09/01/2016
17:40:54
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Antérinie Teyla, rencontre à Antrania.

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Rencontres entre les Couronnes.



L’Empereur attendait dans son bureau du Palais impérial d’Antrania, à coté de lui, trois diplomates et son Ministre des affaires étrangères discutaient, le représentant afaréen, Aimé Bassé, le diplomate mandaté par Charles des Bournos, Ethan de Chamberry et le diplomate chargé d’assurer les intérêts de la P.A.N.A (Province Autonome du Nazum Antérinien) ; Armand de Saint Arnaud des Pics. Tous les quatre discutaient tandis que l’Empereur se chargeait de relire certains documents, des autorisations et autres missives confirmant que les diplomates présents se chargeraient de représenter les territoires confédérés. Il faut avouer qu’avoir assembler cette équipe avait été assez fastidieux, en effet le gouvernement local n’a pas encore été élu et la situation reste encore floue au Nazum, en premier lieu à cause des directeurs qui continuent de s’opposer de manière implicite à l’Empire tout en freinant le processus législatif, et ensuite car les principaux partis peinent à s’imposer, rendant les risques d’une majorité trop relative très élevés. Mais bon, toujours est il qu’ils ont pu recevoir la bénédiction des principaux partis locaux, à commencer par Aimé Bassé, représentant pan afaréen et ayant recu une fiche de route assez claire : « s’assurer que Teyla ne mette pas les pieds au Gondo » tout en s’assurant qu’un terrain d’entente entre le Royaume eurysien et le royaume afaréen soit trouvable, notamment au niveau de la défense.

Mais l’Empereur lui se disait que les négociations allaient être ardues, en effet, le traité de Velcal est le principal frein à l’intégration de l’Empire Antérinien au sein de l’O.N.D, organisation politiquement proche de l’état antérinien. Mais pourtant l’Empereur savait que mieux valait éviter de se défaire des alliés de Velcal, bien au contraire d’ailleurs, l’aide velsnienne, notamment en Afarée peut être une aide pour le Royaume, même si ce dernier semblait devenir un foyer pan-afaréiste, certainement la faute aux influences du Dgondu et de l’Ouwalinda, rendant les relation entre la République et le Royaume plus…complexe. Ensuite venait la « question coloniale » comme disait son « frère », Louis d’Antrania, en effet là encore les discussions allaient devenir hasardeuse, car il fallait que Teyla comprenne que l’Empire n’oppresse en rien les population « indigènes », bien au contraire. « C’est souvent le problème des états multicontinentaux, souvent les états ne s’étendant que sur un seul continent considèrent ces derniers comme par nature oppresseurs, rendant les cas de mécompréhension plus courant et pour peu que l’un des représentants soit maladroit, l’erreur finit en un incident diplomatique. Bref, espérons qu’ils auront révisés leurs cours. » se dit Louis VI lorsqu’il eut terminé de mettre en ordre la paperasse traînant sur la table. Puis il se leva et fit :

-Vos excellences les plénipotentiaires du Royaume de Marcine, du Grand Duché du Scintillant et des Provinces Autonomes du Nazum Antérinien ainsi que Monsieur Louis d’Antrania, je vous prie de me suivre. Les négociations ne tarderont plus.

« Décidément le Protocole, quel horreur, c’est bien dommage que la cour y soit si attaché, et ensuite est-ce que les diplomates maîtrisent leurs sujets, les préoccupations de Teyla, leurs intérêts et les intérêts de l’Empire ? »

Puis les quatre hommes entrèrent dans une vaste pièce meublé dans le pur style baroque, les tables de noyer massives, les fauteuils de style XVIIe, l’immense table de chêne sur quoi repose un nombre incommensurable de papiers en tout genre pourtant bien rangés, les stylos plumes et les encriers étaient nombreux, des secrétaires étaient assis occupé à se préparer à faire le moins de bruit possible pour taper sur leurs ordinateurs les négociations, afin de conserver quelques traces écrites qui seront consignées dans les archives. Tout au long du meuble, une dizaine de chaises étaient réservés aux dignitaires antériniens et teylais. Autour de la grande salle de réception aux lustres brillants et éclatants, une dizaine de gardes impériaux, similaires à des golem de pierres, prêts se mettre en mouvement si la vie de l’Empereur ou de sa suite était en péril. Deux laquais en tenue classique attendaient devant l’immense porte d’entrée en bois. Des gardes sénatoriales furent même convoqués pour l’occasion, autant dire que rares étaient les dignitaires étrangers à recevoir un tel accueil. Bien évidemment, la salle de réception avait été parée de drapeaux teylais et antériniens, chacun entrelacés dans un coin de la pièce. En voyant tout cela l’Empereur fit :

« Décidément Louis, vous ne faites pas dans le mesure, je suis impressionné par un tel sens du détail, il certain que peu pourront se targuer d’avoir reçu tant d’honneurs. Espérons que les invités seront agréablement surpris par un tel comité. D’ailleurs, tout est prêt ? Rien ne manque ? »

« Oui sire, je vous assurer qu’il n’y a pas le moindre problème, tout le monde est prêt, la garde impérial s’est assuré qu’aucun malin ne se soit amusé à aller dégrader l’espace publique, et les députés des trois Chambres reçurent un courriel leur rappelant que la séance d’aujourd’hui était annulée à cause de la visite diplomatique. Monsieur de la Geauce l’a même rappelé hier soir. »

« Comment ont-ils réagit ? » s’inquiéta le monarque.

« Beaucoup ont paru soulagés, cela fait maintenant plusieurs semaines qu’ils débattent sur les financements que devrait recevoir le Wanmiri, autant dire qu’un jour de congé un plus est plus un plaisir qu’une peine. »

« Bien parfait, je vous remercie ». Fit Louis VI. « Et d’ailleurs, nous avons des choses sur Pierre Lore ? »

« Des diplomates à moi ont reconnu que ce dernier avait une gestion…particulière, oui c’est cela, particulière des rencontres diplomatiques. Des diplomates m’ont dit avoir entendu des lermandiens être surpris par le Teylais, à ce qu’il paraît, il aurait eu une rencontre avec des icamiennes dans un local à balais ! Oui autant dire que c’est un drôle de bonhomme. Même plus amusant, il s’est lui même déplacé à Barba ! Et il aurait passé quelques jours dans la capitale stérusienne ! » Répondit le représentant du Grand Duché.

« Intéressant… Bon, après tout cette rencontre nous permettrait de statuer ensemble sur les relations que l’Empire devrait avoir avec la Couronne Teylaise. Bien messieurs, préparez vous, je pense qu’ils ne devraient pas tarder. »

La salle de réception ressemble un peu à ca

Et déjà on entendait le cortège princier arriver, la garde impériale, présente dans la cour fit une grande haie d’honneur pour la Reine, son frère et son ministre tandis que ces derniers progressèrent rapidement dans le palais des Antrania escortés par quelques gardes et lorsqu’ils arrivèrent devant la grande porte en bois, les hommes en livrée l’ouvrirent et un troisième personnage, caché par son collègue fit à pleine voix:

« Son Altesse Royale, la Reine Catherine III, Courvoisier de son premier nom, Catherine III de choix, Reine du Royaume de Teyla, Mère des hommes et femmes de tous, duchesse de Manticore, guidant et unissant la nation sous le titre unique de reine. »

« Sa Majesté le Prince Patrick Courvoisier, duc de Boursonnes et frère de Son Altesse Royale Catherine III de Teyla. »


« Son Excellence Monsieur Pierre Lore, ministre des affaires étrangères de la Couronne de Teyla, représentant de Son Altesse Royale Catherine III de Teyla ».

Puis sans s’arreter le chambellan fit en présentant de droite à gauche les représentants antériniens qui s’étaient levés lors de l’entrée de la famille royale :

« Son Excellence Monsieur Aimé Bassé, représentant de la Couronne de Marcine, plénipotentiaire des intérêts de cette dernière. »

« Son Excellence Louis d’Antrania, duc d’Antrania, Ministre des affaires étrangères de Sa Majesté Louis VI et représentant de l’Empire et de Monsieur le Comte de la Geauce, Premier Ministre de Sa Majesté. »

« Sa Majesté Louis VI d’Antérinie, Empereur d’Antérinie, Roi de Marcine et de Kalindi, Grand Duc du Scintillant et Duc d’Antrania. »

« Son Excellence Monsieur Armand de Saint Arnaud des Pics, représentant des intérêts de la Province Autonome du Nazum Antérinien »

« Son Excellence Monsieur Ethan de Chamberry, représentants des intérêts du Grand Duché du Scintillant. ».

Tous s’assirent lorsque le chambellan prononça leurs noms, sauf l’Empereur, qui invita la monarque teylaise à s’asseoir ainsi que son frère et le Ministre des affaires étrangères. Puis il se rassit et fit :

« Votre Altesse Royale, Prince et Votre Excellence monsieur le ministre des affaire étrangères, je vous souhaite la bienvenue à Antrania et j’espère que cette rencontre suivant le protocole le plus stricte se montrera bénéfique pour nos deux parties.

Ainsi je tiens avant tout à m’exprimer sur la République Translavique, sachez que l’Empire reconnaîtra cette dernière et ce sans le moindre problème, la « démocratie » communiste de Translavya est à l’image du régime qui la précéda, c’est à dire froid et cruel, impitoyable et sournois et il est du devoir des nations démocratiques de s’engager au coté des états menacés par ces avatars du mal, se couvrant, enfin souillant, les termes « démocratie », « liberté » et « honneur ». Sachez que mon gouvernement reste à votre dispositions si vous souhaitez que d’autres mesures allant dans le sens de mes paroles soient prises à l’égard de cet état victime de la barbarie.

Sachez aussi, que nous sommes prêts à négocier tout les accords que vous pensez nécessaire, et c’est d’ailleurs dans cette optique que nous vous avons inviter. Ces accords, tant qu’il restent équitables et justes seront certainement reconnus et acceptés par les Assemblées que je représente ici avec Son Excellence, Monsieur Louis d’Antrania. 

Enfin, je tiens à préciser que les diplomates ici présents représentent les territoires confédérés qui appartenaient pour certain à l’Ex-Empire Colonial. Ainsi ces derniers parleront au nom des territoires confédérés et seront leurs représentants légaux lors de cette rencontre. Leurs propositions, ne concerneront que les territoires qu’ils représentent et bien entendu, les-dites propositions ne pourraient concerner les affaires militaires, qui sont gérées en collaboration avec l’intégralité des territoires confédérés. »

Puis l’Empereur se tut, et interrogea du regard la Reine en espérant que cette dernière avait le droit participer activement aux rencontres internationales.
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Portrait officiel de Sa Majesté Catherine III, Reine du Royaume de Teyla. Le portrait officiel fut peint par le célèbre peintre Amouro Lucio, un peintre Teylo-Velsnien.
Sa Majesté Catherine III, Reine du Royaume de Teyla


L'ambiance aurait pu paraître austère pour quiconque ne connaissait pas le fonctionnement de la souveraine, Catherine III, du Royaume de Teyla. L'ambiance aurait pu paraître austère pour quiconque ne connaissait pas les rouages de la Couronne du Royaume de Teyla mais aussi la politique teylaise. Ce n'était pas une réunion ordinaire à la Résidence Faure, qu'avait l'habitude d'organiser le Premier ministre Angel Rojas. Ce n'était pas non plus l'habituelle entrevue entre le souverain et le Premier ministre en poste mensuel. C'était bien plus que cela, et le silence régnant dans la pièce en était le signe. Un signe annonciateur de l'arrivée prochaine de la Mère de tous les Teylais. Alors que le bruit alourdi par le silence de l'horloge massive au mur résonnait dans la pièce, le ministre des Affaires Étrangères resta muet, le regard plongé dans la note qu'il avait écrite pour cette entrevue. Inconsciemment, le ministre des Affaires Étrangères teylais tapota avec sa main sur la longue et lourde table moderne, ornée des sceaux de la Royauté Teyla, au son des tic-tacs de l'horloge.

Alors que le vent chaud de l'été traversait les fines ouvertures des fenêtres, un garde royal hurla à travers la pièce, brisant le silence mortifère de la pièce :

- Sa Majesté Catherine III, Reine de Teyla et Co-Princesse de Saint-Alban, suivie de Patrick Courvoisier, Duc de Bourssonnes et frère de Sa Majesté.

L'annonce résonna dans la salle. Le seul occupant, Pierre Lore, se leva instinctivement et respectueusement. Les notes de Pierre Lore glissèrent le long de la table, alors que son geste rapide avait créé des turbulences dans l'air, mais son regard n'en avait que faire. Il resta, comme un enfant, debout, immobile comme une statue de marbre, son regard fixant la porte qui s'ouvrait dans un rythme qui semblait lent, mais qui était rapide. Sa Majesté apparut dans une robe sobre, belge, ornée de sa couronne et sa main recouverte de gants entièrement blancs. Cela n'avait aucune signification, si ce n'est que cet accoutrement allait parfaitement avec la silhouette longiligne de Sa Majesté. Belle de manière royale, pensa intérieurement Pierre Lore, qui laissa en indice un simple sourire adressé à Catherine.

Quant à son frère, le duc, il était grand et en surpoids, de toute évidence. La nature n'était pas clémente avec tous les hommes, mais ici, il n'était pas question de nature, de hasard, ni de malchance. Patrick était un bon vivant, qui n'aimait pas les activités physiques, deux choses souvent bien incompatibles pour le corps humain. Pourtant, Patrick se sentait chaque jour comme un homme nouveau, en bonne santé. Il n'avait rien à redire de sa condition physique. Malgré son physique peu avenant, Patrick avait une expertise inégalée en comptabilité et finance publique. Il suivait chaque année, avec une impatience débordante, les débats au Parlement sur le budget annuel, sans se mêler des débats publiquement comme en privé. Il le faisait uniquement avec sa femme, par respect de la constitution.

Les deux personnes royales savaient les moqueries que recevait Pierre Lore en interne dans le gouvernement de Sa Majesté. Il avait beau être l'ami personnel du Premier ministre de Sa Majesté, ses tocs et ses manies gagnaient les âmes de ses collègues et des fonctionnaires du Royaume de Teyla. De nombreuses rumeurs circulaient sur lui dans les couloirs feutrés de la Résidence Faure et les bureaux ministériels de la capitale. Pierre Lore, ministre des Affaires Étrangères, était connu pour son obsession du détail et son comportement parfois barbare comparé aux normes sociales. Il avait reçu une ambassadrice étrangère dans un vingt mètres carrés sans aération au ministère des Affaires Étrangères, qui pourtant avait reçu un bâtiment neuf en deux mille onze. On disait qu’il passait des nuits entières à s'informer sur les pays avec lesquels le Royaume de Teyla entamait des relations diplomatiques. Cela était vrai, il s'enfermait à double tour, la nuit dans son bureau à la décoration moderne et verte de son ministère, éclairé par la lumière de son ordinateur et de son téléphone allumés, sur lesquels il entamait des recherches.

Les deux membres de la famille royale, Catherine III et son frère Patrick, Duc de Bourssonnes, savaient pertinemment que Pierre Lore n’était pas un politicien ordinaire, comme savait les sortir en boucle le système teylais. Pierre Lore était un homme d'État au sens strict du terme, redonnant de la noblesse à ce terme, utilisé trop de fois à tort, pensa Catherine III. Si certains de ses collègues se moquaient de lui, Patrick Courvoisier et encore plus Catherine III savaient le caractère de Pierre Lore et son dévouement envers le Royaume qu'elle gouvernait. Ses nuits passées dans son bureau permettaient à la diplomatie teylaise de rayonner à travers le monde. À l'ère de l'impérialisme, qu'il soit kan-tanais, velsnien ou loduarien, la diplomatie teylaise brillait par son humanisme et son dévouement envers la démocratie comme l'ont montré les récentes actions de Pierre Lore et de la diplomatie teylaise. Son Royaume était debout et pris au sérieux grâce à cet homme qui, jour et nuit, écumait les capitales mondiales à la recherche d'alliés pour le Royaume de Teyla et recherchait des solutions pour les problèmes insolubles.

Il partageait avec Sa Majesté des valeurs essentielles. Elle savait que Pierre Lore avait sauvé son ami (à Pierre) Angel Rojas, le Premier ministre à l'Assemblée nationale en inventant lors d'une séance aux questions un plan de paix pour l'Hotsaline et Rasken. Il avait été assez malin pour se montrer assez flou dans ses réponses afin de laisser une importante marge de manœuvre pour l'après séance de construction. Il avait construit un plan entier, avec ses équipes, en une semaine, une prouesse. Il avait pris en compte, dans ce plan, les minorités éthiques, ce qui comptait beaucoup aux yeux de Sa Majesté. Il était attaché sincèrement aux valeurs démocratiques et aux valeurs humanistes, ce qui en faisait un homme précieux aux yeux de Patrick Courvoisier. En outre, la dynastie Courvoisier s'est toujours démarquée des deux autres dynasties qui ont régné sur le Trône de la prospérité, en affichant un progressisme vis-à-vis de leur époque.

Un État qui ne récompense pas ceux qui le servent est forcément un État défectueux qui tombera dans les limbes de l'histoire au son d'un fracas brut et court. L'invitation de Pierre Lore à participer à la rencontre diplomatique n'était pas que pour des questions constitutionnelles. En effet, Sa Majesté n'a pas de prérogatives diplomatiques autres que celles qu'ont bien voulu laisser les Premiers ministres au nom de la tradition. Cela donnait lieu à des batailles politiques internes entre le souverain et le Premier ministre bien souvent, une bataille dans l'ombre des médias et à l'abri des regards sauf cas exceptionnels. L'invitation de Sa Majesté n'était donc pas anodine. En choisissant d'inviter Pierre Lore à cette rencontre diplomatique, que tous savaient capitale au sein du Gouvernement de Sa Majesté, Catherine III envoyait un message clair. Dans le vaste monde politique teylais, les hommes et les femmes politiques pouvaient passer en un clin d'œil de gloire à un vestige du passé, digne du cadavre de Scaela pourrissant dans un fleuve velsnien.

Cette invitation faisait office de protection de la Couronne envers Pierre Lore. Tous ceux qui touchaient à Pierre s'attaquaient à la Couronne dorénavant. Peu sont les fous au Royaume de Teyla qui osent s'attaquer directement à la Couronne de la plus puissante des monarchies du monde, si l'on en croit les indicateurs économiques. À l'heure actuelle et pour les prochains jours, Pierre Lore pouvait dormir tranquille afin de se concentrer sur sa tâche principale, à savoir améliorer la situation diplomatique du Royaume de Teyla. Cette amélioration, à en croire le Premier ministre Angel Rojas, passait par un contact diplomatique avec l'Empire Confédéral Uni d'Antérinie, anciennement Empire Colonial d'Antérinie. D'un geste délicat, de sa main gantée, Catherine ordonna à Pierre Lore de s'asseoir.

L'ambiance qui pouvait paraître austère devint d'un coup solennelle dans la salle de réunion. Le simple geste de Sa Majesté changea l'humeur que ressentait Pierre Lore au plus profond de lui. Pierre Lore obéit immédiatement et, dans le tumulte de la présence de deux personnes royales, il faillit trébucher en se rasseyant. Mais il évita de justesse ce scénario, grâce à sa main droite qui s'accrocha aux rebords de la table. La lumière dansait, glissait harmonieusement sur la robe de soie belge de Sa Majesté, alors qu'elle traversait la pièce, avec son frère à ses côtés. Le duo royal, comme si il s'agissait d'une répétition, suivait à la lettre le protocole royal jusqu'ici, mais ils dérogeaient à la règle en s'asseyant en même temps. Le touffu Duc de Bourssonnes s'installa à côté de Pierre Lore et Catherine III s'installa en face de Pierre Lore. Tout un symbole, d'être entouré de deux personnes royales, comme s'il était sous leur protection.

- Alors, Monsieur le ministre, Pierre, qu'en est-il de la rencontre prévue avec l'Empereur d'Antérinie ? J'aime à savoir qui je vais rencontrer et pourquoi ! Bien que, mon cher, je sache pourquoi dans les grandes lignes, mon honorable frère m'a déjà parlé de cette rencontre qui semble le réjouir d'avance.

Son frère fit signe de la tête pour confirmer les propos de sa sœur. Bien que Pierre ne regardait pas Patrick, il sentit dans sa nuque le mouvement de tête de celui-ci, alors que l'air chaud de l'été se posait délicatement encore dans sa nuque et que le soleil éblouissait les fenêtres de sa lumière presque divine. Il avait souri comme à chaque fois à l'appellation honorable frère. Les Teylais avaient cette longue tradition d'appeler les gens de haute noblesse ou encore occupant une haute fonction, comme les députés ou ministres, en ajoutant le terme honorable devant. Cela le faisait sourire parce qu'il avait remarqué durant sa vie que les gens occupant la haute noblesse n'avaient rien de noble la plupart du temps, même au Royaume de Teyla.

- Votre Majesté, bien entendu. L'Empire Confédéral Uni d'Antérinie, précédemment Empire Colonial d'Antérinie, est un empire ayant des possessions sur plusieurs continents du monde. Tout d'abord, sa métropole se trouve en Eurysie et il a des possessions en Afarée et au Nazum. Il a perdu récemment une partie de ses possessions suite à un référendum empreint de nombreuses influences étrangères. L'Empire, qui n'a rien d'un empire de nos jours, Votre Majesté, cherche sûrement à se rapprocher du Royaume de Teyla et de l'Organisation des Nations Démocratiques, comme indiqué dans sa lettre, pour crédibiliser sa diplomatie mais obtenir une protection de ses colonies. Toutefois, nous ne savons pas ce qu'ils sont prêts à donner en échange d'une telle protection.

- Il me semble, intervint soupçonneux Patrick, que cet empire est dans la ligue Velcal et par conséquent qu'il n'a pas besoin d'allié puissant comme le Royaume de Teyla ou encore l'Organisation des Nations Démocratiques. Ce n'est qu'une alliance militaire et de surcroît défensive, elle est tout à fait utile et suffisante pour les intérêts de l'Empire et la protection des colonies. Le gouvernement antérien s'est montré faible sur la scène internationale en acceptant le référendum, bien qu'idéologiquement cela me convienne parfaitement, je l'avoue, Monsieur le ministre. Comme je le démontrais, le gouvernement s'est montré faible aux yeux de la communauté internationale.

Catherine Courvoisier arqua le sourcil face à l'assurance de son frère. Il n'avait pas totalement tort dans son argumentaire, celui-ci était cohérent, mais pour autant était-il le bon ? Elle reprit la parole :

- Je ne suis pas sûr que ta démonstration soit bonne, bien qu'elle soit cohérente, cher frère. La ligue Velcal est une ligue défensive, qui vise l'Organisation des Nations Démocratiques explicitement, mais elle est nouvelle. Par cela, je suppose que tous les gouvernements de la ligue ne savent pas si les nations interviendront comme l'exigent les textes fondateurs de la ligue. En outre, ils cherchent une protection supplémentaire dont ils seront sûrs qu'elle interviendra. En cela, le Royaume de Teyla constitue une bonne solution, car nous respectons les traités dans lesquels nous sommes engagés et les membres de l'Organisation des Nations Démocratiques aussi. Mais je ne sais pas comment ils peuvent penser que cela passera auprès des autorités politiques teylaises. La ligue Velcal vise implicitement l'Organisation des Nations Démocratiques ; toutes les nations intégrées dans la ligue sont, pour ainsi dire, hostiles au Royaume de Teyla d'une manière ou d'une autre, sauf l'Empire. Mais en y intégrant, j'ai bien peur que la réalité soit différente. Je me demande ce qu'ils comptent offrir au Royaume.

Le ministre des Affaires Étrangères fit la moue face au débat qui était en train de naître autour de la table. Son rôle était de veiller à ce que Leurs Majestés aient à leur disposition toutes les informations nécessaires. Il proposait une analyse. Mais l'adhésion à l'analyse de Pierre Lore était une affaire personnelle sur laquelle il ne pouvait pas agir. Après avoir pris des notes, il déclara à l'assemblée :

- Vos Altesses Royales, selon moi, vous avez tous les deux raison. En outre, l'honorable Duc de Bourssonnes a raison quand il dit que la Ligue Velcal protégera l'Empire si une attaque survient, qu'importe la nature de l'attaque. Élargissons pour éviter les surprises. Le gouvernement s'est montré faible, mais avant tout sur la scène intérieure de l'Empire. Je crois que nous devons partir du fait que le gouvernement sera battu dans les urnes aux prochaines élections. Outre cela, bien que la Ligue Velcal constitue une politique anti-ondienne manifeste, quoi qu'en diront les Antériens, nous devons être clairs mais polis en montrant que la présence de la Ligue Velcal est vécue comme telle par le Royaume de Teyla.

Je crois que nos partenaires de l'Organisation des Nations Démocratiques refuseront tout partenariat explicite avec l'Empire pour cette raison. La présence de la Ligue Velcal est un affront de plus. Toutefois, nous pouvons jouer sur plusieurs fronts. Tout d'abord, le pan-aféranisme gagne le pays petit à petit. Si nous faisons comprendre qu'implicitement cette présence dans la ligue peut entraîner une présence teylaise dans la région plus accrue et au Gondo, alors l'Empereur, j'en suis certain, écoutera attentivement notre position. Toutefois, nous ne devons pas paraître hostiles et déclarer que la voie de la diplomatie reste toujours possible et que nous veillerons à ce que les avantages de l'Empire au Gondo soient préservés.

Nous devons aussi jouer sur le fait que la nature, tout sauf démocratique, des régimes présents dans la Ligue nuit à la réputation de l'Empire assurément. De fait, à cause de cela, l'Empire ne pourra obtenir d'accord avec l'Organisation des Nations Démocratiques selon le Royaume de Teyla, bien entendu. De plus, nous devons insister sur le fait que les régimes de la ligue, de par leur nature, ne sont pas fiables et n'interviendront pas forcément. J'ajoute qu'il faudra émettre l'idée que tout accord sera possible sur chaque sujet si le pays acte son départ de la Ligue Velcal.


La réunion dans cette salle du Palais Grayson, le Palais Royal, durera environ trois quarts d'heure. L'ambiance était cordiale et démontrait de la sympathie de Catherine et de Patrick Courvoisier pour Pierre Lore. Ce dernier sortit rassuré de la réunion, tant pour son avenir politique qu'il se savait protégé par la famille royale, mais aussi pour la visite d'État prévue en Antérinie. La famille royale avait compris que le Royaume de Teyla avait intérêt à faire comprendre gentiment à l'Empire Confédéral Uni que sa présence dans la Ligue Velcal était très mal perçue par le Royaume de Teyla mais aussi par les membres de l'Organisation des Nations Démocratiques. Toute l'organisation était d'accord pour dire en interne que cette ligue visait l'Organisation des Nations Démocratiques. En dehors de ce facteur, il espérait sincèrement qu'une relation de confiance allait pouvoir naître entre les deux nations pour faire face aux menaces de ce monde. Pierre Lore faisait partie de ceux qui pensent que les relations internationales sont influencées par les relations personnelles entre les acteurs. Il savait que Sa Majesté pouvait paraître sympathique et amicale, contrairement à lui. La Reine était en place sur l'échiquier face au Roi. Et si l'Empereur était favorable à Teyla mais pas le gouvernement de l'Empereur ?


La reine aux mains gantées s'assit avec grâce dans l'Assemblée remplie de hautes personnalités teylaise comme antériniennes. Ses mains gantées étaient posées délicatement contre les accoudoirs de la chaise, tandis que sa robe pourpre touchait avec élégance le sol de la salle remplie d'or et de décorations royales. Elle faisait jeu égal avec l'Empereur en termes d'élégance et lui adressa un sourire franc alors qu'il s'apprêtait à prendre la parole pour un discours d'inauguration de la rencontre. Son frère le Duc, assis à la droite de Sa Majesté Catherine III, vêtu d’un costume trois pièces d’un bleu nuit similaire à celui du Royaume de Teyla mais en plus sombre, affichait une assurance trop importante. Elle trahissait un ego égal à son rang, que Catherine III réussissait à cacher aux yeux des Antériniens avec aisance. Quant à Pierre Lore, il affichait un contraste saisissant avec les deux personnages royaux du Royaume. En outre, il avait devant lui plusieurs stylos rangés dans l'ordre croissant de la longueur de ces derniers. Il avait aussi un stylo à plume pour les grandes occasions et les signatures des traités. Une bouteille de gel hydroalcoolique dans la poche de son costume restait cachée aux yeux de tous, alors qu'il réajusta la position de son dos sur la chaise.

Après le discours court de l'Empereur, qui semblait avoir bien plus de prérogatives que Catherine, Sa Majesté prit la parole au nom du Royaume de Teyla, dans une rhétorique que Pierre Lore et elle-même avaient convenue avant la rencontre, préparant ce scénario. Il était aisé de flatter le Royaume de Teyla en reconnaissant la République Translavique comme entité légitime et officielle. Cela ne coûtait rien à l'Empire sur la scène internationale. Au contraire, cela le rapprochait des régimes démocratiques et de l'Organisation des Nations Démocratiques.

- Vos Altesses impériales et Vos Excellences, le Royaume de Teyla espère tout autant que vous que cette rencontre sera bénéfique pour les deux parties, pour l'Eurysie, pour l'Afarée et enfin pour le Nazum. Il s'agit d'acter des relations cordiales afin que le dialogue prime sur le conflit, lors des désaccords qui s'affichent entre nos nations. Le monde est bâti tel que nous aurons des désaccords à l'avenir. Il convient aux hommes et aux femmes d'État, politiques, de faire en sorte que ces désaccords se règlent autour d'une table et non dans une tranchée.

Concernant la République Translavique, je vous rejoins et je vous remercie. Je suis sûr que le gouvernement de la République Translavique fera de même dans les prochains jours, lorsque votre décision sera officielle, Votre Majesté Impériale. Nous n'avons rien à rajouter en dehors du fait que la République Translavique a mis en place une plateforme afin de centraliser les demandes d'investissements étrangers sur son sol. Le gouvernement par intérim et transitoire, en attendant une constitution, sera ravi d'accueillir des investissements de l'Empire Confédéral et Uni, j'en suis certaine. La République Translavique se porte bien pour l'instant, les investissements du Royaume de Teyla et du Duché de Sylva ont porté leurs fruits et ont permis de dépasser l'économie de la Démocratie communiste de Translavya. Avec des investissements supplémentaires, nous permettrons que la Démocratie communiste de Translavya ne soit plus une menace ni influente dans la région. Toutefois, la République est souveraine, ainsi nous ne pouvons négocier d'accord pour elle, nous pouvons uniquement vous dire de vous tourner vers la diplomatie translave. Je suis certaine qu'ils sont ouverts à des accords de défense.


Sa Majesté arrêta sa prise de parole ici. Elle ne voulait pas contrevenir au rôle de l'Empereur qui était, pensa-t-elle, d'ouvrir la discussion sur les sujets diplomatiques que souhaitaient aborder les Antériniens. Elle ne voulait pas paraître malpolie ou encore diminuer l'autorité de l'Empereur. Elle se contenta de fixer l'Empereur en attendant une réponse de la diplomatie de l'Empereur qui semblait rassembler des prérogatives diplomatiques. Une chose intéressante à observer pour juger de la démocratie du régime, pensa intérieurement Pierre Lore. Les pratiques valent bien plus que les textes, les constitutions et les traditions.
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Les différents hommes d’états assis à la table écoutaient attentivement ce que disait la Reine, l’Empereur quant à lui restait silencieux, il savait très bien que ce n’étaient que des mots en l’air que l’Antérinie ne se rapprocherait pas plus que nécessaire de la République Translavique, à la fois pour des raisons politiques, mais aussi pour des raisons géopolitiques. En effet, il savait que trop s’investir dans la région pourrait être considérer la Loduarie comme une atteinte à ses intérêts et l’Empire souhaitait à tout prix éviter de se confronter à la « démocratie » communiste d’Eurysie de l’Ouest, il savait pertinemment que toute opposition frontale à Lorenzo pourrait se traduire par une missive acerbe, voire pire, par des coups de téléphones à l’ambassade ouwalindaise, bien trop proche au goût des autorités antériniennes des mouvances décoloniales qui font un peu trop vite le rapprochement entre possession territoriale et colonialisme, d’autant plus lorsque ces possessions restent quasi-souveraines… Au niveau politique aussi la diplomatie antérinienne souhaite ne pas s’avancer et ne pas risquer de fédérer une gauche qui se renforce et qui gagne du terrain, les négociations entre le P.C.A et l’Union Internationale du Socialisme et du Communisme menace de permettre aux communistes de remporter les élections au Nazum antérinien ou du moins d’accroître la présence des communistes dans les médias, chose que le gouvernement souhaiterait éviter à tout prix, surtout lorsque la gauche pourrait ainsi trouver de quoi redire à Martin de la Geauce. Ainsi, si le gouvernement devait s’enfoncer encore plus dans les affaires translaves, le ministre antérinien pensait que mieux valait laisser la famille impériale mettre la main au porte-monnaie et rameuter les grandes entreprises plutot que de risquer de bouleverser l’équilibre politique, qui pourrait s’effondrer si les conservateurs considèrent que de tels accords sont superflus.

En revanche, lorsque la Reine se coupa nette, le ministre ne sut que penser, souhaitait-elle leur laisser la parole ? Souhaitait-elle marquer une pause avant d’aborder un nouveau sujet ? Mais voyant qu’aucune réponse ne venait il commençait à s’inquiéter, les Teylais pensaient ils réellement qu’ils ne pouvaient s’exprimer sur les sujets qu’ils souhaitaient aborder sans l’autorisation du maitre des lieux ? Craignaient ils de rompre les traditions de la monarchie antérinienne ? Ca il n’en savait rien et il préférait imaginer que c’est de peur de rompre le Protocole que de tester la démocratie, ou du moins le fonctionnement démocratique antérinien. Car dans ce cas-ci il ne peut faire grand-chose, en effet, le nom de l’Empereur revient souvent, mais dans une société conservatrice attachée aux traditions, son image permets de parler en son nom, même si pour la plupart il ignore jusqu’au contenu même des missives que l’on rédige en son nom. D’ailleurs, s’il est convié aux réunions importantes entre chef d’états, c’est avant tout pour respecter le Protocole et témoigner de l’intérêt, pour ne pas dire du respect que témoigne l’Antérinie à son interlocuteur. Ainsi l’Empereur n’a qu’un rôle de facade qui permets d’unir les antériniens, tout en étant une tête bien pratique à mettre en valeur lors des conférences internationales.

De l’autre coté, ses collègues des territoires confédérés réfléchissaient, certains pensaient aux ingérences eurysiennes en Afarée, d’autres, aux méthodes qui pourraient être utilisées pour s’exporter en Eurysie de l’Ouest, voire même à comment inviter de grands groupes boursiers teylais à la Nouvelle Antrania. Mais néanmoins le plus déterminé d’entre tous restait Aimé Bassé, lui serait prêt à user de tout les stratagèmes pour forcer les teylais à ne pas intervenir de manière trop directe en Afarée, et ce allant de la pure menace à un blocage des négociations, rendant son collègue de la Couronne antérinienne assez perplexe et même géné par cette inflexibilité, même s’il comprenait parfaitement le comportement de Bassé. Ainsi il espérait simplement que la Conférence ne tournerait pas en joutes entre l’Empire et le Royaume, quitte à donner une mauvaise impression aux teylais, qui verraient l’Empereur et Roi essayer en vain de raisonner tout ce beau monde, en premier lieu pour tenter de montrer que la Confédération est un régime qui fonctionne, et ensuite afin de ne pas mettre mal à l’aise les Teylais qui pourraient remettre en question les véritables intérêts qu’ils auraient à dialoguer avec l’Empire Confédéral Uni d’Antérinie. De plus, le souverain aimerait éviter de prendre part à ces oppositions politiques, lui permettant de conserver son rôle de garant de l’unité nationale.

Mais néanmoins le ministre restait confiant, et souhaitait que cette conférence se déroule sans accrocs, car ces négociations étaient vitales pour l’Empire qui souhaitait ainsi renforcer sa position et utiliser son rapprochement avec le Royaume de Teyla comme ouverture pour des accords plus larges avec les autres membres de l’O.N.D, à commencer par l’Empire du Nord et les états yukunslaves, tout en prenant en compte l’importance des relations avec Cartarad et Zélandia, qui permettrait à l’état antérinien de se rapprocher des puissances partageant des caractéristiques communes, une vision démocratique et des avantages géographiques tels que les possession ultra-marines. Tout en pensant à cela il prit la parole, et fit :

« Je tiens avant tout à me réjouir, en effet je constate avec joie que votre état et l’Empire partagent des points d’intérêts communs, à savoir le maintien de la paix et de relations cordiales entre les différentes nations. C’est d’ailleurs dans cette optique que l’Empire a rejoint l’Union Économique Eurysienne, afin de participer à la naissance d’un espace de dialogue entre les états eurysiens, et c’est dans ce but que nous poursuivons nos investissements dans cette organisation qui se veut fédératrice.

Ainsi je tiens à vous annoncer que l’Empire n’investira, malheureusement, pas son argent dans les infrastructures de la seule translavie, et ce pour des raisons essentiellement politiques, en effet, vous ne devez pas ignoré que les Conservateurs sont particulièrement frileux à l’idée d’investir à l’étranger, et que c’est uniquement pour sceller l’alliance politique entre les deux partis qu’ils ont daigné investir 4 milliards de talents antériniens dans les projets de construction du Wanmiri, et ce grâce à la pression des autonomistes. Mais néanmoins, l’autre soucis majeur reste bien entendu les communistes, et la gauche en général (que l’on pourrait considérer comme acquise aux intérêts loduariens…) s’opposerait catégoriquement à tout soutien économique antérinien dans ce genre d’affaires. Tandis qu’au niveau diplomatique, tout rapprochement militaire avec la démocratie translavienne nous est impossible sans « l’accord », ou du moins sans effrayer la Loduarie, qui en vertu d’un traité signé entre l’U.E.E et la démocratie communiste nous tient obliger de la contacter pour toute opération qui pourrait attenter à ses intérêts directes, et inversement bien entendu… Mais néanmoins, fit-il avec un sourire taquin à l’égard de l’Empereur qui commençait à sommeiller, je suis certains que la Famille des Antrania-Marcine serait ravie de financer à hauteurs de quelques milliards la République Translavique.
 »

Ce dernier répondit par un regar qui signifiait clairement : « Mais qu’ai-je fait ? » en effet, le Monarque ne paraissait pas motiver à financer un état qui pourrait transformer l’argent antérinien en don pour les associations qui luttent contre la discrimination… Car en bon antérinien le monarque est plus intéressé par les investissements dit « rentables » que par la Charité, même si ses œuvres caritatives permettent d’adoucir le sort des plus pauvres… Mais bon, s’il fallait mettre la main au porte-monnaie pour faire ami-ami avec l’O.N.D, la famille royale et impériale n’hésiterait pas, et elle aura au moins quelques médailles de plus à accrocher à son tableau de chasse… Et voyant que la Reine l’observait avec insistance, l’Empereur fit d’un air le plus naturel possible :

« Bien sur, je ne vois aucun problème à l’idée de financer les infrastructures translaviques, et sachez aussi que je me réjouis de voir que la République à dépasser sa rivale communiste, je suis certain que cela est un excellent point et que Monsieur mon « Frère » se fera une joie de mettre la main dans sa cassette personnelle pour financer cette merveilleuses république, n’est-ce pas (fit il avec un sourire taquin). »

Ce dernier prit à son propre jeu dut acquiescer tout en pensant : « décidément, Louis n’a pas perdu son sens de l’humour et de la répartie, rien ne vaut un souverain comme ça tout de même, et je comprends pourquoi nous nous entendons si bien… » puis il reprit avec un sérieux déconcertant :

« Bien sur votre Majesté, la défense des régimes démocratiques vaut bien quelques sacrifices, et surtout elle n’a pas de prix, comme vous pouvez vous en douter. D’ailleurs, en évoquant les dépenses, pourquoi ne pas aborder de potentiels accords commerciaux entre nos deux états ? En effet, depuis la récente croissance économique de l’Empire, nos industries ont besoin de plus en plus de produits manufacturés, ainsi, je pense que nous pourrions trouver un terrain d’entente, en effet, il me semble que le Royaume pourrait ainsi exporter ses produits numériques, notamment en télécommunication, alors que nous pourrions exporter des biens issus de nos industries lourdes, tels que les engins de chantier ou le domaine du B.T.P voire même des produits gustatifs, comme le sucre ou le vin. De plus, les antériniens, malgré leur amour immodéré pour les costumes bleus marin, souhaitent découvrir de nouvelles couleurs, et je suis certains que le monde de la mode antérinien serait jaloux de la robe de Sa Majesté et du costume du Prince, qui rivalisent avec les costumes de Monsieur le Duc d’Antrania.

J’aimerais aussi vous informer que Monsieur le Ministre de l’éducation et des études supérieurs souhaite vous faire part de demandes d’échanges académiques, en effet, les universités antériniennes tentent de se faire une place dans l’immense champs de bataille qu’est le monde des études supérieurs, et quoi de mieux pour y remédier que d’inviter des professeurs de renommée internationale et des étudiants venant du monde entier, car même si nous ne sommes pas forcément en adéquation avec vos visions multi-culturalistes, l’Empire, et son secteur universitaire, sait pertinemment que seuls le nombre d’étudiant étranger fait la renommée d’une université. C’est en sachant cela que je me permets de vous demander si vous pourriez faire un quelque sorte un « coup de publicité » pour la faculté de Saint Jérôme d’Antérinie, réputée à la fois pour ses cours de théologie, mais aussi pour les résultats de ses étudiants dans le cursus dédié aux lettres modernes et classiques. D’ailleurs nous aimerions savoir si vous seriez aussi disposé à encourager vos professeurs de lettres à enseigner à Antrania, ou ils pourront jouir de locaux adaptés et modernes tout en enseignant pour des salaires plus qu’attractifs. Bien entendu, nous ferons le nécessaire pour encourager nos professeurs à enseigner dans les grandes universités teylaises tout en encourageant les échanges scolaires entre nos pôles universitaires.

Ce sera tout pour moi et le gouvernement antérinien, si vous souhaitez aborder d’autres sujets, n’hésitez pas, le Protocole n’étant plus ce qu’il n’était, vous n’avez en rien besoin de vous arrêtez dans vos idées devant nous. Enfin, nous ne sommes pas une dictature !
 »

Puis attendit, il savait pertinemment, ou du moins espérait, que le ministre teylais mettrait les sujets chauds sur la table, et notamment la ligue de Velcal, qui devenait un point de plus en plus essentiel pour les élites antériniennes, qui voyaient que s’acoquiner avec les régimes plus ou moins autoritaires qui composent la Ligue n’est pas du meilleur effet sur la scène diplomatique. Mais pourtant,et là était le paradoxe, personne ne souhaitait se défaire de l’alliance velsnienne qui permettait à la fois de se prémunir des ingérences des grandes puissances tout en ayant un allié capable d’intervenir presque partout dans le monde, et ce grâce à ses comptoirs/ cités tributaires disséminés sur les Quatre continents.
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Portrait officiel de Sa Majesté Catherine III, Reine du Royaume de Teyla. Le portrait officiel fut peint par le célèbre peintre Amouro Lucio, un peintre Teylo-Velsnien.
Sa Majesté Catherine III, Reine du Royaume de Teyla


Pierre Lore et Catherine Courvoisier arquèrent le sourcil droit en même temps à la prononciation des mots "Loduarie" et "l'Union Économique Eurysienne". Ces sourcils arqués montraient la surprise de la cheffe d'État et du ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla face à la fébrilité de l'Empire Confédéral Uni d'Antérinie. L'Empire ne voulait pas "fâcher" la Loduarie Communiste, ce que comprenait le Royaume de Teyla, bien que la Loduarie Communiste n'ait plus la marge de manœuvre qu'elle avait auparavant pour aller punir des nations étrangères, avec la présence du Royaume de Teyla et de la République d'Antares. Sans oublier, bien entendu, le Duché de Gallouèse qui ne laisserait pas passer une invasion d'une nation eurysienne. Il n'y avait pas de raison d'être trop prudent vis-à-vis de la Loduarie Communiste, cette dernière ne pouvait pas faire grand-chose selon le Royaume de Teyla et ses diplomates.

Pierre Lore et Catherine n'étaient pas les plus grands spécialistes de la politique intérieure antérienne, qui ressemblait à un micmac étant donné la superposition de l'entité confédérale aux nations indépendantes, mais étant dans la confédération. Cela créait une multitude de partis politiques, de dynamiques régionales et différentes entre les nations et de nombreux facteurs à prendre en compte. Sur le plan confédéral, ils savaient que la gauche était à reconstruire entièrement pour ses acteurs. En outre, la gauche représentait uniquement vingt-six pourcents du Parlement confédéral, elle n'arrivait même pas à atteindre les dix pourcents sur la scène nationale. La gauche était la plus forte et atteignait pratiquement la majorité au Conseil régional de la Confédération. Non ironiquement, la gauche était la plus forte au sein du Parlement de Marcine, ayant la majorité absolue en rassemblant toutes ses composantes face au bloc Pan aféren, qui représente la droite. Une situation qui troublait Sa Majesté et Pierre Lore. Comment se pouvait-il que la droite soit aussi forte au niveau confédéral alors qu'elle est si forte dans l'une des nations composant la Confédération d'Antérinie ?

Ils n'avaient pas la réponse à leur question, mais ils trouvaient tout de même frileux l'Empereur et le pouvoir impérial de manière générale pour l'instant. Pour l'instant, le gouvernement et l'Empereur se contentaient de jauger les positions des Teylais concernant les différents sujets géopolitiques qui devaient être discutés. Alors, on se contenta des deux parties d'amabilité pour l'instant. Catherine fronça les sourcils, amplifiant les traits de son visage lorsque l'Empereur parla de rivale communiste. Elle se redressa légèrement sur son fauteuil, posant une main ferme sur l'accoudoir. Ses pensées étaient claires, bien que son silence en disait plus long que des paroles prononcées. Il avait raison en parlant de rivale, toutefois Sa Majesté estimait qu'il était du rôle du Souverain d'assurer une neutralité en public et en présence de nations étrangères. Mais elle lui pardonna, après tout les cultures étaient différentes. Elle observait, dans ce début de rencontre, que la famille royale avait un rôle bien plus important qu'au Royaume de Teyla.

L'Empereur semblait tenir d'une main ferme sa famille du Royaume de Teyla. Les deux personnages d'État teylais ne savaient pas si l'Empereur avait parlé à son frère de son idée d'investissement en République Translavique. Au regard de la réaction du frère de l'Empereur, ils estimèrent que non et ils trouvaient cela très malpoli. Le Royaume de Teyla voulait-il traiter avec un empereur qui prenait au dépourvu les êtres de la même chair que lui, les êtres auxquels il devait fidélité, parce qu'ils étaient de sa famille ? Prendre au dépourvu son frère permettait de s'assurer que celui-ci accepte la demande, non, reprit-elle intérieurement, l'ordre, et qu'il ne fasse pas un scandale devant la délégation étrangère, tout en permettant de montrer la puissance financière de la famille impériale. Un coup bien pensé, mais décidément l'Empereur n'avait pas compris comment fonctionnait le Royaume de Teyla.

Le rôle constitutionnel de la famille royale et sa pratique étaient bien différents au Royaume de Teyla. Tout d'abord, bien que représentant du Royaume de Teyla, le souverain n'avait aucune prérogative à l'étranger et diplomatique. Il en avait implicitement parce qu'il était le chef des armées, un rôle partagé avec le chef du gouvernement, actuellement Angel Rojas, un homme de gauche selon le champ politique teylais. Elle avait des rôles diplomatiques, mais tous étaient discutés avec le Premier ministre, lors de la nomination de celui-ci, au nom de la tradition. C'était un aspect connu publiquement, mais les souverains se gardaient bien de rester discrets sur cela et faisaient la guerre au Premier ministre, sur cette question uniquement, en privé pour ne pas mettre à mal l'image du Premier ministre. On avait compris au Royaume de Teyla que les affaires politiques devaient être séparées du souverain le plus possible. Même la gauche royaliste, celle au pouvoir, étant favorable à un élargissement des pouvoirs du souverain, restait timide quant à un élargissement des pouvoirs politiques. Le souverain pouvait dissoudre les deux chambres et il signait les lois et avait un pouvoir de nomination très limité, qui se limitait à ses conseils et rôle que l'on retrouve dans une monarchie.

C'est dans cette optique qu'Angel Rojas laissa une marge de manœuvre importante sur le plan diplomatique à Catherine III. Mais même ici, il y avait des garde-fous demandés par le Premier ministre, afin que l'avis du gouvernement soit pris en compte et respecté. Les marges de manœuvre étaient discutées au préalable et chaque rencontre diplomatique à laquelle participait Catherine III était préparée minutieusement et conjointement par la Couronne et le Premier ministre. De même, un membre du gouvernement, que ce soit Pierre Lore ou Angel Rojas, accompagnait Sa Majesté, un moyen de montrer au peuple teylais que les résultats des élections et ainsi ses volontés sont prises en compte à tout instant et en tout lieu.

Quant à la religion, la Couronne s'en était séparée au XIXᵉ siècle, après la guerre civile. L'État avait fait de même à la même période. La guerre civile qui avait ruiné le Royaume de Teyla et fait de nombreux morts, en plus d'affaiblir le Royaume sur la scène internationale avec la multitude des acteurs. Les conflits de religions furent la principale cause, couplée à un affaiblissement de l'autorité royale, à l'époque une monarchie qui se voulait absolue. Malgré son nombre de croyants assez élevé, les autorités politiques, les élites royales comme politiques détestaient la science et ne voulaient absolument pas être liées à la religion. À la suite de la prise de parole des acteurs antériens, Sa Majesté et Pierre Lore avaient compris que les autorités de la Confédération ne s'étaient pas renseignées sur le Royaume de Teyla, ce qu'avait fait Teyla pourtant, et même pire que cela, ils étaient convaincus que le système teylais n'était pas compris par les interlocuteurs antériniens. Pierre Lore prit la parole :

- Votre Excellence, Votre Majesté impériale et Vos Altesses Royales impériales. Je suis étonné par deux choses. Tout d'abord, votre réaction lorsque vous évoquez vous-même la Loduarie Communiste, qui semble être celle d'une nation divisée et fébrile, alors que le pouvoir confédéral est détenu d'une main de fer et de maître de la droite, bien qu'il s'agisse d'une alliance entre deux partis politiques, mais ancrés à droite. Vous parlez de rapprochement militaire, mais le Royaume de Teyla a uniquement parlé d'investissement économique. Vos mots sonnent comme une excuse pour éviter à l'État d'exercer une dépense financière supplémentaire. Ce que nous pouvons comprendre, mais n'estimez pas que des investissements entrent dans l'alinéa quatre de l'article quatre. Cela serait une erreur de lecture selon le Royaume de Teyla. En outre, cela impactera uniquement les finances de l'Empire Confédéral et l'économie de la République Translavique. Cette même république qui n'est pas liée à la Loduarie Communiste.

Vous dites que la gauche s'opposerait à un investissement au sein de la République Translavique. Si tel est le cas, et alors ? Nous avons étudié les instances politiques de votre confédération et il est clair que la droite domine, la gauche ne se réveillera pas en si peu de temps pour les prochaines élections, même si vous investissez à l'étranger. De plus, ces investissements peuvent tout à fait être justifiés, y compris à gauche.
Pierre Lore ravala une phrase du style "Vous voyez que le danger lié à votre poste, c'est bien cela que vos adversaires vous reprocheront". La République n'est peut-être pas communiste, mais elle se rapproche du communisme. Dites à la gauche que la République Translavique a adopté une déclaration des droits des travailleurs, ce que n'ont pas fait quatre-vingt-dix-neuf pour cent des pays de ce monde.

Et enfin, pour finir, je suis moi-même de gauche. Je suis dans un gouvernement ouvertement à gauche et qui prépare d'ores et déjà des réformes sociales comme l'introduction d'une sécurité sociale pour les fonctionnaires, le développement d'aides sociales et j'en passe. Dites-leur que des gouvernements à gauche financent déjà la République Translavique. De toute façon, ils peuvent s'y opposer, mais vous avez bel et bien la majorité absolue, Votre Excellence.


Sur ces mots, Pierre Lore souriait, il venait de rappeler à son interlocuteur, plus ou moins subtilement, que la gauche n'était qu'une excuse pour le gouvernement afin de ne pas investir. Dans le pire des cas, cela rappellerait la fébrilité du gouvernement et le fait que ce gouvernement fera tout pour sauver son poste au lieu d'exercer une diplomatie en faveur de l'Antérinie. Quitte à ne pas vouloir investir, autant le dire directement et le Royaume de Teyla aurait passé à autre chose, au mieux de jouer la contradiction sur les arguments avancés et coincer les représentants antériens présents lors de la rencontre diplomatique. Catherine III, d'un ton un peu plus tranchant, continua en s'adressant directement à l'empereur :

- Votre Majesté Impériale, je rappellerai juste que la République Translavique n'est pas une œuvre de charité dans laquelle les classes supérieures et privilégiées y donnent de leur fortune pour montrer une conscience et une humanité auprès des classes inférieures. Je suis pertinemment que cela n'est pas votre volonté, mais comment pensez-vous que vont réagir les Translaves et votre population ? Parfois, il vaut mieux fâcher l'opposition de gauche, bien qu'au regard de votre positionnement politique, dit-elle en regardant les membres du gouvernement un à un, je comprends votre réticence. Pouvoir augmenter l'image d'une nation entière à travers un geste n'est pas une possibilité qui est donnée à toutes les nations, Vos Excellences.

Les mots déjà tranchants, vigoureux, elle rajouta que l'État confédéral avait donné au Wanmiri pour celer une alliance, selon les mots propres d'un ministre il y a quelques instants. Et qu'en cet instant, l'Empire n'était pas prêt à faire cet effort, alors que celui-ci aurait valu toute la gratitude des membres de l'Organisation des Nations Démocratiques, comme cela l'avait valu pour la Fédération de Yukanaslavie. Soit l'Empire manquait d'un manque criant d'analyse, soit il avait une stratégie bien pensée, mais que ne comprenaient pour l'heure les deux représentants teylais. Pierre Lore continua :

- J'ai bien peur que vous allez bien trop vite en besogne, Monsieur le ministre, concernant les accords économiques et encore plus une "publicité" à une école qui enseigne la théologie. Je suis surpris que vous fassiez cette demande, à vrai dire. Il est connu que les autorités du Royaume de Teyla se tiennent éloignées des religions, des pouvoirs religieux et de ce qu'il s'en rapproche. À l'évidence, une école théologique s'en rapproche malheureusement. J'en suis navré, mais le Royaume de Teyla refuse cette proposition et il en va de même pour les accords économiques et les échanges universitaires tant que la situation actuelle est celle-ci et que nous n'avons pas discuté de manière franche de vos positions diplomatiques qui démontrent votre hostilité à l'égard de l'Organisation des Nations Démocratiques et de ses membres, j'en ai bien peur.

Je tiens à rappeler devant vous tous les mots de l'appel d'offre lié à la Ligue Velcal : "Si celui-ci désire la démocratie, que l'on n'ait pas à lui imposer par les armes, et il en va de même avec le communisme et tous les régimes ne mettant pas en péril le droit de leurs voisins à faire de même. OND, Liberaltern, ONC... ce sont là des appellations différentes pour une même méthode de terreur et de pression politique sur les petits, les faibles et les nations isolées." Les mots nous présentent très clairement les méchants de l'histoire pour ne pas dire d'autres mots. Vous avez fait le choix délibéré de rejoindre une organisation se posant en hostilité face à l'Organisation des Nations Démocratiques et qui présente des mensonges envers l'organisation et ses membres. Vous avez terminé votre prise de parole, Votre Excellence, par "Nous ne sommes pas une dictature". Cela est vrai, mais force est de constater que vous les côtoyez, pire, vous les défendez. Et contrairement à moi, qui parcours les dictatures pour obtenir des réformes comme avec le Saint Empire de Karty ou encore l'Union de Novayik, vous ne recherchez pas cela, semble-t-il

Dois-je vous rappeler les actions de la Loduarie Communiste que vous avez défendue face au Saint-Empire de Karty, alors que même la Loduarie Communiste n'a aucune légitimité pour mener des contrôles aériens dans les eaux internationales, parce que c'est bien de cela que nous parlons. D'eaux internationales, parce que je n'ai vu aucun document antérien acceptant, reconnaitre de potentielles eaux loduariennes. Je vous l'accorde, à l'époque, le Saint-Empire de Karty n'était qu'une simple dictature, tout comme la Loduarie Communiste, ce n'est pas des conservateurs qui vont me contredire, je suppose, dit-il en gloussant pour détendre l'atmosphère en espérant faire rire la délégation étrangère. Vous avez déclaré dans votre missive à notre encontre que vous souhaitez vous rapprocher du Royaume de Teyla et de l'Organisation des Nations Démocratiques. Bien que vos actes actuels le contredisent, nous souhaitons réellement ce rapprochement et nous ne pouvons pas acter un rapprochement diplomatique sans discuter de ces sujets, parce que nos peuples ne le comprendraient pas.

Je ne dis pas cela pour mettre un froid, et je suis certain que vous avez nombre de reproches à faire au Royaume de Teyla, comme le fait que sa diplomatie soit toujours majoritairement tournée vers la Loduarie Communiste, et j'en passe. J'écouterai, et Sa Majesté Catherine aussi, avec attention et écoute attentivement vos reproches. Mais je suis certain que votre volonté est sincère et ainsi le Royaume de Teyla ne peut venir uniquement pour émettre des reproches envers une nation démocratique et qui satisfait les droits fondamentaux. Ainsi, nous venons avec une proposition ambitieuse qui permettra de remettre à plat nos relations diplomatiques.


Le ministre des Affaires Étrangères teylais, Pierre Lore, scruta la salle entièrement, pour voir si il avait l'attention de tous les membres présents autour de la table. Il posa ses mains jointes sur la table et commença à lire intérieurement ses notes. Après quelques secondes, il se tourna vers Sa Majesté et fit un signe de la tête signifiant qu'il était prêt. Après avoir regardé l'Empereur, il continua son long monologue à destination des hôtes.

Pour être direct, il s'agit de construire à nous deux, j'entends par là en coopération entre nos deux nations, qui pourraient remplacer l'Union Économique Eurysienne et en faire une organisation sur la scène internationale mais avant tout eurysienne. En outre, vous n'êtes pas sans savoir que l'Union Économique Eurysienne souffre d'un réel manque d'image à l'étranger, notamment depuis que l'organisation a accepté de coopérer économiquement avec un régime nazi et une nation soumise à la Loduarie Communiste, comme Valinor. Le traité dont vous avez parlé, prévoyant des clauses uniquement valables entre Valinor et la Loduarie, le démontre. Je ne sais pas comment votre camp politique survit à cela d'ailleurs. Mais là n'est pas la question, c'est une affaire intérieure qui vous regarde. L'un des grands manques de cette organisation est le manque d'une puissance régionale voire mondiale pour soutenir l'organisation. Sans membre majeur, les organisations ne sont pas prises au sérieux car elles n'ont pas la puissance économique et/ou militaire pour agir quand il le faut.

Je sais que cela peut être dur à entendre, même à ce voir proposer. Remplacer une organisation n'est pas simple quand la nation est investie dans l'organisation, mais l'organisation souffre d'une image que le Royaume de Teyla ne peut pas corriger à elle seule. La création d'une organisation pour remplacer tout cela aurait plusieurs mérites, dont le fait de privilégier le consensus lors de la création de traités et corriger les manquements de l'organisation. Vous n'avez pas su prendre une position commune alors qu'un de vos membres, même plusieurs de vos membres, subissaient une guerre civile, cela a terni votre message de manière permanente. Alors que dorénavant l'Antérinie et l'Empire Raskenois font partie des meilleures économies du continent Eurysien. Bien que des réformes structurelles ont été faites, l'image de l'organisation s'est améliorée.


Le processus serait assez simple. Tout d'abord, nos deux nations discutent des textes qui seraient proposés aux nations que nous voulons voir adhérer au projet, autour d'une conférence commune. Des votes ont lieu sur les textes, à travers des amendements, etc. Une fois la conférence terminée, les nations sont libres de ratifier les textes ou non. Comprenez que cela permettra à l'Antérinie de gagner en prestige et puissance sur la scène internationale, étant donné qu'elle fera partie de l'une des deux nations fondatrices de l'organisation. Je ne vois pas pourquoi l'organisation échouerait si nous faisons les bons choix dès aujourd'hui. Sur la scène intérieure de la Confédération, cela vous donnera une victoire diplomatique majeure et, en plus, cela vous sortira du lien avec la Loduarie Communiste, ce qui est un atout électoral majeur pour une droite des valeurs et du travail.

De plus, avoir le Royaume de Teyla au sein d'une même organisation permettra de vous assurer un cadre sécuritaire serein et sécurité, si vous me permettez le jeu de mots. Bien entendu, si vous acceptez le projet, nous voyons mal votre présence au sein de la Ligue de Velcal et cela devra amener à une discussion sérieuse. De plus, une définition précise des objectifs de l'organisation devra être réalisée lors de la construction des traités fondateurs. En outre, l'organisation a péché par son nombre trop important d'organes, je le crains. Un modèle dans lequel on dénombre au maximum trois organes principaux est mieux adapté pour entendre les membres sur tous les sujets qui intéressent les États-membres. Quoi qu'il arrive, bien que le Royaume de Teyla sera présent au début, il laissera petit à petit la gestion de l'organisation aux membres entiers et pleins, à travers la présidence et autres postes.
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Le ministre écoutait patiemment et ne sut que répondre sur l’instant, et autant dire que la prise de parole teylaise avait jeté un froid certain dans la pièce… Surtout lorsque ses propres actions étaient remises en cause, et que l’on venait lui dire devant Sa Majesté et un grand nombre de représentants antériniens que l’Empire soutenait les dictatures ! Chose bien entendu insupportable aux oreilles de ces derniers, qui savaient pertinemment que la politique antérinienne depuis son ouverture diplomatique était avant tout et surtout axé sur un pragmatisme et un opportunisme certain… Quant à la réaction des teylais sur la question religieuse, ils savaient que le Royaume était athée, et n’avaient fait que proposer un accord entre une faculté de théologie mais surtout de Lettres et le ministère teylais dédié à l’éducation… Mais néanmoins un autre point intéressant fut soulevé, et il ne faisait que renforcer l’appréhension du Ministre, qui serait capable de prendre les coups teylais sans broncher, mais qui aurait bien du mal à se laisser faire quant à la question de la Ligue, même si la remarque de fond valait bien plus que les remarques de forme… Et enfin, quant au projet ambitieux que présentait Teyla, ils restaient pantois, non seulement l’U.E.E serait menacée alors qu’elle reprends en activité, mais en plus, la proposition reste bien trop alléchante pour permettre aux antériniens de refuser d’office, et il ne saurait comment répondre à l’idée teylaise.

Mais si le ministre était certes, décontenancé, mais intéressé par les propositions teylaises, l’Empereur lui, était tout simplement outré et particulièrement choqué par l’attitude teylaise, que l’on se permette de dire aux descendants des Rois Très Pieux qu’ils n’étaient qu’un ramassis d’opportunistes et d’hypocrites ne put que fortement jouer en la défaveur de la Reine, qui passait, aux yeux du Monarque, pour irrespectueuse et inélégante. « De quoi je mêle ! Non mais je lui en ficherais de bon sentiments ! Même les kommunaterros ne seraient pas aussi à cheval sur les disparités de revenus ! » pensa t’il… Avant de finalement se perdre en jurons sur le ministre des affaires étrangères teylais ; qui avait visiblement oublié les titres de Louis VI qui furent pourtant cités dés le début de la rencontre… Mais le plus difficile pour l’Empereur est certainement l’alliance eurysienne, lui qui avait toujours été un grand soutien pour cette dernière, même s’il ne pouvait l’avouer trop fort ni trop haut… Il avait même signé la demande d’adhésion une une joie non dissimulée et il semblerait que l’Union soit un merveilleux tremplin économique pour l’Empire.

Mais à peine pensa t’il à l’Union que les propos de Sa Majesté Catherine III lui revinrent en mémoire, cette dernière, non seulement cette dernière osait insinuer avec une finesse plus que terrifiante et déconcertante que l’Empereur financait des œuvres de charité pour satisfaire sa bonne conscience, lui ainsi que les diplomates antériniens, qui étaient tous de fervents catholiques… Mais en plus, elle paraissait sous entendre qu’être de droite empêchait de ressentir de la compassion et de se montrer généreux… Bref, elle venait de dire à un chef d’état et à quatre diplomates qu’ils n’étaient qu’un tas de faux semblants. D’autant plus lorsqu’elle paraissait se permettre de prendre quelques libertés, à commencer par encourager l’homme politique à aller affronter la gauche, alors que ça faisait presque dix ans que le Ministre que le ministre écumait le monde politique antérinien et qu’il avait une certaine maîtrise du sujet, il savait que le problème n’était pas la gauche, mais plutot la droite… Et enfin, le Ministre évitait de sourire en pensant qu’il était inutile d’essayer de coincer le gouvernement antérinien, lorsqu’il ne voulait pas financer des projets, il le faisait savoir, mais en revanche il appréciait moyennement que l’on se permettait de croire cela et de le considérer comme un rassemblement de protestants…

Les autres représentants, eux, restaient surpris, et ils attendaient avec une certaine anxiété la réponse des Louis, et surtout celle de l’Empereur, qui s’il savait se contenir, serait des plus virulents peu après la rencontre, surtout lorsque sa corde sensible fut touchée ; « l’affaire kartienne » comme disaient avec un dégout à peine voilé les diplomates du 35 Avenue de l’Empire… En effet, cette dernière a fait couler bien de l’encre, à la fois celle des journaux antériniens, mais aussi et surtout celle du ministère, qui avait organisé plusieurs rencontres avec cet état et qui fut des plus déçus lors du tournant diplomatique du Saint Empire, notamment lorsque ce dernier avait rejoint le B.N.E et qu’il avait quitté l’Union, chose, aux yeux de l’Empire, impardonnable. Surtout lorsque l’on détournait les propos du Ministre et que l’on s’amusait à faire croire que l’Antérinie s’était cachée derrière la Loduarie, en la soutenant, pour rompre plus facilement son accord de défense… Et Dieu merci, les Teylais n’ont pas ressorti l’excuse du Saint Empire pour casser aussi rapidement son alliance, en y prétextant la non validité de l’intervention antérinienne. Quant aux gloussements de Pierre Lore, ils ne firent que renforcer le malaise antérinien face à cette rencontre qui ferait certainement passer les échanges salés entre la Fédération et l’Empire pour des amuses gueules…

Quant à la Ligue de Vecal, l’Antérinie avait intérêt à sauver son intérêt premier ; à savoir conserver son alliance avec la Sérénissime République tout en envisageant des accords sécuritaires avec Teyla, tout le monde ici souhaitait ne pas perdre l’alliance velsnienne. Sinon, un retrait de la Ligue était parfaitement (plus que parfaitement d’ailleurs) envisageable, l’Antérinie pourrait ainsi ne pas se sentir liée diplomatiquement à des états peu recommandables, à savoir la Listonie ou encore la Rimaurie, tout en espérant se rapprocher des autres états et ce grâce à des partenariats bilatéraux entre l’Empire et les autres entités, à commencer par le Drovolovski, qui pourrait très vite devenir un partenaire commercial de choix et de premier plan, tout en évitant ainsi de défendre des états avec qui l’Empire n’a aucun intérêt majeur, même au contraire toutes les raisons de vouloir se débarasser et ce pour des raisons essentiellement diplomatiques, et dans une moindre mesure politique (notamment lorsque la composante principale de la Majorité est tout sauf ravie par le tournant autoritaire de certains états coloniaux…).

Puis, enfin l’alliance, le Ministre savait qu’il ne pouvait aborder un sujet aussi sensible sans en référer au Premier Ministre, lui aussi avait été ravi de signer la déclaration qui a permis à l’Empire de rejoindre l’Union, lui aussi craignait donc de remettre en doute un projet dans lequel il avait une confiance inébranlable, et surtout quand la droite antérinienne se caractérise par son Europhylie, mais pourtant… La possibilité d’une alliance plus influente en Eurysie, moins chaotique et surtout plus puissante… Ainsi, le Ministre voulait évité de trop s’avancer, notamment lorsque sa première des priorités était de rameuter les membres de l’Union à cette conférence, « après tout, ce n’est pas bien compliquer de réclamer quelques cartons d’invitations pour de bons amis… » pensa avec un fin sourire le diplomate, qui ne put s’empêcher de dire à l’Empereur (en antérinien et le plus discrètement possible) « Ils partent bien vite en besogne eux aussi, nous proposons des accords économiques, ils nous proposent une alliance, comme qui dirait, plus c’est gros, plus ça passe… » avant de lui dire : « Surtout reste calme, et ne dérape pas, je sais qu’un bon catholique les remarques de la Reine ne sont pas passées, loin de là d’ailleurs, mais il est absolument nécessaire de ne pas rendre les choses plus complexes qu’elles ne le sont. ».

Car bien sur que le but principal était bien entendu de montrer aux Teylais que l’on appréciait pas être traité avec dédain sous son propre toit, surtout quand ils osaient s’attaquer à ce que l’on pourrait considérer comme la base de l’identité antérinienne, c’est à dire le Catholicisme (et l’antithèse qu’est le coté matérialiste…) et il ne fallait surtout pas croire que le ministre, et l’Empereur allait se laisser insulter gratuitement, certes, on ne devait se montrer inélégant, comme tout bon antérinien, il savait le faire savoir par des moyens plus qu’efficaces, à commencer par un ton sec et cassant, une attitude qui se voulait parfaitement hypocrite et fausse et enfin une prise de parole sèche, bien sur que l’Empereur n’allait pas se lever et souffleter Pierre Lore avant de l’inviter à sortir dehors pour échanger quelques coups d’épées… Ce n’est pas un sauvage, mais Catherine devrait s’attendre à recevoir une réponse pour le moins salée…

Puis l’Empereur, se leva, et généralement lorsqu’il prenait ainsi la parole en plein milieu d’une conférence avec son Ministre des affaires étrangères à coté est mauvais signe et même très mauvais, ainsi il fit d’un ton tranchant :

Je n’apprécie que très moyennement que l’on vienne me dire dans mon palais que je donne ma fortune pour « montrer une conscience » ! Je n’apprécie que très moyennement que l’on vienne me dire que je serais l’équivalent d’un tartuffe, un riche décadent, souhaitant faire plaisir à une populace qu’il méprise ! Je n’apprécie que très moyennement que l’on vienne me dire que je devrais faire plaisir à la gauche, notamment lorsque mes investissements personnels ne dépendent en rien de la réaction du monde politique antérinien ! Ainsi, Votre Majesté, et votre Excellence, je considère chaque antérinien comme mes enfants, je ne permettrai jamais de faire l’aumône dans l’espoir de me montrer. Car la Charité, ce n’est pas offrir pour paraître, mais au contraire, on ne peut et on ne doit se vanter de ses bonnes œuvres, et c’est dans cette optique que les fonds caritatifs impériaux restent discrets sur les sommes données pour aider les ménages pauvres. Par conséquent, soyez assurée que je ne donne pas pour me donner bonne conscience, et ce n’est pas en accusant d’hypocrisie ce qui pourrait se révéler être un investisseur que la République Translavique pourra compter sur quelques millions de dons ! Enfin, vous avez précisé que cela « n’est pas notre volonté » que de nous insulter ainsi sous notre toit, mais avouez que l’on avait de quoi se sentir viser, d’autant plus lorsque JE suis le premier concerné par ce genre de remarques. Figurez-vous que ce n’est pas moi qui suis le centre d’impulsion de la diplomatie antérinienne, je ne suis que le chef d’état, l’image du gouvernement antérinien, ce genre de remarque doit avant tout s’adresser aux représentants confédéraux, avec qui vous avez, semble t’il, quelques commentaires d’ordre politiques à leur dispenser…

Puis il se tut. Le Ministre antérinien était vraisemblablement embarrassé, non pas qu’il désapprouvait ce qu’avait dit Louis VI, au contraire d’ailleurs, mais il appréhendait surtout la manière, trop directe et brutale, qui pourrait déplaire à la teylaise. « Mais, pensa t’il, mieux vaut qu’elle sache que l’on ne s’amuse pas à aller douter des bons sentiments de ses hôtes et d’éviter de les prendre pour des imbéciles en croyant leur signifier qu’ils sont démasquer. ». Puis il fit avec tact :

« En effet, si Sa Majesté a été des plus brutale, il me paraît nécessaire de rappeler cela, ce n’est pas en osant douter de nos bons sentiments que l’on peut espérer nous voir culpabiliser, au contraire d’ailleurs. Je sais pertinemment que le Royaume de Teyla a choisi de se séparer de la Religion et je ne me permettrai aucun jugement de valeur sur le sujet, mais, ce n’est pas pour autant que les autres monarchies ont décidé de suivre ce chemin, et c’est le cas pour l’Antérinie. Voyez-vous, Sa Majesté est un chrétien pieux, et tout comme nous autres (fit-il en écartant les bras pour y inclure les représentants confédéraux), il a décidé de se montrer honnête et franc avec vos propos, entendables, certes, mais blessants et choquants, d’autant plus lorsque l’on est implicitement accusé de ne faire aucun effort, voire pire, de dédaigner nos concitoyens… Et si vous souhaitez quelques éclaircissements quant à notre refus de financer les infrastructures/associations de lutte contre les discriminations translaviennes, je vous les donnerai maintenant. »

Car, le problème est justement cette droite qui détient « d’une main de fer » l’Assemblée confédérale, et qui domine une grande partie du paysage politique antérinien, car vous n’ignorez pas que les délégations du C.P.A (autonomistes) et celles de l’U.P.C (conservateurs) ont fusionnées récemment afin d’obtenir une majorité pleine et entière à l’Assemblée. Mais des différences existent entre ces deux partis, et la première des différences, si l’on exclue le rapport à l’administration de l’Outre Mer, est la vision de l’isolationnisme, et notamment celle qui concerne les dons qui seront offert aux autres états, et c’est justement ici ou la pomme de discorde apparaît, les autonomistes sont ouverts à ce genre d’initiatives au contraire des conservateurs… Et vous comprenez que le Wanmiri n’est qu’un rare cas qui n’est pas censé se reproduire, s’ils ont daigné financer cet état, c’est avant tout pour des raisons chrétiennes de générosité et d’entraide, d’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’aucune action diplomatique n’a été entreprise pour entrer en contact avec cet état, ce n’était qu’un don, et il n’y a pas besoin de remerciements quand cela apparaît naturel de le faire. Ainsi, ce don ne fut que la seule action en ce sens que les conservateurs firent, et si les autonomistes tentent de passer en force, cela pourrait mener à une recrudescence des tensions au sein de la droite, qui commence à se fragmenter depuis l’arrivée au pouvoir de Monsieur Bolila et son active politique diplomatique en Afarée…

Mais si je vous parle de la gauche, c’est qu’il y a une raison, le problème n’est pas tant son influence, au contraire d’ailleurs, mais ses capacités à diviser la droite. Car comme je vous l’ai dit, ils sont acquis à la cause loduarienne, en témoigne l’intégration du P.C.A à l’U.I.S.C sous la bannière eurycommuniste. Et cela exclue donc l’accord avec presque 25 % de l’Hémicycle, ajoutons-y l’opposition plus que probable de la droite conservatrice, et dés lors la possibilité de victoire pour une telle proposition est relativement faible (44 % de voix envisageables). Mais si la gauche n’était pas désespérément attachée à la Loduarie communiste, nous aurions pu envisager de porter cette proposition et de la voir gagner, mais bon, la « démocratie » communiste de Translavya est celle qui a le soutien de la Loduarie, donc, celui de la gauche antérinienne qui ne reconnaît toujours pas la République Translavique. Afin d’être plus clairs, posons-nous la question suivante : « Est-ce que vous pensez réellement que le P.C.A (et affiliés) financeraient un modèle rival en tout point, à celui qui paraît à leurs yeux « parfait » ? » Car soyons clairs, mais le Royaume de Teyla n’est en rien adulé par la gauche, au contraire d’ailleurs, vous etes les ennemis du paradis des travailleurs, et Valin considère votre parti comme « social traître », à la fois pour plaire au Guide Lorenzo, mais aussi pour rappeler sa volonté de ne pas se rapprocher de l’O.N.D, et au contraire de s’en éloigné. Ainsi, si la gauche aurait été moins bornée et irascible, et surtout de bonne foi, nous ne serions pas ici à débattre inutilement.

Donc, ce n’est certainement pas par volonté de faire des économies que nous en sommes réduits à s’opposer à l’envoi de quelques milliards de talents pour financer la République Translavique, mais car de véritables dynamiques politiques sont à l’origine de ce refus. Car bon, si l’Empire doit payer quelques centaines de milliards de talents à l’Empire du Nord pour financer l’armée impériale, il n’aurait pas de mal à débloquer quelques autres milliards pour la République. Mais peut être, que si Monsieur de la Geauce réussit à convaincre les Conservateurs de voter avec lui, au prix de concessions certaines, nous pourrons envisager un don de quelques milliards de talents…

Ensuite, je pense qu’il est nécessaire de reparler de la Ligue de Vecal, et en effet nous en avons des choses à dire dessus, ainsi je pense que des explications quant à nos volontés profondes de rejoindre la Ligue sont de rigueurs. En effet, avouons-le, nous avons rejoint cette ligue dans une seule optique, nous défendre des ingérences étrangères. Je ne dirais pas que nous savions que ce pacte initialement tourné contre l’O.N.C, l’O.N.D et le Liberalintern allait devenir une alliance défensive, mais on avait tout de même de véritables pressentiments sur le sujet. Ainsi, je ne pense pas qu’il est nécessaire que l’O.N.D se sente visée par notre entrée dans cette conférence puis dans ce pacte, d’abord car il présentait de véritables opportunités, à commencer par la présence de puissances mondiales (La sérénissime République) et de puissances intermédiaires comme la Gallouèse, cela justement dans l’optique de nous défendre. Mais depuis peu, notamment à cause d’un regain d’interet pour la réputation diplomatique antérinienne, qui reste, une fois de plus, à refaire…

Nous pensons donc qu’il est nécessaire de se repencher sur le sujet, d’autant plus lorsque l’on voit que les états confédérés restent divisés sur la question, d’abord car l’image de la Sérénissime est discutable, notamment en Afarée ou elle considérée comme responsable du génocide, ou du moins ce qui s’y rapproche, commis par Ateh Olinga, ainsi le P.P.A désapprouve fortement la présence de la Confédération au sein de la Ligue, d’autant plus lorsqu’il se considère plus proche des idéaux de l’Amiral-Président que de ceux de Di Grassi ou de Marcos. Antrania elle est largement plus nuancée et souhaite conserver par tout les moyens son alliance avec Velsna, et ce dans des logiques défensives, car si en Eurysie l’Empire ne craint rien, ses possessions d’outre-mer restent moins surs et ont besoin du soutien des grandes puissances, et c’est d’ailleurs dans cet optique que nous nous rapprochons des nations de l’O.N.D, même si des valeurs communes facilitent ce rapprochement. Ainsi, il nous paraît plus sage de rencontrer la Sérénissime République, et de statuer sur la marche à suivre, même s’il convient de rappeler que nous resterons dans la Ligue tant que des accords n’auront pas été trouvé avec cette dernière…

Quant à votre ambitieux projet, vous avez ma pleine et entière confiance, et il convient pour moi, après avoir entendu vos remarques je tiens à affirmer mon soutien plein et entier sur le sujet, l’U.E.E n’est plus ce qu’elle était initialement, elle s’est souillé avec les régimes dictatoriaux et fascistes, et s’est risqué dans l’aventure autoritaire avec la Kartvélie, mais néanmoins, je tiens tout de même à y imposer plusieurs conditions. Bien entendu, nous reconnaissons vos remarques comme légitimes, à commencer par le nombre d’organe et surtout le processus qui mènerait à la création d’une telle alliance, c’est à dire une conférence… Mais avant tout je réclame un minimum de garanti, à commencer par l’U.E.E, je pense en effet qu’il va être difficile pour l’Empire de rester dans une alliance rivale, mais néanmoins je tiens à demander à ce que les états prenant actuellement part au projet eurysien (l’U.E.E) soient invités à cette conférence, à la fois pour lui donner plus d’envergure diplomatique, mais aussi de rester fidèle à cette dernière et à ses membres, je peux comprendre que ce sens de l’honneur et du respect du traité puisse paraître désuet, mais que voulez-vous, nous sommes une droite de valeurs attachée aux traditions et dons aux belles valeurs telles que la fidélité et le respect de ses engagements.


Puis il attendit la réponse Teylaise en espérant que Catherine III et Pirre Lore n’en tiennent pas rigueur à Sa Majesté Louis VI.
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Portrait officiel de Sa Majesté Catherine III, Reine du Royaume de Teyla. Le portrait officiel fut peint par le célèbre peintre Amouro Lucio, un peintre Teylo-Velsnien.
Sa Majesté Catherine III, Reine du Royaume de Teyla


À la réprimande de l'Empereur Antérien, Catherine III et Pierre Lore, respectivement Souveraine de Teyla et ministre des Affaires Étrangères du Royaume de Teyla, n'émit aucune réaction tant physique et visible qu'intérieurement. En outre, les deux personnages, et surtout Catherine III, étaient persuadés d'avoir raison sur les sujets évoqués durant la rencontre. Tout d'abord, parler de religion à la monarchie teylaise, qui s'était émancipée desdites religions après une guerre civile d'environ vingt années, bien qu'elle datât de deux siècles, relevait du culot, limite de l'insulte. De plus, à l'évidence, l'entrée du pays au sein de la Ligue de Velcal avait plus qu'irrité teyla, bien plus qu'il pouvait le montrer encore. Les propos tenus lors de l'appel d'offres étaient sans appel et l'organisation allait être placée dans l'optique d'une lutte contre l'Organisation des Nations Démocratiques.

Outre le fait que l'Empire Confédéral soit dans la Ligue de Velcal, le Royaume de Teyla se contrefichait jusqu'ici des actions de cette nation d'Eurysie et d'Afarée. Le Royaume ignorait l'empire et inversement, semblait-il. Alors, le Royaume de Teyla eut du mal à comprendre la volonté d'entrevue de la part de l'Antérinie, qui n'était qu'une galaxie de nations ancrée à un corps malade, non pas celui de l'empereur, mais de l'empire. Les dirigeants du Royaume, qu'ils soient politiques ou souverains, avaient vu passer de nombreux empires, qui se prétendaient puissants et grands. Du haut de Manticore, ces mêmes dirigeants, qui pouvaient être méprisés tant par le peuple que par les étrangers, avaient vu la chute de ces mêmes empires, qui, trop prétentieux, n'avaient entrepris aucun travail intellectuel et avaient préféré se morfondre dans la réaction plutôt que dans la création. Le Royaume de Teyla n'avait jamais franchi le pas d'être un empire, parce que sa classe dirigeante et ses élites voyaient dans les empires une entité qui ne bougeait pas et était incapable d'entendre les aspirations des peuples, mais aussi du monde.

De surcroît, les Teylais avaient horreur du fédéralisme, qu'ils trouvaient être une insulte envers la pensée intellectuelle. Un masque destiné à cacher les faiblesses de l'État central et des hommes censés corriger lesdites faiblesses. Pour autant, les Teylais ne recherchaient pas un homme fort à la tête de l'État et du gouvernement. Ils aimaient trop les débats pour qu'un homme décide tout et presque sans opposition au sein de son parti politique. Mais en même temps, les Teylais percevaient une faiblesse dans la décentralisation, la fédéralisation des nations. Une fuite en avant qu'ils ne pouvaient guère expliquer, juste un a priori.

La Couronne Teylaise avait cette capacité à ne pas suivre les clichés les plus courants sur les monarchies. Elle ne recherchait pas de lien spécifique avec les monarchies ou les empires étrangers. Elle se plaçait avant tout en observatrice du monde. Ainsi, l’Empire Confédéral, avec ses structures fédérales et sa lenteur décisionnelle, n'engageait chez les Teylais ni admiration ni mépris, seulement une indifférence. Les Teylais avaient pour coutume de présenter le Royaume aux étrangers par cette phrase : "Notre monarchie est à gauche quand notre État est à droite."

Elle était révélatrice de la pensée teylaise, tout d'abord parce qu'elle dissociait l'État central et l'administration de la monarchie, donc de la Couronne et intrinsèquement du Roi ou de la Reine. Les deux organes avaient de nombreux points communs. Le premier de tous était la transparence, une transparence nécessaire pour le bon fonctionnement de l'administration et de la Couronne, une transparence qui permettait à la Couronne et à l'État d'avoir une image plutôt bonne auprès de la population. Les deux organes, durant leur construction tout au long du siècle, furent marqués par la rationalité. Mais là où l'État central administrait et gouvernait, la Couronne rassemblait et était garante d'une vision humaniste et démocratique de la société teylaise. L'État central lui aussi était garant de tout cela, de tout ce qui faisait la société teylaise, mais à travers la loi et la constitution. La Couronne était liée à l'État et au Royaume de Teyla par les traités dits de Hellemar¹. Une rationalisation poussée à l'extrême en d'autres termes, mais qui confortait le rôle de garant de la Couronne.

À la réponse de l'Empereur, Catherine III et Pierre arquèrent tous les deux un sourcil. L'Empereur venait-il de "jeter" son gouvernement "sous le bus" devant deux hauts représentants étrangers ? Vraisemblablement oui, ce n'était pas la meilleure des manières de convaincre le Royaume de Teyla. Ils n'étaient pas prêts à cela et se demandaient ce que cela révélait réellement sur l'Empire. Toutefois, Catherine III allait répondre à la réprimande de l'Empereur, afin que ce dernier ne soit pas tenté d'aller plus loin dans la réprimande, vu qu'il s'agissait d'une personne de son rang.

- Votre Majesté Impériale, mes propos n'étaient pas insultants, si tel avait été le cas, je ne m'en cacherais pas. Nous avons des divergences de vues, c'est tout. Cela est stimulant pour le débat et la démocratie, ce que je trouve honorable et même courageux que des chefs d'État étrangers posent les sujets sur la table de manière franche, mais respectueuse. Ce qu'a voulu dire l'honorable ministre Pierre Lore, c'est qu'au regard des événements qui se sont passés en Translavya, il serait plus pertinent que ce soit l'État qui engage des fonds plutôt qu'une tête couronnée à titre personnel. L’État, en tant qu’institution avec un gouvernement élu par le peuple, aurait la légitimité nécessaire pour établir un accord formel avec la République Translavique, garantissant ainsi une transparence. Mais aussi de décider de manière commune des secteurs où serait investi l'argent fourni. Il ne s'agit aucunement de remettre en cause votre charité, l'honorable ministre a parlé uniquement de la perception qu'aurait un don personnel de la famille impériale et de Sa Majesté impériale.

Elle continua afin de montrer qu'elle prenait le parti du gouvernement confédéral, après tout, c'est avec lui que les Teylais allaient traiter.

Concernant le gouvernement que vous semblez agiter face au débat, nous n'avons aucune leçon à lui donner sur quelque sujet que ce soit. Il est évident que cela n'est pas notre rôle et ne le sera jamais. En montrant un ton conciliant et en donnant des victoires à l'Empereur, Sa Majesté espérait bien avoir montré l'attitude honorable et amicale du Royaume de Teyla, face à l'attitude plus que méprisante de l'Empereur Confédéral. Une telle scène, au Royaume de Teyla, aurait débouché sur une humiliation de l'Empereur. Il était tombé dans le piège, subtil, tendu par Pierre Lore, permettant de placer Sa Majesté au-dessus des parties et des débats, une sorte de médiatrice involontaire. Le jeu teylaise se poursuivait, et les deux personnages avaient semble-t-il discuté d'une stratégie commune avant cette entrevue. Pierre Lore, d'un signe de la tête, confirma que c'était à lui de prendre la parole. Il continua sur un ton cordial et aussi conciliant que possible :

- Nous ne pouvons pas dire que nous portons dans notre cœur l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme, vous en conviendrez. Bien que nous admettions qu'une adhésion d'un parti et plus globalement d'une entité tend à dire une soumission ou une adoration à la Loduarie Communiste, nous pensons que les dynamiques internes à cette organisation sont plus nuancées que la description que vous en faites. Je doute que le Grand-Kah soit un véritable adorateur de la Loduarie Communiste, bien au contraire, nous craignons que cette nation se serve de la Loduarie comme d'une nation proxy pour embêter les nations démocratiques quand le Grand-Kah en a besoin. À vrai dire, c'est comme cela qu'on peut résumer la politique internationale de la Loduarie Communiste. Une multitude de nations dans la Loduarie Communiste y voient un partenariat uniquement parce qu'elle est un élément perturbateur utile.

À ces dynamiques s'ajoutent celles des partis politiques. L'influence du Parti Eurycommuniste Velsnien est grande au sein de cette organisation et on pourrait croire qu'elle remplace la Loduarie. À ce titre, nous pensons qu'il se joue actuellement et depuis plusieurs mois une lutte d'influence à l'intérieur de l'organisation. Le Grand-Kah ainsi que les nations non eurysiennes constituent un pôle d'opposition important à l'intérieur de l'organisation. Il est possible que les partis politiques suivent cette ligne et que le Grand-Kah, tout en étant un soutien à la Loduarie, ne soit avant tout un soutien de façade. La République Translavique n'est pas un modèle rival, parce qu'il n'y a pas de concurrent à la hauteur à vrai dire. De plus, il me semble que la constitution de la République Translavique ainsi que les lois fondamentales sont plutôt très à gauche et appellent à la réunification du pays. Ce qui devrait être, au goût de la gauche, de n'importe quelle gauche.


Pierre Lore voyait dans le mot gauche la définition de son parti politique. En outre, le Mouvement Royaliste et d'Union qui prônait encore le libéralisme économique, le libre-marché, bien que cette question fasse débat pour les prochaines élections. Bien entendu, il se doutait que la définition variait selon les nations, mais Pierre Lore et tout le gouvernement teylais gardaient les biais teylais dans leur définition des forces politiques. Tout ce qui était à gauche du Mouvement Royaliste et d'Union était vu comme une gauche républicaine soit radicale. Mais souvent, républicaine rime avec radicale dans les mots du gouvernement de Sa Majesté.

À l'échelle régionale, dans les assemblées régionales dont le mode de scrutin était la proportionnelle intégrale, les deux partis politiques du Royaume de Teyla, Les Royalistes et le Mouvement Royaliste et d'Union, refusaient de faire des alliances avec les partis républicains et l'extrême-droite. Ils préféraient de grandes alliances entre eux, en dehors de la région de Manticore. Le centre gauche était assez puissant pour que la gauche (définition teylaise) s'allie au centre gauche, qui était ironiquement plus à gauche que le Mouvement Royaliste et d'Union économiquement.

Pressentiment est un mot bien trop faible, Votre Excellence. Arrêtons donc les belles formules afin de ne pas vexer l'autre partie. Nous savons tous les deux ce qu'il y avait écrit, noir sur blanc, dans l'appel d'offres velsnien. Vous avez fait le choix en conscience de rejoindre la Ligue de Velcal tout en sachant cela. L'Organisation des Nations Démocratiques ne vous a jamais adressé la parole et ses membres n'ont jamais entrepris d'action hostile à votre égard, malgré votre entrée dans cette ligue qui vise spécifiquement l'Organisation des Nations Démocratiques. Vos aprioris et votre volonté de contrer l'Organisation des Nations Démocratiques ne font aucun sens, Votre Excellence. Vous parlez d'opportunités de Velcal, nous ne savions pas que défendre la Rimaurie, un État fasciste, était une opportunité à saisir. À l'évidence, nos visions diffèrent à ce sujet. Tous ces faits étaient connus lorsque vous avez posé la signature sur le traité, lorsque votre nation l'a ratifié.

Vous me parlez d'Ateh Olinga. Ce personnage sera toujours hostile à votre nation, que vous soyez proche de la Grande République. Les conséquences de la colonisation ont eu cette conséquence pour Ateh et sa nation originale, dirons-nous. Votre alliance avec la Grande République vous dessert sur ce sujet important en Afarée. Mais bon, je comprends à travers vos mots que vous avez le cul entre deux chaises, mais on ne fait pas de la diplomatie en demandant à une Reine de traverser le monde en espérant que les actions hostiles envers l'Organisation des Nations Démocratiques seront pardonnées à l'instant où cette reine foulera le sol de cette nation. "Si celui-ci désire la démocratie, que l'on n'ait pas à lui imposer par les armes, et il en va de même avec le communisme et tous les régimes ne mettant pas en péril le droit de leurs voisins à faire de même. OND, Liberaltern, ONC... ce sont là des appellations différentes pour une même méthode de terreur et de pression politique sur les petits, les faibles et les nations isolées."

Qu'avez-vous réellement à dire et à proposer au Royaume de Teyla, Votre Excellence ? Si vous nous avez fait venir, ce n'est pas uniquement pour des intérêts économiques, j'ose croire. Je répondrai sur l'Union Économique Eurysienne et notre proposition de nouvelle organisation après votre réponse, si vous le permettez.



¹Il faut que je RP dessus, mais si tu veux des infos n'hésite pas à demander en mp.
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Le Ministre des Affaires étrangères antérinien, ne put s’empêcher de penser que si les états devaient communiquer sur cette rencontre, mieux valait pour les deux puissances rester discrètes et vagues, les faux-pas se multipliaient et ce des deux cotés, que ce soit le Royaume teylais qui se permettait d’insulter l’Empire en se permettant des remarques pour le moins inappropriées sur ses dépenses et ses visions politiques, tout en s’attaquant directement à la personne de l’Empereur, en insinuant que ce n’était qu’un tartuffe, lui et son gouvernement, et en s’attaquant à ce qui a de plus sacré en Antérinie ; la religion catholique, et sa probité morale. Du coté antérinien, ce n’était guère reluisant si le Royaume les insultait, l’Empire faisait croire qu’il n’avait aucune maîtrise de la pensée teylaise, en osant proposer des partenariats entre une faculté de Lettres et de Théologie, laissant supposer que les antériniens ignoraient l’athéisme teylais et son anticléricalisme certain. Puis la prise de parole de Sa Majesté, assurément sèche et particulièrement violente (notamment lorsqu’il se permets de rappeler à la Reine le fonctionnement antérinien) ne fit qu’envenimer les choses. Ainsi il mieux valait des deux cotés rester discrets, car les Antériniens, en bons conservateurs ne toléreraient certainement pas que les Teylais puissent se permettre de telles remarques, tandis que le peuple teylais, en bons progressistes, ne se priveraient pas pour manifester leur mécontentement face à un État qui « insulte » le Royaume eurysien en lui parlant de religion…

Cela peut mener à se poser des questions sur le bien fondé de la rencontre, les représentants confédérés, étaient eux-mêmes de moins en moins surs que deux états qu’y s’opposent sur la plupart des points aient de réels intérêts à se rencontrer ; la religion, la politique, le modèle institutionnel, rien ne pouvait réellement pousser les observateurs et les commentateurs à comparer l’Antérinie ; conservatrice, catholique et fédéraliste à Teyla ; progressiste, athée et assez centralisé (e?). Bien sur l’Empire confédéral avait ses raisons ; le besoin de se mettre sous la protection d’une grande puissance, ne serait-ce que pour dissuader les autres états, le besoin de renforcer ses pions en Eurysie, lui permettant d’accroître son importance sur le continent, et ce afin d’éviter de se faire absorber dans l’aire d’influence de la Sérénissime République fortunéenne, malgré son manque évident d’intérêt, voire même d’attention pour cette puissance économique émergente, mais aussi afin de pouvoir s’approprier le soutien d’un membre de l’O.N.D et de pouvoir se rapprocher des autres membres plus facilement, comme c’est le cas pour l’Empire du Nord. Mais malheureusement, les différences politiques et culturelles paraissent bien trop importantes, et les piques qui s’échangent actuellement peuvent en partie être dues à ces différences institutionnelles et culturelles.

Car même les conservateurs sont moins à droite que les partis de la gauche modérée antérinienne, en Antérinie, la gauche elle-même s’entre-déchire sur la Monarchie, l’Église, le fédéralisme, le seul point commun entre tout ces partis est la volonté d’abolir le modèle libéral (du point de vue économique) et d’établir un système plus égalitaire qui abolirait définitivement le modèle castral qui régit la Société antérinienne. L’Empire lui même n’est même pas remis en question dans les partis habituellement classés à l’extrême gauche antérinienne, il y a bien des anarcho-royalistes, et il paraît certains que de nombreux adhérents au P.C.A ne sont pas des républicains convaincus, même le Secrétaire Général Valin reste plus que très discret sur ses positions républicaines et évite de faire éclater au grand jour ses tendances républicaines, qui marqueraient la fin pure et simple du Parti qui verrait ses adhérents rejoindre des sociaux démocrates proches du Man-Khartisme valinoréen. Car le titre impérial de Jean XV le Grand, avait un double objectif ;renforcer la prédominance de l’État central dans les affaires antériniennes (et par extension renforcer la monarchie absolue) mais aussi pouvoir donner un souffle nouveau à la Monarchie antérinienne fortement affaiblie par la perte de plusieurs états ; notamment en Aleucie, qui rendait le pouvoir central moins crédible auprès de la Haute Bourgeoisie, même si on pouvait y lire la volonté de mieux intégrer les peuples conquis et colonisés par les Rois, en se fiant à la définition première du mot ; à savoir l’unification de peuples différents sous une seule autorité, permettant d’y voir une reconnaissance implicite de ceux qui deviendront les « Antériniens d’Outre-Mer », qui fut depuis les premières colonies aleuciennes le cheval de bataille des Monarques, qui reconnurent de tout temps la nécessité d’intégrer les populations indigènes, à la fois pour des principes chrétiens, mais aussi et surtout pour des raisons politiques, qui permettraient ainsi de mieux les assimiler et de pérénniser l’établissement antérinien. Ce débat sur la condition des indigènes se poursuivis pendant plusieurs siècles, la question amenant implicitement un autre ; le statut des colonies.

Ce débat agita la noblesse antérinienne, qu’elle soit d’Antrania ou de la Nouvelle Antrania, tandis que les nobles de la Métropole eurysienne, vieilles familles richissimes, orgueilleuses et soumises de jure et par la force à l’Empereur méprisait les colonies, et par conséquent considéraient l’Antérinie d’Outre Mer comme un poids pour la Couronne, et poussaient l’Empereur à se montrer intransigeant avec les indigènes. Les nobles coloniaux, c’est à dire les anciens bourgeois ayant fortune dans le commerce et ayant réussi à s’attirer faveurs royales et renommée impériale soutenaient le camps adverse, qui leur permettait de conserver leur autonomie et de pouvoir compter sur les autochtones pour pouvoir renforcer leurs positions et leurs colonies, cette noblesse, méprisée à Antrania et adulée à la Nouvelle Antrania était la principale rivale politique des Grandes Familles aristocratiques qui dirigeaient les apanages impériaux ; les ducs des Marches étant concurrencés par les vices-rois de Nouvelle Antérinie au niveau de l’influence sur les monarques en raison de leurs capacités à financer rapidement les campagnes militaires de ces derniers. Cette noblesse anoblie par le mérite, était donc fidèle aux Monarques, amenant ainsi ce dernier à jouer un jeu politique de bascule, entre la noblesse coloniale et la noblesse traditionnelle en favorisant l’une ou l’autre en fonction des intérêts du moment ; s’achetant la fidélité de la première en lui offrant plus d’autonomie, et s’attirant les faveurs de la seconde en donnant titres et terres…

Puis avec la Révolution de 1766, le débat se poursuivit, notamment grâce à la démocratisation de la vie publique et d’une libéralisation de la vie politique dans les colonies, si à Marcine le suffrage censitaire masculin fut instantanée (du fait des négociations secrètes entre Louis V le Malheureux et les révolutionnaires locaux, inquiétés par les tournants plus qu’autoritaires et racistes des révolutionnaires antériniens) tout comme en Antérinie (l’Empereur dut là aussi négocier malgré sa position de force), dans les colonies, la lutte fut bien plus longue, et ce malgré les pressions des monarques qui souhaitaient libéraliser le plus possible le droit de vote aux indigènes, à la fois dans le but de pérenniser l’Empire, affaiblit par les sécessions de certaines colonies aleuciennes, mais aussi afin de pouvoir assurer un contre-pouvoir à l’Assemblée métropolitaine, le monarque espérait ainsi pouvoir conserver un minimum d’influence politique en ayant un parti dédié à ses intérêts, autonomistes et conservateur sur les mœurs, ce parti ne prendra fin qu’en 2010, le P.E.A (Pour l’Empereur et l’Antérinie) lorsqu’il perdit officiellement le soutien de la Couronne (qui s’en était progressivement séparé depuis la fin des années 90’s). Et durant cette période, les conservateurs réussissaient à rester l’une des principales forces politiques du pays, d’abord grâce au soutien des Antériniens de Métropole, mais aussi grâce aux eury-descendants qui gardaient un certain poids démographique en Aleucie, ainsi durant cette période, les conservateurs purent adopter un régime centralisé, qui s’appuyait en partie sur les autonomistes dans les affaires courantes…

Mais depuis la Crise, les institutions impériales furent complètement remodelées, formant la Confédération. Cette fédéralisation subite, traduisait ainsi le malaise d’une classe politique lasse de presque trois siècles de centralisme aigu, trois cents ans d’une macrocéphalie qui donnait à Antrania et à son alter ego luzois un pouvoir disproportionné par rapport au reste de l’Empire. La Capitale, à la fois centre d’impulsion économique, politique et culturelle, savait que si la situation se poursuit, le territoires d’Outre Mer réclameraient leur indépendance, et qu’une solution radicale s’imposait. Certes, décentralisé aussi rapidement n’était pas le signe d’une puissance et d’une stabilité à toutes épreuves, au contraire même, les autres grandes puissances s’attendaient certainement à voir l’Empire s’effondrer en moins d’un an, pour des raisons multiples, un Empire qui ne pourrait tenir sous le poids de ses contradictions, un pouvoir incapable de s’imposer pour unir intelligemment les états confédérés, voire même tout simplement, une suite « logique » qui mènerait à l’indépendance pure et simple des états confédérés, mais pourtant, la Fédération tient, déjà commencent à apparaître des volontés d’accroitre l’autonomie des états confédérés, notamment chez les marcinois, désireux de pouvoir rester maitres sans pour autant quitter et couper tout liens avec la Couronne Sœur antérinienne.

Car si le fédéralisme est très mauvaise idée pour les territoires unis géographiquement, c’est à dire qui ne sont en rien séparés par des océans, c’est une nécessité pour les puissances éclatés en une multitude de possessions, reliquats d’un passé colonial. Ainsi, si dans les territoires unis, les dynamiques locales sont similaires, si ce n’est différenciées par une importance plus ou moins moindre dans certaines régions, dans les anciens états colonialistes, les dynamiques régionales restent très différentes… Si les Marcinois voire les Antériniens lutteront avec acharnement pour l’indépendance des peuples d’Afarée et d’Eurysie, les Scintillanais ou les Bahamanites chercheront avant tout à promouvoir leurs marchés intérieurs, et à se montrer productifs en matière d’échanges économiques… Et même au niveau politique, les Marcinois n’ont pas de raisons de s’attaquer aux grandes fortunes locales, tout comme les Antériniens ou les Scintillanais, alors que les Bahamanites doivent limiter les actions néfastes des grands propriétaires qui descendent de la Noblesse coloniale, les Marcinois sont plus proches d’une remise en cause des institutions libérales a contrario des scintillannais qui souhaiteraient pousser l’aventure ultra-libérale le plus loin possible (à l’instar des stérusiens de Pandoro).Mais dans un état ou la moitié des voix appartiennent à la Métropole (du au déséquilibre démographique), comment s’assurer que les aspirations des « colonies » soient prises en compte ? Ainsi le fédéralisme est l’un des meilleurs moyens trouvé pour conserver l’unité d’un état tout en ne lésant aucun territoire d’Outre Mer, et qui est une manière de remettre en cause le modèle « colonial » qui caractérisait l’Empire (même si les maltraitances faites aux autochtones étaient interdites et que des moyens légaux s’assuraient que les ressources de l’Outre Mer ne soient pas détournés par Antrania.)

Bien sur ce système restait imparfait, mais les élites antériniennes considéraient que mieux valait cela plutot qu’un système encore plus centralisé qui accentuerait la macrocéphalie antranienne et qui négligerait encore plus les aspirations locales, qui mèneraient indubitablement à de nouvelles révoltes et qui serait un terreau fertile aux ingérences étrangères… Tout en permettant au gouvernement antérinien de se targuer d’avoir pris en compte les dynamiques locales, montrant l’interet que porte l’Antérinie au droit des peuples o disposer d’eux mêmes. Mieux encore, même si Marcine se montrait plus indépendante, elle permettait à la Confédération de compter sur des alliés puissants, comme le Grand Kah, qui, comble de l’ironie, s’allie indirectement avec l’un des états les plus conservateurs de la planète, en espérant pouvoir ainsi « gauchiser » l’Antérinie (grands espoirs face à une population en grande partie conservatrice…). Montrant ainsi que le fédéralisme était certainement la bonne voie pour éviter à l’Antérinie de s’effondrer sur elle même.

Ainsi lorsque la Reine prit la parole Louis VI, mais surtout Louis d’Antrania (que les Teylais avaient l’air de confondre), écoutaient attentivement, les Antériniens étaient certes tombés dans le piège teylais, mais il semblerait que ces derniers n’aient toujours pas compris les dynamiques internes antériniennes, point essentiel qui reste pourtant extremement cryptique, non seulement car la presse ne se donne pas la peine de présenter les divisions internes du monde politique antérinien, mais aussi car les alliances internes étaient assez instable, comme l’atteste l’Assemblée Confédérale, dominée par une alliance des droites, qui restait pourtant assez frileuse en matière d’investissements étrangers. Lorsque le Ministre antérinien prit la parole précédemment, il brossé un vague portrait du monde politique antérinien, prit entre une droite peu entreprenante en matière d’investissements étrangers, et une gauche (radicale) soumise à Lyonnars, et ce malgré les tentatives des Sociaux démocrates proches du P.M.K…

Ainsi le Ministre des Affaires Étrangères prit la parole et fit plus simplement :

« Je peux comprendre votre volonté de pousser les Antériniens à financer la République Translavique, l’un des rares modèles démocratiques et social d’Eurysie de l’Est, visiblement attachée aux régimes autoritaires, ultra-capitalistes ou oligarchiques… Cela est bien entendu une bonne nouvelle, mais en revanche la réponse restera la même ; et je me dois de me montrer franc. Bien sur que je suis favorable à l’envoi de capitaux antériniens en Translavie, mais malheureusement, il y a un mur, et ce mur est bien entendu le monde politique antérinien. Car malheureusement, aussi bénéfique et à gauche que soit le régime translavique, la Gauche antérinienne ne saurait abandonner la bannière communiste, et tout comme moi vous imaginez mal que le Parti COMMUNISTE Antérinien, soutenir la République Translavique au détriment de la Démocratie COMMUNISTE de Translavie, certes le boom économique translave est bien entendu la preuve que les régimes libéraux sont supérieurs et aux dictatures communistes… Ainsi le problème n’est pas tant le régime, qu’il soit libéral ou non, qu’il veuille réunifier la Translavie ou non, le problème reste la soumission du P.C.A au P.C loduarien, et ce même si le P.E.V velsnien est plus de plus en plus influent, ainsi difficile de compter sur la gauche, à la limite, nous pourrions espérer le soutien des Man Khartistes, même s’il reste là encore incertain…

Même si cela peut paraître aléatoire, et loin d’être acquis, je tiens à faire un geste qui témoignerait de la bonne volonté antérinienne, et comme bons nombre de choses exprimés durant cette rencontre je tiens à être franc et honnête avec vous, d’abord car il ne sert à rien de se présenter comme intouchable, et balayer sous le tapis les aléas de la vie politique, ainsi je tiens à vous présenter la situation antérinienne sans filtres, et ce même s’il faut montrer que l’alliance entre les principales forces parlementaires restent changeantes… Mais pour en revenir à ma proposition, je pense que je peux essayer de pousser le Premier Ministre à proposer un plan d’aide à la République Translavique, ce plan sera composé d’un don de dix milles talents d’or (équivalent de dix milles unités monétaires internationales) et permettra de pouvoir financer comme vous le souhaiter la République tout en tentant de s’attirer les faveurs des conservateurs, sinon, je peux toujours faire appel aux territoires confédérés pour qu’ils puissent verser quelques subsides à la Translavie, même si je ne suis pas certain que tous accepteront (fit-il en montrant les représentants des états confédérés). Et pour la droite conservatrice, Monsieur de la Geauce saura raisonner Monsieur de Grace, et le pousser à accepter de financer la Translavie libre… »


Les représentants confédérés approuvèrent le plan du Ministre Antérinien même si Bassé fit entre ses dents ; « espérons que les anarchistes sauront se laisser tenter et que nos finances nous le permettent, car les plans massifs de Monsieur Bolila ne seront pas gratuits. » Ce à quoi Louis d’Antrania répondit ; « Le Ministère de l’économie vous débloquera des budgets, et au pire le Grand Duché se fera une joie de financer vos projets. ». Avant de reprendre à voix haute :

« J’espère qu’un terrain d’entente a été trouvé, dans le cas échéant, la Couronne financera avec ses fonds personnels les projets translaves et je suis certain que les hommes d’Affaires de la Banque Impériale pourront négocier des prêts à des taux avantageux pour les financements locaux.

Quant à la question de la Ligue de Velcal assurément que ce n’était pas le meilleurs des pas de la diplomatie antérinienne, loin s’en faut. Et si nous avons demandé à ce que la Reine vienne, ce n’est certainement pas pour nous faire pardonner, mais au contraire pour rectifier le tir, mais il faut comprendre, Votre Excellence, que nous ne voyons pas les faits sous cet angle, certes défendre un état fasciste (qui faisait de toutes manières parti de l’Union à travers son partenariat) n’était pas la première de nos priorités, s’attirer les foudres d’un Ateh balbutiant et d’un P.P.A en construction étaient des risques à prendre… »


Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase lorsque Bassé toussa bruyamment, signe que cette ramarque lui déplaisait plus que tout… Mais le Ministre ne se laissa pas démonter et continua :

« Car ce que nous voyions était avant tout des accords défensifs avec la troisième puissance mondiale, qui pourrait nous protéger efficacement des ingérences étrangères, des pressions extérieures, et parallèlement de pouvoir nous ouvrir de nouvelles connexions diplomatiques, mais malheureusement la Conférence de Velcal débuta, les états qui auraient pu servir de caution moral ; la Lermandie, des alliés ; Karty, quittèrent la ville, tandis que d’autres états semblants attractifs comme la Gallouèse ne ratifièrent pas le traité, nous laissant donc seuls avec une foule de dictatures et de régimes autoritaires… C’est dans cette optique, que le Traité n’est plus si bénéfique qu’il n’y paraît, et ce malgré la puissance velsnienne.

Je tiens aussi à vous rassurer, non ne visions d’aucune manière les membres de l’O.N.D mais plutot ceux du Liberalintern, qui auraient pu aiguiser leurs crocs sur les possessions antériniennes. Ainsi nous n’avons rien à reprocher à l’O.N.D ou à ses membres, au contraire d’ailleurs nous nous abstenons de tout commentaires négatifs vis à vis de ces derniers. Et nous visions donc d’autres états, ou entités impérialistes, quand nous avons rejoint l’organisation. Ainsi, lors de la rencontre qui s’organisera prochainement entre l’Antérinie et la Sérénissime République, nous aurons la ferme intention de casser le traité, tout en pouvant trouver des accords qui nous seraient bénéfiques à tout deux, du moins, en théorie… Enfin, en espérant que Marcine ne soit pas viscéralement opposée à Velsna.

Quant au bien fondé de cette rencontre, nous tenons avant tout à rappeler que les deux objectifs initiaux étaient d’entretenir des relations avec la seconde puissance eurysienne, de toutes les natures possibles, à la fois pour nous assurer un réseau diplomatique important, et surtout un minimum de renommée, mais aussi afin de pouvoir compter dans ses (potentiels) alliés une grande puissance. Cela s’inscrit aussi dans une vision plus large, c’est à dire permettre à l’Antérinie de pouvoir se rapprocher de l’Organisation des Nations Démocratiques, en établissant, pour bien commencer des liens avec ses membres, et par extension pouvoir faciliter notre adhésion à l’Organisation. Cette rencontre avait aussi pour but de pouvoir ainsi aborder la question de la Ligue, nous n’ignorons pas que c’est un sujet sensible, d’autant plus lorsqu’il semble que l’Organisation est visée par cette dernière. Donc il faut bien commencer quelque part, et aborder le sujet avec l’un des membres… Cela permettra au gouvernement de pouvoir ainsi résoudre ce problème. »
Mais il ravala la dernière partie de la phrase ; « Même s’il semblerait qu’au vu des échanges salés, rien n’est sur quant au bon déroulé de cette rencontre. »

Puis Louis d’Antrania (le Ministre des affaires étrangères) se tut, il espérait que le malentendu était dissipé et que les Teylais préciseraient le fond de leurs pensées sur le sujet de l’alliance eurysienne, qui semblait attirer l’attention de l’Antérinien.
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