26/09/2016
03:22:51
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[Saint-Empire Menkelt - Teyla] Une délégation teylaise en terre Celte.


Peter Kibener, Baron de Volzhan et Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt

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Le soleil montrait aujourd'hui à toute la capitale ses plus brillants rayonnements, la météo annonçait la semaine sous un beau temps, étonnement plus chaude que la moyenne en été à Ker'Ys. La rencontre avec Teyla devait se dérouler dans moins d'une dizaine de minutes à l'intérieur du palais impérial. Le temps que la délégation teylaise arrive en bon port, Peter Kibener et Patrick Pearse s'était installé sur les confortables fauteuils de la ''chambre de l'espérance''. Même s'il faisait un temps splendide, Patrick Pearse se sentait tout de même légèrement anxieux. Le premier ministre du Saint-Empire à contrario avait l'air d'avoir l'esprit tranquille, ce dernier avait partagé à son ministre des affaires étrangères ses intentions vis-à-vis du Royaume de Teyla et en général les pays de l'OND. C'était très simple, des relations stables au moins, peut-être des accords commerciaux si tout se passe bien durant cette rencontre. Peter Kibener savait très bien que son pays et Teyla ne serait certainement pas les meilleurs amis du monde, mais il fallait seulement montrer à l'OND que le Saint-Empire Menkelt est un pays maintenant stable politiquement et économiquement surtout, bien qu'on était que seulement quelques années après la guerre civile. Le pays devait montrer au monde qu'il pouvait être un partenaire économique de confiance. En clair, montrer patte blanche tout en gardant ses positions idéologiques. Pearse était d'accord avec cette stratégie, mieux valait-il être un partenaire commercial de Teyla, une des plus grandes puissances économiques du continent eurysien. Surtout quand on a la Loduarie et Velsna comme voisin proche. En revanche, quelque-chose avait l'air de dérangeait visiblement le ministre des affaires étrangères de Menkelt.

''Vous êtes VRAIMENT sûr de vouloir faire la rencontre avec la délégation teylaise dans.... cet endroit en particulier ?''

Patrick Pearse jeta un regard interrogateur sur son Premier Ministre.

''Évidemment, voyons Patrick c'est littéralement la salle dans le palais impérial qui symbolise l'espérance de notre peuple ? Quoi de mieux pour montrer notre état d'esprit honnêtement ? Il n'y a que de la symbolique positive ici en plus... Paix, prospérité et raison. Je pense que c'est la meilleure salle qui représente notre état d'esprit à la fois profondément chrétien et menkien.''

Le rouquin se montra un peu sceptique face à cette affirmation provenant de son premier ministre. Le très beau tableau à côté d'eux représentait Ogmios, le dieu de la connaissance celte, en train d'apporter l'illumination aux hommes. Au-dessus du tableau y a été marqué une phrase en latin. ''Sic Itur Ad Astra'' qui pouvait se traduire par ''C’est ainsi que l’on s’élève vers les étoiles''. Peter Kibener aimait beaucoup cette phrase en plus du côté très prométhéen de l'endroit. Son ministre répondit.

''Je ne pense pas que les autres nations, en particulier Teyla, aient la même sensibilité, ni la même interprétation sur cette symbolique là en particulier. D'ailleurs, ce n'était pas vraiment à propos de cette peinture d'Ogmios, auquel je m'inquiétais monsieur le premier ministre, mais plutôt de la statue en face et L'AUTRE maxime à l'opposé. Que pensez-vous que le ministre des affaires étrangères teylais va s'imaginer de nous en voyant ces mots gravés sur ce mur ?''

Patrick Pearse était en train de parler de ce qu'il y avait sur le mur de la salle qui se situait à l'opposé de la peinture. Il y était gravé sur du beau marbre blanc ''Fiat justitia et pereat mundus'' soit ''Que justice soit faite, même si le monde doit périr'', le tout, derrière une statue à taille humaine de l'archange Saint-Michel tenant une épée bien visible. Cette deuxième maxime fut pendant un temps la devise de l'empereur Griffith II. C'est ce dernier qui fit construire ce lieu, l'empereur insista d'ailleurs pour que ce soit lui personnellement qui dirige le déroulement des travaux et la structure de l'endroit.
La ''chambre de l'espérance'', comme elle fut nommé, avait accueilli durant toute la seconde partie du XIXe siècle les délégations des autres pays, Eurysiens en majorité, voulant discuter avec Menkelt, elle servait de lieu de repos pour les diplomates des autres pays. La salle perdit cependant à partir des années 1910 son rôle de salle diplomatique et commença peu à peu à sombrer dans l'oubli, en raison d'une volonté des élites de l'époque qui voulait un autre lieu plus ''moderne''. Jusqu'à ce que Peter Kibener décida quelques jours après sa nomination en tant que Premier Ministre de rénover la salle et d'à nouveau l'utilisé comme avant, l'accueil des autres pays.
L'endroit était finement décoré d'éléments rappelant la culture celte et chrétienne du Saint-Empire, le tout sans être kitsch, on pouvait même dire que la chambre était un endroit assez magnifique. Cependant, un véritable contraste perturbant subsistait entre la statue de l'ange et la peinture représentant Ogmios, les deux oeuvres se faisaient face. Ce qui donnait une atmosphère assez particulière en ce lieu. Patrick Pearse ajouta.

''D'ailleurs mon cher ami, vous auriez pu faire un effort sur votre habit, on dirait que vous êtes un prêtre qui va faire la confession, vêtu comme ça tout en noir.''

Peter n'avait pas pu s'empêcher d'éclater de rire. Le premier ministre ne pouvait pas s'empêcher d'être tout le temps en noir, comme s'il était à un enterrement. Il avait donc certes un style élégant, mais très austère. Ses cheveux noirs de jais en plus de l'absence de bijoux visibles où tout autre accessoire sur lui approfondissaient cette sensation d'austérité provenant de lui. Mise à part son alliance en or, aucune autre couleur sur lui. Patrick Pearse lui était habillé de façon moderne, quoique plus colorée pour rester dans la tradition impériale menkienne.

''Assez ironique n'est-ce pas ? Alors que ce vêtement que je porte est tout sauf catholique et est issue des traditions vestimentaires protestante. Remercie ma grand-mère calviniste pour ça.''

Peter Kibener regarda la statue de Saint-Michel, l'air nostalgique, puis dit.

''Pourquoi es-tu soucieux de ce genre de détail exactement ? J'aime bien le côté ''entre tradition et modernité'' de la salle de l'espérance.''

Il mima sa dernière phrase comme un journaliste en reportage dans un pays étranger. Patrick Pearse souffla.

''J'ai peur que nos homologues Teylais trouvent cette belle salle un peu trop, disons, exotique. Surtout avec cette statue qui représente Saint-Michel, n'avez-vous pas un peu peur qu'on nous voit comme des fanatiques ? De manière générale toute la salle est assez étrange si vous voulez mon avis, Griffith II avait vraiment des goûts particuliers. Enfin bref, sinon, pour aborder un autre sujet, je dois avouer ne pas trop avoir compris pourquoi vous avez insisté pour que vous ne rencontriez pas d'abord en premier lieu le ministre teylais à l'aéroport international de Ker'Ys ?

Peter Kibener se mit à s'avachir sur le confortable fauteuil ou il était posé et répondit avec un léger sourire.

''Je pense très honnêtement que tu es beaucoup trop pointilleux mon cher. La délégation teylaise doit s'en fichtre complet plus qu'autre chose de la décoration d'une salle du XIXe siècle, aussi particulière soit-elle. Sur la forme ils nous jugeront sur notre comportement, ainsi faisons honneurs à l'étiquette menkienne et adoptons une altitude de gentleman. Sur le fond, comme je te l'ai dit plus tôt et déjà il y a quelques semaines, ayons une posture rassurante sur notre idéologie politique, radical, mais pas extrême, montrons le Saint-Empire comme un état stable, moderne et adepte de la libre circulation des biens et des marchandises. Ainsi, peut-être que Teyla se montrera coopératif, voir même sympa sur un malentendu.''

Son ministre tilta à sa dernière phrase, il n'aimait pas cette incertitude et ce côté très improvisateur de son ami Peter. Ce dernier adoptait un esprit beaucoup trop ''laissez-faire'' à son goût, enfin qu'importe maintenant, se disait-il, ce qui est fait est fait. Le dirigeant de Menkelt appuya son menton sur sa main.

''De toute façon, Pierre Lore va être reçu respectueusement à l'aéroport, un diplomate va l'accueillir chaleureusement et il sera amené confortablement et sous bonne garde de la Bezimpa, ne t'inquiète pas. Si tu veux savoir pourquoi je n'ai pas voulu que la rencontre commence à l'aéroport, c'était pour qu'il juge D'ABORD la capitale impériale de ses propres yeux et non toi et moi. J'avais peur qu'en étant présent, nous gâchions ce moment de contemplation où il observe depuis la voiture autour de lui la ville de Ker'Ys. Ce Pierre Lore verra de ses propres yeux ce qu'en presque un an et demi nous avons pu accomplir, sans qu'on le dérange. D'après toi qu'est ce qu'il va voir ? Une capitale à la pointe de la modernité, des jeunes qui sortent dans la rue et qui s'amusent, des travailleurs qui se rendent à leur lieu de travail et des familles souriantes qui se baladent. Les Teylais verront que nous sommes peut-être un pays fréquentable sur la scène internationale et que pour des fachos, on a l'air franchement cool. On est chanceux en plus, il fait très beau aujourd'hui.''
Photo du Premier ministre du Royaume de Teyla, Angel Rojas, prise lors d'une conférence sur l'avenir de l'économie du Royaume de Teyla au salon "Teyla 2035" a Gèvre, en présence de nombreuses personnalités du monde économique.
Premier ministre, Angel Rojas


La pièce était plongée dans l'obscurité, seule la lumière provenant d'une grande fenêtre, mais gênée par les rideaux, éclairait avec difficulté la pièce dans laquelle se trouvaient Pierre Lore, le ministre des Affaires Étrangères, et Angel Rojas, le Premier ministre. La scène avait quelque chose de théâtral, presque surréaliste. La pièce, plongée dans une obscurité quasiment totale, fit remonter des émotions aux personnes d'État teylais, aux deux amis... La faible lumière perçant le rideau dessinait sur le mur des silhouettes, des personnages bougeant au gré des éclats de rire, des pleurs et des promesses. Un silence s'était installé depuis une poignée de secondes, un silence troublé par le frottement d'un briquet qu'Angel Rojas venait d'allumer. Une puissante source de lumière vint envahir la pièce du logement de fortune de Pierre Lore dans la capitale.

L'appartement de Pierre Lore n'était pas similaire à celui de la plupart de ses collègues ministres. On n'y voyait pas les orfèvres de la Monarchie. On entre dans l'intimité du ministre des Affaires Étrangères. C'était un simple trois pièces au cœur de la capitale et à quelques minutes à pied de son ministère. Son logement de fonction, auquel il avait droit et qui était bien plus luxueux, il l'avait mis en location et chaque mois le loyer était reversé à une association de son choix. Une intimité entourée de bibliothèques bien rangées, dans lesquelles on pouvait retrouver des livres anciens et poussiéreux. La bibliothèque nationale teylaise aurait été jalouse d'une telle collection. Un chat vint s'allonger sur les genoux de son maître, Pierre Lore, alors que la flamme du briquet s'éteignit, faisant replonger les deux hommes dans l'obscurité. Les deux hommes se mirent à rigoler, d'un coup, sans explication. Pourtant, c'était un rire qui en disait beaucoup. Il disait que les deux hommes avaient vécu des choses extraordinaires ensemble, depuis un an. Il disait que ces personnes avaient beaucoup encaissé le poids du pouvoir. Le chat, surpris par l'éclat de rire, vint ronronner et étendre son corps entier pour montrer sa puissance. Il reprit place assez vite sur les genoux de Pierre.

- Quelle drôle de vie, n'est-ce pas ? dit Angel, en sortant la fumée de sa cigarette tandis qu'il parlait et fixait Pierre Lore dans une obscurité inquiétante. Il souriait face à une ironie qu'il pensait être le seul à comprendre.

- Drôle, je ne sais pas, Angel. Étrange, oui. La voix de Pierre Lore portait en elle une pointe de nostalgie qui volait dans l'air et atteignit son interlocuteur. J'étais qu'un simple député de ma circonscription et du jour au lendemain, je deviens ministre des Affaires Étrangères. Puis, nous sommes devenus amis. La vie va vite parfois, c'est troublant.

Angel Rojas écrasa sa cigarette dans une tasse sortie pour l'occasion. Il se leva pour émettre un regard discret sur l'extérieur. La vie était parfois banale, à l'extérieur elle l'était pour Angel Rojas, qui vint se rasseoir et se pencher vers son ami Pierre Lore.

- J'ai appris depuis longtemps que la vie est troublante par tous ses aspects. Je me suis retrouvé à arrêter des patrons devant les caméras pour lutter contre la corruption alors que nous avons la politique économique la plus pro-business du continent, enfin les Velsniens nous dépassent sûrement. La dichotomie entre les deux bouts reste assez troublante et même amusante. Mais Pierre Lacombe était malin, c'est ça qui a permis au système violent de perdurer auprès des classes moyennes et parfois populaires. Voilà les classes que nous devons absolument garder pour l'élection de deux mille dix-sept, Pierre. Mon second discours de politique générale va dans ce sens, car nous en aurons besoin pour battre la droite libérale, qui risque de revenir sur nos mesures. Nous devons accélérer les réformes dans cet unique but.

- Oui, nous ne bouleverserons pas la société en un an de toute façon, Angel. Nous le savions dès que nous nous sommes engagés dans la campagne électorale. Toi, en tant que futur Premier ministre et moi en tant que futur député. Il se leva, mains dans les poches, il commença à tourner en rond dans la pièce, comme si cela l'aidait à la réflexion. Mais regarde, tout n'est pas fade. Nous avions réussi à amener le Saint Empire de Karty dans le giron de la démocratie, l'Union de Novayik avec l'aide de la République Fédérale, il en va de même. On a réussi à faire abolir l'esclavage, bordel, ce n'est pas rien. Et je suis sûr que si nous envoyons une missive à ces merdes de Pravoslavnyy, qui interdisent le communisme pour huit ou neuf morts, alors nous les ferons plier en deux secondes.

- Oui, nous sommes devenus une grande puissance, et ce, d'autant plus depuis la conquête de la République Translavique pour la libérer des mains des communistes et l'empêcher de tomber dans les mains de Lorenzo. Il gloussa à l'idée d'avoir empêché Lorenzo, le Secrétaire général de la Loduarie Communiste, de prendre l'entièreté d'un pays. Puis son regard fixa un point invisible et semblait vide, un regard vide à faire peur au chat et à Pierre. Il reprit quelques secondes après. Toutefois, ce statut nous oblige à limiter notre impérialisme et à nous contenter de demander des réformes démocratiques et de gauche sociétalement. Autorisation du mariage homosexuel, peine de mort et torture interdites, etc.

- En parlant de ça, dit Pierre avec aplomb. On n'a pas encore parlé vraiment de la rencontre avec le Saint Empire Menkelt qui doit avoir lieu dans une semaine, si mes souvenirs sont bons. Angel acquiesça d'un signe de tête. Rappelle-toi qu'on doit y aller ensemble. Mais bon, je ne sais pas trop ce que l'on peut préparer, ils sont restés vagues dans leur demande d'entrevue. Nous avons été beaucoup moins vagues qu'eux dans notre réponse. Ce qui est assez amusant en y repensant.

Le chat, jusqu'alors blotti sur les genoux d'Angel, sembla sentir le débat naissant dans la pièce. Il étira ses pattes avant de sauter légèrement sur le sol, la queue dressée et les oreilles dressées. Il miaula doucement, avant de partir de la pièce et de laisser les deux compagnons seuls avec leurs pensées et leurs débats interminables. Angel Rojas suivit du regard le chat tout en disant :

- Tu penses qu'ils sont imprévisibles du coup ? Leur missive laisse la porte ouverte à tout, il est vrai. Je crois surtout qu'ils chercheront à nous juger. Je crois que c'est connu du grand public et à l'international que le Royaume de Teyla n'aime pas fricoter avec les régimes d'extrême-droite ou réactionnaires, peu ou prou la définition du Saint Empire Menkelt. Enfin, Saint Empire, quoi, cela me semble tout dire. Ce n'est pas comme ces Kartiens qui ont mis Saint Empire parce qu'ils trouvaient la suite de mots jolie. Eux, ça a vraiment un lien avec la religion.

- J'entends, dit Pierre en levant les yeux au ciel. Ça m'emmerde assez comme ça de rencontrer les fous de l'église. Mais bon, c'est comme ça et on pourra peut-être en profiter pour parler de la Grande République de Velsna et d'Achos ? Je suppose que ça sera intéressant d'avoir leur avis sur ces deux sujets. Je ne crois pas qu'ils sont hostiles à la Grande République, mais ils doivent bien observer les actions de cette nation face au monde celte et notamment la République d'Achos. Après, si la République d'Achos n'était pas conne à chouiner dans les médiations, mais répondait par des arguments développés, ça serait mieux. M'enfin, bordel, Angel, ils ont juste à dire que les actions de l'AIAN sont juste les conséquences d'une politique coloniale et postcoloniale de la part de la Grande République. Au mieux de ça, ils chialent. Affligeant.

- Oui, forcément cela nous intéresse d'avoir leur avis sur Velsna et Achos. Mais ils ne peuvent que parler pour l'instant. Angel laissa s'échapper un léger soupir. La situation serait bien plus facile si la Sérénissime République d’Achos avait les moyens de se défendre face à Velsna. Mais la réalité est bien différente des souhaits du Premier ministre teylais. J'entends ton inquiétude vis-à-vis du comportement de Velsna sur Achos. Mais si nous sommes honnêtes, ils n'ont pas la puissance pour résister à la Grande République de Velsna et ses alliés, partenaires. Même s'ils sont ensemble dans la bataille. Si le Saint Empire s'inquiète réellement, il ne peut que rejoindre l'Organisation des Nations Démocratiques ou Commerçantes, mais je crains qu'il sera refusé dans les deux organisations, au regard du régime politique. Après, toutefois, il peut être accepté dans l'Organisation des Nations Commerçantes, à vrai dire.

- Ils peuvent négocier des traités bilatéralement avec des nations Eurysiennes qui sont les plus amènes à s'intéresser à ce dossier-là. Mais je ne connais pas beaucoup de nations qui se risqueront à aider Achos face à la Grande République qui a une puissance navale bien trop importante pour faire quoi que ce soit. Nous sommes la deuxième puissance du continent, économiquement, et nous n'atteignons pas la force navale de la Grande République.

- C'est bien pour ça que nous finançons la République Translavique comme jamais. Le but est de construire une économie en béton là-bas, pour en faire une puissance régionale. En contrepartie, son industrie navale prendra en compte les demandes teylaise et construira les commandes que nous ferons à son industrie navale qui sera sûrement aidée par l'industrie teylaise. Quoi qu'il arrive, nous verrons bien ce que donne la rencontre diplomatique avec Menkelt, non ?

- Oui, bien évidemment.


Le jet gouvernemental se posa dans l'un des aéroports de Menkelt. Le Premier ministre descendit le premier de l'avion, annonçant implicitement le rang de chacune des personnes qui le suivaient. S'ensuivit la sortie de Pierre Lore, les mains croisées derrière son dos, son regard balayait la piste avec une vigilance contenue. Angel Rojas, dans son costume au bleu du Royaume de Teyla, avança vers la délégation étrangère suivi de près par Pierre Lore. De loin, Angel Rojas souriait à ses hôtes. Alors qu'une légère brise commença à se lever, le Premier ministre et Pierre arrivèrent à la hauteur de la délégation étrangère. Angel Rojas tendit sa main aux hôtes, tandis que Pierre Lore se contenta de mots. C'est bel et bien Angel Rojas qui prit en premier la parole :

- C'est un honneur d'être ici et de vous rencontrer. Pierre Lore dit exactement la même chose à chacune des personnes présentes.



Peter Kibener, Baron de Volzhan et Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt
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Il faisait chaud, pensa Aisling Ni Ghallachóir, elle qui était habituée aux plaines et aux forêts gelées d'Ardee, avec ses hivers durs, elle n'aimait définitivement pas ce temps, la jeune diplomate n'y était pas habitué. Aisling, malgré la chaleur insupportable, accueillit le premier ministre teylais avec son plus beau sourire et lui serra la main avec le plus de respect possible qu'un diplomate puisse faire.

''Soyez le bienvenue à Ker'Ys Votre Excellence Rojas et votre excellence Lore, j'espère que le voyage ne fut pas trop fatiguant pour vous !''

Elle lança un regard à Pierre Lore et le salua poliment également. Des dizaines de journaliste étaient en train de prendre des photos de la rencontre. La Bezimpa empêchait cette cohorte de journalistes d'approchait plus. Après ces courtes salutations, elle invita les deux hommes à monter dans une voiture de fonction prévue pour les transporter au palais impérial. Aisling s'installa dans une autre voiture, c'était les ordres du Premier Ministre, ''Au fait Aisling, laisse les seuls dans la voiture, pour qu'ils puissent vaquer à leurs pensées, entre eux. Ils vont être sûrement fatiguées quand ils vont sortir de l'aéroport. Je me mets à leur place, je n'aurais pas envie de parler dans l'immédiat.... Enfin.... Je crois ? Bah... On fait comme ça, vas-y, on verra !'',. C'était ce que lui avait dit Peter quelques heures avant. Aisling ne comprenait pas pourquoi le premier ministre avait fait cela et en quoi surtout cela changerait quoi que ce soit, pire, Angel Rojas et Pierre Lore pourraient même être agacé par la non-présence du premier ministre à l'aéroport. Elle était frustrée par cette impression d'improvisation que donner Peter Kibener pour l'accueil des représentants de Teyla. Peu importe maintenant, en tout cas, c'était parti pour plus d'une demi-heure de voiture pour les deux hommes après ces quelques heures en avions.

En traversant Ker'Ys, on pouvait remarquer que la ville était en pleine transformation depuis la fin de la guerre civile. Les villes menkiennes avaient cette particularité d'être plutôt moderne et Ker'Ys, comme n'importe quelle ville d'un pays développé, était extrêmement moderne. Le bijoux du Saint-Empire Menkelt. Il y avait même un côté futuriste dans la capitale si on allait dans le quartier d'affaires ou le quartier commercial. Si la modernité touchait les villes, ce n'était en revanche pas le cas des campagnes, si la délégation teylaise voyait à quoi ressemblait un simple village au fin fond des montagnes de l'Hyperalba ou même en Ardee, il serait surement un peu dépaysé, voir choqué du manque de développement de ces régions. Aisling observa un peu les alentours depuis la voiture qui se dirigeait vers le palais. C'était comme d'habitude, la vie suivait son cour dans la capitale.

Des motards de la Bezimpa les transportaient pour leur sécurité. En raison de cela, ils attiraient beaucoup l'attention, énormément de personnes dans la rue remarquèrent avec curiosité ce convoi diplomatique, des regards, rien de plus. Le convoi eu cependant l'excellente idée de passer dans un quartier ou se situaient plusieurs lycées, notamment le lycée privée d'Eton, très célèbre pour son élitisme. Beaucoup de jeunes adolescents, toujours dans leur uniforme et qui venaient à peine de finir les cours, regardaient avec curiosité le convoi transportant la délégation teylaise. Certains, ayant remarqué les petits drapeaux de Teyla sur la voiture transportant Angel Rojas et Pierre Lore, s'amusèrent alors à faire des clappings et à chanter des chansons patriotiques menkiennes et même des chants provenant du stade menkien pour attirer l'attention.

''PERSONNE NOUS AIME ! PERSONNE NOUS AIME !
TOUT LE MONDE NOUS DETESTE ! ON S'EN FOUT, ON LES BALAYE !
NOUS SOMMES LES MENKIENS ! ET OUI ! NOUS SOMMES LES MENKIENS ! ET OUI !
NOUS SOMMES LES MENKIENS DE L'ÎLE CELTE !''


Aisling se mit à sourire en voyant les bandes de lycéens en train de chanter et se déchainer. Elle se demanda quelle était la réaction du premier ministre teylais face à tout ça.

''Ces p'tits cons veulent déclencher un incident diplomatique on dirait...''

Mise à part ces chants... insolites, le reste du trajet se fit sans aucune perturbation. En arrivant dans le palais impérial, Aisling guida la délégation teylaise dans cet énorme palais, on pouvait facilement s'y perdre. On y croisait certains membres de la haute-noblesse qui s'entretenait avec certains députés de l'assemblée impériale. Ces derniers venaient ici pour obtenir l'appui de l'Empereur lui-même, soit des membres de la puissante noblesse impériale, riche et influente, une certaine forme de lobbying. Des ecclésiastiques étaient également présent. Aisling, qui était en train de traverser un long couloir qui menait à la salle de l'espérance remarqua notamment de loin le juge de la cour suprême impérial, Paul Ignicius, qui était présent, entouré de quelques chanoines et autres membres de l'église Menkienne, en train de prier un rosaire avec des membres de la noblesse impériale, face à une statue représentant la Vierge Marie. Le juge Ignicius les avaient remarqués, celui-ci toujours en train de prier, regarda la jeune diplomate et la délégation de Teyla et il leur sourit. La jeune femme salua religieusement Paul Ignicius en retour.

Enfin arrivé devant la salle de l'espérance, Aisling salua une dernière fois les deux hommes de Teyla avant de laisser Angel Rojas et Pierre Lore face à Patrick Pearse et Peter Kibener. Ce dernier se leva plutôt brusquement de son fauteuil et se dirigea vers le Premier Ministre de Teyla pour lui serrer la main avec un sourire pudique. Sa tenue toute noire lui donnait vraiment des allures de prêtre.

''Que la paix du soigneur soit sur vous ! Je vous remercie, votre excellence Rojas et évidemment votre excellence Lore, de vous être rendu disponibles pour cette rencontre, c'est un plaisir de vous rencontrer ! J'espère que le voyage jusqu'ici ne fut pas trop long ou désagréable ! ''

Peter Kibener invita avec un geste de la main les deux à s'installer sur les confortables sofas de la salle de l'espérance. Patrick Pearse, assis dans son fauteuil, resta silencieux, l'air un peu plus tendu, ce qui contrasta avec l'altitude de son premier ministre. Peter n'oublia pas de saluer avec la plus extrême politesse, noblesse oblige, Pierre Lore.
C'est à ce moment-là que rentra soudainement un jeune adolescent finement revêtu, avec un masque d'animal représentant un renard, celui-ci posa plusieurs plateaux d'argents avec différents mets et plusieurs boissons.

''Nous avons du whisky, du thé et de l'eau, lança Peter Kibener, n'hésitez pas à vous servir ou à ne rien prendre si vous voulez, mettez-vous à votre aise.''

Le serviteur était un Floc'h, c'est-à-dire un jeune adolescent mis au service d'un noble pour devenir un ''bon noble'', un chevalier avec une morale infaillible et un comportement exemplaire. Une sorte d'écuyer en somme. Les Floc'h étaient souvent des adolescents provenant de la petite noblesse impériale. Ce système était très archaïque et date du haut Moyen-Âge, néanmoins une certaine évolution avait eu lieu. Depuis 1905, les filles nobles étaient aussi acceptées, mais aussi des roturiers, même si ces derniers étaient beaucoup moins nombreux et représenté une petite minorité. Le jeune floc'h remplit plusieurs verres et après avoir fini sa besogne, s'en alla sans demander son reste. Patrick Pearse prit du thé.
Peter Kibener s'assit en dernier et ne prit que de l'eau de source en provenance d'Hyperalba. Il prit la parole.

''Je vous remercie encore une fois votre Excellence Rojas de vous être déplacé avec son excellence Lore. Bien... Je suppose que nous pouvons commencer à discuter. Je pense que vous l'aviez remarqué, notre missive était assez courte et ne parler que de la situation géopolitique assez tendue en Eurysie de l'Ouest. Mais si nous avons souhaiter vous rencontrer dans notre belle capitale, c'est d'abord parce-que nous pensons que nous avons tout intérêt à voir s'il est possible pour nos deux nations d'établir des relations durables et stables. Effectivement, nous trouvions dommage que nos deux nations n'aient jamais, malgré nos différences et Dieu sait qu'elles sont nombreuses... put établir des relations plus profondes.

Il sourit à sa dernière phrase et reprit subtilement sa respiration, Peter regarda de ses yeux bleues foncé droit dans ceux des deux représentants de Teyla.

''Cependant, je pense que malgré tout, nous avons plusieurs points communs. Nous restons deux monarchies constitutionnelles et, j'imagine, nous souhaitons vivre en paix sur ce continent. En vérité, je vous le dis, c'est ce point commun qui peut nous rapprocher, c'est le souhait de vivre en paix en Eurysie de l'Ouest et de vivre sur un continent ou échange et prospérité sont la norme. Malheureusement, la résurgence de l'AIAN en Achosie du Nord et les tensions liées à l'entité velsnienne, notamment avec le récent conflit entre pêcheurs Achosiens et Velsniens, peuvent mettre à mal une potentielle harmonie entre les nations eurysiennes. Nous pensons qu'il faut un certain... équilibre.

Soyons honnêtes, je pense que nous avons tout à gagner à travailler ensemble pour garder la paix sur l'île celte. Déjà pour des raisons morales et humaines évidemment, mais également pour des raisons économiques, en effet si des tensions ou même des conflits sporadiques éclatent dans un futur proche dans cette zone, les relations économiques et le commerce dans cette région seraient durement impactée, en négatif. Il y a aussi potentiellement un facteur environnemental à prendre en compte, nous pouvons prendre en exemple ce récent conflit entre les pêcheurs Achosiens et Velsniens que j'ai cité plus tôt, sur la baleine, qui pourrait entraîner une surexploitation de cette ressource au nord de l'île. C'est pour cela que je pense que nous avons tout à gagner à travailler ensemble humainement, économiquement et écologiquement parlant.''

Il avait cité le potentiel problème environnemental que pouvez enclencher ce ridicule conflit à propos de la pêche à la baleine en Achosie du Nord, non pas pour inspirer une certaine pitié, ou même la compassion. Non, d'ailleurs le ton que prit Peter Kibener le montrait bien, il fallait seulement montrer que le Saint-Empire Menkelt pense à long terme, du moins en partie.


Photo du Premier ministre du Royaume de Teyla, Angel Rojas, prise lors d'une conférence sur l'avenir de l'économie du Royaume de Teyla au salon "Teyla 2035" a Gèvre, en présence de nombreuses personnalités du monde économique.
Premier ministre, Angel Rojas


Angel Rojas et Pierre Lore étaient bien installés dans la voiture de leurs hôtes. Angel Rojas apprécia ce moment seul, avec son ministre des Affaires Étrangères, surtout le long du trajet, jusqu'au lieu de la rencontre, avec les officiels du régime du Saint-Empire de Menkelt. La capitale impériale Ker'Ys rappelait étrangement aux deux hommes Manticore. Ils prirent chacun une inspiration profonde, en voyant la modernité dans un empire tant archaïque par bien des aspects selon la conception teylaise de la société.

- Cela ne te rappelle pas notre propre capitale, Pierre ? interrogea Angel Rojas.

- Si, par bien des aspects, mais je n'arrive pas à savoir s'ils ont le goût pour les contrastes en architecture. Certes, ils ont la modernité pour eux, comme nous l'avons à Manticore, mais je dois te rappeler que l'architecture teylaise n'est pas sans les contrastes. Le moderne se mélange à l'ancien et inversement. Les couleurs ternes se mélangent aux couleurs vives, les nombreux parcs de notre ville se mélangent à des colosses d'acier avec les hautes tours.

- Oui, je sais bien. Je le vois tous les jours avec la Résidence Faure, et les nombreux objets technologiques exposés censés représenter l'avenir, au milieu des nombreuses fresques peintes à l'ancienne. Enfin, si la Couronne ne soutient pas les artisans, elle explose, je crois, dit-il en gloussant.

- Je suis obligé de te donner raison. Être autant progressiste et conservateur sur cet aspect est assez ironique. Mais les artisans et le type d'économie qui en découle ont toujours soutenu la Couronne, contrairement aux marchés financiers. Je suppose que l'attachement de la Couronne pour les artisans, même à l'ère moderne, vient de là. Mais bon, la Couronne est autosuffisante avec le groupe Courvoisier, alors je n'ai rien à dire personnellement.

- Autosuffisante ? Oui et non. Sur bien des aspects, c'est le cas, mais les rencontres diplomatiques et tout ce qui est prestige de la Couronne, c'est bien aux frais du contribuable.

Les deux hommes d'État se regardèrent puis finirent par rigoler à gorge déployée, alors que la ville continuait de défiler sous les yeux des étrangers. Angel Rojas aperçut la foule à travers la fenêtre. Une foule qui n'avait rien d'inamical selon le Premier ministre teylais, seulement une foule qui voulait s'amuser et taquiner la délégation étrangère. Il n'en fallait pas plus à l'animal politique pour se réveiller. Il fallut trente secondes à Angel Rojas pour trouver une version de l'hymne national du Saint-Empire de Menkelt sur son téléphone. Il mit le son à fond, ouvrit la fenêtre et entreprit de saluer la foule en disant "Bonjour" dans la langue locale, le seul mot local qu'il avait appris. Si par malheur le convoi s'arrêtait et que la foule avait suivi, il n'hésiterait pas une seconde avant de serrer les mains de la foule, à travers la foule. Le corps d'Angel Rojas se retrouva dans une position franchement absurde, mais qu'est-ce que l'absurdité face à ce qu'il pensait être un geste envers la population du Saint-Empire ? Pierre Lore tenta tant bien que mal d'étouffer son rire face à la situation, plus qu'inattendue.

Le sérieux reprit les deux hommes, les deux amis, lorsqu'ils arrivèrent devant le lieu de la rencontre. Ils espéraient que le chauffeur garderait pour lui les éclats de rire et les bribes de conversation qu'il avait pu entendre. Angel Rojas offrit l'équivalent de cinq pétales royales en pourboire au chauffeur et le remercia grassement pour la conduite agréable. Il espérait que le chauffeur parlait le teylais, sans quoi il n'allait pas comprendre un mot énoncé par Angel Rojas. Les deux hommes prirent soin de saluer une dernière fois Son Excellence Aisling Ni Ghallachóir.

Les deux Teylais sourirent à la vue du Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt. Pierre Lore ajusta ses vêtements avec délicatesse, alors que le Premier ministre du Saint-Empire s'approchait vers lui et Angel. L'ambiance était devenue tout d'un coup comme figée pour les Teylais, alors qu'ils étaient dans l'antre du pouvoir menkien. C'est naturellement qu'Angel Rojas tendit la main à son homologue et déclara :

-Merci de vous inquiéter, Votre Excellence, mais nous nous connaissons depuis assez longtemps, dit-il en pointant du doigt Pierre Lore, pour que les voyages ne soient plus ennuyeux. Nous parlons de tout et de rien, sous le regard des cieux et des vents, qui nous font traverser le monde.

Pierre Lore n'offrit aucune main, mais s'inclina légèrement, le bras touchant son ventre. Puis, il rebondit sur les propos de son ami et dit :

- Le plaisir est tout autant pour vous que pour nous, je puis vous l'assurer. Avec les récents événements qui sont survenus dans la Manche Blanche, la rencontre tombe au bon moment, hélas pas sans malheurs. Non pas que nous n'avions pas envie de vous rencontrer, mais nous aimons que les mers d'Eurysie soient calmes et que les peuples se fédèrent ou tout au plus s'ignorent.

Angel Rojas se servit de l'eau, tout en écoutant le Premier ministre de Menkelt dérouler sa vision sur le monde international. Le cristal du verre qu’Angel portait à ses lèvres capta un instant la lumière tamisée du salon. Malgré la chaleur à l'extérieur, l'eau était fraîche, un détail qu'apprécia Angel. Pierre Lore, enfoncé dans son fauteuil, ne trahissait aucune émotion suite à la prise de parole de l'étranger. Son dos était droit, tout comme sa tête, et son regard fixait avec précision les yeux de son interlocuteur. Il était concentré sur les mots et la pensée de l'étranger. Ses doigts effleuraient délicatement le bord des accoudoirs du fauteuil. Il n'avait rien sorti, alors qu'à côté du fauteuil traînait une lourde mallette portée tout du long par Pierre Lore. Quant à Angel Rojas, il tenait encore son verre à moitié plein, debout, en direction de Peter Kibener. Il était beaucoup moins observateur que Pierre Lore, car durant la prise de parole de Peter, le regard d'Angel se perdit à divers endroits dans la pièce. Tout en étant debout, mais en allant s'asseoir, Angel Rojas déclara :

- Vous avez une vision et votre discours semble découler d'une ambition, d'une grande ambition pour la nation et le peuple que vous dirigez. Il est vrai que nos sociétés ont de nombreuses différences, parfois plus ou moins grandes. Mais rien d'insurmontable à mon humble avis. Les relations internationales sont avant tout l'affaire de la volonté des hommes, comme la préservation d'un régime politique. Si tout d'un coup, plus aucun politique teylais ne souhaite respecter la constitution du Royaume, alors nous n'y pourrions rien faire. Permettez-moi de continuer la métaphore. La question de la durée du maintien du régime, face à un non-respect de celui-ci, dépend de la construction de ce dernier. S'il est bien construit, il résistera longtemps. Comme les relations internationales. Outre la volonté des hommes, si la relation est construite de la bonne manière, en disant les objectifs communs atteignables, alors elle a de bonnes chances de se construire de manière à ce qu'elle soit favorable aux deux nations, ou plus si nous parlons de multilatéralisme. Et donc de durer dans le temps.

Enfin assis, il continua son monologue :

Vous avez raison d'évoquer la paix. La préservation de la paix est l'une des grandes batailles du Royaume de Teyla. Nous faisons tout pour préserver le cadre sécuritaire dans lequel évolue le Royaume de Teyla, c'est une nécessité pour la prospérité économique, sociale et intellectuelle d'une nation. Sans paix, les esprits sont occupés à la guerre. La dynamique de renouvellement des pensées, nécessaire à la préservation d'une société, devient fragile en temps de guerre. Bien que nous ne nous laisserons pas marcher dessus, vous en conviendrez.

L'AIAN pose un problème comme vous l'avez dit. La Grande République semble s'en inquiéter, ce que je peux comprendre, et Achos, au lieu de dire qu'il ne s'agit que d'une conséquence de la politique néo-coloniale de la Grande République, botte en touche et n'arrive à trouver aucun argument. Ce qui tend à faire penser au Royaume que le gouvernement d'Achos est réellement derrière l'AIAN, comme le soupçonne la Grande République. Quelle est la pensée de votre gouvernement sur ce point, Votre Excellence ?

Peter Kibener, Baron de Volzhan et Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt

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''Rien d'insurmontable à mon humble avis'', quand Angel Roja lança cette phrase, Patrick Pearse se sentit rassurer. Cela voulez dire qu'on pouvait discuter sur des bases saines. Peter acquiesça le discours d'Angel Rojas et commenta.

''Je suis totalement d'accord avec votre interprétation de la politique. Tout est question de volonté et je pense que la paix en fait partie.''

Peter écouta attentivement le discours du premier ministre assit en face lui, il haussa un sourcil d'étonnement cependant aux deux dernières phrases de son homologue teylais. La république achosienne derrière l'AIAN ? Comment ça ? Il est vrai que d'un regard extérieur, c'est ce qu'on se dirait en tout premier lieu. On peut dire que la rhétorique velsnienne vis-à-vis d'Achos est très bonne et fonctionne bien à l'étranger. Ce n'était en revanche pas possible que les Achosiens aient de nos jours un lien quelconque avec l'AIAN, cela n'avait pas de sens. Achos avait en effet accepté sans sourcilier la collaboration policière aux frontières pour lutter contre l'AIAN. Cependant, Angel Rojas avait raison sur un point. Les réactions d'Achos et son comportement à l'internationale ne jouait clairement pas en sa faveur. Peter aurait aimé dire que l'altitude du gouvernement achosien n'était du qu'à une légère incompétence de celui-ci à ce sujet, mais ce n'était pas vraiment diplomate de l'exprimer de cette façon. Le jeune premier ministre menkien, sans trahir aucune émotion, répondit de manière qui se veut rassurante.

''Eh bien... Nous comprenons les soupçons du Royaume de Teyla à l'encontre du gouvernement achosien, mais nous pensons que c'est hautement improbable votre excellence Rojas, tout simplement par le fait est que nous sommes alliés, depuis quelques temps maintenant, avec la Sérénissime République d'Achos. En conséquence, le Saint-Empire Menkelt et Achos luttent ensemble contre l'AIAN, comme nous le faisons à nos frontières par exemple. Nous ne pensons pas qu'Achos joue double jeu à ce sujet, c'est même plutôt l'inverse.

Angel Rojas ne pouvait évidemment pas le savoir, vu que l'alliance Menkelt-Achos n'avait pas été rendu public suite à la rencontre à Conningsby. Achos ne voulait pas rendre public cette alliance, sûrement par crainte d'une réaction de la Grande République à son encontre. Ce que Peter Kibener comprenait d'une certaine manière, même s'il aurait fallu au moins rendre public à minima, l'alliance entre les deux pays. Si Menkelt veut établir une relation digne d'une certaine confiance avec le gouvernement de Teyla, il fallait jouer quelques cartes sur la table, sans trop détailler non plus les clauses de cette alliance, cela aller de soi.
Le premier ministre menkien se demanda comment aller réagir Teyla maintenant face à cette information. Positivement ou négativement ? Il était sincèrement curieux de la position position du Royaume à propos de ce conflit.

''En revanche, il est plutôt sain de penser que des hauts-fonctionnaires, voir même des sénateurs, plus particulièrement provenant du Mouvement Radical National par exemple, aient pris cause corps et âme pour l'AIAN. C'est une possibilité à prendre en compte. Je pense cependant que nous pouvons être assez catégorique, non, le gouvernement Achosien actuel ne finance pas l'AIAN de quelques manières que ce soit.''

Le ministre des affaires étrangères menkien hésita à rajouter après la fin de la tirade de Peter Kibener ''Par-contre, les Velsniens...'' pour faire une boutade, mais il chassa cette pensée de son esprit à la seconde même. Il ne fallait pas non-plus tiré le bouchon trop loin, on ne sait jamais.
Peter sourit et tout en se servant cette fois-ci du thé, ajouta.

''Par-contre, nous pourrions aussi regarder du côté de l'entité velsnienne.''

Ah.
Attend quoi ?
Peter accuse Velsna ? C'est une blague ?
La voix du premier ministre était cependant on ne peut plus sérieux et calme, Patrick Pearse perdit soudainement ses couleurs sur son visage, comme s'il allait s'évanouir, ce qui pouvait se remarquer très facilement par les Teylais en face. Le rouquin cria à l'intérieur de lui-même tout en lançant un regard un peu inquiet à son premier ministre qui continua sans trace de vergogne, d'hésitation où de honte. Peter Kibener continua après avoir bu une bonne gorgée de thé.

''Attention, avant une mauvaise interprétation de mes propos, je ne voulais pas dire que la Grande République complote en secret en favorisant l'AIAN pour faire monter les tensions. Cela serait du pur complotisme et de toute évidence, une pensée très ridicule. Vous en conviendrez.

Mais qu'au sénat des 1000 ou dans les cercles de pouvoirs de la Grande République, certains, par pure ambition politique et voyant les tensions en Achosie du Nord y voient un bénéfice personnel ou financier et par conséquent, financeraient l'AIAN sans aucun scrupule n'est pas non plus de l'ordre de l'impossible. Ce que je cite peut aussi fonctionner sur Achos, vous en conviendrez. Ce n'est qu'une simple supposition, pour l'instant, mais voici mon humble opinion sur la question.


Patrick Pearse avait eu, au début, extrêmement peur. Cependant, au fur et à mesure que Peter Kibener développa son discours, le jeune rouquin reprit quelques couleurs. En même temps, c'est vrai que son premier ministre n'avait pas non plus totalement tort, on en sait très peux réellement sur qui finance l'AIAN et certains sénateurs Velsniens sont connus pour leurs ambitions politiques, disons, débordante. Il ne serait pas fou de penser que des Velsniens influents et puissants, via des intrigues politiques que seul Velsna a le don de concocter, finissent par financer l'AIAN par une manière étrange et farfelue.
Le ministre des affaires étrangères menkien prit la parole après le discours étonnant de son premier ministre.

''Nous pouvons en tout cas vous assurer que la Sérénissime République d'Achos est un partenaire digne de confiance. Sachez que si nous apprenions que le gouvernement achosien avait quelconque lien avec l'AIAN, les relations entre nos deux états en seraient fortement impactés, vous pouvez en être assurés.''

Peter haïssait l'AIAN. Selon lui, ce groupe terroriste ne faisait non que gâcher la crédibilité du gouvernement achosien et par conséquent empêchait un rapprochement pan-celtique global au grand jour. Mais l'AIAN empêchait également un futur rattachement de l'Achosie du Nord à Achos, la violence que cause par l'AIAN n'avait fait que renforcer la détermination de cet état Le coup de l'interception radio pour menacer le gouvernement impérial, pour un simple échange d'ambassade avec Velsna, avait profondément enrager le gouvernement menkien. Peter s'était reproché pendant des jours d'avoir pu laisser faire ça sur la terre qu'il était censé protéger. Ils avaient osé menacer sa patrie d'une vengeance, de causer la mort de Menkiens, pour un simple échange d'ambassade. C'était impardonnable. L'AIAN devait être détruit pour le bien de tous.

Non pas que Peter Kibener aimait particulièrement Velsna pour sa puissance, à vrai dire, c'était même tout l'inverse et même pire que l'AIAN. Il avait un certain dégoût assez prononcé vis-à-vis de Velsna. En privée, il s'amusait à parfois nommer Velsna, ''La grande putain de Mammon'' ou encore ''l'entité mammonique'', une référence évidente au démon Mammon dans la bible, le démon de l'avarice et de l'argent. Le premier ministre méprisait la politique et les intrigues velsniennes, les inégalités injustes, l'argent gouvernait sur cette terre, les politiciens que ne pensaient qu'à leurs intérêt, son impérialisme stupide. Aucun idéal à atteindre, aucun rêve pour leur peuple, seulement l'argent et la croissance, qu'importe le prix à payer. Une chose inconcevable pour un Menkien comme lui. Voilà comment il voyait ce pays latin.
C'était néanmoins un pays avec lequel on était obligé d'avoir des relations diplomatiques, il devait ravaler son mépris personnel et le laisser de côté et ne penser qu'au bien commun. Menkelt, Achos et Velsna devaient vivre en paix de manière cordiale sur leur terre respective, voilà l'objectif à atteindre.
Peter Kibener posa son verre de thé et ajouta.

''Exact, pour résumer notre avis sur la question, nous ne pensons pas que ce soit Achos où le gouvernement de la Grande République qui serait derrière l'AIAN, mais des tierce personnes, peut-être lié aux institutions des deux états et peut-être même d'autres pays. Mais pour continuer sur la question de l'Achosie du Nord, en tant que Celtes, évidemment nous soutenons l'Achosie face à l'impérialisme et la politique néo-coloniale du gouvernement velsnien, cela va de soi. Cependant, nous croyons qu'il est possible de résoudre ce conflit quasiment conflit millénaire de manière pacifique. Nous aimerions pouvoir établir des relations stables entre Velsna et l'Achosie. Comme je l'ai dit plus tôt, si la situation s'améliore entre les deux états, cela ne peut que bénéficier en tout points à nos deux nations. Tout est question de volonté politique comme vous l'avez si bien dit et je pense qu'un compromis entre les deux états peut être trouver.

Photo du Premier ministre du Royaume de Teyla, Angel Rojas, prise lors d'une conférence sur l'avenir de l'économie du Royaume de Teyla au salon "Teyla 2035" a Gèvre, en présence de nombreuses personnalités du monde économique.
Premier ministre, Angel Rojas


La révélation par le Premier ministre du Saint Empire de Menkelt fit l'effet d'une véritable surprise sur les deux Teylais. Leurs yeux s’écarquillèrent, reflétant l'étonnement qui avait gagné les deux hommes d'État. Ils comprirent assez vite que le Premier ministre venait de dévoiler un accord secret. Pour en arriver à faire des accords secrets, négocier des alliances dans l'ombre, Angel Rojas se disait qu'ils avaient véritablement peur de la Grande République de Velsna. La situation était quelque peu gênante pour les représentants teylais. Outre le fait que le Royaume de Teyla semblait se rapprocher de la Grande République et inversement ces derniers temps, bien que les deux nations avaient une vision du monde bien différente encore, le Gouvernement de Sa Majesté était très dubitatif quant aux méthodes achosiennes et même aux mots des différents organes institutionnels du pays celtique.

Le Saint-Empire de Menkelt avait beau être réactionnaire, ses dirigeants savaient comment se comporter publiquement et à l'internationale. La diplomatie du pays était pensée et intelligente, comme le démontrait cet accord secret et le fait qu'ils ont choisi de le dévoiler à l'un des acteurs majeurs de la Manche Blanche qui renforçait sa flotte. Pierre Lore n'aurait pas fait mieux, se dit le ministre des Affaires Étrangères teylais intérieurement. Non, décidément, le Royaume de Teyla voyait en Achos plutôt un boulet que devait se traîner le Saint-Empire de Menkelt. L'envoi d'une flotte militaire pour gérer des pêcheurs velsniens pouvait se comprendre, mais l'appropriation de zones de pêche, ressemblant à des Z.E.E, restait incompréhensible et permettait à la Grande République d'activer les clauses d'un traité la liant au Royaume de Teyla.

Outre ces considérations, Manticore n'aimait pas le dire, mais pourtant la réalité était plus ou moins brutale. Manticore n'en avait que faire des Achosiens. Si le Gouvernement de Sa Majesté s'y intéressait, c'était avant tout pour "emmerder" de temps en temps des sénateurs de la Grande République et voir la Grande République prendre en considération les demandes teylaises sur d'autres sujets, comme la Loduarie Communiste. Un dossier que ressortait Teyla quand le Royaume l'estimait nécessaire. Bien que les causes achosiennes, à savoir la décolonisation, l'absolutisme et l'impérialisme velsniens sur des terres étrangères, recevaient un écho fort dans les élites teylaises, cet écho n'était pas moins transparent au sein du Gouvernement de Sa Majesté. Outre le comportement d'Achos jugé comme "tendancieux", les dossiers étaient nombreux pour le Gouvernement de Sa Majesté à l'internationale et ce dernier se concentrait sur les dossiers considérés comme les plus importants.

C'est un Angel Rojas dubitatif quant aux liens Achos-AIAN qui répondit :

- Il est vrai qu'une alliance Menkelt-Achos peut rebattre les cartes au niveau géopolitique, mais cela ne change pas que le comportement de la Sérénissime République d'Achos est tout au plus suspect. J'entends dire qu'Achos n'a aucun lien avec AIAN et j'ai envie d'y croire, mais je crois qu'ils ne coopèrent pas avec les autorités velsniennes sur l'enquête qui, bah, enquête sur un attentat au sein de la Grande République. Bien sûr, la colonisation joue sur la relation entre les deux nations, mais en montrant une coopération sur ce dossier, Achos pourrait dissiper les doutes, et les doutes sont nombreux, hélas.

Les mots du Premier ministre teylais étaient durs, mais auraient pu être beaucoup plus tranchants contre Achos. Le Royaume de Teyla voulait des preuves concrètes pour pouvoir innocenter Achos sur la scène internationale. Par ailleurs, le Royaume de Teyla ne pouvait pas innocenter Achos sur tous les dossiers, notamment celui de l'appropriation de zones de pêche dans la Manche Blanche et l'océan d'Espérance.

Votre alliance avec Achos est rassurante, mais pas suffisante tant le comportement des autorités achosiennes est inexplicable. De plus, sur d'autres dossiers comme l'appropriation de zones de pêche dans les différentes eaux internationales, cela relève d'une faute grave pour le Royaume de Teyla, et nous ne pouvons qu'appeler le gouvernement achosien à faire machine arrière. La politique achosienne sur ce dossier entre en conflit avec la politique teylaise qui ne reconnaît aucune Z.E.E en dehors de celle discutée dans un cadre multilatéral, ce qui ne fut pas le cas pour les zones de pêche achosiennes. Je ne dis pas cela pour vous embêter, bien au contraire, c'est pour vous prévenir. Un traité sur le sujet lie Teyla à la Grande République et nous avons à cœur de respecter nos traités. Si le gouvernement de la Grande République nous demande d'agir en concertation, nous serions dans l'obligation d'y répondre.

Pierre Lore reconnaissait l'audace de Peter Kibener. Après la supposition habile du Premier ministre du Saint-Empire, Pierre Lore se redressa dans son fauteuil confortable pour son corps et notamment son dos. La manœuvre était plus qu'habile, les représentants du Royaume de Teyla ne pouvaient pas ne pas répondre à la supposition qui ressemblait plus à une affirmation cachée derrière l'argumentaire de la supposition pour ne pas paraître fou. Peut-être était-ce le sujet parfait pour faire comprendre au Saint-Empire que le Royaume de Teyla restait méfiant de la Grande République, parce qu'une rivalité économique était née inconsciemment entre les deux nations. Lorsque le Royaume de Teyla avait augmenté ses capacités de renseignement, la Grande République avait fait pareil. On croyait à Manticore que la Grande République observait Teyla, se mesurait à elle constamment.

Une chose pas si ridicule que cela quand on regardait le détail. Même lorsque la Grande République se rapprochait de l'Organisation des Nations Démocratiques, elle venait y faire de grands discours pour dicter les orientations que devait prendre l'alliance. Plus que cela, elle venait balayer d'un revers de main les accusations faites par l'Organisation des Nations Démocratiques et lorsqu'un représentant d'un des États-membres était tombé juste dans ces arguments, la Grande République balayait la prise de parole d'un revers de main en s'adressant à un autre représentant moins tranchant dans ses arguments.

- C'est une hypothèse comme une autre, sans preuve tangible, même sans l'once d'un début de preuve. Bien que nous pensions cela possible, il est établi selon le Royaume de Teyla que si des sénateurs s'amusaient à financer l'AIAN, ils seraient pendus sur la place publique immédiatement. Ça refroidit toutes les envies de ce genre, même pour avoir une carrière politique grandiose, je vous l'assure. Au cours de notre histoire commune avec la Grande République, nous avons constaté que parfois des hommes d'État surviennent et mettent l'État au-dessus de tout, que la plupart des Velsniens sont corruptibles.

Alors que Pierre Lore déroulait son argumentaire, Angel Rojas, qui savait des choses bien secrètes dont Pierre Lore n'avait jamais entendu parler, émit une courte phrase qu'il prit la peine de ne pas finir pour éviter que des secrets d'État soient dévoilés :

- Enfin après...

Pierre Lore plissa les yeux, intrigué par cette interruption. Son regard insistant pesait sur Angel Rojas, qui semblait lutter contre lui-même pour ne pas en dire davantage. L'atmosphère dans la salle se tendit, chacun mesurant l'importance de ce qui venait d'être sous-entendu par le Premier ministre Teylais. Pierre Lore ouvrit les mains et dit :

- Tu veux dire quelque chose Angel ?

- Non, ça ira merci, dit-il en souriant à son ministre des Affaires Étrangères.

Angel Rojas reprit directement sur les mots de Peter Kibener.

- Il y a actuellement une médiation entre Achos et Velsna menée par l'Organisation des Nations Démocratiques. Étant donné les arguments non percutants de la délégation achosienne, j'ai bien peur que cela ne donne rien ou soit en grande défaveur d'Achos, Votre Excellence. J'ai beau croire que le dialogue peut résoudre la plupart des situations, mais parfois l'entêtement des hommes est tel que nous ne pouvons rien y faire. Mais à l'évidence, nous partageons le même combat. Nous combattons tout autant que vous l'impérialisme, qu'il provienne de la Grande République ou encore des communistes ou des fascistes. Si vous avez un plan pour préserver la paix entre ces deux nations, nous avons hâte de l'entendre.

Peter Kibener, Baron de Volzhan et Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt

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Peter Kibener se sentit légèrement frustré à l'intérieur de son âme après la première réponse des Teylais. Achos était si mauvais que ça pour défendre sa position face à Velsnaà l'internationale ? L'impression que donner Angel Rojas sonnait comme une défaite pour Peter Kibener. Si Achos est incapable de négocier avec sagesse, il fallait alors donner un léger coup de pouce. Peter devait rencontrer Velsna, au plus vite, il était réellement fatigué de ce conflit. Le premier ministre Menkien savait que l'Achosie du Nord ne reviendrait pas dans l'immédiat dans les mains d'Achos. Voir même jamais. A vrai dire, il s'en fichait, ce qui importait vraiment, c'était que la culture et le peuple Achosien subsiste toujours en Achosie du Nord. La souveraineté ? L'indépendance ? Il s'en fichait complet à vrai dire, tout ce qui compte, c'est la survie du peuple, de la langue et de la foi achosienne en Achosie du Nord.
Ce sont seulement ces trois choses qui importaient aux yeux du Menkien.

''Nous comprenons'' Il souffla en disant ces deux mots, mais se força néanmoins à sourire. ''Nous ferons en sortes de vous convaincre du contraire le plus rapidement possible pour dissiper vos doutes alors.''

Il se sentit encore plus frustré face à la prise de parole du premier ministre Teylais sur les zones de pêche. Il comprenait la frustration des Achosiens, mais si on voulait lutter contre Velsna, la première règle logique dans ce genre de conflit face à une grande puissance comme la Grande République était d'avoir au moins la communauté internationale avec soi. Achos avait visiblement lamentablement échoué sur ce sujet-ci. Patrick prit la parole.

''Je vous remercie et c'est tout à fait normal que vous respectiez vos traités. Sur le sujet des zones de pêches, nous pensions plutôt, à vrai dire, aller dans votre sens et calmer la situation. Nous ne voulons absolument pas que ce conflit rid...

Patrick allait dire ridicule, mais il se rattrapa.

''Ce conflit malheureux conduit à une escalade des tensions en Mer Blanche. Nous sommes tout comme vous un état de droit et nous vous assurons que nous ferons tout pour que les traités soient respectés. Je pense qu'en conséquence nous allons être occupés diplomatiquement pour les prochains mois.''

Peter ria à l'intérieur de lui-même face à ce petit lapsus de son ministre. Les deux représentants menkiens écoutèrent ensuite la réponse d'Angel Rojas sur la prise de parole audacieuse de Peter Kibener sur l'AIAN.
Ce dernier écoutait tranquillement Angel Rojas. Il n'était pas trop étonné de la réponse, mais c'était clair et limpide. Enfin, ça l'aurait été si les deux derniers mots que prononça le premier ministre Teylais n'étaient pas plus que suspect.

Peter fut extrêmement surpris pendant un léger instant, se permettant une petite pensée ''Attend une putain de seconde...''. Il lança un léger regard discret sur son ministre des affaires étrangères qui avait l'air d'avoir tilté tout autant que lui sur les deux derniers mots. La réaction de Pierre Lore face à cela ne fit qu'accentuer la surprise chez les deux représentants Menkiens.
''Comme quoi, dire vraiment ce que l'on pense et balancer des théories du complot en pleine discussion diplomatique tout en enjolivent un peu le discours peut donner des pistes intéressantes'', ce fut la pensée de Peter Kibener en ce moment précis.

Il écouta toujours attentivement la suite, quoique plus perturbé. Le premier ministre fit signe à Patrick Pearse de répondre à sa place, il lui faisait confiance. Le premier ministre Menkien n'était pas quelqu'un qui organisait ce qu'il disait, c'était une de ses caractéristiques, toujours dans l'improvisation et c'était pareil quand il s'agissait d'établir un discours ou une négociation. En revanche, Peter accordait beaucoup à la parole des autres, ce que disent les autres ont un sens. Que voulait donc dire Angel Rojas par ce ''Enfin après...'' ? Le sous-entendu était beaucoup trop gros ? De plus, la réaction de Pierre Lore juste après, qu'est ce que tout cela voulait bien dire ? Sa première pensée fut de l'excitation, est-ce que les Teylais savaient quelque-chose sur Velsna que les Menkiens ignoraient ? Mais d'un coup, Peter se demanda aussi si ce n'était pas une technique de manipulation pour le mener sur une sorte de fausse piste et qu'il était en train de se faire piéger. Après tout, en terme d'intrigue politique, les Teylais n'étaient pas non plus des petits joueurs.
Peter se calma vite, il se pouvait totalement aussi que ce n'était qu'un simple abus de langage et qu'il était en train de se faire une fixette inutile sur deux mots.

Non, pas possible, la réaction de Pierre Lore le confirmer en plus, ce n'était deux mots lancé au hasard. Le représentant Teylais était surement ce genre de politicien qui savait organiser précisément et dans le détail ce qu'il disait et penser, Angel Rojas n'était pas ce genre d'homme qui balançait des mots qui lui venaient par la tête, ce Teylais savait manier le langage plus que tout. Ce n'était pas un hasard si cet homme a dit ces deux mots.

Il écoutait toujours en même temps la dernière prise de parole d'Angel Rojas. Menkelt anti-impérialiste ? Oui, d'une certaine manière. Anti-communiste ? Viscéralement. Anti-fasciste ? Bof... Il s'entendait plutôt bien avec la Rimaurie et tant que les impérialistes fascistes ne venaient pas dans son pays, il s'en fichait. Patrick Pearse répondit.

''En espérant que le seigneur vient favoriser cette médiation. Cependant, si cela venait à échouer, nous avions pensé depuis quelques temps déjà à réunir diplomatiquement Achos, Velsna et Menkelt pour discuter ensemble de l'avenir de l'île celtique. Nous allons sûrement réfléchir à un traité de coopération pouvant stabiliser l'île celtique pour nos trois nations.

Parfait, maintenant il fallait tirer les vers du nez du Premier Ministre Teylais, Peter Kibener se sentit l'espace d'un instant comme un enquêteur, il avait besoin d'être sur à propos du comportement d'Angel Rojas.
Sur un malentendu...

''Excusez-moi votre excellence Rojas, vous...

Comment tournez cette phrase ? Comment établir une certaine confiance ? Il ne pouvait pas dire ''Hey ? Vous pouvez m'en dire plus sur ce vous savez sur Velsna qui pourrait être potentiellement secret et peut-être causer une énorme crise diplomatique à l'avenir s'il vous plaît ? Merci bien !''. Non, il fallait être plus subtil, mais il fallait absolument prendre à grand bras cette occasion qui n'allait pas revenir de sitôt.

''...Est-ce que.... Pour revenir sur le dossier Velsnien... Vous auriez des informations que... Nous aurions pu ignorer et qui pourraient nous être utile sur l'état politique de la Grande République. Vous comprenez, depuis leur très récente guerre civile, Velsna peut donner l'impression que les rapports de force au sein de celle-ci restent plutôt confus, notamment chez l'élite Velsnienne.

Le sous-entendu était gros, pourtant jamais Peter Kibener n'avait autant pesé chacun des mots qu'il avait prononcé. C'était en soi, un léger aveux d'ignorance sur les intrigues velsniennes, il n'aimait pas faire ça. Peter avait cette désagréable sensation qu'il allait se faire rouler. Mais le Menkien s'en foutait, les Teylais ne lui devait rien, mais l'inverse aussi également. Le premier ministre Menkien regarda stoïquement les deux représentants Teylais en attendant la réponse.

Photo du Premier ministre du Royaume de Teyla, Angel Rojas, prise lors d'une conférence sur l'avenir de l'économie du Royaume de Teyla au salon "Teyla 2035" a Gèvre, en présence de nombreuses personnalités du monde économique.
Premier ministre, Angel Rojas


Le Premier ministre teylais remarqua le soupir de son homologue. Il émit un simple sourire en réponse. Cela n'allait pas apporter un réconfort à son homologue menkien, mais c'était un geste de politesse, presque un réflexe pour un homme politique teylais qui était Premier ministre depuis maintenant quatre longues années. L'année prochaine allait signer les cinq ans et par cela les élections législatives. Il n'y avait aucun doute sur le fait qu'Angel Rojas allait se représenter devant les électeurs teylais. Contrairement à l'élection de deux mille douze, il n'y avait aucun favori pour cette élection, à un an du scrutin toutefois. La Gauche et la Droite royaliste avaient leurs chances respectives. Toutefois, on nota qu'à cause de la région Calcaris avec une droite divisée, il serait très difficile pour cette dernière de rafler la majorité absolue. Toutefois, elle pouvait atteindre, non sans mal, une majorité relative.

Les mouvements des uns et des autres pouvaient s'expliquer par la recherche de gains minimes dans les sondages. Le virage à gauche entrepris il y a de cela quelques mois par le Premier ministre s'expliquait par le besoin de s'attirer les classes populaires qui pouvaient être tentées par Jean-Louis Gaudion, l'un des candidats au congrès du parti Les Royalistes. L'un des deux partis principaux de la vie politique teylaise avec le Mouvement Royaliste et d'Union, le parti d'Angel Rojas. Un réel clivage se créait entre ces deux partis, une première depuis plusieurs années, depuis les années quatre-vingt-dix. En outre, Les Royalistes devenaient de plus en plus hostiles à la Loduarie Communiste. Arrêt des visas, droits de douane à cent pour cent sur toutes les marchandises loduariennes, expulsions en masse des Loduariens, diplomatie agressive à son encontre. Quant à Angel Rojas et son parti, bien qu'on restait fortement hostiles à la Loduarie Communiste et que le Gouvernement de Sa Majesté avait durci le ton, le Gouvernement détournait le regard petit à petit vers la Grande République de Velsna et souhaitait une politique internationale moins focalisée sur la Loduarie Communiste et plus internationaliste.

Du moins, cela était un mouvement interne au parti au pouvoir. À cause des récents événements, le mouvement n'avait pas encore gagné le Gouvernement de Sa Majesté et la diplomatie du Royaume de Teyla restait pensée à l'encontre de la Loduarie Communiste. Il fallait que la Loduarie Communiste reste isolée et que le Royaume de Teyla se fasse de nouveaux alliés en permanence pour pouvoir finir la Loduarie Communiste en quelques jours si un conflit naissait. Outre l'idéologie du régime, Angel Rojas et Pierre Lore voyaient mal l'actuel Premier ministre s'engager dans la défense du Royaume de Teyla, cela devrait être plutôt l'inverse. C'est alors que Pierre Lore eut une idée et dit au Premier ministre menkien :

- Je ne suis pas certain qu'une médiation avec vous et la Sérénissime République puisse régler le dossier et baisser les tensions. Tout d'abord, la Grande République aime jouer du rapport de force, ce qui est normal pour une nation normalement constituée, me direz-vous. Certes, mais ici même, si nous combinons les forces économiques ou militaires, la situation reste très favorable à la Grande République de Velsna, vous en conviendrez. De plus, si votre hypothèse est la bonne concernant les sénateurs velsniens, alors la Grande République aura à cœur de faire échouer votre médiation, ce qui sera vu comme un échec diplomatique de votre part et affaiblira le Saint-Empire de Menkelt sur la scène internationale.

Votre présence au sein du Bloc Nationaliste Eurysien affaiblit déjà votre position auprès du Royaume de Teyla, et je crois pouvoir m'avancer pour émettre l'hypothèse que cette position vous affaiblit auprès des nations de l'Organisation des Nations Démocratiques. Il convient que si vous échouez à une médiation, il sera très difficile pour les autorités teylaises de vous soutenir sur la scène internationale. Nos renseignements estiment que si la Sérénissime République continue sur la même ligne, mais n'accentue pas ses actions, alors le risque de conflit est nul. La Grande République ne peut prendre le risque de déclencher elle-même un conflit alors qu'il y a dans la région cinq membres de l'Organisation des Nations Démocratiques. Un tel conflit attirerait naturellement les membres et nous rendrait inquiets.


Le Premier ministre regarda Pierre Lore, sachant où celui-ci allait. Il appuyait son regard sur son ministre et ami. Les deux protagonistes avaient convenu qu'il serait peut-être opportun de discuter de ce qu'allait proposer Pierre Lore ou Angel Rojas dans les minutes qui viennent. Cela avait abouti à un débat durant toute une nuit à la Résidence Faure. Ni Pierre Lore ni Angel Rojas ne manquaient d’arguments, et cette nuit-là, ils avaient retourné chaque option, chaque conséquence possible de leur décision. Angel se souvenait encore des éclats de voix, des cris, des bras tendus pour appuyer son argument, des fumées émanant d'une cigarette mal écrasée et de l’odeur du café noir qui emplissait la pièce. Pierre Lore continua sa réponse à Peter Kibener.

En outre, bien que votre présence au sein du Bloc Nationaliste Eurysien constitue un problème pour nous, elle peut aussi être un atout. Imaginons que le Royaume de Teyla vous propose d'être notre interlocuteur, bien que le terme intermédiaire soit plus juste, avec la Rimaurie et Achos ? Qu'on s'entende bien, Votre Excellence, le Royaume de Teyla est clairement hostile au régime rimaurien par sa forme et s'il doit tomber, nous ne le pleurerons pas et serons plutôt de ceux qui accéléreront la chute dudit régime. Mais la Rimaurie cherche sûrement à se venger de la Loduarie Communiste et nous aussi. Je crois que nous pouvons nous entendre sur des actions communes très précises face à la Loduarie Communiste. Concernant Achos, nous pensons que le gouvernement actuel n'est pas un bon interlocuteur, mais nous reconnaissons toute la légitimité des autorités élues et en place. Mais si un allié de cette République peut faire l'intermédiaire, le dialogue ne sera que plus clair.

Cela avait le mérite d'être franc, se disait intérieurement Angel Rojas. Il n'était pas convaincu que d'avouer que Teyla pourrait participer à l'accélération de la chute du régime rimaurien fut pertinent, mais il comprit la volonté derrière. Pierre Lore voulait montrer que le Royaume de Teyla aurait pu déjà être en train d'envahir la Rimaurie et que les idéologies du Royaume et de la Rimaurie étaient trop différentes. Si la proposition venait à être connue du grand public, il est certain que le Gouvernement de Sa Majesté allait devoir présenter sa démission à Sa Majesté Catherine III. Jamais le parti au pouvoir et les oppositions n'allaient accepter que le Royaume de Teyla traite avec une nation fasciste. Par la proposition, Pierre Lore mettait le Saint-Empire de Menkelt dans une position diplomatique favorable et lui permettait d'occuper une position centrale. En échange, le Royaume de Teyla demandait :

En échange, le Royaume de Teyla demande un soutien officieux ou officiel en toute circonstance face à la Loduarie Communiste et la tenue de discussions informelles sur l'établissement d'une base aérienne teylaise au sein du Saint-Empire de Menkelt, qui servira nos deux nations. Au regard de la tournure de l'article cinq du Traité de Bandarhan, le traité défensif de l'Organisation des Nations Démocratiques, la présence d'un membre de cette organisation vous assure indirectement la protection de toute l'organisation. La présence d'une base teylaise dans la région fera peut-être tousser la Grande République, mais permettra une grande réactivité et un soutien plus franc et efficace si jamais un conflit venait à naître dans la région comprenant la Grande République de Velsna, tout en assurant votre protection. Bien que nous pensions que cela n'arriverait pas.

Vu votre alliance secrète avec l'Achosie, il semble que vous ne voulez pas montrer que vous vous inquiétez de la Grande République de Velsna, pourtant votre hypothèse démontre que c'est effectivement le cas. Une base militaire teylaise aura le mérite de ne viser aucune nation et scellera implicitement une aide teylaise si votre nation est attaquée. Puis peut-être pouvons-nous imaginer un modèle comme celui du Saint-Empire de Karty, avec des discussions informelles sur des réformes qui peuvent être entreprises pour renforcer la démocratie.


Le Premier ministre était visiblement gêné par son envie de parler, qui lui avait presque valu de dévoiler un dossier Très secret défense à un dirigeant étranger qu'il ne connaissait pas. Même Pierre Lore ne connaissait pas le dossier, presque personne au sein du Gouvernement de Sa Majesté ne connaissait le dossier qu'avait failli dévoiler Pierre Lore sur une terre étrangère. Voyant que le Premier ministre celtique continuait, Angel Rojas fit une tête exaspérée, un mélange d'incrédulité et de légère irritation. Il détourna pendant plusieurs secondes le regard pour masquer son irritation, plongeant son regard dans les verres et les boissons exposées.

- Tout ce que je peux dire, dit-il hésitant, ne sachant même pas s'il était en droit de le dire selon la législation teylaise, c'est que votre hypothèse n'est pas si farfelue que cela. Nous avons observé à une époque un complot bien plus audacieux du côté de la Grande République. Mais selon les informations que nous avons, une telle faction n'existe plus au sein de la Grande République, du moins elle n'a pas les clés du pouvoir.


Peter Kibener, Baron de Volzhan et Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt

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Un certain malaise envahit l'âme des deux représentants Menkiens suite à la réponse vague du premier ministre Teylais. Peter n'avait pas eu les réponses escomptés, toutefois quelques indices furent relâchés dans le vent et il ne fallait en aucun cas les laisser s'évaporer dans l'air et les attraper le plus vite possible. Peter mit dans un coin de sa tête qu'il se devait après la rencontre de passer un appel auprès du directeur de la Bezimpa pour approfondir tout cela. Il ne savait pas trop comment prendre les propos de Pierre Lore sur le conflit Velsnien-Achos, il y avait surement un peu de vrai après tout. Il fallait peut-être temporiser une possible rencontre, tant pis si les négociations échouaient chez l'OND. Le statut-quo pouvait tout aussi bien fonctionnait après tout. Menkelt ne se devrait d'intervenir diplomatiquement que si la situation s'envenime d'une quelconque façon.

Quand Pierre Lore avait terminé son discours, le cœur de Peter s'accéléra, un certain frisson parcouru son corps. Une base militaire aérienne Teylaise en plein milieu du Saint-Empire Menkelt ? Ce n'est pas une si mauvaise idée. En revanche, il fallait veiller à ne pas devenir un laquais de Teyla comme est en train de le devenir l'Empire Kartien. Il allait devoir bien convaincre la frange la plus radicale de son parti, le Front Impérial de Menkelt, pour faire accepter cette idée. Les conservateurs allaient en revanche être ravis et rassurés de cette proposition, les sociaux-démocrates également. Oui, la base pourrait être installée sans problème en passant par le parlement.

Peter devait aussi prendre en compte mesurer les conséquences à long terme de l'installation de cette base au niveau diplomatique. Peter fit une rapide analyse dans sa tête. La réaction de la Rimaurie ? Il n'en savait trop rien, le führer était tellement imprévisible que ce dernier pourrait être tout autant fou de rage ou être totalement indifférent si la base était installée. Mais ce n'était pas le plus important, le véritable problème sera le temps. Effectivement, combien de temps cette base allait rester en terre menkienne ? Viendra un jour ou l'armée Menkienne sera capable de se défendre à peu près correctement avec Achos face à toute autre entité, voir même tout seul sans Achos. Peter voyait cette base aérienne comme une béquille sur lequel il ne fallait pas trop s'appuyait quand bien même cette béquille procurait de nombreux avantages. Le Saint-Empire Menkelt allait devoir jeter cette béquille un jour ou l'autre, et ce jour viendra quand elle sera prête.

Peter prit une profonde inspiration.

''Nous... Acceptons votre offre, avec quelques autres petites conditions, si vous le voulez bien. Tout d'abord, nous souhaitons si possible avoir un droit de mouillage dans vos ports en échange de cette base. Nous aimerions aussi des droits de douanes légèrement réduit, notamment sur notre alcool et les produits du Conglomérat de Rheidol. Enfin, nous souhaitons également un pacte de non-agression entre nos deux pays, certes cela peut paraître archaïque comme proposition, très XXe siècle même à vrai dire, mais nous aimons faire de la diplomatie dans les règles de l'art tout comme vous. Vu vos relations avec la Rimaurie, je ne vous ferais pas l'affront de vous proposer un pacte de non-agression avec celle-ci ou même le BNE. Cependant, je pense que cela sera avec un certain plaisir que nous pouvons servir de médiateur entre vous et la Rimaurie, en plus d'Achos, qui pourrait amener un continent plus apaisé, ce qui est notre objectif après tout. Pour ce qui est de la Loduarie Communiste, vous pouvez être rassuré, notre soutien se fera de manière totalement officiel et à la vue du monde entier.''

Il fit une petite pause, Peter finit sa tasse de thé et le reposa avant de laisser cette fois-ci Patrick Pearse prendre la parole. Celui-ci redressa ses lunettes.

''Pour en venir plus en détail à propos de cette base aérienne, l'installation devrait se faire sans trop de soucis, il y aura sûrement quelques remous, mais la proposition d'une base aérienne teylaise passera facilement à l'assemblée sans aucun problème. Pour l'endroit où cette base aérienne pourrait être installée, je pense qu'il est en notre droit en tant que nation souveraine de décider de l'emplacement. Nous choisirons donc nous-mêmes le terrain ou sera installé cette base, rassurez-vous, nous vous choisirons un très bon endroit. Nous avons déjà deux-trois lieux en Northmagwyn, dans le nord du pays, qui pourrait être intéressant pour vous. Nous voulons également une durée à cette base, pour être plus précis dans ma pensée, pendant combien de temps cette base aérienne va-t-elle rester dans le Saint-Empire Menkelt ? Comprenez aussi que nous ne voulons pas une base étrangère ad vitam æternam sur notre sol, cela ne passera jamais déjà pour notre âme menkienne à nous deux, mais surtout auprès de notre population.

Ou alors, si c'est à durée indéterminé, nous voulons une certaine garantie, je ne sais pas, mais disons par exemple l'existence d'une clause pouvant remettre en question l'existence de cette base au bout d'un certain temps. N'y voyait pas une sorte de méfiance envers vous ou de l'OND en général, mais disons que certains membres de notre population peuvent se montrer, disons, virulent envers les étrangers, surtout quand ils les voient en train d'installer une base militaire avec des avions de chasses vous comprenez.''


Peter Kibener s'était reprit un verre de thé, il hocha sa tête en signe d'approbation vers son ami avant de regarder Pierre Lore et de poursuivre à la place de son ministre.

''Comprenez qu'il va falloir que l'on rassure notre population, mon peuple pourrait totalement s'imaginer que nous sommes en train de vendre notre souveraineté, ce qui serez inacceptable pour eux. Je pense que vous avez pris tout cela en compte, que proposez-vous en conséquence ? En tout cas, nous sommes prêts pour un traité si les propositions que nous avons mises sur la table sont acceptés.''

Photo du Premier ministre du Royaume de Teyla, Angel Rojas, prise lors d'une conférence sur l'avenir de l'économie du Royaume de Teyla au salon "Teyla 2035" a Gèvre, en présence de nombreuses personnalités du monde économique.
Premier ministre, Angel Rojas


Le Premier ministre était à l'écoute de la réponse de Peter Kibener sur tous les sujets mis en discussion. Angel Rojas était reconnaissant envers Peter Kibener de ne pas insister sur le sujet de la Grande République de Velsna et sa bourde qu'il a commise. Angel Rojas ne pouvait pas rompre les protocoles des services de renseignement et du secret défense pour une nation alliée, et alors cela était encore plus vrai pour une nation avec qui les relations commençaient. Toutefois, le projet de Pax Teylica en Eurysie semblait se concrétiser en Eurysie du Nord. Une nouvelle sublime pour Angel Rojas et le Royaume de Teyla. Dans un discours non public, à l'Assemblée nationale suite à une action hostile de la Loduarie Communiste, encore et toujours elle, le Premier ministre avait théorisé le concept de la Pax Teylica.

En outre, selon le Gouvernement de Sa Majesté, le développement économique du Royaume de Teyla, spectaculaire depuis deux mille onze, passant de cinq cents milliards à mille cinq cents milliards de produit intérieur brut, a pu se concrétiser parce que la zone géographique dans laquelle se trouvait le Royaume de Teyla était en paix. Certes, la région avait vécu des moments de grande tension, comme lors de l'assassinat de deux Teylais par la Loduarie Communiste ou encore l'interception récente d'avions loduariens par l'armée de l'air teylaise. Ce n'était pas forcément la meilleure des choses pour les investisseurs économiques, mais la paix était présente depuis deux mille onze et plus encore à vrai dire. Le Gouvernement de Sa Majesté avait observé les ravages de la guerre tant sur l'Hotsaline, le Mohkai ou toute autre nation. L'Hotsaline avait du mal à retrouver une croissance, tout comme le Mohkai, la guerre avait interrompu le progrès tant économique que sociétal de ces nations. Une situation dramatique pour un Teylais.

Alors, au regard des actions loduariennes à l'époque de ses interventions un peu partout en Eurysie, le Royaume de Teyla, à travers son Premier ministre, avait théorisé la Pax Teylica. Un concept qui était resté dans les couloirs feutrés de l'Assemblée nationale, mais qui était une véritable vision diplomatique pour le Gouvernement actuel. Le concept parlant était un concept simple à vrai dire, tout ce qu'il y a de plus banal. Faire en sorte que le Royaume de Teyla puisse garantir la paix dans certaines zones de l'Eurysie, comme c'est le cas actuellement en Hotsaline, pour que le continent eurysien soit prospère économiquement et que cela profite indirectement à l'économie du Royaume de Teyla à travers les exportations. Plus l'Eurysie s'enfonçait dans les limbes de la guerre et des conflits armés, qu'ils soient de haute intensité ou non, plus cela profitait à la Loduarie Communiste et plus amplement aux nations communistes eurysiennes.

En effet, les démocraties devaient engager des moyens importants pour protéger les frontières, observer les mouvements de troupes et plus encore. Des moyens étatiques qui ne pouvaient pas profiter à l'économie, sauf pour les nations ayant, comme le Royaume de Teyla, une industrie de la défense complète. Mais encore fallait-il que cette industrie ne serve pas uniquement à alimenter une course aux armements, mais bien à stabiliser les zones les plus sensibles du continent. C'était là tout l’enjeu de la Pax Teylica. La Pax Teylica ne reposait pas majoritairement sur le déploiement de l'armée teylaise mais bien sur le développement d'un réseau diplomatique teylais, avec ses partenaires, permettant une sécurisation des zones cruciales, la constitution d'un triangle économique bénéfique au Royaume de Teyla et au continent entier. Parfois, comme en Hotsaline, le Gouvernement de Sa Majesté jugea le déploiement de l'armée teylaise crucial pour maintenir la paix et donc permettre un développement économique. C'était le cas dans l'Eurysie du Nord. Non pas spécifiquement lié au Saint Empire de Menkelt. On jugeait les autorités assez responsables et pacifiques. On était inquiet d'une guerre contre ou déclenchée par l'Achosie.

Mais la Pax Teylica n'était pas seulement une affaire d'avantage économique. C'était plus que cela. C'était une vision et des valeurs. Elle s'opposait à la vision communiste du monde, à son mépris des libertés individuelles, à sa vision à travers les classes sociales, à sa brutalité nue. La coopération et la prospérité mutuelle étaient au centre de la Pax Teylica. Il ne se jouait pas uniquement la paix en Eurysie mais une guerre de modèles de société, économiques. Cela expliquait sans doute les tensions existantes entre le Royaume de Teyla et la Loduarie Communiste. Le modèle loduarien et teylais étaient dans une compétition et du point de vue de Manticore, le modèle loduarien ne pouvait en sortir vainqueur pour le bien du "genre humain".

Ainsi, Angel Rojas et Pierre Lore étaient plus que soulagés par la réponse du Premier ministre Peter Kibener. Angel, sur un ton amical :

- Vous rigolez, j'espère ? dit-il sur un ton ironique tout en gloussant. Vous demandez à une nation adepte du libéralisme si celle-ci souhaite baisser les droits de douane. Outre que votre politesse est à saluer, Votre Excellence, le Royaume de Teyla accepte toute baisse des droits de douane si c'est bien évidemment réciproque dans une certaine mesure. Mais nous ne sommes pas froids à l'idée d'une baisse des droits de douane sur certains secteurs. Loin de là. Le traité de bonne entente économique est court mais correspond à vos demandes, il me semble. Nous nous sommes permis d'inclure une clause concernant OMNI (Google teylais en gros) qui permet d'assurer son installation. Il va de soi que l'entreprise aura à cœur de développer ses activités économiques et donc ses investissements économiques au sein de votre nation.

Sur la question militaire, comme vous le savez, le Royaume de Teyla s'engage à respecter la souveraineté nationale de chacune des nations du monde, si celles-ci ne commettent pas des actes impardonnables. Il va de soi qu'imposer une durée de "concession" ne contrarie pas le Royaume de Teyla et comprend parfaitement la demande. Ainsi, dans le traité, nous avons fixé une durée de dix ans. Le Royaume de Teyla, payant pour la base militaire, doit se retrouver dans les investissements, ce qui permet cette durée de dix ans. De plus, Votre Excellence, vous y gagnez étant donné que le droit de mouillage que vous avez demandé n'a pas de durée fixe.


Concernant notre vision de ces traités, comme vous pouvez l'observer dans la proposition que nous faisons, nous avons fait plusieurs traités pour traiter les différents sujets. L'ensemble pourra prendre le nom d'Accords de Ker'Ys, je crois. Il est évident que le contenu des traités mais aussi la forme peuvent être discutés. Nous avons divisé les traités en fonction des sujets pour une meilleure clarté. Mais si vous voulez tout réunir dans un seul traité, cela est possible bien entendu, bien que nous y soyons réticents à vrai dire.



Traité de coopération entre le Saint-Empire de Menkelt et le Royaume de Teyla :


Préambule:
Le Royaume de Teyla et le Saint Empire de Menkelt, reconnaissants des liens économiques, politiques et diplomatiques qui unissent leurs deux nations, convaincus que la coopération militaire et une relation de confiance mutuelle préservent la paix et la stabilité régionale, souhaitant renforcer leurs liens bilatéraux et se rappelant leur contribution à la paix, se sont mis d'accord sur le présent traité :

Article I :
(1) Les deux parties conviennent que les déploiements de forces armées et toutes les actions entreprises en vertu de ce traité, ne peut contrevenir aux engagements internationaux des parties, notamment les engagements du Royaume de Teyla dans l'Organisation des Nations Démocratiques, ni à leur législation nationale.

Article II :
(1) Le Saint Empire de Menkelt met à disposition des forces armées du Royaume de Teyla une base militaire.

(2) L'installation militaire mise à disposition du Royaume de Teyla ne saurait être utilisée par les forces armées du Saint Empire de Menkelt, sauf autorisation expresse des autorités du Royaume de Teyla. La demande devra être motivée par écrit.

(3) La composition des forces armées teylaises est décidée de manière consensuelle entre les parties.

(4) Le Royaume de Teyla est libre de déployer ses forces dans l'installation fournie par les autorités menkeltiennes, en vue de mener des opérations de maintien de la paix et de la stabilité dans la région. Ces opérations devront être menées après consultation des autorités menkeltiennes afin de s'assurer du respect des intérêts vitaux et stratégiques du Saint-Empire de Menkelt.

Article III :
(1) Le Royaume de Teyla garantit l'accès à ses installations militaires portuaires à la marine du Saint Empire de Menkelt.

(2) Le Royaume de Teyla garantit le ravitaillement et la maintenance des bâtiments militaires du Saint Empire de Menkelt, sous réserve que ces services soient payés par la du Saint Empire de Menkelt.

(3) Le Royaume de Teyla garde la priorité sur ses installations militaires portuaires et se réserve le droit de refuser l'accès aux bâtiments menkeltiens si ses installations atteignent une surcapacité. Le Royaume de Teyla doit motivé par écrit les raisons poussant le refus des bâtiments menkeltiens.

(5) Le Saint Empire de Menkelt est libre de déployer ses forces dans les ports militaires teylais, en vue de mener des opérations de maintien de la paix et de la stabilité dans la région. Ces opérations devront être menées après consultation des autorités teylaises afin de s'assurer du respect des intérêts vitaux et stratégiques du Royaume de Teyla. Tout refus du Royaume de Teyla devra être motivé par écrit aux autorités du Saint Empire de Menkelt.

(6) Tout déploiement du Saint Empire de Menkelt ne peut contrevenir aux engagements internationaux pris par le Royaume de Teyla auprès de l'Organisation des Nations Démocratiques.

Article IV :
(1) Le présent traité entrera en vigueur dès que toutes les parties l'auront ratifié, conformément à leurs règles de ratification respectives.

(2) La mise à disposition de la base militaire par le Saint Empire de Menkelt au profit du Royaume de Teyla, telle que prévue à l’article II, alinéa I, entre en vigueur pour une durée de dix ans, à compter de l'entrée en vigueur du présent traité, tel que défini au présent article, alinéa I.

(3) Les parties conviennent que la concession peut être renouvelée pour une période de cinq ans, si les deux parties sont d'accord. Les parties s'informent de leurs souhaits six mois avant l'expiration des dix années.

(4) Le non-renouvellement de la concession ne remet pas en cause les autres articles et autres dispositions du présent traité.

(5) La dénonciation du présent traité prendra effet deux mois après avoir informé l'autre partie prenante du traité. Si la dénonciation du traité est réalisée avant l'expiration de la concession, elle entraînera automatiquement la fin de la concession au Royaume de Teyla. En cas de dénonciation du traité, les autres dispositions du présent traité prennent fin.



Traité de bonne entente de Ker'Ys :


Préambule:
Le Royaume de Teyla et le Saint Empire de Menkelt, convaincus que la guerre et les conflits armés ne sont pas une fatalité, réaffirment leurs engagements envers la paix, un principe qui lie les deux nations, et déclarent solennellement leur volonté de renforcer les liens entre les nations. Conscients des enjeux géopolitiques et ayant l'envie mutuelle de démontrer que la guerre n'est pas une fatalité, mais un fardeau pour les générations futures, les deux parties réaffirment leurs engagements envers la coopération, le respect de la souveraineté, la non-ingérence dans les affaires intérieures et que tout différend soit réglé par la diplomatie et le dialogue. Les deux parties se sont mises d'accord sur le présent traité :

Article I :
(1) Les parties s'engagent à ce que la paix soit la pierre angulaire de leurs relations bilatérales. À ce titre, elles renoncent formellement à toute forme d'agression, de menace ou d'usage de la force militaire l’une contre l’autre.

(2) Aucune action directe ou indirecte ne pourra être entreprise à l'égard d'une des parties, dans le but de porter atteinte à l'intégrité, à la stabilité et à la souveraineté des parties. Ces actions ne peuvent être faites par les parties ou par des intermédiaires, comme des groupes terroristes, des organisations paramilitaires et toutes autres entités.

Article II :
(1) Chaque partie reconnaît les territoires légitimes des parties prenantes ainsi que leur souveraineté et leur indépendance politique, diplomatique, militaire et économique. Elles respectent ces notions fondamentales.

Article III :
(1) Dans le respect des législations nationales et des règles du secret défense de chacune des parties, les parties s'engagent à maintenir un contact diplomatique permanent en cas de crises majeures survenant en Eurysie de l'Ouest ou en Eurysie du Nord.

(2) Dans le respect des législations nationales et des règles du secret défense de chacune des parties, les parties conviennent de s'informer mutuellement, dans les meilleurs délais, de tout mouvement de troupes ou d'opération susceptible d'être interprété comme une action hostile à l'égard de l'une des parties.

Article IV :
(1) Le présent traité entrera en vigueur dès que toutes les parties l'auront ratifié, conformément à leurs règles de ratification respectives.

(2) La dénonciation du présent traité prendra effet deux mois après avoir informé l'autre partie prenante du traité.



Traité de bonne entente économique de Ker'Ys :


Préambule:
Le Royaume de Teyla et le Saint Empire de Menkelt, convaincus que la coopération économique, que la baisse des droits de douane entre les nations, constitue un modèle économique fiable et pertinent pour les peuples, réaffirment leur volonté commune de bâtir, dans leur relation, un traité permettant aux deux nations un progrès économique, qui respecte les droits fondamentaux et la dignité humaine. Les deux parties se sont mises d'accord sur le présent traité :

Article I :
(1) Le Royaume de Teyla convient de baisser ses droits de douane de vingt à dix pourcents sur l'alcool et du Conglomérat de Rheidol en provenance du Saint Empire de Menkelt. Cette baisse est faite sur plusieurs années, avec une baisse annuelle de cinq pourcents.

(2) Le Saint-Empire de Menkelt convient de permettre à OMNI de s'implanter au sein du Saint Empire de Empire de Menkelt dans le respect de la législation nationale de chacune des parties.

Article II :
(1) Le présent traité entrera en vigueur dès que toutes les parties l'auront ratifié, conformément à leurs règles de ratification respectives.

(2) La dénonciation du présent traité prendra effet deux mois après avoir informé l'autre partie prenante du traité.


Peter Kibener, Baron de Volzhan et Premier Ministre du Saint-Empire Menkelt

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Quelques instants s'étaient écoulés, ce fut comme si le temps et l'espace s'étaient arrêtés pour les deux Menkiens. Les deux hommes ne faisaient que relire les 3 traités proposés par les deux Teylais. Surtout Patrick, ce dernier relisait les traités comme s'il était devenu paranoïaque, essayant de voir s'il n'y avait pas des petits caractères cachés, on ne sait jamais, à tout hasard. Peter Kibener, après quelques temps de relecture approfondi, commença d'abord à se saisir du traité de bonne entente et le signa sans aucune hésitation et dans un silence quasiment religieux. Le ministre des affaires étrangères le signa à son tour avec la même altitude.

''Bien'', souffla Peter avec un sourire sans rien ajouter d'autre.

Il reprit adroitement son stylo à plume avant de se saisir cette fois-ci du Traité de coopération, sûrement le plus impactant directement sur les deux pays. Peter regarda avec beaucoup plus d'attention ce traité très particulier. Il allait devoir faire passer les trois traités obligatoirement au parlement impérial, mais celui-là allait être celui qui causera le plus de remue au sein du Saint-Empire Menkelt. Après, c'était logique et normal, l'installation d'une base militaire étrangère provenant sur le sol Menkien n'est pas la mesure la plus populaire qui soit auprès des Menkiens. Certains députés allaient étonnement surement être favorable à ce traité, les libéraux et les futuristes, voir même les sociaux-démocrates pourraient voter pour la ratification de ce traité, mais bon d'autres allaient s'opposer de manière virulente.

Notamment le député Joan Ruzmarc'h, un député de l'assemblée impériale et le chef du Parti Socialiste Chrétien Menkien (PSCM), rassemblant qu'une quarantaine de députés. Ce parti était surnommé avec dédain par ses opposants, c'est-à-dire tout le monde, le parti ''Ruzduard''. Littéralement le parti ''Rouge-brun''. Mais ces derniers faisaient plus de bruits qu'autre chose dans la vie politique et sociale menkienne, sans beaucoup de retombés, mais quand même, ils restaient de bon casse-pieds à l'assemblée.

Photo de Joan Ruzmarc'h

Peter Kibener détestait Joan Ruzmarc'h, par instinct d'abord, car sa figure ne lui revenait pas, en bon physiognomoniste qu'il était, mais aussi de par ses positions politiques confusionnistes au possible. Cet homme et plus généralement les membres de son parti n'étaient qu'un ramassis de crypto-gauchiste selon Peter. Une anomalie parlementaire, ils avaient été plus ou moins élu accidentellement en 2014 de par la perte de popularité du Parti Social-Démocrate et du Parti Conservateur. Ironiquement, les communistes voyaient inversement Joan et le PSCM comme des crypto-fascistes. Ce qui donne lieu à des séances parlementaires parfois cocasse, le PSCM servant un peu de punching-ball pour les autres partis de l'assemblée impériale. Peter méprisait totalement leur chef qu'il considérait comme ''Un abruti fini qui ne comprend rien à rien et un type beaucoup trop imbu de sa personne.''. La seule fois ou Peter avait parlé à cet individu l'avait dégouté. En effet, il trouvait que ce Joan puait et il le soupçonnait alors de ne pas prendre de douche, il le jugeait malsain. Peter ne pouvait tellement pas le blairer qu'il espérait un jour le voir excommunié pour ses prises de positions proches de l'hérésie. C'est vous dire le niveau de haine qu'à atteint le premier ministre à son encontre.

Enfin, malgré toutes ces pensées parasites qui l'assaillaient et après quelques secondes de suspens insoutenable, il se mit à signer le traité, il passa le stylo à plume à son ami. Patrick le signa aussitôt et tendit le traité aux deux Teylais. Il ajouta.

''Nous pouvons dire maintenant que c'est une nouvelle ère qui débute en Eurysie grâce à ce traité ! Nos nations sont liées à partir de maintenant.''

Le ton employé sonnait comique, comme si les deux pays se mariaient. Peter ricana légèrement par reflexe à la remarque de son collègue. Le Premier ministre eut l'air cependant pressé de vouloir en finir, ou plutôt de passer à la suite. Il saisit plus rapidement le traité de bonne entente économique et le signa très rapidement.

''Parfait, en espérant que OMNI chez nous et Rheidol chez vous soit un exemple de ce que libre échange peut apporter de meilleurs nos deux peuples.'' avait alors lâché le premier ministre menkien tout en signant.

Patrick Pearse signa de même. il avait personnellement trouvé les traités extrêmement équitables. Certes une base étrangère était installé sur leur sol maintenant, mais c'était le prix à payer en échange des énormes avantages que cette base et ces traités produisaient pour Menkelt. Il lança un regard vers le Premier ministre qui se redressait sur son fauteuil et décida sans plus tardé de mettre les pieds dans le plat. Il toussa.

''Je ne sais pas si vous le savez vos excellences, en tout cas ce n'est pas un secret, mais il se peut que dans un futur plus ou moins lointain notre pays peut faire face à un problème de surpopulation. C'est passé un peu partout dans les médias Menkiens.''

Patrick l'avait dit d'une manière extrêmement relâché, comme si ce n'était qu'un petit problème, une épine dans le pied. Évidemment, dans ce genre de situation, il fallait se montrer stoïque, mais quand même. Pourtant, les deux Menkiens ne prenaient pas du tout le problème à la légère, c'était pour eux une question vitale. Étant donné qu'ils ne voulaient pas remettre le problème à demain, il fallait le régler le plus tôt possible. Pourquoi pas maintenant ?

''En réaction, notre gouvernement prévoit de faciliter l'émigration d'une certaine partie de la population Menkienne à l'étranger. Nous savons que vous êtes un pays ouvert à l'immigration. Beaucoup d'hommes et de femmes provenant de notre peuple sont plus qu'intéressé à venir s'installer dans votre pays. Le Saint-Empire Menkelt possède une population...

Patrick Pearse hésita à employer le terme ''de bonne race'' pour décrire le peuple Menkien, mais se ravisa alors aussitôt, ne voulant pas brusquer ses deux interlocuteurs Teylais.

''... Travailleuse, ordonnée et intègre, je pense que si des Menkiens venaient à s'installer dans votre royaume, ces derniers n'auraient aucun mal à s'intégrer. Je dois cependant avouer être assez ignorant quand au nombre de Menkiens vivant en terre Teylaise en ce moment précis, avez-vous une présence significative de menkiens chez vous ? Si c'est le cas, j'imagine que c'est dû à la guerre civile menkienne ? Enfin bon... Nous pensons que cela serait parfait pour nos deux pays de faciliter l'immigration Menkienne dans votre pays. Un poids démographique commencerait à s'enlever chez nous et Teyla obtiendrait une main d'oeuvre de qualité, productive et moins cher.

Sur cette dernière phrase, Peter lança un regard qui voulait tout dire à son collègue. Patrick Pearse montra alors sans perdre de temps un traité d'immigration à Teyla.

a écrit :
Traité d'immigration Pearse-Lore


Préambule :
Le Saint-Empire Menkelt, d'une part,
et
Le Royaume de Teyla, de l'autre:
ci-après dénommés collectivement Saint-Empire Menkelt, Royaume de Teyla ou les différents Parties,

Considérant l'importance de créer des liens entre nations d'Eurysie.

Désireux de créer des conditions propices au développement et à la diversification des échanges entre eux, ainsi qu'à la promotion de la coopération économique dans des zones d'intérêt commun;

Convaincus que le présent Accord créera des conditions encourageant leurs relations dans les domaines de l'économie, du commerce et du bien commun;

Se fondant sur leurs droits et obligations respectives;

Ont décidé, dans l'intention de poursuivre les objectifs mentionnés ci-dessus, de conclure l'Accord suivant (ci-après dénommé "le présent Accord")

Article I :
Sous réserve des impératifs de la lutte contre la fraude documentaire, le trafic des stupéfiants, la criminalité transfrontalière, l’immigration irrégulière et le travail illégal et des autres impératifs d’ordre et de sécurité publique et afin de favoriser la circulation des personnes entre les deux pays, le Royaume de Teyla s’engage, dans le respect de ses obligations internationales respectives, à faciliter la délivrance aux ressortissants du Saint-Empire Menkelt appartenant à l’une des catégories ci-dessous d’un titre de séjour de cinq à neuf mois en fonction de la qualité du dossier présenté, de la durée des activités ou du séjour prévus et de celle de la validité du passeport :
- Ouvriers, paysans, étudiants, pharmaciens, médecins, employés, ingénieurs, métallurgistes, mineurs, hommes d’affaires, commerçants, avocats, intellectuels, universitaires, scientifiques, artistes.

Article II :
a) Le Royaume de Teyla s'engage à établir un quota relevé à 50 000 Menkiens annuellement admis dans le Royaume de Teyla pendant les 3 premières années du présent Accord. Après ces 3 années, le Royaume de Teyla peut changer à sa guise le nombre de ressortissant Menkiens à accueillir dans le dit quota.
b) Ce quota peut être réduit en cas de chômage trop élevé ou si le Royaume de Teyla est menacé de quelconque trouble à l'ordre public et en informant au préalable le Saint-Empire Menkelt.
c) Les Menkiens admis dans le Royaume de Teyla obtiennent le titre de séjour allant de cinq à neuf mois pour chercher un emploi.

Article III :
À la date d’entrée en vigueur du présent Accord, les ressortissants Menkiens désirant résider au sein du Royaume de Teyla, après avoir trouvé un emploi stable via le titre de séjour de cinq à neuf mois peuvent être titulaires d’un titre de résidence dont la durée de validité est égale ou supérieure à 10 ans. À l’expiration de celui-ci, ce titre peut-être renouvelé de plein droit pour une durée permanente, selon les besoins du Royaume de Teyla. Elle vaut autorisation de résider sur le territoire du Royaume de Teyla et d’y exercer toute profession salariée, y compris commerciale.

Article IV :
Le conjoint des personnes titulaires d'un titre de résidence de résident mentionnés dans l'article III ainsi que leurs enfants n’ayant pas atteint l’âge de la majorité dans le Royaume de Teyla, sont admis dans le cadre du regroupement familial sur le territoire du Royaume de Teyla, sont autorisés à y résider dans les mêmes conditions que les dites personnes.

Article V :
Les membres de famille visés à l'article IV ci-dessus qui sont admis à rejoindre au titre du regroupement familial une personne mentionnée à l'article III du présent Accord ont droit à exercer une activité professionnelle salariée ou non salariée dans le cadre de la législation en vigueur et dans des conditions dignes et humaines.

Article VI :
Le titre de résidence ainsi que le regroupement familial ne peut être refusé que pour l'un des motifs suivants :
a) Le demandeur ne justifie pas de ressources stables et suffisantes pour subvenir aux besoins de sa famille. Sont pris en compte toutes les ressources du demandeur et de son conjoint indépendamment des prestations familiales.
b) Le demandeur ne dispose ou ne disposera pas à la date d'arrivée de sa famille dans le Royaume de Teyla d'un logement considéré comme normal pour une famille comparable vivant dans le Royaume de Teyla.
c) Le demandeur ou un membre de la famille du dit demandeur est atteint d'une maladie inscrite au règlement sanitaire du Royaume de Teyla.
c) Le demandeur ou un membre de la famille du dit demandeur séjourne irrégulièrement sur le territoire Teylais.
d) Le demandeur ou un membre de la famille du dit demandeur représente une menace pour la sécurité et l'ordre établi au sein du Royaume de Teyla.
e) La limite du quota précisé dans l'article II alinéa a) et b) a été dépassé.

Article VII :
Le titre de résidence d'un ressortissant Menkien qui aura quitté le territoire Teylais pendant une période de plus de trois ans consécutifs est périmé. Il ne sera pas possible pour lui de re-avoir un certificat de résidence, sauf à la demande express du Royaume de Teyla.

Article VIII :
Sont dispensés de visa pour le tourisme :
- Les citoyens du Saint-Empire Menkelt disposant d'un passeport en règle se rendant en tant que touriste au sein du Royaume de Teyla.
- Les citoyens du Royaume de Teyla disposant d'un passeport en règle se rendant en tant que touriste au sein du Saint-Empire Menkelt.

Article IX :
a) Le présent traité entrera en vigueur dès que toutes les parties l'auront ratifié, conformément à leurs règles de ratifications respectives.
b) La dénonciation du présent traité prendra effet deux mois après avoir informé l'autre partie prenante du traité.

''Qu'en pensez-vous ? N'hésitez surtout pas à intervenir sur le quota, si vous souhaitez l'augmenter ou le baisser.'' ajouta respectueusement Peter Kibener.
Photo du Premier ministre du Royaume de Teyla, Angel Rojas, prise lors d'une conférence sur l'avenir de l'économie du Royaume de Teyla au salon "Teyla 2035" a Gèvre, en présence de nombreuses personnalités du monde économique.
Premier ministre, Angel Rojas


Angel Rojas et Pierre Lore sourirent à l'acceptation des trois textes par le Premier ministre du Saint Empire de Menkelt. C'était une belle victoire pour le Royaume de Teyla et le gouvernement social-libéral. Le Royaume de Teyla se crée une influence et une présence dans une région où il n'avait ni présence ni influence. Angel Rojas et Pierre Lore avaient de quoi célébrer l'accord obtenu parce qu'il permettait au Royaume de Teyla de continuer à avoir une influence partout sur le continent Eurysien. À travers l'Hotsaline et la confédération dont elle est membre, l'Hotsaline permet au Royaume de Teyla d'avoir une influence sur la région et d'assurer une paix, certes précaire, entre l'Empire Raskenois et l'Hotsaline, mais cette paix existe. En Eurysie de l'Est, la République Translavique passée de cinquante milliards à cinq cents milliards de produit intérieur brut permet au Royaume de Teyla et aux membres de l'Organisation des Nations Démocratiques d'avoir une présence et une influence équivalente à une nation étant sur place. Le cercle vertueux enclenché à travers la République Translavique n'est pas près de se terminer pour le Royaume de Teyla et les autres membres de l'Organisation des Nations Démocratiques.

Pour terminer, dorénavant le Royaume de Teyla aurait une influence dans le Nord de l'Eurysie à travers des accords diplomatiques avec le Saint-Empire de Menkelt. Permettant une communication entre la nation libérale et le monde nationaliste, voire fasciste en ce qui concerne la Rimaurie. Des contacts officieux, mais qui seraient nécessaires pour garantir la Pax Teylica, se disait Angel Rojas, alors qu'il regardait le Premier ministre du Saint-Empire signer les traités. Plus que cela, le Royaume de Teyla aurait une présence militaire affaiblie, mais une présence militaire au sein de l'Île celtique était primordiale en cas de conflit entre la Grande République de Velsna et une nation de cette même île. Cela envoyait un message stratégique aux dirigeants de la Grande République de Velsna. Il n'y aurait pas un conflit sur l'île celtique sans que Teyla n'y participe ou ne donne son accord.

Mais cette victoire avait un goût amer dans la bouche des deux dirigeants. Contrairement à des nations réactionnaires, la diplomatie teylaise n'avait rien obtenu sur les droits fondamentaux, les valeurs démocratiques. Il faut dire que le Gouvernement de Sa Majesté, contrairement à d'autres nations comme le Saint Empire de Karty de l'époque, ne voit pas en Menkelt une autocratie, mais bien une démocratie. Une démocratie pas parfaite et loin de correspondre aux standards teylais mais elle restait une démocratie sous une forme proche ou entièrement illibérale, selon à qui l'on demandait dans le Gouvernement de Sa Majesté. Mais tout de même, l'élargissement de la diplomatie teylaise, au-delà des nations purement démocratiques, entamé par Angel Rojas avait laissé un goût amer et laissait un goût amer à chaque fois qu'un accord fut conclu avec l'une de ces nations dont on pouvait remettre en cause l'aspect démocratique.

Cela n'empêcha pas Pierre Lore puis symboliquement Angel Rojas d'apposer leurs signatures sur lesdits traités et de serrer la main, sauf pour Pierre Lore, du Premier ministre de Menkelt. Angel Rojas ne put s'empêcher d'ajouter et de répondre à son homologue :

- À entendre les dirigeants eurysiens, j'ai l'impression qu'une nouvelle ère commence chaque mois de l'année, dit-il en gloussant. Mais ici, j'ai espoir que vous dites vrai, Votre Excellence, pour diverses raisons et la sauvegarde des intérêts fondamentaux et stratégiques de nos deux nations. Nous n'avons aucun intérêt à rester éloignés l'un de l'autre quand la Grande République de Velsna a démontré ses intentions impérialistes, notamment chez l'Empire Raskenois en déployant plus de trente mille hommes, démontrant les capacités de l'armée velsnienne en termes de déploiement, mais en projection. Je ne veux pas que mon continent devienne un continent de guerre, mais devienne un continent de paix et cela passe aussi par la fin des ingérences étrangères communistes dans diverses nations du continent.

Pierre Lore acquiesça de la tête aux propos de Peter Kibener sur la surpopulation au Saint Empire de Menkelt. Il a répondu sur un ton cordial :

- J'ai suivi cette histoire de très loin, mais en me renseignant sur votre nation pour préparer cette rencontre, j'ai fait mes recherches sur le sujet. Vous êtes l'un des rares pays de ce monde qui risque un problème de surpopulation, même le seul à ma connaissance. L'émigration est en effet l'une des solutions, une solution immédiate et qui va aussi sur le moyen et long terme. Toutefois, elle peut avoir des conséquences sur votre économie. Si une fuite des cerveaux commence, c'est un cercle vicieux et mortifère pour un État qui s'enclenchera. Néanmoins, ce n'est pas nous qui sommes exposés à ce phénomène et le Royaume de Teyla, dans sa longue tradition, reste ouvert à l'immigration. Nous avons plus de cent mille Icamiens sur notre sol, c'est dire à quel point nous sommes fous, dit Pierre Lore en gloussant assez fortement. Il se reprit après quelques secondes et continua sur le même ton.

Quant au nombre de Menkliens vivant au Royaume de Teyla, si nous excluons les bi-nationaux, mon ministère, en coopération avec le Ministère de l'Intérieur, en dénombre environ trois mille répartis sur tout le territoire teylais, disait-il tout en lisant le traité proposé par les Menkeltiens. Pierre Lore était bruyant durant sa lecture à coup de "hum" plus ou moins lent. Il finit par répondre après quelques minutes de lecture et de relecture. Je n'ai pas vu un traité aussi favorable au Royaume de Teyla depuis que je suis ministre des Affaires Étrangères et qui correspond exactement aux valeurs teylaises, Votre Excellence. Nous le signons tout de suite et je puis vous assurer que ce traité permettra que les trois autres textes passent haut la main à l'Assemblée nationale.

- Vous êtes un fin stratège, Peter Kibener, dit Angel Rojas sur un ton mêlant méfiance et sympathie mesurée, comme un joueur d’échecs saluant un adversaire redoutable. Je comprends désormais pourquoi votre parti politique vous a choisi pour mener campagne. Ce n’est pas une décision anodine, non. On dit souvent qu’il vaut mieux avoir les stratèges dans son camp que contre soi. Et je suis de cet avis. C’est pourquoi, Votre Excellence, je me réjouis sincèrement de la conclusion de ces traités. Le traité d’immigration, comme l’a justement souligné l’honorable ministre Pierre Lore, s’inscrit parfaitement dans la vision teylaise de l'immigration. Si on s'en tient à une vision purement, comment dire cela, utile ou par intérêt, alors le traité permettra à l'économie teylaise et plus amplement à la société teylaise de se renforcer dans ce monde en constante évolution. Mais ça serait une erreur pour l'immigration de s'arrêter à cela. L'immigration incorpore des histoires dramatiques, de famille et j'en passe. Le fait que le traité comporte le regroupement familial le démontre.

Bon, dit-il en s'exclamant, quelqu'un a un stylo que j'appose ma signature sur le traité ? Pierre Lore lui tendit un stylo immédiatement. Merci Pierre, dit Angel Rojas en tapant sur l'épaule de son ministre des Affaires Étrangères. Angel Rojas se dirigea lentement vers les papiers et les feuilles pour signer ce dernier traité. Il prit le temps de le relire une dernière fois pour avoir du temps devant lui.

Alors qu'Angel Rojas alla poser sa signature sur le Traité, il regarda brièvement Pierre Lore et Peter Kibener qui étaient en train de discuter ensemble. L'intrépide Rojas sortit un bout de papier dans sa poche sur lequel il écrivit "Nous savons qui a tué le Patrice et pourquoi, ce qui a enclenché la Guerre civile Velsnienne, je compte sur vous pour gager le secret". Aussitôt écrit, Rojas mit le papier dans l'une des pages du traité et des pages annexes pour cacher le papier. Pierre Lore ne devait pas être au courant pour diverses raisons.
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