07/07/2016
18:38:39
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Palais Grayson, Palais Royal

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Palais Grayson
Palais Grayson ou autrement dit Palais Royal.
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Des mouvements de troupes alarmants ?
La Loduarie Communiste entame des mouvements de troupe

Palais Grayson
Palais Grayson ou autrement dit Palais Royal.


La salle sécurisée du Palais Grayson qui portait le nom de Salle de Gèvre portait en elle un air lourd et pesant sur tous les acteurs présents. Sa Majesté Catherine III, Angel Rojas le Premier ministre, Lucie Jaunette la ministre des Armées et de la Défense Nationale et pour terminer Pierre Lore étaient tous présents dans la Salle de Gèvre. En raison des nouvelles et des observations qui étaient apportées, l'ambiance au sein de la salle était grave, presque solennelle. La salle de Gèvre était bien plus qu'une salle banale du Palais Grayson. Elle représentait le cœur des décisions sécuritaires du Royaume de Teyla prises en concertation avec le Gouvernement de Sa Majesté.

Au sein de la Résidence Faure, une pareille salle existait, mais elle n'avait pas cet aspect magistral, royal qu'avait la Salle de Gèvre. Le décor, bien que précaire, restait prestigieux pour une salle qui pouvait résister à des bombardements et aux pires menaces. Avec ses portes blindées et ses murs renforcés et des dispositifs censés éviter toutes écoutes extérieures, la salle impressionnait par sa dureté, sa brutalité. Quiconque se trouvait dans cette salle ne pouvait omettre qu'il était dans une salle spécialement conçue pour résister aux pires horreurs humaines. Mais l'immense lustre ou encore le blason teylais sculpté sur le mur central de la pièce rappelaient aux observateurs les plus banals et aux plus aguerris qu'elle restait une pièce au cœur du Palais Grayson, un palais censé représenter le prestige de la monarchie teylaise en toutes circonstances à moindres frais que l'ancien palais Raymond VI, bien plus grand, mais bien plus onéreux.

La pièce regorge de gadgets technologiques censés aider les hommes et les femmes présentes à prendre les meilleures décisions pour le Royaume de Teyla et son peuple. Ces gadgets reflétaient l'amour des Teylais pour le moderne et la technologie. La Résidence Faure exposait à elle seule des dizaines d'objets technologiques civils, inventés par les Teylais, pour rappeler au monde que le Royaume de Teyla reste un Royaume d'innovation. Au centre de la pièce, il se trouvait une table dite holographique. Ce dispositif d'allure simple, mais en réalité complexe pour sa mise en place, pouvait projeter des cartes en trois dimensions, des schémas stratégiques, ou même des images en temps réel transmises par les satellites de surveillance ou les diverses unités dotées de caméras à travers le globe. D'un simple geste de la main, les différents utilisateurs pouvaient zoomer, faire des annotations pour un plan d'action ou écrire des questions auxquelles l'assemblée devait répondre.

Par ailleurs, la table n'était rien sans les sièges autour de cette table. Les sièges dits intelligents étaient dotés d'un terminal personnel, un écran tactile permettant d'écrire des notes, d'envoyer des données à un autre membre présent sans déranger la discussion en cours ou encore envoyer des données à la table centrale. Les habituels membres de la salle, à savoir Catherine III, Angel Rojas, Pierre Lore et Lucie Jaunette et les chefs d'états-majors et du renseignement étaient tous assis dans ces sièges intelligents, entièrement connectés à l'ensemble des dispositifs de la pièce. Les membres présents dans la salle, en cette journée de janvier, avaient encore du mal à appréhender la technologie autour de ces objets du quotidien. Beaucoup d'erreurs furent faites bien que pas graves parce que tous les mouvements étaient enregistrés dans la base de données et ces données étaient gardées aussi longtemps que possible. Les mises à jour étaient courantes pour rendre les systèmes plus familiers et plus instinctifs pour les membres du Gouvernement et de l'État central.

- Merci de votre présent, dit Sa Majesté à chacun des membres du Gouvernement présents. Si nous sommes ici, c'est parce que nous avons repéré des mouvements suspects en Loduarie Communiste qui s'étendent jusqu'au sud du Royaume de Teyla et de la Principauté Catholique de Saint-Alban.

La voix de Catherine III résonna dans l'immensité de la pièce. Chaque membre du gouvernement était attentif aux paroles de Catherine III, tous étaient silencieux, regardant et fixant la cheffe d'État du Royaume de Teyla. Le Royaume de Teyla avait cette particularité d'avoir deux chefs des armées, tous les deux présents dans la pièce. Le premier chef d'État n'était nul autre que le souverain, quant au second, c'était le chef du Gouvernement de Sa Majesté. Une situation unique au monde qui posait de véritables problèmes pour savoir qui était le véritable commandement en chef. Cela dépendait du contexte et des situations, à vrai dire. De manière générale, le chef du gouvernement était dépositaire de la fonction et décidait des opérations à l'extérieur en concertation ou non avec le souverain. Cela dépendait avant tout du Premier ministre et de l'entente entre les deux plus hauts personnages de l'État teylais.

Angel Rojas, les yeux fixés sur l'écran central de la table, regardait avec une plus grande attention les estimations des renseignements teylais sur la composition de la force aérienne en transition en Eurysie, mais où en Eurysie ? La concentration d'Angel Rojas était sans pareille, alors que le Premier ministre tentait de se passer tous les scénarios possibles dans sa tête. La Loduarie n'aimait pas prévenir les nations autour d'elle de ses mouvements de troupes, ce qui ne soulageait la tension de quiconque dans la pièce. Pour l'instant, l'interrogation était totale. Sur sa droite, Pierre Lore n'était pas aussi préoccupé qu'Angel Rojas, comme s'il savait quelque chose que ses collègues ne savaient pas. Ce n'était pas le cas, mais Pierre Lore dégageait un sentiment de tranquillité anormal.

Quant à la ministre des Armées et de la Défense nationale, Lucie Jaunette, elle était de très loin la moins à l'aise avec toute cette technologie autour d'elle. Son regard imperturbable d'habitude se perdait dans les flux d'informations qu'affichaient les écrans de son fauteuil ou encore l'écran central. La plupart des documents qu'elle avait étaient des documents papiers, ce bon vieux papier qui ne trahissait jamais Lucie, contrairement à cette technologie. Alors que Sa Majesté Catherine III avait parlé, Angel Rojas reprit de plus belle.

- Nous avons une flotte aérienne importante, pour un pays comme la Loduarie Communiste, qui se balade en Eurysie de l'Ouest. Avons-nous une idée de sa destination ? Que suggèrent nos analystes ? dit-il en ouvrant les mains sur la carte d'Eurysie devant lui. Puis il finit par désigner de l'index la position de la flotte aérienne et sa progression dans l'espace aérien au sud du pays.

- Les avis divergent, Monsieur le Premier Ministre et Votre Majesté, dit d'un ton assuré Lucie Jaunette. Nos analystes ont un consensus tout de même. La trajectoire actuelle des avions ne permet pas une invasion rapide ou encore un ciblage de cibles au sol contre le Royaume de Teyla. Dans la configuration actuelle, le déploiement loduarien peut ressembler à une démonstration de force, comme à un transfert de matériel vers la Démocratie Communiste de Translavya ou encore un transfert de forces dans un pays inconnu pour l'instant.

- Pardonnez-moi de vous couper, Honorable ministre. Je peux vous confirmer qu'il ne s'agit pas d'une action hostile de la Loduarie à l'encontre du Royaume de Teyla. Quelques minutes avant le début des détections, nous avons reçu des messages en provenance d'officiels loduariens. Ceux-ci nous informaient d'un passage d'une flotte aérienne à venir. J'ai informé immédiatement l'état-major. À peine l'en informais-je qu'une réunion était convoquée ici. Je m'excuse si j'aurais dû informer directement le Premier ministre ou encore vous, Lucie. Dévoila Pierre Lore.

Lucie Jaunette tourna la tête vers Pierre Lore, le ministre des Affaires étrangères, qui venait de parler. Son regard était dur, méfiant. Récemment, les deux ministres avaient plus qu'une hostilité croisée sur le dossier de la Mährenie. Quand le ministre des Affaires Étrangères y voyait un pays en dehors de l'influence du Grand-Kah et donc indépendant, la ministre de la Défense y voyait un pays sous l'emprise du Grand-Kah. La tension était encore présente entre les deux ministres, une situation pas idéale au regard de la situation à la frontière sud de Teyla et de Saint-Alban.

- Et quand comptiez-vous partager cette information avec le reste de la salle ? demanda-t-elle, les mâchoires serrées.

- Lucie, s'il vous plaît, Pierre Lore a fait un excellent travail, dit Catherine III en balayant le problème de sa main droite. Gestuellement, elle venait de dire : circulez, il n'y a rien à voir. Il a prévenu les personnes qu'il fallait prévenir afin qu'elles n'appuient pas sur le bouton préventivement, même sans ordre. Je pense que le Premier ministre sera d'accord avec moi pour que l'on fasse survoler les AWACS et les avions de guerre électroniques sylvois et teylais au-dessus du territoire teylais pour assurer une protection supplémentaire.

- Oui, bien sûr, Votre Majesté, je suis en accord avec votre proposition. J'irais même plus loin que vous, à vrai dire. Outre les hypothèses des analystes, nous ne savons pas la destination des avions. Nous pouvons tout simplement affréter un AWACS et un avion de guerre électronique pour suivre la flotte aérienne loduarienne. L'AWACS, pouvant couvrir une large surface, peut être très reculé par rapport à la flotte aérienne, permettant de ne perdre aucun appareil dans la manœuvre par une agressivité trop accrue de la Loduarie Communiste.

- C'est une excellente idée, dit Lucie, surprise qu'Angel Rojas propose une telle idée et ait des connaissances aussi avancées sur les appareils aériens. Une situation qui lui plaisait. Pour en revenir aux hypothèses, Votre Excellence, les directions dans lesquelles peut aller la flotte aérienne loduarie sont bien sûr la Démocratie Communiste de Translavya, mais j'en doute comme certains analystes. Le convoi maritime suffit amplement à la Loduarie pour les différents transferts qu'elle semble entreprendre, mais rien ne nous dit ou ne présage qu'il s'agit d'un transfert d'armement.

L'autre hypothèse viendrait du Valinor. On sait les liens, grâce à l'Antérinie, qui unissent les deux nations et, avec la victoire de la gauche aux dernières élections, il se peut que le convoi aérien n'est qu'un convoi emmenant le Secrétaire général faire une visite à ses potentiels nouveaux amis. Il se peut que cela soit un transfert de troupes pour renforcer la coalition ayant gagné. Cette dernière ne semble pas avoir été remise en question par le pouvoir en place à Valinor. Nous n'avons trop peu d'informations pour soutenir une quelconque hypothèse.


- Pierre, avez-vous pu obtenir d'autres informations venant des Loduariens ? demanda Angel Rojas, rempli d'espoir. Mais il reçut un non brut d'un signe de la tête de Pierre Lore.
Un silence pesant s'installa dans la salle. Chacun assimilait les éléments exposés tout en réfléchissant à la meilleure manière d'agir. Angel Rojas cogitait sérieusement à la situation et prit une décision, brisant le silence :

Pierre, quel est le délai entre l'envoi du message loduarien et le temps qu'on a mis à détecter les avions loduariens ?

- Trois à quatre minutes, répondit-il en haussant les épaules face à la question précise.

- Bien, alors dans ce cas, on va faire ce qu'on a dit. Un AWACS et un avion de guerre électronique surveilleront le territoire teylais sous autre surveillance. De plus, un autre AWACS et un avion de guerre électronique suivront le convoi à la trace pour savoir où il va. Mais étant donné que les Loduariens nous ont prévenus, je veux qu'on fasse de même avec les Loduariens, trois à quatre minutes avant le décollage des appareils. Oh, et tout cela sous bonne escorte. Il me semble que nous avons des chasseurs tout neufs venant de l'Alguarena, il est temps de les utiliser en mission officielle. La Loduarie Communiste doit comprendre qu'on prend cette histoire très au sérieux pour la sécurité du Royaume de Teyla.

- Vous avez raison, dit Sa Majesté Catherine III. Sans vouloir me mêler de la politique intérieure dont la charge revient entièrement au Gouvernement de Sa Majesté, un débat au parlement sur les actions loduariennes d'aujourd'hui me paraît pertinent pour la démocratie. Pierre Lore approuva de la tête, tandis que Lucie Jaunette faisait la moue, pas convaincue par la proposition qui n'allait pas s'arrêter en si bon chemin. En tant que cheffe des armées, je veux m'assurer du soutien des forces politiques face aux agissements de la Loduarie Communiste, qu'importe le contexte. Angel, vous êtes ma voix et mes oreilles. Soyez au sein de ce parlement cette voix qui rassemble le pays.

- Bien, Votre Majesté. Cela sera fait et je pense que l'événement permettra une élévation temporaire des crédits pour l'armée. Je sais que les commandes en nombre pour la marine nationale mettent sur les crans le chef d'état-major du corps terrestre et celui du corps aérien. Une augmentation des crédits pourrait permettre d'engager des commandes d'armements militaires pour ces deux corps d'armée sans remettre en cause nos productions en cours. De plus, nos commandes étant pour la plupart publiques, la Loduarie se mordra les doigts si à chacun de ses mouvements nous augmentons considérablement nos moyens et forces militaires.

- Outre ces considérations de politique internes, honorables collègues et Votre Majesté, je préconise d'alerter de la situation immédiatement nos alliés de l'Organisation des Nations Démocratiques et notamment la République Fédérale de Tanska. Malgré les récents différends diplomatiques, cette dernière nous a toujours soutenus militairement face à la Loduarie Communiste. Si l'hypothèse gagnante est une visite du dictateur ou un transfert militaire à Valinor, je veux qu'on se montre au côté de notre partenaire et unis.

Angel hocha la tête face à la proposition de Pierre Lore et dit :

C'est une proposition pertinente. Peut-être que cela renforcera la relation teylo-tanskienne, sait-on jamais. Lucie Jaunette, demandez à l'état-major une liste de matériel qu'on peut déployer soit dans la métropole tanskienne, soit dans les outre-mers du pays. Je veux un premier jet dans quarante-huit heures et communiquez-la aux Tanskiens. Pierre Lore, vous indiquerez aux Tanskiens qu'ils peuvent retirer leur déploiement sur le sol teylais s'ils en estiment le besoin. Nous ne serons pas vexés, nous avons de quoi tenir face à la Loduarie Communiste toute seule.

Nous avons fini. Outre Sa Majesté, veuillez ne pas quitter Manticore pendant les prochaines soixante-douze heures. Tant qu'on ne sait pas le danger qui nous guette ou guette nos alliés, on doit être joignables à tout instant. Compris ?


Tous dirent oui.
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Loduarie Communiste.
Décider de la réaction face à l'hostilité affichée de la Loduarie Communiste.

Palais Grayson
Palais Grayson ou autrement dit Palais Royal.


- La Loduarie Communiste, tonna Sa Majesté Catherine III à l'assemblée face à elle, commence à fortement me courir sur les nerfs pour le dire poliment messieurs dames. Nous avons beaucoup appris du comportement de la Loduarie Communiste depuis deux mille onze et même avant. Mais alors que nous pensions que la Loduarie Communiste était entrée dans une phase d'apaisement diplomatique, les récentes actions de la Loduarie Communiste tendent à démontrer le contraire.

Un murmure parcourut l'assemblée face à la conviction et la certitude de Sa Majesté. Sa Majesté regarda un à un les membres de l'Assemblée, Angel Rojas le Premier ministre, Pierre Lore, le ministre des Affaires Étrangères, Lucie Jaunette ministre des Armées et de la Défense nationale et pour terminer Yasmine Laval la ministre de l'Intérieur. Les yeux de Catherine auraient pu lancer des lasers sur ces adversaires à cet instant, tant une haine était ancrée en eux.

Pendant que nous leur proposons un moyen de se défaire de ce sentiment d'encerclement, la Loduarie Communiste fomente dans le dos de toutes les chancelleries eurysiennes dans le but de mener une opération secrète à Valinor et surtout dans le but de soutenir un coup d'État. Nous avons fait des maladresses diplomatiques sûrement, mais nous nous sommes toujours montrés ouverts face à cette nation, nous étions la nation la moins belliqueuse à son égard au sein de l'Organisation des Nations Démocratiques. Nous nous sommes toujours montrés ouverts à cette nation et son idéologie, pour les droits de l'Homme. Remplis d'espoir, nous avons été naïfs, remplis d'espoir, nous avons été trop conciliants.

Un silence pesant s’installa après ces mots. Les mots de Sa Majesté étaient durs, mais justes, pensèrent des personnages comme Yasmine Laval ou encore Lucie Jaunette. Concernant Pierre Lore et Angel Rojas, ils avaient toujours l'espoir de régler cela de manière diplomatique sans avoir à montrer les muscles. Pierre Lore ne quitta pas du regard la souveraine. Il savait qu'elle avait un poids certain sur les questions militaires et diplomatiques et notamment sur le dossier loduarien. Tout le monde avait remarqué qu'Angel Rojas souffrait de la situation avec la Loduarie Communiste, alors Catherine III prenait le relais quand elle l'estimait nécessaire afin que l'intégrité du Royaume de Teyla soit assurée.

Malgré tout, le Parlement et le Gouvernement restaient les principaux décideurs de la vie politique et diplomatique du Royaume de Teyla et ce même sur le dossier loduarien. Au Royaume de Teyla, nul ne peut faire sans le Parlement, nul ne peut faire sans le Gouvernement. La tête qui dirige le Gouvernement peut toutefois changer. Alors qu'Angel Rojas refuse de démissionner pour le moment, malgré ses soucis de santé et ses peurs ancrées en lui, Catherine avait pris l'habitude subtile, afin de ne pas humilier l'homme élu à la tête du gouvernement et du pays, de diriger les débats sur la Loduarie Communiste lorsque cela devenait nécessaire.

Cela doit cesser, reprit-elle de plus belle, presque en hurlant. Oui, cela doit cesser. Trop de naïveté, trop de compromis avec la Loduarie Communiste. Je vous rassure, je ne dis pas de tirer sur les premiers Loduariens que nous croisons dans la rue ou de l'autre côté de la frontière. Cela serait d'une bêtise sans nom, mais de muscler notre jeu. Nous devons répondre dans les plus brefs délais aux actes hostiles loduariens pour montrer notre impatience et que les paroles en l'air loduariennes, nous n'y croyons plus.

- Je suis en accord avec vous, Votre Majesté, nous le sommes tous à vrai dire, répondit calmement Pierre Lore. Toutefois, bien que je comprenne les volontés de durcissement d'un discours, je reste dubitatif sur l'effet qu'aura ce durcissement auprès de la Loduarie Communiste. Jusqu'ici, elle s'est montrée imperméable à toute action prétendument dure à son encontre. La récente flotte militaire passant à nos frontières en est la preuve. Tout durcissement, que ce soit à travers les discours ou les actes envers la Loduarie Communiste, amènera à un conflit armé, je le crains.

- Toutefois, reprit immédiatement Lucie Jaunette, nous ne pouvons tolérer les actes de la Loduarie Communiste. Je sais très bien, Votre Excellence, que nous ne devons pas jouer avec les possibilités d'un conflit, mais la communauté internationale verra très bien que le Royaume de Teyla et même l'Organisation des Nations Démocratiques furent patients à l'encontre de la Loduarie Communiste. Que nous avons été diplomatiques, que nous nous sommes préoccupés de la Loduarie Communiste en toute circonstance. Mais que celle-ci nous a insultés et manqué de respect en retour.

- Vous êtes très gentille, elle a entrepris des actes hostiles contre le Royaume de Teyla dont je suis responsable de l'intégrité territoriale, clama Sa Majesté.

- Certes, répondit Lucie en avalant sa salive face au malaise mis par Sa Majesté. Là où je voulais en venir, c'est que quoi qu'il arrive, nous viendrons à un conflit avec la Loduarie Communiste. C'est là mon analyse de la situation actuelle. Si nous tirons ce soir, nous en serons les responsables pleins et entiers, je vous l'accorde. Mais, si nous provoquons la Loduarie Communiste de manière constante en ne dépassant jamais les limites, elle finira par craquer et tirer la première, ce qui la rendra responsable du conflit. Outre ces considérations, il existe un monde dans lequel la Loduarie Communiste ne tire jamais et cela tant mieux.

- Je ne suis pas sûr qu'augmenter la pression de manière constante sur la Loduarie Communiste soit la solution à nos problèmes, Lucie, dit Pierre Lore. La missive velsnienne démontre bien que nous sommes les seuls raisonnables dans cette histoire et que les autorités en place loduariennes sont irresponsables. La missive de Digrassi sonne comme un cri du cœur, vain parce que nous ne pouvons pas rester sans réponse, je vous l'accorde, mais un cri du cœur tout de même. Dans ma réponse à la Grande République, j'ai émis des demandes de condamnation des actions loduariennes. Si nous obtenons cela, c'est une grande victoire diplomatique pour nous. Mais pour que la demande ne se voie pas refusée, j'ai indiqué comme condition non négociable que si la Grande République se refusait à la condamnation, alors cette dernière ne pourra pas faire partie des négociations sur le dossier loduarien.

- C'est effectivement une bonne initiative, répondit Angel Rojas. Cela démontre que nous restons ouverts à des négociations, mais que les pays qui voudront s'immiscer dans un dossier qui ne les regarde pas devront prendre le parti du Royaume de Teyla implicitement. C'est une très bonne initiative.

Pierre Lore sourit aux compliments de son ami, mais Pierre Lore ne voulait pas en venir là, ce n'était même pas un objectif de Pierre Lore.

- Bien que j'y aie pensé, Angel, ce n'était pas mon objectif du tout. Bien sûr, cela nous donnera des armes diplomatiques contre la Loduarie Communiste, mais nous savons que la Loduarie Communiste est utilisée comme un pare-feu contre l'Organisation des Nations Démocratiques. Nous ne savons pas par qui, toutefois, mais nous nous doutons d'une telle stratégie. Si la Grande République use de cette stratégie, au regard des conditions que j'ai fixées, alors elle devra normalement appuyer nos demandes pour participer aux négociations. Que la Grande République adopte la stratégie du pare-feu ou non, il n'est pas dans l'intérêt de la Grande République de voir la Loduarie Communiste s'effondrer et de voir un régime pro-OND apparaître, bien au contraire.

Il est dans l'intérêt de la Grande République de participer aux négociations pour freiner les demandes teylaises, tanskiennes et plus généralement des nations eurysiennes membres de l'Organisation des Nations Démocratiques. Si elle est maligne, bien qu'elle voie clair dans notre jeu, elle acceptera de prendre position en notre faveur publiquement pour pouvoir éviter l'effondrement de la Loduarie Communiste.


- Je suis d'accord avec votre stratégie, Pierre Lore, dit Sa Majesté. Mais si la Grande République estime que nous allons entrer en guerre quoi qu'il arrive contre la Loduarie Communiste, alors elle refusera à juste titre votre demande.

- Oui, c'est évident, mais sous les ordres du Premier ministre, j'ai clairement signifié que nous sommes encore favorables à des négociations sous couvert de concessions directes. Si Angel Rojas a raison, alors la Grande République s'empressera de mettre un coup de pression à l'Illirée pour qu'elle accepte nos demandes dans l'immédiat et ainsi nous offrir la victoire diplomatique que nous attendons tant. La missive est très claire là-dessus, notamment sa fin. Teyla ne cédera pas s'il n'a aucune victoire. J'ai une seule crainte, que la Grande République profite de la situation pour s'assurer le soutien de l'Illirée et que des demandes communes naissent, sous les conseils bienveillants, dirons-nous, de la Grande République.

Si une telle situation se produit, nous serons assez forts pour demander à la Grande République de faire preuve d'objectivité, sous peine de ne prendre part à aucune négociation avec la Grande République. Outre les considérations que j'ai émises plus tôt, je crois que la Grande République se rêve en nation faiseuse de rois sur le continent eurysien, comme le montre son intérêt pour la Nouvelle-Kintan.


- De plus, dit Angel Rojas, je crois que nous pouvons trouver un compromis sur l'après, si la situation ne tourne pas en conflit armé. Une situation à laquelle nous devons penser, car nous travaillons dessus. Je le répète, mais nous voulons avant toute chose la paix ce soir, tout en soutenant nos partenaires. Nos mots seront fermes ainsi que nos actions. Mais si nous pouvons parvenir à une situation de paix, dans laquelle l'Illirée ou la Loduarie font des concessions, alors nous prenons. Les négociations plus importantes auront lieu plus tard, ce qui nous convient.

Nous pouvons accroître les coups de pression militaires. Augmenter le nombre de sorties d'avions teylais qui frôlent la frontière teylo-loduarienne, sans traverser la frontière bien évidemment. Des augmentations de pression dans ce style, tout en engageant des opérations clandestines pour prévoir un conflit.

- Ca me plait Angel, dit Catherine III.
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