17/12/2016
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Activités étrangères dans la République des trois Nations

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Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants dans la République des trois Nations. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur de la République des trois Nations, sinon quoi ils pourraient être invalidés.

Personnages immunisés contre les tentatives d'assassinat :
(Rappel des règles)
- Lilian Christophe (Président du Sénat)
- Loïs Delannoy (président de la République de Koltaris)
- Maximilian Reuter (Roi-Président)
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1er semestre 2016 - Repli tactique de forces claniques combattantes et franchissement sporadique des frontières nord.

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La victoire gouvernementale de la République Sacrée et Universaliste de Mandrarika sur les Forces Claniques Combattantes (FCC) apparait non sans conséquences pour les territoires directement frontaliers.


Depuis l'été 2008, les rapports de force présents dans le Basango mandrarikan se sont vus inversés, une tendance particulièrement vraie au lendemain de plusieurs affrontements meurtriers qui ont vu les forces claniques combattantes défaites dans leurs fiefs historiques. Des assauts gouvernementaux victorieux, rendus possibles par l'achat de plusieurs hélicoptères de combat estampillés pour le gouvernement de Mpiko. Des victoires tactiques certaines mais dont l'essai ne pourra être transformé que l'année suivante en 2009, lorsque des clans de la coalition antigouvernementale vont commencer à se désolidariser, des suites d'une attaque fratricide contre des seigneuries claniques ayant exprimé le souhait d'une paix avec les autorités de Mpiko.

En l'absence d'eau potable accessible, d'approvisionnement en électricité ininterrompu et enfin de communication fiabiliser, le Basango constitue certes un refuge pour ainsi dire naturel et des positions difficilement tenables pour un ennemi assaillant, mais il est aussi un lieu où se condamne à l'isolement, ne serait-ce que logistique, les Forces Claniques Combattantes. Des positions associées à des fiefs historiques rendus difficilement tenables dont le maintien indéfini sur place est susceptible de provoquer la mort par le rognage progressif des positions claniques par les forces gouvernementales.

Pour rompre et inverser cette spirale rendue infernale par les forces gouvernementales de Mpiko, les chefs de guerre survivants s'entendent à dire qu'il ne suffit plus de maintenir les terrain à hauteur des dernières places fortes, mais de reprendre une initiative susceptible de rétablir des flux logistiques vitaux au maintien du mouvement. Dans ce contexte, infiltrer les zones frontalières, particulièrement celles de la République des Trois Nations, constitue un moyen fiable de rétablir des flux logistiques qui puissent échapper à tout contrôle des forces gouvernementales mandrarikanes.


Quels sont les enjeux géostratégiques autour du Basango et particulièrement en République des Trois Nations?

Nous l'avons déjà évoqué mais le Basango est un point d'ancrage défensif, existentiel des forces claniques combattantes. Un fait rendu vrai par le caractère torturé de son relief, destiné à se faire un labyrinthe mortel naturel, par l'offre de couvertures et d'embuscades faite aux insurgés. En se maintenant là-bas, les forces claniques combattantes s'interdisent un anéantissement total par les forces gouvernementales mandrarikanes. Mais les routes sur place rendues peu praticables et l'extrême mobilité des forces de l'aviation légère mandrarikane, rendent très périlleuses les manoeuvres logistiques destinées à soutenir ces dernières places fortes. L'établissement de bases arrières, connectées aux flux maritimes entrants, serait dans les territoires de la République des Trois Nations une opportunité réelle pour les Seigneuries de guerre qui souhaiteraient se défaire de leurs entraves quant à la mobilité des flux de combattants de matériels destinés à alimenter le conflit.

Le territoire du Basango, connu pour être un environnement naturellement hostile à l'Homme, est par conséquent aussi un territoire où les travaux de viabilisation entrepris par le gouvernement constituent une base de négociation solide entre lui et les seigneuries de guerre les moins radicalisées contre son autorité. Des travaux de viabilisation comprenant la transformation de terres arides en terres arables, la connexion au réseau électrique gouvernemental, les moyens de communications divers et l'accès à certains services publics du gouvernement. Des billes indéniables, à même de susciter les défections de plusieurs seigneuries de guerre.

Les négociations entre le gouvernement mandrarikan et les seigneurs Waata et Mamangy sont caractéristiques de l'état de faiblesse véhiculé par les Forces Claniques Combattantes dans leur confrontation directe avec les forces gouvernementales. En restructurant leur logistique aux dépens de l'autorité de la République des Trois Nations à ses frontières, les Forces Claniques Combattantes, aujourd'hui largement portées par le Seigneur de guerre Mukhtaar Andrianjanaka dit “le Chasseur”, espèrent réécrire les règles d'engagement jusqu'ici défavorables.

La couverture et l'extrême mobilité développées par les forces gouvernementales mandrarikanes, au travers de l'emploi de plusieurs escadrons d'hélicoptères, rendent difficilement un emploi massif et direct de la force dans la région. Seule l'infiltration clandestine des lignes frontalières partagées entre la Mandrarika et la République des Trois Nations, permettrait une extension de la sphère d'influence clanique.

Mais si l'infiltration des territoires de la République des Trois Nations se fonde sur des considérations logistiques et militaires majeures pour la survie de l'influence des seigneuries de guerre, elle se conditionne aussi à la mobilisation pleine et entière des ressources humaines et matérielles de l'organisation. Chaque seigneurie, du clan Andrianjanaka ou un autre, entend fournir des éléments vétérans, constitutifs d'un contingent optimisé pour la tenue d'une telle opération, pour l'expression d'une ambition renouvelée.

Car au-delà des considérations militaires à la tenue de cette opération, l'enjeu premier des Forces Claniques Combattantes reste l'entretien d'une cohésion inter-seigneuriales, largement entamée par les arrestations puis les exécutions de plusieurs figures notoires de l'alliance. Formuler un cap, faire naître l'espoir, tracer des lignes rouges, autant d'ambitions rendues limitées aujourd'hui, par la dégradation successives des capacités opérationnelles de la Force Clanique Combattante.

Pour l'aventure escomptée, plusieurs seigneuries avaient mobilisé des forces combattantes, à commencer par des unités de reconnaissance de francs-tireurs issus de la Seigneurie de guerre Jaonarison, des unités combattantes formées aux techniques d'infiltration et de reconnaissance en territoire hostile, d'autres unités plus ou moins initiées à l'épreuve des balles les avaient rejoint, avec parfois quelques compétences prisées comme opérateur des communications, artificier et tireur de précision. Une coopération politique, fondée sur la promesse d'un succès et d'un respect mutuel entre seigneuries est indispensable, pour faire tenir un ensemble hétéroclite mais au destin désormais scellé... Le partage des ressources et la mutualisation de certaines chaînes de commandement, rendent effectivement viable la résilience de l'organsiation face au risque grandissant de capture de ses leaders, susceptible d'entrainer une désorganisation partielle.

La coopération entre les seigneuries vient effectivement légitimer un certain de leaders auprès des forces combattantes, ce qui a pour effet de permettre à chacun d'eux une reprise des combats, lorsque l'organisation souffre de la perte soudaine d'une de ses figures martiales.


Quelles ambitions claniques pour la République des Trois Nations?

Le financement.
Sur la base de considérations financières, l'opération des forces claniques combattantes escomptée vise aussi à fournir des ressources pécuniaires à la survie de l'organisation ou à l'achat de produits rendus localement indisponibles. La guerre qui oppose le gouvernement mandrarikan de Mpiko et les seigneuries de guerre a effectivement besoin d'identifier des mannes financières pérennes, pour inscrire le conflit dans la durée, face à une force ennemie structurée qu'est l'institution caaganiste mandrarikane. Pour y parvenir et sur la base des objectifs visés pour les territoires afaréens de la République des Trois Nations, les forces combattantes claniques entendent poser les fondements d'un système de financement clandestin élaboré. Un système de financement clandestin trouvant la sophistication par l'instauration de comptes disséminés au sein de petites coopératives agricoles de la République des Trois Nations, où les production excédentaires sur place pourraient être détournées et vendues à des tarifs prohibitifs dans des territoires plus aisés que ne l'est la Mandrarika. Les territoires de la République des Trois Nations sont une porte sur le commerce extérieur et un commerce affranchi des opérations de lutte contre le financement des rebellions défini par le gouvernement mandrarikan. Au départ de la République des Trois Nations, les milices claniques ont dix fois d'opportunités commerciales qu'au départ de la Mandrarika, rendant de ce fait les pistes de financement du mouvement, tangibles.

Lorsque les productions excédentaires peinent à être revendues au titre du commerce extérieur, un certain pourcentage d'entre elles peut directement venir soutenir l'effort de guerre clanique, par la constitution de réserves et de soutiens logistiques pertinents, la nourriture en tête par exemple mais possiblement des médicaments en quantité moindre. Des bénéfices issus de la surproduction et reversés sous la forme d'avantages en nature destinés à irriguer l'effort de guerre clanique.

Dans le cas où la mise en place d'un réseau de contrebande tel que celui-ci peinait à se mettre en place sur les ressources seules de la Force Clanique Combattante (FCC), la recherche de soutiens étrangers et locaux, par la corruption ou le chantage, reste une piste toute aussi valable pour trouver des appuis nécessaires, prêts à fermer les yeux en contrepartie d'une discrète commission. Ces flux financiers, issus de marchandises parfois intraçables (productions agricoles et fruitières) apparaitraient dès lors difficiles à tracer et donc à soustraire aux revenus perpétuels de l'organisation.

Le renseignement humain, ressource par défaut.
Si la collecte de ressources financières et leur transitent vers les zones de combat antigouvernementales est un point attendu des objectifs de l'organisation, la capacité des uns et des autres à installer et à fiabiliser un réseau de collecte du renseignement en République des Trois Nations se fait un autre point non négligeable à la satisfaction des objectifs finaux. Dans le cas où la corruption de personnalités locales s'avérait fructueuse, une partie de ce renseignement pourrait se lier à elle. Des informateurs recrutés via la coopération ou le chantage direct, chargés d'observer les mouvements de patrouilles aériennes, d'en noter les horaires de ravitaillement, dont les données seraient retransmises par messages codés déposés en différents lieux changeants et dont la récupération serait opérée par de jeunes enfants courant la rue, désireux de faire une action simple mais décisif, pour dix mandrains et une contrepartie en denrées alimentaires. Une méthode simple, pour ne pas dire élémentaire, pour échapper aux contremesures des autorités républicaines, possiblement structurées autour de radars électroniques ou de cellules du renseignement actives dans leur région, missionnées pour le contre-espionnage.

L'emploi de moyens humains plutôt qu'électroniques, est un fait autant subi que choisi puisqu'il permet aux forces claniques combattantes de se faire un réseau local rendu dépendant de leurs agissements et du caractère lucratif de leurs affaires. Une vision en temps réel des infrastructures ennemies, clés de la réussite pour l'assise durable de leur influence locale. La présence de moyens humains lcoaux pour l'entretien d'un réseau d'informateurs, est un gage solide de connivence avec la population lcoale, là où un strict et exclusif emploi de moyens électronique pour la captation d'informations locales, serait de nature à conserver un clivage notable entre les populations sur place et les communautés claniques.

Bien entendu s'agissant des Seigneuries de guerre claniques, son incapacité à entretenir un parc technologique militaire sophistiqué dans l'établissement d'un réseau de collecte et
d'exploitation du renseignement compte pour beaucoup dans la réorientation de ses moyens vers le renseignement humain. L'infiltration et l'installation de réseaux contrebandiers en République des Trois Nations est une initiative destinée à offrir son lot de ressources, logistiques ou financières, aux fiefs claniques présents dans le Basango. Par conséquent, dépenser ou investir dans des équipements électroniques sophistiqués, pour collecter ou brouiller des données restent d'une pertinence discutable au sein de l'organisation.

L'entretien de sentiers de contrebande.
La République des Trois Nations a ceci de bien pour les milices claniques qu'elle entretient un niveau d'infrastructures routières possiblement plus important que celui actuellement maintenu en l'état en Mandrarika. Des itinéraires à même de maintenir une force extrêmement mobile pour laquelle les milices claniques sont taillées pour, y compris dans les déplacements hors pistes. La capacité des forces claniques combattantes à se mouvoir hors des axes routiers principaux, voire si nécessaire hors des sentiers tout court, est un point névralgique de sa capacité à nourrir des flux de marchandises adaptés à la contrebande.

Ces flux, composés de convois réduits à quelques motos tout terrain, escortant des tuk-tuk ou quelques utilitaires chargés à ric-rac, ont vocation à nourrir le transport discret de munitions et autres approvisionnements sensibles vers les fiefs claniques de la Mandrarika et la République des Trois Nations doit se faire une voie d'approvisionnement pérenne, par son interface continue avec le commerce mondial. Les sentiers de contrebandes ainsi définis hors piste sont jalonnés de balises à faible signature infrarouge, de sorte à pouvoir être empruntés de nuit et si nécessaire par un contrebandier ne les ayant jamais emprunté seul jusque là. ans certains cas, lorsque la nature est trop sauvage pour souffrir d'une traversée par l'Homme, il n'est pas impossible qu'un certain nombre d'infrastructures artisanales pour ne pas dire archaïques, soient aménagées. Il peut notamment en être question par l'édification de ponts de fortune, bâtis au moyen de bambous et même parfois de chanvre tressé, sabordés si nécessaire après son emprunt et reconstruit une fois suivante. Un moyen nécessaire pour permettre la distanciation des forces territoriales républicaines qui voudraient se lancer à leur poursuite.

Les routes de contrebande traditionnellement utilisées en Mandrarika pour faire la jonction avec sa côte, doivent être maintenant repensées et redirigées vers l'espace frontalier qui lie de façon terrestre, la Mandrarika et la République des Trois Nations.

Outre les sentiers de contrebande balisés de façon discrète pour se soustraire à la vue des autorités, le recours aux francs-tireurs Jaonarison amène aussi son lot d'opportunités, par l'emploi d'éléments rompus aux techniques de camouflage et de reconnaissance tactique, comme par exemple la réalisation de tentures et de tuniques thermorégulantes reposant sur l'usage de fibres naturelles badigeonnées avec des huiles essentielles locales. Des techniques destinées à brouiller la signature infrarouge de petits camps de base et la progression d'un ou quelques éléments isolés. Des ruses et subterfuges qui ont vocatin à tromper les balayages rapides des patrouilles d'hélicoptères qui se sont faits les bêtes noires des forces claniques combattantes en Mandrarika. Sont également réalisés par leur soin, de petits écrans de brouillage rudimentaires, élaborés à partir de kits radio et venant perturber les liaisons radar à fréquence basse des hélicoptères. De quoi ainsi offrir aux convois de précieuses opportunités pour entamer le passage et le franchissement de points clés du sentier de contrebande.

Un réseau informationnel à structurer.
L'emploi des moyens artisanaux dans le brouillage des télécommunication et des écrans radar, s'il sert indéniablement et surtout le passage de convois de contrebande en des endroits clés, peut également entrer en considération dans la formation architecturale d'un réseau informationnel/désinformationnel en République des Trois Nations. A titre d'exemple, les milices claniques entendent brouiller les communications de la police locale, pour retarder la transmission des ordres et l'arrivée de forces de l'ordre sur des lieux de commission de crimes et délits perpétrés par les milices claniques, depuis le territoire républicain. Diffusion de fausses alertes de sécurité pour concentrer et déconcentrer des forces en un point donné ou interruption pure et simple des communications dans un espace environnant la présence d'un dispositif de brouillage, des techniques simples et rudimentaires mais destinées à donner du fil à retordre aux autorités locales, pour la décrédibiliser et entretenir un sentiment d'insécurité propice à l'installation des affaires claniques sur zone par un retrait progressif des riverains républicains mis en insécurité.

La présence d'Organisations Non Gouvernementales (ONG) pour aider à la viabilisation des territoires mandrarikans et sécuriser les populations diambéennes après la chute de leur dictateur, peut constituer une filière d'importance pour l'entrée et la sortie de marchandises illicites dans l'Est afaréen. Des médecins ou plus facilement exploitables, du personnel des corps non médicaux de ces ONG peuvent par conséquent jouer un rôle notable par l'envoi de caisses de fournitures médicales ou simplement humanitaires factices, dont certaines éléments trop techniques pour être appréhendés par un douanier local, pourrait se révéler être une composante d'armes ou autres produits destinés à la clandestinité, à la contrebande. "Quand le convoi est trop difficile à soustraire à la vue des uns et des autres, prend un convoi qui les gens ont pris l'habitude de regarder..." disait un chef d'une milice clanique tentant d'infiltrer la République des Trois Nations pour y développer des activités de contrebande.

L'implication des ONG dans l'établissement de réseaux contrebandiers en République des Trois Nations pourrait être un pilier substantiel de la capacité d'importation des marchandises illicites sur le territoire mandrarikan, non sans permettre l'importation d'équipements et biens spécifiques actuellement indisponibles sur la seule base de ressources visées par la contrebande actuelle. La présence double de convois de contrebandiers et "l'emmaillotage" de biens de contrebande dans un convoi licite est de nature à diviser l'énergie des autorités républicaines, tantôt concentrées sur la lutte de convois clandestins capacitaires de gros volumes de contrebande et l'introduction diluée de marchandises de contrebandes au travers d'un flot de flux entrants et légitimés par es opérations humanitaires et sanitaires rendues ô combien nécessaires.

Les catastrophes naturelles dans un écosystème agricole et économique aussi fragile que celui de l'Est afaréen, peut se révéler être un facteur de crises politiques, par l'émergence de sécheresses brutales et soudaines, ou à contrario d’inondations rapides et inarrêtables agrémentés de glissements de terrain au sein ou en dehors d'espaces urbanisés. La capacité des milices claniques à récupérer la misère naissante autour de ce type d'évènements, peut compter sur sa capacité à faire l'acheminement de colis humanitaire préalablement détournés au titre de la contrebande. Distribution de colis humanitaires, établissement de points d'eau ambulants, soins de première urgence et de manière général substitution aux états régionaux, voilà toute l'ambition défendue par les milices claniques aujourd'hui pour nourrir des soutiens et promouvoir des ralliements à leur cause parmi des populations s'identifiant possiblement en laissés-pour-compte, lorsqu'elles ne sont pas naturellement remontées voire arc-boutées contre les autorités régionales, de Mandrarika ou d'ailleurs.

Une guerre désarmée, une guerre humanitaire, une guerre informationnelle...

En conclusion
Arrivés au terme de cette analyse, il nous apparait de façon évidente que les efforts déployés par les milices des Forces Claniques Combattantes, en vue d'une infiltration dans les territoires de la République des Trois Nations, ne repose pas uniquement sur une vision tactique de court terme mais se nourrit au contraire d'une stratégie tournée vers la survie, structurée et alimentée par une lecture pragmatique de l'environnement régional adjacent.

Confrontées à une usure militaire prématurée, imposée par les autorités gouvernementales mandrarikanes, les milices claniques souhaitaient entamer un périple vers l'instauration de réseaux contrebandiers en République des Trois Nations, qui se forge désormais sous la forme d'un impératif rendu vital à l'organisation. Une donnée vitale pour défendre l'assise des derniers fiefs claniques en prise avec le gouvernement mandrarikan, par l'entretien de perspectives logistiques et politiques durables dans un contexte de délitement érosif qui laisse des capacités militaires et des alliances internes fortement amoindries.

Là où elle pourrait être perçue comme une manoeuvre simple de repli tactique, ou encore d'infiltration, l'ambition défendue par les Forces Claniques Combattantes (FCC) projette en réalité l'instauration d'un écosystème complet, par l'établissement de filières tournées vers le financement d'une lutte en territoire mandrarikan par la contrebande, la mise en place de réseaux informationnelles pour ne pas dire d'influence, appuyés par des pratiques encore très archaïques et pour lesquelles la République des Trois Nations, dans son exclave afaréenne, se fait en quelques sorte un laboratoire d'essais.

Un déplacement sensible du front vers des zones étrangères à l'intervention gouvernementale qui a depuis ces dernières années accélérait la cadence et causait la perte notable de forces claniques. Ce mouvement donnait au front et redirigé vers l'ombre de l'arrière-pays, dans des territoires sous domination étrangère, vise aussi à compliquer l'emploi d'actions globalisantes, par la multiplication des institutions chargées d'administrer le théâtre d'opération, ici partagé entre les institutions mandrarikanes et républicaines des Trois Nations...

L'affrontement direct et les assauts frontaux semblent donc aujourd'hui abandonnés par les milices des Forces Claniques Combattantes, pragmatiques quant à leurs chances réelles de défaire les forces gouvernementales mandrarikanes. Le conflit change de visage et ce n'est plus par la force seule que la FCC entend se maintenir, mais une maîtrise croissante des flux logistiques, qu'ils soient humains ou matériels. Leur présence dans la région se veut alors et de façon simultanément, la source du chaos et la voix qui s'en dénonce, rejetant la faute à des défaillances d'institutions gouvernementales qu'elles entendent à terme substituer, parl 'infiltration discrète des circuits économiques et sociétaux des territoires régionaux, faisant la revendication d'un pouvoir détourné, rendu insidieux et souterrain mais manifestement voulu durable pour la région.

Un changement de doctrine, qui oblige à l'entame d'une phase nouvelle. La guerre n'est plus vouée à se faire militaire, elle est aussi un affrontement informationnel, économique et humanitaire, où les influences cherchent à se faire et défaire celles des autres. L'enjeu n'est donc plus de battre frontalement un ennemi que l'on sait en pleine maitrise du champs de bataille, au sens propre et figuré de son terme, mais de renverser l'ordre établi par des actions de sape, contre des fondations où le système instauré devient partie de la solution pour ses détracteurs, à l'image de la contrebande, nourrie sur les filons gras d'une économie et d'infrastructures commerciales mondialisés.

Par l'amorce d'un conflit en cours de mutation, les autorités mandrarikanes et celles républicaines se voient contraintes de lutter contre une forme de menace invisibilisée t rendue pluridimensionnelle, face à laquelle un renforcement strict des effectifs et moyens militaires peut ne pas suffire. Un conflit à la cadence redéfinie, plus lente mais aussi inexpugnable, où chaque cargaison humanitaire détourné, chaque convoi de contrebandes conduit à terme, constitue une forme de victoire silencieuse pour les Forces claniques Combattantes et un pas supplémentaire vers la banalisation et l'ancrage de leur présence régionale. La mise en place de réseaux contrebandiers, partagés entre les territoires mandrarikans et républicains, n'est pour ainsi dire plus une guerre où il importe de tuer l'autre et de défendre les siens, mais bien de reconquérir une place dans la sphère politique régionale, mise à mal par une série d'affrontements armés défavorables. Une guerre, qui si elle semble afficher des traits moins brutaux, se destine à être redoutable.
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11 juillet 2016 - Milices claniques dans l’exclave orientale de la République des Trois Nations stratégies et perspectives du chaos.


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Quelles stratégies et modes opératoires des milices claniques dans les possessions outre-marines des pays riches et développés ?


La première chose qui se veut remarquable de tous, est le caractère isolé de l’exclave orientale de la République des Trois Nations. Eloignée du pays, de sa métropole, l’exclave d’outre-mer de la République des Trois Nations est effectivement un territoire propice à l’installation des forces claniques combattantes (FCC), acculées après ses défaites face aux forces gouvernementales de Mandrarika.

Chassées de leurs territoires par l’armée mandrarikane, ces factions armées irrégulières, partagées entre plusieurs seigneuries de guerre, viennent désormais s’installer de l’autre côté de la frontière, sur un territoire limitrophe, relevant du statut d’exclave de la République des Trois Nations, déterminée à mettre en place un laboratoire de la guerre de l’ombre, par l’entretien de moyens asymétriques. Leur objectif n’est alors plus de conquérir par la force pour asseoir leur pouvoir, mais de s’inventer un chaos qu’ils tentent de contrôler, pour nourrir sur ses ruines un réseau de financement de la guerre civile mandrarikane, par les humains et l’argent au départ de l’exclave.

Une guerre asymétrique, encore mal assumée, mais qui entend recourir à un tissage d’un réseau de contrebande, d’une crise sécuritaire latente et d’une infiltration sociale certaine. Les objectifs stratégiques des Forces Claniques Combattantes (FCC) dans cette exclave pouvant alors s’exprimer le plus clairement possible ainsi : assurer leur survie et opérer leur réorganisation grâce à un contournement des actions de lutte du gouvernement mandrarikan, le financement de nouveaux moyens de lutte, l’entame d’actions offensives chargées d’affaiblir simultanément l’autorité mandrarikan et républicaine sur place en vue d’y installer progressivement des seigneuries, au travers des zones de non droit formées.

Moyens humains et méthodes (brutales) de ses recrutements.

Les milices claniques sont variées et souvent incapables de présenter une force homogène. Toutefois, certains points restent inchangés d’une seigneurie à une autre, à commencer par l’âge des combattants. Les milices claniques sont composées exclusivement ou presque, d’hommes et de très jeune âge.

Le choix d’une absence totale d’effectifs féminins dans leurs rangs n’est pas un choix quel ‘on qualifierait d’innocent, puisque les chefs de milices savent pertinnement que la présence de femmes combattantes fragiliserait la cohésion des troupes sur la base de considérations primaires, voire émotionnelles, et entrainerait le viol quasi systématique des femmes par leurs camarades, de quoi rendre toute cohésion des unités combattantes discutables. Dans le cas des milices claniques, la non mixité de ses effectifs est un gage de performance opérationnelle, en plus d’identifier les viols et les rapines en zone de conflit comme un butin de guerre légitime concédé aux combattants ayant permis la victoire.

Les miliciens ne sont pas tous volontaires, très loin de là. Nombre d’entre eux ont été enrôlés de force, souvent adolescents, parfois après avoir été témoins de représailles à l’égard des déserteurs du clan. Il n’est pas rare que des jeunes recrues soient arrachés de leur village lors d’un raid, obligés de tuer leurs propres parents sous la contrainte, avant d’être intégrés parmi les combattants comme de véritables enfants soldats. Et paradoxalement ces traumatismes forgent entre ces adolescents une loyauté indéfectible, scellée par le sang et par la terreur, les rendant souvent plus solide que celle des vétérans plus âgés d’une même milice. Milice laquelle se constitue autour d’un chef de clan charismatique, un seigneur de guerre qui lie les combattants entre eux par des attaches tribales ou familiales. Ces attaches claniques, par le réseau qui va du village d’origine, du noyau familial jusqu’à l’expérience commune d’un pillage, organisent une hiérarchie sociale parallèle à celle des sociétés civilisées, ce qui renforce la solidarité interne et la discipline.

Pour en parler plus longuement, il convient de préciser qu’à la base de l’organisation clanique se trouve la cellule du foyer (Mpianakavy), composée des proches parents vivant sous le même toit. Plusieurs foyers de sang constituent une famille élargie (fianakaviana) qui s’insère dans une communauté villageoise (fokonolona). Cette organisation tribale à plusieurs niveaux fait de chaque combattant un membre d’un réseau humain dense où tous s’affrontent avec leurs frères, cousins ou oncles, garantissant ainsi une solidarité à toute épreuve sur le champ de bataille, que doivent compenser les armées régulières par un certain professionnalisme.

Effectifs et organisation tactique

La décentralisation mise en oeuvre autour du commandement est un autre aspect saillant des atouts entretenus par les milices claniques. Chaque milice agit de manière autonome, même si elle s’inscrit dans la nébuleuse plus large des FCC, qui n’est que la somme de Seigneuries de guerre désireuse de combattre le gouvernement mandrarikan. Car en effet, aucune autre forme d’état-major n’existe si ce n’est un conseil de seigneurs de guerre engagés autour d’une même cause. Mais il y a plusieurs seigneurs de guerre, et chaque Seigneur local commande ses hommes en fonction de ses propres objectifs et de ses propres ressources, tout en n’hésitant pas à coopérer temporairement, ou plus durablement sous l’égide de la FCC, avec d’autres seigneurs de guerre si cela devient d’intérêt commun. Cette indépendance tactique peut potentiellement se présenter sous les traits d’une force car elle ne fait que compliquer plus encore la tâche des forces gouvernementales pour les neutraliser, car couper la tête d’un groupe n’affecte en rien les autres factions disséminées dans le pays.

Par ailleurs, leurs modestes ressources logistiques rendent vains plusieurs efforts classiques qui pourraient leur être opposés :
  • brouiller des communications ne parvient guère à paralyser des combattants qui s’appuient sur des coureurs humains ou des simples radios à ondes courtes,
  • geler des flux financiers touche peu des milices aux revenus fondés sur la survie par les moyens du bord, la récupération ou le pillage.

En Mandrarika, seules quelques grandes seigneuries claniques peuvent aligner jusqu’à mille cinq cents ou deux mille cinq cents guerriers, pour faire courir les routes à leurs bandes armées.
Alors que dans l’exclave de la République des Trois Nations, l’approche demeure résolument fragmentée, procédant par petites unités. Des colonnes opérationnelles qui ne dépassent guère quelques dizaines d’hommes opèrent séparément, pour se faire d’abord invisibles dans la jungle ou au milieu de la population civile, autant que par contrainte matérielle auprès d’une FCC en déroute militaire.

Dans les cas génériques, les milices claniques opérationnelles sont composées de vingt à trente combattants, armés de fusils d’assaut, souvent réparés et assistés de quelques armes lourdes opérées en binôme, telles que trois à six mitrailleuses de 12,7 mm, deux à quatre lance-roquettes et ses recharges, un à deux mortiers légers généralement de 60mm destinés au harcèlement à distance, ect…

Un maillon de logistique est également présent, animé par une équipe de quatre combattants, peu aguerris mais réquisitionnés pour la prise en charge du soutien matériel. Cinq combattants, plus anciens, sont là pour encadrer et utiliser un matériel plus sensible et difficile d’apprivoisement, à commencer par les véhicules légers et le camion de transport armé, servant à livrer munitions, vivres voir à récupérer les blessés.

A ces considérations logistiques, il est possible de citer les unités dites combattantes, et notamment la section de combat. Dans une section de combat, une dizaine de combattants sont motorisés, à l’aide de quatre à cinq pickup ou utilitaires avec des mitrailleuses lourdes afin de fournir une puissance de feu mobile. Enfin, une section de soutien et d’éclairage peut être introduite, avec encore cinq miliciens portant mitrailleuses lourdes, voire même un lance-roquettes supplémentaire, le tout transporté sur quatre à huit motos ou quads très maniables devant servir d’éclaireurs. Cette organisation n’est pas figée : tout dépend des clans et des situations où les rôles sont mélangés. Des unités d’élite peuvent également être présentes, comme les célèbres franc-tireurs Jaonarison, experts tant dans l’infiltration nocturne que dans l’assassinat ciblé derrière les lignes adverses. Ces tireurs d’élite, saboteurs aguerris, qui prennent souvent l’avant-garde sur l’ensemble des groupes pour préparer des attaques furtives, peuvent fondamentalement changer les conditions d’emploi d’une section de combat.

Armement et équipements improvisés

Sur un plan matériel, la limitation des ressources à disposition des milices claniques doit défendre certains atouts notables pour la conduit des opérations. Les milices claniques font feu de tout bois, au sens littéral du terme. Elles exploitent un éventail disparate d’arsenaux de fortune, grappillés sur le champ de bataille, tantôt récupérés aux dépens de l’adversaire, tantôt dressés sur des carcasses d’autrefois continuant d’avancer par la grâce de Dieu.

Les dotations des combattants ou des groupes sont parfois singulièrement hétéroclites, ce qui n’est franchement pas un mérite, au point où il n’y a pas de formation à l’usage des équipements, tant ils sont propres à une unité qui n’a pas son pareil auprès d’une autre. Les combattants s’exécutent le plus souvent avec une arme à feu mais c’est souvent l’arme d’un épaviste parmi tant d’autres, dont une bonne part des bric-et-brocs sont rouillées ou rafistolées au fil de fer et/ou ayant parfois été fabriquées artisanalement comme le sont notamment certains chargeurs. Des pétoires fabriqués ou récupérés du marché noir qui ne coutent pas cher d’entretien.

Parfois, c’est l’armement lourd même qui est monté de toutes pièces. Des chars légers artisanaux ainsi rendus tout à fait apte à neutraliser une patrouille de police et une infanterie mal équipée. Alors certes, c’est un monde de basse technologie qui les tient : pas de chars d’assaut, pas d’hélicoptères, et presque aucune pièce sophistiquée, de l’acabit des états développés mais ans le domaine de la guerre low-tech, les milices claniques se défendent bien, occupant des équipements qu’elles peuvent largement concéder à l’ennemi sur sa présence et trop pressante et qu’il est nécessaire d’en faire l’abandon, la destruction avant éparpillement des forces claniques dans la nature. D’autres engins légers, que sont motos et tuk-tuks, peuvent même aider à couvrir leur fuite et jouissent d’une très grande disponibilité au sein du parc militaire clanique. Le bricolage made in mandrarika, c’est l’assurance d’une disponibilité d’un ensemble d’équipements à l’épreuve de l’ingénierie militaire mondiale, notamment sur la question de la mobilité des forces engagées.
Et quand l’équipement manque et se fait difficile à substituer, les brigands n’hésitent pas une seule seconde à acheter ou piller des ressources civiles convertibles en engins militaires, à commencer par les engins agricoles, ces colosses mésestimés qui conditionnent la création d’armements lourds au profit des milices claniques

Chaque embuscade victorieuse, chaque pillage réussi au sein des terres agricoles environnantes se fait alors une opportunité de commettre un étoffement de l’inventaire des milices claniques. Un schéma cyclique destiné à autoalimenter une guerre perpétuelle entre les milices claniques et l’ordre mondial. La capture des matériels ennemis ou le rachat au marché noir lorsque rien n’est récupérable ne constitue qu’un des volets de leur survie. Lorsque quelque chose, comme une arme par exemple, ne pourra pas être construit localement ni volé, l’option du marché noir est envisagée pour l’acquérir via des réseaux d’approvisionnement clandestins dont les milices claniques sont elles aussi les garantes, travaillant ardemment à l’installation de ces filières méconnues.

Bien entendu, les matériels de pointe restent peu accessibles aux milices, de même que certains consommables d’appoint, comme pour le carburant par exemple, une denrée rendue rare car il est relevé de réelles difficultés à sa production ou à son stockage en toute sécurité, consiérant les heurts fréquentes possibles entre des incursions gouvernementales mandrarikanes et les infrastructures communautaires claniques. Sur la question des chars, même fussent-ils légers, les seigneurs de guerre sont contraints de ménager leurs véhicules pour ne serait-ce que préserver leur motorisation difficilement de remplacement. Car si les acquisitions d’équipements modernes ou lourds sont un fait rare voire impossible, le remplacement des pièces névralgiques nécessaires à leur fonctionnement est tout aussi complexe, ne serait-ce que par l’absence des expertises nécessaires à la réalisation d’une telle opération mécanique.

C’est pourquoi le choix de véhicules artisanaux, au départ de véhicules civils reconditionnés, reste la priorité es milices claniques, dont ses membres restent très familiers du système D et autres actions de bricolages, sur des véhicules tels que des motos, des tuk-tuks et autres engins agricoles, qu’ils sont coutumiers d’utiliser voire de réparer lorsqu’ils travaillaient les champs ou des emplois de second plan. Ces véhicules, répandus sur les voies d’Afarée, se militarisent alors sous le camouflage local et quelques plaques de blindages supplémentaires, posées entre les mains des garagistes roublards et rendus spécialistes de la récupération des pièces détachées, la cannibalisation de bouts de ferrailles ouvre une économie en soi avec des flux croissants de jeunes enfants faisant le choix de ramasser les déchets sur les routes pour les revendre à un prix qu’ils estiment attractif. En lieu et place de véhicules blindés, les milices claniques vont plutôt rivaliser de ressources et de génie, pour trouver les voies d’approvisionnement nécessaire à l’entretien d’un parc militaire contemporain, voire ouvertement archaïque grâce aux ébauches de véhicules militaires de type Frankenstein. Sous les plaques de métal prodiguées avec opulence, les traits des agricoles agricoles s’effacent alors, pour laisser place à une machine de guerre improvisée, fruit de l’imagination noire des ingénieurs des milices claniques.

Les milices claniques font ainsi donc feu de tout bois, au sens littéral du terme, par leur capacité à voir l’indicible dans l’étendue du parc automobile connu, transformé en véhicules militaires employables au front, avec des garanties de sécurité qui n’ont pas toujours à pâlir de celles offertes par les véhicules militaires industrialisés et issus des grands pays.
Aussi, même si elles entretiennent un arsenal hétéroclite, fruit de la débrouille et de la récupération sur le champ de bataille, les milices claniques entendent faire de cette particularité l’expression de l’ingéniosité, émise par une population ben trop souvent négligée sous un angle intellectuel et scientifique.

Mais tombons d’accord sur ça, aucune dotation standard n’existe, le un combattant manie l’arme qu’il a pu trouver ou voler. Un nombre incalculables de fusils est rouillé ou rafistolé, avec du fil de fer, les chargeurs étant parfois fabriqués artisanalement par soudure, des défauts de productions existent. Les ateliers de fortune dans la jungle réparent tant bien que mal les pétoire, coulant des balles de calibre courant pas toujours compatible avec les modèles existants en inventaire et issus de la récupération.

Pour les calibres lourds, ayant généralement trait à l’emploi d’obus de mortier ou encore roquettes, la principale source d’approvisionnement est le pillage, un point qui galvanise l’organisation de chaque embuscade contre l’armée régulière, mandrarikane ou prochaine issue de la République des Trois Nations, se faisant l’occasion de s’emparer de caisses de munitions, et autres équipements spécifiques, issus de l’industrialisation manquante à l’outil de guerre clanique.

La capture d’équipement ou de personnel ennemi, lorsqu’ils ne sont pas directement réemployables pour la cause clanique, peut faire l’objet de rançonnage pour financer des acquisitions par le marché noir. Ainsi, lorsque quelque chose ne peut être construit localement ni volé, les milices n’hésitent pas à l’acquérir par des filières clandestines, profitant de la porosité des frontières, dans un contexte sécuritaire aussi dégradé qu’est celui de la frontière mandrariko-kolcaine pour faire entrer armes et explosifs en douce. Nous l’avons dit, les équipements complexes restent toutefois rares et devront faire l’objet d’un pillage en règle sur zone, particulièrement sur la question de l‘approvisionnement en carburant, denrée précieuse et difficile à produire en l’absence d’infrastructures dédiées.

La priorité donnée à l’acquisition de véhicules civils passe-partout, sauve quoiqu’il arrive la mise, se faisant communs à d’innombrables véhicules engagés sur les routes mandrarikanes, faciles à dissimuler, faciles à réparer…

La cannibalisation des pièces détachées est d’ailleurs la règle, l’entretien d’un parc aussi disparate que celui-ci ne pouvant tenir qu’à cette condition. L’inventivité des ingénieurs claniques autour de l’aménagement de véhicules blindés, appellent par conséquent d’importants efforts autour de la récupération de pièces détachées, plaques de métal soudées entre elles pour improviser un blindage, pour lequel chaque membre de la communauté est mobilisé, par des activités de ferrailleurs, lorsque les milices ne contactent pas directement ces dits ferrailleurs, pour accélérer l’acquisition de pièces détachées. Armés ou non, ces véhicules blindés improvisés se veulent malgré tout protéger des tirs d’infanterie et à même d’enfoncer une fortification à la méthode des béliers motorisés. Par conséquent, il n’y a pas de sottes actions ou de mauvais investissements en ce qui concerne la récupération et l’aménagement d’engins agricoles, de véhicules légers et tout terrain, d bus scolaires ou autres semi-tonnes à l’image des camions récupérateurs de déchets, ect…

Une ingéniosité qui alimente les fantasmes et le caractère cocasse des nouvelles sur place, annonçant la présence de chars agricoles artisanaux qui, bien qu’inefficace ou presque face à un vrai détachement de cavalerie blindée ennemie, restent à même de tenir tête à un contingent d’infanteries mal équipé et dépourvu d’armements antichars. Des scènes insolites encore, provenant de la Mandrarika, où l’on narre l’apparition aux abords des jungles, de camions aux carrosseries renforcées par le sable et l’acier, lentement halés par le franchissement à vive allure de pistes improbables, pour amorcer une attaque surprise à venir.

Tactiques de guérilla et terrain d’opération

En matière de tactique de guérilla, ces milices appliquent sur le terrain une guerre de harcèlement inlassable. Connaissant l’ensemble de la géographie tortueuse de l’Est afaréen (combinant des forêts tropicales denses, des collines entremêlées de rivières, ses routes défoncées et ses espaces semi-arides), ils l’utilisent effectivement comme un bouclier naturel, une porte d’entrée qu’ils entendent ouvrir sur une opportunité en cours, généralement formalisée sous les traits d’un convoi gouvernemental en passe d’être attaqué, ou une propriété terrienne privée équipée de victuailles et équipements stratégiques pour la logistique clanique.

Conscientes des limites de leur parc logistique, les milices claniques ne s’opposent jamais directement à une unité bien équipée de la République es Trois Nations ou encore de la Mandrarika, préférant naturellement frapper là où elles ne sont pas attendues, avant de disparaitre sous les yeux d’un adversaire endolori.

Bien qu’il n’existe pas d’académie militaire à son sujet, des instructions militaires du parfait rebelle et milicien clanique existent, récapitulant par le biais des anciens et des vétérans, toutes les ruses et tous les coups tordus ayant fait le succès d’embuscades fulgurantes, de pièges explosifs, d’attaques nocturnes, de fausses redditions ayant fait bouger à un moment donné le curseur, entre défaite cuisante et succès militaire clanique incontesté.

A titre d’exemples autour de ces stratégies militaires, il faut prendre le cas des miliciens tenant des embuscades routières sur des pistes isolées. Ici le scénario fréquemment déployé consiste à camoufler une micro unité combattante sur les abords d’un virage serré, et destinée à surgir au moment où le convoi découvre un autre véhicule plus imposant, en travers de la route. Quand bien même le convoi disposerait d’une escorte de tête, l’arrêt dudit convoi dans un virage serré complique une marche arrière qui fait gagner un temps précieux aux miliciens claniques pour opérer des tirs de neutralisation des chauffeurs, voire la destruction par immobilisation des véhicules lorsqu’ils consentent à ne pas les récupérer. Depuis l’arrière du camion, une demi-dizaine d’hommes surgit encore pour définitivement bloquer la route et offrir du répondant à tout élément du convoi désireux de forcer le barrage routier, au moyen s’il fut nécessaire de mitrailleuses lourdes et de lance-roquettes antichar. Les passagers et les conducteurs pris de panique et désireux de fuir, verraient leurs manoeuvres de retrait compliquées pour ne pas dire impossibles, laissant un temps nécessaire aux forces claniques pour débuter le mitraillage ou encore le tir de roquettes à bout portant et le lancement à leurs trousses de plusieurs motos surmontées de miliciens, parfois accompagnées de side-car permettant d'opérer des tirs stabilisés et par conséquent plus précis, au moyen de mitrailleuse.

Une variante assez perverse de cette tactique consiste à l’emploi d’un tuk-tuk somme toute assez banal, imitant un transport public ou privé local et qui, supposé en panne sur le bas-côté, va attendre le franchissement à sa hauteur des éléments du convoi dont il a vocation à neutraliser les principaux véhicules d’escorte ou de tête de convoi.

Si jamais une patrouille pédestre détachée par l’escorte s’arrête pour le contrôler, des éléments miliciens vont surgir des abords de la route pour frapper les véhicules aux armes dirigées sur l’inoffensif équipage du tuk-tuk , tandis que l’artificier déclenchera dans un second temps la charge embarquée à bord du tuk-tuk, tuant ou déconcertant la patrouille venue à leur hauteur. Une option valable, si jamais la tête de pont du convoi n’arrivait pas à hauteur du tuk-tuk pour permettre le déclenchement d‘une détonation destructrice. La confusion née de l’explosion, entraine alors les tirs de tireurs embusqués profitant du bruit et de la confusion pour masquer leurs positions exactes aux soldats gouvernementaux chargés de l’escorte. Ces tireurs profitent alors de l’instant pour opérer des tirs de suppression précis et dirigés contre des opérateurs d’armements lourds, à l’instar des mitrailleuses montées sur véhicules et rapidement dommageables à la survie de l’infanterie clanique.
Vient s’ajouter à ce tableau funeste, la guérilla motorisée pour rapidement venir au contact des véhicules du convoi immobilisés, déposer des charges artisanales pour finir de détruire des points de résistance au sein du convoi ou cas échéant, exfiltrer rapidement les combattants claniques pris au piège entre des tirs croisés, la moto permettant une exfiltration rapide par des slaloms entre les véhicules.

Les petites unités motorisées, qu’il soit question de quads ou de motos, ont effectivement pour elles l’atout de remonter sans grande difficulté les colonnes de véhicules immobilisés sous l’effet de l’attaque. Des miliciens masqués ou non, pouvant surgir pour emmener les cibles de ce raid à l’arrière de leurs motos ou exfiltrer des camarades en mauvaise posture. En un clin d’oeil, ces équipages disparates et aux moyens rudimentaires transforment l’autoroute des vacances en terre de terreur, par l’enlèvement d’automobilistes ou des touristes en vue d’une rançon, lorsqu’ils ne sont pas directement monnayés d’un clan à un autre, pour répondre à des besoins en main d’oeuvres aux débouchés inavouables.

Indépendamment des attaques de convois, les miliciens claniques opèrent également sur le pillage d’axes routiers, c’est-à-dire l’attaque de file de voitures, quotidiennement à l’arrêt selon les axes ou forcée à s’arrêter au regard un accident simulé. La file de voiture devient tragique nasse, remontée par des pilleurs à motos rendus hystériques, qui viennent armés faire main basse sur l’argent, les téléphones, la nourriture et parfois les personnes. Des automobilistes sont alors enlevés à l’arrière de motos, contre rançon ou pour alimenter un réseau de traite d’êtres humains. D’autres, trop lents, trop récalcitrants ou simplement victimes de leur malchance, sont froidement abattus le long de la chaussée, leurs corps abandonnés comme avertissement à la population jusqu’à l’arrivée des autorités. Quelques minutes plus tard, rarement plus d’un total de cinq minutes, les motos disparaissent derrière l’horizon en soulevant des nuages de poussière, loin des autorités qui ne sauront pas simultanément porter assistance aux survivants et aux blessés et intervenir face à des engins légers, rapides et facilement diffus dans le parc automobile actuellement en vigueur en Afarée.

Au sein des zones plus rurales, des barrages routiers improvisés sont parfois aussi envisagés par les miliciens claniques, ils abattent alors des arbres et autres éléments naturels pour bloqur les accès à un secteur, leur permettant un rapide abandon des moyens sur place si jamais ça tourne mal et que leurs véhicules nécessaires au repli était directement impliqué pour obstruer la voie. En appoint, des sacs de sable préalablement préparés peuvent être empilés avec des gravats pour fermer les extrémités du bord de la route et donner au barrage son plein pouvoir filtrant. Dans une moindre mesure et si les compétences sont là, les nevirons peuvent être piégés d’un ou deux IED artisanaux, cachés sous un tas d’immondices que le curieux moyen n’ira pas retourner lui-même. Des checkpoints peuvent leur permettre de contrôler les axes secondaires, privant le barrage principal de mauvaises surprises si un véhicule des autorités remontait l’axe à contrecourant. Equipés de motos, les miliciens claniques peuvent rapidement s’exfiltrer du barrage, s’ils s’apercevaient que l’opération était compromise ou que le barrage principal avait besoin de renforts. Dans ce dernier cas de figures, les miliciens laissent bien souvent une surprise cruelle, qu’est une mine artisanale qui explose au passage des poursuivants pour couvrir leur fuite.

Reconnaissance tactique, invisibilité et mobilité des forces claniques

Connaissant l’ensemble ou presque de la géographie de la pointe Est afaréenne, les milices claniques l’utilisent effectivement comme un bouclier naturel, la passe du Val de Fareng en a longtemps été une démonstration manifeste, avant que les autorités gouvernementales mandrarikanes ne s’équipent d’hélicoptères de combat et de transport, changeant significativement la donne.

Les milices claniques sont familières de l’Est afaréen et ça se voit, insoumises aux diktats gouvernementaux qui font grand cas de frontières délimitées, de structures institutionnelles compétentes pour chacune d’elles, ells entendent prospérer dans ces zones grises de partage de pouvoir et où les juridictions se mêlent, pour établir des réseaux contrebandiers à cheval entre les deux secteurs. S’opposer simultanément à plusieurs gouvernements afaréens, établis dans un même secteur donné, est moins un choix établi par conviction idéologique proche d’un anarchisme poussé à son extrême qu’une nécessité absolue de défendre un réseau interdépendant des deux côtés d’un même frontière, afin d’avoir un ensemble cohérent et structurant.
Mais bien que la volonté soit là, pour tenir le secteur il faut aussi y mettre les moyens. Et dans la matière, les milices claniques dévoilent une partie de leurs enseignements avec l’emploi de techniques de camouflage qui rivalise parfois avec les technologies de dissimulation modernes. A cet effet, il est permis de citer l’emploi d’huiles essentielles locales appliquées sur des tentures et qui sont censés rendre les tissus thermorégulants, pour brouiller la signature infrarouge.

Au-delà de l‘aspect technique de certaines méthodes, les milices claniques entretiennent aussi leur invisibilité par leur capacité à se confondre dans la population de villages frontaliers, en identifiant des lieux possibles pour établir des caches d’armes dissimulés et reconnaissables des initiés seulement par la présence de signes distinctifs propres.

Dans la jungle lorsqu’elle domine l’endroit, ils utilisent la végétation à leur avantage, créant des postes d’observation en haut des arbres, dissimulés sous des treillages de branchages et de filets couverts de feuilles, lorsqu’ils n’emploient pas directement des pièges de type Punji trap.

Pour échapper à la surveillance aérienne, car l’hélicoptère reste l’adversaire le plus redouté des milices, ils ont développé des techniques de brouillage artisanales. En effet et ce, munis de simples kits radio modifiés, ils perturbent les fréquences radar et radios militaires, créant des sortes de zones blanches temporaires où les appareils de détection (non sophistiqués) deviennent aveugles. Ces brouilleurs de fortune à basse fréquence compliquent le travail des patrouilles aériennes et donc in fine retardent la détection des colonnes de contrebandiers qui se déplacent de nuit.

En complément, les francs-tireurs Jaonarison ou d’autres experts reconnus en furtivité peuvent, au sens littéral, se fondre dans le décor, par la confection de ces tenues enduites d’argile et d’huiles qui nous l’avons dit plus tôt, vient masquer les signatures thermiques corporelles, face au survol d’hélicoptères et peut-être prochainement de drones, équipés de caméras à infrarouge. Certains clans, les plus fortunés, pourraient également mettre la main sur de petits drones civils qu’ils emploient pour explorer une route ou un village avant d’y envoyer leurs hommes. Cependant tombons d’accord, ces moyens high-tech restent rares et délicats à utiliser pour des raisons techniques, une formation préalable pouvant s’avérer nécessaire.

Ainsi, la plupart du temps, ce sont de modestes éclaireurs à moto qui entendent faire l’affaire, roulant loin devant la colonne pour repérer d’éventuels barrages ou embuscades ennemies. Un coup d’accélérateur, un demi-tour rapide, et l’éclaireur vient prévenir le gros de la troupe si le danger est trop grand, permettant aux miliciens d’éviter un piège ou de contourner un obstacle par un sentier inconnu. Car en dehors des routes, rien ne les arrête, ces hommes savent ouvrir des chemins à travers la brousse, à la machette et au GPS de contrebande, pour surgir (ou disparaître) là où personne ne les attend.

Logistique clandestine et contrebande

L’un des objectifs principaux de l’infiltration des FCC dans l’exclave de la République des Trois Nations est d’établir un réseau de contrebande pérenne, à même d’offrir aux bastions de la FCC présents en Mandrarika, les moyens de poursuivre leur lutte face à un pouvoir gouvernemental de plus en plus pressant.

Suite aux revers essuyés sur son propre territoire et au sein de certains de ses fiefs comme Tiadougou, les seigneurs de guerre ont compris, de façon peut-être tardive, que dépourvus de bases-arrière et de ravitaillement extérieur, leur insurrection courait à l’asphyxie face à un gouvernement autoalimenté. Le Basango, dernier refuge des seigneuries de guerre claniques en Mandrarika, est trop excentré et perpétuellement assiégé pour satisfaire leurs besoins par des flux marchands à ses frontières. En revanche, la République des Trois Nations, riche de ses infrastructures et d’une absence de surveillance de la part des forces militaires mandrarikanes, représente une filière crédible dans l’établissement d’une tête de pont logistique.

C’est, de l’avis de certains, la clé de l’approvisionnement en ressources et en financements des forces claniques combattantes. L’utilisation de filières illicites semble donc être le but commun des milices claniques qui entendent les développer clandestinement ans la République, dans le but d’alimenter leur guerre. Concrètement, cela passe par l’établissement de chemins clandestins à travers la frontière et de la mise à l’oeuvre de complices locaux pour faire circuler des marchandises et équipements attendus pour l’effort de guerre clanique, mais aussi d’otages, touristes et officiels qu’il serait permis de capturer en territoire de la République des Trois Nations, pour les rançonner chèrement. La découverte et l’emploi d’itinéraires de trafic illicite, est la clé de la réussite militaire et économique des miliciens claniques.

Empreint de gorges escarpées, des lits de rivières asséchées, des marais infestés de moustiques, les lieux sont nombreux pour faire passer un convoi dans la clandestinité, là où personne ne se bousculera pour patrouiller. Ajoutez à cela des déplacements opérés de nuit, avec pour guider leurs caravanes de contrebande de nuit, de discrètes balises infrarouges faiblement lumineuses le long de ces pistes sauvages. Invisible à l’oeil nu, ce marqueur présente pour un convoi de motos ou de tuk-tuk l’avantage de pouvoir s’aligner la nuit sur une ligne de points invisibles à la chaleur. Lorsque la nature leur fait obstacle, par la présence subie de ravins, de cours d’eau capricieux, les contrebandiers font preuve d’ingéniosité, par l’emploi de ponts fabriqués en bambou et pousses de chanvre tressées, pour faire passer hommes et véhicules là où on ne les pense pas capables de passer. Une fois le groupe passé, le pont est tout de suite démonté ou balancé dans le torrent par es contrebandiers pour faire disparaître toute trace de leur passage t cas échéant retarder la poursuite des autorités lancées à leurs trousses.

Considérant l’aspect rudimentaire de ces structures, il sera reconstruit en prévision d’un prochain convoi si besoin s’en fait ressentir. Ces différentes voies clandestines permettent aux miliciens claniques d’adopter une approche systémique de la clandestine, autant portée sur leurs équipements, que leurs techniques de camouflage et de génie civile. Un panel d’outils traduisant leur détermination à approvisionner leurs fiefs et communautés du Basango, en munitions, en carburant, en médicaments, voire en renforts humains, le tout en demeurant pour une grande partie hors de portée des dispositifs de contrôle gouvernementaux mandrarikans puisqu’il s’agit de s’établir dans un autre territoire non soumis à sa juridiction.
Mais tout n’est pas qu’affaire de clandestinité, car les forces claniques entendent aussi intégrer les coopératives de la République des Trois Nations, pour acheter ou récupérer gracieusement, des surplus de production (riz, maïs, fruits tropicaux) afin de les revendre en secret, cette fois à prix d’or, dans des pays riches ou dans des zones en mal de vivre prêt à y mettre le prix, lorsque les touristes n’en font pas eux-mêmes l’acquisition dans certains pays où les vendeurs à la sauvette mandrarikans sont légions.

Les bénéfices de ces ventes alimentent les coffres des seigneuries de guerre, permettant les fameuses acquisitions d’équipements modernisés ou tout juste déclassés, attendus des opérationnels engagés sur le front. Quand ils ne peuvent être vendus ou stockés trop longtemps pour ce faire, les biens sont directement consommés au profit de la communauté, particulièrement vrai en ce qui concerne les aliments à faible durée de conservation comme les fruits.

Et en matière d’infiltration de marchandises alimentaires ou médicamenteuses sur le sol mandrarikan, les opportunités sont belles, considérant la possibilité de voir passer un camion rempli de sacs de riz volés, dans un convoi humanitaire apportant des vivres en Mandrarika, de quoi faire passer inaperçu aux frontières, la réelle destination desdites marchandises, dès lors qu’elle n’est pas centralisée par un département de l’état. Avec une devise perpétuelle : Quand le convoi est trop difficile à dissimuler, prenez celui que tout le monde est habitué à voir !

Du matériel médical, des tentes, des générateurs et groupes électrogènes, du carburant, autant d’équipements stratégiques pour les populations sinistrées des zones de guerre mandrarikanes que pour les forces combattantes claniques actuellement combattues.

Le renseignement humain

Au-delà des biens matériels qui ont leur importance, les milices claniques se doivent aussi t surtout d’investir dans le renseignement humain. Privées de satellites espions ou même de cybersurveillance, elles sont contraintes d’en revenir aux fondamentaux de l’espionnage : l’observation, l’écoute et la corruption. Des informateurs locaux sont par conséquent en cours de recrutement dans l’exclave, que ce soit par cupidité ou par peur. Car un douanier qui ferme les yeux sur un camion louche en échange d’une enveloppe, un employé du port qui signale l’arrivée d’un conteneur d’armes, un paysan qui indique quelles patrouilles de l’armée passent près de chez lui, signifie peut-être en bout de chaînes trente miliciens équipés, cinquantes autres sauvés d’une opération gouvernementale.

Sur la base argumentaire de l’argent ou de la peur, face à des miliciens débridés, chacun peut devenir complice, dans son intérêt ou à ses dépens… Il y a autant de méthodes qu’il y a de seigneuries mais indubitablement, la corruption et le chantage reviennent abondamment pour se garantir des complicités : un notable local reçoit une coquette somme en échange de quelques services, ou bien on menace de s’en prendre à sa charmante famille bourgeise s’il refuse, dans des zones que le gouvernement des Trois Nations peut difficilement tenir, considérant sa capacité militaire actuelle, en 2016.

Et pour transmettre les informations sensibles tout en déjouant la vigilance des autorités, les miliciens privilégient des méthodes archaïques mais pas moins astucieuses. Plutôt que des radios ou téléphones (qu’on jugerait facilement espionnables du premier service de renseignement normalement constitué), ils recourent à des messages codés acheminés par des enfants. De jeunes garçons des rues, rémunérés avec quelques billets et de la nourriture, déposent à intervalle régulier des notes cryptées dans des lieux convenus, changeants périodiquement, sous une pierre d‘une couleur déterminée près d’un puits, dans le creux d’un arbre mort de telle espèce et pas une autre, où d’autres mains viendront les récupérer plus tard.
Cette technique archaïque se veut diablement efficace pour contourner le contre-espionnage moderne, par l’absence totale de signal électronique à intercepter, juste des gamins invisibles dans la foule, dont la loyauté débordante s’achète sur la base de frais négligeables. Les milices claniques entendent créer par ce biais, tout un réseau de guetteurs et de coursiers qui leur donne une vision en temps réel des mouvements de troupes de la République des Trois Nations dans la région. Elles savent quelles routes sont surveillées par les barrages militaires, quels villages accueillent une garnison, ou encore à quelle heure les hélicoptères de patrouille retournent à leur base pour ravitaillement quotidiennement. Mais dans le cas de la République des Trois Nations, force est de constater que leurs moyens d’action sont limités à des patrouilles pédestres ou non motorisées.

La collecte et la diffusion de ces renseignements, permettent de planifier au mieux les passages de convois clandestins et des attaques fructueuses pour la cause clanique, en évitant les endroits et les instants les plus risqués, les plus inopportuns.
Contrôle des masses, terreur utile, et substitution d’une autorité gouvernementale

Si la force brute est leur langage, les milices claniques cherchent aussi à gagner la population à leur cause, ou du moins à la soumettre assez pour qu’elle n’oppose pas de résistance dommageable aux intérêts du Seigneur et de sa seigneurie. Dans les zones qu’elles écument, elles s’érigent progressivement en autorité parallèle des gouvernements sur place (ici mandrarikan et Colo-kolcain). Pour rallier les populations sans effusion inutile de sang, la méthode la plus directe est la mise en place d’un système de racket déguisé en protection. Les clans proposent aux villages de les payer, en échange d’une relative sérénité, d’une protection contre ces mêmes seigneuries infâmes qui brutaliseraient volontiers femmes et filles sitôt que vous ayez le dos tourné. Concrètement, ils extorquent de conséquents impôts, en nature ou en argent, aux populations locales et aux transporteurs traversant leur territoire, en échange de leur promesse de ne pas les attaquer. Ce racket, appelé ironiquement le rachat de peau, atteint jusqu’à 5 à 10 % de l’ensemble des marchandises transitant sur la route.

Un convoi gouvernemental de vivres qui s’aventure dans l’enclave doit souvent céder une part de son chargement aux bandits afin de poursuivre sa route sans encombre, lorsqu’il n’est pas purement et simplement attaqué par principe. Mais ces affaires sont profitables aux milices claniques, qui tirent profit sans combat et peuvent par conséquent maintenir la présence de populations civiles à proximité, profitable à bien des égards pour tenir les champs, les élevages et autres métiers, productions, dont les milices se montrent dépendantes, incapables de les entretenir elles-mêmes au sein de leurs communautés. La présence de populations civiles localement, même si un certain désamour pour les forces claniques existe du fait du racket, permet aux forces claniques de dissimuler certains soutiens armés dans la population, et de justifier de boucliers humains qui freinent les ardeurs gouvernementales à l’accomplissement d’un déploiement militaire massif.

Ce système d’exploitation subtile des populations, vient de facto diviser la société civile de l’Etat, avec d’un côté une partie de la population qui, désespérée, accuse l’Etat de ne pas les défendre, tandis que de l’autre côté, un partie de privilégiés peut raisonnablement vivre sans la crainte de violences claniques, substituant l’impôt versé au gouvernement, par une taxe concédée à une menace plus directe.

Un fait d’autant plus vrai que les milices claniques reproduisent tout ou partie des institutions gouvernementales, à commencer par les instances de justice. En effet, dans certaines zones sous contrôle des milices claniques, où les tribunaux officiels font défaut, ils ne sont rien de moins que les juges et bourreaux d’une justice du manguier, expression type imageant une justice informelle, rendue à l’ombre d’un manguier, très endémique dans la région mandrarikane. Un vol de bétails au sein d’une ferme ? Au lieu de remettre le voleur à la police d’Etat (qui ne viendra pas de toute manière) ou encore de faire justice soi-même, la milice clanique tenant au monopole de la violence, cette dernière propose la tenue de procès expéditifs, aux jugements arbitraires et sans pareil d’un milicien à l’autre, dont la sentence peut passer de quelques coups de bâton à une exécution sommaire, pour des faits identiques. S’enquérir des bonnes grâces de l’occupant ou des leaders miliciens locaux, constitue alors un enjeu notable. Un semblant de justice, pour rappeler un semblant d’Etat dans des régions pour lesquelles on aspire à un chaos contrôlé.

En effet, en allant punir certains criminels, ou en tout cas ceux qu’elles présentent comme tels, les milices claniques s’affirment comme les garantes d’une morale locale, là où l’Etat a largement cessé de l’être et se voit présenter comme défaillant.
A travers cette idée sous-jacente d’une pseudo instance judiciaire, se dessine en réalité un nouveau chantage à la soumission, dans lequel il est préférable d’accepter l’autorité du clan (et d’en bénéficier d’une relative protection) que de subir sa colère aveugle et débridée !

De la même manière, en période de crise humanitaire les milices savent troquer le fusil mitrailleur contre le sac de riz. Une sécheresse soudaine frappe la région ? Ou au contraire une inondation ravage les rizières ? Une fois encore, les milices claniques savent faire la mesure de leur dépendance aux communautés qu’elles contrôlent et se trouvent souvent être les premiers sur place pour, une fois n’est pas coutume, aider des sinistrés que l’Etat ne pourra décemment secourir en zone de guerre. Mais quelle ironie, quand l’on sait pertinemment que l’apport voulu pour ces aides, sont le fruit financé du vol et de l’extorsion, d’un colis humanitaire détourné, d’un camion d’eau potable intercepté, de médicaments pillés lors du sac d’un dispensaire, d’un impôt payé en nature faute de moyens pécuniers suffisants, etc…

Mais peu importel’origine de ces donations, la donation et le timing donné à celle-ci suffisent à alimenter la machine de propagande des forces claniques, désireuses de se montrer utiles et bienfaitrices, dans une région où l’état manque à l’appel, manque à ses devoirs… Aussi ce jour-là, qu’importe d’où elle vient, les sinistrés voient arriver des hommes armés qui donnent des bouteilles d’eau, qui montent un point d’eau de fortune, qui apportent quelques soins d’urgence. Un substitut aux pouvoirs publics est tout simplement idéal pour alimenter le discours clanique : Regardez, nous nous occupons de vous, tandis que votre gouvernement vous abandonne à votre sort.
En récupérant la misère née des catastrophes naturelles, les milices raflent de précieux soutiens parmi les laissés-pour-compte. Parallèlement, cette catastrophe a le potentiel d’attiser le ressentiment, la colère et l’envie des laissés-pour-compte, vis-à-vis des autorités compétentes, accusées d’inaction, d‘incompétence, ou d’impuissance s’il est constaté son incapacité à rallier une zone sous la domination des milices claniques.

Adaptation doctrinale et survie : le principe de la guerre d’ombres

Arrivé en l'an 2016, les milices claniques sont contraintes d’adopter de nouvelles modalités de combat diamétralement différentes, pour survivre face à des adversaires coordonnés, supérieurs en nombre et en technologie. Car sur le théâtre des opérations, un constat s’impose, les affrontements frontaux qui faisaient rage dans les années 2000 sont révolus/ Ils apparaissent trop coûteux, trop prévisibles, et se font un facteur du démembrement des rangs claniques sans résultats décisifs, voire l’enregistrement d’une perte notable d’influence. Avides (et contraints pour leur survie) d’apprendre de leurs échecs, les chefs de guerre tels Mukhtaar Andrianjanaka, dit “le Chasseur”, exigent désormais une guerre totale mais diffusée sous différents pans : économique, informationnelle et psychologique au même titre que militaire.

Cette révolution dans la doctrine militaire préexistante des milices claniques repose non plus sur la stricte conquête de territoires mais sur le contrôle des flux l’irrigant. Détachez un fruit de l’arbre et il pourrira sous trois jours. Le principe était le même ici. Si les flux marchands et plus généralement économiques étaient rendus difficiles au départ et à destination de la République des Trois Nations, l’autorité gouvernementale sur place en sera nettement affaiblie.
Gestion des routes clandestines, contrôle et régulation des échanges de matières premières au départ de l’exclave, diffusion de canaux d’information propres aux factions claniques, sont les pistes privilégier pour nourrir un affaiblissement généralisé des autorités gouvernementales qui ont généralement pour elles la primauté des rapports de force bruts.

Dans l’exclave afaréenne de la République des Trois Nations, les milices clanique entendent se faire la voix conjointe des sources du bien et du mal, pour une population perceptible en matières premières à part entière. Une ressource malléable, sous un discours distillant peur, doute et espoir, pour mieux faire la critique ‘un gouvernement inscrit aux abonnés absents. Ainsi les milices se déploient à chaque attaque, chaque sabotage, autant pour causer du dommage immédiat que pour démontrer l’impuissance des autorités locales. Elles sont donc à la fois terreurs de la région, chuchotant dans l’oreille des survivants que ce chaos est de la responsabilité de l’Etat défaillant et autorités rendus légitimes, par une intronisation en grande pompe.

L’exclave orientale de la République des trois Nations, hors de portée ou presque du regard du pouvoir central, semble se faire le champ (de bataille) parfait d’un guerre idéologique qui peine encore à donner son nom, chérissant la naissance d’un anarchisme profitable aux plus forts et aux plus audacieux, sur les vestiges d’un gouvernement et ses institutions brutalisées en terre étrangère. Un gouvernement aujourd’hui debout mais prochainement soumis autour de lui : au maillage des rivalités, à la duplicité de locaux, au siphonage d’organes économiques de sa région d’outre-mer, d’actes hostils clandestins dispersés, d’agissements hostiles insaisissables portés par des éléments légers armés et inscrits dans la clandestinité ambiante de la région. Une clandestinité en construction, sous l’égide d’une économie parallèle rendue naissante par la contrebande croissante sur place.

Ainsi, la FCC, revêtue de ses apparences de simples rébellions armées, s’apparente de plus en plus à une sorte de bande de malfaiteurs insurrectionnels transnationaux qui fait des méthodes contemporaines du banditisme, un moyen inscrit de pairs avec des agissements davantage apparentés à de la propagande et de la guérilla. Après avoir posé les jalons stratégiques que serait un réseau contrebandier aux frontières de la Mandrarika, on pourrait désormais aborder des pistes plus concrètes, destinées à plonger le pays dans une mer mêlée de boue, de sang et de fureur, depuis laquelle les Forces Claniques Combattantes entendent faire émerger un ordre refait, une seigneurie de guerre sublimée, comme à l’âge d’or du règne clanique, avant l’apparition de la Mandrarika et la pacification de son territoire actuel.
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12 juillet 2016 - Perspectives d’incursions et d’affrontements ambitionnés en République (coloniale) des Trois Nations.

Incursion de nuit à la frontière mandrariko-kolcaine.

Un nuit privée de sa lune vient permettre l’enveloppement de l’horizon sous un épais manteau noir à la faveur des miliciens claniques qui entendent traverser la frontière orientale. Un paysage sombre domine, écho aux ténèbres que les Forces Claniques Combattantes (FCC), entendent imposer. Sur les sentiers nouvellement déterminés pour l’établissement d’un réseau de contrebande en Mandrarika, les miliciens claniques entendent étendre celui-ci aux frontières du voisin gras et baigné dans l’opulence.

A une heure et en un endroit oubliés de tous ou en tout cas du plus grand nombre, un petit convoi de contrebandiers-raideurs-soudards se met en branle. Une colonne en marche, comme une ombre se faisant un frémissement traversant les arbres d’une frontière convoitée, pour le rétablissement de filières d’importations clandestines, par lesquelles le gouvernement mandrarikan aurait une emprise moindre. Sur un plan militaire, la République des Trois Nations fait office de meilleure ennemie, ses forces privées d’un réelle mobilité sur le champ de bataille, ou encore d’équipements technologiques avancés, pour ne pas dire moderne…

Et tandis que des véhicules légers, matérialisés par un ensemble hétéroclite de motos et transporteurs légers, s’arrêtent à la lisière des arbres, une flaque noirâtre se détache d’eux, s’écoulant dans la brousse les séparant des derniers mètres d’une frontière matérialisée par d’importantes clôtures et quelques miradors. Cette flaque, ce n’est pas moins de sept choses à silhouette humaine, se faisant rampante et courbées à mesure qu’elles abandonnent la couverture de la forêt.
Des miliciens claniques, déterminés à se mettre en route pour la République des Trois Nations. Aucun mot n’est échangé, seulement des signes perceptibles d’un oeil nu préparé à l’obscurité, ou encore quelques imitations d’insectes ou d’animaux, se faisant les bases d’une communication marquée de bruits appartenant au royaume de la nuit, pour ne pas éveiller les soupçons de sentinelles kolcaines campées dans leur rôle de garde-frontières.

Seul le tumulte lointain des activités urbaines de ce qui devait être la première ville mandrarikane, à moins que ce ne soit celle kolcaine, parvient à percer la nuit chaude, rendue froide par la seule pesanteur d’un silence contenu comme les prémices d’un drame en devenir, à mesure que les contrebandiers approchaient la frontière, au risque de heurts avec ses sentinelles.

En tête de la colonne de ces miliciens claniques, un garçon possiblement âgé de 16 ans, tout au plus, à la tête calfeutrée d’un foulard. Un garçon ? Peut-être pas à en croire le couteau pendant à sa ceinture, et les cicatrices de précédentes tortures sur ses mains, vestiges d’une détention qui fit office de stage d’enrôlement pour les milices claniques. Non, manifestement, ce garçon était le portrait typique des enfants soldats loués par les milices claniques. Dans sa main gauche, épargnée par le frottement de ses membres sur le sol, un boitier noir qui les plus connaisseurs assimileraient à un détecteur thermique, cherchant à scruter un repère invisible. L’objet dirigé le long de la clôture, cherche un marqueur déposé des jours plus tôt par un complice, en vue de baliser l’emplacement d'une fragilité dans la clôture.

Une recherche qui ne tarde pas à porter ses fruits, lorsque l’appareil de l’enfant-soldat vint à clignoter d’une faible LED verte, imperceptible à plus de dix mètres, le garçon se retourne vers ses acolytes, un hochement de tête finit de les rassurer : ils y sont. Quelques parts le long de la clôture, une balise infrarouge accrochée plusieurs jours auparavant a été détectée, marquant la porte d’entrée d’une frontière qui se destine à être imperméable. La colonne s’oriente à droite, avec discrétion et sous l’effet de mouvements lents, qu’ils voudraient assimiler aux mouvements naturels de la brousse bousculée par les vents nocturnes. Plus loin s’étend un ravin, le marquage en phase préparatoire de l’opération n’a jamais eu autant ‘utilité. La bande ne se décourage pas pour autant, les sept vies additionnées doivent présenter une somme inférieure à cent ans, ils se sentent résolument immortels.

Aux bruits nocturnes, vient onc s’ajouter celui du bouillonnement terrible de l’eau cherchant à quitter le lit de sa rivière, un point de danger, tout le monde en conviendra, mais une aide quand l’on cherche à couvrir le bruit de ses mouvements dans une nuit désespérément calme et dépourvue de ses activités humaines d’ordinaires facteurs de cacophonie. Malgré les risques, les enfants soldats ne ralentissent même pas.

Deux se séparent du reste du groupe et se rapprochent même plus encore du vide, l’un portant un cordage en bandoulière sur lui, ceinturant son poitrail. Le second, traine quant à lui et un peu plus péniblement, un petit fagot de bambous creux. Dont ils entendent maintenant assembler les éléments. Après cinq à dix minutes, pendant lesquelles ils sont soumis à la couvrture de leurs frères d’armes pour les aviser de tout passage d’une vigie, ils finissent par passer deux poutres d’un assemblage de bambous liés par un corde, destinés à leur permettre le passage à eux seuls, avant de consolider le pont de l’autre côté de la ravine se faisant pour le coup une frontière avant l’heure.

Ils finalisent une passerelle qu’on pouvait décemment qualifier de moribonde mais cela s’avérera suffisant pour permettre aux cinq autres combattants claniques de les rejoindre, avec des armements plus lourds et encombrants. Premier sur le pont improvisé, tel un funambule, Caamir avance, le corps presque à l’horizontal. Il est le plus vieux de la troupaille, il entend faire la démonstration d’un exemple et d’une confiance dans le travail des autres combattants. Après lui, les miliciens, l’un après l’autre et en file indienne, passe le gouffre sous le regard attentif du chef d’escouade qui les attend sur l’autre versant. Au dernier, un colosse, Bemba, pas le plus vieux mais le plus corpulent pour sûr.

Le franchissement du ravin accomplit de chacun, les miliciens de la FCC entament à nouveau leur progression vers la clôture, où est décelée la fragilité qui leur sera profitable pour le franchissement de la frontière. La troupe s’arrête là, manifestement à l’écoute des bruits nocturnes, attentive au moindre signe d’alerte. Caamir, le vétéran, fait un pas en avant vers ladite clôture tant convoitée depuis le début de leur expédition. Il repère le morceau affaibli, avec les fils légèrement desserrés. Il sort de son sac un outil multifonctions dont la partie assimilable à une pince coupante lui sera fortement appréciable. Et il commence à s’y affairer, ouvrant suffisamment la clôture pour faire passer le groupe. Les miliciens un à un passent dans la déchirure aux allures de fenêtre ouverte sur un nouveau monde, leurs mouvements à la fois lents et silencieux, doivent se fondre parmi les manifestations naturelles d’un environnement plongé dans l’obscurité absolue.

Quand tous se retrouvent de l’autre côté, ils referment soigneusement la clôture, dissimulant ainsi toute trace de leur passage, non sans aligner les jonctions des tronçons de grillage sectionnés. La marche continue à travers la zone frontalière, en végétation plus épaisse cette fois. La belle affaire, il faut dire que si les autorités kolcaines avaient fait le choix d’un terrain facile à surveiller, l’absence de végétation se devait nécessairement être du côté de la frontière étrangère, depuis laquelle il serait aisé de voir un indésirable entrant. Cette donnée esquivée par les miliciens de la FCC, ils jouissaient à nouveau de conditions plus favorables en territoire kolcain. Le groupe suit alors un itinéraire prévu, loin des sentiers battus et des points de contrôle connus. Le but du groupe est de rejoindre une ancienne bâtisse abandonné, plus à l’intérieur des terres et désormais improvisée en lieu de rendez-vous pour les opérations clandestines. Une lueur éclaircit l’obscurité lorsque le groupe s’approche du bâtiment, les ramenant aussitôt au sol.

Caamir, avec le signal convenu, émet un bruit qui est traduit à l’intérieur par le fracas de plusieurs clés de métal. La porte s’ouvre, révélant un homme d’un certain âge, résolument armé et aussi visiblement soulagé du bon état du groupe. Une carte géographique du secteur étant étendue sur une table. Des routes, des barrages, des zones de planque y sont marquées… le contact local, Idriss, fait un topo sur la situation où en est la situation. Idriss est mandrarikan, il a franchi la frontière légalement huit mois auparavant car rien ne l’interdisait et se fait maintenant les yeux de la FCC pour la définition des routes de la contrebande.

Fort de son historique de l’autre côté de la frontière pendant ses huit mois où il s’est tenu à carreau, il dévoile désormais ses informations jugées utiles, comme les points d’intensification de la présence kolcaine sur plusieurs zones et donc certaines voies désormais rendues impraticables, mais de nouvelles voies, récemment découvertes, ouvrent la route à une poursuite de mission sans encombre. Après un bref passage à se reposer et ravitailler en produits alimentaires et munitions, les miliciens reprennent la route avec cette fois Idriss comme guide. Le chemin s’ouvre à travers des terrains peu praticables, parfois même marécageux alliance cocasse entre de denses forêts, des montées grimpantes. Au moment où le jour se lève, le groupe enfin parvient à une clairière d’où s’aperçoit le fond d’une vallée. Au loin, au-delà des petits villages, des lumières scintillent : c’est une ville kolcaine. Idriss entend les laisser poursuivre à partir d’ici, leurs objectifs demeurent connus. Sa mission : s’introduire dans cette ville pour établir un nouveau point de contact et renforcer le réseau de contrebande qui sera en mesure de glanr des ressources nécessaires au franchissement de la frontière laissée dans leur dos.

Mais, avant cela, il lui faut parvenir à gagner la vallée, sans attirer l’attention, ce qui s’annonce malaisé et nécessitera toute l’intelligence et la volonté du groupe. La suite de leur parcours s’annonce dangereuse mais se fait un danger méritant d’être pris car les enjeux pour les communautés claniques laissées au pays, sont essentiels et même vitaux.

Dans la clairière dominant la vallée, les membres des FCC s’étendent en demi-cercle, couchés sur le sol pour achever ce qu’il restait de temps à la nuit et dissimulés sous des filets de camouflage. Les feuillages éparpillés ici et là vibrent sous la caresse encore fraîche d’un Zéphyr, aidés peut-être de celle de Caamir formalisée d’une branche d’arbre feuillue destinée à supprimer les traces de pas. La lumière encore naissante sur l’horizon, bien qu’inoffensive pour l’instant, annonce une course contre la montre visant à fairep lace nette. Dans moins d’une heure, les premières patrouilles des gardes frontières et autorités kolcaines des villages situés aux abords de cette vallée seront sur les routes. Il faut faire vite.

Caamir regroupe son équipe. Ses gestes, précis et courts, sont autoritaires. Le géant Bemba finit d’ajuster la ceinture de son sac. Le benjamin, Jeylaani, connu pour sa grande taille et surtout son regard patibulaire, glisse un petit objet métallique dans sa paume : une capsule fumigène dont ils ne doivent se servir qu’en cas d’extrême nécessité, pour solliciter l’intervention de miliciens de la FCC aux abords de la frontière et scrutant la vallée à la jumelle en journée.

Les enfants soldats savent que sur un terrain découvert, leur salut reposera immanquablement sur leur vitesse, la rigueur de leur coordination et la qualité de leur silence. Leur cavalcade, démarre avec hâte. La carte en tête, Caamir ouvre la voie, à son habitude, flanquant les reliefs de la vallée pour progresser à covuert et le plus éloigné possible des routes. Un chemin fait de slaloms, de franchissement d’herbes folles. Au loin des chiens aboient, se peut-il qu’il soit question des animaux de compagnie d’un fermier ? Des outils de travail des gardes frontaliers ayant décelé le trou dans la clôture ? Des chiens sentinelles ou des aboiements régulièrement tapageurs sont présents dans les parages, en même temps que les fermes, en même temps que les habitations. Le doute était permis, le renoncement jamais et Caamir et ses miliciens poursuivirent leurs enjambées à travers la nature kolcaine, pressée de joindre une forêt environnante, imprégnée d’arbres à repérer, de pentes à éviter. La journée d'aujourd'hui avait été gagnée, demain sera un nouveau jour...
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12 juillet 2016 - Manoeuvres offensives des Forces Claniques Combattantes.

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Contingent des milices claniques préparant une incursion dans l'exclave de la République des Trois Nations.


Facteurs de contextualisation aidant à l'infiltration du territoire de la République des Trois Nations.

L'infiltration de Mandrarikanius, une question de survie pour les Forces Claniques Combattantes.

La République Sacrée et Universaliste de Mandrarika est déchirée par une guerre civile opposant le gouvernement central basé à Mpiko, aux Forces Claniques Combattantes (FCC), des milices tribales et irrégulières dirigées par plusieurs seigneurs de guerre et dont le plus emblématique est incontestablement Mukhtaar Andrianjanaka. Après de sévères défaites militaires face à l’armée mandrarikane, la capture et l’exécution d'un seigneur de guerre de renom comme l'était Jaafi Tsiandopy, la capture plus récente encore de Dacar Jaonarison, un autre seigneur de guerre ayant initié la guerre civile en Mandrarika, les FCC apparaissent bien acculées dans la région du Basango, refuge naturel au relief accidenté, entretenant de ce fait un paysage propice aux insurgés souhaitant dissimuler des bases opérationnelles aux forces gouvernementales mandrarikanes, voire leur tendre des embuscades, elles qui ne peuvent pénétrer en force l'endroit.

Un bastion tenable mais reculé et dont le siège continu par les forces gouvernementales réduit comme peau de chagrin les approvisionnements extérieurs auxquels le fief des Andrianjanaka reste très dépendant. Pour briser l’étau grandissant et éviter l’asphyxie logistique, les chefs de guerre claniques, Mukhtaar Andrianjanaka en tête, doivent déplacer le théâtre d’opération vers un terrain plus favorable à leurs intérêts et l'établissement de nouvelles lignes logistiques.

L’exclave orientale de la République des Trois Nations, située en Afarée de l'Est, cumule pour cela tous les atotus attendus. Un théâtre opportun, considérant en premier lieu sa frontière avec la Mandrarika et sa connexion à la mer, là où les eaux mandrarikanes souffrent d'une vigilance accrue de la part des autorités gouvernementales de Mpiko, soucieuses de lutter contre la contrebande profitable aux Forces Claniques Combattantes. Eloignée de la métropole de la République des Trois Nations et faiblement surveillée par un pouvoir central distant, cette exclave d’outre-mer est propice à l’implantation d’une force insurgée opérationnelle et déterminée à soutenir la lutte en territoire mandrarikan. Là-bas, les Forces Claniques Combattantes entendent en effet expérimenter une sorte de "laboratoire de la guerre", pour développer des techniques de combat intégrées à un conflit asymétrique, où l'on fait le choix de la clandestinité plutôt que la conquête frontale.

L'enjeu n'est alors pas tant de conquérir et d'occuper visiblement un territoire au moyen d'une force conventionnelle, mais de provoquer un "chaos contrôlé" dont elles pourront tirer profit par l'établissement de réseaux contrebandiers. Sur les ruines de l’ordre établi, les FCC espèrent ainsi financer et alimenter la poursuite de la guerre civile mandrarikane en contournant les restrictions et moyens coercitifs actuellement déployés par le gouvernement, tout en affaiblissant simultanément l’autorité de la République des Trois Nations dans l’exclave. Dès lors, les récentes manoeuvres des seigneuries de guerre affiliées à la FCC entendent s'accorder vers le développement d'une stratégie progressive, déclinée en plusieurs phases et dont la finalité vise à permettre d'une capacité militaire et logistique embryonnaire des Forces Claniques Combattantes.

Pour cela, les Forces Claniques Combattantes entendent faire la démonstration de moyens :
  • par l'emploi de guérillas mobiles structurées par la présence de cellules décentralisées et équipées, certes d'un armement hétéroclite mais ingénieusement adapté aux circonstances et au contexte donné à leur emploi,
  • par le développement et l'entretien de réseaux de contrebande, afin d’assurer un ravitaillement continu en armes, munitions, carburant et financements via des filières clandestines, possiblement moins sous pression que si elles avaient directement été abritées sur le territoire mandrarikan lui-même,
  • par l’exécution d'actions violentes prévues ou déjà réalisées, en Mandrarika ou dans l'exclave kolcaine, qui se destine à servir de base aux opérations futures.

Le rythme adopté est avant tout stratégique, orienté sur des finalités de long terme. Il entend répondre à des décisions immuables qui font d'ores et déjà état d'une nécessité absolue d'infiltrer durablement l'exclave kolcaine. Un cap donné, fixe, autour duquel les enjeux ne peuvent que peu ou prou bouger pour garantir la cohérence d'un ensemble tracé vers la survie des forces claniques combattantes en Mandrarika. Dans cette ocnfiguration, lesp ions s'avancent lentement mais fermement, pour tracer un faisceau de situations favorables avec lesquelles paver une autoroute versl es objectifs stratégiques de la FCC.

Pour mener à bien leur projet, les Forces Claniques Combattantes étalent leur plan sous trois dimensions jusqu'ici favorables:
  • Tout d'abord politique avec des dynamiques régionales instables telles que la guerre civile mandrarikane, le statut relativement isolé de l'exclave eu égard à sa métropole, les intérêts fortunéens assez éloignés du territoire Est-afaréen,
  • vient ensuite la question géographique, par la présence de jungles tropicales, de reliefs escarpés avec des voies de communication limitées, qui permettent une projection de réseaux clandestins,
  • et enfin la nature même des Forces Claniques Combattantes (FCC) que nous avons pu vous décrire plus tôt, à savoir de petits groupes décentralisés, coutumiers des brutalités, adeptes de la clandestinité et jouissant d'une certaine mobilité par l'emploi de véhicules légers et rapides, à même d'emprunter des sentiers escarpés sur lesquels des forces conventionnelles pourraient ne pas toujours suivre. Une force également tournée vers la discrétion, pour s'affranchir des combats frontaux sur lesquels les FCC ne justifient pas des meilleurs chances de succès, face à une force gouvernemental à même de lui opposer des blindés.

Avec ces cartes en main, les Forces Claniques Combattantes (FCC) entendent faire émerger, au cœur de l’exclave, une zone de non-droit sous contrôle des seigneurs de guerre, une base arrière autonome, ramifiée en plusieurs points névralgiques, servant à la fois de sanctuaire pour leurs combattants et de plaque tournante pour le financement et l’armement de leur insurrection en Mandrarika. Une telle réussite permettrait aux clans d’instaurer un ordre nouveau, une seigneurie de guerre sublimée sur les décombres du pouvoir étatique affaibli d'un monde occidental encore perçu plusieurs centaines d'annéesp lus tard, comme l'oppresseur d'une terre afaréen où les Forces Claniques Combattantes ambitionnent de se faire un symbole de l'anarchisme et de l'affranchissement politique à l'échelle continentale. Une ambition qui en cas de réussite, aurait de quoi faire renouer cette communauté, avec l'âge d'or du règne clanique et seigneurial...

Objectif N°1 - infiltrer par la clandestinité, le territoire afaréen oriental.

L'intérêt est ici d'installer durablement et clandestinement des unités claniques combattantes dans l’exclave afaréenne, pour créer des appui discrets mais solides, à des opérations ultérieures indistinctement dirigées en Mandrarika ou dans l'exclave, si le pouvoir métropolitain d'Eurysie qu'est la République des Trois Nations, décidait d'entamer des controffensives locales pour compliquer l'implantation des infrastructures opérationnelles claniques. Bien qu'il faille organiser des actions brutales pour créer le chaos favorable au développement de l'influence clanique, l'enjeu ici n'est pas tant de défaire les forces kolcaines de la République des Trois Nations que de les entretenir dans un brouillard de guerre et une lutte permanente. Expulser les forces étatiques kolcaines du territoire, c'est prendre le risque de se heurter à une coalition armée. Mais les mettre en difficulté, par la création de zones de non-droit, l'instauration d'une corruption croissante sur place, c'est les maintenir dans un fruit pourri à même de faire prospérer les Forces Claniques Combattantes sur place sans les contraindre à un affrontement armé virulent. Cependant, les récentes déclarations kolcaines, faisant état

L'exclave de la République des Trois Nations, fort d'une superficie de 7 740 km², est un grand territoire... (hrp : comparativement IRL, c'est une superficie supérieure à la Palestine qui est elle de 6 020 km²) Compte tenu de cet élément, il est permis de considérer comme possible la dissimulation de forces armées ainsi que celle de bases opérationnelles locales, reposant sur des caches d'armes, des postes de commandement sommaires ou des centres opérationnelles dédiés à la planification d'attaques coordonnées sur le territoire d'Afarée orientale. La grandeur du territoire, moyennant l'emploi de petites colonnes de milices combattantes, formées de quinze à trente individus, rend dès lors tout projet d'incursion tout à fait plausible.

Un fait d'autant plus vrai que contrairement à la partie Ouest afaréenne, la partie Est du continent jouit de davantage de végétations, voir d'un climat ouvertement tropical-aride, lui conférant des points couverts plus nombreux, dans lesquels fondre aisément des installations sommaires, composées de tentes, caisses et équipements légers. La capacité des milices claniques à attendre depuis la frontière mandrarikane, les instants opportuns pour la conduite de ces missions d'infiltration, finit d'achever le rodage et la préparation de telles opérations, de telles ambitions, en territoire étranger et souverain.

Progressant de nuit, sous le couvert d'une végétation tropicale et d'un relief possiblement tourmenté, ces groupes réduits et légèrement motorisés ont les moyens de se maintenir sous une forme d'invisibilité auprès des forces milices kolcaines. Car il faut également prendre en considération le fait que les milices ont des véhicules légers à même de leur faire empruntés des sentiers non officiels, voire inexistants eux-même, à travers brousse, de quoi ouvrir des perspectives pour l'infiltration d'un territoire justifiant de 260 km de frontière commune avec la Mandrarika. Les combattants peuvent donc aisément progresser par des sentiers oubliés ou en l'absence même de sentiers, guidés par des passeurs mandrarikans expérimentés et coutumiers d'un territoire frontalier qui n'avait jusqu'ici pas fermé ses frontières.

Chaque infiltration peut donc être menée par un détachement limité, opérant de manière autonome vis-à-vis de l'ensemble de l'appareil militaire clanique, afin de ne pas capter inutilement l'attention. Cette approche, privilégiant un déploiement pour le moins fragmenté, vient permettre aux FCC une infiltration graduelle du territoire cible, en évitant toute confrontation directe tant que leur présence reste limitée.

Objectif N°2 - Reconnaissance tactique et préparation aux opérations d'envergure.

Bien entendu, le listing de facteurs aidants à l'infiltration du territoire de l'enclave, n'exempte pas de la conduite d'actions de reconnaissance en territoire hostile, portées par des unités de reconnaissance, parfois banalisées et porteuses de tenues civiles. Leur mission consiste alors à cartographier la zone frontalière de l'exclave, pour identifier des vilalges isolés, les caches naturelles permises dans la région frontalière (pourquoi pas des grottes ou portions épaisses de jungle), ainsi que les routes secondaires et les points de passage non surveillés (gué de rivière, sentiers à travers les reliefs, etc...).

Des informations cruciales, pour planifier des itinéraires d'infiltration de plus en plus sûrs et sur lesquels la contrebande organisée par les milices claniques pourra possiblement passer les frontières. Les reliefs accidentés du Basango (et possiblement du territoire kolcain) ont matière à recéler de gorges escarpées, de lits de rivières asséchés et de marais infestés d’insectes, offrant de nombreux points de passage clandestin que les autorités gouvernementales, d'un côté comme de l'autre e la frontière, ne se bousculeront pas pour y patrouiller. Exploiter ces couloirs naturels est alors prioritaire, pour nourrir des flux constants entre les deux territoires et choisir le lieu.

Les traversées s’effectuent de nuit de préférence, lorsque les conditions météorologiques se font couvertes, pour réduire la visibilité aérienne. En parallèle, les milices claniques peuvent compter sur la dotation en véhicules légers tout-terrain, pour conduire des actions de reconnaissance, d'attaque et repli, de contournement des sentiers gardés par des forces gouvernementales, tout à fait adéquates pour ces circonstances. Coutumières à la clandestinité et la cavale, les milices claniques ont finalement des conditions d'emploi relativement semblables à celles opérées lorsqu'elles traversent des zones sous contrôle du gouvernement mandrarikan. Chaque groupe de combattants claniques emporte avec lui un strict nécessaire, comme des armes légères, des rations de combat, du matériel de communication peu sophistiqué, pour ne pas entamer ni leur mobilité, ni leur discrétion...

Les chefs de milice synchronisent les infiltrations sur plusieurs points de passage éloignés les uns des autres, évitant ainsi qu’une interception locale ne compromette l’ensemble du dispositif. Les FCC privilégient l’infiltration clandestine des lignes frontalières comme seul moyen d’étendre leur influence sans s’exposer à un anéantissement par l’aviation mandrarikane ou les troupes régulières massivement positionnés en faction sur un secteur.

Dès qu’ils pénètrent en territoire de la République des Trois Nations, les groupes établissent des campements temporaires camouflés pour pouvoir temporiser la mise en branle d'une opération de recherche les concernant, au cas où ils auraient été aperçus lors du franchissement de frontières. L'intérêt de mettre rapidement en place ces caches vise à s'offrir un temps nécessaire à la remise en l'état du matériel et des hommes pour les préparer à une confrontation armée.

Dans le cas présent, ill peut s’agir de caches dans la jungle (se limitant bien souvent à la simple présence de bâches camouflées sous la canopée), de refuges dans des bâtiments désaffectés en périphérie de village voire d’abris souterrains totalement improvisés sous réserve d'avoir un temps nécessaire à leur aménagement, ces infrastructures souterraines ne peuvent donc qu’intervenir en second temps de la phase d'infiltration.

Car l'essentiel de ces premiers points d'installation est que chaque point d’appui se doit de rester furtif et mobile, faisant d'une règle le fait de ne jamais rester plus de quelques jours au même endroit, le temps que des forces suffisantes puissent franchir la frontière avant d'envisager la tenue de positions défensives opposables au gouvernement kolcain.

L'enjeu de ces infiltrations est aussi d'instaurer un réseau logistique viable par l'aménagement de dépôts dissimulés portés sur les vivres, les munitions ou encore le carburant. Soutenir des opérations futures, donner de l'ampleur aux offensives par une logistique des moyens à disposition, voilà tout l'intérêt des manoeuvres décrites.

Objectif N°3 - instaurer une insertion sociale discrète.

La capacité des Forces Claniques Combattantes à entretenir des réseaux de contrebande dans l’exclave kolcaine est fortement conditionnée par sa capacité à intégrer le tissu socioéconomique du pays. C'est pourquoi, parallèlement aux infiltrations militaires, des combattants de la FCC vont tenter d'infiltrer les tissus civils locaux pour prendre la juste mesure des opportunités et bons plans les entourant.

Une intégration sous couverture et progressive dans la population locale d'autant plus aisée que les flux migratoires nées de la guerre civile mandrarikane n'ont jusqu'ici pas manqué, amenant la venue d'un nombre plus ou moins important de migrants sur les années déjà écoulées. Des vies choisies ou subies, brisées ou réinventées, sur lesquelles les infiltrations peuvent aisément pomper quelques légendes pour se faire des couvertures viables.

Sous couvert d’activités légales (telles que commerçants ambulants, ouvriers agricoles saisonniers, réfugiés mandrarikans fuyant la guerre civile), ils gagnent la confiance des habitants et repèrent les complicités potentielles, lorsqu'ils ne peuvent déjà pas se servir pour alimenter une économie parallèle, une économie souterraine.

Insérés en société ils entendent approcher quelques citoyens locaux susceptibles de coopérer (autant par appât du gain qu'un quelconque ressentiment envers l’administration centrale). Les infiltrés parmi la population kolcaine ayant plus de valeurs que les personnes susceptibles de collaborer, ces deuxièmes sont approchés avec précaution pour ne pas compromettre inutilement la couverture des premiers.

Le succès d'une telle manœuvre se traduira par l'instauration d'un renseignement tactique bonifié par le concours de locaux, un réseau d’informateurs et de soutiens civils qui resteront invisibles mais précieux. La corruption et le chantage sont d’emblée envisagés. Il faut dire que pour creuser cette fois, rappelons nous que le territoire kolcaine est assez éloigné de sa métropole et que les gens là-bas vivent en vase clos, peu connectés aux administrations centrales chargées de les contrôler.

Un douanier qui ferme les yeux sur un camion louche en échange d’une enveloppe épaisse ou un paysan guidant les miliciens hors des patrouilles peuvent valoir des dizaines de combattants sauvés, leur valeur ajoutée sur le viabilité des opérations n'est en rien à négliger. Il s’agit donc, dans son exposé le plus bref, de repérer ces personnes clés pour faciliter l’infiltration militaire.

Car à ce stade, l’engagement avec les forces armées kolcaines ou métropolitaines de la République des Trois Nations doit être strictement évité. Les miliciens contournent les postes frontaliers officiels, esquivent les patrouilles régulières et se terrent à la moindre alerte. Aucun acte violent visible n’est encore commis sur le sol de l’exclave.

Cette discipline du silence vise à retarder au maximum la détection de leur présence. En cas de rencontre fortuite avec une patrouille ou des civils indésirables, les ordres sont de se retirer furtivement sans échange de tirs, ou d’éliminer silencieusement l’opposition uniquement si cela peut être fait sans laisser de traces ou sauvegarder l'intégrité des forces amies en présence. La survie de l’opération dépend du secret, les milices claniques savent qu’une révélation prématurée entraînerait l’intervention rapide de forces supérieures dans un affrontement aux allures de guerre conventionnelle que les membres des FCC ont régulièrement eu à exécrer.

En définitive, les FCC doivent discrètement implanter plusieurs cellules dormantes armées dans l’exclave, avec un réseau rudimentaire de caches logistiques et de contacts locaux, pour demeurer invisible. Car l'enjeu est ici que le gouvernement local n'ait pas une conscience claire de l’infiltration en cours, même si des discours contraires sont déjà amorcés faisant état d'une fermeture des frontières et d'un déploiement rehausser du contingent militaire sur place.

Cette donnée, ce préalable, jette les fondations de la suite car elle assure clairement des bases sécurisées à partir desquelles les opérations de contrebande et de déstabilisation pourront être lancées, des points d'ancrage sur lesquels les forces claniques combattantes pourront s'appuyer si une offensive ou une opération clandestine échoue, nécessitant leur dissimulation rapide.

Objectif N°4 - Ancrage logistique et implantation de la contrebande.

Si l'on donnait jusqu'ici la part belle aux objectifs militaires de la FCC, force est de constater que la question militaire est davantage affaire de moyens pour l'assise d'un objectif, que l'objectif en lui-même. La question économique est donc tout aussi valable pour le projet kolcain qui anime les seigneuries de guerre.

L'établissement des voies d’approvisionnement clandestines entre l’exclave, l’extérieur du continent et la Mandrarika, afin de financer l’effort de guerre et d’armer les milices tout en renforçant leur ancrage local est un autre trait dominant du visage affiché par les seigneurs de guerre en ce qui concerne le territoire kolcain. Commencer à alimenter financièrement les seigneurs de guerre grâce à des trafics lucratifs transitant par l’exclave, est autant affaire de développement des moyens militaires que l'alimentation d'une forme de rayonnement politique pour le seigneur de guerre à la tête d'un tel réseau lucratif.

Une fois les premières bases d’infiltration sécurisées, les FCC ont donc tout intérêt à entreprendre le tissage d'un vaste réseau de contrebande à travers l’exclave. Profitant de la porosité des frontières et de l’absence de surveillance mandrarikane directe sur ce territoire étranger, les combattants de la FCC espèrent ouvrir des routes de contrebande pour faire circuler armes, munitions, hommes et biens illicites en dehors des circuits économiques traditionnels.

Compte tenu d'enjeux autant économiques que politiques autour de cette incursion en terres kolcaines, la mise en place d'un réseau logistique peut se faire la réaffirmation durable de la force clanique combattante dans la région, car il assure à la rébellion clanique un flux régulier de ressources échappant au contrôle du gouvernement de Mpiko (qui est pour rappel la capitale mandrarikane) ou encore la démonstration d'un retour sur investissement des opérations en cours auprès des communautés sous contrôle clanique et qui verraient ainsi le bénéfice directe de leurs actions, nourrissant de fait un réel intérêt à coopérer avec les seigneuries que l'on pourrait croire déclinantes et en perte de vitesse.

En parallèle à cela, si créer son propre réseau est une chose, les miliciens claniques ont aussi intérêt à exploiter l'existant, autrement dit les infrastructures locales de la République des Trois Nations, que sont les routes, les ports et les points de vente/marchés, pour engranger des profits via divers trafics (ventes clandestines de ressources, revente de produits volés, etc.), des revenus destinés au financement de l’achat d’armements sur le marché noir.

En tirant profit des actions de repérage effectuées au titre des premiers objectifs, les FCC seront en mesure d'aménager une série de pistes clandestines, étrangères aux cartographies touristiques pour relier l'exclave et la Mandrarika. Des chemins et sentiers, passant par des zones reculées tels que des ravins isolés, passes montagneuses, marécages éloignés, forêts denses. Ces sentiers, redécouverts ou aménagés, seront progressivement entretenus et si nécessaire améliorés par un milicien oeuvrant au passage prochain d'un convoi léger, composé de motos, tuk tuks, et même des fois chars à boeufs… Le caractère névralgique donné à ces sentiers peut raisonnablement obliger les miliciens à entreprendre des actions sommaires à sa viabilisation : dégagement de végétation, pose de planches dans les bourbiers, repérage des gués, balisage discret en sont alors les exemples les plus probants. La nuit, des balises infrarouges de faible intensité sont effectivement installées le long de certaines directions pour guider les caravanes sans être détectés à l’œil nu.

Et lorsque la nature s'oppose à un obstacle (ravine profonde, cours d’eau), d'autres infrastructures plus complexes peuvent être envisagées, fruits d’ingéniosité à l'instar des ponts de fortune en bambou et des cordages de chanvre tressé, capables de supporter le passage d’hommes et de motocyclettes. Une fois le convoi passé, ces ponts temporaires sont aussitôt démontés et dissimulés pour ne laisser aucune trace et empêcher toute poursuite efficace.

Grâce à ces itinéraires clandestins, les FCC contournent aisément les rares points de contrôle officiels de la frontière. Ils peuvent ainsi commencer à ravitailler leurs bastions du Basango en Mandrarika (toujours assiégés par les forces gouvernementales de Mpiko) sur des approvisionnements en vivres, médicaments et munitions, voire exfiltrer si nécessaire des blessés ou des renforts humains pour les tenir hors de portée de l’armée régulière mandrarikane.

La priorité absolue donnée par les Forces Claniques Combattantes est de faire entrer des armes, munitions et explosifs dans l’exclave puis vers la Mandrarika. Pour faire cela, les milices s’appuient sur des filières discrètes déjà existantes. L’exclave kolcaine est par nature sujette aux importations, existe-t-il sur place des filières d'achats d’armes légères via des trafiquants locaux ? Peut-on également imaginer possible l'entrée sur le territoire kolcain d'un certain nombre d'armes vouées aux rebus en provenance de la métropole ?

Considérant l'incapacité du territoire kolcain à produire un certain nombre d'équipements nécessaires à l'approvisionnement des forces claniques combattantes, le port local de l’exclave en particulier devient une cible d’infiltration. Des dockers et des employés portuaires pourraient y être soudoyés pour signaler l’arrivée de conteneurs sensibles et les marquer afin de faciliter leur interception. Si le réseau de contrebande fonctionne, il est permis de croire qu'un nombre de revenus suffisant puissent être engrangés pour financer la corruption des employés de plateformes logistiques kolcains, pour les inviter à laisser sortir du port des caisses sans inspection douanière, voire le cas échéant, des conteneurs entiers qui peuvent être soustraits des registres ou faussés, avec par exemple le cas d'un conteneur qui serait officiellement déclaré comme matériel agricole mais qui pourrait en réalité contenir des pièces détachées d’armes ou de véhicules militaires.

Les douaniers corruptibles pour la région seront identifiés puis il sera soit projeté de les payer grassement, soit de les menacer de représailles pour qu’ils ferment les yeux aux bons moments. Sous ces augures, un véritable corridor logistique devrait progressivement se dessiner depuis la côte de l’exclave, jusqu’aux caches des FCC dans la jungle et les territoires semi arides et tropicaux.

Objectif N°5 - Réseaux de financement durabilisés

Parallèlement à l’approvisionnement militaire, les FCC tenteront d’instaurer des circuits de trafic pour renflouer leurs caisses. Ils infiltrent les coopératives agricoles locales et les filières d’exportation de l’exclave pour détourner des ressources. Par exemple, ils achètent à bas prix, détournent (ou obtiennent par des actes d'intimidation caractérisés) des surplus de riz, de maïs ou de fruits tropicaux dans les entrepôts de coopératives. Ces denrées sont ensuite revendues clandestinement à prix d’or dans des zones régionales fréquentées par le tourisme international ou sur le marché noir, profitant de pénuries locales ailleurs ou de la demande de produits exotiques en Eurysie ou ailleurs por faire des marges à la revente.

Les bénéfices ainsi obtenus sont reversés aux seigneurs de guerre, qui s’en servent pour acquérir des équipements modernes légers (armes, viseurs nocturnes, radios) auprès de réseaux criminels internationaux, car nous sommes d'accord la nature même des produits revendus ne donnera jamais de bénéfices suffisants à l'acquisition d'un matériel plus important sauf à financer l'approvisionnement en plaques de blindage et autres accessoires permettant la customisation de véhicules de combat improvisés dont les Forces Claniques Combattantes sont parmi les rares artisans.
En sus de ces produits agricoles, le pillage de certaines ressources locales peut être envisagée voire systématisée, vols de minerais, de bois précieux, de produits manufacturés. Tout ce qui peut être écoulé discrètement sur un autre marché sera possiblement exploité pour être transformé en ressources monétaires. Ces activités financières clandestines affaiblissent au passage l’économie légale locale, participant à la déstabilisation générale et l'entretien d'un chaos généralisé.

Bien entendu l'intégration aux flux légaux restera la meilleure couverture possible donnée à cette économie souterraine. Très concrètement, cela veut dire qu'il est plus simple pour eux d'infiltrer des cargaisons illicites dans des transports légitimes. Par exemple, un camion rempli de sacs de riz volés peut être intégré à un convoi humanitaire officiel traversant la frontière vers la Mandrarika, échappant ainsi aux contrôles car fondu dans la masse, la nature même des marchandises n'ayant pas vocation à éveiller les soupçons. De même, des caisses de munitions ou de médicaments destinées aux milices peuvent voyager dissimulées parmi de l’aide médicale d’urgence destinée aux camps de réfugiés. Cette tactique limite les risques de détection tout en exploitant les canaux logistiques existants de la République des Trois Nations. Les FCC s’efforcent également de corrompre des fonctionnaires dans les services de fret et de douane pour faciliter l’émission de faux documents d’export/import, brouillant davantage les pistes.

Une autre voie de financement à explorer serait possiblement le kidnapping et le rançonnement de cibles identifiées dans le territoire kolcain. Une action à toutefois conduire avec parcimonie et sans bavure, pour ne pas générer des actions collectives et concertées, issues d’une communauté internationale aux abois. Toutefois, dès que le réseau clandestin établit sur zone gagne en influence et se montre capable d’opérer parmi les populations locales, il serait opportun de débuter des opérations de captures d’otages de valeur sur le sol de l’exclave, pour provoquer en premier lieu le versement de rançons conséquentes à même de financer la rébellion clanique, mais également dans un second temps tout aussi nécessaire, l’instauration d’une forme de chaos généralisé à l’ensemble de la région et susceptible de lever un voile opaque sur les affaires que compte y mener la milice clanique.


* A TERMINER *
ACTIONS A CONSEQUENCES MODEREES - 30 000 points d'influence clandestine : installation de campements clandestins (actions croisées entre contrebande, reconnaissance militaire et infiltration de troupes, je vais tabler sur les prérequis du plus contraignant).


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Infiltration du territoire kolcain par la frontière Mandrariko-kolcaine.


Pays infiltrant: Forces Claniques Combattantes (FCC) [HRP : atlas commun avec la Mandrarika, pur aspect technique]
Pays infiltré: Province Kolcaine (République des Trois Nations)
Prévisionnel de la date (RP) de l'action: Opération planifiée le 20 août 2016 pour action le 11 septembre 2016 (soit 7 jours IRL le 30/05/2025).
Objectifs:
  • Implantation territoriale durable de la province kolcaine : établir entre trois et cinq campements semi-permanents (au cœur des espaces tropicaux type jungles, grottes, endroits escarpés ou rendus difficiles d'accès, voire réseaux intramuros dans les principaux centres urbains de l'exclave interfacés avec la scène mondiale, pour garantir une forme d'anonymat des miliciens claniques sur zone).
  • Structuration d’un réseau logistique clandestin : avec la création de lignes de communication et d’approvisionnement, pour relier les bases arrières des FCC dans la zone frontalière mandrariko-kolcaine à des caches avancées installées dans la forêt ou les principaux centres urbains régionaux.
  • Avoir des assises favorables (par exemples logistiques, informationnelles, ponctions économiques par la contrebande) durables pour la tenue d'opérations futures ou justifier de ressources spécifiques sur zone.
  • Le caractère clandestin donné à ces installations vise à éviter toute attaque frontale du gouvernement kolcain (= pas de confrontation directe au travers des atlas).

Réussite majeure : Les Forces Claniques Combattantes (FCC) réussissent leurs installations, des campements fixes ou semi-temporaires, clandestins et opérationnels, tournés vers des missions de logistique, de contrebande, de coordination, d'embrigadement, de commandement, en vue de préparer d'autres actions ultérieures sur place. L’infiltration est méconnue du gouvernement local.

Réussite mineure : Les Forces Claniques Combattantes (FCC) rencontrent du retard dans les implantations des repaires, les infrastructures sur place seront opérationnelles sous 1 mois RP (?) et toujours clandestines, donc soustraites à des actions frontales. Le franchissement de frontière a toutefois laissé des traces visibles de son passage, le gouvernement kolcain peut justifier d'une mise en alerte accrue sur zone.

Échec mineur : Des éléments imprévus bloquent le franchissement de la frontière par les Forces Claniques Combattants, statu quo et "chacun chez soit". L'opération n'a pas lieu ou si nécessaire, pertes mineures possibles.

Échec majeur : Des éléments imprévus amènent la découverte des forces claniques combattantes pendant le franchissement de la frontière, les soumettant à une certaine vulnérabilité, des pertes majeures sont permises. Le gouvernement kolcain sera aux abois et le franchissement de la frontière pourrait être plus difficile les fois prochaines.

Enjeu:
L'opération est en quelque sorte un test en conditions réelles des capacités asymétriques des Forcs Claniques Combattantes, particulièrement en ce qui concerne la conduite d'opérations de guérillas dans un environnement hostile.
  • Evaluer l'étanchéité de la frontière kolco-mandrarikane.
  • Infiltrer les foyers urbains natifs/autochtones.
  • Instaurer des réseaux de financement et des leviers de lutte armée dans la région pour prolonger la guerre civile mandrarikane.

Moyens engagés (et base RP sur laquelle s'appuie l'action) :
  • 120 combattants claniques (30 soldats réservistes, 60 soldats professionnels, 30 soldats conscrits),
  • 120 armes légères d’infanterie lvl 5,
  • 10 mortiers légers lvl8
  • 5 lance-missiles antichar lvl6
  • 10 lance-roquettes lvl9
  • 15 mitrailleuses lvl10
  • Explosifs et charges diverses (500 mines antipersonnels lvl3 + 100 mines antichars lvl4)
  • Tuk-tuks de combat (10 véhicules légers tout-terrain lvl7)
  • Motos & side-cars (30 véhicules légers tout-terrain lvl7)
  • Vans & triporteurs (8 camions de transport lvl5)

Identification des cibles :
Province #41497 - République des Trois Nations (province kolcaine).
  • Points de fragilité dans la frontière kolcaine (rotation des gardes, clôture abîmée et/ou inachevée).
  • Zones d'installation favorable aux bases opérationnelles de la Force Clanique Combattante.

Chaine logistique :
  • Caches d'armes établies aux abords de la frontière, pour permettre l'approche de celle-ci par les combattants claniques sans risquer une détection par les forces gouvernementales mandrarikanes.
  • Utilisation des sentiers et hors piste, au moyen de véhicules légers tout-terrain, adaptés au théâtre d'opération.
  • Potentiels réfugiés déjà présents au Kolca : La guerre civile mandrarikane sévit depuis plusieurs années, bien que le gouvernement kolcain ait déclaré fermer sa frontière après les premiers préparatifs des FCC, les flux migratoires et mouvements de populations peuvent être potentiellement antérieures à cette fermeture et des immigrés mandrarikans et sympathisants de la Force Clanique Combattante peuvent offrir un appui logistique sur place, pourquoi pas en aidant à l'identification et au marquage (par exemple d'une balise infrarouge) les points de fébrilité des clôtures frontalières ou les secteurs étant moins gardés que d'autres, on parle après tout de plus de 250km de frontières terrestres communes entre la Mandrarika et la province kolcaine.

Manière d’opérer :
  • Phase 1 - (côté kolcain de la frontière) Signalement par l'emploi de balises infrarouges ou repères sommaires quelconques, des points de fragilité ou emplacements favorables au franchissement de la frontière kolco-mandrarikane, ces actionsp euvent être conduites par des réfugiés ou ressortissants mandrarikans ayant rejoint la frontière préalablement à sa fermeture, sans risque particulier d'un refoulement (non armés, non recherchés, possiblement sous statut spécifique?)
  • Phase 2 - (côté mandrarikan de la frontière), Reconnaissance pour identifier de nuit, le long de la frontière, sans la franchir, l'emplacement des balises infrarouges au moyen d'une lunette spécifique (plus d'infos ici rubrique "Logistique clandestine et contrebande". Les forces claniques sont subdivisées en plusieurs contingences pour éviter un attroupement trop visible et un engagement de la totalité des milices en cas de détection par les autorités kolcaines.
  • Phase 3 - Infiltration sur zone: entrée discrète par franchissement d'obstacles naturels (ponts en bambous) et/ou clôture frontalière de nuit, mise en situation là).
  • Phase 4 - Installation des infrastructures : mise en place de tentes et/ou intégration des centres urbains anonymisant (c'est-à-dire avec une forte densité de population pour ne pas être catalogué aisément par les résidents), renforcement de positions discrètes/défensives (présence de tranchées couvertes, création de caches et balisage des chemins secondaires toujours au moyen de balises infrarouges et/ou autres moyens plus conventionnels comme un bidon plastique vide, une branche d'arbre enfoncée dans le goulot, déchets plastiques noués à la clôture frontalière feintant une prise naturelle face au vent). Pour donner une idée de la capacité de dissimulation du groupe: le territoire kolcain fait 7 740km² avec +250km de frontière commune avec la Mandrarika, la Palestine en fait 6 020 km², Gaza a 51km de frontière commune avec Israel. En outre, l'aire culturelle/native et autochtone de la zone d'infiltration est noire africaine, identiquement aux populations issues de la Mandrarika, pour résumer ma pensée : "on envoie pas Dolph Lundgren sous couverture au Pakistan/dans les rues d'Islamabad."
  • Manière d'opérer hors phase : Malgré les apparences, les milices claniques disposent d'une certaine structure organisationnelle leur permettant un certain maintien opérationnel et d'une formation hiérarchique.
Brochure à diffuser aux voisins de CRAMOISIE :

VOUS ÊTES VOISIN DE CRAMOISIE ?

Quelle chance !
Mais cela nécessite quelques précautions...


Fleurs

J'habite près d'un désert chimique ?
Je suis les instructions et je reste stoïque !


ATTENTION

L'environnement CRAMOISIE© est sous contrôle mais peut avoir tendance à se propager ponctuellement...

SI TOUT DEVIENT CRAMOISI
JE CONTACTE PRINTEMPÉRIE !

La charge de l'agent chimique est faible au-delà de 300km mais si le vent vient de CRAMOISIE©, des résidus toxiques peuvent malgré tout se propager sur de longues distances.

SI CA SENT L’ŒUF POURRI
JE CONTACTE PRINTEMPÉRIE !

Le projet CRAMOISIE© a pour ambition de faire fleurir le désert en un nouveau jardin d'Eden : la flore locale n'est ni désirée ni tolérée ! Merci d'éviter la transmission de tout agent organique (pollen, graines, jeunes pousses, mycélium, etc.) en lavant vos vêtements à la javel avant de pénétrer le désert rouge (de manière générale, ne pénétrez pas le désert rouge).

SI J'INTRODUIS DES GRAINES EN CONTREBANDE
JE RISQUE UNE GROSSE AMENDE !

Le projet CRAMOISIE© est un projet de peuplement évangélique, afin de garantir le salut des âmes des colons, Carnavale souhaite éviter au maximum les contacts entre les Néocarnavalais et les autochtones afaroïdes.

SI J'AI LA PEAU LA PEAU BRONZÉE
J’ÉVITE DE TROP M'APPROCHER !

SI J'AI LA PEAU NOIRE
J’ÉVITE DE ME FAIRE VOIR !

Le désert rouge est une terra nullius, personne n'y a jamais vécu, personne n'était là, toute affirmation contradictoire pourra être considérée comme du révisionnisme historique et de l'anti-carnavalisme.

SI J'AVAIS DES AMIS SUR LE TERRITOIRE DE CRAMOISIE
VITE VITE JE L'OUBLIE !
Opération visant la République des Trois Nations
Arbitrage de cette OP


Installation de campements clandestins

Pays infiltrant : Forces Claniques Combattantes (Mandrarika)
Pays infiltré : République des Trois Nations (Colo-Kolca)
Prévisionnel de la date (RP) de l'action clandestine : 11/09/2016
Prévisionnel de la date (HRP) de l'action clandestine : 06/06/2025
Type d’opération : Infiltration & Installation de bases clandestines (30 000 points)

Province cible : #41497


La nuit était leur alliée. Plusieurs groupes d'incursion des Forces Claniques Combattantes avaient réussi à franchir la frontière, profitant de la topographie accidentée et des failles dans la surveillance kolcaine. Les premières équipes de reconnaissance avaient atteint les abords d'un village isolé, un lieu jugé stratégique pour établir un premier point de contact et une cache de matériel. Le plan se déroulait sans accroc.

Alors que l'une des unités principales s'apprêtait à progresser vers un lieu de campement prédéfini dans une jungle dense, un imprévu a tout fait basculer. Une patrouille motorisée de l'armée kolcaine, bien plus à l'intérieur des terres que ne le laissaient supposer les renseignements, est apparue sur une piste forestière. Le son des moteurs a forcé les combattants claniques à un repli immédiat et désordonné dans les fourrés. Dans leur précipitation pour ne laisser aucune trace, plusieurs caisses contenant du matériel de communication et des rations ont dû être abandonnées.

La patrouille a fini par passer sans rien détecter, mais le temps perdu était crucial. L'aube approchait, rendant toute progression ultérieure bien trop risquée. Le chef de l'escouade, conscient que l'effet de surprise était compromis, a donné l'ordre de retraite générale. Les unités ont rebroussé chemin vers la Mandrarika, laissant derrière elles des empreintes et quelques équipements mineurs qui seront découverts par les autorités locales au petit matin. Si l'infiltration a échoué et qu'aucun campement n'a pu être établi, l'ampleur et l'objectif réel de l'opération restent un mystère pour la République des Trois Nations, qui ne constate qu'une "activité suspecte" à sa frontière.


Réussite majeure (100 à 77) :

  • Les campements clandestins sont établis avec succès et deviennent pleinement opérationnels, servant de bases arrière pour la contrebande et le renseignement. L'infiltration est totalement méconnue du gouvernement kolcain.

Réussite mineure (76 à 53) :

  • Au moins deux campements sont établis, mais l'opération a laissé des traces. Les autorités kolcaines, alertées par des activités suspectes, renforcent leur vigilance dans la région, compliquant les futures opérations.


Échec mineur (52 à 27) :

  • L'infiltration est interrompue par un obstacle imprévu. Les unités des FCC sont contraintes de se replier en Mandrarika, abandonnant du matériel mineur. Aucun campement n'est établi. Les autorités kolcaines notent une "activité suspecte" mais ignorent l'ampleur de la menace.

Échec majeur (26 à 1) :

  • L'un des groupes d'infiltration est repéré et tombe dans une embuscade des forces kolcaines. Des pertes humaines et matérielles importantes sont à déplorer. La sécurité à la frontière est drastiquement renforcée, rendant toute nouvelle tentative très difficile.


Tirage du dé.
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11 octobre 2016 - Repli tactique des Forces Claniques Combattantes.

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Des yeux dans l'obscurité, un feu ardent dans la noirceur nocturne.


Echec de l'infiltration du territoire kolcain.

Le territoire kolcain ne sera pas entaché de l'installation d'une Seigneurie de guerre ce mois de septembre. C'est le constat porté, au terme d'un long repérage clandestin jusqu'ici poussé par des vents favorables. Car en effet, dans les semaines précédant la date fatidique de ce rendez-vous manqué, le chef milicien Ramboloko et ses Forces Claniques Combattantes (FCC) avaient millimétré chaque phase de l'opération d'infiltration voulue en province kolcaine. Des repérages accomplis le long de la frontière, des balisages de secteurs opérés le long de la frontière mandrarikane, pour identifier les points de passage permis à travers la frontière ou encore les rondes ennemies. Une collecte d'information, voulue pour cartographier les pistes forestières et repérer des zones propices à un campement caché.

Profitant de la porosité de la frontière, des troubles ambiants et des flux de personnes et de biens permanents, les FCC entendent utiliser la Mandrarika voisine comme sanctuaire : en cas de poursuite, les combattants pourront se replier de l'autre côté de la limite nationale, là où les forces kolcaines hésiteront à les pourchasser ouvertement et vice-versa. C'est tout le jeu d'une implantation frontalière aux termes juridictionnels arrêtés. Un statut frontalier avantageux, qui renforce l'audace de Ramboloko, bien qu'il soit conscient que l'ennemi intensifie ses patrouilles et sa vigilance le long des 250 km de frontière visés.

Dans l'ombre d'une jungle tropicale, tirant les rideaux d'un monde obscur abandonné des institutions, les combattants de la Force Clanique Combattante observent les mouvements adverses. La province kolcaine, relativement stable, est quadrillée par des soldats gouvernementaux et des gardes-frontières manifestement coutumiers de ce genre de labeur après les premiers troubles del 'autre côté de la frontière. Ramboloko sait que la moindre erreur, minime soit-elle, pourrait trahir ses hommes : des fourrages couchés, une empreinte de pneu, un feu mal dissimulé peuvent attirer l'attention. Les phases de repérage ont donc insisté sur la discipline que devaient adopter les miliciens, particulièrement troublions dans leurs moments de pillage, animés de la politique du premier arrivé, premier servi.

Mais pour cette opération et sous l'autorité de Ramboloko, les préparatifs n'avaient pas été rachitiques, progression de nuit, camouflage soigné des traces, communications radio réduites au strict minimum et langage non verbal entre les unités contraintes à maintenir un contact visuel. Malgré la tension latente, l'organisation de l'expédition des FCC se veut structurée et professionnelle. Chaque unité a reçu un briefing détaillé et connaît son rôle exact dans l'infiltration à venir. Le moral est mêlé d'adrénaline et d'anxiétés dictées par la teneur des enjeux. Beaucoup comprennent en effet l'ampleur du pari tactique, une opération clandestine audacieuse derrière les lignes ennemies, destinée à amorcer un tissu économique souterrain. Et forts de ces enjeux, les miliciens claniques poursuivent leur oeuvre, débutant aux premières heures du 11 septembre 2016, la mise en marche d'une opération destinée à permettre de recomposer leur avenir dans la région.

Quelque cent vingt combattants s'enfoncent dans l'obscurité de la forêt tropicale posée en frontière naturelle, une progression divisée en petits groupes pour maximiser la discrétion des déplacements. En tête, Ramboloko lui-même mène une unité de reconnaissance, talonné par des colonnes à pied et un convoi motorisé léger, essentiellement composé de motos et tuk-tuks de combat. Malgré une motorisation légère, les FCC se présentent assez lourdement équipés, avec en bandoulière des fusils d'assaut que l'on peut qualifier de modernes, quelques mortiers de 60 mm démontés et répartis entre porteurs, des lance-roquettes antichar portatifs destinés à déverouiller les positions défensives ennemies, et même quelques véhicules civils modifiés, dont les célèbres tuk-tuks et motos à side-car, servant autant à transporter munitions et vivres qu'à exécuter des tirs de soutien aux progression d'infanterie. Les moteurs de ces engins à trois roues ont été étouffés autant que possible, notamment en allant les pousser mano-mano dans les passages difficiles, avant de les démarrer brièvement en profitant d'un couvert sonore concédé par les villes frontalières, le fret aérien ou toute autre nuisance sonore qui aurait pour elle de porter au loin. Les pneus ont eux aussi été (légèrement) dégonflés, de sorte à réduire les craquements sur les feuilles sèches et autres éléments naturels friables, signe du souci du détail inculqué par Ramboloko qui se veut le cerveau de ces opérations complexes finalement assez nouvelles sous la dimension stratégique qui leur est aujourd'hui voulue.

Le GO du leader de milice donné, chaque combattant avance avec précaution, concentré sur la trace du précédent pour limiter le sillage donné à leur passage. De cette minutie, de ce "coeur" donné à l'ouvrage, on entend finalement que le bruissement étouffé des fougères écartées et le souffle mesuré des miliciens progressant sous le couvert épais. La lune exceptionnellement voilée par des nuages semble là offrir une obscurité complice.
Un jeune milicien, que les observateurs internationaux pourraient qualifier d'enfant soldat à bien des égards, trébuche sur une racine et manque de lâcher son fusil. Instantanément, son voisin plaque une main ferme sur son épaule et le groupe marque l'arrêt, figé dans un silence total comme s'il avait été question d'un "Un, deux, trois soleil".

Après quelques secondes interminables, Ramboloko en personne transmet un signe de la main, tout est ok la marche reprend. Le coeur de ces jeunes recrues bat la chamade, mais l'entraînement et la crainte de leur chef les maintiennent en rang, c'est qu'il y a une cause plus grande qu'eux de l'autre côté de la frontière. La colonne compte d'ailleurs dans ses rangs des vétérans aguerris autant que de très jeunes combattants, certains à peine sortis de l'adolescence, c'était la force et la faiblesse des milices claniques à bien des égards mais pour ce qui a trait à l'infiltration, l'envoi d'enfant soldat au-devant du danger demeurait une valeur sûre, eu égard à leur petite taille et l'endoctrinement les concernant. Car malgré leur inexpérience, ces enfants-soldats obéissent scrupuleusement, animés par un mélange de ferveur clanique, de peur et d'espoir tournée vers une gloire mystifiée autour de la guerre.

Après plusieurs heures d'effort, aux alentours de 4h30 du matin s'il fallait figer l'instant sur le cadran d'une montre, les FCC franchissent la frontière invisible qui sépare la Mandrarika de la province kolcaine. Le passage s'est effectué loin des postes officiels, via un pont de bambou destiné à traverser une rivière secondaire enveloppée de brume. Les hommes avancent dans l'eau jusqu'aux cuisses, tandis que d'autres conduisent les tuk-tuks bâchés et les motos sur les ponts de bambous pour éviter qu'un moteur noyé ne vienne gâcher l'opération et se rendre indisponible lorsque la criticité du moment l'exigera.

Sitôt après la rivière, un épais bosquet sert de premier couvert tropical sur le sol kolcain. Ramboloko compte mentalement ses effectifs : la grande majorité a réussi la traversée sans encombre. Un seul incident mineur est à déplorer : l'un des tuk-tuks s'est embourbé dans la berge détrempée et a dû être abandonné provisoirement dans un creux, masqué sommairement avec des branchages. Cet accroc mis à part, le franchissement s'est déroulé comme prévu. Les hommes retiennent des sourires de soulagement, ils savent que le plus risqué reste à venir, mais avoir pénétré en territoire ennemi sans alarme est un premier succès. Ramboloko serre brièvement le poing en signe de satisfaction contenue avant de lancer l'ordre muet de progresser plus en avant dans la province kolcaine.

Et une fois quelques kilomètres à l'intérieur de la province kolcaine réalisés, les FCC atteignent la zone qu'ils avaient repéré pour établir des campements semi-permanents. Il s'agit d'une clairière entourée de forêt tropicale dense, à proximité d'un petit cours d'eau, suffisant pour subvenir aux besoins en eau du groupe, mais trop insignifiant pour figurer sur les cartes militaires locales. Un arbitrage qui se valait, de toute façon il était celui de Ramboloko. Le soleil ne tardera pas trop à monte à l'horizon, et Ramboloko le sait, il est dangereux de trop bouger en plein jour. Il décide donc par conséquent 'initier une pause et de commencer l'aménagement discret du site avant toute exploration supplémentaire. Les hommes s'affairent pour cela silencieusement, la fatigue se lisant sur les visages après la nuit blanche mais l'adrénaline les faisant tenir.

Quelques guetteurs sont postés en périphérie de ce qui se veut l'ébauche d'un campement, parfois juchés dans des arbres, pour surveiller tout mouvement suspect. Au centre, on commence à camoufler les stocks : des bâches vertes et brunes sont tendues entre les troncs pour dissimuler en partie les tuk-tuks et side-cars de reconnaissances aériennes notamment. L'idée est d'implanter ici une base logistique secrète, qui servira à la fois d'entrepôt pour la contrebande d'armes et de marchandises transitant clandestinement par la province kolcaine. Un coeur battant pour de futures actions de guérilla et un noyau d'implantation durable des FCC dans la région. Ramboloko imagine déjà un réseau de campements similaires s'étendant à terme, permettant de harceler le régime kolcain de l'intérieur si nécessaire et en premier lieu de consolider les flux de contrebande transitant par son territoire.

Cependant, le terrain s'avère plus ardu qu'escompté. Le sol est détrempé par de récentes pluies tropicales dont l'Afarée orientale a le secret, ce qui rend les travaux de terrassement laborieux, pour ne pas dire des plus difficiles. Chaque coup de pelle vient immanquablement s'enfoncer dans une boue collante ocre qui ralentit l'aménagement des abris et fait disparaître sa vision. Ramboloko décide finalement de positionner les tentes de commandement sur un terrain un peu en hauteur, à flanc d'une petite colline couverte de racines robustes, des racines de manguier peut-être, pour limiter l'humidité et permettre des prises à ancrage solide. Plusieurs combattants, épuisés, montrent des signes de nervosité en martelant les piquets ou en hissant les mortiers démontés jusqu'au camp, un regard sévère de Ramboloko ou d'un de ses lieutenants suffit néanmoins à tuer dans l'oeuf toute complainte, chacun sachant qu'une fois le camp installé, ils pourront souffler un peu.

Mais au fil de la matinée, de fines traces de leur passage commencent toutefois à s'accumuler. Malgré leurs précautions, les FCC laissent involontairement des empreintes de bottes dans la boue aux abords de la clairière. Des branches fraîchement cassées pour aménager le terrain jonchent le sol, formant un sentier presque discernable depuis la lisière. Un feu de camp restreint est allumé pour chauffer du café noir et du manioc séché, la fumée est mince et dissipée sous les arbres, mais son odeur âcre pourrait trahir une présence inhabituelle pour un nez averti.

Ils ne savent pas encore, mais le cumul de ces négligences réorientera une patrouille kolcaine et leur imposera une retraite au pas de course.

Car oui, dès le début de l'après-midi du jour e leur infiltration, alors que la plupart des miliciens claniques convenaient de se reposer à tour de rôle, éprouver par les activités d'aménagement et de terrassement, un sifflement bref retentit du côté ouest du périmètre. C'est l'un des guetteurs qui alerte d'une présence suspecte, le message est formel, le danger quant à lui réel.

Ramboloko bondit sur ses pieds bottés, ses jumelles en main, pour entamer l'observation à travers le feuillage. A quelques centaines de mètres, entre les troncs, des silhouettes avancent : il s'agit d'une patrouille kolcaine de routine, sans doute des soldats en reconnaissance forestière après qu'un faisceau d'éléments suspects ait réorienté leur marche vers le lieu qu'ils entendaient prendre pour "villégiature". Quelle tristesse, la trajectorie empruntée par la patrouille ne laisse que peu de doute, leur bivouac peut être visité. Au pas lent rythmant la patrouille, il est permis de croire qu'elle ne semble pas encore consciente de l'ampleur de ce elle a sous les yeux : les soldats scrutent le sol, s'arrêtant près d'une empreinte boueuse qu'un milicien a laissée en montant la garde. Le chef de la patrouille lève le poing pour signaler à ses hommes de s'arrêter : visiblement, ils soupçonnent quelque chose d'anormal.

Tapie dans les fourrés, la troupe de Ramboloko retient son souffle et projette la suite. L'ordre tacite est d'opérer des manoeuvres de repli et de défaire ce qui étaient les enclos naissants de ce qui abriterait prochainement les infrastructures claniques en opérations dans le territoire kolcain.
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22 octobre 2016 - Les forces claniques combattantes, prêtes à retenter l'infiltration du territoire kolcain sous l'égide du grand Ramboloko.

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Ramboloko et sa garde rapprochée (clic gauche pour agrandir).


La résurgence clanique face l'ordre international et l'autorité étatique.

Les nuits sans pleine lune devaient masquer leur progression dans une étendue de terres rouges couvertes de végétations tropicales où des patrouilles pédestres kolcaines se revendiquaient faussement en territoire souverain. Pour Ramboloko, chef de la milice clanique chargée d'infiltrer le territoire kolcain, elles auront eu pour elles le mérite de venir au masquer son échec à l'infiltration du territoire kolcain. Une situation dommageable aux projets du chef de milice clanique, pressé de peser au sein de l'alliance des seigneuries de guerre et en attente de réussite pour compter parmi les grands noms tels que Jaonarison, Tsiandopy ou encore Andrianjanaka. Accroupi au pied d'un arbre massif, incontestablement un baobab aux racines épaisses et tortueuses qu'on pourrait allégrement s'asseoir, Ramboloko accomplit ses dernières aisances de la journée. De sa main au cuir épais, il teste la résistance d'une croute de terre sèche au sol, puis la caresse de sa paume, semblant retenir la mémoire du sang coulé jadis sur ces pierres bien hélas voulues muettes pour relater plus d'histoire.

Plus loin, se jurant de lui laisser l'intimité nécessaire, cinq silhouettes d'hommes qui se confondent avec l'obscurité l'entourent. C'est manifestement une garde rapprochée scellant le début de sa notoriété en terres afaréennes. Statues de chair et de cicatrices, dont l'inertie n'est troublée que par un frottement de tissu contre une arme, ou le souffle du vent qui soulève une fin nuage de poussière rouge que l'obscurité interdira à quiconque d'observer. Ramboloko maintient sa paume sur le sol, comme pour affermir son propre enracinement dans cette terre tant convoitée, au rêve inabouti d'un mur imaginaire, scellant la propriété et le droit des uns ainsi que des autres. Une plaie ouverte dans le coeur des anarchistes mandrarikans, exposés à un nouveau témoignage de l'ordre social voulu structurant et assimilant.

Il ouvre lentement les yeux et aperçoit un regard qui se fixe sur lui. C'est bien Telomavo qui trône à sa droite, n'exprimant son humeur que par la présence marquée de deux bras croisés. Sa nudité torse à moitié masquée par l'obscurité du lieu laisse voir dans des ombres irrégulières un dessin de sa peau zébrée de peintures tribales ocre et noires. Il s'est enduit le corps de terre et de cendre afin de se fondre dans la nuit et attend son heure dans une forme de passivité déconcertante. Les iris de Kaariso, trahissent quant à elles un sentiment tout autre, se voulant brillantes d'impatience. Un sentiment sans doute renforcé par son jeune âge qui ne le prive pourtant pas de responsabilité. Il est assis à la droite "du Vieux", qui porte un surnom peu élogieux pour ne pas avoir à prononcer l'authentique, qui signifierait une vague expression du style "l'homme aux yeux d'acier" (en malgache), selon toute vraisemblance.

Des noms et des personnalités, se réclamant un échantillonnage de l'ensemble d'un groupe de combat. Un cercle protecteur du chef de milice Ramboloko, un réseau "d'amis peu recommandables" nourri par des ambitions anciennes et des pensées chimériques autour d'un chaos contrôlé garantissant à eux et aux leurs, une société clanique et seigneuriale, voulue excroissance d'un monde soumis à un ordre mondial globalisant. Kaariso vérifie, et avec une certaine nervosité tirée de l'impatience préalable rendue palpable, la lame de son long couteau, une arme que l'on croirait volontiers inspirée des films d'horreur et d'épouvante et qui semble avoir conservé les empreintes des coups qui ont servi à l'affuter sur la pierre. Des coups inlassables, donnés avec précision, persévérance et une forme de maîtrise permettant à cette lame d'atteindre au final si facilement les os.

Dans une posture qui se voudrait plus solide et plus éloignée du leader, un homme répondant au nom d'Isandry se tient à sa gauche, se redressant de toute sa hauteur. L'homme use d'un bâton pour illustrer à même la terre rougeâtre ce qui semble être la frontière mandrariko-kolcaine. Une frontière qu'il fend à l'aide d'un bâton noueux dont il fait tantôt un outil de cartographie, tantôt une canne dont il n'a pas réellement besoin, tantôt un sceptre pour marteler un avis un peu plsu tranché qu'à l'accoutumé. Son visage sous les ombres creuses de ses joues révèle des pommettes modelées par une expérience de soudards invétéré, dont les finitions viennent se faire au travers d'un long sillon de balafre barrant une joue de tout son long.

Au milieu, Haruub s'est assis en tailleur, cassant sa stature déjà amoindrie par les conditions de vie infligées par un statut de mi-brigand, mi-soldat. Il était un milicien convaincu de la justesse de son combat, face à un monde oppressant et aggloméré autour d'un ordre mondial voulu de plus en plus palpable. Son fusil d'assaut repose sur ses genoux, attentiste mais prêt assure-t-il. La justesse des mots pour décrire l'instant serait alors celle d'un rapace guettant une proie. "Le Vieux" lui aussi, marqueu n certain retrait, le dos collé à une souche, sa barbe poivre et sel cassant certaines mimiques de son visage, une main torturant ce qui semble être un chapelet d'os, un chant muet et rythmique marqueur de son attente.

Ramboloko à qui personne ne demande finalement rien ou presque, se redresse plongé dans un mutisme complet, quittant ses espaces d'agrément improvisés pour les circonstances. Un parfum de savane et un doux vent nocturne, semblant revigorer l'homme, l'icône d'une virilité exacerbée, marqueur de la réussite et de l'accomplissement d'un combattant clanique. Son regard plonge dans le regard de chacun tour à tour, le moment est venu, sans place laissée aux doutes et aux hésitations.

"Cette terre, nous allons l'enraciner dans son ventre et du sang de nos veines si nécessaire. Nous allons l'enfanter comme le ventre de nos femmes, pour porter en ce lieu un avenir à notre communauté" murmure-t-il d'un ton grave. "A partir de cette nuit et jusqu'au dernier soleil qui nous verrons se coucher, elle est à nous, les esprits vaudous l'ont déjà souhaité ainsi. L'échec n'est plus permis ni possible." Des paroles, sans élévation de la voix, il n'en avait pas besoin. Ses compagnons l'écoutent religieusement. Telomavo opine de la tête, un léger claquement de langue pour donner son assentiment. Kaariso étouffe une vocifération approbatrice. Haruub serre brièvement les poings autour du canon de son arme qu'il présente à Ramboloko, ses articulations craquant dans le silence. "Le Vieux" ferme les yeux et incline la tête, comme s'il formulait une prière destinée à les accompagner. Seul Isandry s'autorise à parler de sa voix douce au timbre éraillé par le grand âge. "Nous ferons pousser nos racines dans leurs fêlures comme l'arbre fait éclater la pierre. On se glissera dans les endroits accessibles où ils ne regardent plus."

Ramboloko marque lentement un accord de la tête, amorçant de détacher de sa ceinture un petit couteau d'apparat commandé sur une plateforme en ligne wanmirienne, un accessoire "cheap" mais qui exhibé devant une bande ne pouvant revendiquer la même acquisition, faisait un certain effet ou à minima, une figure d'autorité. Une courte lame qui peine à faire de l'objet, un armement létal, même pas sûr de pouvoir se faire un miroir à la clarté des astres et des étoiles tant la lame se révéla petite. Mais finalement qu'importe il l'avait fait personnaliser à son nom, c'était bien assez pour lui témoigner une certaine affection. Sans hésiter, Ramboloko entailla la paume de sa main gauche, un sang sombre s'écoulant pour venir se mêler à une terre qui en faisait déjà la couleur originelle. Après ce geste, en vint un autre, tendant le couteau à Telomavo qui, sans plus réfléchir, l'empoigne et rejoue le même geste. L'un après l’autre, se font à l'arme désirée objectivant le rituel par le moyen duquel ils entendent faire la promesse d'un engagement stable et achevé, nécessaire à l'entreprise de commun intérêt qui les conçoit.

Par vanité ou superstition, aucun d'eux ne chouina sous le coup de la douleur pourtant voulu au travers d'un tel geste. Tout cela relève de la formalité, du déjà vu tant il s'agit d'un geste de routine pour ces oiseaux là qui volent déjà au-dessus du malheur et de la souffrance depuis des années. Les mains ouvertes sont jointes, elles sont soudées, et finalement peut(-être même dirons-nous, superposées. Aucune parole ne s'exprime tant, l'acte doit se suffire à lui-même après que tout était dit et répété. Les yeux et les regards suffisent, un silence approbateur voulu par la nuit se suffisant à être le seul témoin. Le serment clanique maintenant formalisé fait corps, scellé du sang et de la terre. Cela tombe bien, il est ici question de terres et du sacrifice qu'ils se veulent prêt à faire pour la fouler. Durant quelques secondes, tous se concentrent pour écouter battre, chacun en plein milieu de la nuit, son propre coeur à l'aube de nouvelles prises de risque sitôt la frontière à nouveau traversée. Mais avec cette fois une certitude, les uns étaient là pour les autres et ils ne se taxeraient pas du déshonneur à repasser la frontière en cas de nouvelles rencontres. Le franchissement de la frontière était une nécessité, l'affrontement avec les forces frontalières kolcaines, admises.

"Nous sommes le sol, celui-ci est nous" dit-il avec une douceur ferme, comme une incantation à la prophétie qu'il entendaitécrire sous le nom de Ramboloko.
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24 octobre 2016 - L'opération fanambinana, qui signifie prospérité, débute sous l'égide du chef de milice Ramboloko.

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Ramboloko pénétrant la frontière kolcaine une nouvelle fois.


Le ciel avait rendu son éclat emprunté à la journée, ne s'animant plus que par le scintillement lointain des rares vols internationaux de la région. Pour autant, si l'éclat du soleil avait quitté le ciel, il habitait incontestablement les yeux des miliciens claniques en approche de la frontière kolcaine. Dans l'ombre de la végétation tropicale, dominées par les bambous, une troupe à l'allure familière marchait, d'un pas lent, calculé mais définitivement résolu. Les membres qui la composaient ne parlaient pas jusqu'à présent, n'enlevant rien de leur détermination. Menant les autres, Ramboloko s'est accroupi derrière un feuillage détrempé par une pluie tropicale dont la région avait le secret. Ses tissus poussiéreux portés plus tôt en journée s'étaient maintenant gorgés de l'eau environnante.

"C'est ici" commença par signifier Haruub, désignant une balise infrarouge qu'il était seul à voir au travers d'une jumelle dédiée. "Et l'entrée sera par là" tenait à préciser Telomavo en braquant le canon de son arme vers un trou naturel dans la clôture barbelée, en contrebas d'un petit ravin aisément franchissable malgré l'intention de le prendre pour marqueur naturel des territoires régionaux souverains. Cela fait déjà plus d'une semaine que les hommes rongeaient leurs freins, taisant l'impatience et la frustration qui étaient lesl eurs au terme d'une absence de réussite dans le franchissement des lignes de délimitation du territoire kolcain.

Certains les avaient précédé, se joignant par grappe de deux ou trois aux côtés de populations déplacées. Des miséreux qui espéraient faire meilleure vie ailleurs, se soustraire aux logiques guerrières, des femmes parfois au ventre bien rond, grassement payées pour se faire les épouses de circonstances de miliciens sous couverture lorsque le milicien n'allait tout simplement pas menacer sa famille restée au pays. Certains, n'ayant pas flairé la bonne mule, courraient derrière d'autres stratagèmes. Ils portaient des enfants, des sacs pleins de linges et outils, indiquant parfois vouloir franchir la frontière pour rejoindre partie de leurs familles esseulées. Pour ceux là, nulle arme ni insigne, mais des éléments tout aussi précieux, au travers de petites balises infrarouges dissimulées dans des objets du quotidien, des cartes codées sous la forme de portraits et dessins abstraits.

C'était la phase préparatoire aux opérations d'invasion, ne pouvant prendre le risque d'infiltrer le territoire kolcain et d'y trouver, ou plutôt de ne pas y trouver, une balise qui aurait été malencontreusement enselevie, dissimulée voire ramassée par les autorités elles-mêmes. La phase deux, c'était celle portée par Ramboloko et sa bande armée jusqu'aux dents, déconcentrée en formation de six à douze éléments, étalés sur près de huit kilomètres pour prévenir toute concentration des forces. Les combattants de la FCC entendaient par ce geste, épouser les plis de la jungle et du relief naturel, pour tromper la vigilance de l'ennemi. Le long d'une frontière haï de chacun, on attendait, scrutait et s'imprégnait de l'instant ainsi que des opportunités, exhibées de l'autre côté d'une clôture. Sous une couche de salissures entretenue par le franchissement de la végétation, Ramboloko ferma les yeux et s'agenouilla, enfonçant ses doigts dans une flaque dégorgeant la terre rouge caractéristique de l'endroit. Il écoutait, semblant nourrir une forme de spiritualité bien étrangère à celle pratiquée en Mandrarika. Les sons du sol semblaient lui réponre, s'intrdisant toute communication un bref instant. Les sons se succédaient à son esprit, l bruit des insectes audibles, des feuilles bruissant sous l'effet du vent, il ne voulut le jurer à haute voix mais pour autant son avis était clair, il n'y avait pas d'hommes ni patrouille aux alentours.

"On franchit" conclut-il au terme d'une méditation improvisée. La brèche pouvait parfois ne ressembler à rien, à l'image d'une suture défaite entre eux panneaux de grillage rouillés qu'un éclaireur aurait préalable réaxé pour qu'on y voit que du feu et que seule une balise infrarouge confirme la possibilité d'un passage ici. Les véhicules, légers et tout-terrain, suivirent dans un trou laissé plus grand qu'à leur arrivée, qu'à cela ne tienne une fois à l'intérieur on pourra faire l'impasse sur un garde-frontière en sueur devant les piquets de clôture chargé de formaliser plus de 250 kilomètres de frontière. Pour les miliciens, le territoire kolcain s'ouvrait à eux mais pour attester de la réussite de leurs opérations, il leur fallait rejoindre l'intérieur des terres car c'est là-bas que l'installation des caches d'armes et bases opérationnelles se voudraient les plus viables et possiblement les moins surveillées eu égard aux regards qui se tournent depuis plus d'un mois déjà versl a frontière mandrarico-kolcaine. L'arrière pays, une terre silencieuse, une terre à conquérir sans drapeau.
ALERTE

Prévisions du centre métrologiques de Printempéribourg : puissants vents remontant l'Afarée en direction du nord-ouest.

CRAMOISIE© appelle à la vigilance : évitez les sorties en extérieur entre 9h lundi et 14h mardi (ces estimations peuvent être amenées à évoluer - consultez notre site internet). En cas de nécessité, porter un masque en tissu sur le visage et des lunettes de piscine pour se protéger les yeux. Une hydratation régulière est importante. Dans la mesure du possible, ne pas avaler sa salive en cas d'arrière-goût d’œuf dans la bouche.

En cas de choc toxique, contactez Grand Hôpital.

Un bombardement de trop ?

Blason


Isabelle Hubrois sortait d'une des pièces de la Résidence Faure, lieu de travail et résidence du Premier ministre du Royaume de Teyla. Dix secondes avant, elle était en conversation directe avec le Premier ministre de Sa Majesté. Le sujet dont parlaient les deux personnages d'État, tous deux membres d'un gouvernement, n'était ni plus ni moins que les actes militaires entrepris contre la République des Trois Nations. Le Royaume de Teyla était uniquement une nation eurysienne géographiquement, mais la diplomatie du Royaume de Teyla se voulait mondiale. Après tout, le Royaume de Teyla et Angel Rojas avaient les moyens de leurs ambitions. On n'est pas la quatrième puissance mondiale économique sans avoir des moyens militaires, économiques et diplomatiques. Cela allait de soi. Toutefois, Angel Rojas n'était pas aveugle et comprenait que la question du Pan-Afarénisme était quelque chose d'important pour les nations comptant pour l'Afarée. Les actions dont discutaient le Royaume de Teyla en interne restaient limitées, non pour faire plaisir à des nations dont des avions de niveau un suffiraient à vaincre, mais pour faire plaisir à des nations sérieuses en Afarée, comme le Califat Constitutionnel d'Azur.

Alors, l'homme d'État et la porte-parole du gouvernement discutaient des événements, des conséquences et du discours qu'allait tenir le Royaume de Teyla pour les prochains mois sur le sujet. Un sujet sans aucun doute épineux, car la campagne électorale pour les élections de février battait son plein au Royaume de Teyla. Angel Rojas allait devoir démontrer que son gouvernement restait un gouvernement attaché aux principes de la diplomatie, aux valeurs de libertés et de souveraineté pour les nations et les peuples. L'attaque subie par la République des Trois Nations contredisait ces principes, ces valeurs, au grand dam d'Angel Rojas. Le Premier ministre teylais allait devoir démontrer tout autant auprès des oppositions et des citoyens que le Royaume de Teyla restait une voix qui comptait sur la scène internationale et pouvait lancer des initiatives importantes, ce qui serait un gain important de crédibilité.

La première étape n'était ni plus ni moins que la conférence de presse qui allait faire suite à cette réunion entre les deux personnages d'État teylais. Il était devenu nécessaire d'agir sur la scène internationale afin d'éviter que l'exception, à savoir viser des bâtiments nécessaires à la continuité d'un dialogue diplomatique dans les meilleures conditions, ne devienne la règle. Isabelle Hubrois, au pupitre, déclare :

- Le Royaume de Teyla exprime sa vive préoccupation concernant les actions militaires entreprises par la Fédération Centrale Démocratique d'Antegrad et l'Empire Islamique de Churaynn. L'acte entrepris par les deux nations est un acte qui doit être qualifié de "barbare", étant donné qu'il n'a pas fait l'objet, à notre connaissance, de discussions préalables sur les préoccupations des deux nations, selon les communiqués de la Fédération Centrale Démocratique d'Antegrad et de l'Empire Islamique de Churaynn.

Cet acte de force, dénué de toute justification préalable et de tout recours à la diplomatie au préalable, démontre que les agresseurs ont pour objectif unique de sortir les armes pour "s'amuser", ce qui est indigne d'une nation et de ses dirigeants. Cette attitude irresponsable et cynique n'est qu'une révélation à la communauté internationale d'un mépris flagrant pour la vie humaine et rend nulles toutes les tentatives d'argumentation de l'acte à travers la décolonisation et la libération de territoire. Si le Royaume de Teyla reconnaît que la situation au sein des Trois Nations doit être améliorée, cette amélioration doit être décidée de manière souveraine par les acteurs politiques internes, pouvant être aidés par des discussions internationales dans un cadre apaisé.

Le Royaume de Teyla appelle la Fédération Centrale Démocratique d'Antegrad et l'Empire Islamique de Churaynn à cesser les combats immédiatement, sans exiger des concessions de la part de la République des Trois Nations. Il convient, qu'au regard des vrais buts de ces nations, malgré les faux objectifs mis sur le devant de la scène publique, que le mépris affiché pour la vie humaine et la justesse de certaines causes ne saurait être toléré plus longtemps. Nous enjoignons vivement les nations afaréennes à l'union pour dénoncer cet acte d'une lâche cruauté, qui ne fait que perpétuer ce que souhaitent dénoncer la Fédération Centrale Démocratique d'Antegrad et l'Empire Islamique de Churaynn.

Les récents événements, y compris les actes de l'Ouwanlinda et au Gondo, ont démontré la nécessité de la construction d'un droit international sur la question primordiale des bombardements. La continuité d'un État diplomatique, et simplement de sa continuité, ne peuvent être remises en cause lors des bombardements. La première raison n'est nul autre qu'un État qui subit des frappes sur ses institutions sera moins enclin à la négociation. De surcroît, la destruction des infrastructures étatiques et civiles essentielles, qu'il s'agisse d'éléments de communication permettant l'alerte de la population, le maintien de l'ordre, une réponse humanitaire efficace due à un conflit, une crise géopolitique ou régionale, ne visent pas à vaincre une force militaire, mais bien à mettre à genoux un État et une population civile.

Le Royaume de Teyla insiste sur la nécessité de construire des normes communes et un droit international sur ces questions urgentes, afin que la déstabilisation ne devienne pas une quête perpétuelle par les acteurs internationaux, menaçant non seulement la paix mondiale, mais aussi les populations mondiales. L'absence d'une réglementation sur l'étude des frappes et actions militaires pouvant être conduites entraîne une escalade immorale de la conduite des conflits armés entre les nations. Nous l'avons vu à plusieurs reprises, et cela ne doit jamais être accepté par l'ensemble des nations et de la communauté internationale.

Le Royaume de Teyla proposera à la communauté internationale une charte sur les sujets évoqués précédemment. Elle aura pour objectif de codifier et de restreindre l'utilisation de la force armée concernant les infrastructures et bâtiments étatiques et civils, en ce qui concerne les bâtiments nécessaires à la continuité de l'État, pour l'assurance des services de l'État auprès de la population civile et assurer la continuité diplomatique entre les États.

Le Royaume de Teyla rappelle son engagement en faveur de la paix et de la liberté.
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