11/05/2017
22:35:54
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[RP] Maintenant, l'impérium est tout et l'argent n'est rien.

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Il faisait un temps moche dans la capitale impériale, le ciel était gris et on avait annoncé hier de l'orage en début de soirée sur Ker'Ys. Il était environ 16 heures quand Sean O'Sullivan, le PDG de Fionán, la plus grande entreprise de pétrole du pays, sortit de sa voiture de luxe pour être face à un bâtiment qui ne lui était pas inconnu. C'était l'ancien siège de l'inquisition Catholique Menkienne. Un immense immeuble avec beaucoup d'histoires. Aujourd'hui, il était utilisé par l'état impérial pour diverses choses liés aux affaires publiques, le bâtiment était connu aussi pour ses archives non-déclassifiés. Si le milliardaire excentrique était devant cet immeuble cet après-midi, c'était parce-que le Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt l'avait convié lui et et les plus puissants oligarques de l'Empire pour une réunion importante et pour y discuter des affaires économiques. Le tout de manière informel et sans aucun journaliste.
Un autre oligarque était présent devant lui.

''Oh... Demat Monsieur O'Sullivan ! Quelle bonne surprise de vous voir ici.''

''Demat, je vous remercie monsieur Le Goff, je suis bien content aussi de vous voir ici. Comment allez-vous ?''

Madoc Le Goff, le milliardaire le plus influent de tout Menkelt et PDG du conglomérat de Rheidol. Ce dernier avait hérité de la fortune de son père décédé il y a tout juste trois ans, à 32 ans il était devenu un des hommes les plus puissants du pays. Les deux milliardaires s'entendaient plutôt bien, c'était même le PDG de Rheidol qui avait fait en sorte que Sean O'Sullivan soit observateur du groupe Mondow, il l'avait invité à devenir un membre à part entière de Mondow, mais le PDG de Fionán refusa l'offre. Une bonne entente néanmoins subsiste toujours entre les deux hommes.
Le Goff sourit.

''Je vais très bien merci, mais je dois avouer que je suis étonné de vous voir ici. Je pensais que les affaires politiques ne vous intéressaient pas.''

Sean O'Sullivan ricana.

''C'est le Premier Ministre qui nous convoque, je me dois bien d'obéir à l'état impérial quand même.''

Il regarda autour de lui.

''Et puis... je m'ennuyais.''

Le PDG de Rheidol fit laisser apparaitre un léger sourire sur son visage.

''Tant mieux, vous allez surement être satisfait alors, vous aurez du spectacle bientôt...''

L'oligarque ne fit pas attention à cette remarque et s’occupa plutôt d’observer attentivement le bâtiment en face de lui. Tout celui-ci était fait en marbre et était tellement large et impressionnant qu’on se sentait comme une fourmi à côté. Il devait y avoir au moins cinq étages, les vitres laissaient entre-voir des bureaux qui commençaient peu à peu à se remplir de fonctionnaires. Deux grandes portes à l’entrée, d’à peu près quatre mètres fait en bois de chêne, étaient gardées par des gardes de la Bezimpa, sûrement issue du contre-espionnage, qui étaient tous reconnaissables avec leur uniforme bleu avec ce fameux béret qu'ils portaient. Il revient d'un coup à ses esprits, le milliardaire avait eu une sorte d'absence et s'était perdu dans la beauté sombre du vieux bâtiment. Il voulut saluer Madoc Le Goff, mais celui-ci l'avait visiblement laissé pendant qu'il s'était perdu dans ses pensées. O'Sullivan se sentit un peu honteux et se dépêcha alors de rentrer dans le bâtiment.

En rentrant, l'Ardien découvrit qu'il était parmi les derniers arrivés. Le milliardaire ne voulut pas trop attirer l'attention et s'installa rapidement sur le fauteuil qui lui était dédié dans la grande salle. Cette dernière ressemblait d'ailleurs à s'y méprendre, étrangement, à un tribunal. Il regarde derrière l'estrade ou le Premier Ministre allait sûrement s'installer et admira sur le mur l'énorme carte de toute l'Eurysie.

Tout le gratin des affaires menkiennes étaient là aujourd'hui. Une trentaine d’hommes et une femme, dont la fortune cumulée atteint sûrement plusieurs centaines de milliards de Livres. Ce sont les fameux oligarques, qui au cours de la seconde moitié du XXe siècle et à la fin de la guerre Occulte en Menkelt avaient fait main basse sur une bonne partie des affaires économiques du Saint-Empire Menkelt. La bonne majorité d'entre eux appartenait au groupe Mondow, un club rassemblant les oligarques. Pareillement des politiciens, des militaires, des nobles et autres membres de l'élite menkienne faisaient partie de Mondow. Le groupe se réunissaient chaque trimestre pour discuter des affaires de ce pays. O'Sullivan était un des rares oligarques ne faisant pas partie de ce groupe, quoiqu'il en était cependant un observateur. Il ne voulait cependant pas les rejoindre, le magnat du pétrole pensait qu'il n'avait pas besoin d'eux et que ce club ne servait à pas grand-chose au final.

Des boissons étaient présentes, des gamins en tenu de servants, venant sûrement du palais impérial, invitèrent la cohorte d'oligarques à se servir. Une atmosphère étrange régnait dans la grande salle. Les raisons étaient multiples, premièrement les adolescents avec leur masque d'animaux qui les guidaient. Deuxièmement, la salle était étonnement fort peu éclairé. Enfin et surtout, la présence tout autour d'eux d'agents de la Bezimpa, armés, ne rassuraient définitivement personne. Malgré tout, la question qui était sur le bout des lèvres de tous ces milliardaires était : ''Pourquoi le Premier Ministre nous convoque t-il ici ?''

Le Premier Ministre Peter Kibener, le nouvel homme fort de Menkelt. Cet individu provenant de la toute petite noblesse Bretonienne avait fait sensation auprès de beaucoup avec non seulement son élection en 2014, mais également sa politique fortement réactionnaire et sa lutte contre ce qu'il appelait ''La cinquième colonne rouge''. En clair, les communistes et autres gauchistes de l'Empire. Cette politique n'avait pas trop déplu aux oligarques qui n'apprécient pas vraiment la gauche socialiste, à part chez quelques-uns vraiment libéraux qui avaient peur d'une tendance à l'autoritarisme chez le premier ministre.
Soudain, un oligarque parmi l'assemblée chuchota.

''Je me demande, est-ce qu'on va nous laisser sortir d'ici à la fin ?''

Cette seule phrase, pourtant balancé de manière ironique, fit frissonner plus d'une personne dans l'assistance.
La présence en masse autour de la salle d'agents de la Bezimpa, la convocation soudaine du Premier Ministre de Menkelt. Cette petite tension présente dans l'assemblée ne faisait qu'augmenter au fur et à mesure qu'on attendait l'arrivée de Peter Kibener. Sean O'Sullivan n'était pas vraiment stressé ou apeuré, mais en fait plutôt perdu. Le magnat du pétrole se questionnait avec curiosité sur ce qui se passait véritablement et se fit de multiples scénarios dans sa tête. Il remarqua que tous les oligarques du pays étaient présents dans l'assemblée, pas un ne manquait à l'appel.
Sauf un.

Donald MacBrien, le PDG du Conglomérat Ailtirí, était le grand absent de cette réunion. L'Ardien était connu pour son opposition à l'ethno-nationalisme et au conservatisme du Premier Ministre. Pour marquer son opposition, la plus grande fortune de Menkelt avait financé à coup de millions la campagne politique du parti Libéral et même du Parti Social-Démocrate. Son absence en soit n'était pas étonnant.
Soudain, un jeune homme en costard cravate apparut sur l'estrade et avança ses lèvres au micro.

''Messieurs, mesdames, je vous prie de saluer Notre Honorable Premier Ministre, Peter Kibener.''

La voix était forte et assurée, le gamin en costard laissa aussitôt place au Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt. Peter Kibener s'installa sur le confortable siège de l'estrade et fit approcher le micro près de lui.

''Messieurs, je vous remercie de vous être tous rendu disponible pour cette réunion et de vous être déplacés. Si je vous ai convoqué aujourd'hui c'est tout d'abord pour l'avenir de ce pays, votre avenir.''

Le Premier ministre se mit à toiser pendant quelques instants les oligarques présents face à lui. Peter Kibener sait, oui définitivement, ce dernier sentait que déjà une bonne partie des oligarques présents étaient déjà effrayés.

''En effet, vous avez vous même contribuer à rétablir la paix dans ce pays à la fin de la guerre civile, vous avez en partie créer le nouveau Saint-Empire Menkelt comme on le connait aujourd'hui, c'est-à-dire un état moderne. Par conséquent je n'ai pas à me plaindre de vous. Vous n'avez pas trahi le Saint-Empire et vous ne maltraitez pas notre peuple, vous n'avez aucun souci à vous faire à ce sujet...

Peter Kibener sourit, un sourire étrange. Le Premier Ministre avait des yeux brillants et innocent comme ceux d'un enfant, ce qui lui donnait un air totalement candide. En revanche, ce sourire qu'il adressa aux oligarques faisait qu'il avait paradoxalement une mine malsaine.

''Cependant, aujourd'hui il est temps de se parler franchement et concrètement pour que nous gardions tous ensemble, disons, des relations claires et civilisées. Ainsi aucun clan, aucun oligarque ne devrait être autorisé à s'approcher du pouvoir impérial. Le lobbyisme est interdit je rappelle dans notre glorieux Empire. L'économie c'est votre domaine, la politique est chasse gardé en revanche. En somme, ne touchez plus aux affaires de l'état impérial.''

C'est ainsi que pendant plus d'une heure et trente minutes, le premier ministre Menkien assomma durant cette réunion en privée les oligarques en leur faisant comprendre que c'était lui qui dirige maintenant, qu'ils ne pouvaient pas faire ce qu'ils voulaient dans ce pays, surtout en ce qui concerne la politique. C'était un avertissement brut et sans concession.

Seán O'Sullivan vit certains à la fin de la prise du parole de Peter Kibener qui avaient l'air choqué, voir même qui avaient l'air absent, comme spectateur de la scène. D'autres étaient pâles. Des oligarques inquiets réfléchissaient à comment ils allaient pouvoir faire maintenant en perdant leur influence durement acquis auprès de la politique impériale.

Seulement deux oligarques sortaient du lot dans le flot de réaction purement négatif de l'assemblée. C'était Madoc Le Goff, ce dernier ne manifestait aucune émotion depuis le début. La seule femme milliardaire du pays, Margaret Owen, une magnat des produits de luxe et autres bijouteries, était présente et assise à la gauche de Le Goff, n'afficha aussi aucune mine surprise et avait même l'air d'émettre un léger sourire sur son visage. Les deux oligarques côte-à-côte étaient tranquillement en train de discuter après la déclaration du premier ministre, ce qui donna un certain contraste à l'ambiance de la salle. O'Sullivan trouva ceci curieux.

Le Premier Ministre venait d'imposer de nouvelles règles de jeux aux oligarques. Cela avait l'air de fonctionner. Peter Kibener salua l'assemblée et s'en alla en dehors de la salle. Avec une certaine altitude autoritaire, la Bezimpa invita les oligarques à sortir de la salle.

Dehors, il s'était mis à pleuvoir. Sean, de retour dans sa voiture de luxe, demanda à son chauffeur de l'emmener à ses appartements dans Ker'Ys. Le PDG de Fionán consulta alors son téléphone et se rendit sur l'application Ogma, le réseau social le plus utilisé de Menkelt. La première chose qu'il vit fut la perquisition par la Bezimpa de la maison de Harry Lloyds, le célèbre banquier et PDG de ''Lloyds and co.'', une banque d'affaire privée. Selon les médias, c'était pour des soupçons de fraudes financières. Lloyds fournissait d'ailleurs, via une autre entreprise ''Kefex'', des services de consultations financières et juridiques, ainsi que des analyses politiques à ses clients, dont la plupart étaient des étrangers. Il vit aussi que les deux entreprises étaient aussi perquisitionnés. Harry Lloyds était présent à la réunion, il allait surement être très surpris de la situation en rentrant chez lui.

Le nouveau patron de Menkelt avait déjà commencé à agir pour imposer son autorité auprès des oligarques qui pourraient se montrer récalcitrant à sa politique. O'Sullivan n'avait rien à craindre de toute façon, il n'a jamais montré la moindre hostilité au Premier Ministre ou à l'état impérial.
En tout cas, le message était clair.



En se rendant à son lieu de travail, Erwan était en train de tranquillement jouer avec son rubik's cube pendant qu'il traversait tout le long d'un des tunnels de la plus grande mine de cobalt de l'Empire. Cette mine appartenait au conglomérat Ailtiri. Il y travaillait depuis quelques semaines déjà en tant qu'informaticien, avec un faux diplôme d'informatique de l'université d'Odimbourg, fait à la main par le service technique de la Bezimpa. En effet, Erwan était un agent de la Bezimpa qu'on envoyait aujourd'hui pour une mission bien spécifique, le jeune agent devait trouver des éléments pouvant compromettre un des plus grands conglomérats du Saint-Empire Menkelt, rien que ça. Ce soir, il ne serait plus un informaticien gérant le réseau informatique de la mine, mais un futur homme qui va démissionner de l'entreprise aux yeux de ses collègues. En réalité Erwan redeviendra un fonctionnaire de la Bezimpa et serait alors réaffecté sur une autre mission.
À son arrivée dans les bureaux informatiques de la mine, il rangea son rubik's cube qui n'était toujours pas fini à son grand désarroi. À ce moment-là, il regarda un peu autour de lui, Erwan n'avait pas fait attention, mais tout le monde a l'air d'être au branle-bas de combat. Une légère tape se fit sur son épaule.

''Hé mec ! Des hackeurs ont fait crashés le routeur d'infrastructure de toute la boite ! Tous les systèmes informatiques des mines sont en paniques ! Les gars à côté pensent que ce sont des hackeurs de l'AIAN !''

C'était son collègue, Matthieu, un Hyperalbien geek sur les bords et qui pouvait se montrer un peu étrange par moment. En tout cas, les hackeurs de la Bezimpa avaient fait du bon boulot, ce hacking permettrait sans doute de pénétrer plus facilement l'ordinateur de son collègue en plus de faire diversion, le laissant tranquille pour prendre les données nécessaires. Il avait eu un briefing hier soir par son supérieur sur ce qu'il allait se passer et ce que lui en revanche devait faire en parallèle.

''Pourquoi ce soupçon envers eux en particulier ?

''On pense que les enfoirés qui essayent de pénétrer notre base de données sont là pour voler des infos' sensibles de la boite ! En fait, Le gros patron avait déjà émit des critiques assez virulentes dans le passé à l'encontre de l'organisation qui empêcherait, selon lui, le commerce avec Velsna, une menace pour la démocratie et tout le blabla. Puis honnêtement, tu veux que ce soit qui d'autres ? ''

Le geek répondit étrangement de manière beaucoup trop excité. En même temps, comment ne pas trop le comprendre, pour sa défense c'était la première fois qu'il se passait quelque chose de vraiment d'intéressant dans ce boulot. Tout d’abord, Erwan fit mine d'être moyennement convaincu et salua son collègue, ensuite l'agent de la Bezimpa se dirigea vers son bureau où il remarqua très clairement son autre collègue de bureau qui était en train de s'énerver sur son ordinateur.

''Alors ? Ne me dis pas que tu es sur ce coup-là Trevor ?''

le vieil homme, un Hyperalbien roux avec une longue barbe qui faisait un peu hipster était en train de tapoter nerveusement sur son ordinateur.

''Bah... en fait ils m'ont un peu embarqué sur ce coup-là, il y a une brèche. Jack veut que je revoie leur code de faille. C'est un sacré bordel, ceux qui ont fait le hack' sont des professionnels. ''

Erwan ne put s'empêcher de sourire, avec la panique dans les bureaux tout serait beaucoup plus facile, c'était parfait. Trevor se mit soudainement à sortir précipitamment du bureau en lâchant.

''Putain pourquoi j'ai accepté d'aider...''

''Tiens bon !'' encouragea le jeune Bretonnien.

En voyant son collègue partant du bureau informatique de la mine, Erwan jeta un dernier coup d'oeil autour. Le jeune Bretonnien avec une légère impulsion de sa chaise roulante se lança vers le bureau de son collègue et se connecta le plus rapidement possible sur l'ordinateur de Trevor. Ce dernier avait un accès sur les dossiers les plus compromettants de la multinationale. Erwan ne chercha pas à comprendre et copia sur sa carte absolument tout ce qui était compromettant sur le Conglomérat Ailtirí. Il leva sa tête un peu paniqué pour regarder autour, il voyait plusieurs têtes qui s'agitaient aussi dans tous les sens et dans le lot il y avait Trevor sur un autre ordinateur avec d'autres gars du département informatique qui essayaient de réparer la faille informatique. Grace à ce hacking, tout le monde penserait que la fuite de données viendrait de là, alors que non, simplement une carte SD dans le bon ordinateur. Ainsi Trevor ne serait nullement inquiété par quoi que ce soit quand les dossiers seront révélés au grand public, Erwan était content de cela, car malgré tout le jeune homme aimait bien ce vieux rouquin colérique.
Évidemment, comme dans un film à suspens un peu pourri, il fallait que le transfert de données dure un petit bout de temps, 4 minutes et 30 secondes. Ce fut les 4 minutes les plus longues de la vie du jeune homme, pour l'instant. Erwan vit que Trevor avait fini et se redirigea vers son bureau lentement, mais surement, comment le fonctionnaire de la Bezimpa le sut ? Peut-être à cause du fait que Trevor était en train d'engueuler ses autres collègues tout en marchant, ce qui le rendait facilement détectable. Au dernier moment il retira la carte SD à la dernière seconde et fit en sorte avec un geste rapide de mettre la carte SD dans un petit compartiment caché de son rubik's cube. Le jeune infiltré eut seulement le temps de la ranger que celui-ci vit un Trevor un peu plus énervé rentrant dans le bureau pendant que sa chaise roulait en même temps vers le sien, donnant une scène un peu étrange.

''Mais Erwan qu'est-ce que tu fous ?''

''Vu qu'on est en chômage technique, par ennui je m'amusais avec ma chaise roulante tout frais payé par la boite. Sinon, plus sérieusement, c'est qui les responsables de la faille ?''

Trevor accepta sans broncher l'explication de son jeune collègue et répondit brutalement à la question.

''Un abruti Ardien évidemment, des putains d'amateurs quand il s'agit de faire de la cybersécurité. Je vais m'en plaindre à la direction tout à l'heure tient ! Ils vont voir ce qu'ils vont voir !''

L'agent secret sourit. Ce vieux hipster n'en donnait pas l'air, mais il pouvait entrer dans des colères assez légendaires.

''Les Ardiens n'ont jamais été à l'aise avec la technologie, surtout l'informatique, en revanche les armes...''

Erwan ne finit pas sa phrase. De toute façon Trevor savait instinctivement parfaitement ce qu'il voulait dire. Ce dernier s'installa maintenant tranquillement sur son siège de bureau, ce qui contrasta avec son altitude il y a moins de deux secondes. Le vieux rouquin s'alluma une cigarette en mépris de l'affiche en anglais menkien sur le mur interdisant de fumer à l'intérieur des bureaux. Il donnait l'impression de vouloir penser à autre chose.

''Tu te rends compte, nous vivons dans une société assez unique non ?''

Le Bretonnien haussa légèrement d'un sourcil. Trevor avait l'habitude de changer totalement de sujet sans transition, l'hipster de la mine n'était pas vraiment connu pour être quelqu'un de stable. Erwan n'allait pas se faire prier pour saisir l'occasion de détourner la conversation pour être un peu plus tranquille.

''C'est-à-dire ?''

Erwan regarda son collègue de travail en train de fumer nonchalamment, celui-ci attendit pendant quelques secondes avant de continuer.

''Nous avons une société qui se base sur notre appartenance ethnique, une société de caste pas seulement basé sur notre richesse matérielle non, non, mais également à quelle ethnie on appartient et cela joue dans notre futur boulot. Un exemple tout con tiens, tu savais que 67% des informaticiens du Saint-Empire sont des Hyperalbiens ?

Trevor avait dit cette dernière phrase avec une certaine pointe de fierté. Les Hyperalbiens étaient connus dans le Saint-Empire comme étant extrêmement fier de ce qu'ils étaient, encore plus que les autres, cela monter quasiment à de l'orgueil mal placé. Ce n'était pas rare que les adolescents du Saint-Empire Menkelt disent des expressions comme ''Hyperfier comme un Hyperalbiens'' pour se moquer de quelqu'un qu'on juge un peu trop orgueilleux. Beaucoup d'Hyperalbiens étaient reconnus pour être assez xénophobe voir même raciste, c'était la région avec le plus grand nombre de supporters du Front Impérial de Menkelt, le parti du Premier Ministre, avec les Bretonniens. Trevor faisait partie de ce genre d'Hyperalbiens.

''Je me demande surtout avec notre récente ouverture sur le monde comment les autres pays vont nous juger. Tu ne penses pas que ça va être intéressant ? Comment penses-tu qu'un monde mondialisé et cosmopolite va nous voir ? Les gens de ce monde ne vont-ils pas nous observer comme des racistes un p'tit peu ? Vu notre politique hors de la norme, ça ne m'étonnerait pas qu'on soit vu comme un pays étrange. Qu'en penses-tu gamin ?''

L'espion caché de la Bezimpa répondit calmement à son vieux collègue.

''Je ne pense pas. Les puissants de ce monde en dehors de notre pays ne croient en rien mise à part le fric et leur petite place. Ils n'ont pas la même vision de la politique que nous. Ces étrangers sont soumis à Mammon de toute façon.''

''Ah ! On sent que tu as lu les bouquins de Mickaël Land gamin, pas mal !''


Erwan sourit automatiquement face à l'affirmation.

''Peut-être...''

Le jeune espion se leva de sa chaise roulante. Trevor devina son intention sans mal.

''Tu te barres déjà ?''

''Euh... Ouai je n'ai rien à faire théoriquement vu que tout se barre un peu n'importe comment... et puis j'avoue me sentir un peu patraque. D'ailleurs je pense que je ne serais pas non plus là demain. Tu pourras prévenir Jack s'il-te-plaît ?''

''Pas de souci gamin, il faut bien que jeunesse se fasse ! Va voir ta petite amie et vadrouiller ailleurs au lieu de pourrir ici !''

Erwan lâcha un petit rire puis fit un sourire qui faisait mine qu'il se sentait un peu gêné de ne pas pouvoir l'aider dans cette situation.

''Te fait pas de bile pour moi, je dois seulement me coltiner Jack tout seul avec Matthieu, rien de grave.''

C'est à la fin de cette phrase qu'Erwan prit sa veste et qu'il se dirigea non sans hâte dans le tunnel de la mine qui le conduit vers la sortie. Le moment de vérité allait arriver, est-ce que son petit plan allait fonctionner ? Si son plan, un peu foireux, marche, il serait digne d'une augmentation et peut-être même d'être un agent à l'étranger pour la Bezimpa.

''T'as déjà joué avec ces trucs-là ?''

Le jeune employé balança le jouet au garde de sécurité, il espérait que ce petit stratagème ferait éviter le scanner sur ce rubik's cube que personne ne soupçonnerait de cacher les informations d'une des plus grandes multinationales de tout le pays avec à l'intérieur des preuves compromettantes contre le milliardaire qui s'oppose le plus à l'état impérial. Il fallait seulement espérait que les gardes ne soient pas trop à cheval sur le fait de scanner chaque objet. Sur un malentendu, cela pouvait se passer sans aucun problème. Le garde se mit à lâcher un petit ricanement.

''Quand j'étais gosse et innocent sûrement.''

Le garde se mit alors à tripoter dans tous les sens le rubik's cube. ''Bingo.'' pensa Erwan au moment d'entrer dans le scanner. Autour de lui des mineurs étaient en train de rentrer et de sortir, ils recevaient le même traitement que lui en matière de sécurité. Le troisième garde était en train de le scanner. Ce dernier se moquer d'ailleurs sans aucune vergogne de son collègue.

''Bon sang, j'y arrive définitivement pas avec ce genre de jouets. Tiens, essaie Flynn !''

Le garde passa le jouet à Flynn, un autre garde de sécurité, un Northmagwynien, ce qui était assez rare dans ce milieu, composé majoritairement d'Ardiens. Pendant un court instant, Erwan repensa alors à cette discussion tout à l'heure avec Trevor sur l'appartenance ethnique et son rôle dans la société menkienne. Le Northmagwynien avait aussi des difficultés, avec une certaine pointe d'amertume, il tendit le rubik's cube à Erwan.

''Laisse tomber, j'y arrive pas à ce genre de jeu.''

L'agent de la Bezimpa prit rapidement son rubik's cube, l'air pressé. Il n'oublia cependant pas de saluer poliment les 3 agents de sécurité.
Erwan se dirigea vers la sortie de la mine, un sourire éclatant sur son visage. Il espéra une dernière pensée.
''Mission accomplie, on prie pour l'augmentation.''
Une intervention normale dans un pays normal avec des gens normaux.



''PAS DE PIZZA !
TUT TUT,
C'EST LES STUPS',
FILS DE PUTE !''


C'est sur ces (très) sages parole lancée par leur chef d'escouade et après un coup de fusil à pompe dans la porte avec en prime un fumigène balancé dans le salon qu'une dizaine d'agents de la Bezimpa entrèrent dans le vieil appartement Ardien de Dablun dans lequel ils devaient intervenir. Quelle est l'origine de cette opération et pourquoi une intervention aussi... explosive ? Pour résumer brièvement, on avait découvert que le PDG du Conglomérat Ailtirí s'amusait à collaborer avec des gangs Menkiens, voir à les recruter pour de multiples raisons, comme mater des grèves ou s'occuper d'un employé qui voudrait diffuser des informations compromettante, du trafic de drogues, des exportations d'armes à l'étranger. Ce genre de choses. Sauf que la nouvelle politique du Premier Ministre Menkien faisait que la Bezimpa avait comme priorité de stopper les petites carabistouilles que commettaient les oligarques quand ils ne savaient plus quoi faire de leur fric. Résultat, grâce à un agent de la Bezimpa infiltré à Ailtirí, on a découvert des liens bizarres entre le PDG d'Ailtirí Donald MacBrien et le plus influent gang Ardien, qui était un peu comme une mafia.

Pourquoi dans cet appartement miteux précisément ? Déjà, les gangsters à l'intérieur de l'appartement avaient l'air vraiment incompétents et stupides, donc simple à gérer. Surtout, c'était l'occasion rêvée d'avoir encore plus de preuves compromettantes à l'encontre de Donald MacBrien et de pouvoir l'inculper sans trop de problèmes.

Comment ils avaient su qu'il y avait une planque de cette mafia Ardienne avec pleins d'informations compromettante sur Donald MacBrien en plein milieu de Dablun ? Rien de plus simples, des écoutes téléphoniques. Ils avaient également commencé à prendre en filature 4 jours plus tôt un membre de ce gang, qui allait à une pizzeria proche d'ici. C'était un Bretonnien gigantesque et imposant et qui avait l'air encore moins malin que les autres. Belle déduction de la part de la Bezimpa, l'homme, en allant vers la pizzeria, avait effectué un appel vers un ami, en lui avouant tout ce qu'il savait sur le sujet et sur Donald MacBrien. Ce fut tellement improbable et facile que l'agent qui le suivait était sur le cul. Les aveux étaient d'ailleurs tellement graves et importants que même des personnes dans la rue se retournèrent vers le géant, choqué par les paroles sur le conglomérat Ailtiri et les liens avec les gangs Ardiens. C'était carrément à se demander si ce n'était pas fait exprès venant de sa part. L'agent qui l'avait prit en filature n'en revenait pas et transmit immédiatement à ses supérieurs qu'ils avaient le feu vert pour une intervention dans la planque. En prime, l'agent eu le privilège de voir le gangster en train de tabasser un pauvre pizzaiolo qui avait refusé de lui servir une pizza à l'ananas. Le Bretonnien était ensuite allé faire diverses activités pendant 4 jours avant de retourner à l'appartement qui servait de planque. Pendant ce temps, la Bezimpa s'était préparé à intervenir dans l'appartement pour les choquer.

Situation ironique pour le premier agent qui rentra dans l'appartement qui vit justement ce colosse Bretonnien face à lui.


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2 minutes avant de l'arrivée surprise de la Bezimpa chez les gangsters Ardiens....


Nous suivons à l'intérieur de l'appartement deux jeunes gangsters pas exactement comme vous et moi, qui vont bientôt faire face à la force d'intervention de la Bezimpa (patience). Il faut savoir que nos deux gaillards étaient amis depuis un certain moment. D'ailleurs, ils avaient déjà fait plusieurs missions pour le gang Ardien. Cependant, ils n'en faisaient pas parti et ils servaient plus comme des mercenaires et des hommes à tout faire de cette mafia qui faisait appel à eux de temps en temps. Les deux hommes pouvaient tout autant servir d'autres gangs en parallèle, ils s'offraient au plus offrant tout simplement. Ces derniers étaient justement en train de discuter profondément du travail qu'ils étaient en train de faire. C'est-à-dire de garder une planque pendant quelques semaines avant le retour d'un cadre du gang et de continuer l'achat d'armes au conglomérat Ailtirí en échange de drogue, un travail simple quoique étrange. Les deux hommes, un Ardien et un Bretonnien, en avaient vu des choses sur le conglomérat Ailtirí. Ils pensaient tous les deux que l'entreprise Ailtirí était sûrement dans le top 3 des entreprises les plus malveillants de tous les temps, et certainement pas troisième.
Le Bretonnien était en train de nettoyer les énormes tâches de sangs qu'il y avait sur ses vêtements. L'Ardien lui, qui se nommait Aidan, avait l'air totalement exaspéré par la situation.

''Ça fait quatre jours que tu as disparus, précisément depuis que monsieur m'as dit qu'il allait simplement chercher une pizza chez une pizzeria qui était je cite, à même pas 200 mètres d'ici. Non seulement tu nous as fait une peur bleue via ta disparition temporaire, mais en plus tu n'as même pas de pizza pour nous ?!!? Mais bordel t'as foutu quoi ????

''J'ai justement foutu quelques coups au pizzaiolo pour de la merde et il m'a supplié d'arrêter. Étant donné qu'il me suppliait en même temps qu'il saignait, cela a eu comme conséquence qu'il me crachait du sang sur moi sans faire exprès et donc de laisser quelques tâches sur moi t'vois. En plus, je suis très malin, vu que je ne voulais pas que des Ardiens énervés ou des flics me suivent jusqu'à la planque, j'ai décidé de disparaitre un p'tit temps par mesure de prévention.''

''Mais ça ne justifie pas le pourquoi du comment tu as tabassé un pizzaiolo. Attend... Tu sais quoi ? Je vais pas même te demander la raison parce que sinon je pense que ma journée va être encore plus gâchée, mais tu as tabassé un taureau Velsnien pour qu'il y ait autant de sang sur toi ?''

''Bah...''


Il montra le reste des tâches de sangs sur sa chemise blanche.

''Oh ! Vas-y montre bien à tout le monde ta chemise dégueulasse ! on ne te dérange pas !

''Euh... Il n'y a que toi vu que les autres sont en train de dormir je te rappelle. Est ce que tu as des voix dans ta tête ?''

''Mais bordel on s'en fout ! Va nettoyer ça, nom de Dieu ! Tu t'es baladé comme ça dans la rue ? Je te rappelle pauvre con qu'on est censé rester discret.''

''Je n'allais pas rentrer à poil non plus t'es fou ?''

''Ah ! J'pense que toi et ton engin à l'air, cela aurait été moins suspect et bizarre qu'une veste et une chemise pleine de sang sur un grand gaillard comme toi !''


Leur diatribe continua pendant précisément 8.79 secondes, quand soudain ils entendirent la sonnerie de l'appartement. Ce qui faisait chier l'Ardien car il voulait vraiment encore engueuler son compagnon quelques minutes. Cependant, quelqu'un était en train d'attendre à la porte d'entrée. Les deux hommes firent un silence de mort, quelques secondes plus tard, l'individu sonnait à la porte encore 7 fois, ce qui fit réveiller un des camarades des deux hommes qui était en train de dormir sur un matelas un peu sale.

''Hmmm.... Il se passe quo...''

''Ta-gueule toi. Le Bretonnien borgne devait venir dans la planque aujourd'hui ?''
Théorisa Aidan.

''Non.''

''Le manouche alors?''

''Non.''

''C'est l'Hyperalbien chimiste bizarre qui devait venir ? Putain, dit moi que non, je l'aime pas ce gros narcissique de merde.''

''Oui.''


L'Ardien le fixa d'un air sceptique, son ami ricana.

''Je déconne, non il ne devait pas venir.''

''Mais bordel c'est qui alors le connard qui sonne comme un gogole à la porte ?''

''J'en sais rien putain.''

''Attend... Quelqu'un devait venir dans la planque aujourd'hui de base ?

''Non.''


Le téléphone d'Aidan sonna dans sa poche. Les deux hommes se regardèrent comme deux idiots.

''Bon... Je réponds à mon appel, toi en attendant va voir qui sonne comme un débile mental.''

Son ami s'exécuta, pendant qu'il décrochait son téléphone.

''Oui allô patron, qu'est ce qu'il y a ?''

Une voix inquiète résonna à l'autre bout du téléphone.

''Les gars... Rassurez-moi, vous ne vous êtes pas fait repérer par la Bezimpa depuis la dernière transaction ?''

Si on omettait les faits commit par son ami plus tôt, ils n'avaient fait aucune erreur effectivement. Il répondit du tac au tac, un peu étonné.

''Non, bien sûr que non, on est bien resté discret, comme des créatures du petit peuple.''

En répondant aux inquiétudes la part de son n+1, le gangster Ardien regarda en même temps son ami qui haussa un peu le ton à la porte d'entrée.

''Non... On n'a pas commandé de pizza ici monsieur, on n'en a pas besoin et j'ai pas faim en plus. Donc, ça ne serait pas rationnel que j'en commande vu que comme je l'ai dit plus tôt je n'ai pas faim.''

Révélation pour l'Ardien au téléphone.

''Oh ta mère la pizzaïol...''


Un tir de fusil à pompe se fit entendre.
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Musique d'ambiance


Le Bretonnien gigantesque reçu en tout premier lieu deux coups de crosse extrêmement bien placé, le tout à la suite, de la part des deux premiers agents de la Bezimpa qui entrèrent en gueulant.

''TOUT LE MONDE S'ALLONGE PAR TERRE LES MAINS SUR LA TÊTE OU CONSÉQUENCE !''

Le type qui était toujours allongé ne comprenant visiblement pas la situation, répondit.

''Mais.. Euh... Je... On n'a rien fait ! Vous z'avez pas le droit de rentrer ici sans montrer de mandat au préalable d'abord !

Un agent se rua sur lui.

''NE RAN KET FORZH !''

Coup de crosse sur son nez, visiblement c'était une passion chez la Bezimpa d'en filer. Néanmoins, c'était un argument très efficace ! La Bezimpa lui intima ensuite l'ordre d'abord, je cite, de ''fermer sa gueule'', et ensuite de mettre ses mains sur sa tête et de se mettre à genoux. L'Ardien, tout en voyant la scène, se rua vers la cuisine pour s'y cacher pendant que ses autres camarades se faisaient tout aussi tabassé comme le gars sur son matelas. Il y avait un autre associé de la mafia. Ils n'étaient clairement pas ici pour rigoler ces enfoirés. Un des agents tira sur Aidan et l'autre gars dans la cuisine, l'agent les avaient pris en chasse. Aidan avait besoin d'un plan et vite. Il rassembla ce qu'il restait de sa petite cervelle et l'illumination vint à lui. Aidan prit alors le type avec lui et le balança sur l'agent de la Bezimpa qui le poursuivait. Les deux hommes tombèrent non sans causer quelques dégâts dans la cuisine. Le pauvre gangster n'eut que le temps de vociférer deux trois insultes à l'encontre d'Aidan avant qu'il se fasse maitriser violemment par deux autres agents qui rentraient dans la cuisine. Aidan essaya d'ouvrir la porte qui donnait sur l'escalier de secours.

C'était fermé. Trop relou ça.

Il se souvint qu'il avait les clés dans sa poche, il réussit à les prendre malgré le stress et la panique. L'agent qui s'était prit le gangster, en voyant ce qu'essayer de faire Aidan, se releva rapidement et avec une dextérité quasiment surhumaine, visiblement fou de rage et couru en criant sauvagement avec son arme de poing et une matraque sur Aidan. Par un quelconque miracle, ce dernier réussit néanmoins à ouvrir la porte et il eut même le temps de fermer à clé la porte sur l'agent fou de rage qui tapa brutalement plusieurs fois sur la porte.

Avant de s'enfuir, la dernière chose que l'Ardien vit de son ami Bretonnien à travers la fenêtre à côté était celui-ci en train de continuer à lutter contre un agent de la Bezimpa au sol avec 5 autres agents qui faisaient comme s'ils étaient le public. Étonnement, son ami ne s'était pas évanoui malgré les deux coups de crosses et on dirait que les types de la Bezimpa allaient lui faire payer à leur façon.

''VAS-Y DÉFONCE MOI CE CONNARD ! AUJOURD'HUI TU ES GRAND MON GARÇON!'' lança un des membres de ce public improvisé.

Aidan prit ses jambes à son cou, il atteignit difficilement deux étages plus bas via les escaliers de secours. Il voulut aller tout en bas, cependant il chassa cette idée de sa tête en voyant des flics tout en bas des escaliers de secours. L'Ardien décida que c'était mieux d'aller sur le toit, sauf que le fou furieux de la Bezimpa qui l'avait prit en chasse avait détruit la porte en haut et prit aussitôt les escaliers. Il regarda la fenêtre de l'étage où il était.

''Bon... Quand faut y aller.''

Le gangster sauta à travers la vitre, faisant éclater cette dernièrement en mille morceau et en se blessant légèrement. Il se rua sur la porte d'entrée, porté par l'adrénaline.

Fermé. Et il n'avait pas les clés pour ouvrir. Il essaya d'ouvrir la porte plusieurs fois sans y parvenir, mais il entendit un bruit à sa gauche.
Le mafieux Ardien se retourna vers la salle de bain, pensant que c'était un agent de la Bezimpa.
Ce n'était pas un agent de la Bezimpa....


Mais Larry.

Larry
Larry le malicieux.

Il fut étonné de voir ce chat dans cette partie du bâtiment avec les agents de la Bezimpa. Une certaine folie s'empara alors de lui, le mafieux s'imagina que le chat était également un agent de la Bezimpa, sa paranoïa grandit encore plus quand il remarqua que le chat était dans une tenue pour chat assez ridicule représentant un fonctionnaire de la Bezimpa. Il perdit alors toute rationalité. Le mafieux pensa que la Bezimpa utilisait les chats pour lutter contre les opposants et les gens comme lui. Aidan se sentit victime d'un complot. L'homme fut effrayé par Larry le malicieux, il avait l'impression que le chat en costume de Bezimpa allait lui faire du mal, de très grosses goutes de sueurs coula du haut de son front luisant.

En vérité, le gangster avait raison, en partie évidemment, Larry le malicieux était bien dans la Bezimpa, mais ce pauvre chat noir n'était que la mascotte du groupe d'agents de la Bezimpa en intervention. Ces derniers avaient pensé qu'emmener ce chat pendant l'opération fut la meilleure idée qu'ils eurent de toute leur vie. Les agents avaient relâché Larry à côté de l'immeuble en lui donnant l'ordre de neutraliser les suspects qu'il croisait, comme si le chat était un familier qui comprenait le langage humain. Cependant, autour du chat circulaient des rumeurs plus qu'étrange. Dans leur département, d'autres fonctionnaires de la Bezimpa et des secrétaires ont déclaré avoir entendu Larry leur dire, je cite, ''Je vais te toucher la nuit'' ou encore des ''Viens là, viens là'' très oppressant et malsain, ces différentes expériences donnèrent lieu à d'étranges rumeurs au sein du département. On mit en arrêt maladie les pauvres fonctionnaires, car on les penser atteint d'une certaine folie, ou que ce n'était sûrement que de simples burn-out. Le pire, c'est que ce fut bien le cas. En vérité, Larry était un chat on ne peut plus normal, quoique son apparence physique peu banal lui donna une réputation des plus saugrenue. Il n'y avait rien d'étrange à son sujet, seulement les Menkiens parfois pouvaient se montrer extrêmement superstitieux et... étrange ?

L'Ardien allait s'en prendre au pauvre matou. Il avait comme plan de le prendre en otage, mais ce qu'il ne savait savamment pas, c'est que l'agent de la Bezimpa le rattrapa. Ce dernier vit alors le pauvre Larry face au mafieux, ce qui ne fit qu'un tour dans son sang. L'agent fonça avec une rapidité féroce sur le gangster en tenant sa matraque d'une main ferme pour viser le haut de son crâne.

''TOUCHE PAS À LARRY SAC'H KAOC'H!''

Le coup de matraque sur le crâne fit son plus bel effet, le gangster s'évanouit sur le coup et s'écroula comme un sac à patate qu'on jetterait au sol.
L'intervention devint un succès total pour les agents de la Bezimpa. Tous les gangsters furent neutralisé et en plus les agents étaient en train de récupérer des preuves bien compromettants sur le conglomérat Ailtirí allait être dans de sales draps pour les prochains temps. Le fou furieux de la Bezimpa balança à un collègue qui venait d'arriver derrière lui.

''Bon, on les a tous attrapés. Prenez des photos et ramassez-moi toutes les preuves compromettantes. Ce soir, c'est moi qui paye la tournée ! Je paye aussi les croquettes de Larry''

Il caressa le chat malicieux. Ce dernier était tranquillement en train de ronronner et se laissa faire.
La fin du Poisson et le début du Verseau



Ère du verseau : concept désignant l'ère qui suit l'âge des poissons en astrologie, c'est une des douze ères astrologiques. L'ère du Verseau est souvent vue dans les spiritualités New-Age comme une période de grands changements et de transformations pour l'humanité. Elle est associée à une période de révolutions sociales, technologiques et spirituelles.

Égrégore : concept désignant un esprit de groupe constitué par l'agrégation des intentions, des énergies et des désirs de plusieurs individus unis dans un but bien défini.



15 Octobre 2016 :




Musique d'ambiance

Depuis le toit du bâtiment de style Griffithien accompagné de sa soeur, Kevin se demandait en toute honnêteté ce qu'il foutait la.
Le voici tout en haut d'un immeuble luxueux en train d'espionner les hommes assistants au congrès du Front Impérial de Menkelt qui allait se déroulait dans quelques minutes. Des dizaines de personnes en uniformes paramilitaires, en costumes à plusieurs centaines de livres, des nobles, des bourgeois, des représentants du monde paysans, des militaires, des religieux. Pas de doute, l'archéotraditionnalisme rassemblait pleins de Menkiens différents, c'était la force de ce mouvement et de l'idéologie archéotraditionnaliste. Kevin regarda sa soeur Arya en train d'observer intensément la foule qui se réunissait pour le XIIe congrès de l'Archéotraditionnalisme. Cette dernière était une étudiante en journalisme qui cherchait à avoir un scoop et à compromettre le gouvernement d'extrême droite. En clair, elle voulait créer un scandale. Kevin avait été mêlé à cette histoire un peu contre son gré, car contrairement à sa soeur, lui était apolitique et s'en foutait pas mal que les gens en face de lui était l'incarnation du mal fasciste, contrairement à sa sœur, anarchiste et antifasciste dans l'âme.

''Putain fait toi discret !'' lança elle avec aggressivité.

Les deux se baissèrent par peur d'être repéré. Après quelques instants d'hésitation, Kevin releva sa tête depuis la cachette pour voir ce qui se passait quelques mètres plus bas. Le blondinet fronça les sourcils et reconnut immédiatement quelques cadres importants du Front Impérial et des têtes pensantes de l'Archéotraditionnalisme. Kevin réussit à trouver un chef milicien. Si Arya l'avait embarqué dans cette histoire, c'était d'abord parce-qu'étrangement, malgré son apolitisme, Kevin connaissait quasiment par coeur tous les cadres politiques de tout bord et les hommes importants de ce pays, avec leur personnalité, leurs casseroles et leur vie personnelle. Un véritable paparazzi, le jeune homme était une mine d'information à lui tout seul.

''Soeurette, la tu peux prendre une magnifique photo d'Evrain Ap Floyd, le chef des milices Northmagwyniennes. Sa tête de fonctionnaire froid et cruel va bien avec son altitude. C'est un homme méticuleux, calculateur, manipulateur. C'est un énorme psychopathe selon moi. Pour lui, la fin justifie les moyens.''

Evrain Ap Floyd

Pendant que sa soeur prit quelques photos de Evrain, Kevin se mit remarquer juste à côté un grand gaillard qui était en train de chahuter joyeusement avec deux camarades à lui.

''Lui, c'est Gareth O’Donnell, le chef des milices Ardiennes. Fil d'un ouvrier métallurgiste syndiqué communiste. Malgré cet héritage de gauche provenant de sa famille, cela ne l'a pas empêché son ascension au sein de la milice d'extrême droite. Il incarne la brutalité fasciste à son paroxysme. Ce salopard a dû se faire des centaines de gardes à vue et a été emprisonné au moins des dizaines de foi. Par je ne sais quelle sorcellerie ardienne il parvient toujours à s'en sortir. Gareth est un grand fan de Mickäel Land, un de ses plus fidèles soldats, c'est un dogmatique qui défend coute que coute l'idéologie archéotraditionnaliste.

Gareth O’Donnell

''Pour le côté féminin de ce groupe ! Voici Élaine Campbell, commandante des milices hyperalbiennes. Elle, c'est vraiment un cas à part, aujourd'hui c'est une prof' à l'université d'Odimbourg, mais avant c'était une rejeton noble du clan Hyperalbien des Campbell. Sauf que toute sa famille a été assassinée par des milices socialistes pendant la guerre civile, elle a fini à la rue dans un premier temps avant de s'engager dans la milice et de monter en grade. C'est une énorme taré, cette femme hésite pas à utiliser la torture pour obtenir ce qu'elle veut. Elle est super colérique et violente parait-il. En plus, elle est complètement dévouée au premier ministre qui l'aurait, selon les rumeurs, aidé à sortir de la misère. Les deux sont donc des amis de longues dates tu t'en doutes, j'ai jamais vu une photo d'elle par-cont....

Le jeune homme se tut soudainement pendant que Arya prenait de photos d'absolument tout. Elle remarque néanmoins le silence de son frère et l'observa avec curiosité. Celui-ci prit une profonde inspiration.

Élaine Campbell

''Bon soyons honnête deux secondes, j'accepterai sans rechigner qu'elle me piétine avec sa botte.''

''Je te demande pardon ?''
Répondit sa sœur, surprit et perturbé par le commentaire de son frère.

''Pardon ?'' Répéta Kevin.

Arya regarda son frère, hébété, chokbar même, pendant que ce dernier appuya son regarde d'un air totalement ahuri..

''Tu vois abruti, c'est pour ça qu't'as pas d'meuf.''

Kevin n'eut pas le temps de répondre à la remarque de sa jumelle qu'une voiture de luxe de la marque Fionan déroula à toute vitesse dans la cour du bâtiment

''Ah ! Enfin... Le clou du spectacle... La star de cette meute de chiens enragés, Galahad Vi Britonnia ! Sa famille est issue d'une branche bâtarde de la famille impériale datant du règne de Griffith II au XIXe sièce. Celui-là, c'est un fou, un fanatique et un expert dans la pratique de la violence. C'est un expert quand il s'agit d'organiser des émeutes urbaines ou des insurrections. Faudra qu'on fasse gaffe à lui ma grande. Malgré le fait qu'il ait notre âge, j'ai entendu dire parmi mes contacts qu'il était surement le plus dangereux parmi cette bande de brute. Cerise sur le gateau, il est extrêmement malin cet enfoiré, pas du genre à s'laisser berner par les autres, tu vois c'que j'veux dire ?

Galahad Vi Britonnia

''En plus il est toujours accompagné de fratrie autour de lui, donc pas toujours facile d'accès.... La il y a son grand frère à sa gauche, je le reconnais avec ses cheveux longs, il est le responsable du syndicat étudiant d'extrême droite Yaouank Menkelt. Je crois qu'à sa droite c'est sa petite soeur, c'est la responsable de Yaouank Menkelt à l'université de Ker'Ys.''

Les deux journalistes virent dans un premier temps un énorme colosse en train de quitter la voiture, celui-ci avait des cheveux noirs de jais qui lui tombent sur ses épaules. Kevin remarqua rapidement la petite soeur de Galahad, cheveux aussi noirs que cela ne paraissait pas être une couleur naturelle. Il n'arrivait pas à quitter des yeux cette beauté qui contrastait avec la majorité d'hommes en tenues militaires.

''Encore un autre poulet, merci les fachos pour ç....''

Il n'eut pas le temps d'en rajouter que le jeune journaliste en herbe reçue un énorme coup de poing de la part de sa soeur sur son épaule.

''Encore une remarque comme ça ! Un seul ! Et ça sera un coup dans tes couilles espèce de sale enragé ! Concentre toi seigneur !''

''On a même plus l'droit d'vivre en big 2016 !''

Kevin grommela dans sa barbe et reprit l'observation. Les miliciens commencèrent alors à rentrer dans le bâtiment pour commencer la réunion.

''Bon, la génie, ce n'est pas que je doute un peu de ton plan foireux, mais un peu quand même. Comment tu veux qu'on les écoute ET les observe en même temps sans qu'on se fasse choper ? Théoriquement en plus, on est piégé sur le toit maintenant.''

Arya, l'air un peu fier, montra du pouce un énorme conduit de ventilation, assez large pour faire passer des êtres humains.

''Cela relève du miracle carrément si on ne se fait pas attraper ! Tu es sûr que ça mène à la salle de la réunion ?''

''Oui ! Maintenant ferme-là et vient !''
Répondit elle du tac au tac.

La mort dans l'âme, Kevin suivi sa soeur au sein du conduit d'aération.

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En arrivant au-dessus de l'assemblée, caché dans les conduits, nos deux jeunes journalistes en herbes remarquèrent immédiatement comment la salle était finement décoré, les fauteuils et les microphones étaient omniprésents dans la salle. Le congrès allait durer un certain temps, cela va s'en dire. Un monde pas possible était présent, pour décider de la politique du pays. Kevin remarqua l'immense banderole accroché au-dessus de l'estrade au centre de la salle.

XIIe GRAND CONSEIL IMPÉRIAL DE L'ARCHÉOTRADITIONNALISME

Cette estrade rassemblait les personnalités du gouvernement impérial de Peter Kibener, mais également de la présidente de l'assemblée impériale, Maya Luderin, fille du général et du Grand-maître de la Ligue Catholique, Oswal Luderin. La femme était très influente dans le milieux conservateur catholique et l'armée impériale. Kevin n'eut malheureusement pas le temps d'analyser la composition du reste de l'assemblée qu'il remarqua d'un coup le soudain silence dans celle-ci. En effet, le premier ministre fit son apparition, grand, fin, impénétrable, des grands yeux bleues profonds et vêtu de noir. Kevin le trouvait paradoxal, il trouvait le chef du gouvernement austère, mais aussi très moderne, cela le pertuber car tout semblait pourtant parfaitement maitriser, stable, cohérent même. Peter Kibener, souriant, s'installa sur le bureau au centre de l'estrade. Celui-ci captait maintenant l'attention totale de son troupeau politique.

''Chers camarades, je veux remercier d'abord ceux qui viennent de loin et qui ont put se rendre disponible pour ce congrès. Je tiens aussi avant de commencer sans plus tardé le congrès, accordé une minute de silence en la mémoire de Cadman Bale, le jeune militant identitaire décapité par une ordure communiste il y a de cela plus de deux ans. Prions pour son âme.''


La minute de silence fut respecté scrupuleusement et religieusement. À la fin, Mickäel Land, d'un coup, se mit debout.

''ET POUR LE CAMARADE BALE !?''

Les membres du partis et les miliciens répondirent.

''PRÉSENT !''



''Bien, maintenant passons à la nomination du candidat pour les législatives de 2018'' Lança aussitôt Maya Luderin sans perdre une seule seconde. ''Avec une popularité atteignant les 59%, Notre Honorable Premier Ministre est en bonne posture pour un second mandant. En conséquence, qui est pour la nomination de Sir Peter Kibener, baron de Volzhan, comme candidat du Front Impérial de Menkelt et de la coalition des droites impériales pour un second mandat de Premier Ministre ?

Toute l'assemblée vota à l'unanimité pour, pas un seul ne vota contre la nomination de l'actuel premier ministre. Victoire totale pour Peter Kibener, il était le maître absolu de ce parti et de son mouvement. Maya sourit tout en toisant le reste de l'assemblée. Elle continua.

''Très bien, maintenant passons au sujet des oligar...''

''Bon Peter, c'est quand qu'on fume cet enculé de Donald MacBrien ??!!!!???''

L'assemblée entière éclata de rire, Maya Luderin fut outré, non seulement qu'on lui coupe la parole, mais également de la légèreté de ton que prit Galahad avec le Premier Ministre. Elle savait que le milicien, malgré sa jeunesse, était un ami extrêmement proche de Peter. Cependant, le manque d'étiquette de cette brute força à la jeune femme d'afficher un regard sévère envers le jeune chef milicien en signe de protestation. Galahad Vi Britonnia soupira, le premier ministre ne perdit pas son sourire jovial.

''Ne coupe pas la parole à mademoiselle Luderin je te prie Galahad ! Et patience ! Patience... Ça viendra, et plus vite que tu ne le crois d'ailleurs.

Il marqua une pause, un silence s'abattit sur la salle. Peter laissa Mickäel Land répondre après avoir réussi à attirer l'attention d'absolument tout le monde. L'assemblée était curieuse de la suite.

En fait, camarades, pour tout vous dire dans quelques jours la Bezimpa procédera à l'arrestation de Donald MacBrien. Cette ordure cosmopolite restera en cabane pendant un bon moment je peux vous l'assurer. Par conséquent, le gouvernement que je représente nationalisera la moitié du conglomérat et refilera la moitié à d'autres corporations. Il y aura forcément son neveu et sa nièce qui vont réagir et qui vont finir par venir nous.... casser les noisettes, mais je vous demanderai de ne pas réagir et de laisser le premier ministre et moi-même gérer la situation.


''Et pourquoi pas nous ? On pourrait pas procéder à l'arrestation de cette ordure anarchiste au lieu de la Bezimpa ?''

Elaine Campbell regardait de ses yeux gris droit dans ceux de Peter, il y avait dans ce regard un mélange d'admiration et de confiance, comme un chien regardant son maître. Problème, il y avait aussi dans ce regard celui d'un chien qui voulait la baballe et n'avait plus la patience. Il fallait un jouet. Peter Kibener souffla. Il avait la flemme de rassasier cette soif de combat à ses chiens de guerre. Maya Luderin quant à elle, se sentait intimidé par cette femme plus grande que la moyenne et possédant une présence plus qu'imposante. De manière générale, elle se sentait intimidé par la présence de ces miliciens réputé pour leur violence dans la salle. Elle avait l'impression d'avoir en face d'elle une horde de pittbull.
Pourtant, ces gaillards étaient d'une loyauté et d'un dévouement sans faille, parfois allant jusqu'à l'adoration, envers le premier ministre, ce que mettait parfois même d'ailleurs Peter Kibener extrêmement mal à l'aise. Certains ecclésiastiques avaient faits par de leur gêne à l'homme politique et restaient généralement plutôt dubitatif quant à cette admiration que certains des miliciens portaient au Premier Ministre.

''Ce n'est pas votre rôle.'' répondit sobrement Peter Kibener.

Certains miliciens eurent l'air déçu, l'inimitié envers les oligarques étaient extrêmement répandus au sein des milices. Certains auraient surement aimé pouvoir faire des choses que jamais on n'oserait faire à un humain sur des oligarques cosmopolites.

''Mais soyez rassuré messieurs 'dames ! Vous avez cependant quartiers libres pour mater les dernières résistances socialistes et cosmopolites qui subsistent dans notre pays. Un patron emploi dans son restaurant un migrant clandestin au lieu d'un Menkien ? Brûlez son restaurant de merde et expulsez le clandestin ! Un marxiste fait un peu trop le malin sur les réseaux et s'amuse à vouloir faire la révolution ? Une petite visite de courtoisie s'impose chez lui et sa famille voyons ! Un parasite provenant de l'extérieur insulte nos ancêtres ? Faites en sorte que plus jamais il ose regarder dans les yeux même d'un Menkien. Une armée étrangère vient à nos portes ? Vous aurez le plaisir de repousser les envahisseurs et de défendre la patrie !''

Les miliciens éclatèrent de joie, un peu trop même, comme des chiens recevant un os. Après une vingtaine de secondes d'applaudissement et de cris guerriers, ces derniers se calmèrent. Après cela, le premier ministre fit signe. Maintenant, ils allaient passer au plat de résistance.

''Bien, nous allons passer au sujet le plus important du congrès, comme vous le savez depuis quelques semaines, il est prévu d'ici un ou deux ans de faire passer des lois sur notre politique raciale au sein de l'assemblée impériale. Nous comptons établir une ségrégation totale pour les extra-eurysiens, même si les extra-eurysiens constituent seulement 0.3% de la population de pays, nous nous devons de le faire, c'est notre devoir préserver notre sang. Ces extra-eurysiens auront interdiction d'avoir des relations intimes avec des Menkiens par exemple. Tout cela est détaillé sur les fiches que vous avez pour le projet 2017-2018. Pour les Eurysiens loyaux à l'empire, vous avez surement remarqué qu'un statut spécial sera attribué, qui sera équivalent au statut des vétérans Teylais de la guerre civile. Ces Eurysiens peuvent via leur descendance d'acquérir la nationalité Menkienne. Exception faites pour certaines peuplades Slaves de l'Eurysie de l'Est qui ne bénéficieront pas de ce statut.

Les cadres du parti et les chefs miliciens approuvèrent sans aucune hésitation la politique racialiste du régime impérial.

''Ok pour les Eurysiens et les extra-eurysiens, mais quid de notre politique envers les sémites présents sur notre sol ?'' questionna Evrain Ap Floyd.

Il n'y avait pas beaucoup de juifs à Menkelt. Contrairement à beaucoup de pays d'Eurysie. Le peu de juifs présents à Menkelt n'avaient jamais vraiment subit de véritable persécutions de la part du gouvernement impériale pendant toute leur histoire. Cependant, la communauté juive d'Hyperalba avait malheureusement subit une extermination totale venant de milices antisémite.

''Monsieur Galade ?''

Le porte parole du gouvernement se leva en ajustant ses lunettes.

''La communauté juive de Menkelt compte plus de 12 500 personnes, quasiment que des Ashkénazes. La communauté juive date du XVIIie siècle et n'a jamais causé vraiment de soucis. La majorité vive dans 3 villes dans leur quartier. Il y en a plus de 6 000 à Ker'Ys, 3000 à Dablun et le reste s'est installé à Cardiaffan, vers le port. Il n'y a aucun juif recensé en Hyperalba depuis leur massacre pendant la guerre civile. En revanche, ces statistiques ne prennent pas en compte ceux qui ont un père juif et une mère menkienne, étant donné que la judaïté se transmet uniquement par la mère comme vous le savez. Selon la Bezimpa, il y aurait donc plus de 8 500 sang-mêlés à divers degrés à prendre en compte.

La lecture de Victor Galade était monotone, froide, mais on ne peut plus clair et net. Peter reprit sa respiration avant de commenter.

''Ils ne croient pas au véritable Dieu, certes, ce ne sont pas des Eurysiens, certes, mais ces Ashkénazes habitent tranquillement dans leurs quartiers et ne causent absolument aucun problème. Ils vivront en paix et sous protections du gouvernement impérial. Nous passerons des lois raciales dans un futur proche interdisant le mariage entre un Menkiens et les descendants d'Abraham. De toute façon, ils sont aussi endogame que nous, je pense que ça ne causera aucun problème. Les rabbins seront même surement contents à tous les coups de cette mesure. L'assemblée éclata de rire suite à cette phrase. Également, pour le cas des sang-mêlés, quel que soit leur degré de sang non-menkiens, disont jusqu'à 1/8, cela seront considérés comme membre du peuple élu et non du peuple Menkien. Cette politique s'appliquera aussi pour les autres peuples et non pas qu'aux sémites, vous vous en doutez. Le sang Menkiens restera pur, à tout prix, c'est notre objectif.''

Certains miliciens firent un peu la mou, s'attendant à une politique un peu plus contraignant sans doute vis-à-vis des descendants d'Isaac. Pourtant, c'était déjà extrême comme mesure, non pas pour un Menkien, d'ailleurs ces lois raciales pourraient passer sans complication à l'assemblée impériale, c'était extrême pour un regard extérieur non-menkien évidemment. Peter n'avait pas connaissance d'un autre pays ayant établi des lois raciales.
En tout cas, à moins qu'un pays étranger vienne les briser sur ce sujet là, il n'y aurait aucun problème à appliquer cette politique.
Peter Kibener n'était pas un très grand fan de la communauté israélite, mais il ne leur était pas non plus franchement hostile. Tant que ces derniers n'influençaient pas la politique menkienne, il n'y aurait pas de problème.

Le sujet racial continua pendant plus d'une heure. À la fin, le congrès continua pendant encore plus d'une heure et 45 minutes, abordant divers sujets importants comme l'économie ou la politique internationale par exemple. Certains cadres furent élus dans certaines régions, d'autres déchus à cause d'une faute ou de leur incompétence pendant la discussion.
A la fin, Peter Kibener fut un peu fatigué et n'avait qu'une seule hâte, rentré chez lui. Après la dernière prise de parole, il se leva l'air pressé.

''Le XIIe congrès touche maintenant à sa fin ! N'oubliez pas mes chers camarades notre première mission ! Préserver notre peuple ! Préserver notre peuple du bolchevisme et du cosmopolitisme, de le préserver du modernisme, le préserver du conservatisme mou et stérile, le préserver des étrangers. N'oubliez pas que notre mission et de faire avancer notre peuple en avant et toujours plus loin ! Notre but ultime est de faire en sorte que notre peuple surf l'ère du Verseau, pendant que les autres peuples se bâtardisent et disparaissent, nous transcanderons la nouvelle ère spirituelle !

Mickael et Maya souriaient, le pays était quasiment totalement à eux. Les troupes étaient plus que motivé, l'opinion publique était prête, le gouvernement déterminé à mener sa politique. L'armée, les juges de la cour suprême, les conservateurs, tous avaient donné leur feu vert. Le destin leur souriait à pleine dent.
Le premier ministre se leva et de manière théâtrale et puissante, cria.

''GLOIRE À MENKELT !''

Aussitôt l'assemblée se leva à l'unisson et répondit.


''GLOIRE À DIEU ! GLOIRE À MENKELT ! GLOIRE À LA RACE !''

Peter Kibener fit un dernier salut tout en se dirigeant vers la sortie pendant que toute l'assemblée hurle à l'unisson, comme une troupe de hooligans dans un stade de foot.

''STURLEVR ! STURLEVR ! STURLEVR ! STURLEVR ! STURLEVR ! STURLEVR !''

Littéralement ''guide'' en breton. Peter aimait beaucoup ce surnom que ses partisans lui donnaient. Son côté fasciste appréciait, cependant, il ne voulait absolument pas être un dictateur absolu et sanguinaire comme certains en Eurysie s'amusaient à faire. Tout cela resterait folklorique pour lui. En revanche, pour ce qu'il avait dit pendant le congrès, il allait l'appliquer à la lettre. Pour lui, ce n'était que quelques demandes totalement raisonnable dans son esprit. Peter ne se rendait pas compte que pour n'importe quel homme en dehors de Menkelt, ce qu'il disait était au mieux nauséabond et fascisant, au pire criminel et digne d'un procès devant la cour internationale. Arya depuis le plafond, était totalement révolté par la situation. Kevin ne savait pas trop quoi penser de tout cela, tant que les miliciens ne débarquaient pas chez lui et sa famille pour le tabasser, il se fichait complet de ce qui pouvait arriver dans ce pays. À la base, le futur étudiant voulait devenir journaliste sportif, pas politique comme sa soeur.


Même pas deux minutes s'étaient passées avant qu'une parole étrange résonna dans l'assemblée restante.
''Putain c'est quoi cette odeur !''

Arya sut immédiatement, elle était au courant son frère avait pété et étant donné qu'il avait mangé Nazuméen hier soir, l'odeur s'était répandue partout dans l'amphithéâtre juste après le départ de Peter Kibener. Morte d'inquiétude, la jeune fille regardait son frère Kevin qui lui avait toutes les peines du monde à ne pas éclater de rire.

''Toute façon, ce n'est pas comme s'il y avait un enfoiré de journaliste planqué dans la salle ayant un peu trop mangé Jashurien avant de venir. N'est-ce pas ?'' lança soudainement Galahad d'une manière étrangement sérieux.

Un silence de même pas deux secondes s'ensuivit, la tension commença soudainement à monter. Tout le monde observait Galahad avec un mélange d'inquiétude et de questionnement, mais ce dernier se mit à éclater de rire à pleine gorge. Les hommes dans la salle éclatèrent aussitôt de rire à l'unisson.

''Putain Galahad, mon coeur a raté un battement !'' Lança avec un rire gras Gareth O'Donnell.

Ce dernier semblait rassurer, contrairement à Arya qui avait son cœur qui battait à cent à l'heure. Sachant qu'il y avait une possibilité non-négligeable qu'ils soient cuits, Arya s'approcha le plus discrètement possible de son frère et chuchota, pressé.

''On s'arrache, vite !''

Son frère, qui n'était pas un idiot total quand même, compris immédiatement la situation et suivi sa soeur. Cependant, ce que nos deux personnages ne savaient savamment pas, c'est qu'à force de rester des heures dans le conduit d'aération, celui-ci s'était visiblement fragilisé. En conséquence, le dessous du conduit craqua, entrainant nos deux protagoniste dans une chute assez cartoonesque.
Il fallait évidemment qu'il chute en plein centre de la pièce avec la soeurette. Pas de chance. Fort heureusement, les bureaux aux centres de la pièce et l'estrade servirent d'amortissement à leur chute.

''Euuuuuh... Demat ?'' lança Kevin de manière assez comique avant de se relever.

L'assemblée fut littéralement sur le cul, certains mirent plusieurs secondes à comprendre. Galahad, qui avait tout compris immédiatement malgré sa surprise, ordonna à quelques gros bras à côté de lui de maîtriser les deux intrus.
Kevin se retourna et vit sa sœur par terre, maitriser par deux des hommes de Galahad. Réflexe de frère, Kevin fonça aussitôt sur l'un des deux gars et lui mit un violent chassé en pleine bouche. Mais avant qu'il pue faire quoi que soit d'autre, le jeune homme remarqua qu'il y avait aussi Élaine Campbell, la commandante d'Hyperalba, juste à côté de lui, c'était comme si elle s'était téléporté. La milicienne lui asséna aussitôt un énorme coup de matraque télescopique dans sa poire. Il tomba par terre, mais sans s'évanouir. Ce qui surprit la femme qui s'était mise alors au-dessus de lui. Elle lui en donna un autre qui fit mouche. Une dernière pensée lui traversa alors l'esprit avant de perdre conscience face à ce deuxième coup extrêmement violent. À la place de se prendre la matraque, il aurait plutôt aimé que les somptueuses bottes de la demoiselle viennent dans sa face.

Dommage.
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