04/10/2015
11:30:36
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Les compagnons - Un petit tour à l'OND (OND-Velsna)

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Un petit tour à l'OND



Il y avait quelques turbulences dans l'avion. Rien de bien méchant, mais la météo était quelque peu capricieuse. Les déplacements de Di Grassi à l'étranger étaient devenus rares depuis qu'il avait laissé le portefeuille de la diplomatie à son excellence Cavalli. Toutes ces délibérations et ces dialogues à entretenir avec untel ou untel étaient peut-être de trop pour une personne qui n'avait jamais eu à cœur de s'entretenir avec qui que ce soit, quelqu'un qui avait apprit à transmettre des ordres plutôt qu'à les écrire. La guerre civile terminée, c'était donc une nécessité dont il s'était dégagé avec un certain plaisir. Nier le fait qu'il était encore l'un des personnages qui faisaient la politique dans la cité sur l'eau relevait de l'ânerie, certes, mais cette autorité s’exerçait désormais d'une manière indirecte, et avec davantage de retrait. Les discours au Sénat étaient plus rares, les apparitions plus sporadiques, mais le reste du gouvernement communal jouait la même partition sans grand problème. Un fait inédit à Velsna depuis des décennies: le gouvernement semblait stable, ce qui relevait du tour de force.

Les nuages noirs ne laissaient pas entrapercevoir le plancher des vaches, mais Teyla n'était pas bien différente de Velsna, outre un relief peut-être plus accidenté. C'était la première fois que l'homme se rendait en la "patrie du salaire", un nom hérité des siècles passés où certains venaient vendre leurs services de condottieri contre argent sonnant et trébuchant. L'époque est loin, les sobriquets restent. Comme cette guerre civile dont on a déjà commencé à écrire l'Histoire.

Le Maître de l'Arsenal était en petit comité, et cette visite n'était pas faite sous le signe de l'étalage luxueux de richesses vulgaires. Une fois au gouvernement, le gouvernement Visconti dont il fait partie a mis un point d'honneur a marqué une rupture avec les anciennes manières dont on représente le pouvoir. Non pas que la cité ait perdue quoi que ce soit de l'or qu'elle possède, mais il en était fini des dépenses excessives de représentation. L’apparat était réservé à la maison, et le soin que prenaient les ambassadeurs velsniens à personnifier leur propre puissance par l'étalage de leurs propres deniers était une pratique qui appartenait au passé. Les différents maîtres de Bureau s'étaient mis d'accord: le retour du sacré en politique passait par l'austérité et la simplicité, à tel point que beaucoup de velsniens taxaient le nouveau gouvernement de "festival des rabats-joie", ne serait-ce que parce que le nombre de fêtes publiques données par les sénateurs avait légèrement baissé sous l'influence de ce retournement d'habitudes. Le processus de falsification des élites sur son gouvernement était en marche, autrement dit: suivre la tendance comme un mouton.

A ses côtés, Di Grassi n'avait qu'un seul garde du corps, qui tenait une petite boîte dans ses mains depuis le début du voyage. Il n'avait pipé mot depuis un moment. Il paraissait à la fois fasciné et intimidé. De temps en temps, Di Grassi levait les yeux de l'essai sur les pratiques sacrificielles pré-coloniales kah tanaises, et fixait son garde, puis tournait une page et se replongeait dans sa lecture. Il était rare que ce fut Di Grassi qui brise un silence, mais ce fut le cas dans cet avion:
- Cela fait combien de temps que vous êtes dans la 3ème cohorte de du 1er régiment des chasseurs de Strombola, Antonio ?
- Euh...comment vous avez deviné, excellence sénateur ?
- fit-il , un peu gêné -
- Vous croyez que je ne me souviens pas des grigris des troupes qui ont été sous mes ordres ? La broche que vous avez à votre boutonnière, ce cerf géant achosien, c'est bien le petit totem de la 3ème cohorte, n'est-ce pas ?
- Oui, excellence, c'est bien ça.


Antonio décrispait enfin ses doigts de la boîte marbrée qu'il avait dans ses mains, et il souriait.

- Il serait malvenu de ma part d'oublier la cohorte qui est la première à avoir fait son entrée dans Hippo Reggia. Et puis, vous faites partie des compagnons...vous figurez donc parmi ceux qui ont prit le départ pour l'Afarée à une époque où personne ne misait sur vous. - renchérit Di Grassi -

Les compagnons, c'était l'appellation que l'on avait donné aux 2 000 velsniens qui avaient fait le choix de s'opposer à Scaela après cette journée fatidique du 2 mai. L'armée velsnienne était toujours en grande partie définie par les liens interpersonnels, aussi, c'était devenu une forme de gage d'honneur de se voir appeler ainsi. Un noyau dur de fidèles dont quelques uns étaient désormais sénateurs. Plus à l'aise, le garde du corps eu à l'adresse de Matteo Di Grassi une requête quelque peu curieuse:
- Excellence. J'aurais quelque chose à vous demander.
- Faites donc.
- répondit-il en posant l'essai kah-tanais sur ses genoux -
- J'ai un bon ami au pays, il m'a demandé un conseil. Vous feriez quoi, à sa place, si une personne vous envoyait tout un tas de "signaux" sur lesquels vous pourriez pas mettre le doigt ?

Di Grassi eu cet air incrédule qu'il adopte rarement:
- Définissez "signaux" et "ami".
- Enfin...vous savez...bref. Il doit faire quoi du coup ? Vous pensez qu'il doit vraiment se plier en quatre pour correspondre aux attentes exactes de...l'autre ?


Le Maître de l'Arsenal posa le livre sur son accoudoir, croisa les jambes et le fixa de manière bien perplexe:
- Avez vous essayé de dire la vérité ? Je veux dire...votre ami a essayé de dire la vérité ?
- Pardon ?

- Vous savez...d'être honnête, à la fois avec lui-même et avec cette personne. Il devrait essayer. Et se détendre...Vous savez, lorsque j'ai rencontré mon épouse, elle m'a proposé de voir un opéra. Vous m'imaginez bien dans ce bourbier. J'ai accepté, et je suis allé voir cette pièce. Nous sommes ressorti, et elle m'a demandé ce que j'en avais pensé. Je lui ai répondu que c'était certainement la chose la plus ennuyeuse à laquelle j'avais assisté depuis très longtemps. Et à ma grande surprise, elle a apprécié autant de franchise. En conclusion...je conseille à votre ami d'être honnête.
- Euh...merci, j'imagine.
- Et lisez un livre bon sang, ne gâchez pas ce voyage à ne rien faire. Le temps dont on dispose n'est pas illimité, et vous n'avez pas le loisir de chômer.



L'arrivée au siège de l'OND, à Matincore, fut aussi discrète que possible. Il n'y avait pas moment de s'attarder sur la beauté de cette ville, première visite à Teyla ou pas. Là en revanche, face à cette bâtisse, le pas du Maître de l'Arsenal ralentit. Il y avait là une curiosité malsaine qui ressortait de cette marche, tout à coup traînante. Dans le hall, au cœur duquel le drapeau onédien était mêlé à celui des différents membres de cette organisation sur un présentoir, Di Grassi profita de ce moment de flottement entre son apparition et sa réception, pour s'en approcher. "Les maisons bien bâties ont besoin de fondations solides." se répéta t-il à lui-même, portant la main vers le drapeau onédien. Ses doigts étaient à quelques centimètres du morceau de tissu, un peu plus près...encore.... Il rétracta soudain les doigts avant de ranger sa main dans la poche de son trois-quart sombre.

On le reçoit finalement au terme d'une attente courte. Serrage de mains cordial, salutations de circonstance et remise du cadeau que le garde du corps velsnien avait gardé sous le bras tout le voyage.
- Excellences. Messieurs et mesdames, comme il est de coutume avant que nous abordions les raisons de ma présence, je tiens à vous offrir ceci: c'est un masque de cavalerie velsnien...enfin ce n'est qu'une reproduction d'un masque du XIIème siècle. Ce genre de choses était apprécié de l'élite sénatoriale lors des festivités, parfois également dans le cadre de la guerre. Mais de toute évidence, ce masque-ci devait être purement cérémoniel, et servir à l'occasion des triomphes. Il est bien trop encombrant et peu pratique pour servir à autre chose. Sa signification est intéressante: tous les masques de ce genre esquissent les traits de visages de saints patrons, en l’occurrence vous avez là affaire à une allégorie de San Sebastian, le saint patron des urgences impérieuses et des voyageurs.

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La délégation Tanskienne au siège de l'OND n'avait pas été élargie pour l'occasion. Et pour cause, cela aurait été bien inutile tant elle représentait déjà le plus gros contingent de diplomates que les tanskiens comptaient à l'étranger. Plusieurs dizaines de hauts fonctionnaires occupaient la fameuse "Représentation Permanente de Tanska à Manticore", à quelques encablures de l'ambassade tanskienne, presque jalouse des financements reçus par leurs voisins. A leurs côtés, une armée de petites mains, de fonctionnaires, d'experts détachés et délégués de tout autant de ministère que nécessaire. Et au milieu de tout ça, Børre Erken, Ambassadeur de Tanska aurpès du Conseil Général. Diplomate parmi les diplomates, administrateur parmi les administrateurs. De réputation assidue, il est de rumeur courante qu'il dormirait plusieurs fois par semaine au 7e étage de la bâtisse, non loin de son bureau. Jamais personne ne l'a pourtant vu à des heures trop tardives, les petits mots restant jusqu'à présent sans preuves.

Fonctionnaire par excellence, il était un homme des papiers bien rangés, des notes bien formatées tout en reconnaissant son intérêt aux discussions de couloirs et aux négociations officieuses. Il n'était pas pour autant une personne des cérémonies, s'accommodant parfaitement de la faiblesse des cérémonies onédiennes en comparaison du travail de certains ambassadeurs. Moins de dîner de gala, davantage de réunion tardive autour de quelque pizza. Aussi, il fut quelque peu surpris en voyant le cadeau être déplacé parmi les occupants de la salle. Un casque d'une certaine valeur historique qu'il savait apprécié mais pour lequel il ne pouvait porter un quelconque intérêt dans l'immédiat.

- Excellence, c'est là un agréable présent que vous faites à cette organisation et je pense que nous saurons lui trouver la place qui doit être la sienne à la vue des visiteurs et du personnel de ce haut lieu de la diplomatie mondiale. Un saint patron des urgences impérieuses et des voyageurs, voilà qui est bien trouvé je dois le reconnaître. Vous êtes un voyageur et nous faisons face à une urgence. Impérieuse ou pas, cela nous en déciderons prochainement. Votre pays a voulu rencontrer notre organisation pour parler de la situation au Gondo et notamment de la déclaration d'Ateh Olinga envers ce pays. Je pense que nous aurons d'autres thèmes à aborder mais commençons par l'introduction. Vous prétendez connaitre l'homme mieux que nous, nous vous écoutons.
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Alors que le Maître de l'Arsenal prend place autour de cette table, son garde du corps vient se pencher son oreille, murmurant quelques mots intelligibles. Di Grassi lui répond rapidement et à voix soutenue: "Ne t'en fais pas. Tu peux partir Antonio. Attends nous dehors s'il te plaît.". Le "compagnon" s’éclipse donc, non sans avoir reposer délicatement le masque votif dans sa boîte et l'avoir fait glisser à ses homologues onédiens sur la table.

Le velsnien prenait son temps, se posait dans sa chaise, croisait les jambes, et interpellait l'assistance avant d'entrer dans le vif du sujet:
- Pardonnez moi. Pourrais-je avoir un verre d'eau. Eau plate si possible. Je vous remercie.

L'homme en face de la délégation velsnienne était maniéré, petit de taille, le visage fin, le regard austère, mais ne manifestant pas la moindre hostilité. On pensait à tort au pays que cette attitude spartiate était synonyme d'un renfermement, d'un mépris pour les individus loquaces, mais il n'en était rien. Di Grassi aimait parler suivant qui il avait en face de lui, ménager son temps, et choisissait ses sujets dans une démarche spécifique. Il regardait autour de lui, avait l'air curieux de tout ce qu'il voyait:
- Je n'étais jamais venu ici, mes excellences. C'est un bel endroit. L'architecture moderniste a ses charmes quand on y pense. On sous-estime souvent ces constructions au pays. Il y a une attention portée au détail que je me dois de relever. Vous connaissez Vitrone Maxime ? C'était un rhêmien dont les essais d'architecture nous sont parvenus, et pour lui, le symbolisme doit toujours être pris en compte dans l'agencement d'une maison. Mais attaquons au vif.

En premier lieu, et avant d'aborder le sujet de l'homme qui nous intéresse, permettez moi donc d'expliquer à vous le principe de cette démarche. La faveur que je vous fais est de bon cœur et constitue l'expression de notre bonne volonté, mais elle a un sens. Il est parfaitement normal que les membres de votre organisation expriment des méfiances diverses ces derniers temps au sujet de la formation d'un pacte défensif entre notre République et d'autres nations non-alignées. Vous pourriez le prendre de la mauvaise des manière, là où cette affaire est avant-tout celle de pays exprimant le besoin d'affirmer un principe d'attachement à la non-intervention. Les mauvais esprits pourraient penser que ce pacte est tourné à l'encontre de vos nations, là où la réalité est bien plus nuancée, et que chaque pays le constituant possède ses motivations et intérêts propres d'y participer. Aussi, j'espère par ce geste, engager notre parole au nom du gouvernement communal et du Sénat des Mille, et de faire valoir leurs bonnes intentions. Le commerce est roi et seigneur dans nos priorités, et Velsna partage bien des affaires d'argent avec nos homologues de Sylva, Teyla et Zélandia.


Le sénateur et Maître de l'Arsenal boit une gorgée d'eau plate avant de reprendre.

L'Afarée des grands lacs. C'est une région magnifique pour ceux qui ont la chance d'y aller...et également l'un des endroits les plus pauvres du monde. Je suis toujours surpris par la capacité qu'à cette contrée à cracher le meilleur comme le pire de l'humanité. Bien entendu, si nous sommes là, c'est avant tout pour évoquer le pire.

Velsna n'a aucune sorte d’intérêt pour le Gondo ou l'Ouwanlinda, nonobstant. Nos gouvernements successifs ont toujours soigneusement éviter ces latitudes depuis les guerres d'indépendance et la décolonisation. Ces peuples ont fait leur choix, et ont parfois gagné la liberté de haute lutte, et ils ne présentent pas le moindre intérêt économique pour nous. Par conséquent, pourquoi nous intéresser à leurs destins... Mais il y a souvent, dans ces moments, des périodes de flottement et d'anarchie où le naturel revient au galop. L'homme qui nous intéresse, qui vous intéresse plus particulièrement, en est un résultat.

Ateh Olinga. C'est un personnage que, à titre personnel, je trouve aussi fascinant que terrifiant. Au premier abord nous pourrions le prendre pour une sorte de déficient mental sans jugeote. Après tout, des anciens officiers de l'armée ouwanlindaise qui servaient avec lui avant sa prise du pouvoir, disaient de lui qu'au dessus de ses épaules, il n'y avait plus que de l'os. C'est la phrase qui pourrait le mieux définir ses premières années en tant que soldat, mais ce serait oublier que ce "crétin congénital" a tout de même eu l'intelligence politique nécessaire pour renverser les gens qui disaient ça de lui. Olinga est né dans une colonie velsnienne à la fin des années 60, où nos autorités étaient déjà sur le départ. L'Ouwanlinda a toujours été divisé en quatre ethnies différentes, qui étaient réunies sous une administration coloniale velsnienne. Nous avons les swouli, les hatti, les tika et les zouli. A cette partition ethnique se couple une division religieuse: les swouli, les tika sont musulmans et plus nombreux, quand les tika et les hatti sont chrétiens catholans. Naturellement, les anciens gouvernements velsniens se sont appuyés sur les élites chrétiennes locales pour constituer une administration intermédiaire. Nos prédécesseurs ignoraient encore qu'il s'agissait là d'une erreur grave, car après notre départ, les hatti ont prit le contrôle de tous les leviers de pouvoir du pays. Et comble de l'erreur, nous avions fait le choix de laisser une garnison velsnienne auprès des nouveaux maîtres du pays. Après tout, nous nous entendions très bien avec les hatti.

Et puis, ce qui devait arriver arriva: les trois autres ethnies du pays ont été marginalisées, et la tension sociale a fait...comme une cocotte minute. Elle est montée, encore...encore...encore... A l'époque nous avions déjà fortement conseillé aux hatti de lâcher du lest. Mais rien à faire. Alors nous sommes partis. Et c'est ainsi qu'Ateh est apparu. Il s'était déjà fait connaître par des actions de guérilla contre la garnison velsnienne, mais sans jamais entrer formellement en conflit avec le gouvernement hatti. Il est né chez les swouli: la plus pauvre et la plus nombreuse des ethnies de l'Ouwanlinda, qui évolue dans la région des grands lacs, loin dans les terres, loin des grands axes commerciaux. Une fois les velsniens partis, lui et sa milice ont été intégrés dans l'armée pour s'assurer de la soumission des swouli. Grave erreur encore une fois. Ateh Olinga était un officier en apparence simplet, extrêmement docile, zélé dans la violence des répressions qu'il exerçait... mais il était également un commandant extrêmement charismatique. Il a grimpé les échelons avec une facilité déconcertante. Il faisait son travail...tout en excitant les rancunes des trois ethnies soumises aux hatti dans le même temps.

Et il devait bien arriver ce qui arriva: une révolte généralisée qui tourne au bain de sang. Les hatti ont été taillés en pièces: on parle de 600 000 à 800 000 morts, mais ces chiffres sont peut-être même en deçà de la réalité. Et à la fin, il ne restait plus qu'Ateh Olinga. Et après sa prise de pouvoir, il a effectué une manœuvre qui souligne à quel point ce serait un tort de le sous-estimer: plutôt que de continuer le massacre des hatti, dont il a lui-même prit part active, il a fait patte blanche du jour au lendemain, s'est proclamé "protecteur de toutes les ethnies de l'Ouwanlinda" et "défenseur des libertés religieuses". Et il a même fait d'un hatti son bras droit, un dénommé "Barnabas". Il a ramené le calme par la force, non sans représailles. Il n'a pas hésité à massacrer des villages de sa propre ethnie qui s'étaient rendus coupables de tueries envers des hatti. Sur ce point là, je puis vous donner un premier indice sur son attitude: c'est un pur pragmatique, et agira toujours comme tel. Pour l'instant, cela lui a réussit. Il suffit de constater sa lune de miel avec le Grand Kah...


Di Grassi prend le soin de se verser à nouveau de l'eau de la carafe dans son verre.

Avez vous d'autres questions sur l'aspect historique du personnage. Soyez rassurés: ce n'est qu'un avant-goût du personnage. Nous attaquons la manière dont il conçoit son pouvoir et les conseils que j'ai à vous apporter en matière de stratégie à adopter avec le personnage juste après, et sa vision à long terme...si tant est que nous puissions l'appeler ainsi...
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- Excellence, cher Sénateur, je vais nous épargner bien des mots si vous le voulez bien. Votre faveur peut être de bon cœur et sincère de votre part, et j'y crois sincèrement personnellement, personne, dans cette salle n'a pour autant oublié la lettre qui fut votre lors des préparations de la conférence de Velcal. Puis-je vous citer si vous me le permettez ? "OND, Liberaltern, ONC...ce sont là des appellations différentes pour une même méthode de terreur et de pression politique sur les petits, les faibles et les nations isolées.". Ce sont bien la vos mots, j'en ai ici une fraiche copie. Le texte final ne comporte pas la mention de ces trois organisations, dont la notre, qualifiée par vous même d'organisation appliquant des méthodes de terreur. Mais vous comprendrez ainsi qu'il est normal que certains parmi nous aient pu voir d'un mauvais œil, ou de la mauvaise des manières, le fait d'être qualifié de la sorte. Et de l'être dans l'intention première qui fut la vôtre, et cela avant la création de ce pacte défensif curieusement centré vers nous dans ses fondements et non pas vers d'autres pays peu connus pour leur pacifisme et leur principe de non-intervention. Le texte final est lui bien heureusement plus mesuré et cela en est largement préférable. L'OND, par exemple, s'est abstenue de commenter la manière dont un Etat voisin traite sa relation, historiquement marquée par les guerres, les invasions et la colonisation, avec l'un de ces voisins bien moins doté en financement comme en moyen. Moins encore, l'OND a qualifié celle-ci par la terreur ou la pression politique. Cependant, cependant, cette phrase n'enlève aucunement la légitimité pleine et entière des pays de rechercher la sauvegarde de leurs frontières et de leur souveraineté, la protection de leur population pour ceux qui s'y intéressent et, pour certains, une sécurité à faible coût de leur régime sans valeur.

Néanmoins, parce que Tanska pas plus que l'OND ne pointe sa politique spécifiquement vers certains pays ou organisations dans son ADN et dans ses textes, sachez que nous n'avons pas, nous, de griefs à l'encontre de votre République ni même de vous Excellence et que nous accueillons donc ce geste chaleureusement. Après tout, en dépit de vos mots à notre égard, nous sommes bien autour de cette table aujourd'hui. Nous préférons nous aussi le commerce à la crise.


Le représentant tanskien s'hydrata lentement, marquant une pause plus longue que nécessaire.

Revenons désormais au cœur du sujet, vous avez raison. L'intérêt de la région pour l'OND est aussi des plus limités. Néanmoins il ne saurait être nul. La métropole nordiste de Lanéo et ses quelques 300 000 habitants n'est qu'à une petite heure de vol de la frontière gondolaise, et cela en allant bien peu vite. Kankela n'est elle qu'à une matinée tout au plus de la capitale Anterienne. Et si Opango parait éloignée sur une projection de mercator, il n'y a guère plus de terres entre la capitale d'Ateh et l'Empire du Nord qu'entre Umbra et Halvø. C'est dire donc, sans prendre en compte Baai Stêd et Caer Penrhyn, comme plusieurs pays membres de l'OND sont concernés par la déstabilisation de la région et l'influence que cela peut avoir sur des centaines de milliers de nos concitoyens. Vous comprendrez dès lors l'inquiétude vive qui est la nôtre quant à la tournure que prennent les événements. Et particulièrement au regard de l'attitude d'Ateh Olinga que vous venez de nous décrire.

Je vous remercie pour les précisions sur la décolonisation du pays. Il y a la plusieurs éléments qui sont particulièrement importantes pour nous. Mais voyez vous ce n'est pas tant ce qui se passe en Ouwanlinda, aussi dramatique soit la situation, que les ambitions visiblement élevées du personnage qui nous inquiète. Vous pointez du doigt un bon élément, c'est sa vision à long terme qui nous intéresse au plus haut rang. La lune de miel avec le Grand Kah, dont je m'abstiendrais ici de commenter la réalité de sa politique, est un élément qui apporte aussi son degré d'incertitudes avec lesquelles il nous faut désormais vivre.

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Si la conversation actuelle devait être le révélateur de quelque chose, cela devait sans doute résider dans l'approche même que les tanskiens et les velsniens ont du concept de "politique". Le sénateur et Maître de l'Arsenal l'avait anticipé avant sa venue: ce genre de sujet viendrait sur la table, et c'était peut-être pour le mieux de s'en expliquer face à face. Di Grassi fit silence, et regarda autour de lui avant de reprendre la parole. Les décors, les couleurs des murs, les plafonniers...quel bel endroit...
- Certes. Je comprends vos réticences. Je suis en effet à l'origine de ce texte, rédigé sous ma dictée par deux greffiers sénatoriaux. Je conçois que cette démarche ait pu susciter votre méfiance. Il en aurait été de même de ma part. Mais il convient de replacer ces déclarations, à la fois dans un contexte géopolitique global, et des spécificités propres à la conception que Velsna s'est toujours faite de la politique. L'OND n'a aucun grief avec la Grande République. J'en suis très heureux, et je vous rassurerais en vous répondant que c'est là un sentiment réciproque: nous n'avons rien à rapprocher à cette organisation, si ce n'est quelques broutilles qui ont pu se produire par le passé avec certains états membres. Je me souviens encore du viol des eaux territoriales de la cité d'Umbra par une flotille zélandienne durant la guerre civile. Mais la Zélandia n'étant pas membre du pacte militaire de l'OND, je ne vous en fais pas reproche. Comme je vous l'ai dit, certains membres de l'OND sont considérés comme de très bons commerçants par mes pairs, et c'est là un compliment.

Ce que vous avez pu interpréter comme de l'hostilité, c'est là l'approche commune qu'a Velsna de tout son voisinage, pas seulement de l'OND. Notre Sénat n'a pas d'objectif équivalent à votre organisation, ou à des pays comme la Loduarie. Nous ne cherchons pas à justifier nos actions par des principes universels que nous estimons impérieux, cela n'est pas notre but. Les loduariens et les kah tanais reposent leur politique internationale sur l'avènement supposé d'un "paradis" sans classes sociales, tant mieux pour eux. L'OND repose la sienne sur la défense d'une charte de droits fondamentaux, tant mieux pour vous, c'est même louable. Mais nous ne sommes régis par rien de tout cela. Pour le gouvernement que je représente et dont je fais partie, l'objectif restera toujours le même: la cité doit survivre en tant qu'entité à part entière, dissociable du reste du monde. Le corps civique doit assurer sa survie et son indépendance par tous les moyens. Et pour défendre cette voie singulière, nous devons prendre en compte les rapports de force existants en Eurysie. Et quoi de mieux qu'une ligue d'états indépendants pour arriver à cette fin ? Là encore, je pense que vous devriez être honorés du fait de figurer parmi les trois organisations mentionnées par ce texte, car cela signifie que l'OND représente quelque chose, que ne représente pas ou plus la Loduarie par exemple. Le fait que vous soyez amicaux ou hostiles n'a rien avoir dans toute cette histoire: c'est de la pure politique, et du respect des rapports de force dont découle cette Ligue, d'où son aspect purement défensif. D'ailleurs, le rendu final du texte témoigne du fait que je me suis dans un premier temps lourdement trompé sur la lecture que j'avais de la géopolitique eurysienne: l'impérialisme n'est pas une tentation propre à une organisation précise, c'est là un fléau qui peut s'emparer de n'importe qui, n'importe quand dés lors qu'il est en position d'imposer des conditions à son prochain. Communiste, fasciste, libéral...des prêtes-noms utiles pour justifier ce qui peut être injustifiable en temps normal.


Le velsnien reprend une gorgée, tout en continuant sa diatribe.

Cette maison est bien bâtie excellence, et je suis le premier à féliciter l'OND de cela. Et pour tout vous avouer, j'étais très curieux à l'idée de venir ici. C'est comme entrer pour la première fois au Sénat velsnien: on se sent petit, et on se rend compte de notre fragilité. Mais revenons à nos afaréens. Maintenant que j'ai fait des "heures sup" en vous illustrant la vision du monde d'un velsnien, permettez moi donc de faire la même chose en ce qui concerne Ateh Olinga. Car vous ne pourrez pas traiter correctement avec cet individu autrement qu'en comprenant son logiciel.

De prime abord on pourrait croire qu'Olinga agit sans véritable boussole politique. Comme nous l'avons dit, il paraît surprenant qu'un ordinaire et énième dictateur afaréen vienne s'en remettre aux kah tanais. Ateh Olinga n'est pas plus communaliste que je ne suis cardinal en Catholagne. Mais cela ne veut pas dire qu'il est dénué de motivations profondes. La décolonisation a laissé chez cette personne des traces indélébiles qui forment une sorte de corpus d'idées, certes très brouillon et désarticulé, mais qui permet de prédire ses actions. C'est pour cela que j'ai tenu à commencer cet entretien en vous faisant un exposé de l'Ouwanlinda. Le sentiment anti-velsnien, et par extension anti-colonial et anti-eurysien est le moyen par lequel ce personnage se maintient au pouvoir, et c'est en même temps ce qui dicte la plupart de ses actions à l'international. Olinga se prend pour le champion de la cause pan-afaréenne, une attitude qui consiste à rejeter toute présence des eurysiens sur le continent, qu'importe sa forme. Que ce soit une possession territoriale comme l'Empire du Nord ou l'Antérinie en sont dotées, d'une intervention militaire clovanienne ou d'une expertise militaire sylvoise en Antegrad. Dans ce cadre, vous commencez à voir l’intérêt qu'à eu Olinga de tenter une aventure au Gondo j'imagine... A ses yeux, le gouvernement gondolais est une sorte de kleptocratie vendue aux intérêts des clovaniens, et ceux ci doivent être chassés. Il ne peut y avoir aucune négociation possible entre ces deux parties.

Vous commencez à comprendre pourquoi les kah tanais et les ouwanlindais se complètent à merveille dans ce tableau, non ? Nous avons un pays qui depuis toujours surfe sur le ressentiment hérité de la décolonisation afaréenne, et qui trouve un outil, qui certes n'est pas le plus aiguisé du tiroir, mais qui présente des intérêts complémentaires, et qui est brutalement efficace.

A partir de là, que peut faire l'OND face à cette situation ? Il y a deux options possibles: en premier lieu, vous pouvez prendre acte du fait que l'on ne pourra jamais raisonner avec Ateh Olinga, et vous décrétez le fait qu'il s'agit d'une variable qui doit être éliminée par tous les moyens. Dans ce cadre là, j'estime que les liens entre Ateh et des pays à la pensée altermondialiste et révolutionnaire vont aller en se renforçant, et le Grand Kah s'imposera comme protecteur de ses intérêts, voire la Loduarie. Et il y a une seconde option: soudoyer la bête. Et là, je vous encourage à jeter un œil à sa dernière allocution publique. Car aussi pan-afaréen qu'il est, je ne puis que souligner cette fascination étrange qu'il a pour la reine de Teyla, pour une raison qui je dois l'avouer, m'échappe totalement. "Roi consort de Teyla"...Voilà qui est intéressant comme titre autoproclamé. C'est soit de la dérision et de la moquerie, soit la marque d'une admiration sincère. Peut-être existe-il une petite fenêtre pour que votre organisation puisse rassurer Olinga sur le fait que vous n'êtes pas les entités impérialistes qu'il décrit, et qu'il faudrait ouvrir à coup de cadeaux et de dialogues qui ne tombent pas dans une forme de rapport de force qui lui semble défavorable. Si c'est le cas, je pense que les diplomates teylais seraient tout trouvés pour initier de tels échanges. Il faut nénamoins souligner le fait que si l'Ouwanlinda est une nation pauvre, ce ne sont pas des idiots pour autant, et que certaines propositions les plaçant dans une position évidente de dépendance à votre égard seront mal perçues.

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Camille Laurent
Camille Laurent, représentante du Royaume de Teyla, auprès de l'Organisation des Nations Démocratiques.


Camille Laurent, représentante du Royaume de Teyla, tenait dans sa main droite une cigarette électronique. Par politesse envers les acteurs présents dans la pièce de l'Organisation des Nations Démocratiques, qui tentait de mélanger toutes les architectures des États membres, elle n'usa pas de sa cigarette électronique. Elle portait un tailleur noir d'une coupe impeccable, magnifié par une écharpe de soie au bleu du Royaume de Teyla. Ses cheveux courts et sa boucle d'oreille discrète dévoilaient avec élégance les traits de son visage. Cette femme était belle non pas subjectivement, mais bel et bien objectivement. En dehors des instances de réflexion, du Conseil général et du Conseil militaire, elle faisait partie de l'un des trois représentants teylais permanents auprès de l'Organisation des Nations Démocratiques. Ces représentants avaient une liaison spécifique avec Valérie Coutre, ministre déléguée aux affaires de l'Organisation des Nations Démocratiques. Loin d'être des postes placards dans lesquels le Premier ministre nomme les barons du parti politique ou encore les membres gênants, ces postes faisaient office pour Manticore d'ambassadeurs.

Ce n'était pas la fonction diplomatique la plus prestigieuse au Royaume de Teyla, notamment depuis la nouvelle réforme des ambassades créant des pôles diplomatiques, mais la fonction était dans la moyenne haute. Contrairement aux ambassadeurs, mais comme les ambassadeurs délégués, les représentants permanents avaient un rôle semi-plénipotentiaire, ce qui permet une certaine flexibilité selon le contexte. En outre, cette rencontre diplomatique entre un émissaire velsnien et les représentants des États-membres de l'Organisation des Nations Démocratiques allait nécessiter de la flexibilité. La diplomatie teylaise n'imaginait pas une telle rencontre sans que les sujets primordiaux ne soient abordés par les parties. En effet, l'Organisation des Nations Démocratiques n'avait rien dit publiquement sur le sujet, tout comme la plupart des membres, si ce n'est la totalité, qui se sont tus pour l'instant. Alors pourquoi demander une entrevue sur le Gondo ? Les membres de l'organisation n'y voyaient qu'un prétexte pour parler des sujets majeurs et non du Gondo.

- Si Son Excellence le souhaite, je peux me porter volontaire pour vous faire visiter les lieux afin de vous montrer toute l'ingéniosité architecturale qu'ont eue les architectes, mais aussi les ingénieurs pour respecter les normes, même si les normes sont aussi nombreuses que les réussites de la Démocratie Communiste de Translavya ou encore de l'Union Économique Eurysienne. Je suis sûr que ce sera une balade intéressante pour vous et un moyen de découvrir le bâtiment qui accueille le Conseil général. Concernant la partie militaire, je vous renvoie à Faravan, mais croyez-moi, on s'amuse bien plus ici ! dit-elle en terminant sa phrase en ricanant afin de détendre l'atmosphère.

Sur des sujets bien plus sérieux, Votre Excellence, à titre personnel et je suis persuadé que c'est le cas de mes collègues et amis, je ne comprends pas vraiment l'intérêt de cette entrevue diplomatique, que vous avez vous-même demandé. Les raisons que vous évoquez dans votre missive diplomatique à notre encontre, nous les comprenons, mais cela me semble bien peu. Aucune nation de l'Organisation des Nations Démocratiques ne s'est exprimée publiquement sur le sujet et encore moins cette organisation. Toutes les parties sont restées silencieuses sur l'Ouwanlida et l'intervention plus que regrettable dans une guerre civile. Vous avez dit dans votre missive que le gouvernement de l'honorable Grand République n'est pas intéressé par les événements régionaux.

Or, de ce qui ressort de cette entrevue pour l'instant, vous paraissez bien vous intéresser à cette région et, en soi, l'inverse m'aurait étonné, Votre Excellence. L'honorable Grande République reste une merveilleuse et puissante puissance commerciale, et cela, à travers tous les continents grâce à vos territoires ultramarins et autres facteurs géopolitiques. Ma question sera claire et peut-être directe, mais l'expérience des Teylais avec les Velsniens a montré que vous aimez la franchise, quand celle-ci n'est pas insultante bien entendu. La Grande République est-elle ici pour prendre la "température" concernant une coopération sur ce sujet ou encore un rapprochement plus global avec l'Organisation des Nations Démocratiques ? Vous avez écrit dans votre missive "en tirer quelque chose" en parlant de la situation, dans votre missive après tout .J'entends par là que le Royaume de Teyla et la Grande République se sont souvent retrouvés aux mêmes endroits, notamment en Eurysie centrale ces dernières années. Je crois que nous ne pouvons pas dire que nous ayons la même vision au global, même si le Royaume de Teyla souhaite à terme vous intégrer dans un dispositif régional, sur lequel travaille le gouvernement teylais.

Camille Laurent s'arrêta un instant de parler, le temps de poser sa cigarette électronique sur la table pour boire. Elle continua son monologue sans reprendre sa cigarette dans la main :

En dehors de la raison précise de votre venue ici, nous tiendrons compte de vos avertissements concernant Ateh et son État qui est loin d'être pacifique. Je ne peux vous dire si l'Organisation des Nations Démocratiques bougera sur la question, je ne peux prévoir l'avenir, mais je suis certaine que les membres prendront en compte vos propos intéressants. Outre cela, Ateh admire peut-être Sa Majesté Catherine III, mais je suis certaine qu'il connaît les liens qui lient le Royaume à la Grande République. Nous avons des accords économiques et plus ou moins militaires concernant le trafic maritime si l'une de nos deux nations entre en conflit armé. Si c'est un acte d'admiration, je suis tout à fait certaine qu'Ateh est au courant de ces liens et qu'il cherchera à les défaire. Je vous rassure, cela n'est pas la volonté de Teyla et nous lui opposerons un non catégorique. Mais au regard de notre comportement prévisible sur la question, vous imaginez bien, Votre Excellence, qu'il n'acceptera pas toutes les critiques et les demandes du Royaume de Teyla sur la mise en place d'une politique de non-interventionnisme, concernant uniquement les interventions militaires, même si nous lui offrons des cadeaux et des concessions.

De plus, votre raisonnement s'applique seulement si nous voulons avoir un contrôle sur Ateh et vous supposez que l'Organisation des Nations Démocratiques souhaite mettre son nez dans les affaires du pays et du Gondo. Comme je vous l'ai signifié précédemment, cela n'est pour l'instant pas le cas. C'est une affaire aférenne, et il convient que nous interviendrons que si des membres de l'organisation demandent à cette organisation de l'aide. De plus, par interventions, je parle avant tout d'un renforcement des déploiements militaires dans les territoires des États-membres aférens de cette organisation et peut-être une aide humanitaire.


Alors que la conversation se poursuivait, la sécurité du bâtiment s'assurait que le garde du corps velsnien attendait bien à l'extérieur du bâtiment. Consigne avait été donnée de suivre le garde du corps après que celui-ci eut quitté la pièce pour s'assurer qu'aucune "bêtise" ne soit commise. De plus, si le garde est bien à l'extérieur, des gardes veilleront sur lui de loin. Si le garde n'est pas à l'extérieur, alors des recherches intensives commenceront à l'intérieur et à l'extérieur du bâtiment dans un périmètre élargi.

Concernant la Ligue Velcal. Outre le fait que ce texte est particulièrement hostile à l'Organisation des Nations Démocratiques, il se pourrait que si la Grande République avait eu l'intelligence de prévenir les États-membres que la Grande République allait commencer la démarche de la Ligue Velcal tout en expliquant les raisons, ce que vous venez de faire en soi, nous n'aurions pas eu d'apriori sur vos intentions concernant cette organisation et ses membres. Du moins, nous en aurions eu largement moins. Le Royaume de Teyla est plus que méfiant quant à la création de la Ligue Velcal, au regard du texte et du fait que nous n'avions été prévenus aucunement. Vous avez parlé du contexte de Velsna et nous l'entendons, veuillez faire le même exercice quant au Royaume de Teyla. En outre, à la frontière sud, nous avons l'impérialisme de la Loduarie Communiste qui reste une menace majeure pour le Royaume et sa population.

Sous l'impulsion du P.E.V à travers l'Unita, l'Union Internationale du Communisme et du Socialisme est peut-être en passe de devenir une alliance militaire. Outre le fait qu'il s'agit d'une question de souveraineté pour ces nations et que nous respecterons la décision, si cela arrive, cela rabat les cartes pour l'Eurysie de l'Ouest qui est pour l'instant l'une des rares zones de l'Eurysie qui ne subit pas de conflit. C'est une chose rare que nous devons préserver, mais nous avons tenté de discuter avec les Loduariens, tout comme les Tanskiens, etc. Nous avons reçu comme réponse de la part du Secrétaire général : "Je ne crois qu'en la force dorénavant". Vous parlez d'impérialisme, mais ces mots sont l'apogée de l'impérialisme. Je crois que vous pouvez vous-même en témoigner, Votre Excellence. La légalisation des partis politiques, dont un parti Eurycommuniste, n'est certainement pas un hasard, Votre Excellence, elle témoigne d'une dynamique post-guerre civile. Cela résulte d'une probable ingérence étrangère venant des nations communistes. Étant donné que le P.E.V s'aligne complètement sur la Loduarie Communiste, la Loduarie Communiste est très assurément l'une de ces nations.

Nous savons la Segrada sévère lorsqu'elle pense qu'une ingérence étrangère a eu lieu sur son sol. Et nous le comprenons, mais nous avons le sentiment que les nations communistes, dont la Loduarie, n'ont pas eu cette sévérité face à elles. Hélas, le Royaume de Teyla ne connaît pas les raisons à cela. Mais, Votre Excellence, couplé à la création d'une Ligue Velcal signifiant très clairement que nous utilisons des méthodes de terreur et de pression politique sur les petits, les faibles et les nations isolées, comprennez que l'acte est perçu comme hostile. Si nous sommes honnêtes, le terme hostile est faux, parce que le commerce prend les flots, les armateurs mettent des navires à la mer, et les routes commerciales restent actives malgré tout. Mais je crois qu'une compétition est née et nous le savons tous inconsciemment.
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"Eh bien. Quelle éloquence, excellence Laurent...Vous avez raté une vocation de rhéteur velsnien. Et c'est un compliment non dissimulé."

Une phrase pour ponctuer la fin de la prise de parole, ce fut les quelques mots que choisit le Maître de l'Arsenal, qui laissa ses interlocuteurs aux mains du silence pendant quelques instants, avant de peser ses mots et de reprendre. De façon non ironique, la remarque sur les qualités intrinsèques de l'UEE l'avait fait sourire. C'était rare. Sa gorge était sèche et son verre d'eau plate était vide, mais ce n'était pas forcément important en cet instant.
- Les raisons de ma venue ici...je vous les ai déjà énuméré, excellence: voudriez vous que je me répète encore une fois ? Les cadeaux diplomatiques existent depuis aussi longtemps que la diplomatie existe. Ce dont je vous fait part autour de cette table en est un. Vous êtes libres de le refuser, mais c'est souvent gage impolitesse d'agir ainsi, même lorsque le cadeau n'est pas à la hauteur de nos attentes. Et de fait, ce serait avec plaisir que j'accepterais une visite. Dans le cas contraire, l'avantage est que Manticore n'est pas loin de Velsna pour l'avion...Je déteste ces engins...

Le velsnien marqua une pause, plus courte que la première.

- "Coopération", "dispositif régional"... Ces mots témoignent en effet de la différence qu'il peut y avoir dans le vocabulaire politique d'un velsnien et d'un teylais. Nous préférons les termes "d'entente cordiale", de "respect mutuel" et de "saine compétition". Mais vous touchez un point: les cadeaux engagent toujours à quelque chose, même si ils n'obligent pas à rendre la pareille en théorie. J'étais des plus francs lorsque j'ai dit que Velsna avait peu d’intérêts dans la région: nos routes commerciales sont rares à passer par la Manche dorée et la corne sud de l'Afarée et la région des grands lacs est l'une des plus pauvres au monde, gouvernée par un pays qui nous est hostile depuis la chute de l’ethnie hatti il y a trente ans. Ce que je désire ne réside pas dans la situation gondolaise ou même Ateh Olinga, mais j'escompte par ce "présent" rassurer les onédiens sur la vision à long terme du gouvernement communal de ma cité. Alors oui: "prendre la température" est un terme approprié. Nous avons bon espoir de dialoguer avec des entités civilisées.

Deuxièmement, il est inutile de vous en faire pour les membres de la Ligue DE Velcal (hrp: Velcal est un endroit situé géographiquement, pas un objet): la réunion ayant scellée la fondation a été l'occasion d'exprimer les divers intérêts menant à la constitution de ce pacte, qui je le rappelle, demeure défensif, et ne serait donc actif que si l'un de ses membres était amené à en réclamer la mise en application face à une entité extérieure, pays comme organisation. A ce titre, je pense que vous prenez cette affaire un peu trop à cœur, et je ne vois d'ailleurs pas la raison qui obligerait le gouvernement communal et le Sénat à prévenir une entité extérieure qu'un vulgaire pacte défensif a été signé dans un pays qui n'a pas à se référer à qui que ce soit, d'autant plus lorsqu'il ne vise pas uniquement l'OND mais le reste du monde.Et même dans ma lettre ouverte, il convient de rappeler la mention de l'ONC et du Liberalintern. Mais je comprends l'appréhension: le Sénat communique peu de manière générale, il est vrai, mais c'est avant tout une question de culture politique que d'impolitesse. Tout comme nous ne demandons en rien à être informé sur les réformes qui peuvent avoir lieu à l'OND, nous n'avons pas à nous étendre sur les dispositions d'un traité qui ne regarde que notre cité, à moins qu'on en fasse la demande auprès de nous.

Nous sommes au fait des déboires chroniques entre les gouvernements teylais et loduariens, bien évidemment. Même un sourd et aveugle habitant à Kolisbourg pourrait le constater. Sur ce, permettez moi de vous faire part de mon sentiment au sujet de votre situation, qui a déjà fait l'objet de suppositions de notre part. La Loduarie est un État profondément isolé malgré une puissance apparente, et la totalité de nos projections tablent sur une défaite extrêmement rapide face à une OND unie. Le "danger impérieux" de la Loduarie pourrait être plié en cinq jours grand maximum avec le personnel approprié, et même en cas d'appui du Grand Kah, que nous avons pris en considération sur certains modèles, quoique peu probable. L'armée teylaise seule aurait peut-être du mal, mais nul doute que l'OND agira toujours par le nombre et jamais autrement. Ma conclusion est donc la suivante: vous choisissez de vivre avec une menace que vous pourriez écarter en cinq jours de campagne. C'est un impérialisme qui n'a plus de dents pour mordre que vous affrontez, excellence, mais un impérialisme tout de même je le concède. Quant à une alliance militaire composée des membres de l'UICS...rappelons tout de même que ces gens n'arrivent pas à se mettre d'accord sur les termes mêmes qui composent le sigle de leur "alliance". Je suis prêt à parier qu'ils sont mêmes incapables de choisir une couleur pour la moquette de leur Présidium. Alors de là à parler d'alliance militaire...

Concernant le PEV, je pense là encore que vous avez tendance à surestimer sa capacité de nuisance. Sa situation est très ambivalente: certes, sa popularité et son rôle dans la chute du Scaela a fait qu'il n'était tout simplement plus possible de le museler ou de le faire disparaître par la force. Et qui plus est, nous avions promis aux velsniens des changements dans la manière dont se fait la politique, dont nous avons respecté l'engagement. L'inverse aurait été malhonnête de notre part. Cela, c'est la force du PEV, une assise populaire importante qui nous empêche d'agir comme nous l'avons fait récemment avec les libertariens factieux. Mais passé cela, la nature même du système politique velsnien fait que nous aurons jamais à craindre qu'ils prennent un jour le pouvoir. Nous ne sommes pas idiots, nous savons pertinemment que des pays comme la Loduarie ou le Grand Kah sautent sur la moindre occasion de financer un mouvement communiste. Mais je suis serein, car le système politique de notre cité, qui je le rappelle perdure depuis 1300 ans et qui a eu raison de Dino Scaela, contient en lui les verrous nécessaires à ce que jamais le cas de figure d'un PEV au pouvoir n'arrive pas. La Segreda fait son travail avec tout le monde depuis les dernières réformes électorales, du moins dans la mesure de ce que je sais, car je ne suis pas le Maître de la Garde et que je ne dispose pas de ce dossier: libéraux, libertariens, communistes...tout le monde est logé à la même enseigne, au rang des idéologies étrangères qui amènent le malheur sur nos institutions. Mais si vous avez le sentiment d'un traitement injuste, peut-être ces excellences teylaises ont quelque chose à dire sur la sécurité intérieure de notre cité ? Après tout, à vous entendre vous semblez être bien au fait de la qualité du travail de nos renseignements.


Il fixa intensément Camille Laurent en prononçait cette dernière phrase, puis se détendit de nouveaux dans le creux de son siège. Il ne semblait pas attendre de réponse de sa part.

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Mais maintenant que je vous ait fait part de mes observations sur vos problématiques "méridionales", retournons à ce qui était le sujet principal de cette entrevue voulez vous ? Il n'est pas nécessaire d'être pendu aux lèvres du Conseil général de l'OND pour prédire ce que l'OND va faire au sujet de la situation afaréenne. Comme je vous l'ai dit plus tôt, on apprend à connaître les intentions de l'autre en se fondant sur sa conception du monde, et celle de l'OND la pousse naturellement à intervenir partout et tout le temps, comme un miroir du Grand Kah ou de la Loduarie finalement, car vous êtes gouvernés par de "bonnes intentions", tout comme eux, et vous pensez que ces bonnes intentions doivent s'appliquer à tous, tout comme eux. J'ai envie de dire que c'est irrépressible. Des intérêts stratégiques de votre allié sylvois menacés en Antegrad par Olinga, un Gondo en proie à une crise politique et humanitaire... Évidemment que l'OND interviendra d'une manière ou d'une autre, ne soyons pas naïfs, la question est davantage de savoir de quelle manière l'OND veut s'y prendre.

Ainsi, acceptez vous de m'écouter jusqu'au bout sur le cas Ateh ?


Di Grassi se tourna à nouveau vers le représentant tanskien, attendant une réponse de sa part.
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Je pense ici qu'il serait peu utile ou tout du moins peu fructueux de poursuivre nos présentations de points de vue sur l'OND, la Ligue de Velcal ou encore l'UICS. Bien que la compréhension mutuelle nous soit bénéfiques à tous, il me parait à présent que cela n'apporterait rien de plus à moins que des points sensibles n'aient pas encore été évoqués.

Je tenais néanmoins à préciser que la question du "si" l'OND va intervenir reste en suspend Excellence. Nous connaissons la réputation qui peut être celle de l'OND d'être une organisation interventionniste. Je ne le nie pas, nous l'avons été, nous le sommes en parti et nous le serons encore à l'avenir. Néanmoins, voyez vous ces interventions, plus ou moins comprises par certains gouvernements étrangers qu'ils soient de bonnes ou de mauvaises fois, bien informés ou mal informés ce qui peut aussi relever de notre ressort, ne sont pas pour autant immédiate et automatique. Nous n'intervenons pas partout tout le temps, moins encore naturellement. Croyez-moi, si l'OND fonctionnait comme tel, il y a bien longtemps que certains gouvernements de ce continent et les populations civiles des territoires liés connaîtraient une gouvernance bien différente.

Pour autant, il est en effet juste que la question se pose pour autant d'une possible intervention. Faut-il encore définir ce que nous entendons par là. Si le moindre petit doigt bougé et l'absence d'indifférence à l'égard du sort de millions de civils constituent pour vous une intervention, alors elle devrait effectivement avoir lieu. Si nous nous arrêtons sur des critères plus pertinents et important, alors le si est toujours en suspend comme je lai précédemment évoqué.

Par ailleurs, mais je ne peux vous en tenir quelconque rigueur, c'est généralement au Conseil Militaire et non au Conseil général qu'il convient de prédire ce que ces membres feront ou non. Le Conseil général n'est qu'une instance de discussion démocratique, en aucun cas une organisation comprenant des caractéristiques militaires.

Néanmoins, ces quelques précisions faites, nous sommes à votre écoute sur le cas Ateh.
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Di Grassi était bien plus loquace qu'à son habitude. Souvent, il avait l'habitude de prononcer des adages tels que "Il faut parler lorsqu'il est utile de le faire, et se taire lorsqu'il s'agit d'écouter.". Mais il semblait bien que sa langue était plus pendue qu'à l'accoutumée, et que transparaissait un désir sincère de mettre à plat un certain nombre de sujets qui s'étaient accumulés au fil des mois entre la cité velsnienne et les onédiens. Et celui-ci ne tarda guère dans sa réponse à son homologue tanskien:
- Au contraire, excellence. La plupart du temps, les informations les plus précieuses à la bonne entente entre deux parties se font dans le cadre d'une "discussion de coin de table", comme le disent certains. Ce n'est pas souvent que je daigne faire des voyages à l'étranger, aussi, il serait de bon ton d'en profiter avant de laisser passer une occasion qui pourrait bien ne pas se représenter. Comme votre collègue l'a deviné, ma venue est placée sous les auspices de sujets beaucoup plus divers que le simple "Ateh Olinga". Prenez nos propos sur ce dernier comme un cadeau de bon cœur, mais ce gage n'est que l'expression de nos attentes à l'avenir concernant vos excellences tanskiennes et teylaises: l'île des celtes, le détroit gris, la crise ramchoure...tant de sujet sur lesquels nos services et les vôtres se recroiseront fatalement, et je l'espère, dans de bonnes dispositions.

Mais bref, retournons à ce qui vous intéresse le plus, excellence. J'aurais un dernier conseil à vous prodiguer au sujet de l'homme qui nous intéresse. Je vous ait relater le contexte de son arrivée au pouvoir, la légitimité qu'il s'est bâti pour faire tenir son régime et la mentalité dans laquelle il inscrit son action politique. Il nous reste donc à traiter ce que je considère comme le plus important, ou tout du moins, ce que je considère comme nécessaire pour comprendre la manière dont Ateh a réussi à se maintenir tout ce temps. Tout pouvoir se transmet par des relais: cela peut être des institutions agissant sur un territoire défini comme la plupart des États modernes possèdent, ou bien une emprise médiatique, des corps intermédiaires comme des syndicats ou encore l'appui d'une administration locale: en Ouwanlinda, ce rôle est rempli par les chefs de villages. Mais Ateh Olinga s'appuie sur un type de structure qui n'existe pas, je pense, à Tanska: le clientélisme. C'est une erreur de penser que cette personne règne uniquement par la violence, ce n'est pas le cas. C'est là où je tiens à attirer votre attention sur le fait qu'Olinga est peut-être moins idiot qu'il le laisse penser, ou du moins qu'il possède l'intelligence politique nécessaire pour prendre conscience de l'importance de se reposer sur un véritable réseau de fidélités.

Olinga a passé sa jeunesse à observer l'administration coloniale, puis celle des hatti entretenir ce que l'on appelle à Velsna un pouvoir sur base de "liens interpersonnels". Pour prendre le pouvoir, Olinga s'est comporté comme Scaela a tenté de le faire il y a trois ans chez nous: il a court-circuiter toutes les institutions depuis son petit statut dans la rébellion armée, puis dans l'armée des hatti, et s'est fait directement connaître des chefs de village. Il a rendu des services à ces derniers par-ci, a mené une ou deux campagnes de terreur par là, et s'est renforcé au fil des années par ce biais en se constituant une véritable assise populaire. Si vous entendez influencer la politique ouwanlindaise par d'autres moyens que la guerre, ce qui est souhaitable, il sera inutile de tenter de parasiter les institutions étatiques, car elles sont dysfonctionnelles et impuissantes par nature: non, il faut court-circuiter le lien personnel entre Olinga et ses "clients". Des liens qu'il entretient par trois moyens: son statut de héros national, et le lien direct qu'il a avec les chefs de village, qui pour beaucoup ont connu la guerre civile et à quoi ressemblait l'Ouwanlinda avant sa prise de pouvoir. Et pour finir: Barnabas.


Di Grassi finit par vider son verre d'eau avant d'en redemander un autre.

Cela vous étonnera peut-être si je vous dis qu'Ateh Olinga e détient en réalité qu'une partie du pouvoir effectif. L'Amiral-président possède ce qu'il a nommé un "ministre du respect" en la personne de "Barnabas". Un chrétien hatti qui l'a rallié à la première heure et qui est probablement le seul être humain sur cette Terre en qui Olinga a confiance. Inutile de me demander son nom de famille, cela peut paraître absurde mais je l'ignore. De sa jeunesse, je sais juste qu'il est fils de fonctionnaire hatti au service du pouvoir colonial, et qu'il a suivi les traces de son père, jusqu'à ce qu'il rallie Olinga. C'est comme cela qu'il a sauvé sa peau, contrairement au reste de l'ancienne administration qui s'est faite purgée. Purgée physiquement j'entends. Depuis il remplit son rôle de "ministre du respect" avec une docilité déconcertante. Mais ce qui est amusant, c'est que Barnabas connait probablement mieux l'Ouwanlinda qu'Ateh lui-même. Le dictateur se repose entièrement sur lui dans les relations qu'il entretient avec les chefs de village. L'entretien des eaux, de l'énergie, des voiries etc... Il y a d'autres ministres à son "conseil de guerre" bien entendu, mais Ateh lui délègue dans les faits tout ce qui n'a pas avoir avec l'armée et les renseignements, et il dispose d'une incontestable autorité vis à vis de ce conseil. A ce titre, il est à la fois sa cheville ouvrière...et sa vulnérabilité.

J'ignore totalement les inclinations qu'il pourrait avoir vis à vis de la corruption, probablement déterminée par son attachement personnel à Olinga. Aussi, le plus simple serait de tout simplement...assassiner Barnabas. Du moins, c'est la supposition la plus simple, pas la subtile nonobstant. Ce sont les conclusions des services de la Segreda tout du moins, même si c'est un plan que nous n'avons pour notre part, aucun intérêt à mettre à exécution au vu du peu d'importance de cette région dans la géopolitique velsnienne. A titre personnel, ce n'est pas la méthode que j'envisagerais en premier lieu, je'ai horreur de la subversion...et des menteurs. Loin des yeux loin du cœur comme on dit...
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