14/02/2017
16:54:00
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Une médiation pour l'Aleucie ! [Teyla-Westalia-Stérus-Lermandie] - Page 2

Le Président Duval ne fut pas surpris de la réponse de son homologue sterusien. En effet, il est à présent plutôt bien habitué au fait que son homologue ne souhaite pas négocier mais imposer ses exigences afin de se positionner en force face à la Grande République de Westalia et la République de Lermandie. D'autant plus que le comportement de Pandoro ne fait que démontrer une forme de mépris envers les deux nations aleuciennes.

Bien qu'initialement, le Président Duval souhaitait clore ce sommet afin d’éviter d’aggraver les tensions, le fait est que Pandoro s’attaque à la proposition de son homologue teylais, qui ne cherchait qu’à trouver un terrain d’entente entre les deux camps est une des preuve de l'hyprocrésie de la diplomatie sterusienne. Or, le représentant teylais joue ici un rôle d’arbitre dans cette négociation, indépendamment des relations que les représentants des trois nations aleuciennes entretiennent avec le Royaume de Teyla.
Ainsi, pour le Président Duval, le refus du Consul Pandoro d’écouter les propositions de son homologue teylais ne fait que confirmer son intention impérialiste et sa volonté de domination sur la région.
Avant de s’exprimer, le Président rédigea une brève note à destination de son homologue westalien dans le cadre de l'amitié lermando-westalienne afin de recueillir rapidement son avis :


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Michel Duval : "Monsieur Pandoro, je prends en compte vos réticences. Bien que la proposition de Monsieur Lore suscite certaines interrogations, je reconnais néanmoins sa volonté sincère de rechercher un terrain d’entente, et j’ai pleinement confiance en ses capacités de médiation. Moi-même, j'ai quelques réserve. Mais au non de la paix et de la coopération internationale et régionale, je pourrais accepter les proposition de Monsieur Lore.

Bien que mon gouvernement et moi-même restions prudents face aux actions du Consul Pandoro et de son administration, il me semble essentiel d’éviter toute forme de suspicion excessive dans le cadre des opérations de patrouille maritime ou d'un simple déplacement d'un point point A à un point B. Après tout, si des navires militaires circulent dans les eaux territoriales d’une nation avec son approbation, il n’appartient pas à d’autres États de remettre en question cette décision, tant que cette dernière est responsable et légitime dans le stricte respect de la souveraineté locale.

De plus, la hausse du commerce maritime dans le Golfe Alguareno pourrait attirer certaines convoitises. Il est donc fondamental de garantir la sécurité de ces échanges et de prévenir toute éventuelle menace, notamment sous forme de piraterie maritime.

Enfin, il convient de rappeler que la Fédération de Sterus ne borde pas directement le Golfe Alguareno. Par conséquent, les opérations de patrouille maritime menées avec l’approbation des puissances locales ne devraient pas être perçues comme une menace directe pour la sécurité de la Fédération de Sterus. Il est important de maintenir un climat de confiance et de coopération afin d’assurer la stabilité régionale."
Pierre Lore s'enfonça un peu dans son siège à la prise de parole du Consul Stérusien. Il avait mal joué sur le coup, en étant mal compris de son interlocuteur. C'était une erreur involontaire, mais cela resta une erreur et qui pouvait remettre en cause la réussite de cette médiation, utile pour toutes les parties. Cette médiation était essentielle tout d'abord pour éviter un potentiel conflit en Aleucie entre des puissances majeures, dans lequel le Royaume de Teyla serait sans doute mêlé à travers la Fédération de Stérus. Le Royaume de Teyla était une nation qui respectait tous ses traités qu'importe le contexte et en ce sens, si la Fédération de Stérus était attaquée, alors le Royaume de Teyla répondrait à tout appel émanant des dirigeants de la Fédération de Stérus. Elle l'était pour la libre-circulation en mer et le commerce mondial. Le Royaume de Teyla devenait une nation de plus en plus exportatrice à l'étranger, conséquence d'une industrialisation à travers l'industrie de pointe et chimique réussie à bien des égards.

Elle l'était, en partie, pour la diplomatie du Royaume de Teyla et son prestige. Une médiation réussie voulait dire un prestige plus grand pour la diplomatie teylaise et la possibilité que ses propositions futures de médiations soient acceptées par les acteurs d'une autre crise. Mais pour cela, il fallait réussir cette médiation et montrer la bonne foi du Royaume de Teyla envers tous les acteurs, montrer son indépendance et sa neutralité. Pierre Lore allait devoir clarifier ses propos au Consul, ce qu'il fit sur un ton calme.

- Permettez-moi tout d'abord de vous remercier, Votre Excellence, dit Pierre Lore en répondant au Consul, pour votre franchise, même si elle est teintée d'une frustration que je peux percevoir. Je souhaite aborder immédiatement le point qui semble avoir causé le plus d'offense, à savoir la référence à la Loduarie et à Teyla. L'évocation de l'analogie historique avec la Loduarie Communiste et le Royaume de Teyla ne visait en aucun cas une comparaison morale entre la Fédération de Stérus et le régime barbare et sanguinaire de la Loduarie Communiste. Si cela avait été ma volonté, cela aurait été une insulte à votre nation, et cela n'est aucunement l'intention du Royaume de Teyla que d'insulter une nation aussi noble et honorable que la vôtre. Vous remarquerez que je n'ai jamais parlé, dans mes propos, de morale ou d'intention belliqueuse. J'ai uniquement évoqué la situation vis-à-vis d'une alliance. Comme toutes les comparaisons, elles peuvent être dures à faire, mais permettez-moi d'expliquer mon propos. En outre, je cherchais exclusivement à illustrer un contexte de dynamique d'alliance face à une nation. Nous avons observé l'évolution de la Loduarie Communiste qui pensait être face à une alliance, à savoir l'Organisation des Nations Démocratiques, qui menaçait ses intérêts vitaux, stratégiques et plus encore sa souveraineté nationale. La comparaison visait à souligner la perspective d'un État qui se sent contraint de défendre fermement ses positions face à une situation qu'il juge potentiellement déséquilibrée ou menaçante pour son intégrité ou ses alliés face à une organisation internationale qui inclut une alliance militaire.

Je ne dis pas que la faute est due à la Fédération de Stérus, comme cela était le cas de la Loduarie Communiste, ou que vos valeurs morales sont similaires. Loin de là, Votre Excellence. Nous avons vu ce qu'une situation de rivalité entre deux blocs donne concrètement auprès des populations, au sein des nations et des gouvernements. Ma volonté à travers cette comparaison était uniquement là, alerter. Faire en sorte que cette situation ne se reproduise pas entre la Fédération de Stérus et ses alliés versus l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne ou de l'Alliance pour la Sécurité Économique Aleucienne versus la Fédération de Stérus et ses alliés. Le but était d'alerter tous les acteurs ici présents sur le danger d'une telle dynamique et cela pour toutes les parties. Il n'était aucunement question de faire des comparaisons morales ou que sais-je encore, Vos Excellences.

Ceci étant clarifié, du moins je l'espère, permettez-moi de répondre sur les autres sujets. Nous prenons note que vos mots n'étaient pas des menaces envers la Grande République de Westalia et nous en sommes heureux d'une telle clarification, en espérant que toutes les parties sauront faire preuve de telle clarification si cela s'avère nécessaire à l'avenir. Je ne comprends pas cette phrase : "Si la Westalia ne fait pas de concessions". Toutes les parties ont déjà fait preuve de concessions ici. Si votre phrase vise uniquement le Golfe Alguereno, je dois exprimer ma perplexité face à une telle affirmation, non pas que votre demande soit illégitime. Mais conditionner la suite des discussions à des concessions de la Grande République de Westalia, alors qu'elle en a fait, au même titre que vous, durant ces discussions, c'est oublier les efforts entrepris tant par vous que par la Grande République de Westalia.


Pierre Lore fixa successivement les différentes délégations, alors que Sa Majesté Catherine III continuait la visite des lieux. Elle était d'une familiarité déconcertante par certains mots, ce qui pouvait être surprenant pour une Reine. Mais malgré cela, elle affichait un prestige que seule la première monarchie du monde pouvait prétendre avoir. Celui d'une nation sûre de ses forces, consciente de ses faiblesses, mais unie dans une terrible épreuve qu'était la lutte contre la Loduarie Communiste. Elle se rappelait, et cela se voyait sur son visage, les deux Teylais assassinés par la Loduarie Communiste, sans que le Royaume de Teyla ne puisse obtenir justice, faute de puissance à l'époque. Le Gouvernement de Sa Majesté avait continué, des années après, à chercher une coopération avec les autorités Loduariennes, sans réussite. Sa Majesté Catherine III, qui avait envoyé l'un de ses fils en Fédération de Stérus pour faire son service militaire, était joviale, tout le contraire de l'ambiance qui régnait dans la salle où se déroulaient les négociations, une tension qu'on pouvait sentir dans l'air.

Permettez-moi de faire une proposition sur le Golfe Alguereno qui, je l'espère, saura satisfaire toutes les parties ici présentes. En réalité, il s'agit de deux solutions prenant des chemins bien différents. Le premier chemin est que la situation actuelle reste la même, mais la Fédération de Stérus a déclaré des inquiétudes quant à sa sécurité concernant la présence de la Marine nationale de la Grande République dans le golfe. Si les deux parties signaient un traité reconnaissant le droit à l'autre partie signataire de la libre-circulation dans les eaux du Golfe, mais que dans le même temps les deux parties s'engagent à ne pas y mener d'exercices militaires en nombre important ou encore s'engagent à ne pas avoir une présence navale militaire dépassant une certaine limite qui serait fixée dans cette discussion. Si la faiblesse du dispositif est trop faible par rapport aux menaces locales, comme la piraterie, une nation neutre, mettant d'accord toutes les parties ici présentes, pourrait à terme venir renforcer le dispositif, dont le rôle serait cadré par un accord, un traité. De plus, et je souhaite insister sur ce point tant il me paraît important, les nations se refuseraient à avoir des bases militaires ou des places fortifiées militaires dans tout le pourtour du Golfe Alguereno.

La seconde solution serait, par certains aspects, plus radicale. La Grande République de Westalia a refusé le fait de ne plus avoir de présence navale militaire sur zone pour des raisons qui sont compréhensibles par toutes les parties. Ainsi, la seconde solution serait de maintenir la situation actuelle, mais en renforçant la discussion entre la Grande République, la République de Lermandie et la Fédération de Stérus quant aux positions des navires militaires, tout en respectant le secret défense des différentes législations. Ce dispositif pourrait nécessiter la création de ponts communs de communication entre les différents états-majors, mais étant donné que vous étiez tous membres d'une même organisation et alliance défensive, vous aviez eu à faire ce genre de manœuvre à l'époque, j'imagine. Ce type de collaboration, bien que ne réduisant pas la présence navale en soi, permettrait d'éviter les malentendus et d'accroître la prévisibilité des actions de chacun, un facteur essentiel pour désamorcer les tensions et construire la confiance.

Nous reprendrons les discussions sur les autres thématiques une fois que ce point précis aura trouvé un accord commun, Vos Excellences. Vous l'aurez compris, les deux propositions offrent des conceptions concernant le Golfe Alguereno bien différentes. La première vise une réduction mesurée de la présence et des activités militaires et une neutralisation progressive des zones de friction, tandis que la seconde privilégie la transparence et le dialogue opérationnel renforcé.
C’était rare, très rare de voir Cristobal Pandoro dans cet état. Pour la première fois depuis presque son élection, son visage affichait une fermeté extrême. En général, le consul pouvait arborer un regard méprisant, joyeux, voire colérique. Mais aussi fermé, aussi peu expressif, et profondément ancré dans une dynamique de fermeté ? Jamais.
Son visage semblait vouloir tout dire et rien à la fois. Il exprimait la frustration, la tension, une haine viscérale mais aussi une forme de résignation.

Pourtant, il se trouvait en terre alliée dans un royaume avec lequel Sterus entretenait des liens puissants depuis presque l’ouverture au monde de la Fédération. Mais aujourd’hui, le consul était en proie à un questionnement intérieur constant. La question revenait (encore) en boucle dans sa tête : cette rencontre en valait-elle encore la peine ?

Il se savait menacé, non seulement sur ses propres terres, mais aussi ici, à cet instant. Il n’avait pas l’impression d’être en territoire neutre. Il avait le sentiment d’être constamment sur ses gardes. C’était la paranoïa d’un dirigeant trop confiant, trop sûr de ce qu’il incarne lui-même. Il savait que, de retour à Sterus, beaucoup de choses allaient changer.

Le consul était, au fond, reconnaissant que le royaume de Teyla ait reconnu s’être mal exprimé et soit revenu sur ses paroles pour clarifier les choses. C’était une marque de noblesse que de savoir reconnaître ses erreurs, même dans les moments les plus tendus. Mais le mal était fait. Les mots avaient été prononcés. Et depuis quelque temps déjà, le parti semblait bel et bien pris de la part du royaume pourtant officiellement allié à Sterus.

C’était là une leçon apprise à ses dépens : même les alliances les plus solides ne garantissent jamais une coopération durable ni un soutien indéfectible.

Monsieur le représentant teylais, je peux vous assurer que la Fédération de Sterus ne se sent en aucun cas menacée par la présence de l’ASEA, contrairement à ce que la Loduarie a pu exprimer au sujet de l’OND. Il va de soi que l’ASEA n’a ni l’envergure ni la prétention de rivaliser avec cette dernière. Qui plus est, rares sont les pays qui peuvent craindre une alliance en état de mort cérébrale, qui n’a d’alliance que le nom. Les divisions internes sont telles qu’elles supplantent les traités eux-mêmes à l’image du faible soutien reçu par la Westalia et la Lermandie lors de l’intervention stérusienne, ou encore de l’indifférence presque totale face à l’attaque étrangère subie par l’Empire du Nord.

Il est vrai qu’à ce moment-là, de nombreux diplomates stérusiens se sont rendus dans les anciens locaux de l’ASEA à Barba pour vérifier si les Westaliens et les Lermandiens n’y avaient pas oubliés dans un de leurs vieux cartons leur courage pour ne pas dire leurs attributs. Nous savons que le courage et le sens des responsabilités n’ont jamais été leur point fort, mais là… là, nous avons atteint des sommets.

Quoi qu’il en soit, pour effrayer un Stérusien, encore faut-il en avoir les moyens. L’ASEA ne les a pas. Rassurez-vous donc, notre problème n’est pas là.

Enfin, lorsque vous parlez des concessions de la Westalia, pardonnez-moi, mais elles sont bien maigres. Hormis quelques promesses faites au nom de la Lermandie, la Westalia a surtout brillée par son avarice. Si nous devons nous contenter de cela, alors la Fédération se contentera, elle aussi, de donner peu.


Lorsque le consul vit le représentant lermandien écrire sur un petit bout de papier pour le tendre discrètement au représentant westalien, il crut, l’espace d’un instant, à une plaisanterie. Il se mit à rire non parce que la situation était drôle, mais parce que cela éveilla en lui une série d’images aussi absurdes que burlesques.

Il s’imagina, à la manière d’un enfant de 6 ou 7 ans, ce que ce papier pouvait bien contenir :

« Dis, tu m’aimes encore ??? »
« Qu’est-ce que tu es beau dans ton petit costard. »
« Tu trouves que je parle bien ? »
« Est-ce que j’ai été sage aujourd’hui ? »


Il aurait adoré que ce soit cela. Mais il y avait fort à parier que non. Malgré tout, il décida de prendre la situation avec humour.

Il fixa alors le représentant lermandien et déclara, dans un sourire :

Je vous en prie, n’ayez crainte, continuez d’échanger vos petits mots doux. De notre côté, nous nous chargeons d’éviter la guerre. De toutes évidences si vos stratégies reposent sur un bout de papier, il n’y aura bientôt même plus besoin de s’en inquiéter .

Quoi qu’il en soit, après écoute des nouvelles propositions teylaises, nous les trouvons intéressantes. Mais elles témoignent, selon moi, du fait que Teyla n’a jamais eu à affronter la perfidie de ceux que j’ai face à moi. Comprenez que même si nous nous accordons sur de simples traités de coopération ou de respect territorial, ceux d’en face finiront toujours par les détourner. C’est ce qu’ils font depuis toujours à l’ASEA. Tout est écrit, tout est encadré, et pourtant ils parviennent à faire ce qu’ils veulent… tout en le justifiant. C’est très fort. Mais c’est malhonnête.

Voici donc notre ultime proposition. Je ne vous le cache pas, si ces discussions continuent dans cette direction, nous rentrerons bien au chaud à Stérus dans les plus brefs délais, vous comme nous sommes bien trop usés par cette confrontation à rallonge.

Ainsi :

- La Westalia et la Lermandie renoncent à envoyer toute force maritime militaire dans le golfe Alguareno, quelle qu’en soit la raison. Cette interdiction concerne les frégates, destroyers, croiseurs et sous-marins. Toutefois, nous sommes prêts à renoncer à l’interdiction totale d’accès. Si la Westalia et la Lermandie sont officiellement appelées par une nation de la région pour sécuriser les routes maritimes, ou si elles souhaitent patrouiller en eaux internationales, alors la Fédération n’y verra aucun inconvénient tant que les bâtiments précités ne sont pas concernés. La Fédération ne mènera aucune manœuvre à l’encontre de corvettes ou de patrouilleurs. En revanche, nous souhaitons un accord ferme qui interdise formellement, à ces navires inclus, tout accès à la mer intérieure de Sterus, même via les eaux d’un pays tiers.

- En échange, nous nous engageons à faire de même, et à assurer la protection des navires commerciaux westaliens et lermandiens par tous les moyens.

- Enfin, dans le cas où un État de l’ASEA présent dans la zone serait attaqué par la mer par un État tiers, alors la Westalia et la Lermandie pourront, en coopération obligatoire avec les forces stérusiennes, envisager de déployer davantage de navires y compris les plus lourds.

Vous voyez… nous faisons un pas de votre côté.

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