
Niché dans les hauteurs de Semapani, à quelques kilomètres de la métropole, le Temple de Thapaliya était un joyau de l’architecture jashurienne du centre du pays. Dans cette région où les lacs cotoyaient les jungles luxuriantes et les montagnes, les Jashuriens avaient pendant des millénaires cultivés la région comme un jardin à la gloire des dieux, raffinant le paysage tels des jardiniers patients et avisés. C’est dans les hauteurs de Semapani que le Temple de Thapaliya somnolait, ses dômes d’or et de cuivre chatoyant sous les doux rayons du soleil. Fondé sur les bords du lac de Thapaliya, le temple était bien plus qu’un autel pour les divinités hindoues. Le site, sacré s’il en était, était aussi l’un des lieux de rencontre privilégiés de la diplomatie jashurienne, qui appréciait faire venir les invités de marque dans ce cadre idyllique pour que l’espace de quelques heures, le temps semble s’écouler au ralenti. Le lac de Thapaliya, bordé d’élégants nénuphars et de palmiers foisonnant, semblait vivre loin de l’agitation du monde. Les pèlerins, discrets, marchaient en silence sous les arcades, leur marche guidée par les chants des prêtres et leurs sens éveillés par l’encens et les myriades de couleur. Ce matin-là, l’heure était aux ablutions rituelles lorsque la délégation de l’Aryèdie s’installa avec les officiels jashuriens sur la grande terrasse donnant sur les jardins paisibles du temple. La silencieuse procession des fidèles déambulait tranquillement vers l’onde pour se purifier tandis que les prêtres incantaient les chants rituels en l’honneur des divinités. La délégation jashurienne, composée de la Quatrième Ambassadrice Parvati Mathai, de la Diplomate Chayla Jariwala et du Premier Ministre Nantipat Sisrati, venait de s’attabler avec la délégation d’Aryèdie. La table, savamment préparée, était recouverte d’une belle nappe blanche. Le petit-déjeuner, composé de fruits jashuriens, de pain frais et de douceurs sucrées, ajoutait de belles couleurs à ce décor fort plaisant, où le lac se reflétait dans les montagnes et les jungles avoisinantes. Le service de sécurité, quant à lui, veillait au grain, dissimulé dans les alcôves et les arcades, afin de ne pas troubler la sérénité de ce petit-déjeuner. Ce fut le Premier Ministre, d’une voix enjouée et le ventre plein, qui lança le début de cette rencontre.
Votre Majesté Neela, Première du Nom,
Madame l’ambassadrice Sangeeta Ghiddi,
Nous vous remercions d’honorer la Troisième République du Jashuria par votre présence. S’il n’est pas dans les habitudes des personnes de ma fonction d’accueillir les personnalités étrangères – le Premier Ministre ayant un rôle plus discret que ses homologues – il est des circonstances où ma présence est un préalable nécessaire à des échanges fructueux avec des invités de marque. Aussi, eu égard à votre rang et à notre proximité culturelle, j’ai pris la liberté de déroger un peu au protocole en vigueur et de venir en personne vous accueillir, avec mesdames Mathai et Jariwala.
La Troisième République du Jashuria a à cœur d’entretenir des relations amicales avec les nations qui partagent sa culture et cherchent à faire du Nazum un continent de paix et de prospérité. Nous cherchons, par le biais de la diplomatie, à faire en sorte que ce continent, malgré ses épisodes de violence et de chagrin, puisse devenir un phare d’humanisme et de prospérité dans le monde contemporain. C’est à cet égard que nous essayons de nouer des partenariats commerciaux avec ceux qui partagent notre souci de la paix et du partage. Votre nation, par sa culture, se rapproche beaucoup de la notre et de celle de l’Indor originel. Nous aimerions que cette réunion, au sein du Temple de Thapaliya, marque les prémisses d’un rapprochement entre nos deux nations, par le biais de partenariats spécifiques.
Nos services, avec l’aide de mesdames Mathai et Jariwala, ont travaillé à l’ébauche d’une première convention partenariale entre nos deux nations, ce qui pourrait, à notre sens, poser la première pierre de fondation de nos relations."
PROJET « LUMIERE DE SARASVATI » ENTRE L’ARYEDIE ET LE JASHURIA
L’Aryèdie a beaucoup souffert de la guerre civile violente et nous ne pouvons que saluer le retour à l’ordre et à la stabilité dans le pays. La Troisième République du Jashuria pleure les morts de l’Aryèdie et nous souhaitons que le pays puisse panser ses plaies au plus vite pour faire son travail de deuil. A ce titre, nous souhaitons à sa Majesté nos meilleurs vœux dans cette épreuve difficile de reconstruction du pays et souhaitons pouvoir l’aider dans cette tâche. La Troisième République du Jashuria souhaiterait aider le Royaume Aryède à stabiliser ses territoires et à aider la population meurtrie à reprendre le cours de sa vie en finançant des projets de reconstruction des lieux emblématiques du pays et en participant à la reconstruction des infrastructures vitales dans les villes. Nous espérons ainsi aider l’Aryèdie à sortir au plus vite de sa période d’instabilité et appuyer sa Majesté dans la légitimation de son pouvoir. La Troisième République du Jashuria, forte de son expérience inégalée en matière de construction, peut procurer à l’Aryèdie ce type d’expertise.