Rencontres entre les Couronnes.
L’Empereur attendait dans son bureau du Palais impérial d’Antrania, à coté de lui, trois diplomates et son Ministre des affaires étrangères discutaient, le représentant afaréen, Aimé Bassé, le diplomate mandaté par Charles des Bournos, Ethan de Chamberry et le diplomate chargé d’assurer les intérêts de la P.A.N.A (Province Autonome du Nazum Antérinien) ; Armand de Saint Arnaud des Pics. Tous les quatre discutaient tandis que l’Empereur se chargeait de relire certains documents, des autorisations et autres missives confirmant que les diplomates présents se chargeraient de représenter les territoires confédérés. Il faut avouer qu’avoir assembler cette équipe avait été assez fastidieux, en effet le gouvernement local n’a pas encore été élu et la situation reste encore floue au Nazum, en premier lieu à cause des directeurs qui continuent de s’opposer de manière implicite à l’Empire tout en freinant le processus législatif, et ensuite car les principaux partis peinent à s’imposer, rendant les risques d’une majorité trop relative très élevés. Mais bon, toujours est il qu’ils ont pu recevoir la bénédiction des principaux partis locaux, à commencer par Aimé Bassé, représentant pan afaréen et ayant recu une fiche de route assez claire : « s’assurer que Teyla ne mette pas les pieds au Gondo » tout en s’assurant qu’un terrain d’entente entre le Royaume eurysien et le royaume afaréen soit trouvable, notamment au niveau de la défense.
Mais l’Empereur lui se disait que les négociations allaient être ardues, en effet, le traité de Velcal est le principal frein à l’intégration de l’Empire Antérinien au sein de l’O.N.D, organisation politiquement proche de l’état antérinien. Mais pourtant l’Empereur savait que mieux valait éviter de se défaire des alliés de Velcal, bien au contraire d’ailleurs, l’aide velsnienne, notamment en Afarée peut être une aide pour le Royaume, même si ce dernier semblait devenir un foyer pan-afaréiste, certainement la faute aux influences du Dgondu et de l’Ouwalinda, rendant les relation entre la République et le Royaume plus…complexe. Ensuite venait la « question coloniale » comme disait son « frère », Louis d’Antrania, en effet là encore les discussions allaient devenir hasardeuse, car il fallait que Teyla comprenne que l’Empire n’oppresse en rien les population « indigènes », bien au contraire. « C’est souvent le problème des états multicontinentaux, souvent les états ne s’étendant que sur un seul continent considèrent ces derniers comme par nature oppresseurs, rendant les cas de mécompréhension plus courant et pour peu que l’un des représentants soit maladroit, l’erreur finit en un incident diplomatique. Bref, espérons qu’ils auront révisés leurs cours. » se dit Louis VI lorsqu’il eut terminé de mettre en ordre la paperasse traînant sur la table. Puis il se leva et fit :
-Vos excellences les plénipotentiaires du Royaume de Marcine, du Grand Duché du Scintillant et des Provinces Autonomes du Nazum Antérinien ainsi que Monsieur Louis d’Antrania, je vous prie de me suivre. Les négociations ne tarderont plus.
« Décidément le Protocole, quel horreur, c’est bien dommage que la cour y soit si attaché, et ensuite est-ce que les diplomates maîtrisent leurs sujets, les préoccupations de Teyla, leurs intérêts et les intérêts de l’Empire ? »
Puis les quatre hommes entrèrent dans une vaste pièce meublé dans le pur style baroque, les tables de noyer massives, les fauteuils de style XVIIe, l’immense table de chêne sur quoi repose un nombre incommensurable de papiers en tout genre pourtant bien rangés, les stylos plumes et les encriers étaient nombreux, des secrétaires étaient assis occupé à se préparer à faire le moins de bruit possible pour taper sur leurs ordinateurs les négociations, afin de conserver quelques traces écrites qui seront consignées dans les archives. Tout au long du meuble, une dizaine de chaises étaient réservés aux dignitaires antériniens et teylais. Autour de la grande salle de réception aux lustres brillants et éclatants, une dizaine de gardes impériaux, similaires à des golem de pierres, prêts se mettre en mouvement si la vie de l’Empereur ou de sa suite était en péril. Deux laquais en tenue classique attendaient devant l’immense porte d’entrée en bois. Des gardes sénatoriales furent même convoqués pour l’occasion, autant dire que rares étaient les dignitaires étrangers à recevoir un tel accueil. Bien évidemment, la salle de réception avait été parée de drapeaux teylais et antériniens, chacun entrelacés dans un coin de la pièce. En voyant tout cela l’Empereur fit :
« Décidément Louis, vous ne faites pas dans le mesure, je suis impressionné par un tel sens du détail, il certain que peu pourront se targuer d’avoir reçu tant d’honneurs. Espérons que les invités seront agréablement surpris par un tel comité. D’ailleurs, tout est prêt ? Rien ne manque ? »
« Oui sire, je vous assurer qu’il n’y a pas le moindre problème, tout le monde est prêt, la garde impérial s’est assuré qu’aucun malin ne se soit amusé à aller dégrader l’espace publique, et les députés des trois Chambres reçurent un courriel leur rappelant que la séance d’aujourd’hui était annulée à cause de la visite diplomatique. Monsieur de la Geauce l’a même rappelé hier soir. »
« Comment ont-ils réagit ? » s’inquiéta le monarque.
« Beaucoup ont paru soulagés, cela fait maintenant plusieurs semaines qu’ils débattent sur les financements que devrait recevoir le Wanmiri, autant dire qu’un jour de congé un plus est plus un plaisir qu’une peine. »
« Bien parfait, je vous remercie ». Fit Louis VI. « Et d’ailleurs, nous avons des choses sur Pierre Lore ? »
« Des diplomates à moi ont reconnu que ce dernier avait une gestion…particulière, oui c’est cela, particulière des rencontres diplomatiques. Des diplomates m’ont dit avoir entendu des lermandiens être surpris par le Teylais, à ce qu’il paraît, il aurait eu une rencontre avec des icamiennes dans un local à balais ! Oui autant dire que c’est un drôle de bonhomme. Même plus amusant, il s’est lui même déplacé à Barba ! Et il aurait passé quelques jours dans la capitale stérusienne ! » Répondit le représentant du Grand Duché.
« Intéressant… Bon, après tout cette rencontre nous permettrait de statuer ensemble sur les relations que l’Empire devrait avoir avec la Couronne Teylaise. Bien messieurs, préparez vous, je pense qu’ils ne devraient pas tarder. »

Et déjà on entendait le cortège princier arriver, la garde impériale, présente dans la cour fit une grande haie d’honneur pour la Reine, son frère et son ministre tandis que ces derniers progressèrent rapidement dans le palais des Antrania escortés par quelques gardes et lorsqu’ils arrivèrent devant la grande porte en bois, les hommes en livrée l’ouvrirent et un troisième personnage, caché par son collègue fit à pleine voix:
« Son Altesse Royale, la Reine Catherine III, Courvoisier de son premier nom, Catherine III de choix, Reine du Royaume de Teyla, Mère des hommes et femmes de tous, duchesse de Manticore, guidant et unissant la nation sous le titre unique de reine. »
« Sa Majesté le Prince Patrick Courvoisier, duc de Boursonnes et frère de Son Altesse Royale Catherine III de Teyla. »
« Son Excellence Monsieur Pierre Lore, ministre des affaires étrangères de la Couronne de Teyla, représentant de Son Altesse Royale Catherine III de Teyla ».
Puis sans s’arreter le chambellan fit en présentant de droite à gauche les représentants antériniens qui s’étaient levés lors de l’entrée de la famille royale :
« Son Excellence Monsieur Aimé Bassé, représentant de la Couronne de Marcine, plénipotentiaire des intérêts de cette dernière. »
« Son Excellence Louis d’Antrania, duc d’Antrania, Ministre des affaires étrangères de Sa Majesté Louis VI et représentant de l’Empire et de Monsieur le Comte de la Geauce, Premier Ministre de Sa Majesté. »
« Sa Majesté Louis VI d’Antérinie, Empereur d’Antérinie, Roi de Marcine et de Kalindi, Grand Duc du Scintillant et Duc d’Antrania. »
« Son Excellence Monsieur Armand de Saint Arnaud des Pics, représentant des intérêts de la Province Autonome du Nazum Antérinien »
« Son Excellence Monsieur Ethan de Chamberry, représentants des intérêts du Grand Duché du Scintillant. ».
Tous s’assirent lorsque le chambellan prononça leurs noms, sauf l’Empereur, qui invita la monarque teylaise à s’asseoir ainsi que son frère et le Ministre des affaires étrangères. Puis il se rassit et fit :
« Votre Altesse Royale, Prince et Votre Excellence monsieur le ministre des affaire étrangères, je vous souhaite la bienvenue à Antrania et j’espère que cette rencontre suivant le protocole le plus stricte se montrera bénéfique pour nos deux parties.
Ainsi je tiens avant tout à m’exprimer sur la République Translavique, sachez que l’Empire reconnaîtra cette dernière et ce sans le moindre problème, la « démocratie » communiste de Translavya est à l’image du régime qui la précéda, c’est à dire froid et cruel, impitoyable et sournois et il est du devoir des nations démocratiques de s’engager au coté des états menacés par ces avatars du mal, se couvrant, enfin souillant, les termes « démocratie », « liberté » et « honneur ». Sachez que mon gouvernement reste à votre dispositions si vous souhaitez que d’autres mesures allant dans le sens de mes paroles soient prises à l’égard de cet état victime de la barbarie.
Sachez aussi, que nous sommes prêts à négocier tout les accords que vous pensez nécessaire, et c’est d’ailleurs dans cette optique que nous vous avons inviter. Ces accords, tant qu’il restent équitables et justes seront certainement reconnus et acceptés par les Assemblées que je représente ici avec Son Excellence, Monsieur Louis d’Antrania.
Enfin, je tiens à préciser que les diplomates ici présents représentent les territoires confédérés qui appartenaient pour certain à l’Ex-Empire Colonial. Ainsi ces derniers parleront au nom des territoires confédérés et seront leurs représentants légaux lors de cette rencontre. Leurs propositions, ne concerneront que les territoires qu’ils représentent et bien entendu, les-dites propositions ne pourraient concerner les affaires militaires, qui sont gérées en collaboration avec l’intégralité des territoires confédérés. »
Puis l’Empereur se tut, et interrogea du regard la Reine en espérant que cette dernière avait le droit participer activement aux rencontres internationales.