04/10/2015
20:47:51
Index du forum Continents Nazum Kinagi

[RP] - Activités Internes

Voir fiche pays Voir sur la carte
3067
Élections Législatives 2015 : Top Départ !


C'est dans un calme presque surprenant que Ishmael Munthe, assesseur assermenté et expérimenté de 59 ans, va ouvrir les grilles du bureau de vote dont on lui a donné la responsabilité. Alors que tout le monde s'attendait à une multiplication des violences politiques à la veille de ce scrutin historique qui pourrait marquer la fin de la République, les semaines précédant le début des élections n'ont été dérangés que par des bagarres de bistrots anecdotiques sur fond de de désaccord politiques et par une tempête tropicale qui a repoussé de deux semaines la tenue du scrutin. La quasi certitude de la victoire du PBB démontrée semaines après semaines, au fil des sondages, semble avoir refroidie et assommé toutes forme d'opposition musclée à la tenue des élections.

C'est dans son quartier natal de Kuta à Takeraya que Ishamael dirige et surveille son bureau de vote. Cet ancien bidonville à majorité hufu, situé à l'est de la ville, est historiquement une des places fortes du GéDé, mais l’assesseur, lui aussi anciennement proche du parti, a conscience d'une chose, cette année le PBB le gagnera largement. Si le quartier a été reconstruit il y a 10 ans pour transformer les habitations de fortunes en véritables lieu de domiciliations en dur, la pauvreté, elle, n'a pas disparue, le chômage et la criminalité semblent augmenter alors que les loyers atteignent des sommes délirantes. C'est sur ce dernier point que les communistes ont fait campagne dans la ville avec un axe d'attaque simple : l'explosion des prix des loyers est le fait de la concentration des terrains dans les mains des grands groupes immobiliers et des entreprises étrangères, dont fujiwanes. Ce discours a eu un écho fort à Takeraya où les réseaux du PBB n'ont jamais été aussi présents et organisés.

Après avoir ouvert la grille, placé les tables où les électeurs votent, organisé tous les papiers et salué les agents de sécurités chargé de veiller au bon déroulé du fonctionnement démocratique, Ishmael ouvre officiellement la porte du bureau de vote à 9 heure pile, l'horaire officiel d'ouverture. Le sérieux incroyable du presque soixantenaire n'est plus à prouvé, il exècre la corruption qu'il a si bien pu observé durant le Régime et se plie minutieusement à toutes les règles transmises dans les guides officiels.

A cette heure si matinale il se doutait bien qu'il n'y aurait pas une grande queue à l'ouverture. Les Kinagiens ne sont ni pressés ni matinaux , à part des travailleurs particulièrement occupés personne ne vote à 9h le premier jour des élections. Ici les suffrages durent une semaine et demie, le but de cette mesure est de permettre aux communautés vivant dans des zones escarpées de pouvoir se rendre dans leur bureau de vote, parfois situé à plusieurs dizaines de kilomètres, sans avoir à se presser, notamment en cas de météo compliquée.

Durant cette semaine et demie Ishmael aura le temps de s’interroger, d'observer, et de se questionner sur l'état de son pays, en réalité il ne sait même pas pour qui il va voter. Ces dernières semaines il a ressenti une forme de perte de repère, il ne déteste pas les communistes, d'ailleurs il partage de nombreuses idées avec eux, mais leur montée irrémédiable vers le pouvoir lui fait extrêmement peur, il sait très bien qu'une victoire de ces derniers représente la fin de la République et le recommencement officiel des tensions avec les Vimalais. Déjà perdu dans ses pensées il s'assoit à son bureau observant d'un œil un peu détaché les quelques premiers électeurs entrant dans la salle.

Bureau de vote de Kuta
3625
La première semaine d'élection venait de passer, elle avait été terriblement calme. Pendant ses longues heures assis derrière son bureau à contempler un bureau de vote qui ne se remplit que très rarement, Ishmael avait pu réfléchir aux cinq dernières années, comment le GéDé avait t-il pu tant échoué ? Comment ce parti qui avait à sa disposition une majorité d'alliance au parlement, une image générale particulièrement positive grâce à l'héritage de la guerre civile et le soutien de presque tous les conseils communautaires avait réussi à manquer un quinquennat où tout semblait pouvoir lui sourire.

Les libéraux avaient élus en 2010 grâce à une mobilisation massive de ce qui est communément appelé la classe moyenne hufue mais qui est en réalité un prolétariat urbain qui disposait alors d'une faible conscience de classe et qui à l'inverse cherchait principalement à se différencier socialement des communautés aborigènes précarisés. Le PBB n'avait pas convaincu une grande franche de l'électorat urbain qui assimilait le parti aux paysans aborigènes et aux habitants des bidons-villes. L'opposition entre le KSB et les communistes, particulièrement virulente à l'époque avait également divisé le vote de gauche. En somme le GéDé avait disposé d'une véritable autoroute vers le pouvoir. La figure calme et réfléchie de Sitohang était largement, à cette période, celle qui donnait le plus confiance aux électeurs, à l'inverse des figures politiques du PBB encore trop assimilées à la violence politique et celles de l'AM dont les liens avec le Régime Vimalais étaient une caractéristique définitivement éliminatoires pour de nombreux électeurs.

Mais malgré cette ouverture et cet accès au pouvoir rêvés pour le GéDé le mandat des libéraux s'est fait remarqué par son échec cuisant à mettre en place des réformes percutantes et à être à la hauteur des attentes des citoyens. Alors que les écarts de richesses inter-communautaires ont connus un fort rebonds et que le contrôle des terres reste particulièrement centralisé dans les mains de la communauté vimalaise, Sitohang a refusé de poursuivre la confiscation des terres des anciens collaborateurs du Régime, a accepté la poursuite des déforestations agricoles privées et a fait gelé le montant des réparations communautaires vimalaises de la guerre civile. Chacune de ces mesures ont fait levés les boucliers des représentants communautaires hufus et aborigènes de la chambre des peuples qui sont rentrés en opposition avec le Régime. Les différentes affaires de corruption et l'immobilisme général du parti ont fini d'entamer la confiance entre le peuple et le GéDé. Mais dans le quartier de Ishmael c'est une autre affaire qui explique le changement brutal des électeurs : le 2 aout 2013, un incendie dans la Tour K du quartier populaire voisin de Bataya tue 12 personnes, une enquête montrera que l'entreprise publique en charge de l'entretien de la tour avait volontairement installé une isolation de basse qualité pour renier sur les couts et garder, de manière tout à fait illégale l'excédant, le matériau isolant s'est révélé être hautement inflammable. Ce fait-divers est rapidement devenu un symbole de la corruption du système, du dévoiement des forces publiques et du manque flagrant de force de contrôle du gouvernement.

A l'inverse le PBB et l'AM ont largement progressé, se reconcentrant sur leurs stratégies politiques, la rendant moins dépendantes des communautés, et arrivant chacun à créer une dynamique électorale positive qui leur permet de récupérer les déçus du GéDé respectivement de gauche et de droite. La probable large victoire du PBB s'explique pour Ishmael d'abord par une faillite du "garde boue", du parti normalement capable d'empêcher le déplacement des votes vers les extrêmes via une politique réfléchie et stable. Le GéDé a même fait dans le ridicule avec les débats incessants de campagne pour définir la tête de liste, tout ça pour ne pas réussir à se mettre d'accord et choisir le statut-quo en renvoyant Sitohang au front malgrè sa franche impopularité.

Alors que le nombre de votant augmente de jour en jour ce que voit Ishamael est clair, le parlement sera rouge vif...
3430
Les 3 derniers jours des élections avaient été plus actifs que la semaine précédente, comme prévu, la plupart des urbains se sont déplacés dans les derniers jours pour aller voter. Ishamael avait dû faire face à une marée ininterrompue de votants, il était clair que ces élections avaient plus mobilisés que celles de 2010 et ce malgré l'issue prédictible du scrutin. Il n'avait plus eu spécialement le temps de se poser pour disserter intellectuellement sur la situation politique de son pays, mais la baisse considérable des bulletins du PPB au fil des heures, et la stagnation de ceux des autres partis, lui indiquaient déjà ce qu'il y avait à savoir.

A la fin de ces 3 jours intenses vint la période fatidique du dépouillement des urnes; accompagnés des autres assesseurs et sous le regard de dizaines de témoins qui venaient observer le bon déroulement des opérations il vida la boite et commença à compter, bulletin après bulletin, les résultats de ce suffrage historique. Si il s'attendait à une large victoire du PPB, il fut quand même effarer par le nombres de bulletins communistes qui sortaient des urnes. Une monotonie s'installa rapidement dans le petit bureau de vote, les trois lettres "P-P-B" prirent rapidement un air de répétition presque machinique, coupé de temps à autres, tous les 6 bulletins environ, par un papier du GéDé ou d'un autre parti minoritaire. Ishameal fut surpris également, non sans une pointe d'horreur, de retrouver un certain nombre de bulletins de l'AM, et ce alors même qu'une grande proportion des habitants du quartiers avaient subi de plein fouet les discriminations du Régime des Vimalais, ou alors étaient des descendants de victimes. Le PBB était arrivé largement vainqueur dans son quartier, il avait remporté 68% des votes et les premiers échos qu'il entendait dans la salle reportaient des résultats similaires dans les quartiers aux alentours. Il alla en silence rédiger le bulletin officiel des résultats du quartier et l'envoya aussitôt au point central de la ville où tous les votes étaient comptabilisées.

Il alluma ensuite la télévision du centre. Après plusieurs longues heures de débats et de discussions politiques interminables les résultats officiels finirent par tomber, et sans aucune surprise, le diagramme qui s'affichait sur cette vieille télévision cathodique montrait une vague rouge foncée venant de la gauche, s'enfonçant dans le centre : le PPB avait la majorité absolue, le GéDé avait perdu presque 50% de ses sièges, en somme le peuple avait rejeté violemment les 5 ans d'immobilisme, de corruption et d'incompétence politique qu'il venait de subir. La seule satisfaction d'Ishamael était que l'AM, même en ayant gagné des voix, restait derrière le GéDé, mais cette remarque fit rapidement pshit quand il se rendit compte qu'il y avait peu de chance que les taihoranistes conserve les institutions de la République. Même si il n'avait pas été à l'université, le quinquagénaire était un homme éduqué qui avait lu les manifestes du PPB, il connaissait leurs théories et savait que la prochaine étape serait la Nouvelle Démocratie, l'union abstraite et théorique du peuple kinagien contre l'impérialisme, le néo-colonialisme, l'exploitation, la trahison nationale, les réactionnaires, les factieux ou autres. Il ressenti les minutes succédant les résultats comme un gros saut de le vide, mais il resta calme, en façade, tout le monde était joyeux autour de lui, sa fille avait milité pour le PBB et il savait au fond de lui que ses semblables ne seraient pas ceux qui auraient le plus à souffrir d'une prise de pouvoir communiste, cependant il ne pouvait pas ne pas être nostalgique de la joie démocratique qu'il avait ressenti en ouvrant son bureau de vote en 2010. Il y aura t-il encore même des élections ? Était-ce la dernière fois qu'il serait dans ce bureau de vote ? Des milliers de questions lui vinrent à l'esprit alors qu'il restait figé sur ce diagramme de parlement. Autour de lui les gens commençaient à sortir pour célébrer leur joie dans la rue.

5469
Élections Législatives 2015 : La Victoire


Le soir des élections plusieurs dizaines de milliers de personnes sortirent dans la rue pour manifester leur joie suite à la victoire du PPB. Nahum, un jeune étudiants de 22 ans faisait parti de la foule. C'était la première fois qu'il votait, s'étant abstenu aux dernières élections locales à cause d'un manque d'entrain politique à l'époque. Comme une bonne partie de sa génération il avait eu un déclic communiste lors de ses études et sur les réseaux sociaux. Le parti avait formé une jeunesse militante particulièrement active sur les nouveaux moyens de communications et sur les campus universitaires du pays. Nahum s'était véritablement converti au taihoranisme sur KiChan, le principal réseaux social pour les jeunes hommes de son age, c'était sur cette plateforme que le parti était le plus direct, les membres faisaient ouvertement leur propre propagande en reprenant les codes crus et sans détour du forum. Il n'était absolument pas rare de tomber, sur les réseaux sociaux, sur des "édits" ou des photomontages reprenant la figure de Taihoran ou de Raharjo Sugiarto et exprimant l'idée d'un "Grand Plan' qui ferait parvenir Kinagi à une société pure et idéale sous le fonctionnement communiste. L'expression grand plan était même rentrée dans le lexique officiel du parti en tant que clin d’œil à ses militants. Le PBB s'était construit au fil des décennies un arsenal associatif impressionnant, qu'aucun autre parti dans le pays pouvait concurrencer : des dizaines de clubs de football, dont un qui est devenu professionnel, des groupes de lectures, des associations sportives dans presque toutes les villes du pays, des associations d'aides scolaires, de cours du soir, des groupes de tir sportif etc.

Nahum après avoir raté ses études secondaires classiques et passé un an au chômage s'était rapproché d'une association scolaire locale, rattachée au PPB, qui l'a aidé, de façon totalement gratuite, à combler ses lacunes, améliorer son niveau et retrouver la direction de l'éducation. Il avait été le premier membre de sa famille à rentrer à l'université et l'un des seuls de son quartier, pour cela il vouait une forme de loyauté et de reconnaissance totale au parti, duquel il avait finalement décidé de prendre sa carte de membre quelque mois avant les élections.

 manifestations Takeraya - victoire du PPB
Manifestation dans le centre-ville suite à la victoire du PPB.

Au delà même du point de vue idéologique et de l'hégémonie du parti dans les milieux populaires, il y avait eu, lors de ces élections, une forme de mouvement collectif de la jeunesse en faveur du PPB. Pour les jeunes kinagiens la victoire des communistes n'était pas spécialement un moyen d'accéder à un possible futur utopique mais surtout la possibilité de changer les choses et de mettre fin à l'immobilisme social, politique et économique qui avait caractérisé la République. La jeunesse avait mal supportée le volte-face du GéDé sur de nombreux sujets dont la gratuité des universités, l'amélioration des infrastructures publiques, la fin du copinage et du clientélisme dans l'attribution des emplois publics, la réduction des inégalités entre les académies scolaires, la réduction des inégalités communautaires etc. Sugiarto avait particulièrement suivi toutes ces revendications et promis en grande pompe la gratuité de l'université publique, un plan de lutte nationale contre illettrisme et surtout la fin des inégalités et de l'immobilisme.

La plus grande percée démographique du PBB concernait surtout les femmes. Dans certaines localités de Takeraya et Pantali jusqu'à 80% des femmes ont voté pour le parti. Une bonne partie de la campagne s'était articulée autour de la défense du droit des femmes et la promesse d'avancée sociales. Le programme avait notamment insisté sur la légalisation de l'avortement et sa gratuité dans l'ensemble du pays. Les droits reproductifs étaient, historiquement, un sujet tabou dans le pays, la législation en vigueur dans le pays datait de l'époque du Régime et étaient marqués par une vision conservatrice et paternaliste du corps de la femme, qui était par définition, soumis au contrôle de l'homme. En réalité l'avortement n'était plus pénalisé depuis plusieurs années, mais les procédures devaient se dérouler dans des cliniques non-officielles, à l’abri des regards, dans des conditions sanitaires souvent discutables et avec des équipements de mauvaises qualités. Les accidents étaient monnaie courantes, l'expérience souvent humiliante pour la patiente et beaucoup de ces cliniques avaient mauvaises réputations, notamment en matière de violences obstétricales et gynécologiques. Toute la plateforme féministe du PBB avait été écrite par une des figures les plus influentes du parti, et de son aile académicienne, Abishai Pandebayang, une chercheuse Aborigène spécialisée dans l'historicité des questions féministes. Pour elle le constat est clair, il n'y a pas de révolution communiste réussie sans révolution du rôle sociétal de la femme. Ses thèses, notamment concernant la domination que représente le travail domestique de l'épouse, ont été particulièrement influents et ont rapidement rejoints le corpus idéologique commun.

Ainsi cette jeunesse qui avait été le moteur mais également la cible principale de la campagne réussie du PPB s'était rassemblée dans la rue, à la fois pour célébrer mais également pour rêver et penser au futur glorieux qui attendait le pays. Tous mesuraient la chance qui se présenter devant eux, jamais dans l'histoire du pays, depuis la colonisation fujiwane, les masses travailleuses et nationales avaient eu l'accès au pouvoir et à la liberté. Tous avaient, dans la tête, l'histoire souvent tragique de leurs familles, les longues décennies de dominations et de pauvreté imposée. Pour cette partie de la population, fortement majoritaire, l'immobilisme de la République avait été une nouvelle humiliation, une impression de manque de respect envers ceux qui s'étaient battus pour faire changer les choses. Sa destruction future par le PPB avait une forme de réjouissance vengeresse, pour une fois, dans ce pays, les masses prenaient les choses en main et punissaient les responsables. Ils avaient les yeux rivés sur les écrans, installés un peu partout, qui dans quelques instants, devraient diffuser les premiers mots de Sugiarto.
5585
Après plusieurs dizaines de minutes d'attentes, les écrans géants laissent apercevoir, sous les applaudissements nourris de la foule, l'image du "camarade" Sugiarto, alors en direct sur toutes les chaines d'informations du pays. Le nouveau maitre du pays savait pertinemment qu'il écrivait un morceau d'histoire national; son air apaisé et calme, contrastait avec le fait qu'il était tout à fait conscient que tout le pays était scotché à ses lèvres. Ce texte de victoire avait été rédigé depuis des semaines, tant la victoire du PBB était prévue et logique, mais il avait passé les dernières heures à raturer son discours, en réécrire les lignes, peser le pour et le contre de chaque mot, sans en dénaturer le sens et les objectifs. Personne ne savait réellement ce qui allait être annoncé directement ce soir, si le parti allait continuer sa communication agressive ou si l'idée du pouvoir qui s’annonçait calmait déjà les ardeurs révolutionnaires de ses membres.
Discours victoire

Camarades,

Aujourd'hui est un jour historique et décisif dans l'histoire de notre nation, de notre peuple et de notre région. Par la voix des urnes vous avez décidé de faire passer un message clair : un refus franche de l'immobilisme, de la corruption, des inégalités, de l'exploitation, de l'injustice et de la domination néo-coloniale. Vous vous êtes prononcé en faveur de la justice sociale, de l'égalité, de la fraternité, de l'intégrité, du progrès, du développement, et de l'éducation. Votre force, votre abnégation et votre grandeur nous oblige.

Cette victoire n'est pas celle, d'un parti, d'une caste ou de technocrates qui aussitôt au pouvoir oublieront toutes leurs promesses et toutes leurs belles paroles. Il me semble que les résultats de ce soir montre votre lassitude par rapport à ces politiciens parasites qui profitent de vos votes pour enrichir les élites. Cette victoire est celle d'un projet collectif commun, celui des paysans, des ouvriers, des combattants, des travailleurs, des précaires, des jeunes, des femmes, des vétérans, en somme celui du peule kinagien.

Dans quelques jours nous prendrons les reines d'un pays pillé par des siècles d'une domination parasitaire, d'une exploitation crasse de ses forces productives et de sa vitalité. Pendant trop longtemps nous avons laissé la grandeur de notre nation être écrasée, dominée, par nos anciens tortionnaires et par une caste interne, traitre, qui ne cesse de pactiser avec l'envahisseur, par dégout pour la beauté de notre peuple cosmopolite et par une envie toujours plus grande et vorace de profits et de richesses. Notre arrivée au pouvoir marquera la fin des privilèges, le début d'un nouveau système où les travailleurs seront maitres de leur destin ou les forces productives ne seront plus destinés à l'enrichissement de crapules vivant par-delà les mers, mais au développement humain de notre île, à l'amélioration de notre éducation et à la défense des plus faibles.

J'ai particulièrement conscience du chemin qui nous fait face. Que personne ne se fasse d'illusions : ce ne sera pas de tout repos. J’entends déjà les forces réactionnaires, à l'intérieur et à l'extérieur de nos frontières, s'agiter. Ces rapaces tenteront par tous les moyens de mettre à mal la glorieuse avancée qui s'annonce. Comme à toute époque, les forces réactionnaires ne seront pas longues à se mettre dans les roues des grands seigneurs, de ceux qui exploitent votre labeur, détruisent le corps des travailleurs et monopolisent les richesses. De ces grands propriétaires agricoles qui ont construit leurs exploitations et leurs empires économiques sur le sang des communauté aborigènes et la sueur des travailleurs. De ceux qui ont toujours collaborés avec nos oppresseurs, nos tortionnaires et nos colonisateurs. Qui ont massacrés des communautés entières pour continuer le vol incessant des terres et des ressources de notre île.

Je veux que mon message soit limpide : nos seuls ennemis sont les exploitants et les réactionnaires, ceux qui au cours de notre histoire ont toujours cherché à diviser notre peuple et à profiter de ce dernier pour leurs intérêts personnels. Ces individus n'ont aucune communauté, aucune allégeance distincte ni aucun trait, autre que celui de la traitrise. Que celui qui ose affirmer, de bonne foi, que certaines communautés sont nos ennemis sache qu'il se trompe et que je ferai tout ce qui m'est possible pour le lui démontrer. Que celui qui tient ce discours pour viser une communauté particulière ou pour diviser notre pays sache qu'il me trouvera toujours sur sa route, non pas en tant que camarade, mais en tant qu'ennemi. Notre projet repose sur une union du peuple, des prolétaires jusqu'à la bourgeoisie nationale, des Aborigènes jusqu'aux Vimalais. Toute division en son sein devra être supprimée, nous affirmons que l'unité est la seule voie.

Nous respecterons nos engagements, nous combattrons tous les maux qui étouffent notre peuple et établirons un système pur reposant sur l'égalité du peuple, son développement et son élévation par la destruction de ses chaines. Pour cela nous mettrons fin, dès notre arrivée au pouvoir, à la République félonne, qui n'a servie qu'a maintenir en vie quelque années supplémentaire un système d'exploitation apeuré par l'inéluctabilité de la Révolution. Je m'engage très clairement, devant vous, à ce que le nouveau système politique que nous mettrons en place soit démocratique. Sans mobilisation du peuple nous n'aurions aucune légitimité à agir pour lui.

Ce que nous allons accomplir ensemble, n'est pas un événement monolithique de l'histoire, c'est un processus long et minutieux vers le progrès. Chaque atelier, chaque quartier, chaque université, chaque ville, chaque village devra devenir un bastion de la Révolution et de la participation politique populaire. Notre objectif n'est pas d'être une force de changement déconnectée des masses, le progrès se fera avec ces dernières ou il ne se fera pas. L'opinion de tous sera entendue, nous multiplierons les espaces de participations démocratiques, les usines, les champs, les universités deviendront des centre de développement de la pensée et de l'organisation révolutionnaire. La Révolution ne se fera pas du jour au lendemain mais elle se fera toujours avec la participation active des masses.

Ainsi, camarades, le mot d'ordre qui doit régner dans vos esprits est "Vers le progrès !". Un avenir radieux nous attend, et nous devons être résolus à l’arracher des griffes du passé.

Vive la révolution ! Vive le communisme ! Vive le peuple kinagien ! Et vive l'avenir !



Haut de page