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Deuxième incident majeur que le LHV doit gérer dans sa région proche. En effet, un pays voisin vient de subir un incident nucléaire dont les répercussions seront nombreuses dans la région. Cet incident s'est traduit par une contamination atmosphérique importante, entraînant des coûts considérables. Mais la chose la plus importante à savoir est dans quelle mesure nous pouvons intervenir pour comprendre et rendre impossible tout nouvel incident de ce type dans ce pays, qui, jeune et turbulent, semble ne pas se soucier de la sécurité de l'idéal Mesolvarde, notamment en ce qui concerne les centrales nucléaires.

Centrale d'ELEKTIKERHAURM-NUKLEARE-STATION - 2011ContexteLe Navgrokra-Sovonograd possède une filière électronucléaire non intégrée dans la démarche de sûreté, ce qui n'a pas permis une intervention rapide. Cependant, cela a été corrigé rapidement grâce à l'intervention des gouvernements sous pression internationale pour gérer le problème rapidement. Les réacteurs du pays sont tous des Zinox, des réacteurs très rares en raison de leur complexité et de leur mise en œuvre, mais aussi pour leur faible stabilité. Ces réacteurs fonctionnent avec de l'uranium métal dans des gaines de zinc parcourues par un flux rapide de dioxyde de carbone, ce qui permet une modération très efficace des neutrons et donc une divergence lente mais contrôlée, même avec de l'uranium naturel. Ce choix de filière a été justifié par la simplicité d'utilisation de l'uranium naturel, ce qui réduit considérablement les coûts d'exploitation du cœur. Cependant, cela se fait au prix de l'utilisation d'un gaz à très haute pression et température, et surtout d'un combustible sous forme métallique, ce qui entraîne une température de fusion de gaine très basse. C'est une problématique de sûreté pourtant connue des ingénieurs de la centrale, mais qui explique en partie l'incident. Un autre grand souci de la filière est sa très faible densité de puissance. En effet, les réacteurs Zinox du Navgrokra-Sovonograd ont une puissance très réduite pour un volume parfois impressionnant. Le cœur le plus gros a une puissance de 146 MWe. Cependant, au vu des très faibles coûts de construction, le pays s'en est doté sans souci de financement, mais non sans contraintes. Pour assurer une construction rapide de nombreux cœurs simultanément, la qualité du graphite utilisé comme modérateur a été largement sous-qualifiée, ce qui a conduit à la formation de produits nucléaires indésirables.
La centrale qui a rencontré un incident est l'une des plus puissantes. La spécificité de cette génération de centrales est qu'elles doivent atteindre une puissance intéressante pour la convention, soit près de 600 MWe. Près de 8 réacteurs sont positionnés en étoile autour d'un bloc central de convention électrique, ce qui en fait une centrale très atypique où habituellement seuls deux réacteurs peuvent être couplés au maximum. Ce concept très particulier, propre à cette filière, a conduit le pays à généraliser des technologies très originales, comme la pulsation gazière contracyclique. En effet, contrairement à presque tous les réacteurs du monde, les gaz montent en pression le long d'un échangeur ; ici, le gaz sous pression est contraint de descendre par refroidissement, ce qui assure un rendement très fortement amélioré, mais avec de trop grands risques de surchauffe des cœurs.
AccidentL'incident est assez particulier mais aurait pu être évité. Il se traduit par une succession d'erreurs humaines qui, additionnées à un manque de vigilance en matière de sûreté, ont conduit à une imposition sur le canal de transmission entre le réacteur 5 de la centrale et une fusion partielle de l'ensemble des cœurs de la centrale. En début de soirée, la centrale doit monter en puissance pour répondre à la demande des postes industriels de la ville, mais les réacteurs 3 et 4 peinent à suivre le réacteur 6. En effet, en raison de leur conception, il est difficile d'assurer une parfaite synchronisation entre tous les réacteurs de la centrale. Étant donné que les six réacteurs sont couplés sur le même alternateur, l'opérateur demande une autorisation pour compenser la faible montée en puissance des deux réacteurs déficients par une montée en puissance du réacteur 5, qui vient de faire son rechargement, raison pour laquelle la centrale avait été arrêtée avant le redémarrage en cours.
La centrale obtient l'autorisation d'une montée en puissance plus élevée de 5 % de la puissance volumique du réacteur 5, sur la base des paramètres thermiques. En milieu de soirée, la centrale atteint la puissance désirée par ses clients, mais de manière inhomogène. Une forte contrainte de pression conduit la branche du réacteur 5 à pousser son flux vers les autres réacteurs de la centrale. Rien d'inhabituel pour ce genre de réacteur, mais la décision qui en découlera conduira à l'accident. Plutôt que de baisser la puissance du réacteur 5, l'opérateur choisit d'augmenter la puissance des autres réacteurs pour assurer la fourniture de la puissance demandée ce soir-là. L'augmentation de puissance des réacteurs ne conduit pas à de problèmes particuliers jusqu'à ce que le réacteur 5, en surrégime depuis six heures, demande par son ordinateur une baisse de puissance urgente. La centrale a atteint une puissance 8 % plus élevée que ce que sa conception ne le permet. La température de refroidissement n'est pas suffisante. L'opérateur baisse alors subitement les barres du réacteur 5 à basse puissance, mais sans l'arrêter. L'ordinateur continue de demander un arrêt du réacteur 5, mais l'opérateur le maintient à mi-puissance pendant trois heures pour assurer la puissance imposée ce soir-là. À ce moment, les réacteurs 1, 2, 3, 4 et 6 sont à 112 % de puissance, tandis que le réacteur 5 est à 68 %. Ce que l'opérateur ne sait pas, c'est que du xénon-135 se trouve actuellement dans le fond de la cuve du réacteur 5, mais ne parvient pas à se diffuser dans le cœur car les pompes d'alimentation à mi-puissance ne le permettent pas.
En fin de soirée, la situation thermique de la centrale est stabilisée. L'opérateur baisse la puissance des cœurs 1, 2, 3, 4 et 6 et remonte progressivement la puissance du réacteur 5. Cette action, inhabituelle, aurait nécessité un arrêt immédiat pour analyse. Le réacteur 5 ne respecte pas ses spécifications et demande un nombre très important de barres de modérateur. L'opérateur choisit d’ignorer cette anomalie et considère qu'il doit s’agir d'une conséquence du surrégime. En réalité, le réacteur 5 est empoisonné, et sa montée en puissance conduit à la diffusion du xénon-135 dans l'ensemble des six réacteurs qui partagent, rappelons-le, le même circuit primaire. L'opérateur, fort de fausses conclusions, considère que la baisse de puissance qui en résulte est la conséquence du surrégime et baisse les barres de modérateur. La centrale vient d'entrer dans une situation inarrêtable. En 30 minutes, le xénon-135 se dissipe, le réacteur 5 monte très brutalement en pression, atteignant neuf fois la norme. L'opérateur ne parvient pas à relever les barres de modérateur car les gaines en zinc viennent de fusionner. Cela conduit la pression au cœur du réacteur à perforer brutalement la branche qui relie le réacteur au bloc alternateur de la centrale, libérant ainsi une grande variété de produits de fission contenus dans le circuit primaire, ainsi que des combustibles qui, en raison de leur forme métallique, se sont volatilisés et oxydés en explosant. La chute de pression entraîne la fonte des réacteurs 1, 2, 3, 4 et 8 mais le réacteur 5 n'est plus qu'un vestige. La réaction d'oxydation et la pression ont brûlé le graphite et pulvérisé le réacteur.
InterventionLe LHV, comme d'autres compagnies, est intervenu très rapidement pour distribuer des masques et des solutions de décontamination. Des comprimés d'iode ont été fournis pour éviter la contamination par l'iode-131 libéré lors de l'implosion. La première action du LHV a été de fermer la branche du réacteur 5 et de demander la mise en confinement des autres cœurs. Par la suite, une solution d'acide borique enrichie en bore-10 a été versée dans les vestiges du réacteur pour interrompre la réaction nucléaire. Les débris ont été rassemblés et une solution de borate a été mélangée à un béton réfractaire coulé au niveau du socle de la cuve. Un sarcophage a été positionné sur l'ancien réacteur pour sceller le cœur. Bien que la réaction nucléaire soit toujours en cours, elle ne pourra plus causer de dommages. Malheureusement, 34 personnes ont perdu la vie en raison de l'irradiation pour parvenir à cette intervention.
Le LHV a ordonné aux autorités un ensemble de mesures pour améliorer la conception des cœurs actuels et a fortement recommandé de s'équiper de Mesol-1900 pour éviter un nouvel incident. Le LHV recommande les points suivants :
- Abaissement de 12 % de la puissance volumique.
- Utilisation d'une gaine en magnésium plutôt qu'en zinc pour éviter une fusion à si basse température.
- Inversion du flux de dioxyde de carbone, ce qui réduit le rendement mais assure un refroidissement passif.
- Utilisation d'un combustible enrichi pour ne plus dépendre du graphite.
- Soumission à un contrôle des installations par le LHV.Rapport établi à Mesolvarde le 02/11/2015.[/ignore]