08/07/2016
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[Ecyclopédie ; Economie] La Société Nebrownienne du Chemin de Fer

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Société chargée des questions ferroviaires en Nebrownia, la SNCF est une entreprise d’importance stratégique au sein du pays, en raison, entre autres, de sa longueur depuis que les deux régions continentales sont reliées par le gain territorial contre la Vietie. Initialement créée pour absorber les dettes des compagnies privées qu’elle remplace en uniformisant le système ferroviaire, l’entreprise a toujours été mise au service du développement économique du pays, et parfois au service des lubies de ses dirigeants. Mais la SNCF c’est quoi finalement ? La SNCF c’est tellement de choses. C’est plus de 30 000km d’emprises ferroviaires (zones dédiées au rails et zones de sécurité adjacentes), deux écartements de voies, des milliers d’embranchés (entreprises reliées au réseau ferrés), trois compagnies logistiques dépendantes, c’est une histoire, et puis c’est surtout des trains, des marchandises, des personnes… Dans cette série d’articles nous allons essayer de vous parler de l'histoire du ferroviaire de Nebrownia, du matériel que vous pouvez voir sur nos voies, des entreprises qui le fabriquent (car elles ne sont pas toutes Nebrowniennes), de la façon dont est géré le trafic, des technologies utilisées etc...

Avant tout, pour commencer, un rapide résumé historique.
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Résumé Historique de la société (dates clé de la société)



Fondée en 1949 afin d’éponger toutes les dettes des différentes compagnies ferroviaires du pays en uniformisant le système ferroviaire national, la SNCF a été fondée en absorbant l’intégralité des possessions de toutes ces compagnies, matériel roulant et infrastructures comprises. La première tâche consista à mettre de l’ordre dans tous les types de matériels et les types d’écartements sur lesquels ils roulaient. L’inventaire prit un an et les dirigeants de la jeune entreprise se rendirent alors compte de la tâche qu’ils avaient face à eux.

De 1951 à 1955, de gros travaux de normalisation sont lancés, avec pour objectif l’uniformisation du réseau ferroviaire. Sur les quatre types d’écartements recensés par l’entreprise à sa fondation, n’en seront conservés que deux : l’écartement dit « normal » de 1.44m, et l’écartement dit « métrique » de 1m. En même temps que ces travaux d’uniformisation du réseau, débute un projet d’électrification reprenant les expériences menées par les anciennes compagnies en la matière. La décision est prise de conserver les voltage des compagnies avec la plus grande portion de voies électrifiées, afin de simplifier les travaux d'aménagement et l’alimentation du réseau. Les voltages de la SNCF seront donc le 2500V Courant Continu et le 12500V Courant Alternatif. Des tests de nouvelles machines sont lancés sur différentes portions du réseau électrifiés à partir de 1958 alors que les travaux de pose de caténaires, débutées trois ans plus tôt, battent leur plein sur les lignes principales. Cette année aussi, les premiers contacts officiels sont pris avec la SNTF pour discuter des accords de fret transfrontaliers, en vigueur depuis la création de la société Lermandienne, et maladroitement oubliés par les grattes papiers.

En 1959 circule le premier train commercial à traction électrique avec à sa tête une machine commandée par la SNCF. Cette même année, l’entreprise prend la décision de se débarrasser à plus ou moins long terme de la traction vapeur, extrêmement contraignante en terme logistique : plus aucune locomotive à vapeur ne sera produite après cette date et, pour les prochaines deux décennies, l’accent sera mis sur le Thermique, dont les moteurs donnent enfin satisfaction pour la traction ferroviaire, et l’électrique. Nebrownia offre à son voisin Lermandien, attaqué par la Vietie, un massif soutien logistique et sanitaire via, entre autre, ses trois trains hôpitaux, convoyés par bateaux, et livraisons d'une grande quantité de matériel et munitions, mettant ainsi grandement à contribution le réseau ferré national, toujours en cours de mutation.

En 1968, une “cellule d'étude de projets d’expansion du réseau ferré” est mise en place, afin d’étudier la faisabilité (et surtout la viabilité) d’une expansion du réseau ferré dans certaines régions du pays. Il est intéressant de noter que leurs premiers sujets d’étude seront la mise en œuvre d’une expansion du réseau ferré via le territoire de la Vietie, alors nullement en tension avec Nebrownia, mais vue comme un potentiel agresseur depuis la guerre d'agression qu’elle a mené contre la Lermandie, entre 1958 et 1963. Ce bureau ne cessera de travailler, car c’est également dans celui-ci que sont décidées les priorités pour la rénovation et les budgets d’entretien du réseau ferré national.

Fin Octobre 1977, une brutale récession économique entraîne l’explosion du prix du diesel et force la SNCF à revoir sa partition concernant les machines à vapeur, dont nombre sont toujours en “attente d’amortissement”, immobilisées dans les dépôts. Une deuxième vie leur est offerte, pour la plus grande joie des amateurs de volutes de fumée sur le réseau national et la production de machines à vapeur est momentanément relancée. Cette nouvelle relance également l’industrie charbonnière, que de récentes prises de consciences écologiques commençaient à pointer du doigt et qui était en nette perte de vitesse. Cela relance aussi la question des carburants de synthèse issus du charbon.

Février 1980, Clinton KELLEM, élu président un an auparavant, déclare l’état d’urgence après un faux coup d'État communiste, les bases de la dictature qui sera plus tard nommée “l’ère Kellem”. La SNCF est immédiatement mobilisée pour déployer l’armée dans tout le pays afin de faire respecter le couvre feu. Première utilisation massive du réseau ferré à des fins de déploiement militaire, cet évènement, encore inédit dans l’histoire de Nebrownia, sera riche d’enseignements qui serviront deux ans plus tard. Novembre 1980, Kellem demande et obtient de l’assemblée les pleins pouvoirs… Ils ne les lâchera plus pendant 35 ans. De nombreuses voix se font entendre au sein de la SNCF, entreprise particulièrement fournie en syndicats à l’époque pour dénoncer ce que certains qualifient de “coup d’Etat Silencieux”. Mais ces voix sont rapidement muselées, et une des premières mesures de Kellem est d'interdire les syndicats jugés trop à gauche. Le syndicalisme étant en nette perte de vitesse, les gens lassés de leurs querelles incessantes, la nouvelle n'émeut personne au sein de la SNCF.

Mars 1982. Après une aggravation des tensions entre la Lermandie et la Vietie depuis 1980, la mort du Président Lermandien Marcel Boulot et l'arrivée au pouvoir de son successeur déclenche une guerre ouverte entre ces deux pays. Rapidement soutenue par Westalia, son voisin, la Lermandie sollicite pendant presque deux mois l'entrée en guerre de Nebrownia. Au départ réticent, Kellem est convaincu lors de l'évocation de la possibilité d'enfin assurer la continuité territoriale tant rêvée par nombre de ses prédécesseurs. La guerre est donc officiellement déclarée à la Vietie le 2 Mars 1982. Mais les unités Nebrowniennes sur place, mal préparées, se font rapidement bloquer et même repousser des frontières, la Vietie usant de l'expérience acquise durant deux conflits pour malmener les troupes inexpérimentées de Nebrownia tout en attaquant des ports le long de la côte nord de Nebrownia. Surprises au début, les unités Nebrowniennes se reprennent vite et résistent suffisamment longtemps pour permettre l’acheminement de renforts malgré quelques pertes de territoire. Si l'offensive aérienne menée par l’ennemi met à mal les infrastructures du réseau principale, le réseau métrique est globalement épargné, permettant de ravitailler des zones clé du front, et de lancer des contres attaques à partir de ces points. Dès Mai 1982, le front est stabilisé et l’armée de l’air Nebrownienne arrive à maintenir suffisamment le statu quo dans les airs pour permettre une remise en état partielle des infrastructures du réseau principal, et soulager le réseau métrique qui était totalement engorgé. L’évacuation des blessés, l’utilisation à fond des cinq trains hôpitaux du pays fait chuter drastiquement le nombre de morts et soulage d’autant les infrastructures sanitaires du pays. Le plan initial de la Vietie, profiter du flottement créé par le récent changement de type de régime et l'inexpérience des troupes Nebrownienne pour attaquer et vaincre rapidement l’adversaire Est avant de se retourner contre l'Ouest, ayant échoué, les Belligérants s’enterrent.

Durant la première moitié de l’année 1984, la SNCF est mise à contribution pour préparer les bases logistiques vouées à soutenir l’offensive de Juillet 1984, qui, coordonnée avec celles Lermandienne et Westalienne, s’achèvera en Novembre 1984 dans la Banlieue de la capitale de la Vietie après l’effondrement total, et surprenant, de son front Sud. Le Traité de paix qui suivra verra la Vietie disparaître purement et simplement, permettant enfin à Nebrownia d’assurer la continuité territoriale dont rêvaient des dizaines de politiciens. Se posera alors la question de l’intégration de ce territoire au réseau national. L’occasion de sortir des cartons un vieil exercice intellectuel de la “cellule d'étude de projets d’expansion du réseau ferré”.

Février 1985, débuts officiels, et en grande pompe, des travaux d’intégration du réseau ferré des territoires annexés. Kellem use de propagande pour faire de l’intégration des récents gains territoriaux une priorité, et compte bien sur la SNCF pour l’aider dans son projet. Un autre grand projet, mené malgré la guerre, semble aussi porter ses fruits puisque, en Juin 1985 circule le premier train tracté par une machine diesel utilisant un moteur de conception nationale et usant d'un carburant de synthèse produit en masse et issu de la transformation du charbon. La production des locomotives à vapeur cesse de nouveau début 1986. Les machines remplacées par les Diesel pouvant de nouveau circuler sont soigneusement entreposées et entretenues, alors que l’industrie charbonnière vit son deuxième âge d’or. 11 Décembre 1988, record national de 268,45 km/h battu en ligne par un RTG roulant au carburant de synthèse.

C’est en Avril 1988 que circule le premier train sans rupture de charge entre la gare la plus au nord et la gare la plus au sud du pays, soit 2231 km effectués en 21 heures à la vitesse moyenne de 106,23 km/h par une machine diesel de série CC 721, l’électrification ayant pris énormément de retard à cause, officiellement, d’actions terroristes le long de la voie, officieusement à cause de la corruption latente. La continuité territoriale est officiellement achevée, et le régime de Kellem ne se prive pas de se rengorger d’avoir été ceux qui ont réussi un rêve vieux de plus de deux siècles en faisant circuler des trains à la livrée vantant cet événement partout dans le pays.

le 17 août 1990 voit la dernière circulation officielle d’une locomotive à vapeur en tête d’un train commercial, le train RO 133 459, un train de marchandise de 1300 tonnes, tracté par la vénérable 241 P 17, qui acheva donc son service à la SNCF après 40 ans de bons et loyaux services et marqua la fin définitive de toute une époque. Clinton Kellem sera du voyage, dans le fourgon de queue aménagé pour l’occasion en confortable salon. Soigneusement entretenue par les membres de l'association “Les Joyeuses Escarbilles”, la 241 P 17 circule encore sur le réseau ferré national en tête de convois touristiques.

En 1994, le gouvernement demande à la SNCF d’étudier un plan de déploiement rapide de troupes aux frontières Est, région très montagneuse et se reposant à 70% sur le réseau métrique pour acheminer personnes et marchandises. La SNCF est alors une des entreprises possédant une des plus fortes concentrations de soutien au dictateur, les syndicats n’y existant quasiment plus depuis presque 7ans.

En 1995 débute un projet fou du Dictateur, dans lequel la SNCF sera pleinement mise à partie, déjà car il est prévu d’y construire une gare voyageur de taille, et aussi car il faudra ravitailler le projet pour sa construction, et ensuite pour le faire vivre. Vous l’avez compris, c’est cette année là que débute la fondation de ce qui deviendra Kellembury, et qui nécessitera un sérieux effort logistique pour mener de front la construction.

Janvier 1997, un hiver particulièrement rude bloque toute circulation dans l’ensemble du nord du pays, seuls les trains peuvent effectuer leurs trajets. Jusqu’à fin mars 1997, les trains FRET de la SNCF seront les seuls à ravitailler villes et villages reliés au réseau national, ceux ne l’étant pas étant ravitaillés par hélicoptère, véhicules de l’armée ou à pied. On parle de terminaux de fret tellement engorgés par les trains que le déchargement des marchandises a commencé à s’effectuer au sein même des gares de triage.

26 Mai 2000, date hautement symbolique pour le dictateur car il s’agit de son anniversaire, la ville de Kellembury est officiellement fondée. Les bâtiments officiels ainsi que la gare sont tous inaugurés en grande pompe, et les premiers habitants (volontaires ou forcés) prennent possession de leurs logements, maisons, bureaux. Bien entendu, la SNCF et les compagnies logistique lui étant rattachées s’occupent du ravitaillement et du déménagement des premiers 5000 habitants à titre gracieux (une perte financière phénoménale que les pontes de l’entreprise regretteront plus tard). Le 11 septembre 2000, Kellem impose l’amendement numéro 255, plus tard connu comme “plaie des routiers” qui impose aux entreprises de transport routier ou de payer une surtaxe liée à l’entretien des réseaux routiers et autoroutier qu’elles contribuent grandement à dégrader, ou à limiter leur mouvements à 200 km autour de leur base logistique. Bien évidemment, toute tentative d’implantation de dépôts tous les 200km pour émailler le pays autre que ceux des trois compagnies logistique de la SNCF se verra très lourdement taxée. On estime qu’à lui seul, cet amendement a permis à la SNCF le rachat de près de 64% des compagnies de transport routier qui existaient avant qu’il ne soit imposé, et ce en à peine deux ans. Bien évidemment, des manifestations sont lancées, y-compris par des syndicats pro Kellem, mais toutes sont réprimées dans le sang par la police politique lors de la plus grande d’entre elles, le 10 octobre 2000, plusieurs dizaines de cheminots de l’entreprise compteront parmi les victimes. C'est à la suite de cet événement que le nombre de voix s’opposant à Kellem va énormément augmenter, également au sein des 6 membres de la direction de la SNCF de l'époque qui, même s’ils étaient satisfaits du coup porté à leurs principaux concurrents, se sont ouvertement dit choqués par la répression qu’a subi l’opposition. Ils mourront tous dans le crash de leur avion privé lors d’un déplacement vers la Lermandie, quatre mois plus tard.

Février 2001 arrive à la tête de l’entreprise un homme qui a gravi tous les échelons de l’entreprise, depuis les compagnons de la SNCF où il a commencé son apprentissage à l'âge de 14 ans, jusqu’à sa tête : David Blummenfeld. Âgé de 57 ans à l’époque, c’est un homme ayant une culture du ferroviaire très poussée, et aussi une vision des défis à venir plus poussés que ses prédécesseurs. Dès son arrivée, il impose à la co-direction de la SNCF Anna Sörensen, 46 ans, sa rivale depuis qu’il est candidat sérieux à la direction de l’entreprise, qui devient aussi la plus jeune directrice de la SNCF, ainsi que la première femme à ce poste. Ce choix surprend - et n’est pas du goût de Kellem qui n’aura de cesse d’essayer de la virer de son poste - mais il est vite évident que la rivalité qui les opposait était nimbée d’admiration. C’est donc avec ces deux nouvelles têtes que la SNCF va aller à marche forcée vers l’avenir.

Janvier 2003, Le nouveau plan d’action de la SNCF est terminé, tout comme la prévision des budgets à allouer. Sans grande surprise, la poursuite et l’accélération des travaux d’électrification du réseau ferré national est le cheval de bataille de la nouvelle Direction de l’entreprise. Le premier plan s’étend sur 10 ans et prévoit l’électrification de 5000km de voies. Réaliste sur le papier, le plan se heurte vite aux réalités du terrain, et surtout aux affres de la corruption que le régime n’a rien fait pour évincer.


En 2005, sont lancés de grands programmes de remotorisation et de contrôle technique des engins moteurs du parc de la SNCF, afin de limiter la pollution émise par les engins thermiques, et la consommation des locomotives électriques. Cette même année, la dernière locomotive à vapeur n’ayant pas trouvé de place au sein des nombreuses associations de préservation est ferraillée, un crève-cœur pour ses deux derniers mécaniciens qui assistent, les yeux pleins de larmes, au démantèlement de leur ancienne machine.

Novembre 2008, Exercice grandeur nature de l’armée aux frontières ouest du pays. La SNCF est mise à l’épreuve et peut donc vérifier le plan étudié 14 ans plus tôt. Trop optimiste et n’ayant pas pris en compte l’évolution du parc de l’armée, le plan de la SNCF se révèle dépassé et occasionne des retards monstrueux. Le résultat est sans appel : en cas d’invasion adverse par ce flanc, la SNCF serait le meilleur allié des adversaires. Kellem entre dans une rage folle et… limoge tous les officiers qui ont osé critiquer la SNCF, le résultat du rapport et classé et les archives militaires mettront cet exercice au silence, comme s’il n’avait jamais existé. La direction de la SNCF a eu chaud, mais cela les convainc de la nécessité de s’accorder avec l’armée. Elle recrute donc tous les officiers limogés dans une nouvelle section vouée à la coordination avec l’armée en matière de logistique, et qui multipliera les exercices intellectuels autour de la logistique des armées au sein de l’entreprise.

Février 2013, la direction fait le bilan de son plan de 10 ans censé voir l’électrification de 5000 km de voies. Seuls 1500 l’ont réellement été. Kellem accuse encore les terroristes communistes, et promet de grandes réformes pour “tous les buter, ces connards de cocos”. La réalité est ailleurs : corruption, vols de matériel et de machines, pressions politiques, etc.la Direction se rends compte qu’une énorme part du déficit monumental de leur entreprise est à voir du côté des politiques qui se gavent à tous les niveaux. Blumenfeld commence à faire fuiter des documents dont la révélation commence à chatouiller le gouvernement Kellem au moment de la plus grande réforme de son histoire. Juin 2013, David Blummenfeld prend sa retraite le jour de ses 70ans, mais reste au sein du conseil de la SNCF, après avoir nommé Leanna Leblanc, 43ans, pour lui succéder. Anna Sörensen occupe, officieusement, la tête de la SNCF, formant la jeune Leanna Leblanc à la réalité de la gestion de l'entreprise.

Entre Décembre 2014 et le 18 avril 2015 la SNCF contribue au déploiement des forces de répression des révoltes ayant éclaté suite à la réforme du décret 432, imposant aux femmes de cesser de travailler, réprimant les homosexuels et diminuant les droits de certaines minorités nationales. Cette réforme touchant au cœur les valeurs des Nebrowniens, des révoltes éclatent partout dans le pays, et la SNCF se voit contrainte d’aider les assassins de son propre peuple, non sans faire preuve de ruse et occasionner des retards monstrueux aux convois militaires. Nombre de cheminots et d’agents de circulation sont arrêtés, certains sont même exécutés sans procès pour “entrave à opération de police”. La résistance dont la SNCF a fait preuve à son encontre fait entrer Kellem dans une rage sourde. Mais il ne touche pas à la direction de l’entreprise, il en a trop besoin pour bien faire tourner la boutique.

Le 19 avril 2015, dès que Noroît Emerson a été arrêté en direct par la police politique et que la rumeur d’un soulèvement populaire s’est propagée, la Direction de la SNCF a ordonné un arrêt immédiat de toute les circulations, libre aux agents de trouver un prétexte. Les insurgés ont trouvé le siège grand ouvert, et la direction leur a annoncé qu’aucun renfort n'arriverait par le train ce soir-là. Après avoir été un instrument du pouvoir, la SNCF avait prouvé, en cinq mois, qu’elle ne le soutenait plus, et qu’elle se tournait maintenant résolument vers un avenir plus tolérant.
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Matériel Roulant


Nous allons évoquer dans les pages suivantes le matériel roulant que nous pouvons voir actuellement en service sur le réseau ferré de Nebrownia et chez les embranchés au réseau. Vous allez souvent voir ici des séries de lettres et de chiffres. Si cette vision peut sembler barbare aux yeux du profane, il s’agit de la Nomenclature Unifiée du Matériel Ferroviaire (abrégée NUMaF), qui classifie le matériel roulant national depuis la création de la SNCF. Avant de détailler plus avant les différentes locomotives et automotrices visibles sur le réseau ferré, nous allons nous attarder succinctement sur la NUMaF, afin d'expliquer les bases concernant les locomotives et le matériel tracté.


La NUMaF

Créée en 1949, juste après la création de l’entreprise SNCF, en préparation des travaux de normalisation souhaités par les cadres de la SNCF, la NUMaF permet de classer le matériel roulant selon des codes bien spécifiques regroupant tout ce qui peut rouler sur le réseau ferré Nebrownien. Toutes les commandes de matériel de la SNCF s’y rapportent et tous les nouveaux matériels doivent s’y conformer. D’une manière générale, la codification est la suivante : une série de lettres et des chiffres. Pour les locomotives, les lettres correspondent au type d’essieux, les chiffres au numéro du projet (en première position, numéro choisi au hasard) et au numéro de la locomotive dans la série. Il existe une nomenclature dédiée aux machines à vapeur.


La NUMaF appliquée à la Traction Vapeur

La vapeur a longtemps dominé le rail de par le monde, et Nebrownia a eu une grande période avec ce type de traction. La nostalgie entourant la vapeur, malgré son arrêt très récent dans notre pays, a permis la sauvegarde d’un nombre impressionnant de ces machines, et les associations s’en occupant demandent régulièrement l’autorisation de faire circuler des trains historiques sur le réseau national. La SNCF, seule à même d’estimer si une machine peut ou non circuler sur le réseau national, a décidé dès 1949 d’une nouvelle nomenclature pour nos vieilles « charbonnières » : Une série de chiffres et une lettre (tirée au hasard) pour désigner le type de locomotive, et un numéro (tiré au hasard) comme « nom ».

Prenons l’exemple de cette machine :

chauffe Marcel !

Cette locomotive est la fameuse 241 P 17 (surnommée « Le Creusot » car elle nécessitait de « creuser » le charbon du tender tellement elle était gourmande), la dernière locomotive à vapeur ayant tracté un train en “service commercial” au sein de la SNCF, préservée par l’association “Les Joyeuses Escarbilles”. Le type de cette machine dans la nomenclature NUMaF est donc 241 P. Pourquoi « 241 » ? Comptez les essieux sur le profil : 2 essieux porteurs à l’avant, 4 essieux moteurs et 1 essieu porteur à l’arrière nous donnant 2 4 1. Ainsi, dans la nomenclature NUMaF, toutes les locomotives à vapeur comportant cette organisation d’essieux sont des 241 P, quelle qu’ait pu être leur dénomination au sein des compagnies avant 1949.


La NUMaF appliquée aux autres Modes de Traction

Les autres modes de traction comportent eux aussi des chiffres et des lettres, organisés d’une façon différente de la vapeur, pour bien s’y retrouver. L’idée de base reste la même cependant, on regarde les essieux. Seulement les lettres désignent ici les essieux moteurs par bogie en relation avec l’ordre dans l’alphabet, et les chiffres (s’il y en a) les essieux porteurs. La SNCF a envisagé de très nombreux cas de figure en termes de motorisation, mais ne circulent sur le réseau national que trois types : Les BB, les CC et les Y.

Les BB :

Cette dénomination se rapporte aux machines ayant deux essieux moteurs par bogie, « B » deuxième lettre de l’alphabet. Selon la NUMaF, ces machines doivent disposer d’au moins un moteur par bogie, quel que soit le type d’alimentation. De manière générale, ces machines ont des démarrages plus rapides que leurs sœurs CC, mais disposent d’une puissance moindre et ne sont pas conçues pour les grandes vitesses. Elles sont ainsi très intéressantes pour les trajets de type « omnibus », « rapide », « Régime Ordinaire » ou « messagerie », dont nous parlerons plus loin, mais montreront rapidement leurs limites pour les « express » par exemple.

roule !!
Bogie de type BB avec embrayage du moteur, le moteur étant situé juste au dessus dans la machine


Les CC :

Cette dénomination se rapporte aux machines ayant trois essieux moteurs par bogie, troisième lettre de l’alphabet « C ». Les « CC » aussi doivent disposer d’au moins un moteur par bogie, quelle que soit le mode d’alimentation. Si elles n’ont pas « l’explosivité » de leurs sœurs BB au démarrage et nécessitent de longues distances avant d’atteindre leur plein potentiel de vitesse (les excluant d’emblée des services « omnibus »), elles sont extrêmement puissantes et rapides. De manière générale, ces locomotives sont les reines de la vitesse sur le réseau ferré de Nebrownia, elles sont très souvent en tête des « express » et des trains de prestige du pays, mais aussi en tête des trains de fret lourds des régimes « MA 100 » et supérieurs, que nous évoquerons plus tard.

rouleroule !!
Bogie de type CC avec embrayage du moteur


Les Y :

Cette dénomination se rapporte aux locomotives n’ayant pas de bogies, mais des essieux moteurs directement fixés sur la structure. Ces machines n’ont qu’un seul moteur pour alimenter les deux essieux moteurs qui les composent. D’une manière générale, les machines de ce type sont surtout allouées aux tâches de servitudes, formation des trains et/ou dessertes locales (moins de 30km), car leur puissance est très limitée

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Locotracteur de type "Y"


La NUMaF appliquée aux matériels automoteurs :

La SNCF dispose, en plus de ses rames tractées, de rames automotrices, plus communément surnommées "autorails". La NUMaF s'applique aussi à ce type de matériel, avec une nomenclature très simple : la lettre "X" devant les chiffres lorsqu'il s'agit d'une rame thermique, la lettre "Z" lorsqu'il s'agit d'une électrique. Ici nul besoin de compter les essieux, il suffit de constater la présence ou non des pantographes pour déterminer le type d'énergie utilisée.

classe
Autorail de type Z 2

caravelle
Autorail de type X 43
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La NUMaF appliquée au matériel tracté :

Moins fascinant pour les Nebrowniens que les locomotives qui les tractent, les matériels tractés sont aussi assujettis à la NUMaF. Pour ce type de matériel, il y a des types, et une classification propre à ces types. Nous allons brièvement nous y attarder en commençant par le matériel voyageur, plus simple, et ensuite nous nous attaquerons au matériel marchandise, légèrement plus complexe.


Matériel Voyageur réseau normal

Cette classe se divise en deux types : Voiture Unifiée de Service Intérieur, abrégé en VUSI et Voiture Unifiée de Service de Nuit, abrégé en VUSeN. Créée en 1975 pour remplacer les matériels issus de la fusion des anciennes compagnies toujours utilisée à l’époque mais en voie de remisage, cette division permet une simplification du système. Ainsi, chaque type est divisé en série, symbolisées par une numérotation romaine, et versions, symbolisées par une lettre en minuscule. Les versions de chaque série définissent l’agencement intérieur, la colorisation et la classe associée.

(Exemple : une voiture de type VUSI-Ia est une voiture de compartiments première classe issue de la première série, comme la première représentation en haut à gauche sur la photo ci-dessous ; celle en dessous est une voiture de type VUSI-Ib, première classe en salle ouverte ; la suivante de type VUSI- Ic, mixte première/seconde classe à compartiments, etc. nous détaillerons les matériels plus loin.)

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voitures de type VUSI-I pour réseau de train électrique échelle HO

La SNCF dispose encore à ce jour de trois types de voitures VUSI (sujet à évolution) et deux types de voitures de type VUSeN.


Matériel voyageur réseau métrique :

Depuis la suppression des rames tractées du réseau métrique, le service voyageur ne s’y effectue plus que par rames automotrices. Il est certes plus simple de mettre deux autorails en UM (Unités Multiples) mais on manque ou de souplesse, ou de matériel. La solution est venue des anciennes rames tractées : pourquoi ne pas utiliser des voitures voyageuses derrière les autorails ? Problème, l’ensemble du matériel de ce type existant avait été ou ferraillé, ou préservé. Il a donc fallu en créer de nouvelles. Les exigences de la NUMaF étaient uniquement que ces remorques fassent les mêmes dimensions que les autorails les tractant, qu'elles soient suffisamment légères pour qu'un autorail puisse sans effort en tracter deux, sans sacrifier au confort des passagers. La société les produisant a donc repris la cellule de ces autorails, légèrement diminué la hauteur et installé des sièges première classe ou un compartiment bagages/marchandises à l’emplacement du moteur. La dénomination NUMaF est la même que l’autorail qui les tracte, avec l’adjonction d’un « R », donnant naissance aux remorques de type XR 21 (compartiment moteur remplacé par des sièges première classe) et XR 22(compartiment moteur remplacé par compartiment bagages/marchandise)

tortillard au lard
XR 21 encadrée par deux X21


Matériel Marchandise :

La classification du matériel marchandise est bien plus complexe que celle du matériel voyageur, mais est la même pour le réseau normal et le réseau métrique. Ainsi, chaque wagon est inscrit dans un type général : tombereau, citerne, plat, couvert. Ensuite, dans chacun de ces types, il existe différentes tailles, différents rôles, différents agencements des essieux, etc. Mais il existe aussi des types pouvant être inscrits dans deux types généraux (exemple : les wagons-trémie qui sont des sortes de tombereaux couverts) ou encore des matériels issus des anciennes compagnies et encore en circulation, mis aux normes du réseau ferré national bien entendu.

Concernant l’inscription dans un type général, la NUMaF impose de définir le type de marchandise transportée. Le vrac pulvérulent (céréales, minerai, scories etc.) dans des wagons de type Tombereaux (trémie pour les céréales et les minerais destinés à certains types de production) ; tout liquide en grosses quantités (métal en fusion inclus, dans des citernes spéciales) dans les citernes (exception faite des citernes conditionnées pour le transport par portes container) ; tout container, rails, véhicule, pièces non conditionnées en palette ou trop volumineuse pour l’être, sur les wagons plats ; toute marchandise conditionnée sur palette et/ou nécessitant un transport réfrigéré (hors container réfrigérés), dans les wagons couverts.

Concernant la taille et l’agencement des essieux, la NUMaF impose la dénomination court pour tout wagon disposant d’essieux directement fixés sur la structure au lieu de bogie et dont la longueur est inférieure à 15m inclus, long pour tout wagon monté sur bogie et dont la longueur est comprise entre 10 et 20m et Superlong pour tout wagon dépassant les 20m ou à même de former un convois « rigide » (ferroutage ou transport de rails par exemple), ce dernier terme est néanmoins réservé aux wagons plats.

Une fois le type général et les dimensions prises en compte, il convient d’intégrer l’âge du matériel. Ainsi, tout matériel issu des compagnies avant la création de la SNCF sont classés série I, ceux dont la production s’étale des années 1950 à 1960 sont de la série II, ceux dont la production s’inscrit entre 1960 et 1980 sont de la série III et ceux produits entre 1990 et nos jours sont de la série IV (l’absence de production entre 1980 et 1990 s’explique par le fait que nombre de wagons de marchandises de la Série III se trouvaient sans affectations et saturaient les voies de stockage.)

Et, à la toute fin, il convient d’intégrer les variations au sein des séries, liées à un changement de design, de matériaux, de fabrication, etc. qui sont ici représentées par des lettres en minuscule.

Ainsi, ce wagon tombereau-trémie, ci dessous, de la compagnie « TransCéréales », vouée comme son nom l’indique au transport des céréales, est donc un wagon tombereau-trémie long de série IIIb, différencié de la série IIIa par l’absence de trémie centrale en bas de la structure.

trémiamwa
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Maintenant que les bases sont posées, nous allons nous intéresser au matériel qu’il est possible de voir évoluer sur le réseau ferré national. Seront ici évoqués uniquement le matériel de la SNCF et des entreprises embranchées au réseau, nous évoquerons le matériel préservé dans un article futur. Et comme il faut bien commencer quelque part, nous allons débuter simplement avec la traction Diesel, pour ensuite partir sur la traction électrique, plus complexe car liée aux tensions délivrées dans les caténaires.


La traction Diesel

Près de la moitié des voies ferrées de Nebrownia ne sont pas encore électrifiées, en grande partie à cause de la corruption de l’ère Kellem, et un certaine portion n’en verra sans doute jamais la couleur. Cet état de fait impose donc la traction Diesel sur ces portions de voies, même si ce mode de transport est encore largement utilisé sur les portions électrifiées. Nombre de machines encore en service datent de la transition vapeur/électrique du début des années 60. Bien que souffrant des affres du temps, elles subissent depuis 2005 une grande re-motorisation qui prolongera encore davantage leur durée de service. Nous aborderons ici tant les locomotives que les rames automotrices. Mais avant de parler de locomotives, comme il sera question dans les articles suivants de « type de transmission », nous allons donc commencer par nous y intéresser brièvement, afin de poser des bases.


Le Type de Transmission

Le type de transmission est, tout simplement, la façon dont la force du moteur diesel est transmise aux essieux pour faire avancer le train. Il en existe de plusieurs types, qui ont tous été testés par la SNCF, pour ceux ayant dépassé le stade théorique (nous n'évoquerons pas les études théoriques), mais seulement quelques-uns ont été retenus, à cause des contraintes physiques et/ou techniques sur lesquelles nous ne nous attarderons pas.

Transmission directe :
Testé très succinctement mais pas retenu, le concept est des plus simple : le moteur est directement relié aux essieux moteurs centraux de la locomotive, les autres essieux moteurs étant entraînés par bielles. Nécessitant des précautions particulières au démarrage et régulièrement soumis à des ruptures d’engrenages à cause des contraintes imposées, le prototype fut rapidement abandonné au profit d’un autre type de transmission.

Transmission mécanique ou « Diesel-mécanique » :
Autre concept extrêmement simple, la transmission mécanique est la transmission de la puissance du moteur via une boîte de vitesses, comme sur les véhicules automobiles, impliquant de passer les rapports de la même façon. Ce système a fait les grands jours des autorails quand leur puissance n’excédait pas les 400ch. En effet, des problèmes de rupture ont gravement impacté les prototypes de plus de 400ch, obligeant les constructeurs à se passer de ce type de transmission pour les puissances supérieures, à moins de mettre deux moteurs fonctionnant de concert, avec deux boites de vitesses.

Transmission pneumatique :
Concept tout aussi anecdotique que la transmission directe, la transmission pneumatique ressemblait, dans les faits, au fonctionnement d’une locomotive à vapeur, à ceci près que c’est un moteur diesel qui entraînait un compresseur à air agissant sur des pistons entraînant un système de bielles. Sujet à de nombreuses fuites (et même à une explosion) le projet n’a pas dépassé le stade du prototype.

Transmission électrique ou « Diesel-électrique » :
La transmission diesel-électrique est le système de transmission de base sur le réseau ferré de Nebrownia. Le concept est simple : un moteur diesel alimente un générateur électrique qui alimente les moteurs électriques situés sur les essieux moteurs. L’avantage est que le moteur Diesel peut fonctionner en permanence au régime de rendement maximum pour fournir toute l’énergie dont la machine a besoin, et que ce système permet également de fournir de l’énergie au convoi tracté pour le chauffage et/ou l’éclairage.

Transmission Hydro-cinétique, ou hydrodynamique :
la transmission hydrodynamique est basée sur les principes de la mécanique des fluides. L'énergie délivrée par le moteur thermique est transformée par une roue-pompe en énergie hydro-cinétique, laquelle est ensuite reconvertie en énergie mécanique grâce à une roue-turbine au niveau des essieux moteurs. Les atouts d’une telle transmission sont la fiabilité, le rendement, la maintenance aisée ainsi que leurs implantations faciles dans les véhicules grâce à une puissance massique élevée.

Il existe d’autres types de transmission envisagés, mais aucun n’a abouti au stade du prototype, nous ne les évoquerons pas ici.
Traction Diesel sur voie normale

La Série des BB 670/672/674

Produites et livrées à Nebrownia entre 1968 et 1973 par les ateliers Lermandiens MANBRAMA, sous la dénomination MBM-D-67000, pour une commande initiale de 45 machines, la série des BB 670, comme cette série sera nommée dans la NUMaF, fait ainsi partie des premières locomotives Diesel dont le moteur a donné pleine satisfaction pour du « service de ligne », c’est-à-dire apte à circuler sur de grandes distances, avec des trains voyageurs et marchandises, sur le réseau ferré national. Il s’agit aussi des premières locomotives de type « Diesel-électrique » commandées par la SNCF. Si leur puissance ne justifie pas le remplacement des locomotives à vapeur encore présentes (elles sont encore moins puissantes que certaines des plus anciennes locomotives à vapeur du parc SNCF), leur faible coût de maintenance et d’entretien, ainsi que le fait qu’elles soient en banalité (sans équipages attitré) le justifie davantage. Proposées en plus à un prix largement diminué, car achetées en même temps que deux autres séries de locomotives, elles représentent le renouveau de la SNCF, l’entreprise souhaitant se passer de la traction vapeur à plus ou moins long terme.

vieux banlieue
BB 670 effectuant un service d'Omnibus vers la banlieue de Stawford, la composition montre des vieilles voitures des anciennes compagnies, dites "modernisées 50", imposant au convoi une vitesse maximum de 100km/h, Stawford, avril 1973

Les premiers essais en voie donnent toute satisfaction pour la traction de trains de type “Messagerie”, “Omnibus” et “Régime Ordinaire”, bien que ce dernier cas nécessite bien souvent l’usage d’un couplage en UM (Unité Multiple) en raison d’une capacité de traction moindre que leurs homologues à vapeur. Il est également rapidement constaté qu’il reste nécessaire l’ajout du fourgon de chauffe pour chauffer les voitures voyageurs des convois, les machines ne disposant pas du circuit permettant la mise en route dudit chauffage dans les voitures. Les 45 machines initiales sont rapidement rejointes par un contingent de 70 autres machines, portant le total à 115 BB 670 (de BB 67001 à BB 67115). Mais celles qui seront bientôt surnommées “les grosses bleues”, en référence à leur livrée, ne détrônent pas la vapeur pour autant, car, bien qu’elles rendent de fiers services, la crise d'Octobre 1977 survient, et l’importation de carburant devient trop cher pour Nebrownia, qui stoppe purement et simplement l’utilisation du diesel pour ses trains. Les BB 670 sont donc remisées en dépôt, y remplaçant les locomotives à vapeur qu’elles étaient censées remplacer en ligne. Certaines d’entre elles seront réquisitionnées par les laboratoires fabriquant le carburant synthétique pour servir de banc d’étude de l’efficacité des différents carburants produits. Il s’avère rapidement que les moteurs produits par le motoriste Lermandien ne supportent pas le carburant de synthèse, dès qu’il est utilisé, la puissance passe de 1600 kW à environ 1240kW. La décision est donc prise de remplacer les moteurs Lermandiens par des moteurs de conception nationale, mais également de revoir légèrement la structure, jugée un peu fragile pour l'usage sur les voies Nebrowniennes.


vieux
Photo prise avec un vieil appareil photo, montrant une BB 670 à l'arrivée, juste derrière elle, le wagon chaudière est bien visible, Coalchester, Novembre 1969

GlouGlou
UM de BB 670 en train de former leur train, District de l'Île Cardinale, printemps 1970.

En 1980, les négociations pour une production sous licence sont lancées et aboutissent fin 1984, plutôt en faveur de la SNCF, sûrement en raison de la guerre contre la Vietie et de la participation de Nebrownia au conflit aux côtés de la Lermandie. Les travaux sont donc lancés et la CNM (Compagnie Nebrownienne de Motorisation) propose son NM-682-S, un moteur conçu initialement pour équiper les navires de la Marine, adaptable aux locomotives moyennant une légère manipulation sur la cellule et la structure. Les essais en ligne montrent que le moteur est en mesure de fournir suffisamment de puissance pour que la locomotive affiche jusqu’à 1 805 kW de puissance, soit davantage que le moteur Lermandien, avec utilisation du carburant de synthèse de production nationale. En revanche, l’utilisation de carburant normal impose au moteur des contraintes telles qu’il surchauffe et serre systématiquement, ne permettant pas de possibilité d’exporter le NM-682-S, à moins de fournir le carburant avec.

Le 21 Juin 1985, le premier train voyageur tracté par une locomotive Diesel utilisant du carburant de synthèse de production nationale circule sur le réseau national, une voiture d’analyse faisant partie du convoi. Des tests sont menés durant ce premier voyage et les résultats donnent satisfaction, les machines étant, de plus, enfin équipées du matériel le permettant de se passer du “wagon chaudière” comme il était appelé, mais également d’alimenter les systèmes de climatisation des VUSI-I et des VUSeN-I. A même de tracter des trains voyageurs jusqu’à 140 km/h (146,3 km/h atteints le jour du test), elles deviennent aptes au service “Moyen Express” récemment mis en place. Décision est donc prise de remotoriser les 68 BB 670 survivantes, en adaptant la cellule et la structure pour accueillir le nouveau moteur : les BB 672 sont nées (BB 67201 à 67268). Bien évidemment, des BB 670 poursuivront la traction de trains après cette décision, en attente d’une intervention, mais le processus de remotorisation sera entièrement complété en 5 ans. En parallèle, la SNCF passe commande de 102 machines supplémentaires (BB 67269 à 67370) dont la production et la livraison s’étaleront de 1985 à 1989.

Le Mans !!!
BB 670 encadrant une voiture d’étude d’état des voies, Innocent Creek, avril 1988

sale !!
BB 67364, de la série des BB 672, tractant le Moyen Express n°6 Kellembury-Coalchester, 14 juin 2008

En 2005, devant une série accusant le coup de ses presque 20 ans de services, mais surtout encore indispensable dans des tâches difficilement allouables aux autres locomotives diesel, la décision de la direction de la SNCF de lancer un gros programme de remotorisation du matériel thermique tombe à pic pour l’ensemble des “grosses bleues”. De meilleurs moteurs, plus efficaces, moins consommateurs et moins polluants, une révision complète des machines (structures comprises) et une remise à niveau de celles le nécessitant, et la nouvelle série des BB 674 sort des ateliers (BB 67401 à 67546). De nouveau bonnes pour au moins 20 ans de service, leurs tâches ne changent pas, elles restent allouées à des tâches modestes, tel la traction d’omnibus, de petits trains du R.O etc.

bleue
BB 674 en tête d’un rapide dans la banlieue de Kellembury



Caractéristiques BB 670
Disposition des essieux : BB
Écartement : standard
Carburant : gazole
Moteur thermique : 1 moteur de la société Lermandienne MANBRAMA
Moteurs de traction : 2 moteurs de la société Lermandienne MANBRAMA, 650 V à ventilation forcée (électriques)
Transmission : Diesel-électrique
Puissance continue : 1 600 kW
Capacité en carburant : 3 300 L
Consommation : 5.4 L/km
Masse en service : 80 t
Longueur : 17 m
Largeur : 2,940 m
Hauteur : 4,20 m
Vitesse maximale : 120km/h

Caractéristiques BB 672
Disposition des essieux : BB
Écartement : standard
Carburant : gazole de synthèse
Moteur thermique : 1 moteur NM-682-S
Moteurs de traction : 2 moteurs de la société Lermandienne MANBRAMA amélioré, 950 V à ventilation forcée (électriques)
Transmission : Diesel-électrique
Puissance continue : 1 805 kW
Capacité en carburant : 3 000 L
Consommation : 3.7 L/km
Masse en service : 82 t
Longueur : 18 m
Largeur : 2,940 m
Hauteur : 4,20 m
Vitesse maximale : 140km/h

Caractéristiques BB 674
Disposition des essieux : BB
Écartement : standard
Carburant : gazole de synthèse
Moteur Thermique 1 moteur NM-684-S
Moteurs de traction : 2 moteurs NM-411, 950 V à ventilation forcée (électriques)
Transmission : Diesel-électrique
Puissance continue : 1 980 kW
Capacité en carburant : 3 000 L
Consommation : 2.4 L/km
Masse en service : 83 t
Longueur : 18 m
Largeur : 2,940 m
Hauteur : 4,20 m
Vitesse maximale : 140km/h
La Série des CC 720/721

L’histoire des CC 720 Nebrowniennes commence d’une singulière façon car elles sont en fait… Lermandiennes. En effet, la commande de ces machines est passée alors que ces dernières ne sont pas encore en service sur les lignes Lermandiennes, fabriquées par la firme MANBRAMA sous la dénomination MBM-D-72000. Il se trouve que des cadres de la SNCF, envoyés en Lermandie pour discuter de l’achat de deux modèles de locomotives Diesel, ont été invités par les officiels de la SNTF à assister à un essai en ligne d’un futur matériel. Emballés tant par le design que par les performances affichées par l’engin, ils passent commande pour une cinquantaine de machines alors que les essais en ligne ne sont même pas encore terminés dans leur pays d’origine. L’enthousiasme des cadres de la SNCF atteint rapidement ceux qui seront amenés à conduire ces machines, car elles sont les premières machines diesel à dépasser en puissance et en vitesse les locomotives à vapeur du réseau Nebrownien.

Produites et livrées entre février 1970 et mai 1978, ces machines, attendues avec impatience, donnent toute satisfaction en tête de trains de type “Grand Express”, “Rapide” et “Régime Accéléré Lourd”, trains pour lesquels la SNCF a commandé ces engins moteurs. Leur puissance et leur vitesse de pointe de 160km/h permettent aux trains des gains de temps conséquents, et vaudront à ces machines le surnom de “lévriers”. Par exemple, les 1019 km du trajet Innocent-Creek/Val-aux-Vins est parcouru en 8h45min par le grand express 3582-7 tracté par une CC-720, contre 11h du temps de la vapeur (ce qui correspond à une vitesse moyenne sur le trajet de 116,45 km/h contre 92,63 km/h du temps de la vapeur). De plus, elles sont équipées de base d’une chaudière permettant de chauffer les voitures voyageurs qu’elles tractent, rendant inutile le “wagon-chaudière” des autres trains. Seul défaut leur étant reconnu, défaut plus lié à leur configuration d’essieux qu’à leur véritables capacités, leur accélération est extrêmement lente, les rendant incapable de trafic de type “omnibus”. Une capacité intéressante des CC-720 est que, bridées à 80km/h, elles permettent de tracter les plus longs trains de Nebrownia de l’époque, grâce aux 2900 kW de puissance continue disponible obtenue grâce au bridage (contre 2650 en configuration normale), des trains de minerais de presque 3000 tonnes, avec une locomotive en tête et une en pousse. De plus, étant en “Banalité”, à la différence des locomotives à vapeur, “mariées” à leur équipe, elles permettent elles aussi des économies substantielles, malgré leur grande consommation de carburant, ce qui contribuera à les mettre sur la sellette quelques années plus tard. Mais, inconscient de ce qui surviendra quelques temps après, les cadres de la SNCF passent commande de 35 engins moteurs supplémentaires en mars 1976, soit une commande totale de 85 machines, commande qu’ils ne tarderont pas à regretter.

Cébo
CC 72027 en tête du grand express 3582 Val-aux-Vins/Innocent Creek, gare d’Epanil, Mai 1974

En effet, la crise économique d’Octobre 1977 prend tout le monde de court et l’arrêt quasi complet des importations d’hydrocarbures n’arrange pas les affaires de la compagnie ferroviaire nationale, qui avait commencé à démanteler ses vénérables locomotives à vapeur. Or, les grosses bleues œuvrant sur le réseau national exigent des quantités de diesel que l’état n’est plus à même de leur fournir. Dans l’incapacité d'alimenter ses nouveaux chevaux de bataille, la SNCF est contrainte de retirer de leur retraite ses anciennes locomotives à vapeur, qui seront remplacées dans les dépôts par celles qui étaient censées les remplacer en ligne, y compris les locomotives toutes neuves sorties des usines Lermandiennes. Les CC 720 auront cependant droit à un traitement de faveur car, comme elles sont les machines les plus puissantes du parc d’alors, la SNCF réserve la totalité du carburant diesel qu’elle peut acheter, suffisant pour alimenter une quinzaine de machines, qui seront quasiment toutes affectées aux services voyageurs des “Grands Express”. Les autres attendront que le carburant de synthèse soit développé, encombrant des dépôts de leur couleur bleu pétrole.

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CC-720 en attente au dépôt de Innocent Creek, Novembre 1979

Alors que les coûts d’entretien des grosses bleues à l’arrêt donnent des sueurs froides aux experts comptables de la SNCF, arrive la guerre de 1982-84 contre la Vietie. Nebrownia rejoint le camp de la Lermandie contre son belliqueux voisin, et le carburant refait son apparition en quantité suffisante, pour la durée de la guerre. Les CC 720 sont grandement utilisées lors du transfert de matériel militaire, et payent un certain tribut à la guerre car 25 sont détruites du fait de l’ennemi. Mais leur sacrifice n’est pas vain, car en tête de convois militaires, ou des dix trains-hôpitaux du pays, elles contribuent à la mobilité et la survie d’un grand nombre de soldats. En parallèle de la guerre, les cadres de la SNCF discutent de la production sous licence de matériel basé sur les machines Lermandiennes. En effet, encouragée par les progrès dans la production de carburant synthétique à base de charbon, et la réussite de quelques tests sur des BB-670, la SNCF envisage l’amélioration de ses lévriers en livrée bleue avec une motorisation de production nationale. Les discussions se terminent avec la victoire contre la Vietie, en 1984, et Nebrownia commence à produire une nouvelle version des CC-720, les CC-721, dès Janvier 1985. Disposant d’un moteur produit par la CNM (Compagnie Nebrownienne de Motorisation) inspiré du NM-682-S des BB-670, elles sont à même de développer plus de puissance qu’avec le moteur Lermandien d’origine, sans capacité de bridage de vitesse pour augmenter la puissance de traction. Cependant, là encore, le moteur est adapté au carburant synthétique, l’utilisation du carburant normal le fait surchauffer, serrer, et même exploser (deux incidents de ce type ont eu lieu, détruisant les CC-72004 et CC-72009 lors des phases de tests, sans faire de victimes autres que les vitres du voisinage)

A bobo la loco
CC 72011 détruite lors d’un raid aérien vietique le 12 septembre 1982, vue ici en juillet 1985 alors que la machine a été nettoyée en vue de récupérer ce qui peut encore l’être.

Remotorisées et correctement approvisionnées en carburant, les lévriers reprennent la tête de trains prestigieux, comme le premier train à traverser tout le pays sans rupture de charge (c’est à dire sans changer de train) après la fin des travaux de raccordement de l’ancienne Vietie au réseau national, le 6 Avril 1988. La SNCF passe, la même année, commande de 35 machines supplémentaires à la Société CNM, qui a repris le flambeau de la production de ces machines, en vue de remplacer les machines perdues par fait de guerre et d’étoffer légèrement le parc de lévriers disponibles, portant le total de machines de ce type à 90. Durant les années 1990, des essais sont menés pour pousser les CC-721 à 200km/h, mais ces essais montrent que les contraintes exercées par ces machines à ces vitesses abîment la voie, et que leur consommation explose littéralement. De plus, de par leur configuration d’essieu, les distances nécessaires pour atteindre cette vitesse ne sont pas compatibles avec le réseau Nebrownien, elles ne pourraient pas maintenir cette vitesse suffisamment longtemps pour que le gain de temps soit suffisamment significatif par rapport aux solutions qui existent déjà. Le projet est donc annulé. Mais les lévriers profitent bien de l’avancée très (trop?) lente de l’électrification du pays, et sont réclamées à corps et à cris par tous les dépôts du pays.

En 2005 débute la grande campagne de remotorisation du parc diesel de la SNCF, les CC-721 font bien entendu moteur neuf, et l’installation systématique d’un filtre à particule aux pots d’échappement permet de diminuer drastiquement les épaisses volutes noires résultant de la combustion du carburant. Si le gain de puissance du nouveau moteur est négligeable, la diminution de la consommation est, elle, substantielle. De plus, le nouveau moteur permet, enfin, d’utiliser carburant synthétique ET carburant normal sans perte de puissance, surchauffe ou explosions, à condition de vidanger et nettoyer totalement le réservoir à chaque transition. Toujours à la tête des mêmes trains, la progression de l’électrification du réseau ne fait toujours pas d’ombre à ces élégantes machines, même si cette dernière fait qu’on les utilise de manière moins intensive pour les services voyageurs et davantage pour le fret. Mais les lévriers ont encore de beaux jours devant elles. Tout comme les BB 671/674, elles subissent un relooking depuis le coup d'état de 2015. Sur le nouveau Design, on peut voir le logo de la SNTF voisiner le Macaron de la SNCF, certains y voient un message politique visant à "réconcilier" Nebrownia et Lermandie après l'ère Kellem, d'autre une façon de rappeler qu'une partie du meilleur matériel (ou du moins du plus commun) sur notre réseau national n'est pas d'origine Nebrownienne, mais contribue néanmoins largement à la renommée du ferroviaire Nebrownien.

UM lévriers
Grand Express 3873 Gelestal/Mielville-Plage/Pitrat juste avant la frontière Lermandienne, 23 Juin 2015

Caractéristiques CC 720
Disposition des essieux : CC
Écartement : standard
Carburant : gazole
Moteur thermique : 1 moteur thermique de la société Lermandienne MANBRAMA
Moteurs de traction : 2 moteurs électriques à ventilation forcée de la société Lermandienne MANBRAMA
Transmission : Diesel-électrique
Puissance continue : 2650 kW en mode normal, 2900 en mode “bridé 80km/h”
Capacité en carburant : 5 500 L
Consommation : 3,3 L/km
Masse en service : 114 t
Longueur : 20 m
Largeur : 2,950 m
Hauteur : 4,270 m
Vitesse maximale : 160km/h

Caractéristiques CC 721
Disposition des essieux : CC
Écartement : standard
Carburant : gazole de synthèse
Moteur thermique : 1 moteur NM-686-S, puis NM-686-V
Moteurs de traction : 2 moteurs NM-413, 1500 V à ventilation forcée (électriques)
Transmission : Diesel-électrique
Puissance continue : 2700 kW
Capacité en carburant : 5 000 L
Consommation : 3L/km, puis 2.3 L/km
Masse en service : 113 t
Longueur : 20 m
Largeur : 2,950 m
Hauteur : 4,270 m
Vitesse maximale : 160km/h
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