pouvons clore cette rencontre. C'est avec plaisir que nous vous reçu et que nous vous recevrons à l'avenir.
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