18/08/2016
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Guerre du Saïdan [RP Estalie-Kartvélie]

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Guerre du Saïdan (1939-...) :

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Contexte avant 2015 :

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Carte administrative de l'ancienne République de Kartvélie sur les territoires contrôlés par la Rache avant 2015.

Le Saïdan est un massif montagneux situé dans le sud de l'actuelle Fédération des Communes de Kartvélie. Le conflit qui va s'y dérouler germe d'abord en 1922. En effet, au début du XXe siècle, les premières organisations issues de la Rache vont faire leur apparition en Eurysie centrale, notamment dans les anciens territoires de la Tcharnovie. Parmi les adeptes de cette organisation promouvant principalement le séparatisme et l'indépendance des différentes ethnies présentes en Eurysie centrale, un Kartvélien va être influencée par cette pensée : le Père Ivane Zurabiani, un prêtre orthodoxe kartvélien qui va effectuer un pèlerinage jusqu'en Tcharnovie et qui va adhérer à l'idéologie de la Rache. De là, il fonde ce qui va bientôt être nommé l'Union de Libération des Peuples en Kartvélie (ULPK). La Kartvélie est alors sous domination étrangère et de srcroît communiste tandis que l'idéologie de l'ULPK prône non seulement le retour à une société conservatrice et traditionnelle (et qui est donc foncièrement anticommuniste) mais également la liberté et l'indépendance des peuples et minorités de Kartvélie, notamment les minorités ossètes, abkhazes ou encore arméniennes qui se situent dans l'est du pays. Dès 1922, le mouvement va donc entrer en insurrection armée contre le gouvernement communiste et au départ, le mouvement dispose d'un solide appui populaire dans l'ensemble de la Kartvélie et réussit à construire un réseau de résistance à travers tout le pays. Ils mèneront de nombreux actes de résistance et à partir de 1939, l'organisation s'établit dans le Saïdan qui devient alors la région forteresse de l'organisation face à la répression communiste.

Cependant, en 1963, la Kartvélie acquit de nouveau son indépendance, devenant alors la République Socialiste de Kartvélie. L'ULPK devient alors minoritaire après l'indépendance kartvélienne, la plupart des cellules clandestines construites entre 1922 et 1963 par l'ULPK étant composés majoritairement d'indépendantistes plus que d'anticommunistes pour la plupart. L'organisation perd donc rapidement en puissance et est relégué au rang d'organisation terroriste anticommuniste qui entre alors en conflit avec le gouvernement communiste kartvélien qui déclare l'organisation illégale après une exécution massive des membres de celle-ci par la frange radicale de l'organisation, non contente de la mise en place d'un gouvernement communiste et de la traîtrise supposée de la majorité des membres souhaitant retourner à la vie civile. Cette perte de puissance n'empêche pas l'ULPK de rester active et de mener des coups d'éclats multiples contre la République Socialiste, l'ULPK va tenir le Saïdan pendant plusieurs décennies. En 1966, l'ULPK massacre les 300 habitants du village de Shvilitzi considérés comme des traîtres après leur retrait de l'organisation en conséquence de l'indépendance du pays. Ce massacre va sévèrement aggraver le soutien populaire initial de l'ULPK auprès des Kartvéliens et va cantonner l'ULPK à une organisation terroriste pure et simple dans l'esprit collectif kartvélien. En 1989, l'organisation réussira même à effectuer une prise d'otages au Parlement kartvélien de Tbilgorod, causant la mort de neuf députés et de 22 policiers. La même année, l'organisation combat l'armée kartvélienne à la bataille de la plaine de Mishkt qui causera la mort de plus de 2000 soldats kartvéliens contre seulement environ 400 morts du côté de l'ULPOK. Sans soutien en dehors du Saïdan, l'organisation se limite aux frontières du massif montagneux tandis que l'armée kartvélienne intensifie ses efforts afin de réduire définitivement cette enclave quasi-séparatiste. En effet, le Saïdan est devenue de facto indépendante de toute forme d'autorité gouvernementale, que ce soit sous la République Socialiste ou sous la République libérale kartvélienne, l'ULPK a continué de créer sa propre structure parallèle dans le Saïdan, réussissant ainsi à acquérir à disposer de la loyauté de la population par une politique de la terreur sur les quelques 14 000 habitants de la région, un solide réseau défensif et même une administration et un gouvernement parallèle. Le Saïdan n'était plus un territoire kartvélien et à partir de 2009, l'armée républicaine kartvélienne va tenter de reprendre le massif. Le reprise du massif est coûteuse et l'armée régulière essuie de nombreuses pertes en tentant de reprendre le massif. L'ULPK mène régulièrement des incursions en dehors du massif afin de piller et détruire les villages environnants, ce qui force la population soit à fuir, soit à organiser leurs propres milices d'autodéfense face au manque de protection que l'armée régulière pouvait offrir.

Tout va changer à partir de la période entre 2013 et 2014. En Novembre 2013, la Révolution éclate en Estalie, dans le sud de la Kartvélie et en conséquence de cette révolution de nature anarcho-communiste, plusieurs dizaines de milliers d'Estaliens vont fuir leur pays pour rejoindre leur voisin du nord kartvélien. Le gouvernement va certes mettre en place des camps de réfugiés rapidement mais une partie réussissent à passer entre les mailles du filet, notamment les réactionnaires les plus radicaux et les anticommunistes. En Janvier 2014, ces exilés réactionnaires estaliens vont fonder l'IDAC (International Division Anti-communiste) qui va joindre ses forces avec l'ULPK et va accepter la mise en place d'une alliance bilatérale entre les deux organisations, les rangs de l'IDAC allant directement renforcer les rangs de l'ULPK pour la défense du Saïdan tandis que l'ULPK s'engageait à fournir les équipements nécessaires à l'IDAC pour mener leurs actions terroristes contre l'Estalie notamment, utilisant la Kartvélie comme une base-arrière. Il ne faudra pas quelques mois de plus pour que le conflit subisse une autre escalade avec, en Septembre 2014, la mise en place d'une nouvelle offensive du gouvernement kartvélien pour reprendre la ville d'Acrik, une des principales villes du Saïdan, aux terroristes de la Rache (IDAC/ULPK) malgré de lourdes pertes des deux côtés et de nombreux civils tués dans les affrontements. Avec le soutien de l'IDAC et la mise sur pied d'une division d'élite, dite Dito, la Rache reprend le contrôle de la ville un mois plus tard, le 6 Octobre 2014, après des affrontements d'une grande violence qui finissent par détruire complètement la ville. Lors de leur retraite, l'artillerie kartvélienne va bombarder ce qui reste de la ville dans une politique de terre brûlée. A la fin des affrontements, 95% de la ville est réduite en cendres. En représailles, l'armée kartvélienne décide de lancer l'opération Night Show le 4 Décembre suivant afin de capturer les trois chefs de l'ULPK. L'opération est un franc succès que les forces spéciales de la SSTG réussissent non seulement à prendre d'assaut le QG de la Rache mais réussira également à capturer des chefs du mouvement, le pope Dito Khomeriki, tandis que les deux autres chefs seront retrouvés tués durant l'opération. La nouvelle est un électrochoc pour l'ULPK qui voit son réseau de communications coupé durant l'opération et doit faire face à une nouvelle lutte intestine entre les chefs restants afin de saisir le pouvoir vacant. Finalement, cette lutte se conclut par la prise de pouvoir Babken Vakhvakhishvili, surnommé l’Homme Ours, connu pour être des plus extrémistes de l'organisation et prônant la guerre totale contre le gouvernement. Ces luttes intestines et la désorganisation qui a suivi l'opération a cependant affaibli considérablement le mouvement qui a perdu presque la moitié de ses effectifs que ce soit dû aux bombardements de l'artillerie, les opérations spéciales ou encore les purges qui vont suivre l'accession au pouvoir de Vakhvakhishvili. Ainsi, alors que la Kartvélie est secouée par de violentes manifestations, la Rache semble sur un déclin imminent et est proche de la destruction par l'armée régulière kartvélienne.

Evènements depuis Février 2015 :

Le mouvement sera sauvé par la vague de l'Histoire : en février 2015, après une crise politique et économique qui va ébranler les institutions de la République, le gouvernement est renversé et la Fédération des Communes de Kartvélie est proclamée le 5 Février. Rapidement, la Révolution impacte aussi l'armée kartvélienne qui est non seulement désorganisée mais aussi amputée d'une grande partie de ses effectifs du fait des désertions, des combats et de la loyauté toujours certaine de certaines unités au gouvernement républicain tandis que la plupart des forces faisant face au Saïdan, dont les officiers réprouvent fortement la réaction pour l'avoir combattu, se joignent aux révolutionnaires. Profitant de l'instabilité croissante durant le mois de Février dans toute la Kartvélie, la Rache saisit l'occasion. Vakhvakhishvili ordonne de lancer une offensive générale depuis le Saïdan. Il rallie les contre-révolutionnaires, les déserteurs loyalistes et le reste des unités loyalistes vaincues par la puissance de feu des Estaliens nouvellement débarqués sur le sol kartvélien. Vakhvakhishvili décide de lancer plusieurs insurrections à Vardani, Arashvili et Askhurdia en ralliant les loyalistes sur place. Vakhvakhishvili réussira même à libérer Dito Khomeriki de son emprisonnement et ainsi revigorer le moral de la Rache qui récupère un de ses leaders les plus emblématiques et charismatiques. Cependant, la résistance contre-révolutionnaire est désorganisée que ce soit par le manque d'équipements, la rupture complète des chaînes d'approvisionnement (et donc un manque de munitions qui arrive très vite), un manque d'officiers et de commandement et une absence de matériel de communication qui rend la coordination de la lutte contre-révolutionnaire catastrophique, surtout que la plupart de ces insurrections furent matées par l'Armée Rouge estalienne, une force professionnelle, organisée, bien équipée et qui disposait d'un soutien aérien conséquent. Les villes tombent ainsi une à une sans que la Rache n'y puisse pas grand-chose. Néanmoins, la Rache trouve dans le tas un allié inattendu : le Front de Libération Skoviliosnovite (FLS) qui est un mouvement terroriste estalien favorable à la restauration de la monarchie en Estalie. Anticommunistes notoires et connus pour avoir menés l'attentat de la Place Paradykov à Mistohir le 20 Novembre 2013, ils ont fuis en Kartvélie après les purges successives organisées par l'armée et les services de renseignements estaliens. De fait, peu susceptibles de voir leur base-arrière s'effondrer face à l'anarchisme qu'ils combattent désespérément, le FLS s'allie à la Rache et rejoint rapidement celle-ci. Le 21 Février, Askhurdia est finalement reprise par l'armée estalienne et face aux échecs urbains, la Rache décide de lancer une retraite générale de toutes les forces qu'elle a pu récupérer durant la Révolution et ralliant ainsi l'ensemble des forces contre-révolutionnaires encore en état de combattre dans les villes et les campagnes du pays pour se regrouper au Saïdan et se regrouper pour la future contre-attaque.

Depuis lors, alors que la Fédération des Communes de Kartvélie se renforce chaque jour, que la stabilité politique et économique revient et que l'armée débute ses réformes internes et a disposé la majorité de ses troupes vers le Saïdan, la contre-attaque tant attendue contre la Révolution commence à s'estomper et une guerre d'usure semble s'installer après des affrontements sporadiques et des escarmouches régulières entre la nouvelle Armée Révolutionnaire de Kartvélie et la Rache (ULPK/IDAC/FLS).

Situation actuelle et intervention estalienne :

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Carte géographique du Saïdan et villes.

Depuis sa retraite générale en Février 2015 dans le massif du Saïdan, la Rache est cantonnée autour d'un massif montagneux assez facile à tenir pour eux du fait du renforcement en effectifs et en équipements (volés à une armée régulière en pleine débâcle à ce moment-là) que la Rache a pu acquérir, sans oublier l'expérience acquise par les combattants de la Rache durant cette période. Le massif est donc lourdement défendu mais il le sera encore plus en Août 2015 avec l'arrivée des membres du Mouvement Accélérationniste, un autre mouvement de la Rache issue d'Estalie qui va commettre un sanglant attentat à Stepishir le 11 Août en utilisant notamment des armes chimiques contre la population. Pourchassés par le gouvernement estalien, le mouvement s'est donc réfugié au Saïdan. En conséquence de l'attentat de Stepishir, el gouvernement a considéré intolérable la poursuite de l'existence de l'enclave terroriste du Saïdan et a décidé de mobiliser la 2ème Brigade Blindée "Teney" ainsi que la 4ème Brigade de Montagne "Oganya" soit près de 16 000 hommes afin de reprendre le Saïdan et éradiquer la Rache située dans le massif. La seconde partie de la Guerre du Saïdan s'engage, la période estalienne, et le conflit ne manquera pas d'être sanglant de nouveau.



Etat du conflit au Saïdan :

  • Forces estaliennes en présence : 14 932 hommes (8ème Brigade de Montagne "Roskova" / 4ème Brigade de Montagne "Oganya")
  • Forces kartvéliennes en présence : 6744 hommes
  • Coopération estalo-kartvélienne : Légère (1).

  • Cohésion au sein de la Rache (ULPK/IDAC/FLS/Accélérationnistes) : Chancelante (3).
  • Effectifs de l'ULPK : 4786 hommes.
  • Effectifs de l'IDAC : 8340 hommes.
  • Effectifs du FLS : 914 hommes.
  • Effectifs accélérationnistes : 1500 hommes.
  • Chefs de la Rache : Dito Khomeriki (ULPK) ; Babken Vakhvakhishvili (ULPK) ; Temur Gogolidze (ULPK) ; Stepane Kobalia (IDAC) ; Boris Yelov (FLS) ; Conseil Accélérationniste (Mouvement Accélérationniste).

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    Rasez-moi ces montagnes :

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    Cela fait désormais trois mois que le conflit dans le Saïdan a repris en intensité suite à l'intervention musclée des forces estaliennes dans le massif kartvélien et depuis le début de cette intervention, les troupes estaliennes et kartvéliennes n'ont pas chômés, même si le résultat de ces trois premiers mois de combats ont étés peu concluants. En effet, dès le début de l'opération estalienne, ces derniers durent en premier lieu sécuriser la zone située autour du massif. En effet, avant que les Estaliens n'interviennent directement dans le conflit, l'armée kartvélienne alors en pleine réorganisation avait complètement omis de protéger les territoires situées autour du Saïdan, composés principalement de plaines et de terrains agricoles. De ce fait, les terroristes de la Rache ont étés rapidement en capacité d'établir des avant-postes autour du massif à partir desquels les terroristes pouvaient piller les villages environnants et contrôler les routes menant au Saïdan. Ce fut la première étape à franchir pour les Estaliens et la 2ème Brigade Blindée "Teney", déjà rôdée dans les affrontements contre la Rache (c'est cette même brigade qui a pacifié les grandes villes du pays en Février dernier), qui devra se charger de nettoyer les alentours afin de laisser ensuite les unités de montagne de l'Armée Rouge se charger du massif en lui-même. Or, ce n'était pas une mince affaire d'expulser les forces terroristes autour. Ces derniers, ayant appris de leurs erreurs contre les chars estaliens en Février dernier, se sont procurés sur le marché noir des mines antichars en grande quantité afin de miner les routes et les champs agricoles autour du massif afin de ralentir et gêner l'avancée estalienne. Et c'est ce qui s'est passé de fait : les colonnes blindées estaliennes furent surprises dès le début de l'opération, les chars de tête étant rapidement immobilisés, permettant ensuite aux terroristes, équipés de lance-roquettes de basse qualité, de tirer de flanc sur les chars estaliens. Exploitant ainsi les faiblesses de flanc du blindage des chars, les terroristes eurent rapidement raison des premières tentatives de contrôle du territoire par les Estaliens. C'est l'aviation qui sauvera les forces estaliennes dans les premiers jours, les Steel Eagles effectuant de nombreuses sorties afin de balayer les champs suspectés de cacher des unités de la Rache.

    Les premiers affrontements démontrant une certaine préparation du côté de la Rache qui avait visiblement anticipé l'arrivée des Estaliens, l'Armée Rouge réorganisa sa stratégie. Des unités de déminage sont assignés à la brigade blindée et le Groupe RIR des forces spéciales est mis à contribution afin de mener des raids contre les avant-postes. Le RIR va rapidement se transformer en une force de reconnaissance et d'action directe tout au long du mois d'Août, les opérateurs estaliens organisant des incursions dans les zones contrôlées par la Rache afin de localiser le dispositif ennemi. Par la suite, les positions ennemies, souvent organisées dans l'objectif de prendre à revers les unités estaliennes plus lourdes, sont désignés à l'artillerie de la brigade qui rase alors des zones entières à l'obus à sous-munitions afin d'élargir la zone létale, la nature anti-personnelle et très létale de ces obus allant dans le sens de la stratégie estalienne. En effet, l'état-major sait que malgré une forte présence, les effectifs de la Rache sont limités que ce soit par le blocus terrestre organisé autour du Saïdan qui limite fortement l'arrivée de nouveaux équipements et de nouvelles recrues et surtout la popularité de la Rache, tout mouvement confondu, reste marginale parmi la population du fait des atrocités commises par la plupart des groupes qui composent la coalition de mouvements de la Rache du Saïdan. De ce fait, le postulat estalien est simple : chaque perte de la Rache est irremplaçable et chaque matériel détruit est une victoire importante sur les terroristes et leur capacité à résister. Ainsi, le but n'est pas tant de gagner du terrain mais bien de purger les rangs de la Rache en utilisant les armes les plus létales à la disposition de l'arsenal estalien qui, à l'inverse, dispose d'une supériorité numérique évidente, d'une industrie de l'armement efficace et d'une chaîne logistique imparable. Si on peut relever l'évidence de la supériorité estalienne dans cet affrontement, il faut cependant nuancer : la géographie locale et le fanatisme des forces terroristes restent une épine dans le pied dans cette opération. Le mois d'août se caractérise ainsi surtout par une suite d'affrontements éclairs entre les forces spéciales et les unités dispersées de la Rache qui, démunis de matériel de vision nocturne pour la plupart de leurs hommes, sont dans l'incapacité de combattre les raids nocturnes réguliers organisés par les membres du RIR tandis que le matériel mobile des unités de la Rache est rapidement détruit par des frappes chirurgicales de l'aviation estalienne qui utilisent des bombes guidées par centrale à inertie qui permettent aux aéronefs estaliens de bombarder plus précisément encore et ce, en toutes conditions météorologiques confondues (les bombes à guidage laser pouvant diminuer en précision en cas de météo peu clémente). Vers la fin du mois d'août, alors que les frappes de l'aviation, les raids nocturnes et le bombardement de l'artillerie a privé la Rache de la plupart de ses véhicules mobiles (principalement des pick-up armés) et a laissé derrière eux un grand nombre de pertes, la décision fut finalement prise de se replier dans le massif.

    Le mois de septembre s'entame donc par les premières opérations dans le Saïdan en tant que tel. Cependant, il s'avère que ce mois va s'avérer catastrophique pour les forces armées estaliennes et kartvéliennes. En effet, étant donné que l'état-major kartvélien est non seulement indépendant mais coupé de toutes communications concertées avec les Estaliens quant à la stratégie à adopter, les forces kartvéliennes ont tenus compte que la défaite de la Rache dans les plaines alentours du massif était le signe que la Rache devait être désorganisée. Les officiers kartvéliens, animés par un esprit revanchiste pour certains mais surtout par un appât du gain lié au carriérisme de la plupart d'entre eux, décident de lancer un assaut hâtif sur l'ensemble du Saïdan. Objectif : Acrik et Ordalan. Ces deux cibles ne sont pas prises au hasard par les troupes kartvéliennes. Acrik a été la cible d'affrontements intenses entre la Rache et les troupes républicaines kartvéliennes en 2014 et de ce fait, beaucoup d'officiers kartvéliens en poste dans l'armée ont participés aux affrontements et connaissent le terrain et les méthodes de la Rache dans cette zone et sont donc certains qu'il suffira de réitérer la réussite de la Kartvélie il y a un an tout juste. Quant à Ordalan, c'est la principale ville du massif, la plus peuplée et supposée être le centre politique de la Rache où se réunissent ses différents courants qui coexistent. Prendre Ordalan, c'est un coup porté au moral des troupes ennemies mais également à la cohésion entre les mouvements qui pourraient s'accuser mutuellement de l'échec de la défense. C'est en tout cas le plan kartvélien lorsque ceux-ci lancent l'offensive le 7 Septembre 2015. Les combats vont rapidement gagner en férocité et vont tourner au fiasco. Les Kartvéliens, n'ayant pas avertis les Estaliens, ne disposent d'aucun soutien aérien et la logistique kartvélienne, si elle n'est pas inexistante, est mal préparée et reste globalement corrompue et minée par le trafic d'armes illégal, les soldats reçoivent donc une quantite substantielle d'armes et de munitions au début des affrontements, faisant que sur les 4000 hommes déployés pour l'offensive, seuls 1200 combattants pourront réellement combattre sur le front. Sans soutien aérien, les Kartvéliens devaient se reposer sur une artillerie très peu fiable étant donné que les soldats ne sont à vrai dire que peu équipés en matériel de communication et de guidage, faisant que l'artillerie kartvélienne est quasiment aveugle et provoque des tirs amis. C'est quelque chose que la Rache va très vite comprendre : s'appuyant sur les grottes dans les montagnes et construisant un réseau de tunnels improvisés pour se positionner derrière et sur les flancs des unités kartvéliennes, les terroristes encerclent rapidement les fantassins kartvéliens mal commandés et mal préparés et les terroristes ont tendance à se rapprocher souvent. Ainsi, les combat se font à moins d'une centaine de mètres pour empêcher les Kartvéliens d'appeler leur artillerie, peu envieux de se prendre les obus de leur propre armée. Sans appui extérieur, encerclés et avec un moral plutôt bas, les soldats kartvéliens sont impitoyablement massacrés. Entre le 7 et le 11 Septembre 2015 c'est 346 soldats kartvéliens qui sont tués dans les combats et 410 sont gravement blessés. La déroute est complète. Cette première partie de Septembre démontre à la fois l'incapacité des Kartvéliens à combattre seuls la Rache, la sous-estimation des capacités de la Rache par l'état-major kartvélien mais aussi le manque total de coopération entre Estaliens et Kartvéliens, pourtant alliés, contre la menace commune. L'absence de communications entre les deux commandements a fait que les Estaliens ne sont intervenus que tardivement dans l'opération, à partir du 10, afin de surtout masquer le repli des unités bloquées avec des tirs fumigènes, des frappes de précision de l'aviation et une évacuation héliportée des unités encerclées autour d'Acrik. L'offensive sur Ordalan a aussi été un désastre, certes moins grave car les unités ne sont pas allés très loin dans le massif et se sont rapidement faits expulsés de la zone.

    Le 13, tenant compte des erreurs des Kartvéliens, le général Jaroslav de la 4ème Brigade de Montagne "Oganya" lance à son tour une offensive, cette fois concentrée exclusivement sur Acrik, le but étant de non seulement prendre la ville mais également le Mont David II, le point le plus haut du Saïdan, afin d'y poser des unités de reconnaissance et d'artillerie qui auraient une vue sur tout le massif et devrait ainsi faciliter la prise du reste du massif. L'offensive tourne cependant aussi au fiasco : au lieu de progresser graduellement, les unités de montagne estaliennes avancent en colonnes d'attaques afin de sécuriser les grands axes et faciliter la prise des hauteurs alentours au sein du massif. Néanmoins, profitant de cette négligence tactique, les terroristes de la Rache, connaissant très bien le terrain, prennent à revers les unités estaliennes et malgré un soutien intensif de l'aviation, les terroristes mettent à mal les montagnards estaliens. Les tirs croisés, l'utilisation de mortiers légers (souvent dissimulés, ce qui empêche toute forme de contre-batterie) et les tirs provenant de tireurs embusqués à longue distance va mener la vie dure aux unités de montagne de l'Armée Rouge. Dès le premier jour de l'offensive, 77 soldats estaliens sont tués. Jaroslav, face à cette résistance inattendue, décide de se servir de l'avantage matériel estalien pour avancer : il dote les unités d'assaut des différentes compagnies d'infanterie de la brigade en matériel de vision nocturne, sachant fort bien que les terroristes en sont démunis, et décident de progresser de nuit et de se retrancher le jour. La tactique est au premier abord payant : les Estaliens recensent entre le 14 et le 15 suivant près de 127 pertes confirmées du côté de la Rache. Le 16, la Rache décide de se replier dans les abords d'Acrik. Dans les faits, l'agglomération est une ville fantôme depuis 2014, c'est un champ de ruines inhabité vidé de ses habitants lors des bombardements par l'armée kartvélienne qui a été transformé après la chute de la République en hub logistique pour toute la partie occidentale du Saïdan. Il n'y avait donc aucune contrainte liée aux civils pour les Estaliens qui pouvaient purement et raser la ville mais l'état-major estalien sait que les terroristes disposent de réseaux souterrains, réseau construit en réaction à la stratégie du terrassement par l'artillerie de l'armée républicaine l'année dernière. Tout bombardement intensif de la ville serait donc inutile dans l'immédiat, les terroristes pouvant largement se planquer dans leurs abris. A part gaspiller le budget de la Commission à la Guerre, cela n'amènerait pas à grand-chose. Le 17, les combats sont donc interrompus, l'armée estalienne brisant ses efforts sur les tranchées dissimulées des troupes de la Rache qui, durant les assauts nocturnes, se servent de leurs mortiers pour tirer des obus éclairants afin de faire jeu égal avec les soldats estaliens. Ainsi, afin d'éviter des pertes inutiles, les officiers estaliens ne lancent aucune offensive majeure sur la ville. Le 18, une unité de la Rache, la division Dito de l'ULPK, ceux-ci contournent les lignes estaliennes et attaquent de jour les convois logistiques de la brigade. Les convois sont certes défendus mais la pose de mines sur le chemin durant la nuit et les embuscades organisées des vétérans de la division Dito ont raison de cette protection. Craignant un encerclement, le général Jaroslav ordonne un retrait partiel de la zone, se repliant à six kilomètres à l'ouest du massif, sont but étant de conserver les hauteurs qu'il a réussi à prendre et nettoyer ses lignes arrières des réseaux de tunnels et d'établir des positions fortes dans la région avec des unités de reconnaissance bien équipées qui devront surveiller les mouvements ennemis et signaler ceux-ci afin de permettre à l'artillerie et l'aviation de contraindre les terroristes dans leurs déplacements. Le 20, la retraite est achevée avec un minimum de pertes.

    Les opérations d'Août et de Septembre n'ont donc pas étés très concluantes. Les pertes du côté kartvélien s'élèvent à 346 morts et 410 blessés tandis que les Estaliens décomptent dans leurs rangs 98 morts et 106 blessés, la plupart ayant étés mis hors combat lors des opérations de Septembre (les combats d'Août ayant étés relativement peu meurtriers vu qu'ils ont impliqués surtout des unités blindées lourdement protégées par les armes de mauvaise qualité de la Rache et par des forces spéciales qui surclassent complètement par leur équipement et leur efficacité les unités terroristes). Enfin, on décompte 471 morts confirmés du côté de la Rache, la majorité provenant des rangs de l'ULPK dont les effectifs semblent majoritaires autour d'Acrik. Ces deux mois de combats ont tout de même démontrés plusieurs failles au sein du dispositif estalo-kartvélien. Tout d'abord, il ne fait aucun doute que l'Armée Révolutionnaire Kartvélienne est inefficace en tous points : sous-estimation de la capacité d'organisation et d'adaptation de la Rache, gestion chaotique des stocks d'armes et de munitions, manque de matériel de communication et de guidage, tirs amis de l'artillerie, précipitation des officiers dans la bataille. Bref, il semble évident qu'en l'état des réformes actuelles de l'armée kartvélienne, celle-ci soit tout simplement incapable d'opérer seule, ses rangs étant encore largement déboussolés et assommées par la Révolution Brune et ses conséquences. On en vient à l'Armée Rouge estalienne. Si celle-ci s'est avérée plus efficace que sa compère kartvélienne, son comportement n'a pas été exempt de défauts. Les officiers estaliens ont négligé la capacité des terroristes à utiliser le terrain montagneux à leur avantage, leur permettant d'exploiter efficacement un réseau de tunnels et de grottes leur permettant de frapper de manière imprévisible ; Jaroslav a tenté une progression classique dans la zone d'Acrik et ses unités ont manqués d'adaptabilité par rapport à l'ennemi et au terrain, ce n'est qu'après de lourdes pertes que le général s'est ressaisi et a revu ses tactiques comme l'utilisation du combat nocturne. Le soutien logistique s'est mal déroulé également, la protection des convois n'a pas été assez planifié et aurait pu menacer toute l'opération si la Rache avait réussi à poursuivre ses raids dans les arrières de l'Armée Rouge. Enfin, Acrik n'a pas été prise, faute de pouvoir localiser et neutraliser efficacement les positions ennemies. La Commission à la Guerre a commenté de cette manière les opérations le 1er Octobre dernier :

    "L'Armée Rouge a été défaillante et nous ferons notre possible pour améliorer nos capacités de reconnaissance du terrain, adopter une approche plus progressive et coordonnée et une logistique plus fiable. L'ennemi que nous combattants se retranche bien dans une forme de guerre asymétrique et est relativement mobile. Pour exterminer ces terroristes, nous devrons revoir notre façon de faire la guerre, de la même manière que nous avons revus notre ligne de conduite après les combats urbains de Février. Nous ne faillirons pas, camarades."


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    La quatrième bataille d'Acrik (Décembre 2015-Mars 2016) :

    Photographie datant du 11 Janvier prise dans les ruines d'Acrik - Tribune du Peuple.


    Après les offensives d'Août et Septembre 2015, on avait assisté dans le Saïdan à une forme d'accalmie dans la région du fait des récents affrontements, les mois d'Octobre et de Novembre 2015 ayant étés particulièrement calmes. Néanmoins, une situation calme ne signifie pas pour autant une inactivité du front. En effet, si ces deux mois n'ont étés marqués par aucune offensive ou opération majeure dans la région, c'est bien parce que c'est une volonté de l'état-major de l'Armée Rouge. Comme nous l'avions vus autrefois en 2015, les combats au Saïdan n'ont pas étés de tout repos ni pour l'armée kartvélienne et encore moins pour leurs alliés estaliens. En effet, que ce soit les Kartvéliens ou les Estaliens, les deux armées avaient démontrés un certain nombre de défaillances dans leur stratégie de suppression du massif, notamment du côté kartvélien où la récente initiative du commandement kartvélien de lancer l'offensive seule s'est avérée être un désastre causant la mort de plus de 300 de leurs hommes dans leurs rangs. Du côté estalien, si le nombre de défaillances se sont avérées moins nombreuses (du fait qu'à la différence de l'armée kartvélienne, l'Armée Rouge ne souffre pas des nombreux vices de l'armée kartvélienne post-révolutionnaire), elles restent tout de même présentes. Ces deux mois de répit ont donc étés mis à profit dans ce but.

    La revue de la stratégie offensive en montagne :

    Après l'échec de l'offensive jusqu'à Acrik par les forces estaliennes en Septembre 2015, une commission d'études a été mise sur pied par l'Armée Rouge peu après afin d'analyser et d'évaluer les causes de l'échec des Estaliens à aller jusqu'à Acrik et prendre la ville. Il convenait alors d'analyser les raisons de l'échec des opérations de la 4ème Brigade de Montagne et les causes premières des pertes subies par les soldats estaliens sur le terrain, tout en tenant compte des retours d'expérience des soldats et des sous-officiers sur le terrain. La commission avait alors statué la chose suivante :

    "L'échec des opérations s'étant déroulé entre le 13 et le 20 Septembre 2015 à l'ouest d'Acrik peuvent être imputées à plusieurs raisons autant liés aux comportements de l'ennemi mais aussi et surtout à une mauvaise appréciation de la nature du terrain sur lequel les troupes évoluaient par les officiers de la brigade. En effet, parmi les raisons qui poussent la commission à pointer une faute du commandement est celle de la sous-utilisation de plusieurs moyens pourtant à la disposition complète des brigades de montagnes de l'Armée Rouge, qu'ils soient organisationnels, tactiques ou techniques. Sur le plan organisationnel, la commission a noté une sous-utilisation (voire une absence totale d'utilisation) des cellules de montagnes pourtant mises à disposition de chaque bataillon d'infanterie de montagne, pourtant essentielles dans la mise à disposition pour le personnel du commandement à l'accès aux informations et à la reconnaissance, en plus d'être particulièrement importants dans la prise d'objectifs précis pouvant faciliter l'avancée progressive de l'ensemble des forces du bataillon. Les cellules de montagnes ont étés sous-utilisées dans la plupart des cas, on atteste leur utilisation fréquente uniquement lorsque le commandement a entamé le repli entre le 18 et le 20 Septembre, traçant des lignes de repli sécurisées pour les unités à travers les montagnes. En dehors de ces quelques exemples en fin d'opération, la partie offensive de l'opération est démunie d'une utilisation pertinente de ces cellules. Par exemple, le 14 Septembre, il a été noté que le 5e bataillon d'infanterie de montagne a recensé la mort de 21 de leurs membres suite à une embuscade de tireurs embusqués, situés sur la crête H401. Il a été démontré par la suite par la commission que cette crête, si on en suit les manuels d'instruction du combat en montagne de l'Armée Rouge et le trajet emprunté par le 5e bataillon, devait être sécurisé en préalable par la cellule de montagne ou au moins être reconnue avant toute avancée des troupes principales, ce qui aurait pu permettre d'éviter une regrettable embuscade qui coûta la vie à une vingtaine de nos compatriotes.

    Sur le plan tactique, la commission a considéré la stratégie du général Jaroslav comme un signe d'amateurisme tactique flagrant, ses troupes ayant reçu pour ordre de sa part de se diviser en colonnes d'attaques par bataillon afin de sécuriser les axes de communications principaux du massif menant à la ville d'Acrik. Cette tactique, bien qu'elle puisse sembler cohérente pour une offensive blindée en terrain plat (en prenant exemple sur l'exceptionnelle chevauchée de la 2ème Brigade Blindée entre l'Estalie et Tbilgorod en Février 2015), elle est purement obsolète en combat de montagne. Ce constat n'a pas été retenu par hasard par la commission puisqu'elle figure là aussi dans les manuels d'instruction de combat en montagne de l'Armée Rouge, nous tenons donc pour responsable le général Jaroslav de ne pas avoir suivi plus rigoureusement les tactiques de combat en montagne qu'il doit, en tant que général d'une brigade de montagne, doit connaître scrupuleusement. Cette tactique relève donc de l'amateurisme, les unités ennemies ayant eu par la suite l'opportunité de délaisser les axes de communications aux troupes estaliennes pour mieux les prendre de flanc depuis les hauteurs.

    Enfin, sur le plan technique, nous notons que la logistique et le transport des approvisionnements de la brigade au cours de l'offensive ont sous-utilisés des moyens alternatifs de transport des moyens logistiques de la brigade. En effet, la sécurisation des axes de communication ont convaincus une partie des officiers-logisticiens de la brigade qu'une utilisation des moyens motorisés conventionnels suffirait à la brigade pour maintenir la cohérence logistique de l'opération. Cette décision a mené aux offensives nocturnes du 18 Septembre où des troupes d'élite ennemis de la Division Dito ont pris d'assaut des convois motorisés, certes protégés, mais vulnérables et visibles de loin, provoquant ainsi leur interception et accélérant le besoin de la brigade de se replier plus à l'ouest pour réorganiser ses lignes logistiques, brisant ainsi son élan offensif vers Acrik. La commission estime que la brigade aurait pu faire appel aux animaux de bâts qui lui sont alloués afin de diminuer la visibilité des convois logistiques. De plus, compte tenu de la supériorité aérienne totale de l'Estalie dans la région et de l'absence de MANPADS dans les rangs de la Rache, l'utilisation de la voie héliportée aurait également pu être une solution logistique plus adéquate et plus pratique pour les troupes et surtout bien moins risquée que la voie motorisée, bien plus vulnérable aux attaques.

    Pour toutes ces raisons, la commission recommande à ce que le général Jaroslav soit rétrogradé de ses fonctions en tant que général de la 4ème Brigade de Montagne et que la brigade revoit le modèle tactique et logistique de ses prochaines offensives dans la région du Saïdan.
    "

    La commission ayant rapidement publié son rapport à l'état-major, les conséquences de son étude n'ont pas tardés : le général Jaroslav avait été rétrogradé pour laisser place à Pyotr Frangelski, ancien lieutenant-colonel du 2ème bataillon d'infanterie de montagne de la 4ème Brigade de Montagne qui s'était démarqué avec ses hommes au cours de l'offensive pour son esprit d'initiative, sa connaissance du terrain du fait d'une remarquable utilisation de ses unités de reconnaissance et l'utilisation économe de ses troupes (le 2ème bataillon est l'unité de première ligne comptant le moins de pertes dans les rangs de la brigade au cours de la dernière offensive, dénombrant un seul mort et deux blessés graves seulement).

    Isoler le Saïdan :

    Tandis que les troupes estaliennes revoyaient leurs tactiques du combat en montagne, les Kartvéliens ont étés chargés de résoudre un deuxième problème : les incursions de la Rache en dehors du massif. En effet, bien qu'ils aient étés vaincus au début des opérations par la 2ème Brigade Blindée en terrain plat autour du massif, il reste assez fréquent que des soldats de la Rache se faufilent en petits groupes dans les plaines avoisinantes du massif pour mener des raids sur les villages, les axes de communications ou les garnisons proches du massif afin d'harceler la coalition estalo-kartvélienne. Or, bien que de bonne volonté, l'armée kartvélienne n'est pas elle-même en capacité d'empêcher ces raids du fait de l'expérience que les terroristes disposent pour l'infiltration et leur connaissance du terrain assidue qui leur permet d'user de couloirs d'infiltration et de passer sous le radar des patrouilles d'infanterie de l'armée kartvélienne. Au lieu de chercher à trouver ces dits couloirs (qui changent régulièrement de toute manière), l'armée kartvélienne a décidé d'utiliser à la place un modèle de défense hybride pour assurer la défense autour du massif et isoler celle-ci. En effet, elle a décidé d'autoriser les communautés villageoises autour à s'armer et former des milices d'autodéfense autour du massif afin de protéger dans un premier temps leurs foyers, leurs terres agricoles et leurs communes respectives. Cette stratégie n'a rien de nouveau chez les Kartvéliens, le gouvernement républicain en faisait déjà usage en son temps, l'armée s'assurant alors de la fourniture d'armes de dernière génération aux miliciens pour que ces derniers puissent faire jeu égal avec les terroristes de la rache. Sous le conseil des officiers estaliens, cette stratégie a été remise au goût du jour, à l'initiative des communes désormais et non plus des seuls villages avoisinants. Seulement, quelques décisions complémentaires ont étés prises pour renforcer ce système qui se veut hybride entre les moyens militaires conventionnels et les moyens de défenses de la milice. Tout d'abord, en plus de fournir directement en équipements militaires de qualité, l'armée kartvélienne doit aussi se charger de l'organisation, de la structuration et de la formation des miliciens : des zones de patrouilles sont attribuées aux milices en fonction de leurs effectifs locaux, des unités de reconnaissance sont mises sur pied au sein de la milice composés majoritairement de chasseurs et d'agriculteurs afin que ces derniers puissent mettre à profit leur connaissance de la région à l'avantage des forces armées. Dans les faits, les miliciens se chargent autant de la protection de leurs villages que de leurs terres avoisinantes, permettant ainsi la protection des vastes plaines qui entourent le massif. De l'autre côté, l'armée régulière kartvélienne se charge surtout de mettre sur pied des unités motorisées de réaction rapide : le but de ces unités, composés de soldats expérimentés (ayant déjà combattus au Saïdan sous la République) et de membres du STTG, doivent s'assurer d'intervenir en cas de confrontation entre terroristes et miliciens (ces derniers devant aussi recevoir de la part de l'armée d'outils de communication permettant d'indiquer la présence de terroristes et donc l'envoi de renforts en un temps record). De plus, le reste des troupes (souvent les moins expérimentés) s'assurent quant à eux de sécuriser les axes de communications principaux.

    Cette stratégie hybride fournit un double avantage pour l'armée kartvélienne dans le cadre de son encerclement et l'isolement du massif du Saïdan. Tout d'abord, l'utilisation de la milice pour sécuriser leurs propres villages et leurs terres avoisinantes est un excellent moyen d'économiser le nombre d'hommes relativement limité que les Kartvéliens mettent à disposition de l'opération pour sécuriser tout le pourtour du Saïdan. Ensuite, cela permet aux troupes régulières kartvéliennes de disposer d'un glacis de reconnaissance et de prévention efficace, une forme de première ligne contre laquelle la Rache doit se confronter pour sortir du Saïdan, une première ligne qui est donc toujours comblée en somme par les unités de réaction rapide qui doivent s'assurer par leur mobilité et leur expérience que les terroristes ne puissent aller au-delà des territoires sous le commandement des milices d'autodéfense.

    La quatrième bataille d'Acrik :

    Le 22 Décembre, après plus de deux mois de préparation et de restructuration tactique de la 4ème Brigade, celle-ci s'est enfin décidée à reprendre l'offensive sous la supervision du nouveau général Pyotr Frangelski, avec pour objectif la prise d'Acrik et de ses alentours. Dès le début de l'offensive, cependant, les combats se montrent très rudes pour les Estaliens car si ces derniers se sont effectivement préparés largement en amont pour cette offensive, la Rache n'a fait que profiter de ce temps de répit pour organiser son propre système défensif, réussissant à mettre au point dans des positions en hauteur dissimulées des lance-roquettes fixes pour bombarder les unités estaliennes. Dès le 23 Décembre, une des unités estaliennes de la brigade est prise en embuscade par un tir de barrage de roquettes explosives qui provoque la mort de 25 soldats estaliens et oblige le 3ème bataillon à immobiliser son avancée le temps que l'aviation largue un tapis de bombes sur chaque hauteur susceptible d'accueillir les lance-roquettes ennemis. L'avancée du bataillon ne se poursuivra que le 24 Décembre, lorsque l'aviation déclarera que la voie est libre pour le bataillon. Néanmoins, malgré cette embuscade, il semble bien que les troupes estaliennes progressent rapidement avec peu de pertes jusqu'à Acrik, Frangelski ayant eu l'idée de joindre à la fois l'action des cellules de montagne avec des opérateurs spéciaux héliportés du RIR afin de débusquer les tireurs embusqués et prendre les positions pouvant être utilisées par les tireurs ennemis comme lieux d'embuscade. Au final, la Rache ne pouvait plus compter que sur l'utilisation de ses mortiers pour tenter des embuscades sur les soldats estaliens, des tirs bien souvent imprécis du fait de la dispersion des fantassins estaliens lors de leur avancée (l'avancée en colonnes ayant été complètement abandonnée).

    Le 29 Décembre, les Estaliens atteignent de nouveau Acrik avec pour consigne cette fois-ci de prendre la ville. Rapidement, Frangelski se charge d'abord d'encercler la ville en prenant le contrôler des axes de communications autour et en disposant des observateurs autour de la ville afin d'indiquer à l'artillerie toute sortie potentielle de la Rache de la ville déjà en ruines. Après une préparation préalable, finalement, le début de la bataille à l'intérieur de la ville débute officiellement le 1er Janvier 2016, à peine quelques minutes après le début de la nouvelle année (le général Frangelski ayant parié sur l'idée que compte tenu de la très grande ferveur orthodoxe dans les rangs de la Rache, ceux-ci seront plus sujets à célébrer le Nouvel An en bons chrétiens, contrairement aux Estaliens majoritairement athées). Le début des combats s'annonce d'abord par une importante préparation à l'artillerie et à l'aviation : la ville étant déjà en ruines, elle est vide de toute vie civile et n'est donc remplie que d'ennemis de ce fait. De ce fait, les Estaliens ne se gênent pas pour employer la totalité de la puissance de feu de leur arsenal sur la ville, les aéronefs de l'Armée de l'Air Rouge utilisant notamment des bombes thermobariques afin d'ébranler les aménagements défensifs de longue date de la Rache au sein de la ville. Après une nuit entière de bombardements qui devait, selon le commandement : "éliminer 60% des forces présentes et démoraliser le reste", c'est pas moins de quatre bataillons qui s'élancent au nord, au sud, à l'ouest et à l'est avec pour objectif de prendre le centre-ville le plus rapidement possible. Cependant, l'avancée des soldats estaliens manque de véhicules de soutien et rapidement, les fantassins légers qui composent de ce fait le gros des troupes de montagne se trouvent avec une puissance de feu égale à celle de leurs homologues de la Rache.

    Partout, les combats sont non seulement féroces mais c'est un véritable bras de fer de l'infanterie. A 09h00, le 2ème bataillon qui se charge de l'attaque à l'ouest voit son avant-garde complètement annihilée par un camion piégé de la Rache tandis qu'au nord, le 5ème bataillon doit faire face à des tirs répétés de lance-roquettes (ces derniers ayant visiblement étés modifiés pour que leurs roquettes originellement antichars aient également un effet shrapnel inclus). A 14h00, le 6ème bataillon qui gère l'offensive à l'est réussit à atteindre la Place David II mais est prise à partie au sein de la place par une importante embuscade des soldats de la Rache qui usent de mortiers pour briser la cohésion des troupes à pied estaliennes. Au sud, le 8ème bataillon avait réussi à avancer mieux que ses compères et n'était plus qu'à 400 mètres de l'ancienne mairie de la ville. Le commandement du bataillon avait donc pensé au préalable que le sud n'avait pas été défendu par la Rache et que leurs effectifs s'étaient portés sur les autres bataillons et qu'ils n'étaient donc pas assez nombreux pour en plus contrer le 8ème. De ce fait, afin de mieux coordonner ses troupes, le lieutenant-colonel Ygor Houdiak avait décidé de rapprocher son QG dans le sud de la banlieue d'Acrik nouvellement prise. Cependant, rapidement, le QG est brouillé de ses communications avec le commandement de la brigade et après quelques tergiversations, le QG du 8ème bataillon tente de se replier de la ville pour échapper au brouillage. Cependant, utilisant des tunnels souterrains, les membres de la Rache avaient réussis à encercler le bâtiment du QG et ont rapidement ouverts un feu dévastateur, utilisant notamment des canons sans recul avec obus HE pour frapper le bâtiment. La compagnie de commandement du bataillon fut complètement exterminée et le 8ème bataillon, confus, ne reçut aucun ordre de sa hiérarchie alors que le gros de ses troupes venaient de se faire encercler par les flancs au cœur de la ville.

    Photographie de combattants estaliens effectuant un tir de suppression à Acrik - Tribune du Peuple.

    A la fin de la journée, le bilan est déjà très lourd : 314 morts du côté estalien contre une centaine chez les défenseurs. Le 2 Janvier, les combats se poursuivent sans coup décisif, les troupes estaliennes n'avancent plus et le 8ème bataillon, soit un peu moins de 300 hommes, sont encerclés derrière les lignes de la Rache. Heureusement, ceux-ci réussissent à établir un périmètre de sécurité autour de leur zone et à tenir à distance les tirailleurs de la Rache qui les harcèlent. Dans la nuit du 2 au 3, le général Pyotr Frangelski décide de réquisitionner une partie des véhicules mécanisés de l'armée kartvélienne et une partie des moyens techniques héliportés de la 9ème Division Aéromobile afin de secourir ses troupes. Dans la matinée du 3 Janvier, un important tir de barrage de l'artillerie est effectuée autour du périmètre de sécurité du 8ème bataillon afin de raser les bâtiments autour et donner une vue plus claire aux avions d'attaque et aux hélicoptères d'attaque en stand-by pour contrer la moindre offensive de la Rache sur le bataillon. Ce tir de barrage permet de sonner suffisamment longtemps les membres de la Rache pour que deux hélicoptères du bataillon de soutien au combat aéromobile de la BHA puisse effectuer l'évacuation médicale des blessés graves du bataillon et puisse fournir du matériel médical supplémentaire aux médecins de combat pour les blessés ne pouvant être transportés dans l'immédiat. Dans l'après-midi, une colonne mécanisée de véhicules kartvéliens pilotés par les hommes du 10ème bataillon d'infanterie de montagne réussit à percer le dispositif de la Rache et utilise les véhicules pour acheminer des munitions et évacuer les blessés du 8ème. Néanmoins, la colonne est obligée de faire marche arrière pour ne pas, à son tour, se faire encercler.

    Le 4, la situation reste critique : les autres offensives sont bloquées (les membres de la Rache faisant usage de mortiers pour obstruer la progression des Estaliens dans la rue) et le 8ème bataillon reste bloqué. On note également que de plus en plus de tirailleurs et de tireurs isolés sont à signaler dans la vie et bien qu'ils ne soient pas reconnaissables, il semble que les officiers et les sous-officiers subissent de lourdes pertes dans leurs rangs, ce qui a tendance à désorganiser la cohésion des troupes. Heureusement, les Estaliens et les moyens fournis par la BHA de la 9ème Division Aéromobile permet de maintenir un pont logistique héliporté pour le 8ème bataillon qui reçoit vivres et munitions tandis que celui-ci tient solidement son périmètre. A partir du 7 Janvier, la brigade change néanmoins de stratégie. En effet, au bout d'une semaine de combats acharnés dans la ville, les Estaliens comptabilisent tout de même 458 victimes dans leurs rangs contre un peu moins de la moitié de ce même nombre chez les terroristes de la Rache. La brigade opte pour une autre stratégie : la destruction systématique des nids de résistance par le feu. Ainsi, les troupes estaliennes usent de tous les moyens à leur disposition pour déloger les soldats de la Rache : roquettes thermobariques, bombes bunker cluster et surtout bombes au phosphore blanc dans les zones considérées comme densément peuplées par l'ennemi. C'est surtout le centre-ville qui est visé : seule zone non prise par les soldats estaliens, le QG estalien estime que c'est certainement la localisation du gros du dispositif défensif ennemi et décide de concentrer la puissance de feu de toutes leurs munitions sur le centre-ville qui est alors rasé de la carte par les bombardements estaliens durant plusieurs jours. Le 14 Janvier, après une avancée lente et progressive utilisant l'artillerie et l'aviation, l'infanterie du 11e bataillon d'infanterie réussit enfin à faire jonction avec le 8e et réussit à briser définitivement son encerclement, ce dernier se replie complètement de la ville pour laisser place au 11e qui prend la relève.

    Le 15, la Brigade reprend définitivement l'offensive et envoie des bataillons supplémentaires pour continuer son offensive mais malgré l'écrasante puissance de feu estalienne, les soldats de la Rache ne se rendent pas et continuent d'opposer une résistance farouche dans les ruines de la ville. Si les soldats estaliens arrivent à entrer dans le centre-ville dans l'après-midi du 15, celui-ci est un véritable labyrinthe de positions fortifiées, de tunnels souterrains et de pièges explosifs improvisés qui oblige une progression lente, fastidieuse et toujours accompagnée du soutien de l'artillerie. Le 16, la Rache lance des contre-attaques éclairs contre les troupes estaliennes avec des petits groupes commandos, rompus au combat urbain, d'une dizaine de combattants chacun. Ces derniers infiltrent les lignes estaliennes et effectuent des tirs d'embuscade en harcelant les soldats estaliens dans les décombres de la ville, on assiste à une perte de moral de plus en plus massive chez les troupes estaliennes. La brigade réagit donc en utilisant cette fois-ci des munitions incendiaires pour neutraliser les cachettes potentielles : les combats se transforment en un nettoyage méthodique de chaque bâtiment par le feu. Le génie de la 4ème Brigade est finalement mobilisé à partir du 22 pour dynamiter les immeubles et les bâtiments trop difficiles à prendre, piégeant un grand nombre de combattants de la Rache sous les décombres.

    En fin janvier, Frangelski constate que la Rache réagit face à la nouvelle tactique estalienne qui se relève jusqu'à là plus efficace et moins meurtrière pour les soldats estaliens et décidé d'adopter une autre stratégie. Au lieu de défendre frontalement la ville, les combattants de la Rache appliquent des tactiques de hit-and-run, frappant de quelques salves de tirs les groupes de fantassins estaliens avant de se replier et obliger les Estaliens à les poursuivre dans la ville dans des zones piégées avec des mines artisanales, des pièges explosifs et souvent remplis de tireurs embusqués. Beaucoup d'escouades estaliennes sont massacrées par ces tactiques et le 5 Février, le commandement finit par établir un cordon de sécurité autour du centre-ville (le reste de la ville étant finalement pris et sécurisé) dans le but d'affamer les défenseurs. Bien que les Estaliens installent des hauts-parleurs diffusant des messages de reddition, la plupart des soldats de la Rache refusent de se rendre et préfèrent encore se laisser mourir de faim. Le 12 Février, Frangelski réussit à négocier l'envoi d'une dizaine de chars de la 2ème Brigade Blindée pour les acheminer vers Acrik dans le but de lancer la dernière offensive sur le centre-ville que Franngelski pense affamé et en sous-nombre. Le 20, une percée est effectuée dans le centre-ville mais rapidement, les armes antichars de la Rache sont utilisées contre les chars qui peinent à franchir les décombres de la ville. Si la plupart des chars réussissent à se retirer avec des dommages mineurs, un des chars est immobilisé : sa chenille est détruite et son équipage abandonne rapidement le véhicule. La carcasse, en plein milieu du dispositif de la Rache, sert de point d'appui pour la Rache qui défendent le périmètre du char avec une férocité désespérée pendant trois jours avant d'être anéantis par des frappes de précision de l'aviation estalienne.

    Le 26, les derniers foyers de résistance de la Rache sont signalés dans les souterrains de l'ancienne mairie de la ville. C'est le Groupe Alpha, des forces spéciales estaliennes, qui se charge de la neutralisation des tunnels. Appuyés par l'utilisation de gaz incapacitants et d'explosifs à charge creuse, les opérateurs spéciaux finissent par investir les tunnels de la Rache et le dernier bastion de la Rache est éliminé le 2 Mars 2016, mettant définitivement fin à la bataille.

    Bilan :

    Le bilan des combats est particulièrement lourd et bien que victorieuse, la bataille d'Acrik reste une victoire amère pour les Estaliens : 812 soldats estaliens ont péris au cours des combats, soit huit fois plus que les combats urbains d'il y a un an dans les grandes villes de Kartvélie. Les combats ont étés particulièrement douloureux pour la 4ème Brigade qui perd un dixième de ses effectifs dans la bataille. En face, on note tout de même 400 morts du côté de la Rache (les Estaliens ayant réussis à conserver un encerclement solide autour de la ville, quasiment tous les défenseurs de la Rache ont étés tués ou capturés au cours de la bataille). Bien qu'on puisse affirmer que ces pertes restent importantes pour la Rache, le parallèle est que le coût subi par l'Armée Rouge est pire. Bien entendu, on peut noter malgré tout que ces sacrifices ne sont pas vains : en effet, Acrik est une position stratégique viable pour le contrôle de toute la partie occidentale et menace directement la ville de Vanurak située plus à l'est. Il est donc vraisemblable que la Rache a perdu la partie occidentale du Saïdan et doit se replier sur un nid de résistance encore plus réduit. Néanmoins, les pertes de la Rache restent faibles selon plusieurs observateurs étrangers, beaucoup estiment que la Rache disposent encore d'un nombre important de soldats et que la réduction de la zone à défendre ne fera que rendre plus difficile la reconquête du saillant dont la nature géographique rend déjà les opérations militaires particulièrement difficiles.

    La bataille démontre aussi que l'Estalie a encore beaucoup à apprendre en ce qui concerne le combat urbain, son commandement restant tout de même enfermé dans une doctrine de puissance de feu dominante et n'a appliqué que les réflexes du combat urbain (cordons sanitaires, décentralisation du commandement, utilisation du génie, couverture des blindés) qu'à partir de Février, pensant faussement qu'Acrik ne serait pas aussi bien défendue par le peu d'hommes qui s'y trouve. Bien que la 4ème Brigade a subi des pertes, on peut aussi ajouter que ces pertes se concentrent exclusivement sur les bataillons engagés réellement dans les combats (avec en tête de liste le 8ème bataillon qui accuse un taux de pertes de 48% (blessés inclus)). Dans les faits, du 12e au au 22e bataillon d'infanterie, les pertes sont relativement minces voire inexistantes (la plupart assurant surtout la protection de l'arrière-garde contre un sauvetage de troupes extérieures de la Rache et de l'encerclement de la ville). Ce sont vraiment les bataillons envoyés en ville qui ont eus le plus de dégâts humains (du 1e au 11e bataillon en somme).
    9650
    J'étais un montagnard :

    .



    Le soleil tapait fort en ce début de journée. Lorsque l'on était à l'air libre, dans cette région, on aurait pu se croire en plein été, sur une plage aleucienne. Les palmiers, les vagues jaillissantes de l'océan et le vent marin rafraîchissant la peau assaillie par les assauts répétés du soleil cuisant. On pouvait s'y croire, même en plein mois de mars. Il suffisait de fermer les yeux. Ce monde existait, bien qu'il se limitait à notre esprit lorsque la vue nous était retiré, laissant l'imagination prendre la relève.Pourtant, l'imagination d'Ivan s'interrompit brusquement lorsqu'il reçut un coup plutôt familier au niveau du bassin. Ivan releva son casque pour apercevoir son sergent lui botter le cul pour qu'il se lève.

    "Je te dérange, camarade ?
    - Non, camarade-sergent.
    - Alors relève toi, sale tire-au-flanc !
    "

    Sous la pression des ordres de son sergent, Ivan se releva en panique, arme à la main, prêt à répondre aux ordres de son supérieur. Étonnamment, celui-ci ne lui tenait pas plus rigueur de son réveil tardif et se tourna vers le reste de la section qui s'apprêtait à partir de sa position actuelle.

    "On a reçu de nouveaux ordres, camarades. En route."

    La section débuta ainsi sa randonnée dans les montagnes du Saïdan. Sous le voile du vent s'infiltrant entre les montagnes. La section de soldats estaliens avance lentement dans l'immensité silencieuse des montagnes, leurs silhouettes sombres se découpant sur l'éclat verdâtre des brins d'herbe qui jaillissent sur certains plateaux du saillant. Chaque pas est une lutte contre la fatigue physique, contre le souffle soutenu de la nature lorsque les soldats montent en pente et qui s'infiltre à travers les replis des capes des soldats et s'insinue sous les casques. Les cimes déchiquetées se dressent telles des cathédrales de pierre, leurs sommets drapés de nuages effilochés, et le ciel, immense et impassible, veille sur eux comme un regard muet, comme un Dieu observateur mais jamais acteur. Autour d'eux, la nature semble se réveiller lentement dans ses habits du printemps, dans une quiétude trompeuse où seul le bruit des boucs s'abreuvant sur le ruisseau que la section longue vient troubler le silence. Les hommes suivent les sentiers escarpés, gravissant les pentes abruptes, où les pierres font offices de piques et montrent leur hostilité et leur défiance à la présence humaine. Mais l'humain est têtu, il avance malgré tout, même quand la nature met à disposition un relief qui ne semble pas fait pour son corps frêle et fragile. Parfois, la section entend une avalanche se déclenchant dans le loin, comme un grondement sourd qui roule sur les versants en pierre, comme un tonnerre dans une tempête longtemps mise au silence.

    Dans cette traversée infinie, les soldats ne sont plus que des ombres en marche, des pèlerins d'un monde inhospitalier où le temps semble suspendu, préservé des ravages de la civilisation. La guerre, pourtant omniprésente dans leur esprit, s'efface un instant devant la grandeur immuable des montagnes. Chaque sommet conquis est un défi relevé, chaque vallée traversée est une victoire sur l'épuisement et le doute. C'est en tout cas de cette façon que chaque homme surmontait les limites physiques et psychologiques de leur être face au défi insurmontable que leur proposait la nature dans un environnement si hostile à sa présence. La montagne criait à chaque pas : "ne vous approchez pas, vous n'en êtes pas capables" et chaque pas, les montagnards estaliens défiaient ce cri ardent pour lui imposer leur volonté. Ils se sentaient observés mais pas par l'ennemi qu'ils étaient sensés combattre mais par Mère Nature.

    Les soldats estaliens avancent ainsi dans l'immensité rocailleuse du Saïdan, leurs bottes soulevant des nuages de poussière ocre qui retombent lentement sur leurs uniformes défraîchis. Chaque pas est une errance sans fin sous le soleil, asséchant les âmes et où l'ombre des villages en ruine de la Kartvélie semble plus menaçante que rassurante. "Nous sommes nés pour faire de la peine, remplacer les étoiles éteintes" avait autrefois prononcé le général Stalsnov, au plus fort de la Grande Guerre d'Estalie. Ces mots résonnent comme une mélodie dans les esprits des fantassins estaliens, un écho de ballades tristes qu'ils fredonnaient chez eux, loin, si loin d'ici. La guerre n'a pas d'horizon, seulement une suite infinie de collines, de vallées où la mort guette derrière chaque rocher, où l'ennemi est un fantôme insaisissable, frappant et disparaissant. Le vente siffle à travers les gorges, chuchotant des poèmes de solitude et d'oubli. "Tout ce qui fut aimé, aimé ardemment, mourra." avait autrefois dit une poétesse estalienne. Ici, la peur se mêle à l'ennui, la rage au désespoir, alors que les ordres tombent comme des obus dans une vallée d'indifférence. Au-dessus d'eux, la section entend parfois les hélicoptères de l'Armée Rouge rugir dans le ciel, seuls témoins de leur errance, et sous leur carapace de métal, certains espèrent un tir bien placé qui mettrait fin aux combats.

    La section s'arrêta après plusieurs heures de marche, épuisés, au niveau d'un crêt où coulait un petit ruisseau. Le groupe se posa non loin d'un ensemble de roches qui leur fera office de couverture pendant qu'ils se reposent. Ivan se posa comme ses camarades dans l'amas de rochers qui leur sert d'abri de fortune. Il ouvre alors sa gourde pour saisir une gorgée avant de remarquer que celle-ci est complètement vide. Il jura avant de se lever. Ah oui, le ruisseau. L'eau minérale doit y être potable, et puis c'est pas comme s'il avait trop le choix. Il s'approcha donc du ruisseau prudemment, jeta un coup d'oeil à l'état de l'eau. Elle semblait aussi transparente qu'un miroir et sans hésitation, il versa sa gourde dans le breuvage pur que lui offrait la Nature, en espérant qu'elle était potable. Mais avant d'en prendre une seule gorgée, Ivan sursauta lorsqu'il entendit des bruits de pas derrière lui.

    "Alors camarade, elle est bonne ?"

    Ivan se retourna. C'était Bogdan, l'opérateur-radio de la section. C'était l'homme le plus âgé de la section à sa connaissance, Bogdan était déjà militaire avant même que Ivan ne perde ses premières dents de lait. Il était déjà opérateur-radio dans l'armée royale. Bien que son âge lui conférait le respect de toute la section, personne n'oubliait que Bogdan, comme tous les autres, n'avait jamais connu la guerre avant, le Saïdan était son premier conflit mais étrangement, il était bien le seul à garder pleinement son sang-froid sous les tirs. Donnez ce mérite à l'âge, à l'expérience, à son caractère mais en tout cas, il faisait correctement son travail d'aîné. Ivan souffla donc de soulagement en constatant que ce n'était que lui.

    "Tu ne devrais pas t'éloigner de la section, Ivan, c'est dangereux.
    - Désolé, Bogdan. Ma gourde était vide.
    - Tu bois l'eau de ta gourde comme si t'avais un robinet à disposition. Fais gaffe à ta consommation.
    - Désolé.
    - Tu viens d'où, gamin ?
    - Mistohir.
    - Ah, je comprends mieux. T'es un citadin, je comprends pourquoi maintenant.
    "

    D'un air sévère et moralisateur, il passa soudain à un regard jovial, s'asseyant au bord du ruisseau, ignorant son propre avertissement.

    "Chez moi, à la campagne, on a pas eu accès à l'eau courante pendant longtemps, on devait aller au puits.
    - La campagne ? J'aurais pensé que vous auriez au moins l'eau courante.
    - J'ai grandi dans les années 80, fiston. Je peux t'assurer que les campagnes ressemblaient pas à celles d'aujourd'hui. Tu sais, parfois, ça me manque, ce train de vie...
    - La vie sans eau courante ?
    - Oui. Après tout, est-ce que tu peux savourer pleinement l'eau que tu ingères si tu ne fais rien d'autre que de soulever une poignée pour l'obtenir ? Je me souviens, quand j'étais petit, que j'accompagnais ma mère tous les jours pour récupérer de l'eau au puits. Toutes les mères du village le faisaient à la même heure avec leurs gosses. C'était le moment de la journée où tu retrouvais tous tes amis, en dehors de l'école. Et puis, quand ma mère commença à vieillir, je pris la relève pour aller chercher l'eau. Je peux t'assurer que de toute ma jeunesse, aucune boisson n'était plus satisfaisante à boire que celle que j'extrayais moi-même. Pourtant, les boissons industrielles ou gazeuses, ça existait déjà en ville et les jeunes de mon âge adoraient ça. Pourtant, j'en ai que rarement bu.
    - A t'entendre parler, t'avais aucun problème avant.
    - J'ai pas dis ça. Evidemment, on avait des problèmes aussi, comme aujourd'hui, mais ils étaient d'une autre nature. Je ne dis pas que c'était mieux avant...ce serait un discours de vieux con...
    - C'EST un discours de vieux con.
    - Ahah, bien vu petit ! Néanmoins, je dis seulement que certains côtés simples de la vie me manquent, ça me semblait une époque plus humaine, plus physique, moins complexe, plus encadrée. Je ne dis pas que c'était forcément mieux...mais il m'en faut peu pour vivre heureux, on va dire...
    "

    Le silence s'étendit longuement, Ivan réfléchissant aux paroles du quarantenaire. De son côté, qu'avait-il à raconter ? C'est vrai...les aînés parlaient souvent du passé, parfois sous la forme d'un paradis perdu, comme s'ils avaient perdus un Eden qu'ils s'idéalisaient au fil du temps. Mais lorsque l'on est jeunes, est-ce qu'on peut se vanter de raconter de la même manière que Bogdan son adolescence par exemple ? Ivan se voyait mal, devant l'ancien paysan, sortir des banalités urbaines : "J'ai grandi dans une jungle de béton, j'ai passé ma vie d'adolescent à faire la fête, à m'amuser, à acheter la dernière console en promo, à jouer au foot". Bien qu'il n'en ait pas honte, il se voyait mal donner sa version à son aîné. Alors, au lieu de se lancer dans cette mésaventure hasardeuse, il se contenta de sourire d'un air taquin :

    "T'aurais dû faire conteur d'histoires, le vieux, t'aurais fait un malheur.
    - Argh, petit con va !
    "

    Les deux hommes rirent de leurs taquineries communes, Ivan riant en regardant les lueurs du visage du vieil homme devant lui, toujours aussi vivantes. Il avait une quarantaine d'années mais son visage souriant lui en enlevait une dizaine facilement. Ah, si seulement il avait la même énergie que cet homme à son âge, ce serait déjà bien. Malgré lui, Bogdan était une sorte de modèle paternel à atteindre, le seul auquel il pouvait se rattacher dans cette structure impitoyable qu'on appelait l'Armée Rouge.

    Le rire des deux hommes fut cependant interrompu par un sifflement lointain qui assourdissa rapidement les oreilles d'Ivan. Avant de remarquer quoi que ce soit, tous ses sens furent perturbés. Son visage était aspergé d'une matière liquide visqueuse, une matière dégoulinante qui l'aveuglait et qui s'accompagnait de morceaux tout aussi visqueux qui s'accrochaient à son visage. Du sang...du sang et des bouts de cervelle. Mais étrangement, il ne ressentait rien, aucune douleur, rien. Ce n'était pas son sang, et encore moins sa propre cervelle qui recouvrait son visage. Sa vue se braqua immédiatement sur le visage de son camarade Bogdan, le visage crispé dans le rire qu'il émanait précédemment, avant de tomber raide mort sur le sol, le haut du visage complètement défiguré par la lacération provoquée par le plomb. Au moins, son visage resta crispé dans un léger sourire, cet idiot était mort heureux. Et alors que le rire laissa place à l'horreur et à la réalité macabre et sordide de la guerre, les réflexes d'Ivan revinrent à la charge.

    "EMBUSCADE !"
    40913
    Le cycle de la Haine (Mars-Juin 2016) :

    My Resolution ? AIRSTRIKES.




    La bataille d'Acrik a été un passage douloureux pour l'Armée Rouge. A dire vrai, il fallait s'en douter. L'Estalie n'a pas connu la guerre depuis plus d'un siècle et malgré l'ingéniosité de ses officiers, les progrès techniques de son équipement militaire et sa force industrielle solide, ainsi que la puissance de feu de ses forces armées qui fait de l'Armée Rouge une force militaire redoutable, les Estaliens doivent se confronter à la dure réalité de la guerre du Saïdan qui brise en deux l'égo révolutionnaire que l'Armée Rouge tente de porter par l'héroïsme révolutionnaire, une valeur si profonde qu'elle imprègne le quotidien des Estaliens, même dans le secteur civil. Pourtant, peu s'étaient préparés à ce que la guerre...tue. Des manifestations pour la paix ont même éclatés, un comble pour une nation aussi militarisée et le questionnement politique de l'engagement militaire estalien au Saïdan a commencé à peser sur la politique intérieure. Il était évident que la bataille d'Acrik avait un point de bascule car l'Armée Rouge, sans le dire, le sait bien : ce ne sera pas la dernière fois que de telles pertes seront recensées. Les sacrifices devront se faire, encore et encore, jusqu'à que l'hydre réactionnaire disparaisse de la surface de la Terre. Voilà la réalité, la mission, l'honneur qu'avaient les militaires estaliens dans ce combat : celui de débarrasser du monde les idéologies infâmes et la tyrannie qui oppresse les peuples. L'Armée Rouge devait se redresser, plus forte et plus résiliente. Si elle échoue au Saïdan, comment peut-elle prétendre libérer les peuples de leurs oppresseurs ? Si elle ne peut combattre cette coalition terroriste et réactionnaire dans cette contrée abandonnée de Dieu, comment l'Armée Rouge pourra prétendre faire jeu égal face à des Etats entiers ? Ce n'était pas seulement une question de soutenir l'allié kartvélien et de venger les morts de Stepishir, c'était le but même de la Révolution de Novembre qui était questionné par les échecs estaliens. Il fallait réagir, il fallait combattre.
    Une Armée Rouge remise en question :

    Après Acrik, on se demanda en premier lieu ce qui avait mal fonctionné. Malgré les restructurations doctrinales, le changement d'état-major et une meilleure compréhension du terrain et des combats asymétriques, il semblait que les changements apportés avaient avec eux un certain nombre d'angles morts doctrinaux. Tout d'abord, il s'était avéré évident qu'il y avait, malgré les volontés de décentralisation de la décision, une véritable centralisation excessive du commandement. La chaîne de commandement était encore trop rigide et les unités au contact dépendaient beaucoup trop de l'état-major pour effectuer des décisions-clés. On l'a notamment vu à Acrik lorsque le 8e bataillon avait été encerclé : coupé de ses communications avec l'état-major, le bataillon n'a pu rien faire de plus que de réparer les pots cassés en défendant son périmètre, certes vaillamment, mais sans aucune initiative. A plusieurs moments, il est certain que si les officiers du 8e bataillon avaient eu l'esprit d'initiative et avaient décidés de mener des contre-attaques au moment opportun, l'encerclement aurait été brisé bien plus rapidement, limitant ainsi le nombre de victimes très élevé du bataillon. De plus, on a constaté, en dehors d'Acrik notamment, que le temps de réaction est bien trop long, notamment dans les situations imprévues comme les embuscades ou la rupture de communication. Ensuite, deuxième gros problème doctrinal, l'absence de coordination interarmes et interalliée. A vrai dire, s'il existe bien une coordination interarmes dans l'Armée Rouge, il s'est avéré que les liens entre l'infanterie, l'aviation et le génie sont parfois trop séquentiels et pas organiques. Il faut noter de surcroît que la coopération entre les troupes estaliennes et kartvéliennes est encore relativement insuffisante : l'absence de coordination oblige notamment les Estaliens à mener leurs opérations de leur côté, de peur d'avoir à traîner un boulet kartvélien du fait du manque de coordination qui rendrait toute opération conjointe difficile à mener. Or, c'est une erreur : les Kartvéliens disposent d'un grand nombre d'effectifs à leur disposition et si le moral et l'entraînement de leurs troupes reste discutable, l'apport d'équipements estaliens récents dans leur arsenal ainsi que la standardisation logistique et matérielle entre nos armées permet au moins aux troupes kartvéliennes d'avoir une supériorité matérielle sur la Rache. L'Armée Rouge se prive donc d'une force de frappe supplémentaire dans ses opérations, ce qui est non seulement dommageable pour l'efficacité des opérations mais qui alourdit inutilement le bilan humain estalien. Troisième problème recensé, la logistique qui semble encore trop vulnérable, les convois motorisés restent encore trop exposés, même avec une escorte et l'approvisionnement actuel dépend bien trop du faible réseau routier du saillant et de la météo lorsqu'il s'agit du ravitaillement par voie aérienne. Il faut noter que l'Armée Rouge a eu du mal avec le combat urbain : la bataille d'Acrik représente un bon exemple de combat urbain de haute intensité, et visiblement les forces armées estaliennes ne maîtrisent toujours pas cet aspect de la guerre. L'Armée Rouge a payé très cher sa mauvaise capacité d'adaptation en combat urbain en utilisant beaucoup trop sa puissance de feu ainsi que des assauts frontaux et des tactiques d'encerclement classiques pour défaire l'ennemi. Or, cette logique est binaire et surtout, elle s'est montrée extrêmement coûteuse en hommes et en matériel. Enfin, il faut noter clairement l'absence totale de guerre informationnelle sur la guerre au Saïdan : malgré ses crimes, la Rache conserve un certain prestige de martyr pour la sphère politique de droite et l'intervention estalienne est mal vue, voire considérée comme carrément néo-coloniale. D'abord, on constate un faible soutien populaire à la présence estalienne dans la région car bien que les Estaliens soient plutôt populaires dans les grandes villes, généralement acquis à l'husakisme, les campagnes restent généralement méfiantes envers l'occupation étrangère. Ce faible soutien local s'accompagne aussi à des conséquences politiques en Estalie même, que ce soit par l'éclatement de manifestations pour la paix ou pour le désengagement au moins partiel des troupes estaliennes, ou par une certaine opposition d'une partie du Congrès à l'intervention. L'idée d'alimenter l'armée kartvélienne pour qu'elle règle elle-même le conflit a commencé à germer dans la sphère politique. Enfin, à l'international, au-delà des événements de la Révolution Brune de Février 2015, l'intervention estalienne est mal vue là aussi et la guerre au Saïdan est parfois comparée à une forme d'impérialisme de la part de l'Estalie. Ces conséquences découlent d'une absence totale de guerre informationnelle du côté de l'Armée Rouge qui a négligé la communication dans sa stratégie militaire.

    .

    Plusieurs solutions s'imposent pour régler ces problèmes. Tout d'abord, il faut s'assurer que la 4ème et la 8ème Brigades de Montagne suivent davantage une doctrine missionnelle en faisant confiance à leurs subordonnés en leur transmettant une intention claire et précise plutôt que des ordres détaillés et figés. Cette approche se révèle particulièrement cruciale dans le contexte du Saïdan, un massif montagneux complexe où la géographie accidentée et les réseaux de tunnels organisés par la Rache forment un environnement hostile aux communications conventionnelles et où les forces adverses exploitent le terrain pour frapper de manière imprévisible. Dans ce type de terrain, la rigidité d'un commandement trop centralisé peut être fatale, car elle impose aux unités sur le terrain une dépendance excessive à des ordres qui ne peuvent être transmis en temps réel ou qui ne tiennent pas compte de la réalité tactique locale. C'est donc en adoptant une posture où chaque officier, chaque sous-officier et même chaque chef d'escouade dispose d'une compréhension approfondie de l'objectif global, mais aussi d'une marge de liberté significative pour adapter ses actions aux circonstances, que l'Armée Rouge pourra espérer surmonter les difficultés rencontrées. Tout doit être soutenue par une chaîne de délégation progressive clairement organisée. Chaque niveau subordonné au sein des brigades doivent recevoir non seulement une mission mais aussi des instructions précises sur les conditions dans lesquelles il peut déroger aux ordres directs. Cette délégation est essentielle dans un terrain montagneux ou urbain où la situation peut évoluer extrêmement vite et où attendre un ordre d'en haut peut être synonyme de mort. Cette autonomie accrue est cependant conditionnée à une discipline forte et à une capacité à rendre compte rapidement et efficacement de l'évolution des opérations. Il ne s'agit pas de donner carte blanche mais plutôt d'exiger des initiatives réfléchies, fondées sur une connaissance fine de la mission et du contexte. Opérationnellement, cela promet des gains considérables dans notre lutte contre la Rache. En réduisant les délais de décision au contact, elle permet une réactivité accrue face aux embuscades, aux ruptures de front ou aux situations non prévues par le plan initial. Elle améliore la résilience des unités isolées, qui ne se retrouvent plus coupées de leur commandement, mais capables de poursuivre la mission de manière autonome. Par ailleurs, elle ouvre la voie à une véritable innovation tactique locale, chaque chef pouvant imaginer des solutions adaptées à son secteur, au terrain et à l'ennemi. Cette capacité d'adaptation est vitale contre un adversaire asymétrique et imprévisible, qui use de tactiques fluides, de mobilité furtive et de frappes éclairs. Enfin, cette mise en application de cette doctrine ne peut fonctionner isolément du contexte politique et civil. Dans une zone où l'Armée Rouge est perçue comme une force étrangère d'occupation, il est crucial de former les officiers des deux brigades à la compréhension des enjeux civils. L'autonomie tactique ne doit pas conduire à des excès qui aliéneraient les populations locales, ce qui serait exploité par la Rache ou par les adversaires politiques de l'Estalie à l'international. Une coordination étroite avec les unités d'information psychologique, ainsi qu'une sensibilisation constante aux dynamiques sociales et politiques, sont indispensables pour que la mission militaire s'inscrive dans une stratégie politique cohérente.

    Ensuite, l'organisation des brigades en elles-mêmes sera temporairement réorganisé. En effet, le général Frangelski a constaté que dans un conflit tel que le Saïdan, l'organisation théorique et standardisée de la brigade de montagne au sein de l'Armée Rouge n'était pas adaptée. Le Saïdan est un espace où les forces ennemies évoluent dans un espace fracturé, multi-niveaux, saturé de zones d'ombres et de lignes logistiques précaires. L'organisation classique des forces armées, compartimentée en unités spécialisées qui dépendent d'un commandement supérieur pour se coordonner (comme c'est le cas de l'organigramme des brigades de montagne de l'Armée Rouge), se montre profondément inadaptée. Il ne s'agit plus ici de projeter la puissance dans une ligne continue ou de manœuvrer à grande échelle mais d'occuper, d'explorer et de désorganiser tout en maintenant la pression sur un adversaire de prime abord insaisissable, capable de frapper puis de disparaître dans les plis du relief. Le cloisonnement organique avec l'infanterie d'un côté, l'artillerie de l'autre, un génie isolé et une aviation exogène, engendre des retards de réaction, des incompréhensions tactiques et plus gravement encore, une incapacité à opérer dans le brouillard de guerre qui caractérise le Saïdan. C'est précisément pour remédier à cette fragmentation que s'impose la création des Groupes Tactiques Interames (GTIA). Un GTIA n'est pas un simple groupement ad hoc : c'est une unité constituée et déployée comme une entité cohérente, intégrant en son sein toutes les capacités nécessaires à la conduite d'opérations de haute intensité sur des terrains hostiles et instables. La philosophie derrière les GTIA s'inscrit dans une logique d'autonomie organique, en somme une décentralisation réelle des moyens d'action. Chaque GTIA devient, en quelque sorte, une micro-armée, capable de tenir, d'enfoncer, d'encercler, de nettoyer, de construire et de détruire avec une coordination intégrée, immédiate et pragmatique. Chaque GTIA s'organise de la manière suivante :

  • Un bataillon d'infanterie de montagne (274 hommes) : tâches principales de combat, progression, occupation du terrain, sécurisation des positions / armement léger, entraînés aux manœuvres prolongées et en pente.
  • Un peloton des forces spéciales (RIR/ 30 à 40 opérateurs) : reconnaissance, infiltration, sabotage, neutralisation des ciblés clés / opère de manière autonome sur une durée de 48 à 72 heures, dispose d'un équipement de communication qui les met en lien direct avec l'appui aérien de l'Armée de l'Air Rouge.
  • Section du génie (15 à 25 sapeurs) : déminage, franchissement, destruction de structures ennemies, assèchement de galeries souterraines / formation au combat en terrain urbain et en zone escarpée, capacité d'intervenir en urgence.
  • Peloton d'artillerie légère (25 à 35 servants) : appui-feu rapide et mobile, déploiement de mortiers, coordination avec des batteries externes lourdes en cas de besoin / capacité de suivre l'infanterie en terrain irrégulier.
  • Unité médicale avancée (10 à 15 hommes) : traitement des blessés en zone de combat rapprochée, stabilisation avant évacuation, soins prolongés en cas d'isolement ou d'encerclement / fonctionnement en binôme, doit pouvoir tenir un poste fixe en zone menacée.
  • Unité logistique légère (20 à 30 logisticiens) : acheminement décentralisé des vivres, des munitions, du carburant, maintenance des équipements ; prévoit les ruptures de ravitaillement à l'avance.

  • Chaque composante du GTIA est pensée comme imbriquée fonctionnellement dans l'ensemble. L'artillerie ne frappe pas "sur demande" mais en coordination avec l'infanterie. Le génie ne vient pas "après" les combats mais les précède ou les accompagne. Les forces spéciales ne sont pas des éléments externes mais des yeux et des aiguillons intégrés à la chaîne d'action. La logistique, enfin, ne soutient pas une ligne linéaire mais un réseau vivant, qui peut se contracter ou s'étendre selon le rythme des opérations. Les GTIA sont entraînés non comme un agrégat de spécialisations mais comme une unité unifiée. Il faut sortir de la logique des exercices par corps pour adopter celle de l'opération simulée réaliste en environnement dégradé. Cela signifie que, dès les cycles de préparation, les unités doivent manœuvrer ensemble sur des terrains équivalents au Saïdan : zones montagneuses boisées, villages semi-dévastés, grottes, ruines urbaines. Des scénarios précis doivent être conçus : infiltration nocturne avec neutralisation de nids de résistance, tenue d'une crête sous harcèlement ennemi pendant 48 heures sans ravitaillement, assaut coordonné sur une position fortifiée avec l'appui de l'artillerie et des sapeurs. Ces scénarios ne doivent pas seulement tester les capacités tactiques mais aussi la capacité de chaque sous-unité à communiquer efficacement, à anticiper les mouvements de l'autre et à s'appuyer mutuellement sans supervision directe. Les bénéfices directs d'une telle structuration sont massifs. Déjà, on supprime les délais entre la détection d'une menace et la mise en action d'une réponse adaptée. Deuxièmement, on permet une autonomie opérationnelle totale : un GTIA peut tenir une vallée, contrôler un carrefour, nettoyer un secteur boisé ou urbain, sans avoir besoin de sollicitations constantes d'autres unités. Troisièmement, cette logique permet d'engager les forces de manière souple, par vagues successives, ou en tenaille, en modulant la composition des GTIA selon la topographie et l'ennemi en présence. Enfin, on habitue les soldats à penser en terme d'environnement tactique, et non en silos fonctionnels.

    Ensuite, l'Armée Rouge doit se focaliser sur la mise en place d'une doctrine de logistique de rupture pour se permettre de soutenir efficacement ses opérations dans le Saïdan. Dans un conflit où la linéarité des lignes d'approvisionnement est systématiquement exploitée par un ennemi mobile et insaisissable, repenser la logistique devient non seulement une nécessité opérationnelle, mais une condition de survie tactique. Dans les théâtres de guerre conventionnels, la logistique repose sur un principe fondamental : l'acheminement régulier et sécurisé de ressources depuis une base arrière stable vers des unités en progression. Ce schéma suppose l'existence de routes, de points de ravitaillement protégés, et surtout d'une profondeur stratégique relativement stable mais au Saïdan, cette conception devient une absurdité. Le terrain y est fracturé, l'altitude et les conditions météorologiques interdisent les déplacements motorisés classiques sur de longues distances, et l'ennemi invisible, surgit pour poser des mines, déclencher des embuscades ou saboter les axes critiques avant de disparaître. Les convois motorisés, aussi bien protégés soient-ils, deviennent des proies évidentes, lentes, prévisibles. A mesure que l'Armée Rouge s'enfonce dans le Saïdan, elle entre dans une zone où la guerre se mène en fragments, et où la logistique ne peut plus être une ligne mais un maillage. La logistique de rupture vise à briser cette linéarité. Elle repose sur un principe fondamental : dans un environnement non contrôlé, il faut diversifier, disperser, miniaturiser et décentraliser les moyens logistiques. Cela implique une rupture avec la vision industrielle du ravitaillement pour entrer dans une logique organique, où chaque GTIA, chaque unité même, est conçue pour survivre, combattre et se ravitailler selon une logique adaptée au terrain, parfois même sans liaison directe avec l'arrière. Cette doctrine repose sur quatre piliers opérationnels :

  • Diversification des modes de transport : Là où un convoi mécanisé met plusieurs heures à parcourir quelques kilomètres sous menace constante, l'utilisation de vecteurs légers, furtifs et multiples devient vitale. Le recours à l'héliportage spécialisé, notamment par hélicoptères légers capables d'atterrir sur des surfaces réduites permet de déposer du ravitaillement dans des zones enclavées, sans créer de points fixes vulnérables. Ces dépôts ponctuels, souvent abandonnés aussitôt, servent de relais temporaires. Pour les zones encore moins accessibles, le recours à des animaux de bât, tels que les mulets ou les chevaux, peut sembler archaïque mais se révèle d'une efficacité redoutable. Les unités de montagne estaliennes doivent être formées non seulement à la conduite de ces animaux mais à l'organisation de caravanes silencieuses, évoluant par petits groupes à travers les sentiers. Enfin, les équipes de porteurs spécialisés, humains cette fois, doivent être créées : des binômes ou des trinômes légers, camouflés et entraînés à la marche rapide en altitude, chargés de transporter manuellement des charges critiques (munitions, soins batteries) et de les déposer dans des caches clandestines prédéterminées.
  • Gestion en réseau distribué : Les caches mentionnées, soigneusement coordonnées entre les unités logistiques et les unités combattantes, forment l'ossature du de la logistique en réseau distribué. Dans cette configuration, chaque GTIA ou compagnie dispose d'une carte logistique qui ne repose pas sur un flux unique depuis l'arrière mais sur une constellation de micro-sources, reliées entre elles par des routes secondaires, des sentiers ou des voies aériennes. Chaque dépôt n'est pas une base mais un nœud temporaire, parfois abandonné ou détruit après usage. Ce réseau repose sur le principe de redondance : si un nœud est compromis, un autre peut être activé, parfois à plusieurs heures de marché. Ainsi, une opération ne dépend jamais d'un seul axe mais d'une mosaïque de possibles, ce qui réduit drastiquement la vulnérabilité aux coupures logistiques.
  • Détection et sécurisation préventive : Ce système ne peut fonctionner que si les menaces pesant sur la logistique sont anticipées, détectées et neutralisées. Loin d'attendre les embuscades, il s'agit de les prévenir. Pour cela, l'intégration des nouveaux drones de reconnaissances de la 9e Division Aéromobile sera indispensable. Ces drones devront précéder les équipes de ravitaillement, scanner les itinéraires à la recherche de pièges ou de mouvements suspects. Des capteurs sismiques ou acoustiques, déployés en amont, permettent d'alerter les opérateurs d'une activité humaine inhabituelle sur une route supposée sûre. Le renseignement humain, via les relais locaux kartvéliens ou les milices d'auto-défense encadrées, vient compléter ce dispositif par une approche sociale du renseignement : qui a circulé, où, à quelle heure, avec quoi ? La logistique n'est plus une affaire d'intendance mais un chantier de guerre active où la prudence, l'anticipation et la ruse sont aussi essentielles que la quantité de munitions transportées.
  • Autonomie logistique intégrée : Chaque GTIA doit être capable de fonctionner en complète autonomie logistique pendant trois à cinq jours en environnement hostile. Cela suppose une organisation interne spécifique mais pas seulement car les logisticiens ne sont pas ici des intendants de base arrière mais des combattants capables d'évoluer en terrain contesté, de réparer le matériel endommagé, de distribuer le carburant sous le feu ennemi ou de réorganiser une ligne d'approvisionnement brisée. Cette autonomie passe donc par une formation à la logistique de fortune : recyclage du matériel capturé, récupération de matériaux, fabrication artisanale d'équipements (réservoirs de fortune, réactivation de générateurs, adaptation de munitions) ; c'est une doctrine de résilience via les ressources locales qui doit être adoptée, intégrant le génie et la logistique dans un même cycle.

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    La bataille d'Acrik a aussi démontré l'incapacité persistante de l'Armée Rouge à mener des opérations de conquête urbaine sans pertes massives ni destructions incontrôlées. Ce que propose le général Frangelski est une réinvention là aussi complète des manières d'opérer dans des ruines saturées d'ennemis invisibles. Le combat dans une ville détruite ne ressemble en rien aux scénarios classiques de guerre urbaine enseignés dans les académies militaires estaliennes. Ce n'est pas la bataille d'une rue contre une autre, ni la prise méthodique d'immeubles encore debout. C'est un affrontement mené dans un espace totalement disloqué, où chaque étage, chaque sous-sol, chaque mur écroulé peut dissimuler un piège ou une force ennemie. Le terrain devient à la fois invisible, labyrinthique et mouvant. Le relief est artificiel, sans plan fiable, sans cohérence, sans orientation claire. L'adversaire y évolue comme un poisson dans l'eau, profitant des tunnels, des passages creusés à travers les murs, des caches piégées, des toits transformées en nids de tir. L'Armée Rouge, dans ce contexte, est une force massive mal préparée : ses colonnes progressent lentement, bruyamment, s'exposant aux tirs croisés, aux pièges explosifs, aux fusillades en embuscade. Pire encore : en cherchant à nettoyer les quartiers par le feu, elle finit souvent par aggraver le chaos sans atteindre les cellules ennemies, qui se contentent de se replier ou de disparaître dans le sol. C'est dans ce contexte que devra se former les Taupes Rouges, une infanterie spécialisée, formée et équipée pour évoluer dans ce type d'environnement comme l'ennemi lui-même, mais avec les moyens, l'organisation et l'intention stratégique d'une armée moderne. Cette force ne vise pas à conquérir la ville par l'occupation classique mais à désarticuler l'ennemi de l'intérieur, à le traquer dans ses sanctuaires, à détruire ses points d'appui et à neutraliser ses relais de commandement et de logistique sans avoir à réduire toute la zone à un champ de ruines. La doctrine de ces nouvelles forces urbaines repose sur trois piliers :

  • Progression tridimensionnelle : Là où la plupart des unités combattent sur un seul plan (horizontal), les Taupes Rouges sont entraînées à opérer simultanément en surface, en hauteur et en sous-sol. Chaque escouade dispose d'un plan d'action vertical : pendant que certains membres progressent à travers les couloirs d'un immeuble effondré, d'autres explorent les caves ou percent des tunnels, tandis que des binômes prennent position sur les toits ou les étages encore accessibles. Cette approche nécessite une coordination extrême, rendue possible par l'emploi de réseaux de communication interne sécurisés.
  • Neutralisation ciblée : Contrairement aux frappes aveugles d'artillerie ou aux assauts frontaux, les Taupes Rouges privilégient une approche chirurgicale, visant à isoler les poches ennemies, à les saturer psychologiquement puis à les détruire. cela passe par l'usage intensif de charges creuses, d'explosifs directionnels à détonation contrôlée ou encore de gaz incapacitants injectés dans les conduits, les galeries ou les pièces fermées. L'objectif est toujours de réduire l'exposition directe, d'éviter le corps à corps systématique et de préserver l'intégrité structurelle de l'environnement urbain dans la mesure du possible pour empêcher l'effondrement ou la formation de nouveaux pièges.
  • Organisation tactique en micro-cellules autonomes : Une compagnie de Taupes Rouges n'agit pas comme une masse mais comme un essaim de groupes de deux à cinq soldats, chacun doté d'un objectif précis et d'un haut degré d'autonomie. Ces micro-cellules sont synchronisées par une coordination centralisée, mais leur manoeuvre est souple et adaptative. En cas de coupure radio, elles disposent de signaux lumineux, de codes visuels, voire de plans d'action de replie standardisés. Leur armement est pensé pour le combat de très courte distance : Colt-ESH (fusil compact), EHG-57 SE, grenades à effet retardé, couteaux de combat, MMS-12, etc.

  • L'intégration du génie de combat est essentielle à cette doctrine. Chaque escouade est doublée par un binôme de sapeurs, capables de forer, miner, piéger ou neutraliser les structures selon les besoins. Le génie ne suit pas l'infanterie, elle progresse avec elle, parfois même en tête. Il prépare les ouvertures, les effondrements contrôlés, les contre-minages. Il sait aussi construire des obstacles improvisés en cas de repli, ou créer des bouchons défensifs derrière les lignes conquises. Dans certains cas, le génie peut collaborer avec les équipes de guerre informationnelle pour piéger psychologiquement l'ennemi : effondrement soudain de tunnels, déclenchement de bruits d'explosions pour simuler un encerclement, etc.

    Revoir le Groupe Weber :

    Dans un conflit comme celui du Saïdan, la guerre ne se gagne pas uniquement sur les hauteurs ou dans les ruines, elle se joue aussi dans les esprits, dans les récits, dans les perceptions. La Rache, malgré ses défaites militaires ponctuelles, conserve un capital symbolique et psychologique fort, notamment dans les zones grises du Saïdan mais aussi au sein de certaines franges rurales kartvéliennes qui la considèrent encore comme une force de résistance identitaire, spirituelle, presque mystique pour certains. Dans ce contexte, le déploiement d'un pouvoir militaire conventionnel, même s'il est soutenu par une partie de la population ou légitimé par un gouvernement post-révolutionnaire, risque toujours d'apparaître comme une agression ou une occupation. C'est précisément pour éviter cet écueil (ou du moins le renverser) que la guerre informationnelle doit être conçue comme une manoeuvre stratégique de premier ordre, et non comme une fonction d'accompagnement ou de communication.

    Le Groupe Weber doit incarner cette fonction avec une singularité précieuse : à la fois prolongement du SRR et organe de soutien tactique à l'Armée Rouge, il agit dans les interstices de la guerre où la force pure ne suffit plus, là les récits concurrents se disputent la légitimité. Son organisation est volontairement chaotique : des groupes d'une cinquantaines d'opérateurs répartis entre les brigades, souvent dotés d'une autonomie très large, sans hiérarchie stricte, mais guidés par des objectifs politiques clairs transmis par l'état-major ou la direction du SRR. Ce désordre n'est pas une faiblesse mais une forme de plasticité tactique qui leur permet de s'adapter aux configurations locales, de capter les dynamiques sociales, d'agir avec une réactivité et une créativité que les structures classiques ne peuvent égaler.

    Le cœur de leur mission repose sur la maîtrise des flux d'information dans les zones d'opération. Cela commence par la prise de contrôle des canaux de diffusion existants : radios communautaires, relais télévisés régionaux, réseaux sociaux locaux, messageries cryptées utilisées par les insurgés ou les civils. Lors de l'entrée dans une localité, la première mission du Groupe Weber n'est pas de sécuriser le quartier mais de s'assurer que les antennes sont opérationnelles, que les relais de transmission sont accessibles et que des contenus estaliens peuvent y être injectés immédiatement. Il ne s'agit pas simplement de transmettre des communiqués militaires mais de créer un bruit narratif permanent qui brouille les lignes de front idéologiques. On diffuse en boucle des témoignages de civils libérés de la tyrannie de la Rache, des confessions de prisonniers capturés de la Rache, des images de combattants ennemis capturés et traités avec dignité et humanité telle que le veut l'Anarchisme Renouvelé. On y ajoute des interviews de soldats estaliens qui parlent la langue locale, se présentent comme défenseurs du peuple, frères d'armes, protecteurs des innocents. Mais la guerre psychologique ne s'arrête pas à l'image apaisante. Elle est aussi une guerre de démoralisation. Le Groupe Weber est spécialisé dans la dissémination ciblée de documents compromettants, de récits déstabilisants, de fuites orchestrées qui viennent miner la cohésion du camp adverse. Lorsqu'un bataillon de la Rache est encerclé, le Groupe Weber n'attend pas que les soldats se rendent : il fait circuler une fausse communication radio d'abandon, fait croire que les renforts n'arriveront pas, diffuse des images d'unités entières qui ont été exterminées ou capturées ailleurs et insinue que les officiers se sont déjà enfuis. Lorsqu'un quartier est repris, des équipes psychologiques collectent les preuves de crimes commis par l'ennemi (exécutions, viols, torture, destructions volontaires) et les diffusent sous forme de brochures, de projections publiques ou même de messages téléphoniques automatisés envoyés à la population des villages alentour.

    La manipulation de l'opinion publique passe aussi par une guerre sémantique. Le Groupe Weber renomme les lieux : une position rebelle capturée n'est plus un "bastion de la Rache" mais un "camp de la mort", un "bunker d'assassins". Il invente des surnoms, crée des légendes noires mais aussi des héros locaux estaliens ou kartvéliens, afin de substituer toute martyrisation des réactionnaires de la Rache. Chaque jour, dans les zones partiellement pacifiées, des messages sont diffusés, des tracts sont largués, des SMS sont envoyés depuis des antennes relais mobiles. On y raconte que la guerre est perdue pour la Rache, que les désertions sont massives, que leurs chefs fuient vers l'étranger, que les Estaliens reconstruisent déjà les écoles, soignent les enfants et donnent à manger. Ce n'est pas toujours vrai, mais ce n'est pas cela qui compte. Ce qui compte, c'est que le champ de bataille mental se fracture, que l'ennemi doute, que le civil hésite à coopérer, que le jeune indécis choisisse de rester chez lui plutôt que de rejoindre les montagnes.

    Le Groupe Weber travaille aussi sur le long terme. Il prépare le terrain pour les semaines ou mois à venir en intégrant les élites locales dans des programmes de collaboration civique : chefs de village, clergé, commerçants, enseignants. Il les approche, les filme, les met en scène comme les visages de la nouvelle Kartvélie pacifiée. Il les expose, parfois contre leur gré, mais avec suffisamment d'appui militaire pour les protéger d'éventuelles représailles. Cette cooptation prudente donne un visage local à l'intervention estalienne mais elle sert aussi à segmenter la population entre ceux qui collaborent, ceux qui se taisent et ceux qui résistent encore. Plus cette segmentation est claire, plus la guerre devient lisible et donc manipulable.

    La caractère décentralisé du Groupe Weber n'empêche pas une forme de coordination souple entre ses cellules. Une base de données partagée est tenue à jour, centralisant les identités des anciens chefs de la Rache, les influenceurs potentiels, les lignes de communication numériques ennemies, les figures locales ou religieuses de référence. Chaque équipe peut ainsi adapter son action locale à partir d'une trame globale. L'objectif n'est pas toujours de convaincre mais parfois simplement de polluer la confiance, d'éteindre les identifications et de fracturer la loyauté collective.


    Combats entre Mars et Juin :

    Durant tout le courant de Mars à Juin 2016, les troupes estaliennes vont surtout chercher à réduire encore davantage le périmètre défensif de la Rache au sein de la Rache, d'abord en priorisant l'expulsion définitive des unités de la Rache dans la partie occidentale du saillant, autour d'Acrik mais aussi ouvrir la voie vers Vanurak. Le mont David II étant déjà entre les mains de l'infanterie de montagne estalienne, les combats ont étés grandement facilités et ont forcés la Rache à se replier pour ne pas être anéantis. En effet, les nouveaux GTIA, en compagnie du génie d'assaut qui les accompagnent, ont menés plusieurs reconnaissances armées visant à cartographier le réseau de tunnels que la Rache avait mis en place pour contourner les lignes estaliennes. En utilisant des capteurs sismiques, les Estaliens ont ainsi pu cartographier en grande partie le réseau souterrain des terroristes de la Rache et ainsi neutraliser une partie du réseau sans grandes pertes, l'artillerie utilisant souvent des obus bunker blusterafin de frapper les portions de tunnels proches du sol pour frapper directement à l'intérieur de ceux-ci et les faire s'effondrer. Les unités RIR des forces spéciales n'ont plus qu'à s'engouffrer généralement dans les brèches pour frapper l'ennemi et lui tendre des embuscades là où il se l'attend le moins.

    Les patrouilles ont également décidés d'adopter de nouvelles tactiques. En effet, les GTIA ont généralement tendance à mener un certain nombre de patrouilles dans des secteurs segmentés (en fonction des hauteurs et de la répartition tactique des forces en présence) afin de s'assurer de leur sécurisation pour faire avancer les forces principales, les lignes logistiques et les unités d'artillerie mobile. Bien entendu, au départ, ces patrouilles ont rapidement étés prises pour cible. Le 18 Mars, un des GTIA de la 4ème Brigade de Montagne a été prise à partie par une centaine de combattants de la Rache. Le GTIA, mal préparé à une embuscade et prise à partie dans un col relativement désavantageux, fut bloqué quasiment toute la journée et fut incapable de riposter efficacement aux tirs ennemis. Finalement, vers le début de soirée, sous couvert de fumigènes et d'un soutien aérien intense, le GTIA a pu se replier mais l'embuscade a coûté près de 10 morts et 21 blessés aux Estaliens. Le 19 Mars, un autre GTIA proche du mont David II a été prise à son tour en embuscade alors que l'unité stationnée au sommet du mont était en pleine rotation de ses mortiers lourds, refusant ainsi un soutien d'artillerie mobile et rapide au GTIA qui demanda le soutien aérien. Si le soutien aérien a été plus rapide du fait de l'embuscade de la veille, les terroristes ont utilisés des MANPADS pour interdire l'espace aérien aux aéronefs d'attaque au sol de l'Armée de l'Air Rouge qui avaient pour l'habitude de voler à basse altitude pour larguer leurs roquettes explosives et leurs bombes non guidées HE. Il a fallu faire appel à la 4ème Escadre de Chasse "Valkyries Strikers", basés à Bolioska et dont les aéronefs étaient aptes à mener des frappes de précision à haute altitude, soit près de 300 kilomètres à l'ouest du Saïdan, pour que ces derniers interviennent et permettent le repli du GTIA qui, à son tour, perdit 4 morts et 18 blessés au combat.

    A partir du 25 Mars, après de nouvelles embuscades (qui, heureusement, n'engendreront aucun mort côté estalien mais une dizaine de blessés supplémentaires) à l'ouest de Vanurak, l'état-major estalien a ordonné à ce que les patrouilles des GTIA de la 4ème Brigade de Montagne soient restreintes et que chaque patrouille soit assignée à un soutien aérien spécifique qui, lors de la patrouille, reste en stand-by et est soutenu logistiquement par des avions ravitailleurs de la 2ème Escadre de Transport "Iron Eagles" pour permettre aux aéronefs de rester en vol autonome sur une large partie de la journée, ce qui leur permet de supporter les troupes au sol même si la mission prend du temps en raison des complications de mobilité du terrain accidenté. L'Armée de l'Air Rouge a également indiqué que ses aéronefs allaient également être dotés en munitions incendiaires. Considérant en effet que la Rache n'a quasiment plus de véhicules et que ses troupes sont essentiellement des unités d'infanterie à pied, les pilotes considèrent que le soutien aérien aurait plus d'impact et de conséquences si des munitions incendiaires étaient utilisées car ces munitions, en plus d'être extrêmement efficaces contre l'infanterie, interdisent d'accès des zones entières aux unités ennemies, ce qui facilite les manœuvres des troupes alliées et agit, avec la fumée du feu, comme un fumigène improvisé et donc un écran de couvert pour les troupes alliées au sol en mauvaise posture. Au cours du mois d'avril, il semble que la tactique avait eu un effet remarquable sur les unités de la Rache puisque les embuscades ont non seulement diminués en intensité mais certaines embuscades se sont soldées par une reddition des assaillants eux-mêmes suite à l'usage d'armes incendiaires, démontrant l'impact psychologique des bombes incendiaires.

    L'aviation n'a pas été la seule à réagir à ces embuscades. L'artillerie a également découvert qu'en dehors de la découverte des tunnels, les capteurs sismiques installés par les troupes en première ligne étaient d'une grande utilité pour détecter les mouvements ennemis que la reconnaissance n'arrivait pas à situer. Ainsi, en plus de l'artillerie mobile et des mortiers, c'étaient les batteries d'obusiers en dehors du saillant qui pouvaient maintenant avoir une information claire des mouvements ennemis. De là, tant qu'on s'était assuré qu'aucune unité alliée n'était sur site, l'artillerie se contentait de balayer largement une zone de 5 kilomètres sur 5 en général pour nettoyer celle-ci. Le but de ces tirs n'étaient pas spécifiquement létaux mais principalement d'interdire les déplacements à l'ennemi, le clouer au sol et le démoraliser. Les hélicoptères d'attaque devaient généralement s'assurer après le balayage d'effectuer une reconnaissance armée et d'éliminer les groupes ennemis ayant trop tardés pour se replier. En cas de défense anti-aérienne, un GTIA peut monter à l'assaut pour saisir la zone. En somme, cette tactique est relativement stable et redoutable puisqu'elle a permis ni plus ni moins d'empêcher toute reprise de terrain de la part des unités de la Rache au cours du mois d'avril.

    Prise de Vanurak (2 Mai-5 Juin 2016) :

    Photographie d'un soldat estalien devant un des murs de Vanurak.

    En début mai, après un mois d'avril relativement satisfaisant pour les Estaliens (seulement un mort recensé pour environ 410 soldats de la Rache confirmés comme tués ou faits prisonniers), les Estaliens avaient réussis à progresser efficacement, lentement mais sûrement jusqu'à la prochaine destination de leur périple : Vanurak. La ville était le verrou occidental du sanctuaire oriental de la Rache, zone la mieux gardée par la coalition des groupements terroristes. Cette fois-ci, les Estaliens comptaient bien prendre la ville le plus vite possible et éviter un nouveau bourbier sanglant comme celui d'Acrik.

    La bataille de Vanurak s'engage le 2 Mai à une heure du matin, lorsque un premier GTIA est largué par voie héliportée dans la vallée qui entoure la ville, derrière les lignes de la Rache qui disposait encore d'unités combattantes à 3 kilomètres à l'ouest de la ville mais qui étaient bombardés inlassablement par l'artillerie et cloués au sol. Vers 6h15, ce sont près de trois GTIA qui sont finalement acheminés par voie héliportée, soit un peu plus d'un millier d'hommes. Les soldats estaliens débutent une entrée progressive et lente dans la ville et reçoivent directement des tirs de mortiers depuis le parc de la ville, mortiers qui sont rapidement éliminés par le soutien aérien en moins d'une vingtaine de minutes.

    La grande différence entre la bataille de Vanurak et celle d'Acrik reste néanmoins le besoin des Estaliens de retenir leurs coups. En effet, là où Acrik était un champ de ruines bien avant l'intervention estalienne et ne comptait déjà plus aucun civil sur place, Vanurak était une petite ville encore en état et habitée par des civils. De ce fait, même s'ils en avaient la possibilité, les soldats estaliens n'ont pas faits usage de l'artillerie malgré des embuscades à l'arme légère et aux attaques à la bombe. Durant les premières 24 heures, un soldat estalien est tué et d'autres sont blessés par une voiture piégée. Les règles d'engagement ont étés assez strictes et ont empêchés à plusieurs reprises d'éliminer avec certitude des unités ennemies du fait de la patience tactique des troupes estaliennes. Par exemple, le 3 Mai, à l'est de la ville, les Estaliens entrent en contact avec une vingtaine de combattants ennemis retranchés dans un complexe. Refusant de faire appel à l'aviation, les Estaliens se sont contentés de tirer avec le canon de 20mm de leurs hélicoptères d'attaque. Cependant, les combattants ennemis ont réussis à s'échapper assez vite. Néanmoins, malgré ces règles strictes et quelques affrontements violents, les Estaliens rencontrent au début une faible résistance. Le 4 Mai, une roquette bien placée d'un hélicoptère d'attaque atteint un complexe tenu par une quarantaine de combattants ennemis qui ont bloqués une escouade de montagnards pendant huit heures, les tuant quasiment tous sur le coup. Le 5 Mai, d'autres GTIA font une percée dans les lignes de la Rache à l'ouest de la ville et réussissent à rallier par voie terrestre les unités déjà en progression dans la ville.

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    Les combats sont assez sporadiques, ce qui contraste énormément avec les combats très violents d'Acrik car les montagnards effectuent généralement des assauts tridimensionnels, attaquant par voie souterraine, avec des escouades dans les rues et souvent protégées par des tireurs en hauteur qui clouent les tireurs ennemis au sol. Néanmoins, la progression est particulièrement lente, bien qu'elle soit peu meurtrière (en effet, entre le 2 et le 24 Mai, on ne recense qu'un seul mort et une dizaine de blessés côté estalien, rien à voir avec les pertes monstrueuses d'Acrik). Finalement, en fin Mai, il ne manquait plus que le centre-ville à sécuriser. Le centre-ville a heureusement pu être évacué de sa population civile rapidement par le largage de tracts et des appels en haut-parleur, permettant enfin aux Estaliens de mener leurs opérations de manière plus rapide. Le 2 Juin, un premier assaut est lancé sur le centre-ville de Vanurak. Cette fois-ci, la défense de la Rache est bien plus vivace et fanatique que dans les jours précédents : les soldats de la Rache effectuent des tactiques de harcèlement, ils tirent avec des mortiers depuis les toits des immeubles, tirent au lance-roquettes sur les formations d'infanterie et les terroristes disposent également de mitrailleuses lourdes qui couvrent plusieurs avenues et réussissent à déchiqueter sans mal des escouades entières. L'assaut, malgré les tactiques prudentes des Estaliens, est un sanglant échec : 24 morts côté estalien et au moins une bonne cinquantaine de blessés. Les dernières unités réussissent à se désengager du combat grâce au soutien massif de l'aviation qui balance plusieurs salves de roquettes explosives sur les positions ennemies pour permettre la rupture de contact des fantassins alliés. Le 3 Juin, on comprend rapidement que l'assaut doit être préparé en amont pour neutraliser les positions défensives, souvent dissimulées, des terroristes. Dès l'aube, les hélicoptères d'attaque mènent une frappe d'envergure sur tous les bâtiments signalés la veille pour y nettoyer la vermine, un raid héliporté rapidement suivi par les avions d'attaque au sol et de l'artillerie qui pilonne tout le centre-ville. L'infanterie emboîte le pas et la doctrine des Taupes Rouges permet rapidement aux unités à pied de prendre plusieurs positions défensives affaiblies par les bombardements. Néanmoins, les terroristes ennemis ont une capacité de mobile importante qui leur permet de rétablir leur dispositif défensif malgré la perte de plusieurs bâtiments clés et d'ainsi bloquer des escouades avec leurs mitrailleuses lourdes par des tirs de suppression et d'interdiction. A la nuit tombée, les troupes estaliennes réussissent cependant à conserver leurs gains de la journée et restent sur place. Le 4, les forces spéciales mènent un raid dans la nuit du 3 au 4 Juin afin de mener une percée dans le dispositif ennemi par la mise en place de brèches de démolition. Les différentes brèches, mêlées à un barrage de mortiers chronométré juste après l'explosion permet aux soldats estaliens de lancer un assaut dévastateur, l'ennemi n'arrive pas à riposter, ne disposant pas de vision nocturne pour coordonner ses tirs de mortiers et ses tirs de mitrailleuses sont imprécis. Les GTIA se lancent dans les brèches et mènent une attaque vigoureuse qui permet de prendre l'essentiel du centre-ville à l'aube. Néanmoins, l'utilisation massive d'attaques-suicides dans la matinée qui suit et la mort de 10 soldats estaliens par l'explosion suicidaire d'un des terroristes force les GTIA à arrêter leur progression.

    Finalement, le 5, après un bombardement au phosphore blanc de l'ancienne mairie, les derniers combattants de la Rache se rendent aux troupes estaliennes. La ville de Varudak est aux mains de l'Armée Rouge. Au total, la bataille de Varudak aura été marquée par une progression lente mais sûre pour les soldats estaliens puisqu'on ne compte dans les rangs de l'Armée Rouge seulement 35 morts du côté estalien pour environ 465 morts pour la Rache. En comptant les pertes depuis Mars, on compte au total 50 morts du côté estalien pour 875 morts pour la Rache, ce qui démontre très bien l'efficacité des changements doctrinaux profonds que l'Armée Rouge a consenti, bien que les territoires conquis restaient plus faciles à conquérir que la partie orientale du Saïdan, bien mieux connue de la Rache et de leurs combattants. Le combat n'est pas terminé mais l'Armée Rouge a compris ses erreurs, elle va pouvoir enfin mener une destruction méthodique de la Rache dans les règles de l'art.


  • Cohésion au sein de la Rache (-1) : Les tactiques de guerre informationnelle du Groupe Weber et les défaites militaires de plus en plus meurtrières pour la coalition commence à créer des points de discorde entre les différents mouvements de la Rache, chacun se rejetant la responsabilité des échecs face à l'Armée Rouge ; sans oublier que le Groupe Weber, par sa guerre psychologique fait miroiter la possibilité d'une trahison au sein du mouvement, certains mouvements sont accusés de mener des négociations secrètes avec l'Armée Rouge pour obtenir une reddition avec amnistie politique totale.

  • 12498
    Opération Hollow Crown :

    Chase them in the night.




    Il était grand temps de frapper la Rache à grand coup de sabots. La prise de Vanurak en Juin avait permis aux forces estaliennes de frapper un grand coup et de montrer à tous leur capacité d'adaptation dans un conflit auquel on ne les avaient pas habitués. Parmi toutes les remarques auxquels l'Armée Rouge a été exposée face à ses échecs des premiers mois, il y a bien une d'entre elles à laquelle l'Armée Rouge n'a jamais accepté de céder : celle du retrait. "On ne rentrera pas la queue entre les jambes" avait spécifié Dane Pelikan, Commissaire à la Guerre, dans une conférence de presse après la bataille d'Acrik. En aucun cas l'Armée Rouge n'allait se laisser abattre et accepter gentiment de laisser tomber ses armes et de laisser leurs camarades kartvéliens avec le problème de la Rache sur le dos. Ce n'était pas une simple question d'honneur militaire, et pour cause la guerre moderne n'a que faire des vertus et des valeurs chevaleresques dont se targuent les armées, c'était une question de survie politique. Si les Estaliens échouaient contre cet amas de cailloux, tenus par des fanatiques réactionnaires, aurait-elle la force de lutter contre des Etats réactionnaires et fascistes avec une armée autrement plus imposante ? Pourra-t-elle combattre l'OND et l'ordre néo-libéral globaliste ? Le rêve de l'Estalie, celui de libérer le monde par sa flamme révolutionnaire, aussi brûlante soit-elle pour ses détenteurs, ne doit pas s'éteindre sur le Saïdan. Il fallait frapper un grand coup. Vanurak était un grand coup mais uniquement militaire : c'était une bataille lente, méthodique, moins meurtrière (et heureusement !) qui n'avait pas le goût de ces victoires décisives qui imprégnait sa marque dans l'Histoire avec un sceau sanglant et dégoulinant. Vanurak est une victoire pour les militaires et pour les analystes, mais ce n'est pas une victoire pour le commun, elle n'a aucune grande portée médiatique. Il fallait autre chose, quelque chose qui allait redonner confiance entière du peuple estalien et même kartvélien dans la capacité de l'Armée Rouge à frapper, et à frapper dur.


    12 Juillet 2016,
    01h15 du matin,
    Base aérienne de Protakio, Entraskiov, Estalie.


    La base aérienne de Protakio est agitée. Et pour cause, la veille, la base habituellement calme d'Entraskiov avait vu arriver un très large groupe d'appareils débarquer du jour au lendemain sur les pistes de la base. Des dizaines d'hélicoptères de transport et d'attaque, des avions de transport et du matériel débarqué en grand nombre qui sortaient inlassablement des rampes des aéronefs. On vit arriver à travers la ville plusieurs convois militaires exceptionnels, des camions de transport qui disposaient en leur sein de dizaines de fantassins, tous équipés de la tête au pied, visiblement sur le pied de guerre. Les habitants crurent au début à une invasion imminente du pays, à une mobilisation d'urgence mais aucune information ne semblait circuler sur le sujet et à vrai dire, la nouvelle était plutôt anodine : des militaires dans la rue, en Estalie ? Et donc ? Or, dans la nuit du 11 au 12 Juillet, l'agitation redoubla d'intensité alors que les hommes embarquaient massivement dans les hélicoptères de la base et qu'après quelques minutes de préparation, les hélicoptères de transport décollèrent simultanément en escadrons, les habitants encore debout à cette heure-là pouvaient assister à un magnifique ballet dans le ciel noir, les lumières de signalisation tourbillonnaient dans le ciel nocturne, en des formations aériennes souples alors qu'on essayait de savoir où ces hélicoptères allaient. C'est simple : ils allaient vers le nord-est, à seulement 160 kilomètres d'Entraskiov.

    Il ne fallut qu'environ 40 minutes aux escadrons héliportés pour atteindre leur cible. Sur le trajet, on pouvait déjà entendre au loin les cris des canons et des obusiers qui coupaient le bruit pourtant strident des hélices, comme si le champ de bataille appelait déjà ceux qui s'apprêtaient à y entrer. Les opérateurs du Groupe RIR, une fois leur cible en visuel, purent constater à travers leurs casques de vision nocturne, l'origine de ces bruits : il avait été convenu que quelques minutes avant leur déploiement sur site, l'artillerie allait frapper la zone de plein fouet pour étourdir les défenseurs, frapper les défenses ennemies repérées et créer la panique pendant que le Groupe RIR se déployait au sein de la ville d'Ordalan. Ils savaient tous ce qu'ils avaient à faire, ils ne doivent pas perdre de temps, profiter de l'effet de surprise et frapper vite et fort.

    Prepare, boys !

    Rapidement, les hélicoptères d'attaque de la 9ème Division Aéromobile qui accompagnaient les hélicoptères de transport renchérissent en frappant dans la nuit les cibles ennemies sur les toits qui tentent de s'organiser et d'établir leur défenses. Roquette après roquette, les toits de la ville sont ratissés au peigne fin par les hélicoptères d'attaque. Une fois de plus, il fallait éviter que l'ennemi se ressaissise. Bien que les terroristes de la Rache avaient compris qu'ils étaient attaqués et qu'ils allaient passer une très mauvaise nuit, ils ne savaient pas d'où l'ennemi viendrait. Les brigades de montagne avaient-elles réussis à sécuriser autant de terrain en si peu de temps pour arriver jusqu'au sanctuaire de la Rache au Saïdan ? Ce n'était pas possible : la Rache avait encore sous son contrôle un grand nombre d'hauteurs et de massifs locaux qui lui donnaient un moyen rapide d'arrêter toute progression trop audacieuse des forces terrestres estaliennes. L'ennemi venait d'en haut et avant même que les soldats de la Rache ne s'en rendent compte, l'ennemi était déjà à leurs portes. Les opérateurs du RIR avaient pu descendre en rappel très vite, se déployant sans grande difficulté au cœur de la ville.


    Les premiers opérateurs du RIR descendent alors à travers les cordes de rappel. En quelques secondes, les ruelles sombres d'Ordalan vibrent sous leurs bottes. Pas un cri, pas un tir : le silence de la ville est seulement troublé par les échos lointains des roquettes des hélicoptères d'attaque et le vrombissement des rotors, étouffé par la densité des bâtiments urbains. Ils ne sont que des ombres. Des silhouettes faufilées dans les ruelles, contournant des checkpoints abandonnés, marquant les cibles pour les frappes aériennes. Il n'est pas encore l'heure de tirer. C'est l'heure de poser les crocs. A 02h06, l'ennemi ouvre le feu. Une rafale s'abat sur une des escouades dans le centre-ville sur son flanc droit. Les balles ricochent, sans toucher, l'ennemi ne voit pas à plus de vingt mètres devant lui, faute de matériel de vision nocturne. Un des opérateurs riposte, en trois rafales affreusement précises. Silence total en face.

    "Contact ! Azimut 013. Toits, fenêtres, ruelles !"
    Le canal tactique voit les rapports affluer. Ordalan, en un claquement de doigts, s'embrase. Les tirs de fusils d'assaut se croisent dans l'obscurité comme des faisceaux laser. Une roquette RPG part d'un clocher effondré de la ville, explosant à quelques mètres d'une des escouades en retrait face à l'afflux constant de fantassins ennemi. Les hélicoptères reviennent à la charge pour nettoyer les rues. Le ciel devient une forge. Des salves de roquettes de 70mm explosent à la gueule des terroristes, les explosions se succèdent en rafale sur les toits. Les tireurs ennemis sont arrachés des parapets comme des feuilles sèches. Une tour en béton s'effondre sur elle-même dans un vacarme sinistre, laissant les opérateurs en bas de celle-ci se replier de justesse, la poussière retombant comme une pluie de cendres. Partout en ville, les tirs s'échangent et pourtant, les opérateurs en infériorité numérique évidente tiennent bon leurs positions face à des dizaines, ou plutôt des centaines, de terroristes en face d'eux, ajustant leurs tirs au coup par coup. Deux escouades principales, quant à elles, entrent dans un des bâtiments de la ville, un ancien hôtel encerclé par le périmètre des opérateurs estaliens.

    "Mise à feu.
    - Break, break, break !
    "

    .

    Les charges de démolition sur les portes explosent, les opérateurs entrent dans le bâtiment de deux côtés différents, prenant tous ceux à l'intérieur en tenailles. Les gardes, malgré l'expérience de la plupart, sont incapables de résister. Neutralisés à la grenade assourdissante ou au gaz incapacitant, il ne leur faut pas longtemps pour rompre sous la pression. Les contacts s'enchaînent et malgré leur faible nombre (à peine une quinzaine d'hommes), les Estaliens avancent très vite dans un bâtiment qui doit compter facilement une cinquantaine de défenseurs, et pas les plus mauvais. Le travail d'équipe, l'entraînement, l'obscurité, la panique des défenseurs et la supériorité du matériel des opérateurs fait toute la différence entre la Rache et le RIR et malgré cette lutte à mort dans un bâtiment aussi étroit, les opérateurs gardent un calme exemplaire au milieu des échanges de tirs. Chaque porte est enfoncée, chaque salle a droit à sa grenade incapacitante, chaque couloir a droit a droit à sa rafale de tirs ajustés au niveau du torse de chaque adversaire pour abattre dans la tête ceux qui oseraient se baisser pour se mettre à couvert. Pas de sentimentalisme ici, les ordres sont clairs : pas de survivants. Il ne faut qu'une quinzaine de minutes aux opérateurs pour arriver à leur cible : une porte. Charge de démolition posée mais avant que celle-ci ne soit activée, une rafale de tirs frappe le mur derrière les opérateurs. Un des opérateurs tombe raide mort au sol. Pas le temps de le pleurer.

    "Pyotr, la charge !
    - Compris sergent !
    - Arme lourde dans la salle, nettoyez moi ça !
    "

    Avant même que leur camarade ne finisse sa chute mortelle, son camarade prend le relais et active la charge, étourdissant tous ceux à l'intérieur de la salle. Il ne faut pas longtemps aux opérateurs pour lâcher leurs grenades incapacitantes et entrer. Les fusils se braquent immédiatement en entrant, abattant tous ceux à l'intérieur sans distinction, les canons des armes allant d'une cible à une autre en quelques micro-secondes. La poussière des combats retombe après quelques secondes d'échanges de tirs. Le sergent d'une des escouades s'avance en identifie les cibles à abattre : Dito Khomeriki et Babken Vakhvakhishvili. Les deux têtes de file de l'UPLK, le principal mouvement kartvélien de la Rache et comptant le plus de troupes entre tous les mouvements, sont ici, gisant dans une mare de leur propre sang. Le sergent inspecte rapidement le visage des deux hommes, confirme visuellement leur identification avec sa body-cam et avec son arme de poing effectue deux tirs de neutralisation dans le crâne de ses victimes, s'assurant définitivement de leur mort. Un de ses collègues s'avance, prend avec son téléphone les photos des deux corps. Le reste de l'équipe, elle, profite que le périmètre extérieur est bien tenu et que le bâtiment soit sécurisé pour collecter les renseignements au sein du bâtiment. On laisse rien derrière, on prend tout ce qui a de la valeur pour le renseignement. Trois des opérateurs s'occupent des corps et de leur évacuation : ceux des deux leaders de l'ULPK abattus ainsi que de l'opérateur estalien tué au combat. Il est hors de question de laisser l'un d'entre nous derrière, mort ou vivant.

    "Crown Leader, ici Overlord. Les drones de reconnaissance de la 9ème ont repérés des convois motorisés en approche de la ville. Plusieurs MANPADS en visuel, recommandons une extraction immédiate tant que vous avez encore une fenêtre d'exfiltration.
    - Crown Leader à Overlord, bien reçu, j'évacue mes hommes. Demandons un barrage d'appui pour couvrir la retraite.
    - Ici Overlord, bien reçu. Barrage d'artillerie dans cinq minutes, évacuez vos hommes. Overlord, terminé.
    "

    Alors que l'artillerie s'apprête à ouvrir le feu avec un mélange d'obus explosifs et fumigènes autour du périmètre du RIR pour assurer la sécurité de l'évacuation, on assiste dans les airs à un autre ballet aérien mais rien à voir avec la forme majestueuse aperçue par les civils estaliens quelques heures plus tôt. Au contraire, c'est l'aviation d'assaut qui se lance dans la bataille, les ruelles sont balayées au 30mm, le vrombissement des canons créait la panique et la déroute chez l'ennemi tandis que les bombes HE déchaînent l'enfer sur l'ennemi.

    "Hawg 2-1, ici Reaper 1. Objectif ennemi marqué par fumigène rouge, au nord du parc. Danger proche, demande de passage au canon + deux HE, accusez réception, à vous.
    - Reaper 1, ici Hawg 2-1, bien reçu. Visuel sur fumée rouge. J'engage depuis le sud, canon en première passe, deux bombes HE à la sortie. Mot d'abandon : Tonnerre. Délai estimé : 30 secondes.
    - Reçu. Engagez, feu à volonté ! Je répète : feu à volonté !
    - Reçu, danger proche, planquez-vous. Gun, gun gun. Largage HE. Etttt...Impact ! Reaper 1, effet sur objectif ?
    - Objectifs neutralisés, en plein dans le mille ! Bon travail, Hawg 2-1 !
    "

    Hold our fucking Ground !

    En moins de cinq minutes, un déluge de feu aérien s'abat sur les terroristes de la Rache qui peinent à contre-attaquer, déjà démoralisés par la ténacité des opérateurs estaliens qui leur font face. Les opérateurs se replient graduellement, chaque escouade étant couvert par une autre pendant son repli ainsi que par les tirs fumigènes de l'artillerie, permettant ainsi un repli ordonné, sans aucune perte. Les hélicoptères de transport approchent pour faire rembarquer les hommes, leur descente étant accompagnée par des tirs de roquettes des hélicoptères d'attaque et par les tirs des mitrailleuses rotatives de 12,7mm installés dans les hélicoptères de transport.

    "On a tout le monde ?
    - Au complet ! Pilote, décolle !
    "

    Il est à peine 03h00 du matin, Ordalan est en flammes et alors que l'aube ne pointe même pas encore le bout de son nez, les combats sont déjà terminés. Choc, effroi, panique, déroute, surprise et désarroi. Voilà l'effet que l'opération Hollow Crown a eu sur ses adversaires : une opération courte, intense et d'une efficacité professionnelle redoutable. On ne titille pas l'Armée Rouge, voilà le prix que paiera la Rache à l'avenir, la peur constante d'être frappé dans ses moments de faiblesse par des frappes rapides, courtes et planifiées auquel elle n'a aucun moyen de riposte concret. Le bilan humain est à l'image de l'opération : un opérateur estalien tué et deux autres légèrement blessés contre 214 terroristes de la Rache tués, principalement par les frappes aériennes et l'artillerie, ainsi qu'au moins une centaine de blessés graves dans leurs rangs.

    Ygor Don't Surf, Fuckers.

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  • Cohésion de la Rache (-1) : Perte des principaux leaders de l'ULPK dans l'opération, incapacité de la Rache à s'organiser pour défendre correctement la capitale de leur coalition, l'ULPK désormais dirigée par Temur Gogolidze accuse ses alliés de ne pas être intervenus à tem pour soutenir les effectifs de l'ULPK qui ont protégés quasiment exclusivement la ville face aux troupes estaliennes.
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