Posté le : 04 déc. 2024 à 17:11:43
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Le quartier des Reliques, un antique quartier au nom pour le moins élliptique. Le quartier se situe en contrebas du palais princier. Il est de forme plutôt circulaire et ses frontières s’arrêtent au contact des quartiers suivants : Al-Kurziya, Al-Matahatan, Byzania, le quartier des Grands et le ghetto Kamiste. Le quartier dispose du croisement de deux des axes majeurs de la cité, faisant de l’endroit un centre pour la cité.
Un peu de topographie:
Ce quartier est un lieu cosmopolite et ancien, où les mœurs locaux, mélangés à ceux venus d’outre-désert, cohabitent avec un lieu d’une beauté orientale saisissante. Le centre du quartier est occupé par une gigantesque place nommée « place Ahalam ». Celle-ci accueille en son sein le croisement routier, permettant la rencontre et l’échange entre les autres lieux de vie de la cité. La place n’est pas pavée, seulement sur la route. Ainsi, chaque semaine, les habitants se retrouvent sur la poussière de la place, entourée par de hauts bâtiments richement décorés, pour y commercer lors du marché d’Awbal. Ainsi, alors que la place Ahalam semble peu empruntée en semaine, elle s’anime lors du dimanche et laisse aux visiteurs une impression de plaisir et de convivialité, face à ce vaste lieu où se rencontrent les autochtones et les étrangers. Si l’on décide de repartir par la route, vers Al-Kurziya, une immense porte de pierre nous fait alors face, marquant l’époque révolue ou le quartier constituait la périphérie du palais. Cette porte est le seul vestige restant de l’ancienne muraille, juste au Sud de la place. Continuons notre tour, et passons maintenant au Nord de la place. On y voit en hauteur une nouvelle place, plus petite certes, mais menant directement au palais Princier par la voie Nord. Autour, les petites rues serpentent dans le reste du quartier. Demeure des artisans de la cité, l’endroit est constamment en mouvement, si ce n’est plus lors du marché. Quand la nuit tombe, le brouhaha incessant continue et laisse l’ivresse de la nuit aux artisans fatigués se détendant dans des lieux de plaisir, tel que des comptoirs ou des maisons closes. Cette ébullition constante est souvent rapportée par les poètes. Le quartier est donc majoritairement urbain, mais on dénote tout de même quelques petits jardins de fortune aux alentours de la place Ahalam. Tout semble beau, mais nous ne parlons pas assez des zones frontalières au Ghetto et au quartier des Grands (principalement les bidonvilles). La zone semble ici plutôt malfamée, les appartements se serrent et laissent peu de place pour la vie privée. L’activité commerciale du quartier prends ici des tournures moins légales et saines. Des grillages ont été mis en place dans les deux petites rues reliant le ghetto au quartier, tandis qu’ils ont été retirés aux frontières avec les Grands, permettant la diffusion d’un nouveau climat peu rassurant. Il est fortement conseillé de voyager sur l’axe principal pour aller dans le quartier Al-Kurziya, on ne voudrait pas que vous voyiez les mauvais côtés…
Dans tout le quartier, l’eau est en accès libre via des fontaines, dont une se situe au centre de la place Ahalam, la plus grande fontaine. Le niveau de vie y est correct (propos tout de même à nuancer), et la population est majoritairement de classe moyenne. Ainsi, n’hésitez pas, et venez profiter dès maintenant de l’entrain permanent de notre quartier, vous en ressortirez grandis !
Un peu d’Histoire :
Vous le savez déjà, mais le quartier des reliques est l’un des quartiers les plus vieux de la cité. Son apparition remonte à la création des remparts de la cité. Alors que l’emplacement de l’actuel palais princier en était le centre, le quartier des reliques en était sa périphérie. Les premiers remparts sont donc construits dès le VIe pour assurer à la cité naissante la protection contre les barbares ou les tempêtes. Encore aujourd’hui, des vestiges sont visibles près de la place Ahalam. Mais le rôle de la zone ne se limitait pas qu’à ça, non. Elle accueillait derrière ses remparts protecteurs des marchands, toujours plus nombreux, pour commercer en sécurité. C’est à l’endroit où se réunissaient les marchands qui constitue l’actuelle place Ahalam. Ainsi, le quartier se spécialisa avec le temps dans son activité phare et permit le brassage culturel de la cité en l’ouvrant sur le monde, avec par exemple le Banairah et l’Azur ou d’autres pays occidentaux.
Le quartier continua son expansion, rendant les murailles obsolètes. Les richesses s’accumulaient, mais là n’était pas le point culminant. Au temps des clergés, un marchand occidental tomba sur une phalange de Saint Mathieu. Quelle ne fut pas sa surprise, il décida de l’acquérir pour la rapporter en terre sainte (et la vendre à prix d’or, cela va de soi). La première relique de la cité a été vendue par un certain Ahmed Simoun Al-Salem, commerçant véreux. C’est la le début de la triste réputation du quartier, nommé ainsi en référence à ce trafic d’objets sacrés. Peu après la mort de son maître, Djibril Al-Bsalom reprit son affaire et l’étendit au mieux, voyant les demandes de relique augmenter. La famille Al-Bsalom s’enrichit avec le temps de ce commerce, en faisant une des plus grandes sources de reliques dans le monde (60% des reliques que détient le clergé viendrait en réalité de la cité). Malgré un saccage de la part des tribus nomades, les Al-Bsalom investirent pour relever le quartier et le fortifier après la Nuit de sang. Quand vint la grande crise de l’eau, les Al-Bsalom et les gens fortunés entreprirent de faire des réserves d’eau. Les grandes familles passèrent donc la crise sans se soucier du reste, tandis que les pauvres mourraient. C’était la véritable face de la famille, des êtres avares et peu regardant de la vie des hommes et des femmes de leur quartier. Leur commerce était alors basé sur des actes illégaux, les débiteurs de la famille voyaient leurs biens ou leurs membres se transformer en relique pour recouvrir leurs dettes. Des crapules. Après la crise, la famille votait alors pour ne pas construire de canal. Si la volonté du Prince était de mettre en autarcie la cité, ce n’était pas celle du seigneur du quartier des reliques à cette époque, Salahadin Al-Bsalom. Il n’hésita pas à user d’argent pour convaincre certains de ses homologues.
La suite fut sombre pour les Al-Bsalom. Malgré l’abandon du projet d’autarcie, le commerce ne reprit pas la dimension espérée. Peu de marchand osait remettre les pieds dans la cité, les comptoirs commerciaux commençaient à devenir gênant étant donné leur inutilité. Certains ont été réaménagés, d’autres détruits pour faire place à de petites échoppes. Le commerce tourna donc à l’échelle locale, certaines denrées se faisant de plus en plus rares.
Après une très longue période, remplie de platitude pour la famille dominante, du mouvement se fit enfin ressentir. En 1953, la milice féminine émergea pour contrer le rapprochement de l’islam que le prince gouvernant entama. La milice, alors constitué de femme et aidé par les pieux personnages, commença une insurrection dans certains quartiers. Le quartier des reliques en était l’un des plus touché, avec pour débuter les hostilités des sabotages à la chaîne de caravanes azuréennes et banairaises, suspectées d’apporter l’Islam dans les murs de la cité. Les dernières routes commerciales furent coupées pour de bon par ces actions. Enfin, la milice entreprit de faire descendre les Al-Bsalom de leur trône et ainsi stopper net leur hégémonie inégalitaire et en faveur du prince. Les Al-Bsalom, chassés, se réfugient dans le quartier des Grands, près des soutiens pro-prince. Pendant ce temps, la milice entrepris de créer le Comité d’Artisanat et de Commerce (CAC) afin de laisser aux habitants, vivants du commerce, de pouvoir librement contrôler ce dernier. Mais voilà une erreur que de donner un pouvoir commercial alors que celui-ci est en chute libre, avec la disparition du commerce extérieur. La milice se munit des pleins pouvoirs (exécutif, judiciaire et législatif) dans le quartier. Le Prince pris en étau dût laisser faire et regarder son règne s’écraser. Au fil du temps, le comité se désolidarisa de la milice, puisque celle-ci empêche tout contact avec l’extérieur. En 1955, la milice se dissout pour laisser place au règne d’un nouveau prince, plus en accord avec la doctrine religieuse de la cité. Cependant, la milice dériva de son objectif initial et garda le pouvoir sur le quartier. Ce n’est qu’un an plus tard qu’elle se fit détrôner par le Prince et sa garde. Le CAC garda tout de même son rôle, à condition qu’un seigneur puisse représenter le quartier. Depuis, un seigneur est élu pour maintenir le pouvoir exécutif dans la cité.
Aujourd’hui, le gouvernement du comité et du seigneur devient de moins en moins démocratique. Une des problématiques actuelles concerne le creusement de l’écart entre classe moyenne et bourgeoisie du quartier. Et quelque chose me dit que ça ne va pas aller en s’améliorant…