
Lorenzo regarda par l'une des fenêtres de son bureau, guettant l'arrivée du véhicule qui transportait le président Antarien. Ainsi on y était. Il n'était plus seulement question de pions qu'on plaçait pour vainement tenter de gagner une partie éternelle. Non, cette fois-ci, c'était bien plus que des simples pions. C'était une vaste partie, qui se jouait sur plusieurs plateaux, trop de plateaux. Trop de pions.
Il retourna à son bureau, pour arranger ses affaires. Il rangea son arme dans un tiroir, posa ses verres ailleurs, déplaca le dossier qu'il venait de recevoir ce matin même sur l'avancée de la construction des structures défensives à la frontière Antarienne. Il se redressa, regarda son œuvre, et estima que c'était mieux. Ah, nan, il restait la bouteille d'alcool. Il la prit, et la vida intégralement, avant de la ranger quelque part.
Puis il entendit une porte claquer, et regarda par la fenêtre. Ses invités étaient là, enfin. Lorenzo savait qu'il allait devoir attendre encore 10 minutes le temps que ceux qui les emmenaient leur faisait traverser toit le bâtiment, selon un plan établi, pour les impressionner et les déstabiliser. Pour leur rappeler qui dirigeait en ce bâtiment. Cette méthode s'était toujours révélée très efficace, et à ce jour, les meilleurs experts du domaine psychologique s'accordaient à dire qu'elle était quasiment infaillible. Dans le cas où cela ne suffisait pas, son simple comportement suffirait amplement. Le fait qu'il ne soit pas venu les attendre, et qu'il soit resté ici, sans rien faire, suffirait. Il fallait leur rappeler, indirectement.
Enfin, exactement 10 minutes après, il entendit quelqu'un frapper à la porte. Il le savait, ce n'était pas les soldats qui l'avaient fait, mais bien ses invités, car les soldats qui les avaient accompagnés, sitôt arrivés devant la porte, devait être repartis. C'était dans leurs ordres.
Entrez !
La porte s'ouvrit, et ses invités purent subir le changement de décor violemment, comme prévu. Car comparé au couloir sombres qu'ils avaient traversés, le bureau du Secrétaire Général était grand et lumineux, et n'importe qui, qui serait rentré à l'intérieur, aurait pu ressentir l'apparente puissance que le lieu et l'homme émettaient. Lorenzo, dans son uniforme militaire habituel, assis tranquillement à son bureau, était inondé de lumière par l'arrière, 2 énormes drapeaux de la Loduarie flanqués derrière lui. Il était temps.
Oh. C'est vous. Bienvenue en Loduarie ! Je vous en prie, prenez place.
Il indiqua en face de son bureau quelques fauteuils, nettement moins bon et beaux que le sien.