19/11/2015
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Activités internes

Ici sont narrés différents événements rythmant ou marquant la vie quotidienne nationale avourgeoise.
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Les fortifications avourgeoises, symbole de la résistance face à l'envahisseur germanique

Pièce d'artillerie défendant le front ouest, le canon en direction de la vil Rasken
Les bunkers et dépôts d'armes avourgeois sont à la fois une ressource inestimable à la défense du pays et une fierté nationale, et ce peu importe le bord politique des citoyens.

Qui a pu sauver les meubles en 1994 ? Le régime communiste ? Les guérilleros avourgeois ? La révolution démocrate ? La Hotsaline ? Selon l'interlocuteur, ce n'est jamais la même réponse qui sort, mais une chose est sûre : le héro de l'histoire n'aurait pas pu stabiliser le front avourgeois sans les centaines de fortifications médiévales, modernes, bunkers, dépôts d'armes et réseaux souterrains quadrillant les montagnes avourgeoises. Plaçant judicieusement des stocks d'armes et de nourriture, ces repères miraculeux ont grandement facilité la logistique d'un pays pourtant bien en retard sur le plan militaire ou infrastructurel, et où il est difficile de se déplacer rapidement. La viande séchée, les meules de fromage, les conserves et les réserves d'eau de ce monde mi-souterrain s'abritant dans les collines et flancs de montagnes ont maintes fois sauvé des régiments entiers, mais aussi la population locale, de la disette et de la famine. Quant aux armes, pas besoin de faire une maquette : manquant cruellement d'engins de transport civils, l'armée a dû se reposer en partie sur la flotte civile volontaire, la faute à une industrie bien trop peu développée malgré les programmes ambitieux de l'Etat Communiste Avourgeois. L'allègement et le gain en flexibilité de l'approvisionnement en vivres et en matériel ont donc pu combler le manque de moyens.
Cependant, un tel réseau militaire ne s'obtient pas en quelques années de construction précipitée, mais en un renforcement progressif du maillage défensif à travers les âges. Les premières fortifications encore utilisées aujourd'hui proviennent des premières installations de populations francophones dans la région, vers 1600, alors que la Kaulthie était encore en pleine possession de la future Kresetchnie pour un à deux siècles. Profitant de la bienveillance des autorités locales, les premières communautés monastiques avourgeoises purent construire au fil des décennies quelques monastères à des points-clés pour l'agriculture et l'accès à l'eau. Lorsque les tensions devinrent palpables, ces monastères se transformèrent peu à peu en de véritables places fortes à même de protéger les communautés francophones en pleine expansion qui y cherchaient l'asile politique, la relative liberté religieuse permise par les seigneurs locaux en échange de leurs taxes, ou étaient attirées par le prestige de l'Empire Kaulthique. Ce fut le retrait de la Kaulthie de la vallée de l'Olyat qui précipita le destin du futur Duché d'Avène : en effet, la prise de contrôle de la région par les peuplades slaves ne se déroula pas sans affrontements armés, décimant au passage divers villages de part et d'autre du fait des exactions violentes des seigneurs locaux désirant garder le contrôle de leurs terres désormais laissées à l'abandon par la Kaulthie. La Première Guerre Germanique laissa les populations germanophones dans un état démographique peu enviable, facilitant la prise de pouvoir des Hotsaliens au centre de la vallée, mais aussi des Avourgeois dans le nord d'une manière plus diplomatique. En effet, l'accroissement de la population francophone et le poids économique des monastères et autres communautés religieuses installées eurent pour effet de placer ce nouveau groupement culturel au sommet de la pyramide du pouvoir : contrôlant de grandes étendues agricoles grâce aux précédentes installations par des seigneurs soucieux d'attirer des sujets loyaux et de stimuler la démographie, devenues des figures de proue des avancées métaphysiques en collaboration avec les élites locales, les désormais nommés Avourgeois -en référence à Sainte Julianne de l'Avènement, sainte patronne des exilés et protectrice du commerce et de la justice- sont perçus comme une sortie de secours face à la menace de l'annihilation totale des peuples germaniques dans la région. Ce sont donc des villages entiers qui peu à peu requièrent la protection des communautés monastiques fortifiées, qui avec le déclin progressif de l'Empire Kaulthique dans la région développèrent leur propre armée, dans un but de défense de leurs frères et sœurs de langue ou de foi. Toutes les communautés avourgeoises n'eurent toutefois pas la même chance, car pour être correctement vus par les kaulthes de la région, mieux valait être le plus proche possible des doctrines religieuses du pays. Mis à part quelques bastions protestants, ce sont donc surtout les figures catholanes qui furent bien reçues comme de nouveaux gestionnaires de l'autorité ducale. En effet, suite à la perte de l'autorité kaulthe dans la région, le comte de Wasserberg -nom germanique correspondant à l'actuelle Avène, en référence à ces réserves d'eau douce inestimables- rompit avec le culte impérial avec pour objectif politique de préparer l'avenir. Capitalisant sur l'excuse parfaite d'un métissage culturel pour s'attirer les faveurs de ses nouveaux voisins peu disposés à faire des faveurs à leurs ennemis directs, le comte usa de ses relations privilégiées avec les protégés de ses ascendants pour redessiner le pays. Il redécoupa son comté pour en former de nouveaux contrôlés par ses fidèles et se couronna Duc avec l'approbation enthousiaste d'une Catholagne qui voit d'un bon œil l'expansion de sa doctrine face à son concurrent impérial. Le Duché de Wasserberg était né, duché qui se francisera peu à peu et prendra le nom de duché d'Avène à la suite d'un Duc ambitieux et francophile. La prise d'indépendance du nouveau Duché entraîna une grande campagne de modernisation des fortifications au fil des Ducs de Wasserberg puis d'Avène, et se poursuivit après l'établissement de la monarchie constitutionnelle suite à la montée en puissance de la caste bourgeoise. La révolution communiste fut le coup d'arrêt de cette campagne, et ne fut jamais proprement gagnée à cause des poches de résistance du fait des dites fortifications. L'effondrement du régime communiste put justement rétablir une union nationale relative et arrêter l'expansion raskenoise.

Les fortifications avourgeoises sont donc à la fois le symbole des monarchistes et des républicains, et sont même parfois relues historiquement par les partisans du régime communiste comme un symbole national où certains bastions ont prêté allégeance au nouveau régime face à la montée des inégalités économiques et sociales. Dans un contexte actuel de reprise des tensions avec Rasken, occupant illégitime du Ciriaste Occidental, du Gradenbourg et des territoires hotsaliens, on ne compte plus le nombre de manifestations pro-interventionnistes s'y déroulant et des selfies devant les bunkers. Face à la montée du mécontentement populaire vis-à-vis du statut quo, le Chancelier a par ailleurs visité les forts du Ciriaste Oriental avant de prononcer son discours d'augmentation des moyens militaires pour pouvoir "reprendre le contrôle des territoires avourgeois légitimes après leur concession, que l'on espère pacifique, par Rasken suite à un accord de paix entre toutes les parties".
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Des esprits de mauvais foie

Mauvèze-Mines, mai 2015.

Il est 14h en ce samedi de pause du travail pour les mineurs de l'inesthétique cité de Mauvèze-Mines, et il pleut comme Stanisvache qui pisse devant la mairie de la ville. Pourtant, au lieu de noyer leur ennui mortel dans l'alcool et les shows télévisés écervelés comme à l'habituée, les travailleurs des mines de charbon et d'acier de la Ville Morne ont trouvé une nouvelle occupation : faire chier le maire de la ville qui, on le sait tous bien, venait d'être miraculeusement été nommé maire suite au départ de son prédécesseur, un communiste à peine caché qui a fini par fuir la ville suite à des agressions répétées à son encontre.

Il faut croire que Paul Duménir avait plus d'appuis locaux, ou qu'au moins, il était moins gênant pour les fortunes du pays qui n'aimaient pas qu'on les embête dans leurs magouilles politiques. Enfin, c'est ce qui se disait, mais avec le nombre d'affaires sombres qui avaient fini par faire surface depuis que la République d'Avène existait, on avait fini, ici à Mauvèze-Mines, à ne plus trop croire en la bonne foi des figures politiques. "C'est un vendu de Baie-Noire !" disait-on à l'usine, en se référant aux intentions de fortune personnelle du Chancelier Finn Valeda, qui comme tout Chancelier, s'en prenait plein la tronche dans toutes les discussions de bar. "Il s'en branle des ouvriers, surtout ceux de l'autre côté de la frontière", rouspétait-on un verre de bière à la main, faisant allusion à l'occupation de l'ouest du Ciriaste depuis maintenant 20 ans par les forces raskenoises.

Paul Duménir avait été nommé maire pour la simple et bonne raison qu'il s'agissait du 2e en tête aux dernières élections, et que, ne restant que quelques mois de mandat à son infortuné prédécesseur, il était en charge d'assurer la transition. Une loi très bizarre et bien peu démocratique, s'évertuait-on dans les cercles de la gauche démocrate, mais qui selon la droite républicaine, était tout bonnement une alternative à celle de payer un adjoint au maire supplémentaire, un argument fallacieux probablement jeté à la face de ceux qui osaient penser que la situation les arrangeait souvent. Tout ça pour dire que le maire, eh bah il faisait chier à n'en avoir rien à faire des ouvriers et à se payer un 4*4 raskenois. Quel con quand même.

Les voilà donc, hommes et femmes désabusés, à se cailler les miches sous le préau du parking privé de Dum-dum' et en se réchauffant à coups de whiskey sylvois, cartes à la main. Vindiou ce qui faisait froid quand même, mais c'était pour la bonne cause. C'est pas qu'on aimait les cocos, mais au moins eux ils baisaient pas la main de Slanistache à Ebeurkstadt. Car oui, les rumeurs allaient bon train : pots-de-vin, lettres passant la frontière de l'Administration Militaire, ... Tout le monde y mettait du sien pour imaginer comment un soi-disant représentant du peuple pouvait être aussi gras et conduire aussi polluant. C'était sûr en fait : Dum-dum n'était pas con, il se payait sa bouffe et ses habits avec le budget du Gradenbourg. Viktor soupira : quel pays d'merde, quand même...quand soudain :

- Chancelier !!
- FAIS CHIER, ma main était nulle tu veux que j'fasse quoi ?
- C'est bon Vik', c'est pas comme si t'étais vice-trou comme moi depuis 15 parties...
- Oui fin faut apprendre à jouer aussi, on sait tous très bien que tu regardes plus ton jeu depuis que t'as repéré l'autre, là
- Tu peux lui en vouloir, elle est plus intéressante que tout le reste pour l'instant, si tu veux mon avis. Ca fait 3 heures qu'on attend la voiture du maire pour la flinguer à coup d'oeufs pourris et tout ce qu'il se prend sur la tronche c'est le bouchon de la départementale, la flotte et son cabinet qui a dû le prévenir d'éviter de se pointer à l'office aujourd'hui. C'est mort, j'te dis.
- J'ai même pas compris pourquoi il irait travailler le week-end, c'est pas comme s'il bossait de base hein. Il y a une réu avec ses copains schleus ou ça s'passe comment ?
- Va savoir Cédric, j'ai eu l'info sur internet, on tente encore 2h et puis si y a toujours personne on brûlera des poubelles avec les casseurs.
- Faudrait déjà qu'il arrête de pleuvoir...


Les manifestations n'avaient rien de grandiose, c'était sûr. Et encore moins menaçant. C'était à vrai dire pour beaucoup des mécontents une occasion d'aller voir les collègues, les voisins, et de se manger une petite saucisse sur le barbecue de manif' en s'abreuvant des diverses bouteilles importées du Bergrun voisin et d'ailleurs. La convivialité avourgeoise, c'était ça aussi : même quand on n'était pas content, on faisait la fête. Faut bien s'occuper.
S'occuper, Viktor et les autres l'avaient fait en se tenant au courant des suites de l'"opération" : aux dernières nouvelles, le maire avait un rendez-vous d'urgence avec un membre du conseil régional pour discuter de la tenue des prochaines élections. Une pratique courante dans ces cas particuliers de passation du pouvoir, mais qui n'avait pas empêché le groupe d'amis de se perdre dans des élucubrations diverses et variés : rencontre de pro-raskenois, magouilles pour rester au pouvoir après la fin de son mandat de remplacement, rappel à l'ordre du Chancelier qui n'avait peut-être finalement pas si envie que ça d'être entaché dans sa réputation à cause de ce poids mort de Dum-dum... A chaque gorgée de whiskey, on s'évertuait à inventer une théorie plus folle que la précédente, en montrant "preuves à l'appui" des propos du maire et de son cabinet, possiblement sortis de contexte sans aucune explication ou rapport, mais qui rendaient le truc cohérent, et donc vrai.

"- Je t'le dis mon ptit Ced, le Paul là, il veut pas sortir son traintrain de la chaise du maire. Alors s'il faut qu'il se déplace à Fort Rammstein pour voter pour l'annexion du Gradenbourg par Rasken il le fera, chtl'dis. T'imagines les billes qu'il se fait là-dessus ? Représenter les mineurs c'est pas rentable, et tant qu'on ne pèsera pas dans la politique du pays, Finn il va continuer de nous oublier là. P***** d'chancelier d'mes c******* là.
- *hips* Heureusement qu'on a de bonnes saucisses à bouffer, c'est pas les schleus qui vont battre le cochon d'nos pays tiens. Ils parlent de territoires perdus d'la République, mais ils font rien, ch'te jure. Tout ça c'est la faute aux cocos. S'ils avaient pas perdu la guerre civile contre ces vieux schocks, on en serait pas là.


Puis, les heures passant, la voiture du maire finit par arriver, et après avoir vainement tenté d'échapper à la foule en passant par une rue parallèle, elle se fit copieusement arrosé de rebus alimentaires. Le maire avait du mal à comprendre pourquoi il se prenait des œufs et de la farine, c'est pas comme s'il l'avait volé au prolétariat, sa voiture. Comme quoi, le peuple n'était jamais content.
Quant à la bande à Viktor, elle n'avait pas bougé d'un iota : à part Joseph, personne n'avait eu les jambes assez stables après tout ce whiskey pour faire autre chose que d'entacher la voie publique. Et comme après tout marché, la logistique se mit au travail pour pousser les déchets dans les caniveaux, en attendant qu'ils se dispersent tous seuls dans la nature, pour mieux revenir en toute probabilité dans deux ou trois semaines.
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