Les colonies de CaratradFin
1521, les Colons de Caratrad, qui se feront appeler bientôt les
Tradériens, ont déjà deux ébauches de comptoirs : un sur la côte ouest de l’Ile Cardinale, qui deviendra la cité de Ponodover Harbor et deviendra célèbre pour ses noix de Pécan, l’autre sur la pointe Est du Nord de ce qui deviendra Nebrownia, et qui sera plus tard nommée Innocents Creek. Autant, sur l’Ile Cardinale, les contacts avec les
Di’ine Pativaa se passent bien (ces derniers servant aussi de médiateurs entre les futurs
Tradériens et les colons de Clovanie), autant, sur le continent, les autochtones se montrent immédiatement hostiles, bien que les colons se soient assurés qu’aucun campement ne se trouve à proximité lors de leur implantation. Les escarmouches se multiplient, faisant craindre le pire aux colons présents sur place.
1522. Après des mois d’escarmouches, les autochtones, se faisant appeler
Inusannon, attaquent et massacrent les colons de la future Innocents Creek, plaçant leurs corps mutilés sur des pieux en bois bien en évidence sur le port. Le message est clair : ils promettent le même sort à tous ceux qui viendront s’implanter ici. Or, les
Inusannon posent aussi problème aux autochtones alliés des
Di’ine Pativaa. Ceux-ci servent de nouveau d’intermédiaire et une centaine de guerriers
Dine Tsiidi sont envoyés protéger la deuxième tentative d’établissement.
1523. Après des mois de préparation et l’arrivée d’un nouveau contingent de colons et d’armes, l’expédition pour une deuxième tentative d’établissement de comptoir sur le continent. Traumatisés par la vision d’horreur qui les accueille, les carcasses décharnées de leurs prédécesseurs toujours au bout des pieux où les avaient placés les
Inusannon, les colons, après avoir rendu hommage aux victimes et les avoir enterrées dignement, sombrent dans une colère noire, jurant vengeance. Ils rebaptisent l’endroit Innocent Creek et entament prestement des travaux de fortification. Visiblement enhardis par leur facile victoire de l’année précédente, les guerriers
Inusannon attaquent brutalement avant la fin desdits travaux. Bien qu’en supériorité numérique, ils se font littéralement balayer par la défense efficace des guerriers
Dine Tsiidi épaulés par des colons enragés et leurs armes modernes. Malgré la tentation, une fois la victoire obtenue, les colons ne massacrent pas leurs prisonniers, mais les réduisent en esclavage. Les faits, bien écrits et détaillés, seront la seule trace écrite de l’asservissement de prisonniers autochtones lors de la colonisation de Nebrownia. Le contingent
Dine Tsiidi reste aux côtés des colons pour les aider dans l’établissement et la protection de leur comptoir.
1526. Après trois ans de présence, le contingent de
Dine Tsiidi, ou du moins ceux ayant décidé de rentrer, laisse les colons, désormais suffisamment nombreux et bien retranchés derrière des fortifications en bois, se défendre seuls. Les colons décident de dévoiler à leurs compagnons d’armes une stèle en granit, gravée des noms des autochtones morts en les aidant à se défendre. Ce monolithe, toujours visible aujourd’hui au centre de l’hôtel de ville de Innocent Creek, sera, par la suite, la preuve que l’amitié entre les peuples, si chère à Nebrownia, existait bien avant la fondation du pays. Les autochtones refusèrent cependant la proposition des colons d’une indemnité pécuniaire, ne sachant quoi faire de la “monnaie” qu’ils leurs proposaient.
1528. Premières expéditions dans l’intérieur des terres lancées par les colons. L’idée est de cartographier et d'identifier les zones d’implantations possibles. Aucune de ces expéditions ne revient. L’explication viendra des années plus tard, lorsqu’une autre expédition tombera sur les restes de l’une d’elle : les membres de ces premières expéditions ont tous été impitoyablement massacrés par les
Inusannon. Cette année marque aussi le début de la première dispute territoriale entre les colons de Caratrad, qui nomment officieusement leur ébauche de colonie Tradérie, et les réfugiés Clovaniens. En effet, bien qu’aucun traité n’ait été signé, les différents occupants de l’ile Cardinale se sont accordés pour son partage en trois parties égales. Mais l'installation d’un comptoir Clovanien aux limites de la séparation conclue entre tous fait craindre aux
Tradériens le recul de la zone leur étant destinée.
1529. Après la trêve imposée par les fêtes de fin d’année, la dispute reprend. La situation s'envenime et il faut la médiation de la jeune Confédération Tribale
Joha Tsad pour éviter la guerre. Leur proposition étant que ce nouveau comptoir serve, au final de centre d’échange privilégié entre leur trois factions. Nous le verrons assez vite, mais ce comptoir tripartite ne conservera que peu de temps ce rôle de trait d’union. Cette même année, des réfugiés Clovaniens rapportent avec eux ce qui fera la renommée de l’île cardinale et une des principales source de revenus des
Tradériens : des noix d’une forme particulière, les futures noix de Ponodover.
1535. Deuxième vague d’expédition, les précédentes ayant été officiellement déclarées décimées. Ce coup-ci, les expéditions sont chargées, non seulement d’explorer et cartographier les environs, mais aussi de fonder de nouvelles villes. Cette année voit également un afflux massif de colons venus de la métropole, et le développement anarchique de véritables bidonvilles aux alentours des comptoirs déjà installés.
1537. Fondation officielle de la ville de Stawford, nom du commandant de l’expédition fondatrice, décédé suite à une attaque des
Inusannon. Après des débuts modestes et la vie dans des cahutes sommaires, la fin de la construction du premier bâtiment digne de ce nom est choisie par les habitants pour acter la fondation officielle de leur ville. Pour la petite histoire, le linteau de porte de ce premier bâtiment officiel, portant la date 1537 inscrite au fer rouge dans le bois, est toujours conservé dans l’actuel bâtiment de l’hôtel de ville de Stawford.
1540. Après 20 ans de développement, la situation des colonies de Caratrad est comme suit :

Avec presque 45 000 personnes, cette Colonie est en très bonne voie. Reposant principalement sur la pêche, la fourrure et la fourniture de bois, l'Économie de la Colonie commence aussi à profiter du partage qu’on fait les réfugiés Clovaniens des noix, dont la demande grandit en métropole. C’est en cette année que s’installe, à Innocent-Creek, le Gouverneur de la colonie, nommé par le roi en personne. Sous son commandement, les relations avec les réfugiés Clovaniens vont officiellement se refroidir, ce qui donnera naissance à de juteuses entreprises de contrebande.
1545. Lancement d’une grande campagne d’appropriation des terres, la volonté du gouverneur de Caratrad est de revendiquer le plus de terres possibles au nom de la couronne, quitte à annexer purement et simplement les cités des réfugiés Clovaniens, pas encore officiellement reconnus par leur couronne. Les représentants de la Confédération
Joha Tsad font savoir qu’ils couperont toute relation avec la colonie si leurs intérêts directs sont touchés, et qu’ils répliqueront par la guerre si nécessaire. La puissance de la Confédération est suffisante pour faire abandonner au gouverneur son projet de conquête de l’Île Cardinale en entier. Il jette son dévolu sur d’autres cibles.
1547. Port-aux-Noix tombe ainsi sous la coupe de Caratrad. Le déploiement d’une force de 5400 soldats et 6 canons aura suffi à faire s’envoler la volonté de résistance des quelques 7500 habitants de ce comptoir de réfugiés Clovaniens, offrant ainsi, en plus d’une ville et de sa population, un port en eaux profonde abrité dans une baie et équipé d’une ébauche de chantier naval ainsi qu’un centre logistique pour une deuxième vague d’expansion revendicatrice.
1550. La ville de Val-Aux-Vins tombe elle aussi entre les mains de la Colonie de Caratrad. Cela sera la dernière conquête. En effet, les
Tradériens, très mécontents du fait de voir le gouverneur piétiner les traités signés avant son arrivée à la tête de la colonie, se soulèvent. La répression est brutale, mais installe pour très longtemps la méfiance des
Tradériens envers le pouvoir central et donne une frousse bleue au Gouverneur, qui est passé à un cheveux de perdre sa tête, au sens propre. De plus, Les choses s’étant tassées en Clovanie, la couronne reconnaît officiellement les implantations des réfugiés comme étant des colonies Clovaniennes. Dès lors, toute action entreprise contre l’une ou l’autre des colonies deviendra une affaire entre Caratrad et Clovanie. A la fin de cette année, la colonie de Caratrad affiche ce visage :
1553. Décès du gouverneur. En attendant la nomination de son successeur, son fils, nommé Johnson Stuart Bryde, assure l’intérim et lance une campagne d’assainissement des villes ainsi que de nombreux projets de construction de logements pour tous les colons qui arrivent de métropole. Très populaire au sein des Tradériens, certains n’hésitent pas à le comparer à un saint, demandant même sa canonisation.
1554. Arrivée du nouveau gouverneur, Melvin Brodie, appointé par le roi en personne. Dès son arrivée, il entame un tour de la colonie, afin de décider des actions les plus urgentes à prendre. Il décide également de nommer le fils du précédent gouverneur comme son conseiller principal. Ensemble, les deux hommes vont consolider les positions de la Colonie, développer les territoires en leur possession, assainir les villes, accélérer la construction de routes et lancer les premières campagnes d’unification territoriale, entamant ce que les historiens nomment “la vingtaine flamboyante”.
1574. Décès de Johnson Stuart Bryde, fils du précédent gouverneur. Melvin Brodie, qui était devenu très proche de lui, meurt quelques semaines plus tard. Certains affirment que les deux hommes entretenaient une relation homosexuelle, chose que leurs dix enfants respectifs semble contredire. La mémoire collective garde d’eux le souvenir de travailleurs infatigables, d’hommes attentifs au bien être de leurs administrés qui ont plus fait en 20 ans que ce que fera le gouverneur suivant en 30. Arrivé six mois plus tard, l’homme, Harold Greydon of Camford, est un jeune neveu par alliance du roi d’alors. Il s’avère rapidement en deçà de ce qui est attendu de quelqu’un à son niveau de responsabilité.
1580. Déjà rendu très impopulaire par ses nombreux décrets actant de toujours plus de taxes, de répression, d’extorsion et même de viol, son inaction au début de cette année 1580, suite à de récents raids dévastateurs des
Inusannon, dont la mémoire collective avait fini par oublier le nom, mène la population au bord du soulèvement. Il prend donc en fin d’année la décision, funeste, de prendre lui-même la tête de l’armée et de partir punir les
Inusannon. Sans préparation préalable, il lance l’armée sous ses ordres directs dans une campagne qu’il prédit qu’elle sera la plus rapide qu’on est vu de mémoire d’homme.
1581. Et il tient parole. trois mois et deux batailles sous sa supervision directe, c’est ce qu’il aura suffit pour que les
Inusannon prennent l’ascendant, et le gouverneur ayant prit la fuite à la fin de la deuxième bataille, ne devra sans doute sa survie qu’aux actions réalistes et réfléchies des officiers professionnels qui parviendront à ralentir les incursions des
Inusannon, avant de finalement les stopper. Le bilan de cette campagne est sans appel : sur une armée forte de 12 000 hommes et 26 canons, seuls 4 500 sont saufs ou suffisamment peu blessés pour être encore aptes au service après leur convalescence, 2 400 sont trop blessés pour continuer à servir et devront être renvoyés au civil, les autres sont morts. Les canons ont tous été détruits et les territoires contrôlés ont reculé, quatre villes et bourgs ont été pillés et totalement détruits, les campagnes ont été ravagées, ceux qui n’ont pas eu la chance de fuir ont tous été massacrés. Alors que tous les regards se posent sur le gouverneur, et que la population attend des réponses à la question “comment est-ce possible ?” Harold Greydon of Camford rejette toute la responsabilité sur les soldats et officiers qui l’accompagnaient, il fait exécuter les officiers capables, en grande partie responsable du sauvetage de l’armée, pour trahison envers la couronne, refuse d’octroyer aux vétérans blessés la pension à laquelle ils ont droits et en fait même exécuter quelques uns. Avant la fin de l’année, la dérive autoritaire qui fera le quotidien des
Tradériens pendant les prochaines 23 années est déjà bien en place.
1604. Harold Greydon of Camford décède. La nouvelle de ce décès déclenche une vague de joie au sein de la Colonie, les
Tradériens, et même les soldats, font la fête pendant une semaine entière et l’alcool coule à flot. Malgré les 500 morts que cette monumentale beuverie occasionnera sur tout le territoire de la colonie, l'événement passe dans la postérité comme “la semaine de la douce mort”. A l’heure de sa mort, il convient de tracer un bilan. Sur le plan humain, les nombreuses décisions impopulaires de Harold Greydon of Camford ont coûté à la colonie presque 30 000 colons, partis tenter leur chance sur les territoires Clovaniens, sa gestion brutale des nombreux soulèvement populaires en a coûté tout autant de morts. Harold n’a jamais cherché à reprendre les territoires perdus face aux
Inusannon, pire, il n’a jamais avoué à son oncle par alliance, le roi de Caratrad, sa piteuse défaite, pas plus que la perte des canons, chose extrêmement lourde de conséquences à l’époque. Ses politiques en matières de finances publique ont saigné à blanc la population et les marchands, mais les caisses de la colonies débordent d’argent, et la contrebande est florissante dans la région. En clair, le gouverneur suivant, Willam Jefferson Pullmon, arrivé quatre mois après le décès de son prédécesseur, hérite d’une colonie en quasi ruine, mais riche presque à millions, ce qui l’étonne fortement. Quant à Harold Greydon of Camford, sa tombe est pillée seulement trois jours après son inhumation, le mausolée qu’il avait fait construire pour lui est intégralement détruit, jusqu’à ses fondations, et tout est dispersé, ventilé. Les mentions de la localisation de ce bâtiment sont toutes effacées. Seules resteront de lui dans la mémoire son extraordinaire incompétence, sa brutalité et la haine viscérale que lui vouaient les
Tradériens.
1605. A peine arrivé à son poste, Willam Jefferson Pullmon utilise les énormes quantités d’or trouvées pour remettre à niveau la Colonie. Un travail de longue haleine commence, qu’il mène tambour battant avec le développement du commerce tout azimut. C’est sous son mandat que Noix de Ponodover et Vin de Val-aux-Vins voient leurs exportations exploser, il favorise le développement de toutes les initiatives à même d’entraîner une demande en métropole, allant jusqu’à concurrencer les colons de Clovanie sur la production de sirop d’érable. Lui non plus ne cherchera pas à reprendre les territoires perdus face aux
Inusannon, qui reprennent pourtant leurs incursions sous son mandat. Mais une gestion efficace de la menace, ainsi que la multiplication de petites places fortes aux frontières tiendront les autochtones véhéments à distance. C’est sous son mandat également que s’amorce un rapprochement avec la confédération de
Joha Tsad et les colonies Clovaniennes. On lui doit aussi le premier recensement de la population de ce qu’il est le premier gouverneur à nommer Tradérie, le territoire de la Colonie sous son mandat. Il n’en verra malheureusement jamais le résultat, terrassé par l’épuisement.
1615. Willam Jefferson Pullmon meurt d’une crise cardiaque, le 3 février, à l’âge de 43 ans. Sous son énergique mandat, la situation en Tradérie s’est grandement améliorée, retrouvant presque le niveau d’avant Harold Greydon of Camford. Les grands projets d’assainissement, les constructions de routes et d'infrastructures, l'agrandissement du chantier naval de Port-aux-Noix ainsi que le développement du commerce dans la région et le rapprochement avec les voisins proches offrent de très bonnes perspectives d’avenir. De plus, le premier recensement efficace de la population permet enfin d’avoir des chiffres réels plutôt que des estimations, permettant une future politique économique plus efficace. Et donc, ce premier recensement indique que la population de Tradérie s’élève à 1 645 234 en mars 1615, dont 8 956
Joha Tsad ou issus d’un métissage avec des
Joha Tsad. Ces données seront essentielles pour établir une politique d’impôts cohérente. Le successeur de William Jefferson Pullmon, nommé par le Ministre des colonies de l’époque, n’arrivera jamais. En effet, son navire, pris dans une terrible tempête, sombrera en cours de route. Les communications étant ce qu’elles sont à l’époque, le nouveau gouverneur ne pourra être à son poste avant le milieu de l’année suivante.
1616. Arrivée du nouveau gouverneur, Dean Emett Videlbrom, et de sa famille. Il est important de souligner ce point car, si pour l’actuel gouverneur, ce poste n’est qu’une étape vers de plus hauts horizons, pour sa femme, c’est surtout l’occasion d’un nouveau départ. Elle a en effet vendu toutes ses possessions en métropole pour se créer un pécule suffisant pour avoir les bases d’une nouvelle vie. Car si sur le papier, elle et le gouverneur sont mariés, dans les faits, ils n’ont plus rien d’un couple marié. Leanna Evelynn Videlbrom est en effet tout le contraire d’une épouse effacée, elle n’hésite pas à dire ses quatre vérités à son époux, ce qui a le don de le faire sortir de ses gonds. Dès qu’elle en a l’opportunité, elle achète plusieurs terrains à côté de Stawford, y lance la construction d’une grande maison et la plantation de multiples vergers et y emménage dès que possible avec ses enfants, selon elle, la seule chose bien qu’aura fait son époux.
1623. En sept ans, les principaux services administratifs de la colonie ont déménagé, et se sont installés à Stawford. En effet, il est rapidement devenu évident que l’actuel gouverneur n’avait qu’un intérêt limité dans le développement de la colonie, plus occupé à s’amuser avec toutes les courtisanes du coin. Sa femme, en revanche, comptait beaucoup sur le développement de la colonie pour faire fructifier (sans mauvais jeu de mots) son affaire. Elle devint rapidement la gouverneure officieuse, et les principaux organes décisionnels de la colonie se rapprochèrent d’elle, à l’insu du vrai gouverneur, qui ne s’étonna même pas de la disparition pure et simple des rapports sur son bureau. Jusqu’à ce qu’un Prince fasse part de sa volonté de venir visiter la colonie. Sa visite étant une visite impromptue, la lettre précède le rejeton royal d’une semaine. Trop peu pour retrouver les organes décisionnels et les faire revenir dans ce qui est censé être la capitale de la colonie. Les foudres princières s’abattent donc sur Dean Emett Videlbrom, la couronne s'apercevant de son incompétence et de son inaction ayant poussé les organes décisionnels à migrer. Cependant, comme le déménagement s’est fait à l’insu du gouverneur, qui fait tourner la colonie ? La réponse est vite trouvée, le Prince découvre à Stawford, la vraie tête de la Colonie. Le jeune Prince n’a pas la réputation d’un homme hésitant. Il comprend assez vite la situation, officialise le divorce entre Mr et Mme Videlbrom, démet Mr de ses fonctions de gouverneur (il devra rentrer en métropole avec lui pour répondre de son inaction et sera condamné au bagne) et nomme son ex femme comme gouverneur. Première femme à atteindre ce niveau de responsabilités, elle s’effacera avant la fin de l’année pour laisser officiellement la place à son amant, l’ancien vice gouverneur George McGulivan, avec assentiment de la couronne.
1643. Décès de George McGulivan. Épaulé de sa maîtresse, il avait lancé dés le début de son mandat d’énergiques projets d’unification territoriale et de solidification de la présence Tradérienne dans les territoires conquis, repoussant et/ou contenant les assauts
Inusannon aux frontières de la colonie. Ses projets d’unifications ne sont bloqués que par les frontières d’autres colonies, et définissent donc les frontières définitives de la Tradérie. Son territoire sanctuarisé, le développement interne s’accélère à la fin de son mandat. Heureusement, car le nouveau gouverneur porte avec lui des exigences royales qui vont jeter les bases d’un ressentiment contre la couronne, qui jusque-là n'avait pas été des plus oppressive.
1644. Arrivée du nouveau gouverneur, Sir Edward Gordon Flikehamm, et de son fils. Avec eux arrive aussi un fort contingent militaire. Avec une population grandissante, des autochtones belliqueux et des colonies potentiellement hostiles aux frontières, les troupes déjà sur place et les milices locales ne suffisent plus à assurer l’ordre. Mais ce renforcement de la présence militaire s’explique aussi par une volonté accrue de la couronne de contrôler ses colonies. Nommée officieusement Tradérie depuis 1528, elle devient officiellement New Camfordshire par décret royal. Rappelant de mauvais souvenir aux plus anciens, cette nouvelle dénomination ne sera jamais adoptée par la population, d’autant que ce rebaptême s’accompagne d’exigences de la couronne en termes de marchandises dûes. Jusqu’ici, la base des échanges était le commerce et un pourcentage des taxes dûes à la couronne. Maintenant, la couronne exige, en plus des taxes, un quota de marchandises à fournir à la métropole à titre d’impôt. Des dépôts sont construits à Innocent Creek pour accueillir ces impôts, et la ville redevient la capitale de la colonie. Une fois par an, le départ des convois chargé des impôts vers la métropole se fait sous les huées d’une foule toujours plus nombreuse, à tel point qu’il devient nécessaire, vers la fin du mandat de Flikehamm, d’utiliser l’armée pour éviter que certains civils ne prennent d’assaut les navires.
1667. Fin du mandat de Sir Edward Gordon Flikehamm, qui se retire finir ses jours à Stawford. Son petit-fils, James Gordon Flikenhamm, prend sa succession, par ordre royal. Le jeune homme verra la situation s’aggraver durant son mandat, les exigences de la couronne croissant d’année en année à partir de 1680, jusqu’à atteindre un point de non retour en 1687, lorsque les demandes de la couronne, ayant déjà entraîné deux famines en 1685 et 1686, s'alourdissent encore. Affligé, le jeune homme fait de son mieux pour contenir les débordements, mais la révolution éclate officiellement le 6 mars 1687.
1687. Après avoir été contraint d’ouvrir le feu sur les civils qui bloquent l’accès aux entrepôts des impôts pour en empêcher le transfert dans les bateaux, le jeune Flikenhamm voit s’embraser la situation. Dans sa capitale, les barricades se dressent et les soldats sont partout pris à partie, le convoi des impôts est chargé en catastrophe et appareille sous le feu des canons du Fort Duty, tombé aux mains des insurgés, emportant la missive du jeune homme faisant état du soulèvement. La colonie s’embrase aussi vite que peuvent galoper les messagers faisant état de la situation à la capitale coloniale, milices locales ou même de troupes régulières rallient la cause des insurgés dont les forces grossissent et se rassemblent. Les insurgés se baptisent
Tradériens et reçoivent l’aide de guerriers
Joha Tsad, volontaires non officiels de la confédération tribale, qui contribueront grandement à la rapidité de la campagne militaire qui suivra. En effet, motivées, extrêmement rapides grâce à la contribution des guerriers
Joha Tsad, les troupes Tradériennes se trouvent un leader, un jeune aristocrate dynamique du nom de Fitzgerald Kaelwyth qui cristallise l’adhésion des insurgés autour de sa personne, devenant presque un nouveau roi. La campagne militaire bouscule les troupes régulières qui abandonnent nombre de matériel dans leur déroute vers les ports, abandonnant l’intérieur des terres aux
Tradériens. A la fin de l’année, seules Innocent Creek et Port-aux-noix sont encore aux mains des troupes fidèles à la couronne, assiégées par des troupes Trédériennes ayant progressé si vite que leur artillerie n’est pas encore à pied d'œuvre.
1688. Après un siège de quatre mois et une lutte âpre, Port-aux-noix et son chantier naval tombent, en février 1688. Les Tradériens ont attaqué par un froid si mordant que l’histoire raconte que la moitié des fusils ont fait long feu, la décision ayant été remportée au corps à corps. Deux mois plus tard tombe Innocent Creek, scellant la victoire des
Tradériens. Cette victoire a cependant un goût amer car, fidèle à son habitude, Kaelwyth commandait de l’avant… il tomba en première ligne, le jour du dernier assaut. Ses fidèles, cependant, conscient que les renforts de Caratrad étaient sans doute en route, ne prirent pas le temps de le pleurer comme il se doit, et se renforcent pour accueillir les renforts de la Métropole… qui ne débarquèrent jamais. En effet, voyant que tous les forts des côtes arborent les couleurs Tradériennes, et jugeant l’assaut trop incertain, l’amiral en charge des renforts fait demi-tour, actant par son geste la victoire définitive des Tradériens…