[Karty-Loduarie] Le Duel de la Paix

18/07/2015, Kremlin de Volkingrad,
La douceur de la nuit débutait lentement, l'horizon se drapant peu à peu de son manteau sombre. Comme à l'accoutumé, le monarque de la patrie Kartienne se trouvait en son bureau, ce dernier se trouvant lui-même dans le Palais Impérial. Les pages d'un livre se tournant à la vitesse de sa main, le Tsar lisait là un ouvrage ancien de Karty mêlant récit glorieux et éloges royales. Le livre se refermant, signe de la fin de ce dernier, une mélodie séraphique commença à se jouer.

Le tourne-disque jouait sa mélodie suave au rythme des pas du dirigeant qui s'était levé afin de remettre en ordre la pièce où il se trouvait. L'aiguille se releva concomitamment à la fermeture de la porte faite de bois massif, porte du bureau où était jadis présent l'empereur. Le Tsar remarqua une lourde marche en arrière de lui, en outre, Ferdl Van Cros se dirigeait vers lui.

Ministre des Affaires Etrangères, Ferdl Van Cros: Votre majesté ?
Tsar Stanislas I: Parlez donc je vous écoute.
Ministre des Affaires Etrangères, Ferdl Van Cros: Le secrétaire général Lorenzo Geraert-Wojtkowiak a répondu à notre demande de rencontre.
Tsar Stanislas I: Et bien qu'en est-il ?
Ministre des Affaires Etrangères, Ferdl Van Cros: Malgré une aversion soulignée et je cite "Vous êtes en théorie mon ennemi" le secrétaire général n'a pas fermé les portes d'une réconciliation et bien au contraire. Toujours avec une animosité le dirigeant communiste a rédigé de sa plume "Lyonnars et moi-même sommes prêts à vous accueillir en Loduarie".
Tsar Stanislas I: Je ne pensais pas qu'il y répondrait favorablement, je fus moi même découragé tout en écrivant la missive que je lui adressais. Il porte à penser que je me suis trompé et que Lorenzo n'est pas aussi fermé et borné que prévu, nous nous rendrons en Loduarie, dieu en a décidé, ainsi soit il.

Passé cette brève discussion, Stanislas Valaski se rendit enfin dans les quartiers de la famille impériale. Son épouse, la Tsarine Sveltana Valaski l'attendait, comme chaque soir précédé d'une éprouvante journée de vie politique.

Tsarine Sveltana Valaski: Enfin tu es là, comment s'est passée ta journée ?
Tsar Stanislas I: Comme d'habitude Svet, la vie politique en demande bien trop mais telle est ma responsabilité en tant que chef d'état.
Tsarine Sveltana Valaski: Comme je te plains...
Tsar Stanislas I: Il ne faut pas, tant que tu seras à mes côtés je serais ferme comme l'acier.
Tsarine Sveltana Valaski: Arrête tu vas me faire rougir !

Tout en riant, le Tsar repensa aux dires du Ministre Van Cros, la Loduarie avait accepté une rencontre avec Karty. Jamais, jamais un tel événement était arrivé dans l'histoire de l'Empire. Deux nations opposées en tout point se rencontrant, cela promettait se dit le Tsar.

Tsarine Sveltana Valaski: Allons à quoi penses tu ?
Tsar Stanislas I: Le secrétaire général de la Loduarie a accepté une entrevue avec notre pays, je ne pensais pas que cela se passerait.
Tsarine Sveltana Valaski: Qui représentera Karty ?
Tsar Stanislas I: Je m'y rendrais moi-même.
Tsarine Sveltana Valaski: Cela est très dangereux ! Tu pourras passer l'arme à gauche avec ces fous furieux !
Tsar Stanislas I: Svet, il le faut, si je ne m'y rends pas, Lorenzo verra cela comme une insulte, envoyer un subalterne n'est pas possible.
Tsarine Sveltana Valaski: Je vais être morte d'inquiétude te sachant là bas !
Tsar Stanislas I: Tu peux toujours m'accompagner si tel est ton souhait, nonobstant, recevoir la Tsarine Kartienne est normalement digne d'un événement de très haute importance.
Tsarine Sveltana Valaski: Tu le veux sincèrement ?
Tsar Stanislas I: Mais oui, nous verrons cela demain lors du Conseil Militaire-Ministériel, cessons de parler de cela et profitons de ce moment entre nous.


19/07/2015, Aéroport de Volkingrad,
Le Conseil Ministériel avait tranché, la délégation sera composée du couple impérial ainsi que du Ministre de la Défense, le tout escorté de gardes impériaux. L'aéronef venait de quitter l'espace aérien Kartien, se rendant vers la Loduarie, le Duel de la Paix allait commencer.

Ici AMSA-22 à CAdL. Aéronef identifié comme entrant dans l'espace aérien Loduarien. Nous initions la procédure de pré-verrouillage. En attente des ordres.

CAdL à AMSA-22. Stoppez, aéronef identifié et autorisé à rentrer dans l'espace aérien. Terminé.

AMSA-22 à CAdL. Bien reçu, annulons immédiatement la procédure de pré-verrouillage. Terminé.


Le vent était violent en cette journée. Les Kartiens avaient sûrement dû subir de fortes turbulences, pensa Lorenzo, ce dernier attendant pensivement. L'avion Kartien allait arriver dans les prochaines minutes, et tout devait être prêt. Pour une fois, il était seul. Enfin, c'était peu dire. Mais disons seulement qu'il n'était pas accompagné d'une escorte militaire beaucoup trop imposante et inutile. Non, seul quelques soldats. Il savait que les procédures de sécurité seraient bonnes, ils ne risquaient rien.
Procédures de sûreté plus conçues pour l'empereur que pour lui même. Il y avait une raison pour laquelle Lorenzo avait décidé de ne pas rendre cette rencontre et la plus discrète possible. Lui-même ne risquait rien. L'empereur, lui beaucoup. Il ne fallait pas oublier les 50 000 Kartiens exilés en Loduarie, dont plus de la moitié vivaient à Lyonnars. Un cocktail parfait pour avoir un accident malheureux sur les bras, et ce n'était pas le moment.

Alors, on y était. Un nouveau tournant encore une fois, de plus en plus répétitif. La plupart des tournants qu'il avait rencontré dans sa vie avaient changé des choses, mais de toutes ces choses, la Loduarie était restée intouchée. Ou presque.
Il plissa les yeux, scrutant le ciel. Derrière lui, ses soldats attendaient patiemment, en silence. Sans se faire remarquer. Plus loin derrière, un véhicule à l'allure officielle était flanqué de véhicules blindés pour l'escorte. Dans le ciel, un hélicoptère patrouillait.
Tout était bon.

Et puis il arriva, déployant ses roues et se posant. Les équipes techniques Loduariennes prirent en charge l'avion, puis Lorenzo attendit en bas de l'escalier qui avait été approché de l'avion.
La porte s'ouvrit.

19/07/2015, Loduarie Communiste,
Dans les cieux, l'aéronef Kartien fend majestueusement cette mer de nuages baignée par les rayons de l'astre céleste. Ses ailes d'un métal froid et brillant tracent deux lignes blanches dans cette immensité, dessinant l'exact trajet de l'appareil. Porteur des espérances du Saint Empire, il comporte notamment le couple impérial, en route vers l'état dit de la menace rouge. Sa majesté tsarienne appréhendait quelque peu cette rencontre, bien que rassuré de la présence de sa femme. Telle une épée à double tranchant, cette entrevue n'avait pour clef que deux possibilités. Soit la Loduarie et Karty signeront les traités de la paix, soit ces événements ne feront qu'envenimer la situation en exacerbant les tensions déjà bien présentes. A bord de ce jet de manufacture impériale, une discussion englobait l'atmosphère.


Tsar Stanislas I: [...] Ta présence est-elle réellement une idée judicieuse ? A l'accoutumée, elle est signe de gratitude et d'amitié, deux sentiments non mêlés à cette entrevue.
Tsarine Sveltana Valaski: Cessons de nous inquiéter, ce qui est fait est fait. Ma présence a été annoncée, nous ne pouvons entamer le pas en arrière. Pensons plutôt à ce que nous allons dire à Lorenzo ! Cela me rappelle ma discussion avec la première dame Antarienne, Paloma je crois ?
Tsar Stanislas I: Pamela, Pamela Roos. A l'avenir, il faudra éviter une telle bourde en face de nos homologues, ils riront bien face à telles erreurs...
Tsarine Sveltana Valaski: Qu'est ce qui ne va pas ? Pourquoi cette réaction, allons dis-moi ?
Tsar Stanislas I: Oh rien de très inquiétant, je m'apprête à rencontrer l'homme qui a tué nos concitoyens et qui fait trembler nombres de nos alliés.
Tsarine Sveltana Valaski: Et nous ? Il nous fait trembler ? Tu as dis nos alliés, qu'en est-il de nous ?
Tsar Stanislas I: Evidemment que non, on est en capacité de repousser une attaque Loduarienne et même d'y répondre, balistiquement du moins.
Tsarine Sveltana Valaski: Alors arrête de t'inquiéter pour rien ! Je vais me répéter, mais nôtre discussion me fait réellement penser à la première dame d'Antares. Elle qui disait que son mari était à bout de nerf face au régime communiste.
Tsar Stanislas I: Il faut croire que vous êtes devenues bonnes amies en t'écoutant.
Tsarine Sveltana Valaski: Oh je l'apprécie oui, une charmante femme emplie de qualités, très sympathique !
Tsar Stanislas I: En parlant d'Antares, le sujet sera abordé à coup sûr par le secrétaire général. Cela, l'affaire liant les 50 000 communistes Kartiens partis en Loduarie, peut être l'Escarmouche en Mer Espérance aussi.
Tsarine Sveltana Valaski: Le militarisme Kartien pourrait être abordé et critiqué ?
Tsar Stanislas I: De la part de la Loduarie ? Je ne pense pas, ils le sont ouvertement tout comme nous et puis [...]

Les échanges prirent un certain rythme, abordant chaque possibilité que la rencontre pouvait compter. Le couple impérial fut coupé dans ses discussions lorsque les trains d'atterrissage s'ouvrirent, annonçant l'arrivée plus qu'imminente de l'avion du Tsarat Eurysien. Ce dernier se posa puis ouvrit ses portes quelques minutes après. Le Tsar, à ses côtés sa femme, tous deux sortirent et humèrent l'air tiède Loduarien. Lorenzo Geraert-Wojtkowiak les attendait, Stanislas confirma ses théories. Le secrétaire général aurait détesté recevoir des subalternes, la preuve en est qu'il ne déléguait même pas la tâche diplomatique de l'accueil à un autre. Il était là, se tenant droitement et attendant patiemment ses futurs interlocuteurs. D'un pas assuré et impérial, le Tsar descendit presqu'épaule contre épaule avec la Tsarine, et annonça finalement.

Tsar Stanislas I: Mes salutations à vous, secrétaire général Lorenzo. Je vous ferais bien part de ces quelques formalités et courbettes diplomatiques, nonobstant j'ai eu vent que tout comme moi, vous trouvez cela futile. Outrepassons donc, je tiens à souligner qu'il est réellement encourageant de voir Karty et la Loduarie réunis, j'espère sincèrement que paix sera clef de cette entrevue.
Tsarine Sveltana Valaski: Je vous salue également, vôtre Excellence.

19/07/2015, Loduarie Communiste,

HRPSuite aux événements liés à la Loduarie (un presqu'archivage en somme), je me charge de rédiger la fin de cette entrevue. Occurence acceptée par Lolo, le post devra donc être pris en compte.
Un acceuil sommaire, des salutations froides, la menace rouge ou le pays ocre. Une poignée de main échangée, Lorenzo tourna talons sans dire un seul mot, incitant les Kartiens à suivre le mouvement. Sans se retourner, le secrétaire général entama la marche. Son Excellence Valaski jetta un regard à sa femme, elle qui restait souriante, rayonnante même. C'était devenu plus qu'une habitude le comportement de la Tsarine, c'en est allé jusqu'à se demander si on l'avait déjà vu sous de mauvaises humeurs. Encore et toujours, Sveltana affichait son large sourire, sincère cependant, contrairement à certains pourtant factice de ces diplomates. Le Couple Impérial se rendit dans la demeure et bureau du secrétaire Loduarien, disparaissant dans l'infrastructure. Stanislas regardait ça et là la bâtisse, observant sa sobre architecture qui "faisait l'affaire". Rompant cette monotonie presqu'oppressante, les Valaski virent une femme sur le chemin "à première vue c'est Aube, la femme du dirigeant Loduarien". La Tsarine salua chaleureusement cette dernière, allant même jusqu'à converser, rien d'important nonobstant, une attitude qui se voulait accueillante. Enfin, la délégation impériale entra dans la pièce prévue, annonçant le réel début de cette rencontre.

Stanislas et Sveltana, tous deux réunis, seuls face cet homme, ce "Lorenzo", ce Loduarien qui a tant causé d'histoires. Un sentiment naquit, non pas de la peur ou de l'appréhension, de l'adrénaline montait dans les veines du monarque Kartien. Les discussions commencèrent à s'entamer, abordant directement les sujets cruciaux. Tout y passa, l'Escarmouche en Mer Espérance, les communistes partis de Karty vers la Loduarie. Les dialogues convergèrent jusqu'à l'évocation de certains états dont la Kaulthie, Teyla ou encore Antares. Sa majesté expliqua simplement que les tensions Kaultho-Kartiennes étaient tombées en même temps que le pont Der Valheim. Vint le tour du Royaume Eurysien, expliquant simplement qu'il se voulait le plus grand allié du Saint Empire. Enfin la République d'Antares, seul sujet appréhendé par les Kartiens. Quelques dizaines minutes plus tard, la porte se répétait, s'ouvrant afin de laisser sortir la délégation. Tel un dragon ouvrant sa mâchoire, l'aéronef Kartien avala le Couple Impérial, symbole de la fin de ce duel, le Duel de la Paix.


Tsarine Sveltana Valaski: Eh bien alors ? Ce n'était pas si terrible ?
Tsar Stanislas I: Sans doute, les tensions sont enfin apaisées.
Tsarine Sveltana Valaski:À l'évidence tu ne me dis pas le fond de ta pensée, allons je t'en prie !
Tsar Stanislas I: Simplement ce sentiment de ne pas avoir été à la hauteur tu comprends ? Nous aurions pu espérer bien plus.
Tsarine Sveltana Valaski: Tu t'inquiètes et c'est bien normal, ton devoir de dirigeant rien de plus.
Tsar Stanislas I: Par ailleurs nous rendrons les détails de cette entrevue sous secrets d'états. Personne ne devra être au courant des tenants et aboutissants hormis les hauts placés du gouvernement.
Tsarine Sveltana Valaski: Y compris nos alliés Teylaise ?
Tsar Stanislas I: Même eux oui, nous affirmeront simplement que le Traité est toujours en vigueur s'ils le demandent.
Tsarine Sveltana Valaski: Et la République d'Antares ? Ils sont concernés, ils demanderont sûrement des explications tout du moins ?
Tsar Stanislas I: Nous ferons de cet état la seule exception, je convoquerai un Conseil Ministériel pour en décider, de surcroît [...]