« Les Jashuriens ne sont pas que des poseurs de parpaings ! »
SOMMAIRE
- Le complexe militaro-industriel jashurien : généralités
- L’art de la guerre chez les Jashuriens
- L’armée de terre jashurienne
- La marine nationale jashurienne
- L’armée de l’air et de l’espace jashurienne
- Sérénité : le service de renseignement jashurien
- L'équipement militaire jashurien
Le complexe militaro-industriel jashurien : généralités
Le complexe militaro-industriel jashurien est défini dans la Troisième République du Jashuria comme étant l’ensemble imbriqué des décideurs politiques, des responsables militaires et des industriels chargés d’assurer la fourniture de leurs matériels aux forces armées. Au sein de l’Etat jashurien, l’armée est pilotée, financée et équipée par l’Etat. Des contrats juteux sont passés avec les firmes jashuriennes pour le développement et la recherche autour de l’armement tandis que les usines produisent à rythme soutenu depuis le XXIe siècle de nouveaux équipements pour moderniser les forces armées.
Le Jashuria évite d’importer ses armes d’autres pays, sauf pour des équipements très particuliers. Les services de renseignement jashuriens recourent régulièrement à l’espionnage industriel ou l’Etat achète les licences de production si le matériel s’avère intéressant sur le long terme. En matière de planification de la production et de la modernité des équipements, les Jashuriens sont plutôt pragmatiques : si le matériel est meilleur ailleurs, autant acheter les licences et le produire à domicile. En ce sens, les ingénieurs jashuriens sont devenus des professionnels de la rétro-ingénierie et du pillage industriel, surtout quand il s’agit de hautes technologies et d’armement de pointe.
En matière de production, le Jashuria cultive le secret. Les complexes d’armement sont localisés dans des endroits tenus secrets, au cœur des forêts jashuriennes. Les usines d’armement sont protégées à toute heure et font l’objet d’une surveillance quasi-paranoïaque de la part de l’Etat car il en va de la sûreté du pays.
En parallèle de ses usines d’armement, le pays dispose de nombreuses forteresses côtières et de positions terrestres défendues à ses frontières et dans des goulots d’étranglement. Les frontières naturelles du Jashuria forment un rempart naturel face à des voisins parfois un peu trop entreprenants et l’Etat-major s’attache à connaître chaque centimètre carré du territoire. Le Jashuria dispose de plusieurs revendications territoriales, notamment les îles limésiennes, qui aideraient grandement au développement de son bouclier maritime sur la partie septentrionale du pays. Le pays lorgne aussi sur la Thidarie et les colonies listoniennes, bien qu'il n'en fasse jamais état dans ses communications officielles.
L’art de la guerre chez les Jashuriens
L’art de la guerre chez les Jashuriens est l’héritier de deux longues traditions : celle de la guérilla dans les jungles du pays et celle de la défense des forts. Les Jashuriens n’aiment pas les batailles rangées et plus généralement, perdre des hommes sur un terrain découvert. Profitant des jungles naturelles du pays, les traditions militaires des Jashuriens se sont concentrées principalement sur le combat dans les jungles et les tactiques de guérillas meurtrières. Frapper vite et frapper fort, puis amener l’ennemi dans une guerre d’attrition, puis profiter de sa connaissance du terrain pour couper les lignes de ravitaillement pour enfin cueillir l’adversaire quand il est au plus bas, voilà des stratégies que les Jashuriens affectionnent. D’aucuns pourraient les considérer comme des guerriers peu honorables et c’est le cas : les Jashuriens font peu cas de l’honneur sur le champ de bataille et sont prêts à utiliser tous les outils à leur disposition pour éviter d’avoir à affronter l’ennemi de front. Par conséquent, les militaires jashuriens sont principalement formés à opérer en petites unités mobiles et spécialisées dans le combat forestier et les terrains difficiles. Car comme on le dit à l’académie militaire d’Azur : « Jashurien dans la plaine, plomb dans l’aine ». Un Jashurien debout au milieu d’une rizière est un Jashurien mort … alors qu’un Jashurien caché dans les fougères est un prédateur redoutable.
En parallèle de leur attrait pour la guérilla, les traditions de bâtisseurs des Jashuriens – et aussi le fait qu’ils se sont faits attaquer pendant des siècles – en ont fait de redoutables défenseurs lors des sièges. Spécialisés dans cette discipline – à savoir, survivre en se faisant pilonner par les adversaires sans paniquer – les militaires jashuriens ont appris à défendre avec efficacité chaque mètre carré de terrain. Les forteresses et les positions défensives des Jashuriens sont réputées pour être des plus tenaces, les Jashuriens étant assez têtus pour tenir longtemps leurs positions avant de se replier … et de piéger leurs défenses.
L’armée jashurienne actuelle est l’héritière de ces deux traditions de guérilla forestière et de défense de positions. L’Etat-Major travaille en permanence à la planification de potentielles actions militaires à plus ou moins long terme afin de se tenir en permanence sur le qui-vive et ne pas se reposer sur ses lauriers. Les forces armées jashuriennes privilégient la qualité à la quantité, car le pays n’a pas les moyens d’entretenir une vaste armée, mais reste très friand d’innovations technologiques. Le pays peut en revanche s’appuyer sur une grande quantité de réservistes. Le service militaire jashurien, obligatoire pour les hommes comme pour les femmes, tend à former non seulement des personnes dans l’administration, mais aussi à la prise de poste dans la réserve militaire. Les réservistes jashuriens sont formés sur un temps beaucoup plus court que les professionnels, mais sont particulièrement utiles en cas de catastrophes naturelles ou humaines pour aider les secours. La réserve militaire jashurienne est en ce sens l’une des principales forces du pays, pouvant être mobilisée à peu de frais en des temps records.
L’armée de terre de la Troisième République du Jashuria est une armée qui traditionnellement, fonde son expertise sur deux domaines : le siège et la guérilla. Le haut-commandement de l’armée de terre est l’héritier de traditions millénaires de combat de jungle et de prise de forts, si bien que leur expertise dans ce domaine est inégalée. Les Jashuriens sont peu à l’aise sur les autres terrains, leur équipement étant principalement dessiné et construit pour des combats « à domicile ». Car l’armée de terre du Jashuria est considérée en matière de théorie militaire, comme une force de défense. Si le pays a des revendications plus ou moins claires sur certains territoires et multiplie les planifications et les anticipations stratégiques via le réseau de renseignement militaire, les forces du Jashuria sont principalement conçues dans une optique de défense des intérêts nationaux et du territoire et non comme des forces de frappe.
La mentalité du Jashuria a considérablement évolué depuis la réunification du pays. La paranoïa suivant les années de la réunification a laissé place à une attitude patiente et mesurée. Le haut-commandement jashurien est à l’image d’un dragon en sommeil, préférant attendre le moment opportun pour frapper et se contentant le plus clair de son temps d’observer ses rivaux et ses frontières. L’Etat-major sait que la position géographique du Jashuria et son poids géopolitique au sein du Nazum le prémunissent de toute tentative d’invasion, mais cela ne l’empêche pas d’utiliser au maximum les crédits qui lui sont alloués pour que l’armée soit opérationnelle en toutes circonstances.
L’armée de terre jashurienne
Historiquement, l’ancien corps d’armée sur lequel se fonde l’armée moderne du Jashuria est issu des restes des forces de l’Armée de Libération du Jashuria (l’ALJ), fusionné avec les éléments restants l’Entente et de la DPJ. L’ALJ fut constitué dès l’exil du gouvernement légitime du Jashuria et de la diaspora jashurienne, contre les forces de la junte militaire de l’Entente et les troupes de la Démocratie Populaire du Jashuria. Formée par les Eurysiens et les Aleuciens, l’ALJ a été constituée en grande partie comme une force de guérilla. Il se fonde sur l’idée que chaque Jashurien devait apprendre à se défendre, selon le mythe du paysan-soldat propre au sud-est du Nazum.
L’idée du paysan-soldat remonte loin dans les racines du pays. Etant donné le climat, la géographie et l’histoire tumultueuse du Jashuria, les paysans ne pouvaient que se soutenir eux-mêmes face aux invasions et aux bandits. Malgré la protection des élites locales, les communautés paysannes devaient assurer elles-mêmes leur défense. Les troupes ordinaires de l’ancien empire Yahudharma, mais aussi ses prédécesseurs devaient compter sur des effectifs nombreux, mais peu entrainés, souvent dotés d’outils et d’armes rudimentaires. Il n’était pas rare que les troupes se battent avec des fourches et des outils de labours. Seules les troupes régulières pouvaient porter l’épée et la lance, ainsi qu’une armure. Il était alors d’usage qu’un paysan survivant à plusieurs campagnes pouvait se payer une pièce d’armure, signe de son expérience et de sa valeur. Le reste du temps, le paysan-soldat se battait avec ce qu’il avait sous la main.
Aujourd’hui, la doctrine militaire étant différente, l’ancienne Armée de Libération du Jashuria cherche à devenir une force moderne, dotée d’une technologie de pointe et d’une bonne capacité de projection. Si ses forces actives restent limitées à une dizaine de milliers d’hommes, elle a mis au point un Contingent d’Intervention Extérieur spécialisé dans les réponses rapides sur les sols étrangers. L’équipement se modernise petit à petit, en fonction des avancées du complexe militaro-industriel en la matière. Le reste du temps, le Jashuria recours à des contrats de mercenaires pour des missions spécialisées.
Ne disposant pas d'une force armée expérimentée et habituée aux théâtres de guerre, le Jashuria compte principalement sur des connaissances en matière de planification et de stratégie. L'académie militaire d'Agartha forme depuis des années des spécialistes de la stratégie militaire et bien que nombreux soient les officiers qui n'aient vu la guerre qu'en simulation, la qualité de la formation n'est plus à prouver. Depuis 2006, les officiers jashuriens de l'armée de terre forment les cadets du Spaoya.
L’armée jashurienne est organisée selon ce que l’Etat-major jashurien nomme des théâtres d’opération. Ces théâtres d’opération, constitués dans unités géographiques, permettent à l’Etat-major de mieux piloter les différentes forces à l’œuvre au Jashuria et dans ses opérations extérieures. Il existe actuellement plusieurs théâtres d’opération au Jashuria et à l’extérieur du pays, qui ne seront pas révélés ici par mesure de sûreté militaire. Il est cependant acquis que chaque théâtre d’opération est géré par un commandement intégré différent, supervisé par l’Etat-major central comprenant l’Etat-major de l’armée de Terre, les forces marines, l’armée de l’air, .... Cette décentralisation de la hiérarchie militaire est un vieux souvenir des périodes antérieures du Jashuria, basé sur le modèle des chefs de guerre. Chaque théâtre d’opération se gérant différemment, il a été convenu, dans un souci tactique, de laisser le plus de marges de manœuvres possibles aux généraux en place afin d’accomplir leurs missions.
Vers la fin des années 90, le Jashuria a opéré une transformation de ses groupes d’armées en vue d’une modernisation de sa force terrestre. La réorganisation des théâtres d’opération et la transformation du complexe militaro-industriel jashurien ont conduit à repenser les stratégies de défense nationale ainsi que le potentiel de projection du pays à l’international.
Aujourd’hui, chaque théâtre d’opération jashurien intègre entre trois et cinq armées, comprenant des divisions d’infanterie, d’artillerie, de cavalerie blindée, de soldats du génie, ainsi que des forces spéciales, des spécialistes de la guerre numérique et des parfois des brigades amphibies. Chaque armée dispose de ses propres quartiers généraux et passe une grande partie de son temps à assurer ses missions de défense territoriale et à patrouiller dans les terres jashuriennes.
Les récents développement du complexe militaro-industriel jashurien ont amené l’Etat-major à considérablement moderniser l’armée de terre jashurienne, qui aujourd’hui, est capable d’intervenir sur pratiquement toutes les zones du monde, grâce à l’appui de sa force aérienne et navale. La mise en œuvre de nouvelles usines militaires et l’appui considérablement de la R&D sur la création de nouveaux équipements a permis aux Jashuriens de posséder une armée moderne et conséquente, formée en grande partie de professionnels. Les opérations militaires gagnées par le Jashuria ont aguerri les troupes engagées et le pays est désormais sûr de ses capacités militaires.
L’infanterie jashurienne compte parmi les plus disciplinées de sa génération et la mieux équipée. Les récents entrainements avec les forces du Lofoten ainsi que les opérations militaires au Plantar, au Prodnov, au Mokhai et aux abords de Macao ont donné aux soldats une expérience solide et a offert à l’Etat-major des données particulièrement précieuses sur les capacités militaires du pays. L’armée de terre jashurienne mise principalement sur son infanterie et son équipement, au détriment de chars plus modernes. Les blindés de l’armée de terre restent aujourd’hui en-deçà des capacités réelles du pays. Cet état de fait est principalement dû au fait que les blindés sont compliqués à manœuvrer dans un pays parsemé de jungles et que l’armée de terre a préféré maintenir des garnisons d’infanterie plutôt que de mobiliser des divisions de blindés qui de toute manière s’enliseraient.
La répression des troupes loduariennes au Mokhaï a coïncidé avec la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie moderne : la doctrine fluviale. Largement abandonnée par les puissances eurysiennes, la doctrine militaire fluviale est devenue l’un des atouts du Jashuria lors de ses interventions militaires. Spécialistes des canaux et des fleuves, les soldats jashuriens se sont spécialisés dans l’occupation des rives et l’utilisation des fleuves pour organiser la prise de contrôle de positions stratégique, notamment des accès à l’eau et au commerce. La redécouverte des fleuves comme voie de communication stratégique, notamment pour l’accès à la capitale du Mokhaï, fut l’une des clefs du succès de l’armée jashurienne contre la Loduarie communiste, coupant définitivement son accès au ravitaillement et permettant aux forces coalisées de progresser rapidement vers le front pour encercler les Loduariens.
Les fleuves sont des éléments stratégiques dont les Jashuriens ont grandement conscience. Les escadrons de rivière sont issus des écoles des fusiliers marins et les « Eaux Douces » n’ont rien à envier à leurs homologues « d’Eaux Salées » en matière d’expertise de combat et de résultats. L’utilisation des navires d’attaque rapide fluviaux comme les CB90 de l’armée jashurienne permettent un déploiement rapide, et un débarquement de troupes optimisé, faisant de l’infanterie de rivière une des clefs du contrôle des positions stratégiques pour le Jashuria.
La marine nationale jashurienne
Le Jashuria n’a pas été entrainé dans la moindre guerre navale ouverte depuis des décennies. Pourtant, il serait malavisé de penser que l’armée ne prend pas ce sujet au sérieux. L’intensification des échanges commerciaux entre le Jashuria et le reste du monde rend nécessaire la protection des navires marchands, notamment dans les eaux territoriales. Si les vieux croiseurs et frégates du milieu du XXe siècle ont été démantelés car obsolète, le Jashuria prend la constitution d’une nouvelle flotte navale très au sérieux étant donné les enjeux.
La récente alliance avec le Banairah, le Lofoten et Saint-Marquise pour le développement des lignes commerciales, ainsi que la garantie d’indépendance de Kotios ont conduit le pays à amorcer une modernisation de la flotte militaire. Si la marine marchande jashurienne a toujours été une des forces sur laquelle le pays pouvait compter, le pays souffrait de son manque de patrouilleurs et de frégates de pointe pour protéger ses routes commerciales, rendant les contrats de mercenariat indispensables. Le Jashuria a donc pendant longtemps eut la réputation de recourir à des mercenaires pour assurer sa protection dans le domaine maritime, ses précédentes flottes de guerre ayant été remisées et démantelées après les années 50. L’obsolescence de la flotte jashurienne a donc été compensée par le recours à des forces étrangères et étant donné que le pays était bon payeur et que l’argent coulait à flots, il n’était pas nécessaire de revoir la doctrine navale.
Les chantiers navaux du pays commencent à sortir leurs premiers équipements modernes, sous la forme de patrouilleurs rapides et capables de couvrir de longues distances vers les zones à risques. La marine jashurienne, jusqu’ici cantonnée à de la marine marchande, reprend du poil de la bête et recrute de nouveaux éléments à même de servir sur terre comme sur mer. Il n’est pas encore certain que le Jashuria puisse à terme devenir une puissance navale de rang mondial, mais l’Etat-major est prudent et mise d’abord sur la sécurisation des abords du Grand Canal et sur le contrôle du sud-est du Nazum, notamment face à la Thalassocratie Limésienne, avec qui le pays a un long passif de piraterie. L’extension de la sphère d’influence du Jashuria au nord de son territoire s’est concrétisé en 2010 avec l’accord militaire passé avec le Fujiwa pour la gestion commune des îles de l’archipel limésien. Grâce à cet accord, les Jashuriens ont pu implanté avec le Fujiwa des bases permettant une meilleure coordination et gestion du trafic maritime et de la gestion de la piraterie dans les alentours.
Le récent essor de l'île de Destanh entre le Banairah et le Jashuria a coincidé avec l'extension des recrutements et de la production maritime en matière de défense. Les nouveaux patrouilleurs du Jashuria commencent à mouiller dans les eaux de l'île de Destanh et à agir pour sécuriser les eaux territoriales. En prenant l'île comme point d'appui pour son ravitaillement, la flotte maritime du Jashuria peut opérer plus facilement dans les eaux internationales et dans ses couloirs commerciaux.
En 2013, après des années d’investissements dans les industries maritimes et les chantiers navaux, le Jashuria peut se targuer d’être l’une des puissances mondiales disposant d’un contrôle certain sur les océans limitrophes. Conscients que la sécurité du pays passait avant tout par un contrôle des océans, les Jashuriens ont largement investi dans une marine professionnelle et bien équipée afin de sécuriser les routes commerciales. L’adhésion du Jashuria à l’ONC a grandement multiplié les capacités d’intervention du pays, qui sait aujourd’hui se déployer aux quatre coins de la planète sans qu’on puisse s’opposer véritablement à sa domination navale.
La flotte jashurienne est aguerrie et participe régulièrement à des opérations conjointes, soit avec les membres des Accords de Sokcho, soit avec l’Organisation des Nations Commerçantes. Sa dimension stratégique est indéniable, car elle appuie et transporte les troupes aux quatre coins du monde. Les porte-avions jashuriens sont parmi les meilleurs de leur génération et contrôlent les océans du sud avec en appui les sous-marins et les patrouilleurs de la marine.
L’armée de l’air et de l’espace jashurienne
Le premier avion ne survola le pays qu’à partir des années 20, permettant pour la première fois aux autorités jashuriennes d’apprécier l’ampleur de leur territoire et de ses ressources naturelles. Au Jashuria, l’aviation n’a jamais été synonyme de puissance militaire, mais de découverte et d’exploration. L’aviation civile s’est avant tout développée autour de l’idée que les trois grandes régions du pays pouvaient être reliées plus efficacement avec des vols réguliers entre les trois grandes métropoles, ne serait-ce que pour la livraison du courrier et la transmission des informations cruciales. Il en résulte que dans le pays, l’aviation militaire est un domaine où les Jashuriens et les militaires sont restés très en retrait.
La première utilisation militaire de l’aviation, outre la cartographie et la reconnaissance fut lors de la guerre fratricide qui marqua la seconde moitié du XXe siècle entre les autoritaristes et les communistes. Les premiers aérodromes militaires furent déployés et les premiers avions de chasse et bombardiers achetés à des puissances étrangères. Les combats aériens ont depuis longtemps cessé et l’aviation de combat reléguée aux musées ou mise à la casse. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, les Jashuriens comptaient surtout sur du matériel et de l’aviation commandée à des puissances tierces pour appuyer leurs unités au sol. Le pays n’ayant pas eu à affronter des conflits de grande ampleur dans les dernières décennies, l’utilisation de l’aviation s’est cantonnée à la surveillance et à la reconnaissance.
L’entrée du Jashuria dans le XXIe siècle a nécessité un changement de doctrine dans l’aviation militaire. Afin de conserver sa position dominante dans le sud-est du Nazum et de se déployer plus efficacement sur les différents théâtres d’opération, l’Etat-major a reçu pour ordre de redéployer une partie de la recherche et développement autour de la constitution d’une aviation jashurienne digne de ce nom. Tant que le Jashuria ne dispose pas d’une force de frappe aérienne suffisante, le pays continue de compter sur ses alliés et sur l’achat d’avions étrangers.
La situation s’est rapidement inversée en 2006 avec l’augmentation des dépenses liées à l’aviation au sein de l’armée de l’air jashurienne. Faisant face à des menaces concrètes comme celle de la Listonie, l’armée de l’air jashurienne a établi un record national de production de chasseurs d’attaque en très peu de temps. Les nouvelles escadrilles de chasseurs sortant des usines du complexe militaro-industriel du Jashuria sont désormais capables de tenir la dragée haute à l’aviation moderne de pays eurysiens. L’apparition du premier porte-hélicoptères du Jashuria permet au pays de se déployer plus efficacement sur de nombreux théâtres d’opérations et de bénéficier d’un soutien logistique accru.
Le déploiement du premier porte-avion moderne jashurien a signé l’augmentation de la capacité de projection de l’aviation jashurienne à l’étranger. Grâce à ses nouveaux avions-ravitailleurs, son porte-avion et son porte-hélicoptère, le Jashuria est capable de déployer sa force de frappe aérienne sur les nombreux théâtres d’opération dans le monde. En 2007, cette force a été utilisée dans le cadre de l’opération conjointe de pacification du Prodnov dans les mers du nord de l’Eurysie.
La force de frappe aérienne continue d’être un sujet brûlant dans le haut-commandement du pays, dans la mesure où le Jashuria est amené à intervenir de plus en plus fréquemment dans les opérations militaires conjointes de l’Organisation des Nations Commerçantes. Si le pays ne dispose pas nécessaire de la meilleure aviation du monde, étant donné son historique, il compense cette apparente faiblesse par une intégration poussée de sa force de frappe aérienne avec son commandement maritime.
Sérénité : le service de renseignement jashurien
La Sérénité est l’organe de renseignements intérieur et extérieur du Jashuria. Leur devise : « prévoir l’imprévu ».
L’histoire de cette organisation remonte à loin et trouve ses origines chez les moines bouddhistes qui collectaient des renseignements et les colportaient auprès des riches propriétaires jashuriens. Sérénité est l’héritière de cette tradition de rapprochement entre le pouvoir spirituel bouddhiste et l’aristocratie jashurienne en quête d’informations. Leur immixtion donna petit à petit naissance à une organisation de moines-espions, chargés de préserver la paix dans les provinces jashuriennes et d’anticiper les mouvements des voisins. A la fois secte et organisation militaire proche du pouvoir central, l’ancêtre de Sérénité a depuis longtemps alimenté l’imaginaire des écrivains jashuriens. On ne compte plus les romans sur ces espions mythiques, à la fois aventuriers, religieux et sauveurs de la veuve et de l’orphelin … quand ils ne sont pas tout simplement les antagonistes retors et machiavéliques qui opèrent derrière le pouvoir !
L’actuelle organisation portant le nom de Sérénité se revendique officieusement de cet héritage de moines-espions à la fois antagonistes et proches alliés au pouvoir. Responsables des renseignements intérieurs et extérieurs du Jashuria, les agents de Sérénité forment une organisation aux nombreuses ramifications, répondant à une hiérarchie stricte. Placés sous les ordres du Cercle Intérieur, ses agents constituent un service d’acquisition du renseignement à l’intérieur et à l’extérieur du Jashuria afin de protéger les intérêts de la nation.
Sérénité ne connait ni la guerre ni la paix. Cette distinction n’a pas de sens pour les renseignements jashuriens. Le renseignement jashurien ne dort jamais et est subordonné à la volonté politique, souvent très friande de renseignements pour guider son action. Sans cette volonté, le renseignement n’existe pas car le politique détermine les objectifs, les conditions et l’exploitation des résultats des services de renseignements. Sérénité a pour objectif d’aider le politique à concentrer ses actions sur là où l’ennemi est le moins méfiant et surtout, d’amener l’adversaire à disperser des forces, en rendant l’Etat jashurien cryptique et difficile à suivre.
Les méthodes de Sérénité reposent principalement sur des moyens ne faisant pas appel à de la violence. L’obtention de renseignements par les analystes de Sérénité sont essentiellement des observations, de l’espionnage, de l’écoute, … Le contre-espionnage fait aussi parti de ses activités, par le biais de la désinformation, de la traque et du retournement des agents ennemis, mais aussi par le suivi méthodique de leurs activités sur le sol jashurien. Ses activités à l’étranger peuvent être illégales et l’organisation a souvent recours à des agents locaux pour disposer de renseignements de première main. Sérénité étant méticuleuse et prudente, elle procède selon tryptique recherche-analyse-exploitation (le cycle du renseignement) pour générer de l’information riche et fiable pour ses supérieurs hiérarchique.
Les activités de Sérénité peuvent être globalement réparties selon la liste suivante :
- Le renseignement en tant que tel : Sérénité recherche tous les types de renseignements politiques, militaires, économiques, scientifiques, culturels, … qui pourraient aider le politique à orienter son action. Sérénité ne disposant pas des ressources pour tout analyser et tout traiter, elle doit opérer des choix et trier les informations. Généralement, c’est l’action politique et l’agenda du Cercle Intérieur qui permet de trancher sur les priorités.
- Le recrutement d’agents : constituer un réseau d’agents fiables, sur le sol jashurien ou à l’étranger, est la priorité de Sérénité actuellement. Chargée de veiller à la formation, au financement mais aussi à la sécurité de ses agents, Sérénité investit sur le long terme et préfère être sûre de la loyauté d’un agent plutôt que de disperser ses ressources à droite et à gauche. Sérénité répugne à retourner des agents ennemis mais y consent parfois, sous des conditions draconiennes.
- Le contre-espionnage : le contre-espionnage se mène aussi bien sur le sol jashurien qu’à l’étranger. Dès lors que les intérêts du Jashuria sont menacés, Sérénité n’hésite pas à frapper les agents ennemis et / ou à leur extorquer des informations sensibles.
- La désinformation : une des grandes spécialités du renseignement jashurien est sa capacité à désinformer les agents ennemis sur les activités réelles du Jashuria. C’est une activité très difficile à maîtriser, mais qui est tenue en haute estime par le renseignement jashurien. Le pays étant déjà une société quelque peu cryptique, Sérénité n'hésite pas à prolonger cette désinformation en créant des miroirs de fumée, de faux sites d'informations ou créant parfois de fausses données pour confondre les espions étrangers.
- L’action secrète : les actions secrètes sont coûteuses, surtout pour un pays comme le Jashuria. Le pouvoir politique est donc très frileux à l’idée de multiplier les ingérences et les actions coup de poing, surtout s’il peut s’en passer. Les sabotages, les forces spéciales et les actes de coercition ne peuvent être menés sans éveiller l’attention sur Sérénité. Or, cette organisation préfère qu’on la sous-estime et passer sous les radars. L’action des forces spéciales jashuriennes est limité à des cas de force majeure, là où la simple collecte de renseignement ne suffit plus et où la raison d’Etat prime.
- La cyberguerre : le développement récent des outils numériques et la multiplication des moyens de communication a rendu l’utilisation et la compréhension du numériques indispensables pour Sérénité. Pressentant le développement futur des moyens de communication numérique, les Jashuriens spécialisés dans la cryptographie et la sécurité ont investi le domaine du numérique afin de pouvoir établir les bases de la cyberguerre qui s’annonce. Les hackers jashuriens sont parmis les plus compétents en la matière et Sérénité est particulièrement attentive à conserver en son sein un bon vivier de hackers capables de tester en permanence les protocoles de sécurité de leurs voisins.
L’actuel représentant de la Sérénité est monsieur Kutsa Luang. Ce cinquantenaire à la barbe bien taillée et aux costumes sombres dirige la Sérénité depuis maintenant une décennie. Sous son impulsion, les agents de la Sérénité ont investi de nouveaux domaines de recherche et ont revu leurs méthodes d’acquisition et de traitement du renseignement. Discret de nature et avare en mots, Kutsa Luang dirige la Sérénité avec un conseil composé des directeurs des différents départements de l’organisation. Les décisions prises y sont les plus collégiales possibles et tous les scénarios y sont revus afin de prendre les meilleures décisions possibles.
En 2006, les menaces de l’Empire Listonien sur la Troisième République du Jashuria ont amené les services de renseignements jashuriens à investir les territoires listoniens pour y collecter des informations. Qu’il s’agisse de coopérations avec les « victimes » de la Listonie ou d’actions menées directement sur ses territoires d’outre-mer, la Listonie est devenue la cible privilégiée de la Sérénité, qui espère pouvoir saborder les efforts des Listoniens pour consolider leur empire.
La doctrine des Trois Lances
La doctrine des Trois Lances est aujourd’hui la doctrine de référence de la Sérénité en matière d’influence jashurienne à l’étranger. Elle se compose de trois « lances » plantées métaphoriquement dans le flanc des ennemis du Jashuria : une guerre psychologique, une guerre de l’opinion publique et une guerre du droit. Ces trois « lances » doivent servir respectivement à influencer les décisions de l’adversaire, à modeler son opinion publique et à forger un environnement législatif et normatif favorable au Jashuria. Il s’agit d’une politique qui vise à utiliser toutes les ressources disponibles pour maintenir la prédominance du Jashuria sur la scène internationale, de sorte que sa position reste pérenne. Elle s’articule autour de plusieurs Bureaux d’Influence, qui opère chacun sur une cible spécifique identifiée en haut-lieu par les élus du pays.