08/07/2016
03:32:51
Index du forum Scène Internationale Conflits armés Théâtres nazuméens

[Zijian-Estalie] "Qu’est-ce que vous n’avez pas compris dans « Dehors » ?"

Qu’est-ce que vous n’avez pas compris dans « Dehors » ?

Bip.

L’homme de veille releva la tête. Enfoncé dans son siège, les yeux rivés sur son café, il avait momentané cessé la surveillance pour se plonger dans ses pensées. Ne voyant rien d’important à signaler, il se replongea dans l’observation du liquide de sa tasse.

Bip.

Il releva vivement la tête. Cette fois-ci, il en était sûr. Il avait vu la lumière s’allumer du coin de l’œil.

Bip.

Un petit bruit, un petit flash lumineux sur le panneau de contrôle. Il réveilla l’écran de l’ordinateur, consultant le radar, et…

Bip.

Oui, c’était ça. Comme pour confirmer la conclusion à laquelle il venait de parvenir, une voix synthétique lui parvint de son casque, se faisant suffisamment insistante pour qu’il l’entende malgré le fait qu’il ait retiré celui-ci et ne le garde qu’autour du cou :

« Signal aérien détecté. Appareil non-identifié. Prise de contact ? »
L’homme grogna. « Il fallait que ça tombe sur mon tour de veille. » Mais il alerta les deux collègues qui travaillaient avec lui sur la passerelle. Ensuite, il remit son casque sur ses oreilles, et observa attentivement les relevés radars affichés sur l’écran de la console, avant de sonner l’alarme. Une sirène retentit dans le navire, réveillant tout un chacun, accompagnée d’une voix synthétique qui annonçait le niveau d’alerte maximale, et enjoignait les matelots à se rendre à leur poste de combat.

« Prise de contact ? »
L’homme valida la commande de l’ordinateur de bord, tentant d’établir une liaison avec l’appareil inconnu. Que celui-ci refusa, sans autre explication.

En un temps record, qui contrastait avec le prétendu manque de professionnalisme des pirates et qui démontrait le niveau de formation des troupes d’élites zijiannaises et surtout de la Reine des Perles, l’intégralité de la frégate se couvrit de monde. Le capitaine s’approcha de celui qui avait lancé l’alerte.

« Avion en approche ?
- Oui, capitaine.
- Seul ?
- Affirmatif, capitaine.
- Direction ?
- Sud de la Ramchourie. Sans doute la République Populaire.
- Origine ?
- Nord-Est-Est. Aucun pays nazumi de la région n’a les capacités de projeter un appareil à cette distance, et les zélandiens ou caratradais nous auraient prévenu.
- Hum… Il vient donc au moins de la mer Blême, peut-être d’Eurysie. On a une réponse ?
- Aucune. Ils ont refusé la prise de contact.
Il y eut un léger blanc, puis le capitaine reprit.
- Vous connaissez la procédure. Il prit un micro et s’adressa à l’ensemble de l’équipage. Matelots. Un appareil non-identifié se dirige actuellement vers la Ramchourie. Nous allons l’illuminer de nos radars ; préparez-vous à faire feu. Il coupa le micro, et fit envoyer un message aux autorités, civiles comme militaires, à terre ainsi que l'ensemble de la flotte située à proximité, pour les prévenir de la situation, et leur demander d'envoyer une escadrille de parapentistes contrôler la zone, histoire de surveiller au cas où il y aurait des survivants. Avant de donner l'ordre de faire feu sur l'appareil.

Puis, semblant s’adresser à lui-même, il dit « Qu’est-ce que vous n’avez pas compris dans « Dehors » ? Personne ne vient foutre le bordel en Ramchourie impunément. Et surtout pas les Eurysiens. »


Conséquences RP :

  • Une salve de missiles antiaériens est tirée par chacune des frégates (deux salves donc), qui visent directement l'avion estalien.
  • Une équipe de 50 soldats professionnels, parapentistes et armés d'ALI level 11, part en exploration autour de la zone où pourraient atterrir les décombres de l'avion.
.


"- Alpha Team, ici Hotel. Feu vert, feu vert. Exécutez le saut, bonne chance, terminé."

La dizaine d'hommes que comptait Hotel avait pu se lancer dans le vide à plusieurs milliers de mètres d'altitude avec succès et comme il était prévu, l'aéronef débuta sa descente vers le sol afin de voler à basse altitude. Or, soudainement, la radio se mit à crachoter. Les deux pilotes se regardèrent : la région n'était pas des plus tendres, il fallait l'admettre. L'aéronef activa son transpondeur civil factice en Mode S et le pilote prit la peine de répondre au contact radio. Les instructions en cas de repérage, que ce soit avant ou après le décollage, étaient très claires pour les deux pilotes. Ils devaient gagner du temps, garder le doute chez leurs interlocuteurs pour éviter/retarder l'interception et mener à bien leur dégagement en dehors du rayon d'action adverse. Surtout, pour l'aéronef, le but était surtout de gagner du temps pour atteindre une altitude très basse tout en se redirigeant vers le nord-ouest, afin de s'éloigner des côtes et donc du rayon d'interception des navires hostiles.

" Appareil en approche, ici Frégate India-Five, vous entrez dans une zone aérienne sous surveillance. Veuillez identifier votre indicatif, origine et destination. Répondez immédiatement.
- Ici Hotel-One en mission humanitaire pour le compte de l’Organisation de Secours Teylaise. Nous transportons des fournitures médicales et de la nourriture au-dessus des populations de l'ancien Zhonguai. Route directe vers l’aéroport de Yàoyuan sous l'instruction des autorités aryètes.
- Hotel-One, reçu. Veuillez confirmer votre type d’aéronef, votre charge exacte et fournir votre plan de vol enregistré.
- Frégate India-Five, nous sommes un Bombardier-500 modifié (avion civil utilisé en Eurysie occidentale ; vu que personne se prend la tête à dire le nom des modèles, j'en invente un), transportant environ 15 tonnes de cargaison, principalement des kits médicaux, des tentes et des rations alimentaires. Plan de vol déposé avec le centre de contrôle régional de Nova Goa.
- Reçu. Confirmez votre origine exacte, identifiant transpondeur, et fournissez votre code de mission humanitaire.
- Origine : base humanitaire de Manticore. Transpondeur : 4H5H. Code mission humanitaire : HUMAID-T1-287.
- Hotel-One, votre signature radar ne correspond pas à un avion humanitaire standard. Veuillez vous identifier plus précisément et expliquer votre position actuelle par rapport à votre plan de vol.
- Frégate India-Five, notre appareil est un modèle civil converti pour des opérations humanitaires. Nous avons dévié légèrement pour éviter une cellule orageuse détectée à 100 milles nautiques à l’ouest.
- Hotel-One, vous êtes tenu de descendre à 3 000 pieds et de maintenir votre position pour une inspection visuelle au-dessus de l'Océan des Perles. Confirmez immédiatement.
- Bien reçu, nous faisons cap vers la côte.
"

Généralement, on estime qu'un interrogatoire standard dure au mieux trente secondes, afin de ne pas surcharger les lignes radiophoniques utilisées. Néanmoins, dans le cas des interrogatoires complexes liées aux intentions des aéronefs, l'échange peut durer jusqu'à deux minutes. Ce sont deux minutes de répit. Tout d'abord car la frégate doit vérifier dans cette conversation deux choses : tout d'abord, elle doit s'assurer de la validité des informations données sur l'aéronef en question. Est-ce un Bombardier-500 (je tiens à préciser que l'invention du nom n'est que purement superficiel, le but ici est de donner un nom de modèle spécifiquement ouest-eurysien pour ajouter de la crédibilité) ? Un avion de transport tactique dispose d'une structure similaire aux avions de ligne quant au radar : structure métallique, vitesse subsonique similaire, taille similaire. La différence entre deux signatures radars de tels aéronefs est infime et il faut avoir le coup d'oeil pour s'en apercevoir, coup d'oeil qui peut prendre plusieurs minutes parfois. Ensuite, est-ce un avion teylais ? Et est-ce qu'il est humanitaire ? En théorie, les Zijanais ne sont les plus privilégiés, en tant que pirates, en ce qui concerne les missions humanitaires locales. La confirmation peut prendre plusieurs minutes, surtout qu'une ONG, peu importe sa provenance, n'est pas liée au gouvernement (c'est un peu sa nature même) et est indépendante dans ses missions. Le Zijian doit donc se charger de remonter l'information à l'ONG d'abord à travers son gouvernement puis le gouvernement doit contacter l'ONG en question. Sans oublier qu'ils doivent de surcroît vérifier le plan de vol déposé, ce qui peut prendre là aussi plusieurs minutes pour un navire de guerre dont la mission principale est de traquer des pirates. De plus, est-ce sage de s'en prendre à un avion teylais dans tous les cas ? Ce sont certes des Eurysiens mais le Zijian veut-il se fâcher avec l'OND pour avoir abattu gratuitement un avion comportant des citoyens teylais sans obtempérer ? Tout cela nous laisse penser qu'entre la prise de contact et sa fin, les Estaliens ont un répit d'environ cinq à six minutes (voir plus) qui leur permettent d'avoir une marge de manoeuvre respectable.

Une fois la fin de prise de contact faite, l'aéronef déviera de sa trajectoire er partira effectivement au nord-ouest au lieu d'aller vers la côte. Profitant de la confusion et du doute laissé en suspens chez les Zijianais, la marge de manoeuvre des pilotes estaliens est suffisante pour effectuer leur manoeuvre de descente et d'évasion étant donné que leur trajectoire était déjà courbe et non directe vers la Ramhcourie, il suffit donc de virer de bord vers le mauvais côté. Le lancement des missiles s'effectuera donc à ce moment précis où l'avion estalien ne respectera plus les ordres des Zijianais (à moins que ces derniers soient longs à la détente, ce qui peut être compréhensible vu la fourberie dont les pilotes ont faits preuve à leur égard).

"On fait quoi alors ?
- Descends à 100 pieds d'altitude.
- La traînée va nous faire consommer plus de carburant.
- On a encore 2500 kilomètres d'autonomie et Charlie Three est à 2000 kilomètres, on peut se permettre de gaspiller un peu plus.
- C'est quoi le plan ?
- On descend, c'est tout. Ils ont réussis à nous repérer au moment du largage justement car on était à 10 000 mètres d'altitude, c'était un jeu d'enfant de nous repérer. Si on descend, ils vont nous perdre de vue.
- Tu crois que ça marchera ?
- Je sais pas. Demande à Jésus.
- A l'effet de sol plutôt.
"

La tactique du pilote estalien semblait peu claire pour son co-pilote qui s'exécuta sans broncher. Pour le pilote, c'était très clair. 100 pieds, c'était environ 30 mètres d'altitude. Les radars sont des systèmes basés sur des ondes électromagnétiques qui voyagent en ligne droite dans la plupart des cas, ce qui signifie que la courbure terrestre bloque la ligne au-dessus de la ligne de vue au bout d'une certaine distance. Le pilote prit la craie sur le tableau de bord et commença à calculer :

"Alors. La distance du radar, c'est d=√2Rhr+√2Rhc, euh, je crois. Attends, l'équation, c'est quoi ?
- C'est ça normalement, le d, c'est la distance de repérage. Euh...R, c'est le rayon de la planète, genre 5500 kilomètres je crois. Hr, c'est l'altitude du radar et hc, c'est...
- Notre altitude. Le niveau de la mer, c'est 20 mètres normalement en moyenne. Donc...√(2 × 5500 × 0.02) + √(2 × 5500 × 0.03). Prends la calculatrice, vite.
- Environ 33 kilomètres. 'fin 32,99.
- Ouais voilà. On disparaîtra de leur radar.
- Faudra qu'on reste à cette altitude combien de temps ?
- J'en sais rien. On attend de voir ce qui se passe et on avisera ensuite, c'est vraiment pas le moment de faire des plans sur la comète.
- Ok, on a pas mal de marge. Distance du radar ?
- 302 kilomètres d'après le RWR.
- On a de la marge, on va descendre jusqu'à 500 mètres, ça suffira amplement.
"

Ayant déjà entamé sa descente, l'aéronef, pendant son contact radio, devra effectuer une descente d'urgence dont le taux de descente le plus raisonnable est de 4000 pieds par minute. En estimant qu'on est à moins de 10 000 mètres avant la fin de la prise de contact, l'aéronef dispose d'une capacité de descente de 16 000 pieds soit déjà 4800 mètres. A une altitude d'environ 5000 mètres, au moment du tir, il faudra environ trois minutes et demi pour atteindre les 500 mètres. A vrai dire, si on prend la formule précédente ou celle comprend le facteur 4/3 (celle partagée en source, à vrai dire j'ai juste copié la formule sur mon BIA) de la Terre (même si le rayon de la Terre de Géokratos n'est pas le même que celui de la Terre IRL), il faut dire qu'à 5000 mètres, le radar a déjà perdu l'avion de vue (la portée à cette altitude est d'environ 250 kilomètres, donc un peu trop loin ici). Néanmoins, dans le cas hypothétique (mais mathématiquement impossible) où les frégates disposent encore de la capacité de verrouiller la cible et d'envoyer leurs salves de missiles SAM sur l'avion estalien, celui-ci devra effectivement descendre le plus bas possible, vers les 100 pieds d'altitude. De là, l'avion devra mettre les pleins gaz pour continuer de mettre de la distance (à environ 880 km/h, on peut estimer qu'entre la prise de contact et le moment où les missiles atteignent leurs cibles (donc environ dix minutes), l'avion peut parcourir 146 kilomètres environ, à la limite opérationnelle de tout missile SAM à ce stade. Dans le cas hypothétique où la prise de contact s'avère plus courte que prévue et qu'à quelques secondes près, les missiles se déploient à leur phase finale, alors pas vraiment le choix : l'aéronef devra user de ses leurres infrarouges (flares) et de ses chaffs électromagnétiques afin de brouiller le guidage des radars semi-actifs des missiles (en phase terminale, un missile ayant une telle portée aura toujours un système de guidage semi-actif, surtout pour ceux engagés dans des frégates) et s'appuyer sur l'effet de sol (la dispersion des ondes radars liés aux obstacles terrestres) afin de diminuer encore davantage les chances d'interception.



Sources :

  • Horizon quasi-optique.
  • Application au calcul de la portée radar (PDF).

  • (Ah et euh, un dernier truc pour la route car j'en ai pas parlé mais pour les radars OTH, qui utilisent l'ionosphère pour dépasser l'horizon naturel de la Terre pour détecter à plus faible altitude, à partir de 1000 mètres, la portée de ceux-ci ne peuvent excéder 300 kilomètres et se trouve généralement entre 100 à 300 kilomètres pour les modèles les plus récents (mises en service vers 2017-2019 pour la plupart, je prends vraiment beaucoup d'avance là) ; je peux le justifier si besoin.)
    Mayday !


    Crash


    Les opérateurs avaient fait tout leur possible pour maximiser leurs chances de survie, en vain. L'écart technologique avait permis une embuscade réussie pour les frégates et, bien que les pilotes croyaient avoir gagné assez de temps pour perdre en altitude, ils constatèrent avec surprise les missiles en approche, détectés trop tardivement. Les engins étaient déjà trop proches pour que la baisse d'altitude ne permette de trouver un couvert derrière l'horizon et les leurres thermiques ou paillettes ne furent pas suffisants pour briser le verrouillage des missiles bien trop avancés. Un appareil plus agile aurait peut-être pu espérer éviter les missiles en fin de course, à la toute fin de leur trajet et avec une énergie cinétique au strict minimal, mais le lourd cargo se montra incapable d'une telle manœuvre.

    Quelques missiles manquèrent leur cible, mais chaque salve avait eu un taux de réussite suffisant pour neutraliser l'avion, qui s'écrasa plus loin en territoire nazumi. Les forces zijannaises purent sans souci identifier la zone de crash et y envoyer leurs forces spéciales. Bonne nouvelle toutefois pour les estaliens : l'interception s'était faite après le largage des agents parachutés, qui eux pouvaient se lancer dans leur mission.

    Forces zijiannaises :
    -2 Frégate niveau 8
    Forces estaliennes :
    -1 Avion de transport tactique niveau 3, (-1)
    Trois morts et blessés*

    Pertes décomptées.


    * Ces pertes correspondent à une estimation des morts, disparus et déserteurs.


    Modalités de l'arbitrage :
    Considérant que :
    -étaient opposés deux frégates niveau 8 contre un avion de transport tactique niveau 3,
    -l'engagement se faisait à longue distance,
    -l'appareil estalien utilisait tous les ressorts à sa disposition,
    l'arbitrage s'est fait de la manière suivante : trois d100 ont été lancés. Il fallait en premier lieu faire 70+ pour les deux premiers jets de dés pour éviter les deux salves de missiles (réussite faible, mais pas impossible en vue du contexte). En cas d'interception de l'avion, le troisième dé sert à déterminer si les parachutistes meurent aussi si on a un score de 80+.
    Résultat : les deux salves font mouche, mais les parachutistes ont pu sauter pour accomplir leur mission. Les zijannais n'auront aucun mal à retrouver les lieux de l'impact des débris, mais aucun moyen de suivre les parachutistes.
    Haut de page