04/10/2015
05:01:00
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Parce que tout n'est pas qu'OND [TANSKA - TRANSLAVIE]

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Sur le chemin d'Anapol

Entre la mer étincelante et les montagnes les plus romanesques d'Eurysie, la côte de Translavie est un long cimetière d'antiques villes naufragées de l'Empire Rhémien. Tantôt elle s'étale en plage de sable fin, tantôt elle s'élève par delà la Leucytalée, tantôt elle présente face à la mer des ruines d'un autre temps toujours inconnues, mais jamais elle ne déçoit. Elle comble toutes formes d'attentes, à condition de savoir où chercher. Dans les terres le pays est bien différent. l'immeuble froid, abrupte et s'élevant au milieu des plaines rompt avec le calme et la quiétude des campagnes et forêts du pays translave. De loin en loin, le lit d'une rivière gèle en plein hiver, ce que beaucoup de Tanskiens n'avaient pas vu depuis bien des temps sauf les Halviens.
Anapol, elle, trône au carrefour de ces environnements. Capitale d'un pays bâtard, mal née malgré elle, son progrès émeut autant qu'il surprend. Les rangées de cages à lapin ont laissés place à des immeubles plus neufs. Les constructions d'infrastructures fleurissent un peu partout dans autant de chantiers estampillés de panneaux symbolisant les partenariats. Les noms des pays de l'OND et la Gallouèse sont partout. Il n'est pas une école, un hôpital ou un arrêt de tramway qui n'ai pas une assistance extérieur. Le mauvais Génie qui s'était abattu sur la Translavie n'est plus. Il a laissé place à une autre forme de sublime, moins mystique mais plus réussie : le progrès.
Pour la délégation tanskienne, qui s'est acclimaté au pays depuis plusieurs jours déjà, arpentant ses villes et campagnes, est attendue dans quelque hôtel ministériel pour y rencontrer ses homologues. Dans les dossiers soigneusement préparés devant les chaises de la table de réunion, un projet d'accord bilatéral de sécurité. Pour Tanska, l'heure est venue d'ancrer la République Translavique dans le concert des Nations démocratiques et d'en assurer mutuellement la souveraineté pleine et entière.
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MAE
Emir Levchenko, Commissaire des Affaires Étrangères.


Le gouvernement par intérim de la République Translavique, l'entité administrative héritière et légitime de l'ancien pays qui était connu sous le nom de Translavya, a répondu positivement à la demande de la République Fédérale de Tanska concernant la discussion d'un accord préliminaire bilatéral de sécurité. La réponse de la Translavya allait plus loin, à travers son commissaire des Affaires Étrangères, Emir Levchenko, en proposant un sommet à Anapol avec les nations de l'Organisation des Nations Démocratiques et la Gallouèse pour réinventer le modèle translave qui demande à être transformé pour effacer les traces indélébiles, mais cruelles laissées par l'ancien régime. Un poids du passé rempli de brutalité, mais qui petit à petit laisse place à l'espoir d'un renouveau de la nation translave.

Sous le régime précédent, les droits humains, comme les définissaient les nations de l'Organisation des Nations Démocratiques, étaient systématiquement bafoués par un pouvoir que la population décrivait comme "fou", tout en se cachant de ces ombres qui traquaient ceux qui osaient remettre en cause l'ancien régime. Les récits des survivants et des témoins de cette époque dessinent une image terrifiante d'un régime dans lequel la peur régnait en maître. Certains juges et journalistes, translaves comme étrangers, furent tous horrifiés par les horreurs racontées par les témoignages qui devenaient de plus en plus nombreux. Mais ce nombre alourdissait les horreurs commises recensées. Les populations du continent, assises à leurs tables prenant un café bien chaud avant de partir travailler, parcouraient les journaux avec une fascination morbide, mais aussi avec épouvante face aux événements qui étaient écrits.

Ce qui avait fait le plus mal au régime précédent et qui avait acté sa fin, ce n'était pas une énième insulte au peuple translave, mais une action militaire envers la Loduarie Communiste. Ce n'était pas une simple action militaire, c'était un acte désespéré d'un régime qui voyait sa fin proche. Les forces translaves, mal préparées et épuisées par des années de corruption et de mauvaise gestion, ont été envoyées dans une campagne vouée à l’échec par un pouvoir qui faisait tout pour détourner l'attention de ses actes. Les actions étaient désespérées et il ne fallut pas longtemps à des coalitions internationales pour faire tomber ce régime et briser les chaînes de l'oppression. Les conséquences furent rapides : après que l'ancien régime eut décidé de viser une centrale nucléaire loduarienne, cela provoqua la fureur de nombreux dirigeants mondiaux, même ceux qui étaient prêts, des mois plus tôt, à défendre la Translavya face à la Loduarie Communiste.

Cela compliqua forcément la tâche de Thorsten Savchenko et de Emir Levchenko qui devaient à eux deux rassurer les nations mondiales et régionales en faisant transparaitre que dorénavant la République Translavique est une nation mature, qui ne fera plus un geste aussi odieux que l'ancien régime. Les politiques translaves aidèrent à cela. En outre, aucun parti politique translave ne se réclame actuellement de l'ancien régime, y compris les régimes communistes qui voyaient dans l'ancien régime un régime fasciste avant tout. Les élections organisées et la démission du premier gouvernement par intérim ont rassuré les partenaires régionaux de la République Translavique et les nations les plus réticentes comme le Duché de Gallouèse, alors que l'entité non reconnue communiste n'a point exercé d'élection pour l'instant.

Ce sommet bilatéral et le futur sommet avec l'Organisation des Nations Démocratiques et le Duché de Gallouèse, dont ce dernier reste à proposer et espère-t-on dans le gouvernement sera accepté sur le principe par les parties, doit permettre d'augmenter la respectabilité de la République Translavique à travers la région et l'Eurysie. La nation translavique n'avait pas vocation à être une puissance mondiale, son économie ne le permettait pas et il y avait trop d'enjeux régionaux pour éparpiller la puissance étatique à travers le globe. Le Royaume de Teyla, la nation la plus puissante économiquement d'Eurysie ayant aidé à la libération, avait acté son soutien et un accord de défense valable uniquement durant la durée du gouvernement par intérim et le régime de transition. Le pays avait aussi ajouté des conditions comme l'organisation d'élections libres permettant l'expression citoyenne. Il est primordial pour la République Translavique d'obtenir des accords de défense avec des puissances eurysiennes, comme la République Fédérale, afin que sa défense soit assurée de manière immuable dans le temps.

C’est dans une salle rénovée du Commissariat aux Affaires Extérieures que la réunion eut lieu. La pièce sentait les bougies parfumées et baignait dans la lumière extérieure qui traversait les grandes fenêtres du bâtiment. Toute l’aile du bâtiment avait dû être reconstruite. Elle avait été dévastée par un tir d'artillerie teylaise lors de la libération du pays et de la course à la capitale. Quelques mois auparavant, le bâtiment en partie rénové servait de mairie à la ville d'Anapol, qui désormais est occupé par un ministère important du gouvernement. Le gouvernement avait mis en avant des arguments d'efficacité afin que les organes gouvernementaux soient le plus proche possible de la chancellerie. Elle était le lieu des liesses des habitants à sa libération par les troupes gallouèsannes et ONDiennes. À l'entrée du bâtiment, la délégation a pu apercevoir gravé par-dessus la porte "Réconciliation", un mot qu'on retrouve à l'entrée de chaque ministère. Une consigne du nouveau gouvernement par intérim, un symbole qu'on jugeait nécessaire dans l'entourage du Premier ministre.

Ce n'était pas la seule chose marquante que pouvait remarquer la délégation tanskienne. En outre, elle put apercevoir dans le personnel de la "maison" ou encore parmi les gardes de sécurité de nombreuses personnes ayant des traits physiques typiques des Teylais. Ce n'était pas qu'une simple impression, car l'impression se confirma lorsque plusieurs employés se mirent à parler avec un accent teylais distinguable. L'immigration teylaise après le conflit fut massive et reste importante de nos jours. Les Teylais qui immigrent en République Translavique trouvaient, de manière prioritaire, les conditions de travail insoutenables au Royaume de Teyla. La protection offerte par les deux lois constitutionnelles, adoptées par référendum, permettait aux Teylais de garder leurs droits sociétaux (LGBT, avortement, etc.) garantis et en plus d'avoir des conditions de travail décentes. La grandeur de la communauté teylaise attirait de plus en plus de Teylais malgré l'économie en reconstruction et la possible instabilité politique. La libération du monde de travail teylais pour les Teylais était grande en venant immigrer en République Translavique, qui demandait cela pour soutenir la croissance à deux chiffres du pays.

Le ministre, dont ses conseillers étaient avec lui autour de la table de la conférence, buvant son verre d'eau, jeta un subtil regard au représentant principal de la République Fédérale. Il sourit et claqua sa main sur la table pour attirer l'attention de tous et toutes. Une fois que le silence régnait en maître dans la pièce, il prit la parole :

"Vos Excellences, c’est un honneur de recevoir ici une délégation d’une nation qui a joué un rôle primordial, de premier plan assurément, dans la libération de notre population d’un régime barbare. Je le dis avec une profonde émotion qui, je l’avoue, me tourmente en cet instant et en ce lieu symbolique de la libération qui a eu lieu. Cela m'émeut de voir des Translaves libres d'un système odieux et répressif comme l'était l'ancien régime. Permettez-moi de commencer cette réunion par vous proposer une minute de silence en mémoire des victimes de l'ancien régime, mais aussi envers vos blessés et vos morts qui ont permis la libération de la République Translavique."
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L'ensemble de la délégation tanskienne alors présente autour de la table se leva comme un seul être et, presque religieusement bien que la plupart d'entre fussent athées, respecta la minute de silence à la perfection. Les Tanskiens morts en Translavie avaient été rapatriés, parfois le lendemain même de leur décès sur le champ de bataille. Tanska mettait un point d'orgue à s'assurer que chaque famille puisse récupérer son proche perdu, curieux luxe pour une nation en guerre. Pour les soldats, c'était aussi une forme d'assurance de finir là où ils le voulaient bien que cela impliquait nécessairement une victoire tanskienne. La République se taisait bien de dire ce qui adviendrait en cas de conflit majeur, dans le cas où le fait de savoir si un proche est vivant ou mort deviendrait lui-même un luxe. Mais ce sujet n'était pas sur la table.

Sur la table trônait un autre sujet, celui de la souveraineté de la République Translavique. Vœux de la première heure des autorités tanskiennes, à la libération suivra une normalisation des relations et une redéfinition de celles-ci selon les volontés du peuple Translave. Bien sûr, Tanska espérait décrocher un précieux accord qui favoriserait son maintien et la construction de relations privilégiées avec la Translavie. Mais elle ne pouvait se résoudre à en être assuré. Contrairement au Hvitnesland, il n'y avait point eu d'administration tanskienne a proprement dite ici. Une administration temporaire coalisée certes, mais elle comprenait déjà des administrateurs locaux et ne fut que de courte durée. Rien de suffisamment long pour marquer en profondeur ministères et agences des pratiques administratives tanskiennes. Ici, les Tanskiens parlaient en quelque sorte à un autre monde et cela leur convenait. L'administration temporaire de Libération du Hvitnesland demandait déjà d'importantes ressources humaines que le pays n'aurait pu se résoudre à consentir en Translavie aussi sans passer par la caisse, sans passer par Bärçy et ses fonctionnaires du budget, sans doute les plus redoutés de la Fédération. Ici, à cette table, au Commissariat aux Affaires Extérieures, point de financier, point d'agent de ce Ministère malgré ses insistances. Tous étaient issus de l'administration de la Première ministre, du ministère de la Défense et de celui aux Affaires étrangères et aux Droits humains. Un fonctionnaire de la culture avait réussi à se glisser ça, seul parmi les diplomates et les militaires.

Les notes que contenaient les dossiers étaient peu nombreuses. Les principales ébauches d'un futur accord tenant en quelques pages, une note de synthèse qui tenait elle aussi en quelques pages qu'aucun n'avait lu dans sa totalité et une annexe qui listait un ensemble de matériels militaires que la République était prête à céder immédiatement, en guise de bonne volonté et d'assurance de son engagement.
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MAE
Emir Levchenko, Commissaire des Affaires Étrangères.


Le silence s’étirait dans la salle du ministère, oppressant comme si quelqu'un avait insulté son voisin. Une tristesse accompagnait ce silence lourd dans la salle, une tristesse lourde de sens qui traversa tous les esprits et les corps présents. Elle faisait s'affaisser les épaules et les paupières d'Emir Levchenko. Elle faisait briller les yeux de cet homme, les larmes montaient en lui comme lorsqu'on annonce à une mère la mort de son fils. Pourtant, aucune ne sortit, il mit toute sa concentration pour éviter de pleurer devant une délégation étrangère, pourtant personne ne lui en aurait voulu, se dit-il. C'était bien son pays de naissance qui était divisé en deux entités, dans une lutte qui n'avait aucun sens, en dehors de la lutte idéologique. Mais il formait un peuple, et plus le temps allait passer, moins ce peuple serait identique, uni. Les différences s'agrandissaient chaque jour passant, à chaque décision prise par l'administration libérale et l'administration communiste. Le cœur d'Émir se serra alors qu'il était assis à la table ronde.

Ce moment solennel, partagé avec la délégation tanskienne, avait éveillé en lui une émotion profonde. Jamais il n’aurait cru que ce simple geste, une minute de silence volée au désordre de sa vie et de son pays, pouvait rapprocher des personnes venues d'horizons aussi lointains, de cultures aussi différentes et peut-être de valeurs différentes. Heureusement pour cette réunion, l'idéologie réunissait ces personnes et plus encore la volonté de défendre la République Translavique de toutes menaces avait permis la tenue de cette réunion dans la capitale Translave. En outre, la République Translavique faisait face à plusieurs menaces, toutefois elle ne voulait pas sur son sol de bases étrangères afin d'éviter une montée en tension inutile avec la Démocratie communiste de Translavya. Tant que la Démocratie communiste de Translavya n'accueillerait pas sur son sol des bases étrangères, la République Translavique allait suivre la même politique militaire. Concernant les autres questions sur le domaine, alors que la République Translavique restait ouverte aux propositions, elle restera vigilante quant à la préservation d'une partie de sa souveraineté, comme l'a déclaré publiquement Emir, dans une interview deux jours avant cette réunion.

"Chers représentants de la délégation tanskienne, chers collègues de l’administration translave, je tiens à vous remercier pour votre présence ici. Cela montre votre attachement à la paix, mais aussi le nôtre. Nous sommes ici aujourd’hui non pas seulement pour discuter de questions militaires, mais pour tracer un chemin sur lequel notre souveraineté sera préservée par un accord de défense mutuelle, évitant une invasion de la République Translavique et un conflit régional. Notre nation ne peut se permettre de jouer dans la cour des grandes puissances. Nous n'avons ni la démographie, ni l'économie, ni la puissance militaire nécessaire à cela. Ainsi, la République Translavique est prête à coopérer avec la République Fédérale de Tanska. "
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A la tête de la délégation, l'Ambassadeur Tanskien en Translavie avait reçu une lettre de mission claire faisant de lui un envoyé plénipotentiaire. La présence des conseillers en provenance de Norja le rassurait plus que cela ne pouvait l'inquiéter. Il n'était pas surveillé et ces hommes et ces femmes étaient davantage des techniciens que des politiques et diplomates. Si la capitale avait pour tendance d'envoyer des membres de cabinets ou autres proches du pouvoir pour surveiller une négociation et rajouter au stress ambiant le poids de la structure de l'Administration que pouvait parfois incarner un seul administrateur présent dans une délégation, elle ne l'avait ici pas fait. Ronny Brovold avait d'abord était surpris de noter l'absence d'une telle personne. Curieuse décision compte tenu de l'importance de la discussion qui devait avoir court. En d'autres termes, Norja lui donnait les mains libres pour s'adapter et ne pas seulement se fier à sa feuille.

"Le principal objet de notre présence ici est aisé à comprendre et fait suite à notre demande de rencontre. Dans la suite des élections générales qui ont eu lieu en votre pays et que nous saluons à nouveau, il nous parait nécessaire d'établir une relation bilatérale saine basée sur le respect de votre souveraineté et de votre démocratie. En particulier, la questions des troupes étrangères dont tanskiennes toujours présentent sur votre sol doit faire l'objet d'une clarification rapide à propos de laquelle nous ne demanderons rien. Nous allons simplement émettre des propositions afin d'œuvrer sur le chemin de votre souveraineté et de votre sécurité.

Nous savons que votre pays veut refuser toute demande d'installation de base étrangère sur votre sol national et nous n'évoquerons donc rien qui touche à cela. dans un premier temps, nous souhaiterions présenter les contours de l'accord de défense mutuel qui peut vous êtes proposé. En quelques grandes lignes, il conviendrait que celui-ci vise à assurer votre défense en cas d'agression étrangère. Nous ne pouvons vous demander une réciprocité compte tenu de vos capacités, nous serions ravi si vous souhaiteriez l'inclure, ou même simplement évoquer le cas de la province de Kyli, mais en aucun cas Tanska ne demandera ici une réciprocité pour Etelamanner par exemple. Ensuite, concernant le statut de nos forces toujours présentent, nous aimerions vous proposer de conserver un contingent destiné à la formation de vos troupe sur vos bases, ce dernier peut être étendu à la taille d'une brigade pour assurer une forme de sécurité supplémentaire si vous le souhaitez. Il est évident que cela n'inclus pas la relation avec l'Organisation des Nations Démocratiques mais simplement avec Tanska. Toutefois je me dois de vous demander quelle est la posture qu'envisage d'adopter votre pays en amont du Sommet que vous voulez organiser avec l'OND.

Enfin, Tanska aimerait, afin d'assurer la patrouille de vos côtes, de vous livrer à titre gratuit plusieurs navires à savoir 2 patrouilleurs, une corvette et un dragueur de mines auxquels nous pourront adjoindre plusieurs hélicoptères. Vous me pardonnerez ce qui semble être une liste de course, mais il me semblait plus efficace de tracer rapidement les grandes lignes avant d'entrer dans la granularité des relations. Je vous précise aussi évidemment qu'il ne s'agit la que de questions purement militaires, les autres thèmes suivront, cela va de soit.
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MAE
Emir Levchenko, Commissaire des Affaires Étrangères.


Le Commissaire des Affaires Étrangères par intérim de la République Translavique ne savait pas vraiment à quoi s'attendre comme proposition concrète de la République Fédérale de Tanska. Les discussions préliminaires afin de préparer cette rencontre diplomatique étaient restées vagues. La diplomatie tanskienne avait seulement évoqué un accord de défense, au plus grand plaisir de la République Translavique. Les autorités translaves n'avaient pas cherché à aller au-delà de ce que disaient leurs homologues tanskiens. Toutefois, la diplomatie translave fut prudente et avait préparé en amont de cette réunion, considérée comme cruciale à n'en pas douter, plusieurs scénarios possible au regard des échanges entre les deux nations, les deux gouvernements. C'est avec une agréable surprise qu'Emir Levchenko écouta attentivement l'ambassadeur tanskien dérouler le plan proposé par la République Fédérale de Tanska. En outre, il était ravi que la République Fédérale souhaite s'engager autant dans la défense de la République Translavique.

En outre, les dernières phrases de la République Fédérale de Tanska ravirent on ne peut plus Emir Levchenko et son équipe autour de la table. En effet, la Rosevosky, un État communiste de la région, le seul avec la Démocratie communiste de Translavya, a remis en cause la souveraineté maritime de la Polkême en enchaînant les incursions maritimes dans les eaux du Royaume de Polkême. En outre, la République Translavique devait s'assurer qu'un conflit ne naisse pas entre le Royaume et la Rosevosky. Un tel conflit entre un Royaume réactionnaire et une nation communiste appellerait sûrement à un déploiement de troupes loduariennes dans la région. Les seules bases possibles pour la Loduarie, pour un tel déploiement, sont situées en Démocratie communiste de Translavya. Si une telle situation survenait, alors la sécurité de la République Translavique pourrait être remise en question. En outre, l'armée de la République Translavique est inexistante actuellement, et elle ne peut donc pas résister à une invasion armée. Elle compte uniquement sur le soutien de nations étrangères et de l'Organisation des Nations Démocratiques.

Après avoir noté les éléments les plus essentiels sur un papier et avoir discuté vaguement avec ses conseillers devant l'ambassadeur tanskien, le Commissaire des Affaires Étrangères de la République Translavique prit la parole :

- Je vous rejoins quant à la nécessité de traiter de la question des troupes étrangères sur notre sol dans les plus brefs délais. La République Translavique, en attendant une nouvelle constitution, vit sous un régime d'occupation. Nous ne pouvons pas reprendre le droit de l'ancien régime fasciste qui a tiré sur une centrale nucléaire loduarienne. L'ancien régime était vu comme un paria sur la scène internationale pour des raisons que je comprends et, de l'extérieur, je le vois ainsi. Ainsi, si nous reprenons les législations de l'ancien régime pour un régime temporaire, nous serions très mal vus sur la scène internationale et, de plus, la Loduarie Communiste verrait cela comme une provocation. Je ne peux leur donner tort, hélas, sur ce point.

Avec le régime d'occupation et la question des troupes étrangères sur notre sol, il est évident que des voix s'élèvent parmi les rangs de l'opposition, notamment du Mouvement Spartakisme, qui est arrivé en tête des élections. Elles dénoncent la présence de forces étrangères. Bien que nous voyions votre présence comme une garantie de sécurité nécessaire, si nous voulons calmer ces voix, il vaut mieux que la présence tanskienne, comme celle des autres nations, passe par un traité officiel bilatéral.


Après ces sages paroles, le Commissaire des Affaires Étrangères appuya son dos contre le siège violemment et but son verre d'eau. Il venait de dire la partie la plus délicate de ce qu'il devait dire à la délégation tanskienne. Certes, il ne pensait pas que les paroles qu'il venait de dire allaient heurter l'ambassadeur tanskien, bien au contraire pensa-t-il, son explication était tout à fait vraie et valable. De toute façon, chacun et chacune dans cette pièce était conscient que si la République Translavique voulait son indépendance, elle ne pouvait pas l'obtenir, car cela revenait à se mettre dans les mains de la Démocratie communiste de Translavya.

- Vous n'avez pas à vous excuser, monsieur l'ambassadeur. Je comprends votre point de vue, mais je vous rassure, cela n'est pas vu comme une liste de courses de notre côté. Bien au contraire, si vous êtes sincère, cela nous permettra d'assurer une présence face à la Rosevosky, qui a dernièrement violé les eaux du Royaume de Polkême. Si la situation se tend entre le Royaume et la nation communiste, nous craignons pour notre sécurité, car il ne serait pas étonnant de voir des membres de l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme s'investir dans un premier temps diplomatiquement auprès de la Rosevosky. Nous ne serions pas surpris si l'investissement diplomatique se transforme en soutien militaire et pourquoi pas en un déploiement militaire dont la Démocratie communiste de Translavya est parfaite en tout point pour cela, au regard de la soumission du gouvernement communiste au P.E.V et à la Loduarie Communiste. Soyez assuré que nous acceptons de recevoir les navires dans notre marine nationale.

Il regarda attentivement la réaction de la délégation tanskienne dans toutes ses composantes. Il ne savait pas si la diplomatie tanskienne avait pris en compte la montée en tension entre le Royaume de Polkême et la Rosevosky. Il pensait que oui, certains de ses conseillers pensaient que la diplomatie tanskienne n'avait pas pris en compte ce facteur important pour la géopolitique régionale. Les paris sont ouverts, avait dit le Commissaire à son équipe deux jours avant la rencontre.

- Effectivement, nous refuserons toute installation de base militaire étrangère sur le sol translave. Il n'est pas nécessaire d'augmenter les tensions avec la Démocratie communiste de Translavya. Pour l'instant, cette dernière n'a pas accueilli de base militaire étrangère sur son sol, si nous le faisons, cela sera vu comme une provocation. Nous accueillerons des bases militaires étrangères sur notre sol que si notre voisine communiste le fait ou qu'encore la situation régionale l'exige. Nous n'avons aucune relation diplomatique avec notre voisine. Il me semble nécessaire de préserver le statu quo au minimum. Il reviendra au prochain gouvernement de décider s'il convient d'entretenir des relations avec la Démocratie communiste de Translavya. Le gouvernement par intérim, par sa nature, s'occupe des questions les plus urgentes. Le développement de relations diplomatiques avec notre voisine communiste n'est pour l'instant pas vu comme une priorité par les partis politiques représentés au sein de l'Assemblée constituante, en dehors du Mouvement Spartakiste.

Ainsi, ma présence en votre compagnie ici, Votre Excellence, démontre l'importance que nous accordons à la relation translavo-tanskienne. En outre, nous voulons préserver cette relation, parce qu'elle importe beaucoup aux yeux du gouvernement par intérim, mais aussi à une majorité de députés constituants. Les grandes lignes que vous avez évoquées conviennent parfaitement à la République Translavique. Bien entendu, nous voulons que l'accord de défense soit réciproque et nous viendrons participer aux efforts de guerre, si jamais votre nation se retrouve attaquée ou engagée dans un conflit armé qu'elle ne souhaitait pas. Il convient, Votre Excellence, que la réciprocité est obligatoire aux yeux du gouvernement par intérim. Certes, nous n'avons pas une armée, mais déjà avec les dons probables de la République Fédérale de Tanska au niveau maritime, nous aurons une force navale qui pourra participer à des opérations de surveillance et de patrouille. De plus, le Royaume de Teyla souhaite à terme se débarrasser de matériel terrestre qu'il trouve vieillissant et qui ne répond plus à ses besoins. Des discussions doivent prochainement avoir lieu afin de décider d'un accord sur la rétrocession des équipements à la République Translavique. Nous n'oublions pas vos dons en la matière qui ont eu lieu par ailleurs.

Je tiens à souligner que nous atteindrons prochainement les trois cents milliards de produit intérieur brut. Selon les projections du gouvernement, avec un flux migratoire plus que positif pour nous, nous pourrons soutenir une croissance à trois chiffres pour atteindre les cinq cents milliards d'ici à deux cent trente jours environ. Si l'objectif est atteint, et nous ferons tout pour l'atteindre, cela permettra de quadrupler notre capacité de production. Par ailleurs, nous invitons volontiers le complexe militaro-industriel tanskien à ouvrir des unités de production sur notre sol. Nous ne sommes pas à votre niveau technologique, je le concède, mais au niveau aérien, nous avançons rapidement en réalisant des découvertes majeures avec l'aide de nations de l'Organisation des Nations Démocratiques. Convenez que nous souhaitons bâtir une force aérienne et maritime importante qui sera au service des nations nous ayant libérés. Nous vous sommes redevables. En soi, nous pouvons convenir d'une date qui dispose de la réciprocité de la protection le temps que la République renforce ses capacités militaires. La durée d'une année, voire d'une année et six mois, me semble correcte. Qu'en pensez-vous, Votre Excellence ?

Concernant la posture que nous souhaitons adopter avec l'Organisation des Nations Démocratiques, je dois avouer que cela est encore en discussion au sein du gouvernement. Nous sommes conscients de l'urgence de la situation et de l'importance de fixer un cadre pour les relations translavo-ondiennes le plus vite possible. Toutefois, l'opposition clame, à raison je dois dire, qu'il ne revient pas à un gouvernement par intérim et de transition de décider de la politique internationale sur un sujet aussi important pour la prochaine décennie. Durant la durée du gouvernement de transition, une demande d'adhésion pleine ou à un statut autre est à exclure. Toutefois, nous souhaitons engager des discussions qui portent sur un accord régional qui inclurait les nations de la région mais aussi les membres de l'Organisation des Nations Démocratiques régionales, à savoir la Confédération de Zélandia, Caratrad et la République Fédérale de Tanska, afin de préserver la paix. Cet accord aurait pour intérêt de lutter contre le communiste au niveau régionale avant toute chose. Ainsi il inclurait des nations comme le Royaume de Polkême, Iveri, Théosodine.
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Il est évident que nous souhaitons que la présence tanskienne passe par un traité officiel. Comme vous l'avez dit et comme je l'ai mentionné, Tanska souhaite s'inscrire dans la démocratisation de votre pays et remettre à plat les relations issues de la Libération qui sont effectivement celles d'un état dominé par ses libérateurs. Cette situation ne peut plus être. L'appariation de mouvement d'oppositions plus virulent sur ce sujet est un élément d'inquiétude supplémentaire qui ne peut que nous inviter à trouver rapidement un terrain d'entente sur ce point.

A propos du cas de la Rosevosky et du royaume Polkême, nous suivons nous ausis l'évolution des relations entre ces deux pays. Au-delà de la stabilité évidente qui compte parmi nos intérêts, c'est aussi la sûreté de notre propre territoire de Kyli qui doit être pris en compte. Je suis donc particulièrement ravi que vous acceptiez la livraison de ces bâtiments qui serviront sans nulle doute bien plus pour vous que pour nous. Accessoirement, cela pourrait aussi permettre de démontrer à votre population, du moins à une partie qui voudra bien l'entendre, que Tanska souhaite faire évoluer de façon équilibrée notre relation. Je pense que le don, et non la vente, de ces navires servira cette cause.

J'entends votre raisonnement sur l'absence de base militaire sur votre sol. Une telle chose pourrait provoquer une réaction similaire de l'autre côté de la frontière et augmenterait donc les tensions de façon inutile. Il nous faut l'éviter et vous avez raison. Tanska de son côté ne compte pas développer de relation avec la Démocratie communiste de Translavya pour le moment. Nous ne la reconnaissons simplement pas et ne prévoyons pas d'évoluer cette posture à l'avenir sauf si nous pouvions y gagner des avantages diplomatiques sans que cela puisse affaiblir votre position d'une quelconque manière que ce soit.

Je suis particulièrement ravi, pour être transparent avec vous, que vous souhaitiez l'instauration de règles de réciprocité en dépit de la situation plus précaire qui est vôtre. Cela est tout à l'honneur de votre pays et saura être largement apprécié à sa juste valeur en mon pays, et pas seulement dans la province de Kyli. La rétrocession des équipements teylais est aussi une bonne nouvelle qui viendra renforcer vos capacités de défense ce dont nous ne pouvons que nous réjouir. J'insiste néanmoins sur le fait que votre Etat, votre Peuple, ne nous est pas redevable. EN bâtissant une relation d'égal à égal, nous souhaitons aussi faire une forme de table rase du passé. Non pas en oubliant l'histoire désormais commune qui nous lie et que nous renforçons à présent, mais en se délestant de toute obligation perçue ou réelle qui pourrait nous peser. La redevabilité en fait partie. Néanmoins, sur la réciprocité, nous sommes favorable à une date étendue de 18 mois et non seulement de 12, il me semble préférable d'être plus assuré que nécessaire.

Enfin, concernant les relations avec l'Organisation des Nations Démocratiques, votre point me semble juste. Le gouvernement de transition ne saurait prendre une décision aussi importante dans l'état actuel. Concernant l'accord régional, nous sommes favorable à un accord translavo-onédien dans un premier temps. Un autre accord plus élargi au Polkême, à l'Iveri et à la Théosodine me semble aussi envisageable mais viendrait sans doute plus tard, nos relations avec ces états étant moins développés. Par ailleurs, je profite aussi de cet aspect pour vous indiquer que dans le cadre de notre accord bilatéral, nous souhaiterions aussi octroyer une suppression des droits de passage du Canal de l'Isthme pour les navires translaves. Une mesure peu couteuse pour nous mais qui permettra de favoriser le développement du commerce pour votre pays et donc de poursuivre l'excellente croissance économique qui est vôtre et qui, je dois dire, surpasse très largement toutes les attentes et estimations qui furent faite de notre côté."

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MAE
Emir Levchenko, Commissaire des Affaires Étrangères.


Emir Levchenko, avec ses conseillers, attendait plus que tout la version du traité qui serait présentée par la délégation tanskienne. Emir aimait bien discuter des grandes lignes, des doctrines tant diplomatiques, économiques ou encore militaires face aux adversaires de la République Translavique et, par conséquent, souvent les adversaires des membres de l'Organisation des Nations Démocratiques, devait-il admettre. Toutefois, il aimait tout autant débattre et négocier chaque mot d'un traité, notamment sur un traité aussi important que la présence tanskienne sur le territoire. La diplomatie tanskienne différait des autres nations. En outre, c'était l'une des diplomaties les plus regardantes sur les détails et qui jouait avec. Un mot dans une phrase pouvait avoir un effet important auprès de la diplomatie tanskienne. Emir Levchenko avait observé des comportements similaires chez les autres nations de l'Organisation des Nations Démocratiques qu'il avait pu côtoyer, mais la diplomatie tanskienne semblait pousser cela à des extrêmes. Il ne savait pas s'il aimait ce comportement diplomatique, presque un réflexe chez les Tanskiennes, cependant il était content de les voir plutôt dans son camp.

En outre, la troisième puissance économique de l'Organisation des Nations Démocratiques était la première nation de l'organisation à participer à une rencontre diplomatique de cette envergure sur le sol translave. Cela donnait de nombreux avantages aux Tanskiennes auprès des Translaves qui prirent cette rencontre comme un honneur et un moyen de laver les exactions de l'ancien régime sur la scène internationale. La visite diplomatique offrait bien plus que des accords diplomatiques à la République Translavique. En outre, elle donnait des arguments à la République Translavique pour se désenclaver diplomatiquement, tant régionalement que mondialement. Elle envoyait un signal à la Polkême qui, il y a quelques mois, avait augmenté ses effectifs à la frontière en prévision d'une crise migratoire. La forte croissance économique et la démocratisation, presque à marche forcée, du régime avaient réduit considérablement les envies de migration, mais cela n'avait pas mis fin au déploiement supplémentaire polk au grand dam du gouvernement translave.

Malgré cela, le gouvernement translave avait des affaires plus urgentes à traiter, comme officialiser la présence des troupes étrangères sur son sol à travers des traités réagissant à cette présence étrangère. Le commissaire finit par répondre :

- Cela me fait plaisir de voir que nous avons la même vision au global sur les menaces régionales et les limites à ne pas dépasser, notamment vis-à-vis de la Démocratie Communiste de Translavya. Le commissaire fixa l'ambassadeur tanskien et continua de dérouler sa réponse à la délégation tanskien. Sur le mouvement d'opposition, nous avons observé avec toute l'attention que nous lui devons, au regard de sa dangerosité. Au regard des réussites économiques des gouvernements par intérim successifs, et des débats qui ressortent sur la constitution qui tend vers un compromis, nous pensons que l'opposition spartakiste et donc anti-OND finira par reculer dans les sondages au profit d'autres formations politiques. Toutefois, il ne faut pas se faire d'illusions, le mouvement politique restera fort et très certainement en première place, mais je vois mal le mouvement être premier avec dix points d'avance sur la deuxième place, comme ce fut le cas pour l'élection de l'Assemblée constituante.

D'un mouvement de la tête franc, le commissaire acquiesça aux mots de l'ambassadeur sur le Royaume de Polkême et la Rosevosky.

- Il est évident que si les tensions montent entre le Royaume de Polkême et la Rosevosky, cela pourrait entraîner une dynamique régionale inquiétante tant pour nous que pour les pays ayant des territoires dans la région. C'est d'autant plus grave parce qu'un conflit ouvert pourrait donner une occasion pour la Pal ponantaise, soumise et colonisée par les Polks, de se détacher via les armes du Royaume de Polkême. Il est difficile de prédire exactement ce qui se passera en cas de conflit, mais cela me paraît très probable. Avec les articles de l'Unita qui pressent l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme à une réforme pour transformer le forum en alliance militaire, il est évident que la région deviendra une poudrière et un jeu d'influence entre l'Organisation des Nations Démocratiques et cette organisation, et je n'oublie pas les acteurs Velsniens qui ont déjà rencontré les Polks.

La réciprocité d'un tel traité paraît indéniable pour la République Translavique. C'est une question de responsabilité sur la scène internationale en premier lieu. Mais cela permettra de montrer que la République Translavique se détache de l'ancien régime en ayant une diplomatie sérieuse qui ne va pas réclamer des actes de protection suite à une exposition universelle.

Le ministre ne put s'empêcher de glousser et de jeter un regard vide dans un coin de la pièce, montrant son dépit face à cette action diplomatique de l'ancien régime.

Au regard de vos mots, je suppose que la suppression du droit de passage vaut autant pour les navires militaires que les navires marchands ? J'en suis ravi de l'entendre, Votre Excellence. Par ailleurs, nous avons observé que les acteurs de la télécommunication sont assez développés chez vous en plus d'avoir une solidité financière. Le gouvernement souhaite revenir sur la nationalisation du secteur et nous cherchons des entreprises pouvant moderniser les réseaux translaves de manière sécurisée. À l'évidence, les entreprises tanskiennes répondent aux critères fixés par le gouvernement par intérim. Bien entendu, ce n'est qu'une discussion informelle, il reviendra au gouvernement légitime et pas transitoire d'entériner toute décision de ce type.

Par ailleurs, puis-je voir ce traité par écrit ?
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