
S’inspirant des efforts menés en Mährenie, la Convention Générale kah-tanaise décide de reprendre les bases de la révolution sociale ayant renversé la monarchie post-coloniale qui régnait jusqu’à peu sur la région, mais d’en rectifier le fonctionnement. C’est sur cette promesse qu’un système communaliste claqué sur celui du Grand Kah fut progressivement installé dans la région, sous la tutelle de l’Égide, très soucieuse de mettre la main sur l’ensemble des criminels de guerre Communateranos et de déraciner les réflexes césaristes alimentés par les précédents leaders révolutionnaires locaux. Face à un vide politique et social presque absolu, seules quelques figures issues du milieu artistique et culturel, épargnées par les purges et les exils, disposaient encore d’une légitimité relative. Cette situation singulière aboutit à la formation d’une administration transitoire composée d’artistes convertis en politiciens et de conseillers kah-tanais, dans une alliance à la fois pragmatique et contrainte par les circonstances.
Parmi ces figures émergea Iris Leonid Pavalanti, une ancienne cadre discrète mais influente de la Zone d’Artadozonejo. Issue de la bourgeoisie éduquée, Iris s’était imposée comme une administratrice avisée durant les premières années de la révolution, notamment en supervisant les politiques culturelles et éducatives. Son regard lucide sur la dérive du mouvement — marqué par la radicalité idéologique et les purges internes — ainsi que son pragmatisme l’avaient maintenue en vie et positionnée comme une survivante habile dans un environnement de plus en plus instable.
Alors que la guerre contre le Grand Kah devenait inévitable, Iris Leonid Pavalanti saisit l’opportunité de prendre la tête de la Zone d’Artadozonejo, consolidant son pouvoir local en organisant des milices privées et en structurant une administration parallèle. Tandis que les autres leaders de la Communaterra se perdaient dans des débats stériles et des stratégies vouées à l’échec, Iris anticipa la défaite militaire et établit des contacts avec les forces d’occupation kah-tanaises.
Au cours des six mois de guerre qui suivirent, elle se présenta comme un acteur incontournable pour l’administration d’occupation. Avec le soutien tacite des Kah-tanais, Iris restructura les comités locaux affaiblis, purgea les éléments les plus radicaux et transforma sa Garde républicaine en une force paramilitaire capable de stabiliser les territoires sous contrôle kah-tanais. Se positionnant comme une médiatrice entre l’occupant et la population, elle entreprit des campagnes de propagande visant à restaurer l’ordre et à légitimer son pouvoir. Les discours d’Iris, prononcés dans les villes reconstruites, promettaient la fin des famines et un avenir de réformes progressistes sous sa direction.
Politiquement, la stratégie d’Iris Leonid Pavalanti consista à ménager les exigences kah-tanaises tout en s’assurant de neutraliser toute opposition interne. En participant aux derniers assauts contre les bastions de la Communaterra et en facilitant l’élimination des derniers cadres révolutionnaires, elle s’attira la reconnaissance des forces occupantes tout en imposant son autorité sur les territoires pacifiés.
À la fin du conflit, Iris émergea comme la figure centrale de la transition post-Communaterra. À la fois despote et vassale, elle fut maintenue à la tête d’un territoire meurtri, dans une position de pouvoir qui dépendait entièrement des caprices de ses alliés kah-tanais. Sa gouvernance, bien que stabilisatrice, demeure marquée par un double héritage : pour les Kah-tanais, elle incarne la coopération nécessaire à la reconstruction de la région ; pour les vestiges de la Communaterra, elle symbolise la trahison et la reddition.
À la suite de l’effondrement de la Communaterra et de l’occupation par l’Union Kah-tanaise, les Communes Unies du Paltoterra Oriental se sont structurées autour d’un gouvernement transitoire centralisé, sous la direction d’Iris Leonid Pavalanti, qui porte le titre de Haute-Commissaire. Bien que cette administration provisoire soit marquée par une concentration exceptionnelle des pouvoirs, elle conserve l’objectif déclaré d’aboutir à une démocratie directe et une économie sociale, à l’image des principes kah-tanais.
Le pouvoir législatif est incarné par la Convention Générale, une assemblée transitoire dont les membres ont été désignés sur la base d’un recensement effectué à la libération. Bien qu’elle manque encore de légitimité populaire, cette assemblée a vocation à évoluer prochainement vers un organe élu au cours de véritables élections libres, actuellement en préparation. La Convention, malgré ses origines provisoires, joue un rôle clé dans la légitimation des politiques de reconstruction et sert d’arène pour articuler les aspirations locales avec les impératifs du gouvernement central.
Aux échelons locaux, les communes conservent un certain pouvoir représentatif, particulièrement dans la gestion des affaires courantes et la reconstruction économique. Les assemblées locales et régionales, bien que sous surveillance, restent un vecteur important pour remonter les besoins des citoyens et coordonner les initiatives locales, maintenant ainsi une forme de représentativité populaire.
Iris Leonid Pavalanti est épaulée par la Commissaire à la Paix et à la Réconciliation, l’Inquisitrice Mauve. Celle-ci, représentant directement les intérêts kah-tanais, dirige les efforts d’intégration, de pacification et de réconciliation entre les populations locales et les forces d’occupation. Son rôle consiste notamment à superviser les programmes de réhabilitation, à assurer le dialogue entre les anciens partisans de la Communaterra et les nouvelles autorités, tout en appliquant fermement les directives politiques issues du Grand Kah.
Enfin, la Garde Républicaine, force paramilitaire sous le contrôle direct d’Iris, agit comme une colonne vertébrale sécuritaire et administrative, servant à stabiliser les régions libérées et à soutenir l’application des politiques transitoires.
En dépit de la tutelle étrangère et du caractère provisoire des institutions actuelles, le projet politique du Paltoterra Oriental reste clairement défini :
- Instaurer une démocratie directe fondée sur des mécanismes participatifs similaires à ceux du Grand Kah.
- Reconstruire une économie sociale, axée sur les besoins des citoyens et la planification décentralisée.
Cette vision à long terme se heurte encore à de nombreux défis, notamment l’instabilité locale. Néanmoins, la structure actuelle, avec ses institutions transitoires et ses ambitions affichées, pose théoriquement les bases d’une reconstruction politique.
La première élection libre de la Convention Générale est prévue dans un avenir proche, marquant une étape décisive vers l’instauration d’une véritable démocratie directe. Le mode d’élection proposé s’inspire du système politique kah-tanais, combinant suffrage universel direct, panachage, et représentativité des échelons locaux. Chaque citoyen du Paltoterra Oriental pourra ainsi élire des représentants issus de sa Commune Supérieure, dans un processus transparent et décentralisé. Les bulletins permettront aux électeurs de classer les candidats par ordre de préférence. Le seuil électoral, adapté à la démographie post-guerre, sera fixé pour favoriser la participation tout en limitant l’influence des groupuscules extrémistes.
Si la Convention Générale demeure pour le moment sous l’étroite surveillance du Comité d’Occupation Kah-tanais, les nouvelles élections visent à poser les bases d’un appareil législatif indépendant capable de collaborer avec les communes locales.
La coalition gouvernementale du Paltoterra Oriental, bien qu’unie dans son objectif de reconstruction et de transition démocratique, est traversée par un factionalisme latent. Ces courants dépassent les clivages partisans traditionnels, regroupant des membres de plusieurs partis autour de conceptions distinctes de la révolution et de la mise en œuvre des réformes. Si leur consensus sur la nécessité de transformer le pays en profondeur reste solide, leurs divergences se manifestent sur les approches stratégiques, qu’il s’agisse de prioriser la discipline et la sécurité, la subversion culturelle, ou encore la réforme économique et sociale.
Origine : L’Escadron est intimement lié à la Garde Républicaine et à l’entourage proche d’Iris Leonid Pavalanti. Inspiré par le "Manifeste de la Nouvelle Pensée Révolutionnaire", ce groupe mêle une rhétorique mystique, poétique, et un pragmatisme militaire.
Position : L’Escadron perçoit la révolution comme un acte de purification radicale, un retour au mouvement, à la vitesse et à la violence nécessaire pour transcender les limitations imposées par la modernité et les oppresseurs. Le sacrifice, le sang et l’action sont considérés comme les moteurs d’une révolution totale.
Vision : Pour l’Escadron, la révolution n’est pas uniquement une lutte sociale ou économique, mais une guerre spirituelle et philosophique contre les mécanismes de stagnation et d’asservissement du réel. L’objectif ultime est la création d’un homme nouveau, libéré des contraintes psychiques imposées par la modernité, et la formation d’une société où la vitesse, l’industrie et la discipline s’unissent dans une danse révolutionnaire implacable.
Influence : Leur discours séduit les plus jeunes militants, fascinés par la rhétorique du sacrifice et par l’idée d’un grand projet unissant le corps, l’esprit, et la société dans une quête de transcendance.
Origine : Ce mouvement tire son nom de l’idée d’une révolution sans tête (acéphale), opposée à toute hiérarchie centralisée. Ancré dans des cercles intellectuels et artistiques, il réunit des avant-gardistes qui voient dans la révolution une opportunité de redéfinir la réalité par des moyens esthétiques et symboliques.
Position : Les Acéphales conçoivent la révolution comme une démarche essentiellement artistique et existentielle, où l’expression créative est une arme contre l’oppression. Le bouleversement des structures sociales passe par la destruction des cadres esthétiques, moraux, et psychologiques imposés par l’ancien ordre.
Vision : La révolution est un acte d’expression totale, un cri esthétique visant à éveiller les consciences et à redéfinir le réel. Les Acéphales valorisent l’éclatement des normes et prônent une révolution subversive et non-linéaire, où les arts, les rituels et les performances jouent un rôle central.
Influence : Bien qu’ils aient une influence marginale en termes de pouvoir direct, leur vision attire les artistes, les poètes, et ceux qui perçoivent la révolution comme un moyen de libération spirituelle et culturelle avant tout.
Origine : Ce groupe, plus pragmatique, représente les marxistes-léninistes et les communalistes les plus militants au sein de la coalition gouvernementale. Ils s’opposent aux mysticismes de l’Escadron et aux visions artistiques des Acéphales, qu’ils considèrent comme des distractions face à l’urgence des luttes matérielles.
Position : Les Radicaux Intégraux prônent une révolution ancrée dans une analyse scientifique et historique des oppressions, avec une stratégie de destruction systématique des institutions bourgeoises et de leur remplacement par des organes directement contrôlés par le peuple.
Vision : Pour eux, la révolution n’a de sens que si elle est totale, abolissant non seulement les inégalités économiques, mais aussi les hiérarchies sociales, politiques et culturelles. La création d’une société égalitaire est l’objectif suprême, où l’art et la philosophie sont subordonnés à la lutte révolutionnaire.
Influence : Ils attirent les travailleurs, les militants des classes populaires, et ceux qui privilégient une approche méthodique et matérialiste de la transformation sociale.
Le Parti Communaliste Unifié constitue la colonne vertébrale du bloc gouvernemental. Porteurs d’une ligne communale démocratique, ses membres soutiennent la Haute-Commissaire Iris Leonid Pavalanti et son projet de transition vers une démocratie directe et une économie sociale. L’alliance avec le Parti des Communalistes-Révolutionnaires, plus ancré dans le localisme et le principe des communes sociales, renforce cette majorité. Ensemble, ces deux partis incarnent une volonté de stabilité, de reconstruction économique et d’apaisement politique. Le Club des Populistes de Gauche, complète ce bloc par une ligne socialiste démocratique marquée. Bien que parfois critique, cette faction reste favorable à l’administration transitoire et aux réformes sociales proposées, notamment en matière de justice et de redistribution. Enfin, l’Escadron de Défense Prolétarienne - Garde Républicaine, bras politique des milices d’Iris, soutient activement le gouvernement tout en développant une ligne militante d’obédience anarchiste.
Le Club pour la Liberté du Peuple représente le principal parti d’opposition. De tendance libérale, il plaide pour une plus grande décentralisation et un modèle économique moins encadré, rejetant l’influence kah-tanaise sur les affaires locales. Son discours pro-indépendance, tout en restant modéré, se heurte à la priorité gouvernementale de stabilisation politique.
L’Union Démocratique Nationale plus modeste, défend une ligne conservatrice, centrée sur la restauration de l’ordre traditionnel et la préservation des élites locales. Bien qu’alliée des libéraux, cette faction est beaucoup plus critique de la révolution.
En marge de la Convention, plusieurs factions aux idéologies plus radicales témoignent des fractures profondes laissées par la guerre : Le Parti Communaliste du Paltoterra, les Nationalistes du Club des Populistes de Gauche, le Groupement Protestantiste Révolutionnaire et la Kah-anese adminstracia subtenasocio.
Nom : Parti Communaliste Unifié
Nom : Parti des Communalistes-Révolutionnaires
Nom : Club des Populistes de Gauche
Nom : Parti Communaliste du Paltoterra - Faction Futuriste
Nom : Parti Communaliste du Paltoterra - Eurysiens
Nom : Club des Populistes de Gauche - Nationalistes
Nom : Club pour la Liberté du Peuple
Nom : Union Démocratique Nationale
Nom : Escadron de Défense Prolétarienne - Garde Républicaine
Nom : Kah-anese Adminstracia Subtenasocio
Nom : Groupement Protestantiste Révolutionnaire
Mouvements interdits :
Nom : Front de Restauration Communaterra
Nom : Mouvement Néo-Communaterranos
Nom : Ligue pour l’Identité du Gojira