11/05/2017
16:18:57
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Activités Intérieures

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Un paysage perdu à Kaderstan...

Activités Intérieures

Il est prié de ne pas écrire en dessous de ce post, qui servira à décrire des histoires se produisant au sein de l'état de Kaderstan
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Etrange visite...

Une étrange visite...

Tagral attendait patiemment dans la pièce qui lui servait de bureau. En tant que diplomate du Kaderstan, après son diplôme et ses premières victoires, il avait été placé au rôle de "Protecteur des liens immortels unissant les Kaderstanais et les Blêmes du nord". Ce poste, en bref, consistait à voir si la région autonome de Port-Luisant ne partait pas trop en anarchie. Juridiquement, Port-Luisant faisait partie du Kaderstan, mais dans les faits, c'est presque à se demander si ce n'est pas un état à part entière, car les liens unissant la Yukanaslavie même à la petite région étaient bien faibles, voir inexistants.

Les livres d'histoires disent qu'en 1985, l'ancien régime ( car dans les faits personne savait réellement l'histoire antérieure à l'arrivée Yukanaslave de cette région isolée ) de Port-Luisant avait fait le choix de rejoindre la Fédération de Yukanaslavie, afin de se protéger d'une invasion extérieure. Mais après avoir été absorbée dans l'état du Kaderstan, plus rien. Pas de mots, pas de messages de préventions, juste, rien. Comme si la petite région elle-même ne souhaitait plus être entendue au sein de la Fédération. Le mythe s'est alors mélangé à la réalité, certains considérant que Port-Luisant était contaminée par une maladie destructrice, d'autres considérant même ce territoire comme maudit.

Cependant, un beau jour, une délégation arriva à Imnakad. Trois hommes, aux visages couverts par d'étranges casques en pointe, débarquèrent sur le sol Yukanaslave. Ceux-ci avaient demandé à voir le président en personne, ce qui fut fait. Au final, tout ce qui fut retenu a été que Port-Luisant était toujours peuplé, et que ces messagers réitéraient le désir de rester au sein de l'état du Kaderstan. Ca, c'est la version officielle.

Mais suite à cette rencontre, on fuyait cette région comme on fuyait la peste. Les rares aventureux à venir sur ces terres étaient souvent revenus totalement changés, voir fous pour certains, comme si cette région était réellement... maudite. On avait beau ne pas croire à ce genre d'histoires qui paraissent insensées, pourtant les patients dans les hôpitaux psychiatriques ne mentent pas. A vrai, dire, seuls les diplomates Yukanaslaves semblaient être immunisés à cette sorcellerie. Comme si cela semblait être un vaste complot, une grande pièce de théâtre.

Cependant, Tagral avait d'autres chats à fouetter, il allait recevoir un homme, un Blême du Nord justement, afin de s'assurer des bonnes relations entre Kaderstannais ( et Yukanaslaves indirectement ) et Blêmes. D'après ce qu'il savait, l'émissaire du nord se nommait Drahoslav Vântu. Malheureusement, la mysticité de cette région empêchait d'en savoir plus sur l'homme qui allait se tenir face à Tagral.

Pendant que le diplomate Kaderstannais était plongé dans ses pensées, on toqua à sa porte. De celle-ci, un homme entra. Il semblait jeune, mais avait la peau si blanche que l'on pouvait croire qu'il était fait de neiges. Il n'était pas plus fort que la moyenne et ne semblait pas plus faible pour autant. Un homme de ce qu'il parait de plus normal, hormis sa peau anormalement blanche.

"Bienvenue au Kaderstan Sieur Vântu", lança Tagral, "j'espère que le voyage n'a pas été trop long et difficile, la mer transblême n'est pas calme en ce moment"

L'homme Blême resta fixe, et n'exprima pas un seul mot, et continua de regarder Tagral dans les yeux.

"Je vous en pris, asseyez vous", dit Tagral, tentant d'éviter une gêne étrange dans la pièce, "la situation est toujours bonne à Port-Luisant ?"

Cette fois-ci, le dénommé Vântu parla d'un ton impassible et d'une voix grave :

"Le Preot Mihail Gusa se prête au pouvoir. Tout est en marche. Le passage ici n'était point utile."

Tagral savait, par le nombre de témoignages d'autres diplomates, que les blêmes du Nord avaient leurs façons de parler, ce qui faisait très étrange lorsque l'on parlait avec un individu de Port-Luisant pour la première fois.

"Mihail Gusa", repensa Tagral, "c'est leur chef ? Putain on sait tellement rien sur l'un de nos propres territoires..."

Cependant, l'envoyé Blême répondit aussitôt :

"Aucunes craintes sont à avoir. Port-Luisant se porte bien, comme son peuple. Je vous prie de me laisser rentrer en mes terres natales."

"Ecoutez Sieur Vântu, je suis ici pour permettre de conserver les liens diplomatiques qui unissent Port-Luisant et Imnakad, nous ne pouvons nous permettre de si peu, surtout en vue de la méconnaissance Yukanaslave pour votre région autonome. Pendant de nombreuses années nous avons tout de même perdus tous les liens entre votre région et le reste de la fédération, alors je vous prie bien de rester afin de décrire plus en profondeur la situation, que je fasse un rapport clair au Président Abdal-il-Mahouid", répondit Tagral, légèrement agacé du comportement du Blême.

Drahoslav Vântu s'assit, puis posa ses mains liés sur la table, et fixa profondément ses yeux dans ceux de Tagral, avant de répondre toujours autant calmement :

"Les affaires sont les nôtres. La Yukanaslavie, ni le président, n'ont besoin de connaitre notre situation. Nous vivons bien, nous mangeons bien, c'est tout. Si vous souhaitez trop en savoir, le Preot Mihail Gusa pourrait être furieux, et provoquer sa colère. Souhaitez vous cela ?"

Tagral était en incompréhension totale. Qui est donc ce Mihail Gusa, quelle est la situation à Port-Luisant ? Qui est même Drahoslav Vântu ? Qui sont les Blêmes du Nord tout simplement ? Depuis tout à l'heure, Tagral avait l'impression de parler à un homme d'une secte. Mais bordel il ne voulait pas parler pleinement, à croire que même leurs alliés étaient leurs ennemis à ces foutus Blêmes de Port-Luisant ?

Ne souhaitant pas débattre plus, de toute façon il savait bien que la question Blême était évitée par le Président Abdal-il-Mahouid, il accepta finalement que l'envoyé Blême parte et rentre sur sa terre d'origine. De toute manière, cela faisait déjà trop d'informations, certes sans réponses, mais qui pourraient éclairer un peu plus la situation dans ce territoire éloigné.

Mais tout de même...

Qu'est ce qu'il se passe à Port-Luisant ?

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Port... Luisant ?


Avez vous dit Port-Luisant ?

Cela faisait plusieurs mois que Tagral n'avait reçu de nouvelles de Port-Luisant. Diplomate chargé des bonnes relations entre cet état mystérieux et le Kaderstan, donc indirectement de la Yukanaslavie, il se devait de tout faire pour connaitre le plus d'informations sur ce territoire lointain, et de s'assurer que l'horreur n'était pas de mise en ces domaines protégés par la Yukanaslavie. Mais malheureusement pour lui, tel un livre sans mots, il ne trouvais rien à part des minuscules indices. Pour beaucoup, si Port-Luisant faisait partie de la Fédération, il semblait logique que cette dernière ait connaissance des actions qui se déroulent là bas. Pourtant, rien. Malgré la dernières visites d'un Blême du nord il y a plusieurs mois, aucuns indices n'étaient suffisants pour connaitre la vérité sur cet endroit terrifiant car pratiquement inconnu. L'ironie est d'autant plus accablante quand les historiens du pays ne savent même plus pourquoi cette petite terre avait décidé de rejoindre cette si grande Fédération. Pour s'assurer une protection ? Cela est possible. Par opportunisme ? Idem. Pour éviter le courroux d'autre chose ? On ne pouvait rien vérifier...

Une quête perdue de connaissance sur une propre région d'un pays multi-culturel et multi-étatique. Elle avait finit par faire désespérer Tagral, au point qu'il se lamentait de ce poste maudit. De plus, comme un phénomène paranormal, il pressentait... quelque chose. Une présence, une ombre, rien de mieux pouvait décrire cette sensation entre fiction et réalité. La folie l'avait atteint ? Impossible, car il ne serait déjà plus à son poste depuis belle lurette. Mais pourtant, il en était certain, quelqu'un... ou quelque chose, le suivait, jour comme nuit, tapis dans l'ombre, attendant une heure pour surgir et réaliser ce qu'il devait proférer.
C'est ainsi qu'à son bureau, au clair de lune, munit d'une simple bougie éclairant faiblement sa table de travail, il le ressentit une fois de plus. Il était là. Le démon, la... chose. Il commençait à trembler de peur, n'osant se retourner en direction de la seule porte qui menait au lieu où il se trouvait. Son coeur battait de plus en plus vite, sa voix semblait coupée. Non, cette fois-ci c'était différent. L'être l'approchait plus près que d'habitude. C'était donc bien aujourd'hui qu'il allait découvrir l'enfer qui se cachait dans son ombre.
Soudain, un silence de mort s'installa dans la pièce. Puis, quelque chose, d'une voix rauque et sombre, parla :

"Tu es seul, n'est ce pas ?"

Cette simple phrase, prononcée par l'ombre qui le traquait en silence depuis plusieurs mois, le terrifia. Ses yeux concentrés sur son livre, Tagral n'osa retourner son regard, de peur d'affronter ce qu'il se trouvait non loin de lui. Il commença à transpirer, tentant vainement de répondre, mais n'ayant la force de le faire. C'est alors que la voix rauque parla de nouveau :

"Tu es abandonné par tes pairs... Ils ne te veulent plus... Ils te détestent tous... Sinon quelqu'un serait venu t'aider tu ne crois pas ?"

Tagral était paralysé par la peur. Cette voix... elle le tourmentait. Oui. Personne n'était venu l'aider, pas même ses plus proches amis. Tout le monde se foutait du mystère que représentait Port-Luisant, comme si... il n'existait pas. Une tragédie digne des plus grandes pièces de théâtre de la Rhème antique. Mais si lui savait... si cette chose pouvait l'aider... Est ce qu'elle pourrait l'aider ?

"Je peux te venir en aide âme perdue... Suis-moi... Ecoute moi... Et je t'apporterais notre vérité... LA vérité..."

Etrangement, cela le rassura. Personne ne se souciait de son sort, et cette ombre était bien la seule à tenter de le sauvegarder. A la prononciation de la dernière phrase, il ressentait son âme, et elle semblait se fissurer de l'intérieure, puis il fut... comme libéré d'un poids. Il se sentait plus libre. C'est alors qu'il se retourna, et à ce moment, il la vit enfin... la chose...

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