09/07/2016
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Histoires et Chroniques d'Antares

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Entête du topic des Histoires et Chroniques d'Antares

Bienvenus sur le topic des Histoires et Chroniques d'Antares !

Des rapports sur des missions, des aventures de citoyens normaux, des contes sur ce qui se passe à l'abri du regard de tous... Voyez dès à présent Antares différemment, sa culture et ses racines, ses curiosités et son quotidien.

Bonne lecture !
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Veniunt Retro...


Série: "De Retour Parmi Nous"
Episode: 1
Date: 23/07/2015




[???]: Alors, il est encore loin ?

[???]: Non, pas trop. Aux dires, il serait même dans les parages.

[???]: Les dires... T'en entends des dires...

[???]: C'est une question de minutes, je le sais. La lune est haute, il va voir notre silhouette. Ils vont allumer une lanterne et on le verra. C'est simple.

[???]: C'est loin quand même, la terre ferme...

Deux hommes sur un bateau à voile au milieu de la nuit. Les boutes claquaient contre le mat, la brise de la haute mer couvrait presque le son des vagues. La houle donnait des tournis, des nausées... à ce rythme, dans le calme et dans des mouvements perpétuels, ils allaient finir par avoir le mal de mer. Ainsi dérivaient-ils dans la nuit, sans repère et sans vision. Enfin si, un repère. Ou plutôt deux. La lune et les lueurs de Gardevant, loin, bien loin. Que leur présence ait été détectée, c'est impossible. Ils passaient très facilement pour des touristes si on considérait même la possibilité qu'on puisse les voir. Pas d'AIS, pas de systèmes, rien. Des cartes en papier, un sextant, un compas et de la bonne foi. Que leur fallait-il d'autre ? Rien, seulement un troisième et un quatrième passager qu'ils attendaient avec impatience.

À cette époque là de l'année, il pouvait faire très chaud, surtout dans cette zone. Mais en haute mer, sans la protection du massif terrestre, il n'y a rien à espérer. Vous êtes à la merci des vagues, des températures facilement variables et du vent. Et heureusement du vent ! Votre bateau n'irait pas bien loin sans. Ceci dit, il serait toujours possible de pagayer... Mais l'objectif est lointain, et il n'y a même pas assez de nourriture pour compenser les dépenses caloriques que demanderait un tel effort...

Des pagaies. C'est ce que les hommes réussirent à entendre malgré le vent sifflant dans leurs oreilles et les vagues leur retournant l'estomac. Peu plus loin que cent mètres en face d'eux, une annexe microscopique sortait des ténèbres de la nuit, visiblement avec deux silhouettes à bord. Il aurait été inconcevable de penser qu'ils aient pu faire le chemin depuis la ville avec une telle embarcation, et pourtant c'est bien le cas: Ils travaillaient en synchronisation presque parfaite, ils ne s'essoufflaient pas à communiquer et par dessus tout, il s'agissait là d'agents de la MIRA. On ne peut pas faire mieux en terme d'efficacité.

Les deux hommes sur l'annexe n'eurent même pas besoin d'allumer la fameuse lanterne, la lueur de la lune était assez puissante pour éclairer la distance qui séparait le bateau à voile de la petite embarcation. Attendant sur le pont, les deux hommes de tout à l'heure les regardaient et se préparaient à l'arrière pour leur jeter des aussières et les remonter rapidement. On aurait dit qu'ils se dépêchaient, qu'ils n'avaient pas de temps à perdre. C'était le beau milieu de la nuit, à des kilomètres de la côte... pourquoi se dépêcher autant ? Et pourquoi n'étaient-ils pas en train d'échanger ne serais-ce qu'un bonjour ? Il n'y avait pas d'intérêt ni de temps. Ils étaient entraînés, ils étaient de la MIRA. Ils savent quoi faire, ils n'ont pas besoin de dire aux autres quoi faire. Ainsi, dans une harmonie militaire et une efficacité sans égal, l'annexe toucha la poupe ouverte du navire à voile sans même faire un bruit. Les hommes sur le voilier aidèrent leurs camarades à monter, et tous ensembles sortirent le petit flotteur de l'eau pour le dégonfler en moins de tente secondes. Deux minutes plus tard, l'annexe était pliée et rangée dans le coffre avec les pagaies, tout le monde avait enfilé des gilets de sauvetages avec des cirés en dessous, les voiles avaient été levés et le bateau de huit mètres s'éloigna progressivement de la côte en frottant doucement les vagues.

Il n'était encore pas question de parler. Qui sait si on pouvait les entendre. Il n'était même pas question d'allumer une lumière. Ils seraient visibles, et au delà de ça leurs yeux s'étaient déjà habitués à l'obscurité. Il ne fallait pas revenir au point de départ en rétrécissant les pupilles avec une lumière inutile. Mais si personne ne les cherchait ? Personne ne les voyait, on ne savait même pas qu'ils étaient là ! Même avec des feux d'artifices, qu'auraient on pu croire ? Un bateau de plaisanciers, rien de plus... Mais si il y avait une raison que la MIRA faisait cela, elle était sûrement bonne, sans aucun doute ni incertitude. Ainsi, l'embarcation avançait dans la nuit, au clair de la lune et du haut des trois heures du matin. Bientôt peut être, le soleil se lèverait derrière eux, alors qu'ils naviguaient vers le sud ouest en direction du bon milieu du Golfe des Empires.

Les quatre marins improvisés étaient là, en silence dans le cockpit. L'un à la barre, deux autres aux écoutes de voile d'avant, le dernier au chariot de Grande Voile. Les ajustements, précis et parfaits, s'effectuaient dans le silence et avec minutie. Dans l'éventualité rare que l'un d'entre eux ne réussissent pas à penser quelques coups à l'avance et à anticiper les désirs du barreur, un simple regard ou geste fugace de la main suffisait à signifier n'importe quel problème. Une équipe de professionnels naviguaient ainsi sur les flots telle une équipe d'astronautes au milieu du vide intersidéral. La lune s'était couchée elle aussi, il faisait nuit noire. Tout ce qu'il restait, c'était les tout premiers filons de lumière de l'horizon derrière eux, alors que l'heure approchait cinq heures du matin. Enfin, l'heure du café matinal et l'arrêt de ce vœu de silence.

L'agent responsable de l'écoute de Génois au vent par rapport à la voile lâcha ainsi son bout et descendit dans la cabine, aussi sombre que la nuit. Si l'embarcation était en train de couler et que de l'eau se trouvait dans les cales, les marins n'auraient pas eu moyen de s'en rendre compte. Et pourtant, tout d'un coup, celui qui était descendu alluma la lumière de l'intérieur. Cela éblouit pendant un court instant tous les membres, comme le soleil après l'ouverture de volets. La lumière était dure à supporter, elle piquait les yeux, elle n'avait pas lieu d'être. Encore moins si l'objectif de la mission était de ne pas se faire détecter. Mais aucun bateau n'était proche d'eux à moins d'une centaines de miles marins, ils n'avaient à priori rien à craindre. Surtout, il fut bien plus facile d'accepter la lumière comme une alliée lorsque les curieux virent l'intérieur au milieu des ténèbres dans lesquelles ils naviguaient. C'était probablement le carré le plus accueillant et le plus "cozy" qu'on eut pu témoigner. De microscopiques fauteuils ainsi qu'une toute petite cuisine, une table à carte d'une taille presque ridicule, tout cela illuminé par des lumières jaunies et une odeur de café chaud. Ces agents auraient pu passer leur vie dans ces conditions. Le bateau avait une de ces ambiances chaleureuses qu'on ne peut décrire avec des termes précis. Mais cela remonta au moins le moral des troupes, déjà pris de fatigue alors qu'ils avaient fait nuit blanche. Après une longue préparation, l'homme descendu remonta avec des gourdes thermiques pour ses camarades, et la traversée put continuer.

[???]: T'éteins pas les lumières ?

[???]: C'est plus joli comme ça, non ?

[???]: C'est vrai...

[???]: Bon sinon, ça vous dit de faire un tour des noms ? On a encore de la route et puis on a la plongée. Autant s'acclimater.

Tous se regardèrent les uns les autres. Ils ne savaient même pas comment se référer à chacun. Il faut dire que le vœu de silence a peut être marché trop bien...
[Kaska]: Moi, c'est Kaska. (Celui qui était allé chercher du café pour l'équipage, se présentant aux autres)

[Vaks]: Sympa. De mon côté, appelez moi Vaks. Et toi ? (Celui à la barre, en interpellant son partenaire au chariot de Grande Voile)

[Rizal]: Moi ? Moi c'est Rizal.

Après quelques secondes, ils dévisagèrent tous le quatrième membre assis de côté, tenant la deuxième écoute de voile d'avant. Il se retourna en voyant que tout le monde le regardait.

[Carad]: Carad. (Sans intonation ni expression)

Tous les hommes portaient une cagoule et des lunettes ressemblant celles de ski. Il était certes difficile de voir l'émotion de quelqu'un à travers ces accessoires, mais la simple parole en disait déjà beaucoup. Dans une situation normale, les hommes auraient cherché à comprendre ce qui n'allait pas avec leur camarade. Mais là, c'était assez évident. Il fallait se concentrer sur la mission, sans pas de côtés inutiles.

Pendant les dix prochaines minutes, le silence s'installa de nouveau. Chaque individu voulut dire quelque chose, mais personne ne voulait déranger le cours de la mission. Ils étaient tiraillés entre chercher à passer le temps et se concentrer sur le néant. Enfin, après un peu de temps, l'homme à la barre se décida à rompre cette atmosphère glaciale.

[Vaks]: Bon, on réitère les étapes ?

[Rizal]: On est tous au courant, y'a pas besoin. C'est pas votre première fois je suppose ?

[Kaska]: On a été briefés séparément. C'est mieux qu'on soit tous d'accord.

[Rizal]: Si ça vous chante... On a encore de la route à faire ?

[Kaska]: Trois heures, à minima. Sachant que j'ai consulté l'AIS y'a vingt minutes.

[Rizal]: Bon... Je suppose qu'on peut discuter un peu alors, au moins en attendant le lever du soleil.

[Vaks]: Très bien. Quelqu'un veut se lancer pour nous faire un résumé ?

[Rizal]: Moi je dis, c'est Carad qui nous fait le résumé.

[Vaks]: Va pour Carad alors. C'est vrai qu'il ma l'air endormi.

Carad se retourna lentement, les regarda un par un, et s'engagea machinalement dans un monologue.

[Carad]: Comme vous êtes peut être tous au courant, on a pas pris la haute mer en bateau à voile pour aller en vacances. On doit se rendre à un point marqué par une balise V-AIS, un endroit où nous devrons récupérer un objet. Sauf si c'est le cas pour vous, on nous a pas dit de quoi il s'agissait. On sait seulement qu'il demande la force de trois hommes pour le remonter à la surface. Normalement, il devrait se trouver à peu près vers les cent mètres de profondeur, sur une formation rocheuse surélevée du plateau continental. L'objectif est de plonger à ce lieu précis, récupérer l'objet et remonter à la surface. Puis on rentre à Margaux et la mission est terminée.[/b]

Après les explications de Carad, tout le monde se tut. Ils se regardèrent les uns les autres avant que Vaks n'intervienne.

[Vaks]: Parfait. Je suppose qu'on vous a tous attribué un rôle différent pour l'opération ?

[Kaska]: Moi je serai votre opérateur, je reste sur le bateau et je fais en sorte que vous remontiez vivants.

[Carad]: Moi je fais en sorte que personne d'autre que nous ne remonte vivant.

[Rizal]: Et moi je m'occupe de la sécurité lorsqu'on sera sous la mer. Si y'a un soucis, vous me demanderez. Et toi Vaks ? Je suppose que tu es le Chef d'Escouade ?

[Vaks]: En effet. On ne vous en a pas informé ?

[Rizal]: On nous a rien dit, tu sais comment ils sont. C'est ces missions où on nous lâche, savoir qui on est ne sert à rien. On aurait pu faire la mission sans même prononcer un mot en pratique.

[Vaks]: On a tous été briefés par la même personne au moins ?

[Kaska]: Je crois, non ? Pour ma part, c'est Electre qui est venue me voir.

[Rizal]: Ouais, non. Moi c'était Calliope.

[Vaks]: Calliope est devenue G10 ?

[Rizal]: Apparemment, oui. Je saurais pas te passer les détails. Mais maintenant elle brief les personnes avant des petites missions comme celle-ci.

[Carad]: Moi aussi c'était Calliope. Toi Vaks ?

[Vaks]: Pour ma part, c'est Rivett qui m'a briefé. J'imagine que c'est dû au fait que j'ai été choisi comme Chef d'Escouade.

[Rizal]: C'est possible en effet... Après, il faut juste plonger. Il n'y a rien de trop intense à ça. On a même pas d'armes sur nous, si ?

[Carad]: Si. J'ai un fusil automatique et un DMR.

[Kaska]: Très bien, on compte sur toi pour tirer sur les poissons alors.

Après avoir un peu rigolé, le silence s'installa de nouveau. Il faisait bientôt jour, et Kaska redescendit dans la cabine pour éteindre les lumières et ne pas utiliser trop de courant. Il en profita pour regarder le temps qu'il restait avant d'atteindre la balise V-AIS du point de rendez-vous. Une heure. Il était bientôt temps de se préparer.

Trente minutes avant l'arrivée, Kaska prit la barre et les trois autres agents affalèrent les voiles pour continuer la route au moteur. Toutes les boutes furent rangés, et plus rien ne traînait sur le pont. Ensuite, ils descendirent pour mettre en place leur matériel. Ils avaient avec eux trois appareils de plongée équipés de recycleurs pour pouvoir aller plus en profondeur sans manquer d'air. Une dizaine de bouteilles étaient entreposés dans la cabine arrière, qui auraient servi pour la remontée. Tout le matériel était là, et les trois plongeurs étaient prêts à intervenir. Une demie heure plus tard, Kaska coupa le moteur: ils étaient arrivés à destination.

Depuis les entrailles du bateau sortirent ainsi les agents, prêts avec leur masque et leurs palmes dans les mains, ainsi que des écrans et équipements en tous genres. Les balcons de récupération HLM à l'arrière furent ouvert, et les trois hommes étaient prêts à plonger.

[Kaska]: Bon, voilà comment ça se passe. Vous allez mettre environ quarante minutes à descendre, en effectuant des tests de narcose à l'azote réguliers. Une fois en bas, si tout le monde est lucide vous aurez un maximum de vingt minutes sur le fond pour récupérer la cargaison avant d'entrer en stade de décompression dangereuse pour la santé. Pour la remontée en prenant en compte les paliers de décompression, cela vous prendra approximativement deux heures. Pour éviter de ne plus avoir d'air, je vais caler des bouteilles à la profondeur de ces paliers grâce à un harnais. Si vous manquez d'air, vous pourrez vous y attacher et tout ira pour le mieux. Rappelez vous, restez calmes et prenez votre temps. Y'a de la houle qui est prévue vers midi, donc dès que vous êtes remontés il n'y aura pas une seconde à perdre. Vous devrez vous dépêcher.

[Vaks]: Très bien. Cela me semble un très bon plan. Vous êtes parés ?

[Carad]: Parés.

[Vaks]: Très bien. À bientôt, Kaska.

Cela étant dit, les trois hommes plongèrent dans l'eau. Immédiatement, sans même se poser de questions, ils commencèrent à descendre. Il n'y avait pas de temps à perdre.

La descente était plutôt calme. Il n'y avait aucun poisson, pas de formations terrestres en vue et des rayons de lumière qui faiblissaient. Les trois hommes étaient perdus dans les abysses, au milieu de rien, descendant vers les profondeurs plus sombres. Au fur et à mesure, ils calaient une corde fluorescente attachée à un harnais en surface pour éviter de perdre la trace du bateau. Pour l'instant, celle-ci était encore visible. Mais la lumière n'arrêtait pas de perdre en intensité, ils allaient bientôt devoir utiliser leurs lampes torches.

Arrivés aux trente mètres, Vaks s'arrêta et fit face à ses camarades. Un premier test de narcose à l'azote était obligatoire à ce stade. Il sortit une tablette avec plusieurs chiffres et lettres dans une main et un chrono dans l'autre, en la montrant à Rizal. Celui-ci pointa du doigt tous les numéros un par un, dans l'ordre, pendant que son Chef d'Escouade le chronométrait. Arrivé à la fin, il avait effectué un temps de vingt secondes. Il était ainsi parfaitement lucide. De son côté, Carad prit un peu plus de temps, vingt-cinq secondes. Cependant, c'était toujours bien en dessous de la limite de lucidité permise. Vaks fit aussi le test aux mains de Rizal, et réalisa un temps de vingt deux secondes. Les trois hommes ayant confirmé la non présence de narcose à l'azote, ils continuèrent leur descente.

Vaks reproduisit le test plusieurs fois, à quarante, cinquante et soixante mètres de profondeur. Les chronos étaient tous plus ou moins les mêmes, ce qui était très bon signe. Cependant, il faisait très sombre et la visibilité était considérablement diminuée. Il était même compliqué à ce stade de se repérer et de voir la surface. Arrivés aux soixante dix mètres, allumer les lampes torches était désormais nécessaire pour se repérer. Et c'est aux quatre-vingt dix mètres que les plongeurs se trouvèrent dans le néant. Il faisait nuit noire, à cette profondeur plus aucun rayon n'arrivait à traverser l'épaisse couche d'eau qui se trouvait au dessus d'eux. La pression était intense, mais jusque là la santé des hommes était parfaite. Enfin, ils arrivèrent au palier des cent mètres, après cinquante minutes de descente, où ils purent apercevoir avec leur lampe torche qu'ils se tenaient au dessus d'une formation rocheuse particulière. En effet, c'était comme une île d'une centaine de mètres carrés enfouie à cent mètres de profondeur qui ressortait des abysses. Aux confins de cette structure, des murs de roche plongeaient jusqu'à probablement des milliers de mètres en dessous du niveau de la mer. Même en étant si bas, il était possible d'avoir un tel vertige. Même à cette profondeur, les plongeurs avaient l'impression d'être à une altitude inimaginable, perdus dans l'espace. Même le fluo de leur corde avait perdu en saturation, devenant presque ocre aux yeux des plongeurs. Le monde autour d'eux était dénué de toute couleur.

Cependant, il n'y avait pas de temps à perdre. Ils avaient vingt minutes pour trouver l'objet, l'attacher au harnais et le ramener à la surface en toute sécurité. Après une dizaine de minutes de recherche avec leurs lampes, ils trouvèrent enfin ce qu'ils cherchaient. Un petit cylindre, de la taille d'une bombonne de plongée, posé là avec un voyant lumineux visiblement défectueux, ou avec des batteries épuisés du moins. Une fois avoir repéré ce pourquoi ils étaient venus à ces profondeurs abyssales, ils de dépêchèrent de le récupérer et de l'attacher avec un harnais. Le cylindre avait visiblement une attache à son bout prévu à cet effet, ce qui aurait facilité la remontée.

Celle-ci fut beaucoup plus simple que prévu. Elle s'effectua en deux heures comme l'avait prédit Kaska et les bouteilles d'air avaient été en effet entreposés le long des paliers par un deuxième harnais qu'il avait largué. Il avait été averti de la remontée, et ainsi ces bouteilles et le cylindre remontaient au rythme des plongeurs. Après ces longues minutes d'attente au milieu des abysses, les hommes refirent enfin surface, complètement lessivés de cette plongée qui aura duré plus de trois heures.

En surface, le soleil était haut dans le ciel et éblouit les hommes qui venaient de ressortir des abysses. Il y avait aussi beaucoup de vent et de la houle comme Kaska avait dit, ainsi ils se dépêchèrent de remonter sur le bateau. Tout avait été préparé, des boissons chaudes et des serviettes, pour que les hommes puissent se rhabiller le plus rapidement possible. Vingt minutes seulement après avoir refait surface, ils repartirent en direction de la terre ferme sans échanger un mot.

Durant le reste de la croisière. Chacun d'entre eux se reposa a son poste, sauf Kaska qui tenait la barre cette fois-ci. La plongée avait été certes faciles d'un point de vue extérieur, mais elle avait aussi été exténuante. Tout ça pour récupérer un cylindre qu'ils avaient rangé dans une mallette prévue à cet effet qu'on leur avait fourni avant la mission. Il s'agissait maintenant de rentrer à Margaux, et de remettre l'objet aux mains des hauts gradés.

Bien sûr, plusieurs questions se posaient. Pourquoi y avait-il un cylindre là, au milieu de la mer, à des kilomètres de la terre ferme ? Pourquoi était il si important ? Pourquoi ne pas envoyer un robot le chercher au lieu d'hommes ?Certes, beaucoup de questions. Mais ces agents avaient l'habitude d'opérer sans s'en poser. Après tout, ils faisaient leur travail. Ce qui ne leur regardait pas ne devait pas être traité.

Ainsi ils filèrent sur les flots, se rapprochant de la terre ferme. Quelle mission étrange quand même... Un mystérieux cylindre au fond de la mer. Et surtout, l'inscription assez curieuse qu'il y avait dessus:

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