04/10/2015
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Antérinie-Stérus | Vers une nouvelle Réconciliation ?

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Réconciliation à Antrania.

Le Premier Ministre attendait dans son vaste bureau du Palais des 1130, derrière lui attendaient deux hommes, l’un portant les uniformes de la Garde Impériale et l’autre vêtu des costumes classiques des secrétaires d’états, c’est à dire les complets bleu marins dotés des petits drapeaux antériniens. Les rideaux étaient grands ouverts et un flot de lumière illuminait la salle tandis que les nombreuses glaces et tableaux reflétaient cette dernière sur les murs. Le bureau était quant à lui inondé par de multiples babioles, quelques statuettes représentants les héros de l’Empire, des documents en tout genre, des stylos plumes dorés et quelques missives en attente depuis des mois. Mais petit à petit le vaste meuble se vidait, les domestiques à traîné se dépêchaient de ranger les documents, les décorations et bien entendu les missives dans les classeurs appropriés. L’homme d’état observait la pièce, cela faisait maintenant quelques mois qu’il travaillait ici, mais il n’arrivait toujours pas à s’habituer à ces murs richement décorés et à ces peintures vives en émotions et couleurs. Ce qui l’intriguait le plus était surtout cette cheminée, grande imposante, comme toute celles appartenant au palais mais pourtant plus jolie, moins grave et triste. Les armes impériales tronaient au dessus de cette dernière tandis que deux drapeaux antériniens encadraient les armoiries de l’Empereur. Devant la porte d’entrée, deux autres hommes en faction attendaient, ils portaient l’uniforme de la garde sénatoriale, rouge et bleu et fortement inspirées des uniformes de parade des soldats cartaradais. La porte était grande et les arabesques s’enchaînaient sur les boiseries séculaires.

Mais néanmoins, le Premier Ministre de Sa Majesté avait quelques doutes quant au résultat de la conférence, certes, il savait que les choses devraient bien se passer, les Stérusiens avaient quitté l’Agence Aleucienne, une droite traditionaliste avait pris le pouvoir et les échanges quelques peu salés qui avaient eu lieu paraissaient visiblement oubliés. Mais pourtant, il restait dubitatif, d’abord, il craignait de manquer aux traditions stérusiennes en commettant Dieu seul sait quelques faux pas, ensuite venait des questions plus difficiles, les accords entre l’Empire et la Fédération, bien entendu que l’objectif était d’apaiser les relations, mais il était méfiant, il savait que l’Antérinie était une puissance commerciale à tendances mercantiles, le Stérus était plus militariste et pouvait considérer les échanges économiques comme superflu, alors que l’Empire se montrait assez frileux en matière militaire. Bien sur cela ne pouvaient être que de simples pressentiments et autant dire que si la Fédération propose un accord défensif, l’Empire n’allait pas le refuser, il pourrait ainsi s’assurer que la Nouvelle-Antrania soit défendue par une armée puissante et bien organisée. Mais l’Empire souhaitait en contrepartie que ses intérêts économiques, tels que les droits de douanes ou les accords commerciaux soient reconnus par la Fédération. Et pour peu que la droite locale ait des tendances protectionnistes, ces accords pourraient être mis en péril. Ainsi, par pure prudence, le Premier Ministre cherchait intérieurement comment aborder le sujet. S’il fallait mieux attendre que la conversation prenne un tournant favorable, ou s’il fallait qu’il mette les « pieds dans le plat » directement en abordant le sujet qui fâche ?

Lorsqu’il demanda conseil à son secrétaire, qui s’assit près de lui, ce dernier lui répondit d’une voix calme que mieux valait débuté la rencontre par les sujets qui fâchent, « Après tout, la Fédération nous a bien remercié d’avoir fait fi des nos échanges peu glorieux, alors autant essayé, et si un refus se fait présentir, nous retenterons notre chance à la fin de la rencontre, voire dans une missive quelques mois après… En plus, je n’ai pas l’impression que les négociations seront rudes, quelques cadeaux de prix et les verra certainement fléchir, je vous conseille néanmoins de débuter cette rencontre par les accords, vous n’ignorez pas que nous aurions tout à gagner que de commencer, outre les formules d’usage, nous pourrions commencer par quelques remerciements et bien entendu nous promettrons de ne pas interférer dans les opérations stérusiennes en Aleucie, nous n’aurions aucun intérêts à se mouiller sur ce continent. » « Je vous remercie » fit simplement le Premier Ministre, et il pense que ce secrétaire chargé aux relations internationales que Louis d’Antrania lui avait laissé est rudement efficace.

Mais il n’avait pas le temps d’approfondir plus en avant ses réflexions, déjà il entendait le convoi du consul approcher, les applaudissement de la foule étaient généralement des indicateurs fiables. Déjà le politicien courut à travers les couloirs du palais, il voulait éviter d’être en retard pour sa première rencontre diplomatique. La voiture, se rapprochait du portail et le Premier Ministre arriva devant les immenses portes du vestibule du Palais, il pouvait entendre les députés débattre et sentait que l’ambiance devait être palpitante et que les débats devraient certainement s’enflammer lorsque l’aide au Wanmiri sera abordée… Mais bon, heureusement que les pièces du second étage sont insonorisés, sinon… il serait regrettable de devoir s’excuser pour les grands enfants qui s’expriment à coup de « Mais vous etes complètement fous ! » ou de « Quelle honte ! », autant dire que le pauvre consul serait dérouté par la passion… communicative des dirigeants. Ainsi, mieux valait que la conférence débute dans un endroit calme et silencieux afin d’éviter que le Consul ne s’inquiète. Tout en réfléchissant à cela, il avait néanmoins réussi à rejoindre le parvis de l’imposant palais, tandis que les grilles de fer forgé se refermaient doucement et que la garde impériale et sénatoriale ne se mettent à former une haie d’honneur en faveur de la délégation stérusienne. Tandis que le Premier Ministre s’inclinait respectueusement.

Les deux hommes se serrèrent la main sous le feu des projecteurs tandis que la police se chargeait de disperser avec une certaine délicatesse les photographes en faisant un chaîne humaine afin que rien ne puisse troubler la visite des hommes d’état. Puis une fois les salutations d’usage faites, le Premier Ministre guida son homologue à travers les couloirs du vaste bâtiment tendis que les cris des députés s’étaient calmés et qu’un relatif silence régnait au premier étage. Le chef d’état antérinien expliquait en Français à son invité le rôle de chacune des salles qui se situaient sur leurs cotés : « Ici se trouve la salle des votes, ou les députés de tout les ordres se réunissent pour débattre des principaux projets de lois »…

Puis après avoir servi de guide touristique le Premier Ministre entra dans le bureau tandis que son homologue s’assit sur une chaise confortable. « Les négociations commencent maintenant » se dit l’Antérinien, il se leva et prononça un petit discours de bienvenue au Stérusien.

« Votre Excellence, je me permets ici de vous souhaiter la bienvenue et mes salutations les plus distinguées, il me semble que ce soit votre premier voyage en Eurysie, dés lors nous espérons que les palais et les églises d’Antrania soient à la hauteur de vos espérances. Nous espérons aussi que les négociations que se déroulent actuellement ne feront qu’embellir votre voyage et que ces dernières nous permettront de donner un renouveau aux relations Stérusio-Antériniennes et de nombreux points sont à définir, ils concernent des échelles variées, à la fois les relations entre l’Empire et la Fédération, mais aussi les accords commerciaux qui pourraient être signés entre le Grand Duché et la Fédération. Nous aimerions aussi vous retourner vos remerciements, en effet il nous paraît tout naturel d’aider un état qui voit la vie de ses concitoyens menacés par un régime autoritaire, l’Empire a connu le dueil, et l’Empire voudrait éviter que d’autres état aient à subir cette épreuve.

Ainsi, quant aux accords économiques qui pourraient être envisagés, nous vous prions de bien vouloir accepter des traités de libre échanges sur les biens et les services que les entreprises proposent dans nos territoires respectifs. Nous encouragerons pas ailleurs la distribution de capitaux entre nos deux états et les accords de recherche pourraient être organisés. Cela est bien entendu une brève esquisse des possibilités qui s’offrent à nous, et sachez, que nous ne voyons aucun problème à ce que des propositions concernant le domaine militaire soient échangées. »

Une fois cette introduction terminée, l’Antérinien se rassit et attendit avec une certaine appréhension la réponse du Stérusien.
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Lors de son trajet en avion, le consul prit le temps calmement de faire le point sur la situation entre la fédération et l'Antérinie. Les deux pays durant le mandat de Cameus Bondamet avaient passé de nombreuses heures à s'insulter et à envisager des conflits armés. La fédération avait même envisagé d'utiliser l'accès aux ports militaires Teylais pour mener des frappes militaires stratégiques sur l'Antérinie. Mais à ce moment-là, la fédération était bien moins puissante qu'aujourd'hui et la colère d'autrefois n'était plus d'actualité. Le consul actuel, Cristobal Pandoro était de ceux qui s'étaient opposés à des interventions militaires Stérusiennes ou que ce soit dans le monde. Pourtant pas contre l'interventionnisme, simplement Pandoro jugeait l'armée Stérusienne pas assez opérationnelle durant ces moments-là. Aujourd'hui 28 fois plus puissantes qu'il y a 3 ans, cette armée à largement su se moderniser. Mais en réalité, ce détail était assez peu important à l'heure actuelle pour le consul. Alors que l'intérieur de sa propre capitale son pouvoir était contesté, celui-ci cherchait désespérément à se forger de nouvelles alliances aux quatre coins du monde. Paradoxalement, l'Antérinie devenait une nation particulièrement intéressante pour la fédération, certes celle-ci n'était pas si militarisé que la fédération. Mais pour autant, elle ressemblait en beaucoup de points à notre pays que ce soit l'économie, ou la population.

Le consul appela son conseiller pour que celui-ci le brief rapidement sur la posture à avoir avec l'Antérinie. "C'est un pays avec lequel nous n'entretenons ni relation politique ni commerciale, ils sont ouverts au dialogue et entretiennent des relations que l'on peut classer d'ambigus avec un proche allié L'Akaltie. Ce qui risque de compliquer les choses reste leur esprit colonial. Qu'on se le dise entre nous sans langue de bois, c'est une forme d'empire colonial. En Aleucie, nous avons failli intervenir pour aider les groupes armés. Il semblerait que pour l'instant la situation soit calme, après la création de la république Etznabiste. En tant qu'état protecteur des minorité indigénes d'Aleucie nous devons afficher clairement notre position en la matière à mon humble avis monsieur le consul." Le consul remercia son conseiller et se mit à nouveau seul avec son esprit. Compliqué d'aborder cette rencontre en toute sincérité comme avec un allié. Comme son homologue allait il aborder cette rencontre ?

La fédération de Stérus bien que séparé de l'ASEA, n'a pas pour autant l'intention de brader son économie ou son territoire pour des nations étrangères et lointaine. Pour autant, il semble évident, que comme dans n'importe quel pays, il est nécessaire de trouver de nouveaux partenaires, notamment en Eurysie, qui semble être le continent le plus proche culturellement de la fédération. Le royaume de Teyla est sûrement l'allié le plus important aux yeux de la fédération, et celui-ci se trouve bel et bien en Eurysie. Alors la Fédération semble tout avoir à miser sur ce continent.

Lorsque le consul arriva, il fut touché de voir l'importance avec laquelle il était accueilli. Bien que coutumier des haies d'honneur militaire, il était touchant de voir que l'Antérinie mettait un point d'honneur à cette rencontre. Au sein de la fédération, les caméramen et photographes sont souvent assez peu apprécié par les politiques, souvent considérés comme des bêtes assoiffés de la moindre image pour en faire un scandale, rare étaient les hommes politiques à prendre la pose devant eux. C'est pourquoi le fait de ne pas s'y attarder aujourd'hui, et que la sécurité Antérinienne les écartes était quelque chose de très bien fait pour la fédération. Surement pas une volonté de prime abord, mais qui était tout de même la bienvenues. Cristobal fut cependant légèrement décontenancé quand son homologue s'adressa à lui en français, Latiniste de naissance, le français était pour loin u peu lointain, il l'avait appris au lycée, mais certains mots très spécifique était dur à comprendre pour lui. Mais en tant que bon chef d'Etat il ne laissa rien paraître et attendait que ses conseillers lui chuchotent la traduction à l'oreille. Il était mieux d'éviter de trop montré ses difficultés en français, dans un pays ou la majorité de la population est trilingues, ne pas savoir parler une des trois serait un réel poids pour lui. Il s'efforçait donc de répondre dans un Français simple mais compréhensible.

Le consul une fois entré dans la salle de la rencontre se place assis sur une chaise dans une position assez ferme, les deux bras posés sur les accoudoirs de la chaise et les jambes légèrement écartées. C'était une position d'un homme avec de l'assurance, mais il s'efforce tout de même d'avoir un visage très souriant pour ne pas donner l'impression d'un homme qui se croit au-dessus des autres. La n'était absolument pas son intention. IL voulait que cette rencontre se déroule bien. Il écouta donc attentivement ce que disait sont homologue et hocha la tête de temps en temps comme pour montrer qu'il était sur la même ligne que son homologue. Lorsque celui-ci eut terminé, Pandoro prit quelques secondes le temps de réfléchir avant de parler. Il se redressa sur sa chaise, caressa d'un coup bref son menton puis regarda l'homme qui venait de parler.

" Tout d'abord Monsieur, permettez moi de vous remercier pour cette accueil. J'ai rarement, et surtout depuis ma dernière sortie en Westalia eu la chance d'être accueilli avec respect et courtoisie comme ici. Pour ma part, je vais commencer pas briser la glace une bonne fois pour toutes. Vous avez ici, devant vous, le consul Pandoro de la fédération de Stérus, celui qui avait insulté votre grande nation, le consul Bondamet, n'est plus. Considérez ce jour comme le premier du restant des relations qui nous uniront dans le futur. Pour ce qui est de l'économie, vous n'avez pas à vous en faire, nous signerons avec vous des accords de libres échanges. Nous souhaitons juste nous mettre d'accord sur les secteurs de nos industries que nous souhaitons privilégier chez l'un et l'autre. Nous souhaitons également connaître vos priorités scientifiques, vous avez parlé d'accord sur les recherches, alors je pense que si nous trouvons des domaines dans lesquels nous sommes prêts à nous investir largement alors je pense que nous avons tout à y gagner.

Sur un autre point, celui-la plus politique. Nous voyons bien que l'organisation C.I.T.A.D.E.L ne semble pas remplir les missions qu'elle avait décidé de mener. Il semblerait que cette organisation soit en état de mort cérébral. Alors j'aimerais ensemble que nous trouvions un moyen de forger une nouvelle alliance, ou un nouvel accord international. Un accord international basé sur une certaine forme de conservatisme. De même, si nous forgeons des liens permanents avec l'Antérinie, soyez assurés que la fédération attache une importance capitale à la protection et aux soutiens de ses alliés. Nous mettrons pour votre pays autant de moyen que pour le nôtre en cas de besoin. Mais en échanges nous attendons un soutien indéfectible, notamment depuis que nous sommes sortis de l'ASEA, il est capital pour la fédération d'avoir des soutiens de poids pour affirmer sa puissance sans être dans l'ombre de cette organisation. D'autant qu'ayant dans ses membres un état fasciste et dépourvus de bourse."

Au moment où le consul eu fini cette phrase, nombreux de ses conseillers se regardèrent quelque peu étonnés de la tournure de sa phrase. On savait le consul très franc et cru dans ses mots, mais une fois de plus, celui-ci avait réussi à étonner ceux avec qui il travaillait. Tout le monde avait compris qu'il s'agissait de la Westalia, mais beaucoup pensaient que cette haine avait finie par disparaître avec le départ de la fédération. Le consul reprit.

En matière militaire, je vous avoue que la fédération est toujours intéressée par cet aspect, mais pour le moment nous estimons qu'il est plus important de s'entretenir sur des questions économiques. Sauf bien sûr si vous-même avez des choses à dire sur ce coté là.
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Le Premier Ministre avait espéré mettre le Consul, son homologue, d’excellente humeur en lui proposant tout les honneurs auxquels les chefs d’états, alliés voire ennemis, avaient droits durant leurs rencontres officielles avec des représentants de la haute administration antérinienne. Car l’art d’accueillir les représentants étrangers est un pan de la diplomatie antérinienne, on ne peut faire de diplomatie sans accueils digne de ce nom, l’homme d’état quelque soit ses relations avec l’Antérinie, doit se sentir à l’aise, non seulement cela lui permet d’être de meilleure humeur, mais en plus, cela permet de prouver la détermination antérinienne à passer outre les affronts successifs que se sont fait les dirigeants durant l’administration de son prédécesseur, l’Empire tenait ainsi à faire oublier les inconvenances diplomatiques qu’il a commis il y a de cela quelques années. De plus, de Grace n’était plus, c’est maintenant de la Geauce qui dirige l’Empire avec le soutien des autonomistes. L’affront a été oublié, malgré les simagrées des fascistes et des conservateurs qui visiblement avaient beaucoup de mal à pardonner. En effet, les tacles gratuits échangés à coup de missives balistiques auraient très bien pus tournés en échanges balistiques tout court… Heureusement néanmoins que le Premier Ministre (certainement sous l’influence de Louis d’Antrania) prit la bonne décision de renouer des liens diplomatiques avec la puissance aleucienne.

Car maintenant Stérus devenait un état très intéressant pour l’Empire, une relative proximité culturelle, une proximité géographique et surtout un état entretenant des relations conflictuelles pour l’Empire, ainsi, une réconciliation avec la Fédération permettrait de faire une pierre trois coups, se faire un état neutre/amical, délivrer les frontières du Grand Duché d’une potentielle pluie balistique et enfin gagner une victoire politique, permettant de fidéliser les conservateurs et de réduire au silence les fascistes du P.F.A tout en assurant les communistes des visées pacifistes de l’Empire. Ainsi le Premier ministre avait une pression à la fois politique et diplomatique sur les épaules, outre le fait que bien entendu, il devait permettre aux firmes de s’exporter tout en diversifiant le marché antérinien, autrement dit en apportant des avantages et pour les antériniens mais aussi pour les firmes antériniennes, qui devront affronter de nouveaux concurrents sur de nouveaux marchés. Paradoxalement le Ministre n’avait pas penser aux natifs, il avait oublié à quel point ces derniers comptaient pour la droite pour protéger ces derniers. Car si les natifs n’étaient en rien maltraités, bien au contraire d’ailleurs, ils restaient des citoyens antériniens, sans plus, ni moins, de droits que les autres. Ainsi, le Premier Ministre préférait ne pas s’y attarder et se concentrer sur les points importants de cette rencontre.

Le Premier Ministre attendit donc que le Consul eut terminé de parler, il voyait que les accords économiques étaient envisageables, les accords culturels ne posaient aucun problèmes et des accords militaires restaient envisageables, pourtant, pourtant, il eut du mal à savoir que penser de la dernière proposition de l’homme d’état stérusien et il craignait s’avancer un peu trop, en effet, C.I.T.A.D.E.L est en quelques sortes le pilier stratégique qui permet à l’Antérinie de s’assurer de son intégrité territoriale en Eurysie, mais aussi afin de clairement afficher son tournant conservateur qui devient en vogue auprès des populations antériniennes. Malheureusement, le Premier Ministre ne saurait comment gérer la nouvelle s’il annonçait aux Assemblées qu’il a été décidé de former une nouvelle alliance avec l’ennemi d’hier… Mais néanmoins, l’idée le séduisait, certes, ce n’était qu’une idée balancée aléatoirement lors d’une rencontre à huis-clos, donc sans réel poids pour l’avenir, mais toujours est il que cette idée paraissait prometteuse au Premier Ministre, mais il fallait trouver tout de même trouver le corps de l’idée, son application et ses répercussions sur les états membres, cela promettait de devenir un sujet d’actualité qui animerait une fois de plus la politique antérinienne.

Paradoxalement, si le Premier Ministre ne saisit pas directement que cette pique était adressée à la Grande République de Westalia, cet état du nord de la Presqu’île aleucienne, son secrétaire le détrompa, en effet le chef d’état antérinien croyait que ces mots forts visaient l’état fasciste de Rimaurie. Ainsi il ne put s’empêcher de penser : « espérons néanmoins que cela ne brisera en rien les politiques de rapprochements entreprises à l’A.S.E.A », car s’il devait soutenir la Fédération face à Westalia, il n’hésiterait pas, mais en revanche, il lui était difficile de dénoncer l’Agence Aleucienne et ce pour des raisons essentiellement géopolitiques, car il ne fallait pas oublier que les républiques etznabiennes étaient sous influence akaltienne et que s’opposer directement à l’Akaltie signifierait faire peser un risque certain sur les habitants du Grand Duché qui devaient déjà lutter contre la R.R.N.G.A. Ainsi, il voudrait éviter de briser les efforts de rapprochement entrepris avec les Akaltiens pour des rivalités qui ne concernaient pas l’Antérinie. Mais néanmoins, il savait que mieux valait éviter de foutre en l’air les rapprochements avec Stérus, il se permettrait donc de condamner Westalia sans pour autant s’attaquer à l’A.S.E.A, surtout lorsqu’il sait que l’Akaltie peut avoir de bonnes griefs contre la Grandes République à cause de ses tendances anti-natives. Quant à la fidélité de son alliance, il ne voyait pas en quoi on pourrait la remettre en doute, l’Antérinie considère qu’elle a toujours tenue et respectée sa parole, ainsi elle respectera et tiendra ses engagements avec la Fédération.

Tout en pensant à cela, le Premier Ministre fit au secrétaire ; « appelez un diplomate du Scintillant, si personne n’est en poste en Métropole, pour des vacances ou pour des réunions de la plus haute importance au ministère, n’hésitez pas à contacter un officiel du gouvernement local, l’objectif serait de pouvoir prendre en compte les aspirations des néos antériniens lors de nos accords, surtout lorsqu’ils vont devoir être validés par les assemblées locales. » Puis en voyant le Consul quelque peu surpris par ces manières, il fit :

« Excusez moi votre Excellence, il faut avouer qu’en Antérinie nous avons une vision particulière des conférences diplomatiques, notamment lorsque nous connaissons de restructurations administratives historiques qui sont pour le moins nouvelles, ainsi, nous vous prierons de nous excuser si un homme entre en plein milieu de la conversation, il aura bien entendu l’élégance de laisser finir son futur interlocuteur de parler. Il est vrai que nous sommes loin d’etre aussi « tatillon » et accroché à l’étiquette que les Jashuriens. Une fois ces excuses présentées, nous pouvons en revenir au vif du sujet, la diplomatie antérinienne et ses relations vis à vis de l’A.S.E.A et de Westalia.

Vous devez certainement vous doutez que la plus grave erreur de la diplomatie antérinienne fut certainement son opposition, il faut l’avoué que nous n’avions pas prévu qu’un refus de collaborer dans un obscur projet spatial nous coûterait diplomatiquement si cher, à l’A.S.E.A et son soutient inconditionnel au Saint Empire de Karty lors des échanges salés entre l’organe diplomatique d’I.S.A.K.A et l’A.S.E.A. Ainsi, notre objectif durant mon premier mandat que j’exerce actuellement est de resserrer les liens avec les états du monde entier, et ce notamment avec les nations composants l’A.S.E.A et notamment l’Akaltie avec qui nous sommes en train de normalisées nos relations diplomatiques actuellement, c’est d’ailleurs pour cette raison que le souverain est au Grand Duché. Ainsi, vous comprenez qu’il nous paraît discutable de tout de suite condamner l’Agence Aleucienne pour des raisons diplomatiques évidentes, notamment lorsque l’on négocie des accords économiques et sécuritaires avec cette dernière. En revanche concernant le cas westalien, ces « fascistes sans bourses » nous ne voyons aucun problème à ce que nous soutenions diplomatiquement parlant la Fédération, en effet nous même, ou du moins en Métropole, nous voyons d’un mauvais œil ce pays menant des politiques répressives à l’encontre des populations natives et adoptant une gouvernance autoritaire et particulièrement violente. Ainsi soyez assuré de notre soutien le plus total quant à vos politiques anti-fascistes. Nous essaierons en revanche de ne pas entrer en confrontation de manière directe avec l’A.S.E.A, pour des raisons éminemment politique et géopolitique.

En revanche vous proposez une idée intéressante, une alliance conservatrice censée remplacée l’Union Médiane des Traditionalistes et C.I.T.A.D.E.L, en effet nous avons vu que cette dernière est en plein coma et que peu de membres s’investissent pleinement dans le projet, à commencer par nous, il me semble d’ailleurs que Messire Albert VI de Saint de Luz n’a prit qu’une seule fois la parole et mis à part le représentant clovanien, personne d’autres n’a décidé de se positionner sur le sujet. Ainsi il paraît évident que l’Organisation est morte-née, et c’est un malheureux constat auquel nous devons nous résoudre, ainsi l’Empire ne voit rien à redire à ce projet visant à redonner vie à une autre organisation conservatrice qui transcenderait les états et les continents, permettant une unification des mouvements conservateurs mondiaux. Pourtant, je dois avoué que même si l’idée me séduit au plus haut point, il paraît nécessaire de trouver comment les états pourraient s’investir et accepter cette idée qui semble s’écrouler à chaque fois, comme l’atteste l’U.M.T ou C.I.T.A.D.E.L, ainsi, l’objectif serait de trouver des états conservateurs actifs et des accords qui ne seraient que peu engageants, en effet, plus le temps avance, moins nous sommes disposés à aller défendre des états fascistes et autoritaires. Mais je le répète cette idée reste séduisante et je vous prierai de développer plus en avant le sujet.

Quant aux accords économiques, bien sur qu’ils ne doivent pas concerner l’intégralité de nos industries, tout comme moi vous voyez votre pays se surindustrialisé et la production intérieure ne réussit pas à satisfaire la demande toujours croissante de nos nouveaux centres industriels, ainsi je vais tacher ne pas perdre mon temps à présenter le nouveau complexe industriel d’Antrania mais plutot les secteurs dans lesquels les usines antériniennes pourraient avoir besoin de matières premières, en effet nous nous sommes contentés de développer l’industrie lourde, tel que le B.T.P et la production de biens de consommations en général, alors que les industries nécessitant de la précision et du personnel qualifié, comme par exemple le monde de la pharmaceutique et de l’industrie des micros composants, utiles pour le matériel électronique et le monde balistique. De plus, le secteur chimique et des télécommunications a besoin de matériaux rares que nous ne produisons pas. En revanche nous sommes capables d’exporter des produits dits « généraux », biens de consommations, nourriture, produits nécessaires à la construction, enfin la vente en « gros ». Ainsi, nous serions ravis de pouvoir fournir la Fédération en biens « industriels », autrement ceux que j’ai cité plus haut.

Quant au monde de la culture et aux échanges académiques que nous proposons, nous sommes aussi ravis de constater que vous vous montrez favorables à de tels échanges, en effet nous possédons quelques bonnes écoles réputées au niveau mondial, comme l’atteste le classement Pradipta qui fait référence en la matière, en effet, la Faculté de Saint Jérôme d’Antérinie, l’une des meilleures de la planète derrière celle de Sancte. Ainsi cette dernière serait ravi d’accueillir des étudiants stérusiens en Lettres et en Théologie, de plus nombreux sont nos étudiants en sciences politiques qui souhaiteraient découvrir Stérus, notamment les cours qui sont prodigués à l’Université de Barba, ainsi je suis persuadé que ces échanges permettraient des rapprochements entre nos étudiants tout en renforçant et en améliorant les cursus scolaires que proposent nos universités. De plus, nombreux sont les latinistes décus par les lacunes de certains de nos professeurs, qui sont spécialisés avant tout dans la période rhémienne et non pas dans la langue (une des innombrables subtilités du monde estudiantin antérinien), ainsi ils pourraient découvrir l’héritage linguistique de l’Empire de Rhème.

Je vous remercie et de votre attention et je reste assez curieux de découvrir comment vous imaginez l’accord international entre les puissances conservatrices."
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Le consul abordait cette rencontre avec une certaine forme d'angoisse. Non pas à cause de ceux qui le recevaient, mais en raisons des troubles profonds qui étaient en cours au sein de sa capitale. Ces jeunes socialistes pour la plupart qui s'étaient opposés à la sortie de la fédération, avaient répondu à l'appel de révolte de la maire de la capitale. Ces affrontements avaient fini par aboutir à l'instauration de la loi martiale pour une durée temporaire et à l'arrestation d'Omerz Sniap. Si ça ne tenait qu'au consul, il enverrait directement les blindés et procédés à des arrestations massives. Mais il est consul d'une démocratie, et on ne peut fonctionner de la sorte. Pour autant, le consul était un fin admirateur de l'empire Stérusien, durant cette période relativement prospère en matière de droits civiques. Les Empereurs étaient particulièrement connus pour leur haine du socialisme et des mouvements de gauches, tout le monde se souviens du 13 février 1887 quand l'empereur avait fait tirer à vue au canon sur les communistes de la Place des fondateurs d'Isma dans les phrates. Ou encore le sort des communistes Albert Heinshker et Vermer Bergender venu d'eurysie pour y développer leurs théories. Ces deux communistes ayant propagé des idéaux collectivistes et profondément anti empereur ont étaient tout deux conduits droit aux prisons de Barba où ils furent écartelés devant l'ensemble des prisonniers. Tous ceux ayant porté leur aide à ses deux eurysiens furent massacrés par le feu.

Lorsque le consul écoutait le dirigeant Antérinien, il sentait à sa façon de parler que celui-ci s'exprimait avec beaucoup de pincettes et tenait à ne pas particulièrement entrer dans une diplomatie trop engagée dans un camp ou dans l'autre. En soit ce souci n'était pas bien grand, la fédération après tout ce temps à l'ASEA avait fini par s'habituer aux politiques de neutralité. Et même si la fédération ne fonctionnait pas par les diktats de la bienséance elle pouvait d'une certaine façon comprendre que d'autres s'y attachent. L'intérêt pour l'Antérinie de se rapprocher de l'ASEA était bien pour eux, mais à l'heure actuelle consistait plutôt en une politique du passé pour le Consul. Car Stérus cherchait maintenant justement à sortir de la politique trop ASEA centré. D'autant que vraisemblablement les partenariats bilatéraux comme entre l'Akaltie et la fédération étaient plus intéressants sur le long terme qu'avec toute l'ASEA. Ainsi, le Consul pouvait comprendre que chacun souhaitait développer des intérêts avec cette alliance qui semblait être dominante en Aleucie, mais qui en réalité était affaiblie plus que jamais. Le départ de la fédération de Stérus était déjà un sérieux revers à cette alliance qui se voulait différente des autres. La réalité était que cette alliance n'était pas capable d'affronter les problèmes les plus élémentaires. Les intérêts privés étaient devenus la norme avec une Westalia égo-centré, la Lermandie dans son incompétence accrue passait son temps à justifier son admiration de la Westalia par leur histoire commune, tout en oubliant que la Westalia elle ne passe pas autant de temps à proclamer son amour pour son voisin. Ce qui fait donc d'une Lermandie suivant tel une petite fille sa maman, et une Westalia qui la récompense par l'indifférence. Il suffit que la Westalia fasse une petite caresse à la Lermandie pour lui dire ", c'est bien moi aussi je t'aime bien", et ensuite la Lermandie remue la queue. Mais à cela s'ajoutait d'autres problèmes. L'ASEA avec le départ de la fédération de Stérus devenait maintenant encore plus polarisé qu'avant, laissant d'un côté les états coloniaux n'aillant que peu de considération pour les natifs, et de l'autre côté les états natifs qui pour le moment tolèrent leurs voisins du nord. La ou Stérus apportait avant une forme d'équilibre puisque étant un état au passé très colonial, mais pour autant largement pro indigène.


Je ne sais pas si c'est une erreur de votre part d'avoir refusé ou non la collaboration, mais ce que je peux confirmer, c'est que les conditions de refus n'ont pas particulièrement étaient appréciés de l'autre côté de l'océan. Pour autant, aujourd'hui, nous sommes là. L'un face à l'autre dans des conditions tout à fait pacifique et dans l'intention d'enterrer la hache de guerre. Et il va de soi, que votre intérêt de resserrer les liens avec l'Akaltie nous rend plus qu'heureux. C'est un de nos partenaires les plus importants et les plus privilégiés, nous serons donc plus qu'heureux que vos relations deviennent parmi les plus importantes, et nous sommes prêt également à mettre à disposition nos diplomates pour aider à une meilleure intégration de l'Antérinie en Aleucie. Car même si nous ne voyons maintenant plus à travers l'ASEA, certains des états membres resteront pour nous des partenaires de premier plan, et l'Akaltie en fait partie.

Sur cela, vous avez tout à fait raison, la Fédération non plus ne s'est absolument pas investie dans cette organisation. Mais le fait est que nous ne partageons de liens réels avec aucun des états y siégeant alors la première des difficultés reste celle de s'intégrer. En somme, nous sommes favorables au fait de poursuivre dans cette alliance, mais si et seulement si nous réussissons à lui redonner un vent nouveau. Je pense que c'est possible, mais il faudrait beaucoup de volonté. Sur le plan personnel, le fait qu'un état soit fasciste, dictatorial ou autre ne nous fait ni chaud ni froid. La ou nous insultions la Westalia de fasciste était surtout une critique sur le non-respect du traité de Barba. Si un état est fasciste, mais ne déroge aucune règles internationalement reconnues, alors nous n'avons rien à y redire. La Westalia, elle s'était engagée au sein de la fédération de Stérus, au sein de notre capitale à respecter les conditions du traité, ce qu'elle ne fait assurément pas.

Effectivement, votre complexe industriel se base sur des piliers qui différent en de nombreux points de la fédération. Au sein de la fédération, nous privilégions l'agriculture, le pharmaceutique, l'électronique, le monde du luxe et les hydrocarbures. Dans le sens ou notre économie, tourne principalement autour de ces 5 secteurs. En therme de commerce avec l'Antérinie, nous sommes surtout en capacité de diriger vers vous nos hydrocarbures, nos produits pharmaceutique ainsi que nos produits textiles, de joaillerie et de maroquinerie du secteur du luxe. Nous pouvons également exporter vers chez vous nos biens issus d'agriculture, mais hormis pour la consommation de nourriture ça ne serait pas bien utile. Ce que je vous propose, la fédération s'engage à ouvrir ses marchés aux entreprises de BTP venangts d'Antérinie, cependant, vous devez savoir que les règles d'urbanisme au sein de la fédération sont très strictes et répondent à des normes établies depuis des siècles. Il est primordial que vos sociétés, qui viennent s'implanter chez nous fasse en amont un travail de recherches fournis sur les méthodes de construction et de rénovation de nos bâtiments. Comprenez que nous tenons énormément à garder la valeur et l'architecture néo-classique de notre patrimoine.
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