Activités intérieures
Posté le : 18 jan. 2025 à 18:31:05
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Ici seront postées les activités relatives à la vie quotidienne des hernandiens, et ce quelques soient leur niveau de vie ou leurs origines...
Posté le : 18 jan. 2025 à 18:32:19
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22h30, jour de la Sainte Amandine, Hernandia.
Les immenses bureaux de Vale connaissaient une activité anormale à cette heure-ci, en effet, une dizaine d’hommes, en costumes élégants et fumant des cigares pontarbellois, étaient assis autour d’une table. La pièce, quant à elle était vaste et bien garnie, une dizaine de fauteuil à l’esthétique moderne, les immenses baies vitrées montrant les quelques immeubles composants le quartier d’affaire d’Hernandia, la pluie battant les fenêtres. Les hommes évoluant à l’intérieur de ce grand salon portaient des costumes noirs et bleus, certains portaient des smoking, d’autres adoptaient un comportement plus formel et beaucoup moins décontracté. Tous d’ailleurs venaient de se remettre d’une longue journée ou d’un long voyage, beaucoup discutaient des louvoiements de Manuel de San Pedro, et il n’était pas rare d’entendre « Ce clown vendrait l’économie et nos valeurs aux anarchistes ! » ou encore « Qu’il aille au diable, lui et Louis le guerillero ! » voire même « Que le Très Haut nous protège de ces fous ! » tandis que les domestiques, en costumes classiques des serveurs de grands restaurants eurysiens amenaient les rafraîchissements. Parmi ces hommes d’affaires et politiciens deux détonnaient par leur costume croisé bleu, l’un avait une cravate rouge tandis que l’autre avait un nœud papillon de la même teinte bleuté.
Ces deux hommes avaient un accent digne des Luzois et en était certainement originaire, de plus le complet bleu marin permettait de faire penser qu’ils étaient antériniens, car comme beaucoup d’entre eux, ils arboraient des costumes bleu marins et des styles pour le moins originaux… Ces deux hommes appartenaient aux quartiers d’affaires antériniens, le premier Emanuele Le Combre représentait les sphères dirigeantes de Terrabilis, tandis que le second, Juan-Carlos de Janio était le plénipotentiaire du Groupe des Banques Nationales et des caisses épargnantes, tout deux avaient été chargé par leurs entreprises respectives d’entrer en contact avec cette élite pour leur faciliter des transferts d’argent, qui s’apparentaient fortement à des fuites de capitaux, vers le paradis fiscal qu’est le le Grand Duché. Ainsi, ils n’eurent le temps de se reposer, entre le départ de la Nouvelle Antrania à cinq heures et les multiples arrêts à Barba puis à Amarillo la Rubia pour régler quelques affaires en suspens sur place, puis finalement ils purent arriver à vingt et une heure et demie. Juste le temps de se changer de se mettre en costume et voilà que les négociations allaient commencer. Tout deux savaient que négocier n’allait pas être facile avec cette oligarchie financière et terrienne qui souhaitent être le moins exposé en cas de révélation de leurs petites affaires frauduleuses avec le paradis fiscal antérinien.
En effet, beaucoup des hernandiens présents dans la pièce avaient des contacts haut placé en politique, voire sont des politiciens importants dans le jeu actuel, on pourrait notamment cité Franscesco de Làsare, chef de la faction libertarienne et directeur de l’un des plus grand centre industriel du pays… José de Lacalle est quant à lui le représentant de la faction anti-native et terrienne profitant de l’exploitation de ces derniers pour s’enrichir, bien sur nous devrions aussi noter l’arrivée du grand-chef des gangs hernandiens et de son rival de la mafia hernandienne, tout deux portent les costumes classiques des hommes d’affaire malgré la présence d’armes à feu sur leurs hanches. Le premier est Hernan Castvileja, homme à la mine avenante malgré sa balafre qui lui barre la joue, bien entendu à l’origine de quelques meurtres et gérant des principaux flux de stupéfiants traversant et endeuillant le pays. Son rival, spécialisé dans les affaires d’extorsion et de prostitution, est descendant de l’une des familles les plus ancienne d’Hernandie, en effet Alvaro de Uriel est le chef incontesté des Uriel et de son armé de petites mains équipées pour mettre en déroute les forces gouvernementales… On pouvait aussi remarquer la présence d’hommes à la mine sombres, représentants des principaux conglomérats industriels et financiers du pays, prêts à tout pour mettre leur argent à l’abri des politiques anarchistes…
« Non mais franchement, pourquoi le Président s’amuse à aller s’acoquiner avec les anarchistes, déjà que son dernier vote de confiance fut un fiasco, alors qu’il s’amuse à se rapprocher d’un parti minoritaire, ça frole le mauvais goût ! » Fit de Làsare.
« C’est bien évidemment absurde et incompréhensible ! » renchérit la pièce.
« Mais, pourquoi le président se rapproche t’il des anarchistes si l’Assemblée semble orienter à droite ? C’est tout de même paradoxal, notamment lorsque cette dernière s’est montré réticente à lui accorder sa confiance. Enfin, j’espère que vous voyez ou je veux en venir, si même les natifs ont voté avec le P.T, c’est qu’il y a un réel problème de confiance vis à vis du nouvel élu. » Se hasarda le représentant de Terrabilis.
« Il est certain que lorsque les sous-hommes votent avec nous contre le président, c’est qu’il y a un problème, d’ailleurs même Juana Natzual a dénoncé ça, alors vous comprenez que si une gonzesse réussit à comprendre qu’il y quelque chose qui cloche, c’est que la situation est flagrante ! Et l’autre abruti, au lieu de se ranger de notre coté a décidé de soutenir les prolétaires! Les natifs et les ouvriers ! Donc bien sur qu’il mets en péril nos intérêts et qu’il ne faut pas s’étonner lorsque l’on voit les quatre principaux blocs politiques menacer de censurer son gouvernement ! C’est terrible tout de même de se comporter comme un enfant, à l’instar de ces gauchistes du R.L.T qui considèrent, je cite : « Que les hernandiens ont besoin d’une véritable démocratie, à l’instar de la Fédération de Stérus qui puisse réellement s’imposer et durer. Car on ne le répète pas assez, mais chaque composante de notre société mérite et doit recevoir un minimum de respect ! Chose que les esclavagistes du P.R et les raciste du P.T ne semblent pas connaître, ou du moins reconnaître pour leurs employés se rapprochant des esclaves de l’antique Rhème, à la différence près que ces derniers étaient bien traités ! », non mais sérieusement, tant qu’on y est on a qu’à reconnaître que les naziates sont des êtres humains normaux !
Les Antériniens quelques peu gêner par ces boutades que le représentant des propriétaires fonciers trouvaient amusantes et qui furent bien accueillis dans la salle, notamment par de Làsare qui rit aux éclats avec ses amis des quartiers d’affaires de Saint Jacques des Mers. Même les trafiquants, pourtant moins anti-natifs que leurs collègues ne purent s’empêcher de rire aux éclats et de dire :
« Ahahaha, nous le savons tous ici, un natif c’est comme un naziate, il produit et consomme ce qu’il produit, c’est pas pour rien que nous faisons de petites économies sur la production ! Et bien entendu que la consommation reste constante ! Car bon, on ne le répétera jamais assez, mais filez cinq grammes d’héroine à un natif, et il est aux anges, il serait même prêt à se vendre tout entier ! Et il faut bien avouer que ça t’arrange un peu, hein Alvaro ! Nous le savons tous ici, si les organes de Uriel Saludad sont si peu couteux c’est avant tout car quelques reins prélevés sur un ou deux toxicomanes ne coutent pas si cher que ça ! Avoue que même si tu n’apprécie pas mes gangs, ils t’arrangent quand même ! »
« Hohoho, bien sur que oui, sans leurs tendances à massacrer tout ce qui bouge, nous n’aurions aucun problème à collaborer avec eux ! Si seulement vous arrêtez de transformer les rues de Saint Jacques des Mers en bain de sang à chaque affrontement inter-gangs ! » Répondit l’intéressé.
Un homme, à la mine austère, visiblement amusé par ces brillantes plaisanteries ne put s’empêcher de répondre sérieusement à l’Antérinien, visiblement désarmé par l’esprit de camaraderie qui unit politiques et hommes d’affaires dans cette pièce :
« Oui, il est vrai que la situation est complexe et que moi-même j’ai du mal à comprendre les louvoiements de Manuel de San Pedro, en effet, il adopte un comportement contre-productif. Et pour comprendre cela, il faut se rappeler qu’il a été élu en « indépendant » c’est à dire qu’il n’est rattaché à aucun parti, le rendant moins clivant et plus facile à élire que ses concurrents, malheureusement pour lui, ses amis se présentant sous l’étiquette des « indépendants » n’ont pas été élu, d’abord car ils n’ont pas le même charisme et la même aura, et ensuite par ce que, restons honnête, mais s’investir en politique en Hernandie nécessite d’avoir un excellent réseau de connaissances et d’hommes d’affaires, pour la plupart du coté des forces politiques déjà existantes, ajoutons à cela l’importance d’avoir de son coté les notables locaux, eux-aussi soutenant les forces politiques traditionnelles et l’on obtient un président sans force politique, en quelques sortes un impuissant de la politique. Et cela mène forcément à deux voies, soit il devient le fantoche d’un parti, soit il tente de naviguer entre les écumes, et souvent il est obligé de pratiquer une politique de bascule, le menant à opter entre la droite et la gauche en fonction de son programme, et soyons francs, mais je sens que sa présidence se terminera forcément avec Manuel qui sera incorporé dans un parti, ça me paraît évident… »
Celui qui fit cette réponse n’est autre qu’Armando de Milenze, rédacteur en chef du Hernandia Opinion, principal ressource médiatique du pays et connu pour ses positions tranchées vis à vis du gouvernement de Manuel de San Pedro. Ainsi, s’il assistait à cette petite réunion, c’est aussi pour mettre son argent à l’abri des « pattes des anarchistes » et comme beaucoup des hommes d’affaires et des politiciens présents à cette table, le fait de savoir que ce qu’il commets une infraction appauvrissant son état, ne le chagrine que très peu, et même au contraire, lui permets d’espérer que les valeurs conservatrices qu’il défends soient bel et bien entreposées dans un coffre à la Nouvelle-Antrania. En effet, pour lui, capitaliste et catholique conservateur endurcit, mieux vaut que son patrimoine monétaire, symbole de ses valeurs, soit hors d’atteintes des « païens de Reaving » et de leurs « esclaves de Juita ».
« Ainsi, lui qui espérait pouvoir appliquer son programme avec une majorité, ou du moins un corps parlementaire non négligeable, se retrouve à devoir s’abaisser à négocier le soutien des sociaux démocrates et des conservateurs, qui malgré leurs différences n’en restent pas moins proches des courants stérusiens et seanois, autrement dit des socialos qui ne s’assument pas, les conservateurs, pour se différencier des P.Pistes durent devenir plus pro-natifs que les clowns du N.L et que les stérusiens eux-mêmes ! On y ajoute une touche d’anti-socialisme et le compte y est. Les anarchistes eux, ne souhaitent qu’une chose, renverser le plus tôt possible les oligarques, ou du moins ceux qu’ils considèrent comme tels, afin d’établir leur enfer rouge et finalement la déchéance des valeurs chrétiennes qui animent les hernandiens, tout en s’assurant d’imposer leur vision d’un christianisme qui n’est qu’un vaste abus, un mélange entre les aboiements païens des natifs et des traditions bâtardes de Sancte. Donc bien sur que ce n’est pas possible que le président puisse réellement gouverner ! »
Les autres hommes en costume noirs applaudirent, beaucoup trouvaient que cette analyse est pertinente et qu’elle mérite de figurer au H.O, d’ailleurs, ils ne se privèrent pas pour le faire remarquer. Ce à quoi le journaliste répondit par : « Ne vous inquiétez pas, c’est certainement le prochain article qui sortira. » Et la conversation reprit de plus belle avec de vigoureuses critiques des anarchistes et des programmes du Président hernandiens. Avant qu’un autre homme, visiblement plus âgé que ses amis ne prit la parole, il s’agissait d’Ernesto Almajive, l’un des hommes d’affaires les plus riches d’Hernandie, lui même vêtu d’un simple costume deux pièces, d’une montre velsnienne et d’une pochette rouge sur son veston noir, fit :
« Hum, bon maintenant que vous voyez à quel point la situation est désastreuse, les menaces anarchistes et les lâchetés de Manuel de San Pedro, vous comprenez la nécessité que nous éprouvons de cacher notre argent en Antérinie, bastion du conservatisme chrétien catholan et puissance économique majeure. De plus, vous imaginez aisément que nous voulons que ces petites manigances restent entre nous, ainsi je vous prierai de rester discrets sur les sommes qui seront expédiées à la Nouvelle Antrania et à la banque impériale. »
« Bien sur que je comprends votre méfiance vis à vis de ces hommes, mais êtes-vous certains que de telles sommes pourraient être transportées à la Nouvelle Antrania et ce sans attirer les soupçons, car, excusez-moi de ma franchise, mais ne serait-ce pas abuser de voir une cinquantaine d’hélicoptères bourrés de sacs à billets s’envoler vers la Nouvelle Antrania, enfin vous savez tout aussi bien que moi que c’est actuellement impossible, notamment avec les journalistes commençant à s’inquiéter des récentes affaires de corruption… De plus, pas certains que la Banque Impériale accepte d’être mêlée à cela, j’en ai été moi même l’un des principaux dirigeants et je sais que ce n’est pas n’importent quels fonds qui entrent et qui sortent de cette institution. Ainsi je vous recommande de vous tourner vers les Banques Nationales et les Caisses Épargnantes, moins engagées mais parfaitement sures. » Répondit le représentant des B.N.C.E.
« De plus, excusez-moi encore pour l’interruption, je ne comprends pas pourquoi Terrabilis est aussi inviter ici, car si je ne m’abuse nous n’avons pas besoin de sociétés agricoles pour gérer ce genre de choses… » Fit timidement Le Combre.
« Vous avez raison, ça ne paraît pas forcément logique et naturel, mais vous verrez que l’explication coule de source, en quelques sortes. Mais je répondrai d’abord à Monsieur de Janio, en effet votre remarque est pertinente, comment pourrions-nous expédier notre argent sans risques, notamment lorsque nous parlons de plusieurs milliards de talents antériniens. Les airs nous paraissent pour l’instant envisageables et surs, quant aux journalistes trop curieux, mes amis s’en chargeront. (Il pointe en même temps les deux hommes armés occupés à fixer avec insistances les deux antériniens.) De plus, remarquez que si la Banque Impériale ne se montre que peu réceptive à nos avances, nous sommes certains que les B.N.C.E le seront plus et que vous n’aurez aucun problème pour transporter nos fonds, qui ne dépendent légalement que de nous, donc qui empêche aux états voisins de s’interposer sous peine de pratiquer des politiques coloniales et par extension s’attirer les foudres de l’A.S.E.A, si vous voyez ce que je veux dire… Quant aux hélicoptères, Terrabilis est une excuse parfaite, en effet, ce sera elle qui sera utilisée pour nous servir d’alibi (voyant le visage complètement hébété de la coopérative hybride, il rajouta:) en effet nous pourrions ainsi non seulement légitimé l’utilisation de nos hélicoptères pour transporter des malles entières de billets tout en évitant d’attirer l’attention. Bien sur, cela ne se fera pas sans quelques, rétributions… »
L’Antérinien, visiblement intrigué fit : « Quel genre de rétribution ? » avec des yeux brillants…
« Oh, dirions-nous quelques compensations financières et le droit d’exporter vos produits, et ce sans contreparties restreignantes et s’appliquant à l’intégralité de l’Hernandie. Autrement dit, vous pourrez espérer vendre vos denrées sans craindre des réactions protectionnistes de notre gouvernement, je doute ainsi que vous refuseriez une telle offre, notamment lorsque les risques sont minimes. Quant à la réaction des anarchistes et des socialistes (conservateurs compris) je vous assure qu’ils ne pourront pas faire grand-chose notamment lorsque les deux tiers de l’assemblée voteront en faveur de ces accords commerciaux. Nos amis les propriétaires fonciers ont plus à gagner qu’à perdre, cela leur permettra de faire monter les prix pour le gouvernement qui se verra obliger d’acheter pour les populations pauvres, autrement dit, soyez-assuré que vous avez tout à gagner. Si cela vous paraît quelque peu abusé, je peux vous assuré que cela est calculé en fonction de nos besoins et de nos intérêts, et ce quoi que vous pensez… Cela dit, il est clair que ça ne paraît pas évident, mais comme on dit chez-vous : « Qui ne tente rien, n’a rien » et par conséquent la sauvegarde de notre patrimoine économique est plus important que le maintien sous respiration artificielle de notre économie. Mise en péril par les anarchistes, incapables de comprendre les bases de cette dernière… »
Emmanuele Le Combre fut surpris, non seulement on offrait à Terrabilis un pays entier sur un plateau d’argent, mais en plus, cette négociation n’avait duré que quelques minutes, le représentant des Banques Nationales et Caisses Epargnantes ne put s’empêcher de se dire que « ces hommes là, sont le mal incarné, et que l’Hernandie n’a aucune chance avec des hommes pareils au gouvernement » tandis qu’il ne put s’empêcher de sourire bêtement devant ces hommes d’affaires ayant l’habitude de ce genre de tractation. Puis les antériniens, après s’être regardés firent :
« Messieurs, je vous remercie pour votre invitation, j’espère que ces affaires nous seront à tous profitables. Ainsi, soyez assuré que les 17 milliards de talents (antériniens) que vous déposerez dans les coffres des Banques Nationales et des Caisses Épargnantes à la Nouvelle Antrania seront bel et bien entreposés selon les normes de sécurité classiques. Nous mettrons à disposition nos coffres pour les 27 milliards de talents antériniens qui arriveront d’ici les prochains mois en Nouvelle Antérinie grâce à vos hélicoptères de transport. De plus, sachez que Terrabilis acceptera volontiers d’approvisionner votre état en nourriture. Ainsi je vous souhaite une excellente nuit et j’ose espérer que vous ferez appel à nos services d’ici les prochains mois ou en cas de besoin. »
Puis les hommes d’affaires, les politiques et le journaliste levèrent leur verre de Saint Emilion et firent : « Santé et prospérité pour nos entreprises ! » avant de se lancer dans de nouvelles tirades contre les anarchistes et les « naziates »…
Puis les deux hommes en costume bleu marin sortirent et rejoignirent leur luxueux hôtel de Saint Jacques des Mers en espérant que les gangsters ne les considèrent pas comme des cibles de choix pour réclamer une rançon à leurs entreprises respectives…