11/05/2017
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Activités étrangères en Yukanaslavie

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Ce topic est ouvert à tous les joueurs possédant un pays validé. Vous pouvez publier ici les RP concernant les activités menées par vos ressortissants en Yukanaslavie. Ceux-ci vous permettront d’accroître l'influence potentielle de votre pays sur les territoires locaux. Veillez toutefois à ce que vos écrits restent conformes au background développé par le joueur de la Yukanaslavie, sinon quoi ils pourraient être invalidés.
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https://zupimages.net/up/23/05/t91z.jpg

Le Cabinet des Affaires Étrangères donne naissance au Bureau du Contrôle Diplomatique.

https://www.autonome-solidarite.fr/media/2017/05/Visuel-dossier.jpg
Le Bureau du Contrôle Diplomatique sera par ailleurs en charge de la nouvelle création du Cabinet des Affaires Étrangères, la Liste Noire Diplomatique.

C'est ce matin, à 11 heures, qu'une conférence de presse suivie de l'inauguration des nouveaux locaux du Bureau du Contrôle Diplomatique, annexe du Cabinet des Affaires Étrangères, ont eu lieu, marquant un tournant dans l'histoire diplomatique Loduarienne.
En effet, la création de ce Bureau du Contrôle a été motivé par la création d'un dossier diplomatique spécial, le seul dans le monde à ce jour : la Liste Noire Diplomatique. Son objectif : empêcher certaines nations du monde d'entretenir des relations diplomatiques avec notre pays, en raison des actes et des paroles de ces pays.

Un responsable, présent à l'inauguration du Bureau, nous as notamment confié que la création de cette liste noire avait pour origine la Yukanaslavie, qui avait acté un soutien plein et total à l'illégitime "République Translvique", tout en actant la non-reconnaissance du seul état Translvique légitime, la Démocratie Communiste de Translavya. Le partit pris notamment, par la Yukanaslavie à l'égard du communisme mondial, n'a pas dupé; ainsi, la Yukanaslavie a l'honneur d'inaugurer la Liste Noire Diplomatique, dans une petite fête organisée par les nouveaux responsables du Bureau du Contrôle Diplomatique.

Mais concrètement, que signifie cette liste ? C'est très simple. N'importe quel pays, si il est inscrit, ne peut plus avoir de relations diplomatiques officielles avec la Loduarie sous une quelconque forme. Dans le cas où ce pays souhaiterait établir de nouvelles relations diplomatiques avec la Loduarie, celui-ci devra d'abord envoyer une demande au Bureau du Contrôle Diplomatique. Dans le cas où cette étape ne serait pas respectée, les communications diplomatique reçues seraient tout simplement détruites et ignorés. Dans les cas extrêmes, un pays peut également être soumis à une "Mesure Noire" qui interdit à l'avenir toute interaction, sous toutes les formes, entre la Loduarie et le pays sous Mesure Noire.

À ce jour, seule la Yukanaslavie est placée sur la Liste Noire Diplomatique, sans mesure noire, mais d'autres dossiers sont à l'étude par le Cabinet des Affaires Étrangères et le Bureau du Contrôle Diplomatique, pour déterminer si certains pays devraient être placés sur la Liste Noire Diplomatique également.
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Le petit baril

25/01/2016

La Yukanaslavie un géant gazier, oui, mais pour combien de temps et à quelle prix?

La Yukanaslavie est un pays d’Aleucie, maintenant membre de l’Organisation des Nations Démocratiques, mais le plus important surtout, c’est que ce pays est un super-géant gazier. En effet, entre 1990 et 2000, le pays découvre qu’il possède probablement les plus grandes réserves de gaz du monde. À partir de ce moment-là, le pays entra dans une frénésie gazière, exploitant toujours plus ce gaz naturel, alors devenu non pas le principal, mais le seul moteur de l’économie yukanaslave. La production augmenta d’année en année : 10 milliards, 20 milliards, 50, 100, 400, et depuis 2008, 800 milliards de mètres cubes. Avec une telle production, la Yukanaslavie devient l’un des premiers, si ce n’est le premier producteur et exportateur de gaz au monde. Cependant, une telle production pose un certain nombre de questions, dont nous en traiterons deux dans cet article.

Premièrement, cela pose de possibles problèmes de corruption. En effet, certains pointent du doigt la place qu’occupe Apex Energy dans l’économie raskenoise, et il est vrai que l’entreprise joue un rôle important. Cependant, cette place n’est en rien comparable à celle qu’occupe Gazoka dans l’économie yukanaslave. Avant toute chose, nous devons préciser que nous ne pouvons pas donner avec précision la part réelle de Gazoka dans l’économie du pays, car nous ne savons pas exactement le prix auquel est vendu le gaz. La seule chose que nous pouvons estimer, c’est son prix maximal. Vous vous demandez sûrement comment nous pouvons obtenir cette information, mais en réalité, elle est très facile à trouver. Au moment où nous écrivons cet article, le Produit Intérieur Brut (PIB) de la Yukanaslavie s’élève à 640 milliards de dollars. Dans le même temps, la production de gaz naturel du pays est stable aux alentours de 800 milliards de m³. Après un calcul rapide, on trouve que le gaz ne peut pas être vendu à un prix supérieur à 0,8 dollar par m³, car à ce prix-là, le PIB généré par la vente du gaz s’élèverait à …. 640 milliards de dollars, soit l’intégralité du PIB du pays.

Bien, nous avons donc une borne supérieure, mais cela ne nous avance guère pour comprendre la place réelle du gaz dans l’économie yukanaslave. Grâce aux informations que nous avons récoltées en enquêtant dans divers pays importateurs de gaz yukanaslave, nous pouvons estimer que le prix de vente du gaz naturel se situe quelque part entre 0,45 et 0,55 dollar par mètre cube. Cela représente un intervalle compris entre 360 et 440 milliards de dollars, soit respectivement 56 et 69% de l’économie yukanaslave. Cependant, cela n’a pas toujours été le cas, c’était même bien pire avant. Comme mentionné précédemment, la production est stable autour de 800 milliards de mètres cubes depuis 2008, ce qui signifie que plus on se rapproche de cette date, plus le PIB du pays était faible et donc plus la part du gaz dans l’économie yukanaslave était élevée. Il n’est donc pas impossible qu’en 2008, le gaz représentait 80, 85 voire 90% ou même plus de l’économie du pays. Une situation critique et peu enviable, vous en conviendrez. Cependant, cela permet également de constater une certaine diversification de l’économie du pays depuis que la production de gaz est sur un plateau. Mais bien qu’une diversification ait eu lieu, la situation du pays reste précaire. En effet, une dépendance accrue à un seul secteur est déjà dommageable, mais qu’un seul acteur économique représente ce secteur l’est encore plus.

À titre de comparaison, Apex Energy représente en 2015, 23% de l’économie raskenoise, ce qui reste important, j’en conviens. Cependant, la différence entre Apex et Gazoka est que l’entreprise raskenoise tire son chiffre d’affaires de plusieurs secteurs et non d’un seul. Ainsi, en cas de crise des prix du gaz, l’économie yukanaslave pourrait s’effondrer en très peu de temps. Par exemple, si le prix du gaz était divisé par deux, le PIB pourrait reculer de 31%. Ainsi, bien que disposer de ressources abondantes soit une bonne chose, il ne faut pas tomber dans ce que l’on appelle la maladie des ressources : un phénomène où un secteur devient tellement prépondérant par rapport aux autres qu’il ralentit, voire stoppe complètement, le développement des autres secteurs.

Deuxième point que nous allons développer ici : l’épuisement des ressources. En effet, cela ne vous aura pas échappé, mais le gaz naturel est ce que l’on appelle un hydrocarbure et, par extension, une ressource fossile en quantité limitée sur la planète. Il viendra donc un jour où le dernier mètre cube de gaz, ou le dernier baril de pétrole, sera extrait. Cependant, dans un pays où le gaz représente plus de 50% de l’économie et une grande partie des exportations, la fin du gaz signifierait presque la fin de l’économie yukanaslave. Cela dit, rien ne sert de paniquer … du moins pour l’instant, il faut d’abord savoir si cette échéance est pour demain ou dans 100 ans, car cela donnerait plus ou moins de temps au pays pour réagir. En 2015, les réserves prouvées de gaz naturel du pays s’élèvent à 35 000 milliards de mètres cubes, plaçant le pays à la première place mondiale en termes de réserves selon l’IRGI. Dans le même temps, le pays extrait chaque année 800 milliards de mètres cubes, ce qui en fait le premier producteur mondial selon l’IRGI.

Donc, avec ces chiffres-là, que peut-on en conclure ? Comme première approximation, on pourrait se dire que la production va rester constante. En réfléchissant de cette manière, on trouve que les réserves yukanaslaves pourraient durer un peu moins de 44 ans. Cependant, raisonner ainsi est une erreur, car il est impossible de maintenir la production au même niveau jusqu’à l’épuisement total de la ressource. Plus précisément, il n’est pas rentable de le faire, que ce soit d’un point de vue économique ou énergétique. Physiquement, presque rien ne l’empêche, à condition d’y mettre le prix. Par exemple, rien n’empêcherait d’extraire un million de barils de pétrole en une seule journée, mais l’opération serait un gouffre financier et énergétique, en plus d’être une perte de temps. Bref, comme mentionné plus haut, penser que la production va rester stable jusqu’à l’épuisement est une mauvaise manière de réfléchir. En réalité, la production d’un gisement commence à décroître généralement une fois que la moitié des réserves ont été extraites. Ainsi, la production yukanaslave pourrait commencer à baisser bien plus tôt que prévu. En effet, la production du pays ne commence pas en 2015, mais bien avant, ce qui signifie qu’une certaine quantité de gaz a déjà été extraite. D’après les experts que nous avons contactés, notamment ceux d’Apex, la production yukanaslave devrait commencer à décliner quelque part entre 2030 et 2035. Bien sûr, cela ne signifie pas qu’en 2035, la production va brutalement s’arrêter, mais que chaque année, de moins en moins de gaz sera extrait du sol.

En conclusion, la Yukanaslavie est un pays béni par les dieux des ressources, mais cette bénédiction s’est révélée être une malédiction pendant de nombreuses années. Cependant, on remarque depuis quelques années que le pays tente de s’en affranchir en diversifiant son économie. Mais cette diversification doit absolument s’accélérer, car si en 2030 ou 2035, lorsque la production commencera à baisser, l’économie yukanaslave reste la même qu’aujourd’hui, le pays aurait de grandes chances de sombrer dans la récession, et bien plus rapidement qu’on ne le pense. En effet, production ne veut pas dire exportation. Or, quand la production baisse, le pays gardera une part croissante du gaz pour sa propre consommation, ce qui est logique. Ainsi, les exportations diminueront bien plus vite que la production. Or, le prix du gaz à l’exportation et celui vendu aux citoyens n’est pas du tout le même, le prix interne étant bien plus faible. Cela se traduirait à terme par une baisse massive du chiffre d’affaires, et donc, une chute brutale du PIB.
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A peine le jour n’était il point déjà levé sur la capitale de la Némédie que le ministre des affaires étrangères, Philippos Adrastos, était déjà sur pied, une tasse de café noir à la main et le regard fixé sur les dispatches diplomatiques qui venaient de lui parvenir. Entre deux circulaires administratives et quelques rapports confidentiels, un document attirait bientôt son attention : « Convocation d’un sommet continental à Mpanga, organisé par le Dgondu, faisant parti de la Fédération de Yukanaslavie. »

Une, deux, trois lectures de l’en-tête, un sommet panafaréen… L’idée, souvent évoquée mais peu mise en pratique, se réalisait aujourd’hui. L’émotion était immédiate : enthousiasme, curiosité et un léger frisson d’histoire.

Le ministre posa sa tasse, s’affermit, et sans même attendre la fin de son briefing matinal, prit un pas vif vers les appartements royaux. Le garde de faction s’écartait avec déférence, connaissant le pas déterminé du ministre Adrastos. En moins d’un quart d’heure, une entrevue d’urgence au Roi était convoquée.

"Majesté", annonça Adrastos sans même attendre que l’on soit assis. Une annonce est tombée. Le Dgondu appelle à un sommet continental à Mpanga. Toutes les puissances afaréennes sont conviées. La question de l’avenir commun du continent sera posée sur le plan économique, sur le plan culturel, sur le plan militaire. Nous parlons aussi de relance panafaréenne sous une forme nouvelle.

Le roi, leva un sourcil interrogateur, mais un sourire subtil venait, rapidement, éclore au bord de sa lèvre.

Roi Andronikos IV "Enfin… rétorqua-t-il d’une voix grave mais contenue. Il semble que l’heure soit venue pour notre continent d’osé parler d’une seule voix. La Némédie n’en peut rester hors de cause."

Adrastos "Je vais me rendre immédiatement à l’aéroport, Majesté. Nous serons dignement représentés. Le Dgondu a ouvert une porte, à nous de faire entrer un esprit d’unité."

Sommet de Mpanga
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Contourner le système :

Rien de tel qu'un bon cigare cub- euh yukanaskave pour discuter, ahah !


Banlieue méridionale d'Uzusco, capitale fédérale de la Yukanaslavie,
23h11, Bar Costasco


En cette fin de soirée, le bar était vide de monde. En même temps, que pouvait-on attendre d'un bar pareil ? Le quartier dans lequel le Costasco était situé se trouvait dans les quartiers les plus méridionaux de la ville, dans un relief peu clair, quasi-helvétique, où ville et campagne se mêlent. Typiquement le genre d'endroits que les Yukanaslaves moyens ont tendance à éviter, ces zones étant des nids à pauvreté que la classe moyenne fuyait pour éviter les problèmes et la police locale était plutôt rétif à intervenir dans ce genre d'endroits. S'y réunir sans attirer les regards était donc une bonne idée, les quartiers pauvres sont des lieux de conspiration idéaux : une population généralement peu collaborative avec les forces de l'ordre, une présence policière minime, une quasi-absence de moyens de surveillance et plus généralement un désintérêt initial évident de la plupart des services de renseignements pour ce genre de zones (la vraie menace pour les régimes, c'est la conspiration des élites, dans les centre-villes, pas des criminels, des marginaux et des moins-que-rien). L'endroit était donc idéal à plus d'un titre.

Boleslav finit d'attacher le barman qu'il venait tout juste d'assommer, pas la peine d'avoir de témoins. L'agent regarda autour de lui : le bar était vraiment en bordel, comme une fin de soirée. Ah mais c'était une fin de soirée ! Après s'être occupé du barman, il se rapprocha de ses collègues qui s'étaient agglutinés autour du billard du bar. Un billard qui en avait vu des vertes et des pas mûres au vu de son état mais assez pour pouvoir y faire une petite partie. Boleslav se tourna vers son chef de section, qui prit alors la queue tandis qu'un de ses collègues s'attacha à organiser correctement le triangle de boules. Son chef n'était pas très conventionnel : un petit mec brun, plutôt maigre, à l'allure discrète. Il avait le profil parfait du petit fonctionnaire discret et agile qu'on retrouvait par dizaine de milliers dans les bureaux de verre de la capitale. Il regarda les autres membres du SRR autour de lui, avec des profils physiques similaires. Il était le seul à faire exception parmi cette troupe : un grand baraqué, parsemé de tatouages jusqu'au cou, au regard vif et brutal, avec une coupe réglementaire qui trahit son expérience militaire et avec des phalanges abîmées par les combats de rue lorsqu'il était gamin. Sa stature trahissait son ancienne branche, le GI, qu'on pourrait vulgairement dire les "gros bras" du SRR, leurs forces spéciales en quelque sorte. Mais après deux années de bons et loyaux services, il avait demandé à être transféré dans une autre branche. Il voulait voir du pays, et pas du pays eurysien morne comme la Kartvélie lui avait donné une très mauvaise habitude. Non, de l'exotisme, du vrai. Et il a pas été déçu : aussitôt demandé, aussitôt admis par la branche aleucienne du SAP (Service d'Action Politique). Wow, l'Aleucie, il avait demandé de l'exotisme, il a été servi. Bien sûr, son enthousiasme initial a rapidement été frappé par la vue de la Yukanaslavie lorsqu'il fut transféré par vol international il y a deux jours. Le climat était exotique, certes, mais les différences s'arrêtaient là : autour de lui, il pouvait observer les mêmes problèmes de pauvreté, de misère et d'aliénation des masses. Il avait compris que vivre en Estalie, malgré le militarisme à outrance de ce pays, était un luxe, ça forçait à la réflexion sans doute.

Boleslav fut interrompu dans ses pensées par son chef, le responsable opérationnel de la cellule du SAP en Yukanaslavie. Le SRR n'avait aucune présence initiale dans ce pays et n'avait à vrai dire aucun intérêt à y défendre : aux yeux du SRR, si ingérence politique il devait y avoir, ce serait du ressort des Kah-tanais, pas des Estaliens. Mais Boleslav se doutait bien qu'ils étaient ici pour une autre raison, qui devait concerner plus directement l'Estalie. Mais quoi ?

"Bon, tout le monde est là ?...Bien !"

Le chef opérationnel tira la boule blanche et dispersa immédiatement le triangle.

"Vous vous demandez sûrement ce qu'on fout dans un trou paumé comme celui-là, pas vrai ? Je vais vous expliquer étape par étape alors soyez attentifs et si vous avez pensé à prendre du papier, notez parce que je vais parler vite."

Boleslav vit que ses collègues sortirent de leurs poches des petits bloc-notes. Boleslav paniqua légèrement, n'ayant rien apporté de plus que son arme de service. Quel con il faisait. Il se retourna vers le comptoir, attrapa le bloc-notes qui servait certainement au barman à noter les commandes et revint.

"Je n'ai pas besoin de vous expliquer tous les détails et pour cause, mes ordres sont stricts à cause du cloisonnement par cellules. Il y a un a un pays en Eurysie qui va prochainement être pris pour cible par le SAP et ses services externes. Ils sont en pleine période électorale mais leurs services de renseignements sont aux aguets. Aux aguets partout sauf à certains endroits, vous imaginez bien. La Yukanaslavie compte parmi les alliés de ce pays donc voilà l'idée : le SAP a proposé au RAAF qu'on expérimente cette...théorie de l'Hydre que les têtes-pensantes ont mises sur pied récemment et pour cela, on a besoin d'organismes, de "têtes" comme ils disent. Votre objectif, messieurs, ce sera de créer légalement une fondation. Vous connaissez déjà le topo sur ce genre d'organisations : on promouvoit la démocratie, les droits de l'Homme, le mécénat culturel, blablabla. Le blabla libéral habituel. Vu l'état des services de renseignements et la législation financière ici, utiliser nos sociétés écrans sera un jeu d'enfant pour le financement.
- Ah mais c'est un circuit gris, votre truc.
- Hep, j'ai pas fini ! Le but, c'est que cette fondation agisse comme antenne, c'est tout. Allez pas me chercher des stratégies compliquées à en crever : c'est une antenne de financement, point barre.
- Et on finance quoi avec ?
- T'as lu le dossier sur la Yukanaslavie, garçon ?
- Un peu...
- Bah voilà, c'est pourtant simple, non ? C'est un pays de l'OND, tout récent, pauvre, avec des services de renseignements à la ramasse. Bref, c'est le maillon faible.
- Ils auraient pas pu utiliser Zélandia comme maillon faible ? Je veux dire...c'est aussi un membre du Lib', on aurait eu des sympathisants.
- Pas nécessairement.
"

Les agents notèrent ce que leur chef venait d'exclamer à leur encontre, celui-ci agissant presque comme si c'était une habitude d'établir une telle stratégie : il avait visiblement travaillé sur des dossiers d'une complexité bien supérieure à celui-ci pour prendre la situation avec légèreté. Boleslav avait un mauvais pressentiment : n'est-ce pas une erreur stratégique courante de sous-estimer son adversaire ? Qui dit que le SSY n'allait pas boucler leur cellule dans les mois à venir ? Comment s'assurer que l'OND et ses propres services de renseignements ne se rendent pas compte du processus ? La Théorie de l'Hydre ? Il n'avait pas lu le rapport mais c'était qu'une théorie. Elle était si infaillible que ça ? Il se tourna de nouveau vers son chef, l'air interrogatif :

"Chef ?
- Oui, gamin ?
- Le modèle opérationnel ici, c'est...
- La Théorie de l'Hydre, faut suivre.
- Mais ça nécessite des contacts locaux, non ?
- Certes, mais vous les trouverez aisément. Vous connaissez le topo politique de la Yukanaslavie, on trouvera quelques partisans. Anarchistes, communistes, communalistes. Le Parti Anarchiste est désespéré ici, compte tenu de sa faiblesse électorale. Bien qu'une partie seraient plus tentés de lécher les couilles aux Kah-tanais en premier lieu, proposer leur une bonne enveloppe, mettez leur des étoiles dans les yeux avec des promesses en l'air...putain, c'est pas votre première mission, non ?!
- Non, c'est juste que ça me paraît...expérimental.
- Ton camarade te l'a dit, gamin : c'est un circuit gris. Tout bon homme d'affaires qui fait du détournement fiscal sait faire ça, ça n'a rien d'expérimental.
"

Le récit narratif devenait plus cohérent au fur à mesure que Boleslav assemblait les morceaux. En tant qu'agent du SAP, c'était sa première mission, c'était l'inexpérience qui parlait à sa place mais il avait l'esprit vif. La Yukanaslavie n'est qu'un relais, ce n'est ni une cible, ni un objectif : il est en Yukanaslavie parce que c'est fondamentalement facile d'y être. Un pays aleucien, pauvre, onédien, fédéral et avec une proximité linguistique directe avec l'Estalie étant donné que sa langue principale, le yukanaslavien, est un mélange de langue amérindienne et slave, en plus de quelques langues que l'agent connaissait déjà (notamment le kaulthe). Un pays de surcroît étendu sur deux continents et très dispersé, dans une région pas forcément des plus stables et donc un pays où y faire une fouille méthodique dans l'espoir d'y choper la cellule de renseignements de son choix était un luxe. Le contre-espionnage y était quasi-nul et si jamais les choses venaient quand même à mal tourner, et alors ? Un pays aleucien, lointain, sans armée ? Il suffirait de porter la faute sur les anarchistes du coin, sur les Kah-tanais ou mieux encore, sur des substrats exilés loduariens ! L'OND porte tellement en horreur dans son cœur ces révisionnistes que ce sera certainement sa première piste.

"Juste, votre fondation pour la démocratie là, euh...on doit lui donner un nom spécifique ?
- Je suis ouvert aux suggestions, messieurs.
- Société Ouverte...
- JE PRENDS ! Qui a donné ce nom ?

Boleslav lève timidement la main.
Bonne idée, mon garçon. J'aime le nom. Maintenant, mettez vous au boulot.
Dit-il avant de faire rentrer la dernière boule, la noire, dans l'un des trous du billard."

Les ordres étaient clairs maintenant. Boleslav sortit du bar en troisième (les hommes partant par intervalle de 5 à 15 minutes). Il allait devoir relire cette fameuse théorie qu'il avait pourtant ignoré jusqu'ici. Dans ce trou paumé aleucien, où la pauvreté et la criminalité semblent régner en maître, c'est dans un endroit aussi malfamé que la Théorie allait rencontrer la Pratique, son baptême du feu.
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Le petit baril

08/12/2016

Une décision forte de conséquence?

Il y a quasiment 12 mois de cela, notre journal avait publié son analyse de l’économie yukanaslave fortement orientée sur le gaz naturel. Enfin non, dire cela serait réducteur, il serait plus juste de dire que l’économie du pays repose entièrement sur cette ressource. Lors de notre article du 25 janvier 2016, nous avions estimé que le gaz naturel représentait 56 à 69 % du PIB du pays. Presque un an plus tard, la situation a-t-elle évolué ou est-elle la même ? La réponse à cette question dépend fortement de la façon dont on regarde la situation.

Dans l’absolu, oui, la situation a changé : le PIB du pays ayant progressé de 2,8 % par rapport au début de l’année. Dans le même temps, la production de gaz, elle, n’a pas bougé. On pourrait donc se dire que la production économique hors gaz naturel a augmenté. Cependant, une simple renégociation à la hausse des contrats de vente du gaz naturel pourrait également expliquer cette augmentation du PIB. Pour le dire autrement, Gazoka possède toujours entre ses mains les clés de la croissance économique du pays : Gazoka monte ses tarifs et le PIB s’envole, elle les baisse et le PIB s’effondre.

Et s’effondrer, c’est bien ce qui pourrait arriver dans peu de temps. En effet, il y a maintenant 3 jours de cela, le président du Quichu, un État de la fédération yukanaslave, a purement et simplement décrété l’arrêt de l’exploitation du gaz naturel au sein de l’État. Il a justifié cela par la surpuissance du PDG de Gazoka, mentionnant par ailleurs notre précédent article comme preuve. Cependant, cette décision pourrait se révéler lourde de conséquences si elle est menée à bien, ou se transformer en pétard mouillé, ne réduisant cette décision qu’à un simple coup de com.

Pour la suite, nous allons partir du principe que le gaz naturel représente 65 %, soit quasiment 428 milliards de dollars.

Bien, dans un premier temps, partons du principe que la décision du président du Quichu d’interdire purement et simplement l’extraction de gaz est appliquée. Au lendemain de cette décision, ce ne sont pas moins de 263 millions de m³ qui ne peuvent plus être extraits quotidiennement, ce qui représente environ 12 % de la production yukanaslave. Cette baisse de 12 % de la production aurait un impact immédiat sur le PIB du pays. En effet, le PIB du secteur gazier se verrait reculer de 50 milliards de dollars, soit un recul de 8 % du PIB du pays.

Imaginons maintenant que l’appel du président aux autres États de la fédération, leur demandant eux aussi d’interdire l’exploitation du gaz, soit entendu. Dans un tel scénario, la production de gaz du pays tombe à presque zéro, ne restant plus que le gaz associé remontant en même temps que le pétrole dans les gisements mis aux enchères il y a quelques années. Cependant, cette production n’est même pas à considérer en comparaison de celle actuelle. D’après les informations qu’Apex nous a transmises, le gaz de tête qui remonte de son gisement représente une production de 425 000 m³ par jour, dont 75 % est réinjecté dans le gisement, ne laissant que 106 000 m³ effectivement produits, représentant 0,0048 % de la production du pays.

Enfin bref, nous sommes le 1er janvier 2017 et les différents États se sont accordés sur l’interdiction totale de la production de gaz de Gazoka. Le premier événement qui se produit est la disparition de la quasi-totalité des 428 milliards de dollars générés par l’industrie gazière. Cette disparition entraînerait un recul apocalyptique du PIB de 65 %, s’établissant à 230 milliards de dollars. Cette chute relèguerait le pays au statut de plus pauvre que le Gondo en termes de PIB par habitant, c’est-à-dire plus pauvre qu’un pays en guerre depuis plusieurs années.
Mais passons. Le problème du gouvernement yukanaslave est qu’il tire la grande majorité de ses revenus de l’exploitation du gaz. Un arrêt de cette production entraînerait ainsi un tarissement de ces revenus. Cela se traduirait par une impossibilité de financer les programmes sociaux portés par le pays ou les différents États. Cela ne démontrerait en rien la résilience du pays et ne ferait que provoquer son effondrement.

Mais avant de parler d’effondrement, il faudrait se poser une question toute simple : Est-ce possible de fermer un puits de gaz ? Cette question, nous l’avons posée à Ophelia Stoiber, qui est ingénieure pétro-gazière chez Apex Energy.
Ophelia Stoiber a écrit :
Cela dépend fortement de la façon dont on interprète la question. Si le président du Quichu entend par là : plus aucun m³ de gaz vendu sur le marché, alors oui, c’est tout à fait possible. On appelle ça la torchère. Les sites de production vont alors simplement brûler le gaz qui remonte.
Cependant, si ce qu’entend le président du Quichu est : plus aucun m³ de gaz extrait, alors la réponse se complique fortement. Si l’on veut fermer un puits de gaz, il faut que celui-ci ait été conçu pour, mais même si c’est le cas, fermer un puits peut se révéler dangereux. Lorsqu’un puits est fermé, la pression dans le réservoir peut chuter ou évoluer de manière défavorable. Si le réservoir est sensible, cela peut rendre impossible ou beaucoup plus difficile de reprendre la production ultérieurement. L’arrêt du flux de gaz peut également entraîner le colmatage des puits, ce qui peut à terme baisser sa production ou le boucher complètement.

De plus, comme je l’ai dit, il faut que le puits soit conçu pour encaisser une fermeture, et cela est rare car les pressions en jeu sont très importantes, bien plus que sur un gisement de pétrole. Quand il est en production, un puits n’a aucun problème à gérer cette pression, car elle est dirigée vers la sortie. Mais si on le ferme, on obtient un effet "bouteille de champagne", la pression s’accumule en dessous et peux à terme forcer le passage. De notre côté, notre matériel est en capacité d’encaisser cette pression. Cependant, KORG (Kiesling OilRig Group) nous recommande fortement de ne pas le faire, car cela expose le matériel à d’immenses contraintes. Le maximum que l’on fait chez Apex Energy, c’est réguler la production, c’est-à-dire ouvrir plus ou moins les vannes.

Cependant, au vu du modèle économique de la Yukanaslavie, qui consiste à produire pour exporter, cela ne m’étonnerait pas que les puits soient incapables de se fermer complètement. Si c’est véritablement le cas, je ne donne pas 7 jours avant que les installations de production gazière du Quichu n’explosent les unes après les autres. Cependant, si les puits ne peuvent encaisser une fermeture, le plus probable est qu’ils brûlent le gaz en torchère. Après, à voir si leurs torchères sont dimensionnées pour brûler l’intégralité de la production.
Voici donc ce qu’il en sort. Partons maintenant du principe que la fermeture des puits est impossible et que les torchères sont correctement dimensionnées, il y aura tout de même des conséquences. En effet, cela ne vous aura pas échappé que brûler du gaz pollue. Dans le cas du Quichu, la production avant interdiction était de 96 milliards de m³. Le torchage de ce volume de gaz représenterait des émissions de l’ordre de 182 millions de tonnes chaque année. Mais le CO₂ ne serait pas la seule pollution : environ 48 000 tonnes de monoxyde de carbone, 192 000 tonnes de NOx et 96 000 tonnes de COV seraient également émises, ayant un immense impact sur la santé des habitants, ce qui appliquerait une très forte tension sur les systèmes de santé du pays. Si l’on considère maintenant que tous les États producteurs interdisent la production, alors là, on bat tous les records : 1,52 milliard de tonnes de CO₂ (c’est les émissions totales de la Russie à titre de comparaison), 400 000 tonnes de monoxyde de carbone, 1,6 million de tonnes de NOx et 800 000 tonnes de COV, ce qui transformerait rapidement la Yukanaslavie en Drovolski bis, avec cependant les métaux lourds et les pluies acides en moins.

Avec ce que nous venons de démontrer, vous comprenez aisément pourquoi nous sommes sceptiques sur la pérennité de cette interdiction. L’hégémonie de Gazoka est un très gros problème, certes, mais la population devrait être la priorité de tout État, et vouloir sacrifier sa santé afin de régler un problème ne devrait pas être une option. Pour la suite, nous allons vous présenter des mesures qui, selon nous, permettraient de régler ou du moins de réduire le problème Gazoka.

Une solution rapide et efficace afin de réduire l’influence de Gazoka serait la nationalisation pure et simple de l’entreprise, la plaçant directement sous l’autorité du ministre de l’Énergie ou équivalent. Cette solution permettrait d’assurer un contrôle direct du gouvernement yukanaslave sur cette ressource essentielle pour le pays.

Si toutefois le pays ne veut pas aller vers une nationalisation complète, alors une nationalisation partielle est possible. En effet, Gazoka n’est pas seulement une entreprise spécialisée dans l’extraction gazière, mais également dans la production d’électricité à partir de cette ressource, et le stockage du gaz naturel. Le gouvernement yukanaslave pourrait donc nationaliser ces deux secteurs, ainsi que un ou deux gisements, afin d’empêcher une hégémonie de Gazoka.

Enfin, si toute nationalisation, aussi infime soit-elle, est inenvisageable, alors la dernière solution serait le démantèlement pur et simple de l’entreprise en de multiples entités, par exemple une par gisement, avec des clauses empêchant toute fusion. Voire même aller jusqu’à l’entrée d’entreprises étrangères dans le capital d’exploitation des gisements, et cela afin d’empêcher toute hégémonie des acteurs nationaux qui, même s’ils sont indépendants les uns des autres, pourraient se coordonner afin de retrouver une puissance similaire à Gazoka.
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Privatisations : tout doit disparaître !
Jouez, vous gagnerez peut-être !

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