11/05/2017
16:05:03
Index du forum Continents Afarée Empire de Churaynn

Nos grands hommes - évènements

Voir fiche pays Voir sur la carte
98
Nos grands hommes.

Retrouvez ici toutes les personnalités connues de l'Empire, qu'elles soient vivantes ou disparues.

5616
Nos (grands hommes).

https://i.postimg.cc/Fz1wnXdF/3825466-363735007-0.jpg
Abu Bakr As-Omar

Au cœur des montagnes arides de Maqdur, dans le modeste village de Qalamshah, un enfant voit le jour en 1965. Cet enfant, Abu Bakr As-Omar, ne semble au départ qu’un garçon parmi d’autres, fils d’un marchand ambulant et d’une femme analphabète. Mais derrière ses yeux sombres et vifs, un feu brûle déjà : celui d’un jeune garçon qui refuse de se soumettre à la pauvreté et au désordre qui gangrènent sa région. Dès son plus jeune âge, il « n’était pas comme tous les enfants, il ne partait pas jouer dehors mais restait dans ses livres. Un jour, je me suis approchée de lui pour regarder ce qu’il lisait ; c’était un livre qui parlait de la dépendance des régions à la grande province », professeur d’Abu Bakr en primaire.
« Ce qui me choquait le plus, c’est qu’il parlait toujours de purger la région, il nous parlait de ne laisser seulement les plus forts qui le serviront. On n’avait que 8 ans, on ne comprenait rien à ce qu’il disait. Des fois même, il nous parlait de nous placer à de hautes fonctions dans son gouvernement. Personne ne le prenait au sérieux ; ce qui sera fatal »élève de sa classe primaire.

La jeunesse d’Abu Bakr est marquée, comme celle de la majorité des enfants de Maqdur, par le bruit incessant des tensions ethniques, religieuses et politiques qui transforment son village en un terrain de jeu pour les seigneurs de guerre. À l’âge de 14 ans, il assiste, impuissant, à la mort de son oncle, accusé de soutenir une faction rebelle. Cet événement est, pour le psychologue ZANAKAN Daoud, le déclencheur de cette haine qui le traumatisera. « Il faut le voir pour comprendre ce que je dis. L’état de Bakr est très grave, il a la peau sur les os, un regard qui semble être celui d’un jeune garçon perdu. On lui confie une région entière alors qu’il n’est même pas capable de se gérer lui-même. Cet homme a des troubles psychologiques causés par la mort de son oncle et les conflits qui ont bercé son enfance. Pour ce jeune garçon, il comprend que pour survivre et protéger les siens, il devra devenir plus fort que ceux qui sèment le chaos. C’est là qu’est né Abu-Bakr, le nom que portait son oncle car oui, il s’appelle Bakar As-Omar. »

Abu Bakr est un enfant prodige à ses débuts, il a un talent indéniable : la persuasion. À force de persuasion, il parvient à convaincre un notable local de financer ses études dans la Grande Province, à l’université impériale Al-Qalam. Il quitte son village à 18 ans, le cœur empli d’espoir et d’ambition. Il part pour la capitale, pour comprendre ce qu’il ne comprend pas, dans cette terre maqdurienne qui ne lui suffit plus. À Al-Qalam, il découvre un autre monde. L’université est un lieu de débats intellectuels, où se croisent des penseurs politiques, des religieux influents et des étudiants venus de tout l’Empire. C’est là qu’Abu Bakr forge ses idées. Il se passionne pour les sciences politiques et la théologie islamique, qu’il combine habilement pour développer une vision unique : celle d’un Maqdur unifié sous un leadership fort, enraciné dans les traditions islamiques. Mais ses ambitions ne s’arrêtent pas là. Abu Bakr comprend rapidement que les idées seules ne suffisent pas. Il faut des alliés, des ressources, et surtout, un pouvoir institutionnel fort, qui lui permettront d’être le leader qu’il souhaite.
De retour à Maqdur dans les années 1990, Abu Bakr trouve une région en ruines. La guerre civile de 1999 n’a laissé que désolation : des villages rasés, des familles détruites, et une économie au bord de l’effondrement. Pour lui, c’est une opportunité.

En 2001, il fonde le Parti pour la Renaissance de Maqdur (PRM), une formation politique qui promet de restaurer l’ordre et de reconstruire la région. Son message est simple mais percutant : « Dieu nous guide, et je vous guiderai. » Il se positionne comme l’homme providentiel, celui qui peut ramener la prospérité en réconciliant tradition et modernité. Le PRM attire rapidement une base de soutien solide, notamment parmi les jeunes chômeurs et les religieux conservateurs. Les campagnes électorales de 2005 sont marquées par des discours enflammés, où Abu Bakr dénonce la corruption des élites et promet un renouveau pour Maqdur. Sa rhétorique populiste et son charisme lui permettent de remporter une victoire écrasante. À 40 ans, il devient gouverneur de Maqdur.

Les premières années de son mandat montrent un homme résolu à tenir ses promesses. Des écoles sont construites, des routes sont rénovées, et les marchés locaux retrouvent une certaine activité. Mais rapidement, les failles apparaissent. Abu Bakr commence à marginaliser ses opposants politiques et à concentrer le pouvoir entre les mains de ses fidèles. En 2008, un attentat meurtrier frappe la ville de Sirius, capitale de la région. Abu Bakr profite de l’occasion pour décréter l’état d’urgence. Sous prétexte de protéger Maqdur du chaos, il suspend la constitution régionale et dissout le parlement local. La démocratie naissante est étouffée, et Abu Bakr se déclare Calife de Maqdur, un titre qui lui donne les pleins pouvoirs. Il instaure un régime de terreur, où chaque voix dissidente est réduite au silence. Les médias sont nationalisés et deviennent des outils de propagande glorifiant le Calife. Pour fermer toute rébellion, il interdit même les rassemblements à plus de 5 personnes.

Pour asseoir son pouvoir, Abu Bakr crée les Gardiens de la Foi, une milice privée chargée de maintenir l’ordre. Cette force agit sans limites, multipliant les arrestations arbitraires et les exécutions publiques. Le peuple vit dans la peur constante, et toute tentative de rébellion est écrasée avec une brutalité implacable. Mais pourquoi un tel régime de terreur ? Abu Bakr est convaincu que Maqdur ne peut survivre qu’à travers une autorité absolue. Pour lui, la faiblesse et la division sont les causes du chaos passé. Il se voit comme le seul capable de maintenir l’ordre, même au prix de la liberté et de la dignité humaine. Malgré son emprise sur Maqdur, les fissures commencent à apparaître. L’économie, autrefois en reconstruction, s’effondre sous le poids de la corruption et du détournement de fonds. Les infrastructures tombent en ruine, et la population, déjà appauvrie, sombre dans une misère encore plus profonde. Les manifestations anti-Calife se multiplient, et des figures anonymes, comme le mystérieux « Antimony », diffusent des images dénonçant les abus du régime. La décision de la HIIC et de l’Empereur reste la plus attendue. Celle qui changera peut-être le cours de la région.
1294
Nos grands hommes.

https://i.postimg.cc/Fz1wnXdF/3825466-363735007-0.jpg
SHAJIT Ahinas

Shajit Ahinas, militante depuis son plus jeune âge, s’est fait connaître pour ses positions fermes et sans compromis sur l’indépendance de sa région vis-à-vis de l’Empire. Pour beaucoup de Yuthipist, elle est la voix des démunis, des laissés-pour-compte, et des jeunes générations trop souvent ignorées par le pouvoir central.

Femme déterminée et charismatique, Ahinas a construit sa réputation sur un discours radical, dénonçant l’exploitation des ressources naturelles de Yuthipista par l’Empire, tout en prônant une rupture avec la dépendance économique de la Grande Province. Son objectif principal est de donner à Yuthipista l’autonomie qu’elle mérite, un projet ambitieux qu’elle met en avant lors de ses meetings.

Elle a été l’une des premières femmes de cette époque à se lancer dans la politique. Shajit est également une militante écologiste passionnée qui défend la préservation de l’environnement de Yuthipista.

Au fil des années, Shajit Ahinas a construit une forte base de soutien parmi les Yuthipist cherchant un renouveau, notamment chez les jeunes et les travailleurs. Elle a animé de nombreux meetings dans les villes de Yuthipista, où ses discours ont été acclamés. Dans ses prises de parole, elle évoque régulièrement les injustices subies par sa région, tout en appelant à une rébellion pacifique contre l’Empire pour obtenir plus de droits et de pouvoirs pour Yuthipista.
6246
Yazido Malsiento

aa


Il était né à Malhadan, la ville avec un taux de criminalité qui dépasse toutes les autres villes de la Grande Province. Même les cartes essaient de l’oublier en esquivant, par exemple, sa gare. Presque aucun endroit n’est desservi. Si tu n’as pas de voiture, il est presque impossible de voyager. Les taxis, par peur de se faire voler leur voiture, ont arrêté de venir dans cette ville. Officiellement, elle appartient à la Grande Province. En réalité, elle n’appartient à personne. Les rares fois où on en parle dans les journaux, c’est pour annoncer une fusillade ou qu’un garçon de 11 ans est déjà en train de fumer. Les policiers ne mettent plus les pieds dans certains quartiers. Pas par lâcheté, mais parce qu’ils savent qu’ils n’en ressortiraient pas vivants. L’armée a failli, plusieurs fois, aller là-bas, mais à chaque fois, on repoussait les dates. Aucune subvention pour aider ces personnes. L’Empire est capitaliste, les pauvres n’étaient que des déchets, Yuthipista peut en être témoin. Les enfants ? Très peu sont scolarisés. Pas parce qu’ils ne veulent pas, mais parce qu’il n’y a pas de place pour eux à l’école. Quelques écoles, et très peu d’enseignants dans cet endroit. Les rares écoles sont presque vides et ont fermé leur porte depuis longtemps. Les enfants ne sont pas en sécurité dans cet endroit au vu de la peur qu’a la police pour les habitants de cette ville. La plupart sont nés pour finir dans la case prison, comme leurs pères, leurs grands-frères. Malhadan est là. Et c’est ici, dans cette banlieue, qu’est né un homme. Un homme qui a gravi les échelons. Pas ceux que les capitales dessinent, mais ceux du diable. Il avait gravi les échelles que le diable en personne lui avait données. Du moins, c’est ce qu’il dit.

C’est là, au sud du quartier de Bas-Tordon, que Yazid naît. Sa mère l’éleva seule, un père qui avait quitté le foyer après de multiples violences, un frère mort en prison. C’était lui qui avait été choisi. Dès son jeune âge, il demandait : « Pourquoi ? » Pourquoi lui devait-il travailler plus dur que les autres ? Lui, il n’avait rien fait. Il voulait juste s’amuser, avoir un ballon de foot et tirer dedans. Car c’est le seul sport dont les enfants jouaient. Un sport très populaire dans toute la ville. On y jouait de 11 heures du matin jusqu’à 11 heures du soir.

Yazid ne fit qu’un an d’école. Il trouvait ça lent et surtout, il n’y voyait pas vraiment d’intérêt. Il pouvait gagner plus à Bas-Tordon que dans les classes à travailler pendant vingt ans. Il voulait devenir footballeur. Il jouait très bien, disait son entraîneur. La phrase qu’on lui répétait : « Si tu bosses bien, tu finiras par bien gagner… » Il fut repéré, intégré dans un centre de formation… mais lorsqu’il vit un fils d’actionnaire être titularisé à sa place alors qu’il n’avait rien de mieux que lui, il jura de ne plus jamais croire à leurs promesses. Il jura que tous ces enfoirés de capitalistes, il les crèverait un par un. Ils avaient brisé son rêve. Viré du centre de formation après qu’il fut accusé de vol sans preuve. Il rentra à Bas-Tordon. C’était donc ça, la vie ? Il fallait donc travailler de mes 5 ans jusqu’à mes 18 ans. Pour gagner un diplôme qui me servira à me spécialiser, car pendant ces 13 ans je n’ai pas fait grand-chose ? Puis cinq ans d’années supplémentaires pour être payé le même salaire qu’un fils à papa qui n’avait sûrement pas fait autant d’années ? . L’héritage était une honte, la richesse aussi. C’est pour ça qu’il devait devenir riche. Pour devenir la honte. S’ils ne voulaient pas le rendre riche, alors il le deviendrait seul.

À 14 ans, il était livreur de pizza. Il apprenait vite, mais il décida de monter en grade. Il refusait de travailler pour gagner de l’argent. Il ne voulait pas qu’on le fasse travailler, mais que les autres travaillent pour lui. À 16 ans, il dirigeait une petite bande de dix garçons. Ils dépouillaient les bourgeois sortant des voitures luxueuses à Walemir. Mais à force, les policiers le connaissaient. Il était déjà fiché. À 18 ans, on lui colla une affaire de possession d’armes et vol aggravé. Il fit un an de prison.

À sa sortie, il comprit. La Grande Province n’était pas pour lui. Il en avait marre des sourires hypocrites, des politiciens en costard qui avaient tout hérité, qui disaient aux pauvres : « Travaille dur, tu y arriveras », alors qu’eux-mêmes vivaient grâce aux villas de leur oncle. Alors Yazid prit un bateau pour un endroit auquel il avait, pendant son séjour en prison, réfléchi. Un endroit peuplé de monde. Là-bas, il n’y avait pas beaucoup d’hypocrisie. Il pensait au début que quitter le pays serait une bonne idée. Mais tant qu’il n’aura pas tué l’empereur de ses mains, il ne quittera pas le territoire.

Il atterrit à Yuthipista.

Au début, il lavait des camions. Il dormait dans un hangar avec d’autres types comme lui, des gars venus tenter leur chance, qui avaient fait de la prison. Car faire de la prison est une faute éliminatoire lors des entretiens. À Yuthipista, on s’en fichait, tant que tu travaillais sans parler de syndicats. Là, il découvrit un mélange que certains ouvriers fumaient avant d’aller à l’usine : une feuille séchée, locale, mêlée à des résidus de plantes et d’épices. Ça les calmait, ça les rendait productifs. Il sut, en un instant, qu’il tenait quelque chose.

Il affina la recette. Il baptisa ça la Gandina (il ne l’inventa pas, il la remixa plus précisément). Il y ajouta des fleurs séchées de Maqdur, et une résine hallucinogène qu’on trouvait côté Anterinie. Il créa même une boisson à base de Gandina. Le goût était atroce. Mais l’effet ? L’euphorie pure. Il contrôlait le produit et les points de vente. En trois ans, il devint l’homme le plus recherché entre Yuthipista et l’Anterinie. Il était le maître du trafic, et il redistribuait aux pauvres. Il payait les hôpitaux clandestins, il construisait des cuisines de rue. Le peuple l’adorait. Certains disaient : il fait plus que l’Empire.

En quelques années, il était passé d’un homme qui venait de Yuthipista à un homme qui encaissait plus que toute la ville d’Ora entière en un mois. Il avait plaqué toutes ses économies dans ce produit. Si ça marchait… il serait riche. Sinon, il avait décidé qu’il repartirait dans la Grande Province, entrerait dans le palais, et se battrait à mort avec l’empereur. Mais il était devenu trop voyant. Trop puissant. L’Empire finit par l’arrêter. On le condamna à perpétuité pour trafic de drogue. Oui, pour ça. Cette drogue circule encore aujourd’hui et fait encore des ravages. Mais c’était lui ou c’était eux. Vous auriez fait quoi ? Vous, tout seul ? Ou… les autres ? Lui, il avait choisi lui. Sacrifier la vie de milliers de personnes pour sauver sa vie.

Pendant son séjour en prison, un seul homme aurait eu le droit de lui parler. Certains pensent que c’était un prince. D’autres, un vieux sage. Peut-être un conseiller à demi-renié. Ce qui est sûr, c’est que, deux semaines plus tard, Yazid réapparaît sous un nouveau nom. Il est désormais le Sadr. Il dirige les Affaires étrangères de l’Empire. Et il déteste ce rôle, et déteste l’Empire. Il ne ment jamais. Il fume sa Gandina avant chaque réunion. Il hait les formules de politesse, les nobles, les diplomates en gants blancs. Il traite les chefs d’État comme on lui avait appris à traiter dans ce monde ingrat.

C’était donc lui, qui devait changer la manière dont l’Empire était vu à l’international. L’Empire avait choisi un ancien trafiquant… Ah oui, j’oubliais : son nouveau nom serait Yazido Malsiento. Malsiento, car il se sentait mal. Mal d’être le Sadr. Mal de discuter avec des personnes qu’il avait haïes toute sa vie. Il était l’un des leurs maintenant. Bienvenue dans le capitalisme.
Haut de page