03/10/2015
22:54:33
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Au cœur de la Cité des Perles

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Plongez au cœur de la vie de Myaikho, la Cité des Perles. Cité de contraste historique et moderne, de grandeur et de décadence, de gloire passée et de déclin.
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L’éclatante lumière du matin baignait les jardins soigneusement entretenus du Palais Beauregard, siège du gouvernement de la Cité-État de Myaikho. Une atmosphère solennelle et quelque peu dramatique rappelant l'intrigue d'une pièce de théâtre imprégnait les lieux alors que les drapeaux nationaux, brodés d'or, flottaient paresseusement sous une légère brise. Devant le bâtiment aux colonnes en pierre taillée imposantes, une tribune avait été dressée pour accueillir la cérémonie officielle de passation de fonction entre les deux hommes politiques.

Le public était agité. Composé de dignitaires de la nation, de membres de tous les partis, de diplomates étrangers et de journalistes. Des citoyens curieux s’étaient rassemblés derrière les barrières pour assister à cet instant historique, suivant l'appel du Premier Magistrat sortant à venir assister à ce moment. Dans la foule, un homme était silencieux. Impassible, mais serein. Il se démarquait par sa carrure imposante, mais élégante et son uniforme blanc immaculé.

Au son des cors et tambours cérémoniels, Wiryo Yongzheng, Premier Magistrat sortant et figure emblématique de l’Alternative Démocratique, fidèle allié du Parti du Progrès Myaikhosien qu'il avait soutenu depuis sa création et qui avait été récompensé du poste de Premier Magistrat, monta sur la tribune. Sa démarche était empreinte de dignité, mais d'une dignité blessée. Il y avait bien une ombre sur son visage, peut-être une amertume, une rancœur ou inquiétude. Ou bien de la fatigue comme on pouvait le lire dans son regard. Vêtu d’un sobre costume noir un peu insignifiant, il tenait entre ses mains une copie reliée et unique de la Loi Fondamentale de la République, symbole du pouvoir exécutif des Premiers Magistrats.

Un peu en retrait, en attendant son tour, se tenait Handoko Suryadi Atmadja, le Premier Magistrat issu des rangs Gerakan Pertahanan Tradisionalis et qui avait été fraichement élu par la Diète Communale contrôlée par son alliance avec le Huánglóng quān, puis officiellement nommé par le président issu du Parti du Progrès Myaikhosien. Sa posture droite et sa tenue impeccablement taillée dégageaient un professionnalisme se voulant rassurant, une sorte d'atmosphère d'ordre et de discipline. À cela s'ajoutait une coiffe traditionnelle qui tranche avec le costume plutôt occidental, rappelant les positions traditionnelles et nationalistes. L’éclat métallique de la fleur nationaliste qu’il portait sur son veston reflétait cet engagement envers le conservatisme et une Histoire exaltée du roman national.

Après l’exécution de l’hymne national par l'orchestre placé sur le côté, Wiryo Yongzheng prit la parole.

« Mesdames et messieurs, citoyens de Myaikho. Aujourd’hui, devant vous, je me tiens à un moment de transition, un moment charnier pour notre République, le cœur empreint de gratitude et de gravité. Gratitude pour l’honneur que vous m’avez fait en me permettant de servir notre nation, Myaikho, joyau d'espoir et de diversité au sein d'un continent tout aussi divers et riche de cette multitude de cultures.

Gravité, car ce moment marque la fin d’un chapitre et le début d’un autre, dans une histoire commune qui, je l’espère, continuera de briller par la résilience et le courage de notre peuple. Une histoire de cinquante ans qui s'achève aujourd'hui, où l'action de la famille politique à laquelle j'apartiens à toujour défendu les mêmes valeurs mais a su s'adapter. Une action en faveur de la démocratie, des droits, du progrès et de l'ouverture culturelle.

Lorsque j’ai pris mes fonctions il y a maintenant deux ans, notre cité-État faisait face à des tempêtes qui auraient pu l’ébranle. Une crise économique qui menaçait nos moyens de subsistance, des tensions identitaires qui remettaient en question le tissu même de notre société, des conflits politique qui érodaient la confiance populaire, et des menaces sécuritaires pesant sur notre droit à vivre dans un espace protégé. Et c'est dans ces moments d’incertitude que j’ai choisi de croire en vous. En notre capacité à transcender les divisions, à voir dans l’autre non un rival ou une menace, mais un partenaire dans la construction d’un avenir commun. Avec cette conviction, nous avons œuvré pour préserver les fondements de notre démocratie et faire progresser nos mœurs, vers un pays plus inclusif et ouvert à toutes les minorités, quelles qu'elles soient.

Nous avons tendu la main à ceux qui, dans notre société, se sentaient marginalisés, affirmant que chaque citoyen, quelle que soit son origine, sa foi ou son identité, a sa place dans cette cité et en faisant avancer leurs droits à choisir et façonner leur vie selon leur désir. Nous avons renforcé nos institutions, protégeant leur impartialité et leur indépendance au maximum, en considérant les moyens limités dont nous disposions du fait de la baisse des recettes. Afin que la justice et la transparence restent les piliers de notre gouvernance, pour s'assurer de ne pas tomber dans le piège des faux démocrates qui souhaitent abattre cette démocratie. Nous avons ouvert la voie à des réformes qui, je l’espère, marqueront le début d’une ère de progrès durable et inclusif, et qui, je l'espère, seront reprises par le prochain gouvernement.

Cependant, je ne me tiens pas ici pour glorifier un bilan. Il reste des blessures à guérir, des ponts à construire, et des défis à surmonter. Le chemin de l'accalmie est long, semé d’embûches, mais il est aussi irrésistible, parce qu’il est porté par l’espoir. Nous n'avons pu mettre fin à tout, mais nous avons fait de notre mieux pour juguler ces crises. Aujourd’hui, le peuple a parlé. Il a fait un choix démocratique, et ce choix doit être respecté. Bien que ce choix puisse m'inquiéter sur certain point, il est clair et je ne peux m'y soustraire. Je remets donc, avec humilité et respect, les rênes du pouvoir exécutif à mon successeur, son excellence Handoko Suryadi Atmadja.

Excellence, le poids de cette fonction est immense, mais il est également noble. Vous aurez à affronter les mêmes vents contraires, mais aussi à saisir les opportunités d’une époque en mutation rapide. Ces vents seront peut-être encore plus forts qu'avant, et le seul conseil que je puis vous donner et d'avoir une confiance inébranlable envers le peuple et les institutions de notre République. Je vous confie une cité debout malgré les dires de certains, une cité vivante, une cité qui aspire à la paix et à la justice. Prenez soin d’elle, car elle appartient à tous.

Aux citoyens de Myaikho, je dis ceci : continuez à croire en la démocratie, en vos institutions, et en votre pouvoir de changer les choses. Ce qui nous lie est plus fort que ce qui nous divise. Nous sommes tous les gardiens de cette cité, et nous devons ensemble protéger ce bien commun.
Je quitte cette tribune avec la même foi qui m’animait le jour où je suis entré en fonction : Myaikho est forte. Myaikho est résiliente. Et Myaikho peut relever tous les défis, tant que nous restons unis.

Je vous remercie pour votre attention. »

Un murmure parcourut la foule, mélange de respect et d’appréhension face à cette nouvelle ère pour certain, mais aussi de moqueries et d'exaspération pour d'autre. Wiryo Yongzheng se tourna vers Handoko et, dans un geste solennel, lui tendit la Loi Fondamentale.

Handoko s’avança avec une assurance froide qui déstabilisa son prédécesseur et saisit le document des mains de celui-ci, marquant symboliquement la prise de ses fonctions. Il s'inclina légèrement comme le veulent la tradition et les valeurs de la cité en signe de respect avant de s’adresser à l’assemblée.

« Mesdames et Messieurs, chers citoyens de Myaikho. Aujourd’hui, je prends devant vous une responsabilité sacrée, celle de guider notre nation dans une période de troubles et d’incertitudes majeurs. Permettez-moi de commencer, d'abord, par reconnaître l’effort de mon prédécesseur, Monsieur Wiryo Yongzheng, pour répondre à ces problématiques. Toutefois, puisque vous semblez vous contenter de m'attaquer à demi-mots en faisant des allégories sur les faux-démocrates, laissez-moi exprimer le fond de ma pensée en toute honnêteté et transparence, car ce sont là des valeurs qui me tiennent à cœur et qui manque de notre paysage politique. Il est donc également de mon devoir, en tant que représentant du peuple, de dire la vérité : votre modèle a échoué, monsieur Wiryo.

En effet, la crise économique s’est aggravée sous son mandat, devant incontrôlable, laissant nos familles s’appauvrir et nos entreprises lutter pour survivre lorsqu'elles ne sont pas rachetées pour une bouchée de pain par des étrangers. Les diplômés fuient désormais à l'étranger, les entreprises aussi. Le chômage de masse devient le quotidien dans notre ville. Les tensions identitaires se sont exacerbées, non apaisées, divisant notre peuple entre des communautés de plus en plus méfiantes les unes envers les autres. Les vagues d'immigration massives telles celles qui ont ruiné l'Empire Rhèmien, il y a plusieurs siècles et ont amené avec eu criminalité, délinquance et ont participé à la dissolution de nos valeurs de respect, de dignité et de discipline. L’instabilité politique qui découle de vos cinquante années de gouvernance et les menaces sécuritaires, loin d’être endiguées, ont fragilisé la confiance des citoyens envers leurs institutions. Vos politiques en matière judiciaires, sécuritaires et militaires ont conduit à un effondrement total de la sécurité qui garantissait à notre ville sa prospérité.

Ces échecs sont le fruit d’une idéologie qui a préféré les idéaux abstraits et les fantasmes de groupes fantaisistes à la réalité, des choix politiques et qui ont donné la priorité aux minorités sur la majorité. Ces groupes fantasques ayant abandonné toutes les valeurs de notre pays ainsi que toutes ses traditions pour se travestir en avant-garde jeune et dynamique de concepts idéologiques dangereux effaçant tous les piliers traditionnels de notre société ont, il me semble, infecté les sphères politiques par une perversion malsaine et abominable, des attirances déviantes pour des entités irréelles ou n'étant pas dignes de respect. Sans compter une gouvernance trop hésitante face aux défis du monde réel, trop molle et très peu ambitieuse.

Mais chers citoyens de Myaikho, cette ère est révolue ! Mon gouvernement, formé sous la bannière du Gerakan Pertahanan Tradisionalis et du Huánglóng quān, sous le signe de la tradition, des valeurs, et de la grande histoire de notre pays, s’engage à ramener l’ordre, la stabilité et la prospérité à notre République en plein déclin. Nous ne chercherons pas à plaire à tous, c'est illusoire, et tous ne mérite pas nos faveurs, au vu des ravages qu'ils ont causés. Mais nous cherchons à faire ce qui est le plus juste pour Myaikho.

Nous commencerons par restaurer les fondements mêmes de notre identité nationale. Trop longtemps, les traditions qui nous définissent ont été marginalisées au nom d’un progrès qui n’a servi qu’à déstabiliser notre société, à faire perdre nos repères et à brouiller les chemins de la grandeur. Nous remettrons au centre de notre gouvernance les valeurs de discipline, de respect et d’unité qui ont fait notre gloire passée. Nous renforcerons nos frontières, non seulement physiques, mais aussi culturelles en mettant à l'honneur notre culture unique. Nous mettrons un terme aux influences étrangères néfastes et intéressées qui diluent notre héritage et notre souveraineté, et nous redonnerons aux familles de Myaikho la fierté d’appartenir à une civilisation forte et à une nation forte, unique et ancrée dans ses racines.

Sur le plan économique, nous cesserons de tergiverser. Nous redonnerons aux entreprises nationales les moyens de prospérer en coupant court aux bureaucraties inutiles et à la colonisation économique étrangère. Les citoyens qui travaillent dur et respectent nos lois seront soutenus, encouragés et récompensés. Ceux qui abusent du système et qui souhaitent notre perte, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur de nos frontières, seront traités avec la fermeté qui s'impose.

En matière de sécurité, il est clair que la démocratie telle qu’elle a été pratiquée ces dernières années sous l'égide d'un centre laxiste n’a pas suffi à protéger nos citoyens. Nous réformerons les institutions pour leur redonner les moyens et l’autorité nécessaire afin d’écraser les menaces factieuses et criminelles, pour garantir la stabilité et la bonne tenue de nos projets de renouveau. La liberté n’a de sens que si elle s’exerce dans un cadre ordonné et sûr, et ce cadre, nous nous engageons à le recréer.

À tous ceux qui critiqueront ces mesures comme étant trop dures, je répondrai ceci : nous ne pouvons plus nous permettre d’être faibles, attentistes, laxistes et honteux de nous-même. La survie de Myaikho en tant que nation forte et souveraine exige des choix difficiles et se joue maintenant, car après, il sera trop tard et les dégâts seront irréversibles. Ce que certains appellent concessions, nous l’appelons fermeté, réalisme et pragmatisme. Ce que d’autres qualifient de régression, nous le voyons comme un retour à l’essentiel, une marche vers nos fondements et un coup d'arrêt à la dissolution de notre identité.

Citoyens de Myaikho, mon engagement est clair. Je ne gouvernerai pas pour une minorité, ni pour des intérêts étrangers. Je gouvernerai pour vous, pour votre sécurité, votre prospérité et votre avenir. Pour notre République, notre place dans le monde, pour notre culture, nos traditions et nos espoirs. Ensemble, sous la bannière de nos valeurs et de notre fierté nationale retrouvée, nous restaurerons Myaikho à sa grandeur passée et préparerons le terrain pour que les générations à venir soient fières de nous et de ce qu'elles sont.

Mes amis, aujourd’hui marque le début d’une nouvelle ère. Une ère de force. Une ère de tradition. Une ère de renaissance.

Vive la République, vive Myaikho et son peuple.. »

Un tonnerre d’applaudissements éclata, bien que certaines zones de la foule restaient silencieuses, symbolisant les divisions qui persistaient dans la société et la crainte des perdants des élections. Alors que les deux hommes se serraient la main devant la tribune, sans aucune amitié ou sympathie, l'ancien Premier Magistrat paraissant sonné par un discours aussi agressif et le nouveau paraissant le dominer par une poignée de main forte, les caméras immortalisèrent ce moment historique. Le premier pas d’une transition qui promettait des jours nouveaux pour Myaikho.

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