
Vacances loduariennes
Mais ces bons moments finissent toujours par s'évanouir, et les vrais militants n'ont que peu de moments pour eux. Cela vaut pareillement pour le simple adhérent d'une cellule du parti que pour le secrétaire général. Les pionniers du PEV qui font leurs classes en Loduarie sont logés à la même enseigne que le numéro 1 du parti. Un seul détail: le téléphone de ce dernier sonne un peu plus souvent, et c'est parfois le camarade Lorenzo qui est au bout du fil. Ce qui est parfois stressant, convenons-en. Et cela tombe bien, le téléphone vient de sonner.
" Allo ? Ah. mes chers camarades zélandiens. Toujours un plaisir. C'est pour quoi ? Si la machine à café est en panne, il faut frapper dessus trois fois le haut de la machine pour que le gobelet tombe. Combien de fois il faut que je vous le dise ! ...Ah, c'est pas pour ça ? Ah...nos camarades d'Adélie vont bientôt arrivés ? Très bien, j'arrive sous peu."
Le secrétaire général raccroche le téléphone, c'est une nouvelle journée commence, et un nouveau candidat à faire passer sur le grill.
Comme souvent au siège de l'UICS, c'est le velsnien qui arrive devant la petite salle de conférence qui a été attribuée à la délégation d'aujourd'hui. Marcos a à peine le temps de consulter son dossier lorsqu’il voit arriver une femme devant la porte. Il ne la connais pas, et celle-ci ne semble faire partie d'aucune délégation de l'UICS à sa connaissance. Aussi, il en conclu qu'il s'agit de l'adélienne qu'il cherche: "entrez camarade, je vous prie. Vous arrivez pile à l'heure. Des collègues d'autres délégations ne vont pas tarder à arriver."
Ce beau monde s'installe dans cette pièce à la décoration toute loduarienne et brutaliste. Et autant profiter de ce petit moment d'absence en début de rencontre pour aborder les questions les plus simples:
- Je vous souhaite le bienvenue parmi nous, camarade. Mes camarades ne sont pas encore arrivés, mais cela ne veut pas dire que nous devons perdre du temps. Commençons simple voulez vous. En tant qu'organisation internationaliste, il convient de dire que nous prônons toujours un certain syncrétisme parmi nos membres: nous avons ainsi à nos côtés des eurycommunistes, des communalistes, des anarchistes, des socialistes... mais toutes ces grandes familles, malgré leurs différences, sont unies par des buts communs: celui de l'avènement d'une société socialiste devant succéder à toutes les contradictions incarnées par le monde actuel, qui dévore sa propre force de travail afin de s'alimenter. Aussi, vous comprendrez qu'il faille que nous nous assurions que vos objectifs en tant qu’État soit compatible avec le dépassement de l'horizon du capitalisme incarné par les nations océniennes et onédiennes.
Ma première demande est donc la suivante: pourriez vous me décrire en premier lieu le système politique que vous vous êtes forgé afin de répondre à ce besoin, comment s'organise l'activité économique en Adélie, quelles sont vos influences politiques, et où vous placeriez vous parmi les grandes familles politiques qui composent notre grand mouvement ?