De nos jours, la famille di Marano est toujours fournisseuse officielle de chevaux de l’armée princière et de la police. Les chevaux participant aux grandes cérémonies grisoliennes sont tous issus des élevages de cette famille, tous situés dans les Coltori. Leopardo di Marano, chef de la famille, vit ses 75 ans dans le château familial situé dans les environs de Orta. Sa femme Giulia est très impliquée en politique auprès du gouverneur des Coltori, à qui sa fille Erica est mariée. Paulo, le fils le plus âgé, représente la famille auprès du Prince à Torri. Les deux autres enfants de Leopardo, Bianco et Serena, vivent avec lui dans le château familial.
Famille di Marano - Maquignons du Prince
Posté le : 11 déc. 2024 à 19:04:16
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De nos jours, la famille di Marano est toujours fournisseuse officielle de chevaux de l’armée princière et de la police. Les chevaux participant aux grandes cérémonies grisoliennes sont tous issus des élevages de cette famille, tous situés dans les Coltori. Leopardo di Marano, chef de la famille, vit ses 75 ans dans le château familial situé dans les environs de Orta. Sa femme Giulia est très impliquée en politique auprès du gouverneur des Coltori, à qui sa fille Erica est mariée. Paulo, le fils le plus âgé, représente la famille auprès du Prince à Torri. Les deux autres enfants de Leopardo, Bianco et Serena, vivent avec lui dans le château familial.
Posté le : 23 déc. 2024 à 12:58:31
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Bianco et Serena attendaient ce jour avec une grande impatience. Enfin, ils allaient partir pour Varone, rejoindre Eva Baraliere, descendante de Marco Baraliere. En effet, un mois plus tôt, elle les avait convié à assister, à ses cotés, à la course la plus importante de l'année.
Ils s'étaient rencontré lors d'une vente aux enchères de matériel équin très prestigieuse. Là-bas, tous trois discutèrent des heures durant, oubliant presque la vente aux enchères. Au moment de se séparer, ils se promirent de reprendre contact.
Bianco et Serena avaient grandit ensemble, en tant que frère et soeur, mais aussi en tant qu'amis. Il n'est pas si aisé, lorsqu'on fait partie d'une des familles les plus influentes du pays, de se faire des amis de confiance. Il est vrai que les cours à domicile ne facilitent pas les choses, mais les deux benjamins avaient trop vu leur grand frère et grande soeur se faire trahir pour répéter la même erreur. Tout cela explique pourquoi aujourd'hui ils sont si proches et complémentaires à la fois, on croirait voir des jumeaux.
Tant la hâte de partir les pressaient, ils se trouvaient déjà dans la limousine, ceinture bouclée et bagages chargés, une heure avant l'heure de départ initialement prévue. Le chauffeur démarra et les voilà arrivés à destination trois heures plus tard. Le véhicule franchit la porte Caio et les déposa devant la Grande Auberge, connue pour accueillir les propriétaires de chevaux depuis le XIIème siècle. Devant la Grande Auberge les attendait Eva Baraliere, toute aussi impatiente qu'eux de les retrouver. Ils s'embrassèrent chaleureusement avant d'entrer dans l'établissement.
Eva Baraliere : "Je suis si heureuse de vous retrouver enfin ! Je ne vous demande pas si vous êtes déjà venus à Varone, mais avez-vous déjà eu l'occasion d'en visiter les coulisses ?"
Bianco di Marano : "Oui nous venons tous les deux ou trois ans participer aux courses de Varone, cependant on ne nous a jamais fait visiter les écuries car c'est interdit pour un participant d'y pénétrer. Je suppose que c'est pour éviter toute tentative de sabotage ?"
Eva Baraliere : "En effet. Mais cette année, même si vous êtes participants, vous pourrez venir avec moi. Nous serons surveillés cependant, et je ne pourrai m'y opposer, les courses de Varone perdraient tout leur prestige si on venait à apprendre qu'il y a eu un sabotage. J'espère que cela ne vous ennuie pas trop ?"
Serena Marano : "Bien sûr que non ! Nous avons déjà la chance de faire partie des rares visiteurs des écuries ! Et puis, que dirait-on de nous si nous refusions la plus stricte surveillance ? Nous éveillerions les soupçons."
Eva Baraliere : "Très bien alors, faisons comme ça. Je vous laisse vous installer tranquillement, vous êtes arrivés en avance, nous avons tout notre temps. À tout à l'heure !"
Ils se saluèrent et Serena se tourna vers Bianco.
Serena Marano : "Dépêchons-nous Bianco, je veux aller voir comment vont nos chevaux."
Les étalons de Serena et Bianco étaient arrivés aux écuries il y a déjà une semaine dans le but de s'habituer à ce nouvel environnement, cela jouera énormément en leur faveur pendant la course.
Après avoir fait vider leurs valises et s'être changés, Bianco et Serena se dirigèrent à la hâte vers les écuries. Ils ne purent cependant pas ignorer la beauté et le charme du village de Varone. En posant son premier pied sur le pavé de la place centrale, Serena s'arrêta un court instant, éblouie par la sérénité de l'endroit. À une semaine et demi de la plus grande course de l'année, le village de Varone était en pleins préparatifs, mais les participants et visiteurs n'étant pas encore tous arrivés, on pouvait encore profiter du charme naturel de la place.
Une fois le village traversé, Bianco et Serena arrivèrent aux écuries où ils retrouvèrent Eva Baraliere. Pendant la visite, ils seront accompagnés et surveillés par deux palefreniers et le directeur des écuries de Varone.
Eva Baraliere : "Alors, prêts pour cette visite ? "
Bianco et Serena di Marano : "Oui !"
Eva Baraliere : "Je vous assure que vous vous en souviendrez"
Les six personnages s'engagèrent alors dans la grande allée en direction des box. D'ici, on apercevait les immenses pâturages dans lesquels évoluent les meilleurs chevaux des Coltori dans l'attente du concours. Un léger brouillard empêchait les di Marano d'identifier leurs purs sangs parmi les petites tâches à quatre pâtes qui parsemaient les champs. Le chemin s'effectua dans le silence, seuls les bruits de pas sur le chemin de gravillons venait troubler le calme de la nature. L'air frais venait caresser les joues de Bianco tandis que sa soeur soufflait dans ses mains pour les réchauffer. Ils arrivaient au bâtiment principal.
Eva Baraliere : "Je suppose que vous voulez saluer vos étalons avant de commencer la visite ?" dit-elle en souriant.
Serena di Marano : "Oui s'il-vous-plait ! Il me tarde de les retrouver et de voir comment ils se sont habitué à l'endroit"
Bianco di Marano : "Je suis sûr qu'ils seront heureux de retrouver des visages familiers."
Ils se rendirent alors vers des box un peu à part. Enfin Serena et Bianco aperçurent leurs étalons. Ils hâtèrent le pas. Ils passèrent environ une demie heure auprès d'eux. Eva Baraliere ne cessa de venter les talents des purs sangs et de sous entendre qu'ils avaient largement les capacités pour obtenir une très bonne place lors du concours. En effet, le concours est très populaire pour une caractéristique assez originale, il se réalise par équipe de deux chevaux. Or, l'étalon de Bianco est excellent en saut et celui de Serena a gagné plusieurs prix pour des concours de vitesse sur courte distance, ils se complètent donc parfaitement.
Eva Baraliere : "Allons-y maintenant, nous n'allons pas avoir le temps de tout voir avant la nuit autrement."
Serena et Bianco di Marano : "Allons-y!"
Ils parvinrent finalement à tout visiter avant la tombée de la nuit. Eva Baraliere et les di Marano partagèrent ensuite un diner. La semaine qui s'écoula ensuite fut ponctuée de visites d'Eva Baraliere à la Grande Auberge et, inversement, des di Marano dans sa propriété. Les trois propriétaires renforcèrent leurs liens à tel point qu'on eut dit des amis d'enfance.
Le grand jour arriva très rapidement pour les di Marano, d'un village plutôt paisible, la paysage était rapidement devenu beaucoup plus animé au fur et à mesure que les autres propriétaires arrivèrent. Bien sûr, ils reconnurent un grand nombre d'entre aux, mais s'efforcèrent de rester concentrés sur leur objectif. La famille di Marano, maquignions du Prince, se doit de remporter ce concours, comme tous les autres auxquels elle participe. Quel scandale éclaterait si cela n'était pas le cas... Habituellement, les membres de la famille ne se déplacent pas eux même, cependant, Serena et Bianco aiment occasionnellement participer en personne aux évènements. Le concours annuel de Varone était un de ceux-là.
Bianco di Marano : "Papa veut te parler"
Serena di Marano : "Passe-le moi"
Leopardo di Marano, au téléphone : "Allo, Serena ? Alors dis-moi comment tu te sens ?"
Serena di Marano : "C'est mieux, mais je reste préoccupée..."
Leopardo di Marano, au téléphone : "Tu as tout ce qu'il te faut ? Pansements, médicaments ...? Sinon je peux demander à Gio de t'amener le nécessaire."
Serena di Marano : "Non, ne t'inquiète pas, j'ai tout. J'ai seulement peur de faire un faux mouvement et de ne pouvoir réprimer une grimace, je sais que tous les projecteurs seront sur nous."
Leopardo di Marano, au téléphone : "Tu es consciente de l'enjeu. Je te fais confiance. Bon courage pour demain, on compte tous sur toi."
Il raccroche.
Bianco di Marano : "Alors ?"
Serena di Marano : "Il s'assurait simplement que je n'ai besoin de rien."
Bianco di Marano : "Bon... Tu vas réussir Serena, j'en suis convaincu. Et même si ce n'est pas le cas, ce ne sera pas aussi dramatique que ce que papa laisse entendre. Tout le monde a le droit à l'erreur, même toi ! Et puis dans l'équitation, tout ne dépend pas du cavalier."
Serena di Marano : "J'aimerais te croire. Tu sais très bien que si on apprend que j'ai chuté pendant l'entrainement cela pourrait affecter l'image de la famille entière ! Un di Marano ne chute pas. Je serais la première en un siècle, et la dernière fois, le cheval était fou."
Tous deux se couchèrent, la boule au ventre. La nuit fut courte. Au réveil, Serena avala un oeuf et une barre de céréale avant de se précipiter dehors. En sortant tôt de l'Auberge, se dit-elle, j'éviterai les journalistes.
En effet, les journalistes commencèrent à affluer vers la place aux alentours de huit heure.
Journaliste : "Monsieur di Marano, pourquoi votre soeur n'est-elle pas avec vous ce matin ?"
Bianco di Marano : "Elle est partie plus tôt ce matin, elle préfère attendre le début de la course au calme, auprès des chevaux."
Journaliste : "Est-ce qu'une di Marano serait anxieuse ? Vous pensez que cette course n'est pas gagnée d'avance comme toutes les autres ?"
Bianco di Marano fit comme s'il n'avait pas entendu la question du journaliste et se dirigea vers l'hippodrome où les autres participants se trouvaient déjà, à l'abris des journalistes.
La première épreuve était le saut. Lorsque Bianco fit son apparition sur son pur sang, on sentit un mouvement d'agitation dans la foule, des applaudissements, des cris de joie. Bianco di Marano salua la foule, souriant, puis se positionna sur la ligne de départ.
Coup de pistolet, le chronomètre était lancé, Bianco et son étalon démarrèrent au quart de tour. Il effectua le parcours avec une aisance consternante malgré la difficulté de celui-ci. Son temps ne fut battu par aucun autre participants, les di Marano sont en tête.
Aussitôt son épreuve terminée et son étalon félicité, Bianco di Marano se dépêcha de retrouver sa soeur. Son visage était fermé, elle était concentrée. Il la rassura comme il put, bien qu'il sache que cela ne changerait rien. Enfin, son tour vint.
Elle s'avança aux côtés des autres participants sur la piste, acclamée comme son frère. Elle tentait d'afficher un air serein mais les journalistes ne se laissèrent pas tromper, ils resteraient tous très attentifs pendant toute la durée de la course. Bianco di Marano maudit la si bonne qualité des caméras.
Top départ, Serena di Marano partit comme une flèche, elle était déjà en tête. Jusque là, rien d'anormal, Bianco di Marano eut un premier instant de soulagement. Au deuxième virage, Serena di Marano sentit sa côte craquer, une douleur immense s'empara d'elle, elle ne pouvait plus faire de mouvement. Elle mettait tous ses efforts et toute sa concentration sur son expression faciale. Elle ne devait rien laisser paraître. Troisième virage, plus qu'un quart du chemin à effectuer, elle y était presque. Bianco di Marano vit à travers ses jumelles que quelque chose clochait, mais il applaudit intérieurement sa soeur pour sa grande impassibilité. Il le savait, seul lui pouvait l'avoir remarqué, personne ne connaissait sa soeur comme lui.
La foule hurla, applaudit, Serena di Marano était arrivée en tête ! Cependant elle ne se redressa pas sur son cheval et sorti très vite de la piste sans saluer personne. Elle cachait son visage pour que les journalistes ne puissent pas la photographier.