Posté le : 05 déc. 2024 à 19:02:04
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Les Jashicos et les Jashicas : les descendants icamo-jashuriens
Les relations icamo-jashuriennes au cours du XXe et du XXIe siècle ont donné naissance à une population atypique, en augmentation constante depuis la fin du XXe siècle, et dont la croissance s’accélère à mesure que les deux pays nouent des relations de plus en plus poussées. Les Jashicos (ou Jashicas pour les femmes) sont le nom donné aux descendants des couples jashuro-icamiens formés lors des précédentes décennies. A cheval entre deux continents et entre deux cultures, les Jaschicos forment un peuple à part, clairement identifiable, qui s’est progressivement installé dans la démographie locale, si bien qu’il est commun de les rencontrer dans les grandes métropoles icamiennes et jashuriennes.
A la fois le produit d’une sous-culture hybride et d’un métissage entre deux peuples, les Jashicos se sont faits essentiellement connaître sur les réseaux sociaux, notamment au travers des communautés de Jashury-chan et d’Icama-chan, où les plus jeunes sont particulièrement actifs et revendiquent leur identité particulière. Résolument connectée, la jeune génération a su utiliser le pouvoir de communication des réseaux sociaux pour structurer ses codes et son identité “officielle”, les rendant ainsi assez aisément identifiables pour les sociologues et les anthropologues.
Si la première génération de Jashicos s’est largement fondue dans le paysage culturel de son pays d’accueil, la deuxième et la troisième génération arbore des spécificités culturelles marquées, qui visent - selon les principaux intéressés - à les rendre visibles dans l’espace public et à affirmer une identité en prise sur les deux mondes.
De manière générale, les Jashicos et les Jashicas ont une peau bronzée, les cheveux noirs et des yeux très clairs. Leurs traits physiques sont un mélange des héritages nazuméens méridionaux et icamiens. Leur langue est un mélange argotique de Forto, de Jashurien et d’Icamien qui donne de belles sueurs froides aux linguistes les plus chevronnés. Pire encore, les Jashicos, contrairement aux Jashuriens, parlent forts et avec de grands gestes évocateurs, ce qui, dans une contrée aussi policée que le Jashuria, tranche grandement avec l’ambiance locale.
Les Jashicos de toutes les générations partagent un même amour pour les idoles religieuses héritées des panthéons icamiens et jashuriens. Le brassage spirituel entre les divinités icamiennes et les divinités hindoues, ainsi que les panthéons mineurs évoluant dans les franges de la spiritualité des deux pays a créé chez les Jashicos un panthéon hybride, où se mélangent les divinités dans une cohérence qui donne parfois le tournis aux historiens des religions. Il n’est pas rare de voir les Jashicos révérer à la fois Ganesh et certaines divinités icamiennes sous l’aspect de la sagesse, le tout sur de petits autels improvisés où de petites statuettes bricolées siègent entourées de bougies parfumées.
A ce titre, l’amour du bricolage est un trait culturel partagé par la quasi-totalité des Jashicos. Composer avec deux cultures différentes les a amenés à s’approprier les divinités et à les réinterpréter, mais aussi à développer cette compétence dans le bricolage des objets du quotidien. Experts dans le rafistolage, le bricolage et l’improvisation mécanique, les Jashicos ont fait du recyclage et de la désobéissance technologique un art de vivre. Ils nomment ce principe “Rikimbili”, ou l’art de transformer chaque objet en panne en opportunité pour améliorer ou réparer un autre objet.
Au niveau culturel, les plus jeunes Jashicos arborent des codes vestimentaires distincts de ceux des premières générations. Les Jashicos nés dans les années 90 et le début des années 2000 ont saisi le potentiel de leur métissage à l’heure des réseaux sociaux et ont créé leurs propres codes pour se distinguer du reste de la population. La plupart des Jashicos - et surtout les Jachicas - arborent des cheveux colorés aux couleurs vives et des tenues bien plus colorées que leurs homologues icamabas ou jashuriens. Cette couleur de cheveux, notamment le bleu électrique, est devenue un signe de ralliement pour la plupart d’entre eux, par mimétisme social envers les plus visibles d’entre eux. Les Jashicas sont particulièrement reconnaissables et ont marqué l’imaginaire populaire à maintes reprises, notamment avec l’apparition de la mascotte numérique vocaloid Asuna Mibu, détournée par le forum Icama-chan en Jashica sur la plage. Véritable icone de la culture jashica, l’Asuna Mibu détournée par Icama-chan est devenue un symbole de ralliement de la communauté de par le monde.
La population des Jashicos et des Jashicas augmente de façon drastique depuis maintenant plusieurs dizaines d’années, mais ce phénomène s’est accéléré avec le renouvellement des relations icamo-jashuriennes. Le phénomène prend de l’ampleur dans les principales métropoles des deux pays, créant petit à petit une culture hybride qui impacte grandement le paysage culturel des deux pays. Le côté déluré des Jashicas tranche avec le caractère posé des Jashis et des Wans, ce qui n’est pas sans étonner dans certains quartiers des métropoles.