
Il l'avait fait en tant que Premier ministre, avec l'assurance banale qu'on connaissait aux chefs de l'État. Il avait pris la parole lors des périodes de crises dont la majorité était du fait de la Loduarie Communiste. Il avait combattu cet état communiste et hostile au Royaume de Teyla et il l'avait montré aux Teylais et aux Teylaises les soirs de ces combats. Bien que le combat continuait après chaque prise de parole plus ou moins virulente selon le contexte. Il l'avait montré en tant que Premier ministre dans des interviews moins importantes pour un chef de gouvernement. Une interview dans la presse locale pour annoncer une mesure de décentralisation, une prise de parole pour donner du sens à l'action de l'État dans des territoires oubliés, une conférence impromptue devant les caméras pour répondre à une polémique qui enflait. Jusqu'ici, bien que certaines de ses interventions furent fortement critiquées, il avait résisté, il avait fait le travail nécessaire. Le Mouvement Royaliste et d'Union dont il était le chef de file, n'était pas à terre après cinq années de pouvoir, au contraire, il était dans une grande forme et faisait la course à la première place dans les intentions de vote.
En outre, les derniers sondages plaçaient Les Royalistes en tête des intentions de vote, mais cela tenait plus d'un effet post-élection du chef des Royalistes, après le congrès. Jean-Louis Gaudion était un homme charismatique sur la scène teylaise, plus que l'était Angel Rojas. Le premier fut dans le gouvernement du second. Les deux hommes se connaissaient très bien et savaient qu'ils étaient pour l'un et pour l'autre un adversaire redoutable. Les deux partis étaient au coude à coude et cela arrangeait les deux hommes, parce que maintenant cette histoire et la suite de celle-ci étaient dans les mains des deux hommes. Ils avaient travaillé ensemble et ils se respectaient, ce qui annonçait une campagne respectueuse. Ce sont bel et bien le Mouvement Royaliste et d'Union ainsi que Les Royalistes qui font une campagne d'élections législatives au Royaume de Teyla. Il y a bien eu des exceptions, mais comme le mot le laisse bien penser, cela était rare au Royaume.
Ce soir allait être l'une de ces pages de l'histoire de la campagne. Une page importante assurément, Angel Rojas allait se représenter pour le poste de Premier ministre de Sa Majesté. Il espérait avoir l'onction suprême de son parti avant de faire une telle annonce. Il avait reçu cette onction hier, d'une lettre remplie de tendresse et d'espoir de la cheffe du parti, Rosalie Chabas. Cette lettre, il l’avait lue dans le silence de son bureau à la Résidence Faure. Lors de la lecture, le temps s'est comme arrêté autour de lui. La notion de temps existait-elle encore à cet instant ? Il ne pouvait répondre à la question avec certitude. Il se souvenait que la réponse l'avait soulagé. Son mandat était un bon mandat pour le Royaume de Teyla, mais idéologiquement, il était éloigné de Rosalie Chabas et d'une partie de la base militante. Alors oui, la majorité des députés le soutenaient, notamment depuis son deuxième discours de politique générale, actant un tournant majeur à gauche du Gouvernement qu'il dirigeait. Toutefois, ce n'était pas certain que le Mouvement Royaliste et d'Union lui redonne sa confiance pour porter le parti à la plus haute marche du pouvoir encore une fois.
Alors que les lumières éclairaient de mille feux le plateau du journal télévisé, Angel Rojas ressentit le poids d'un combattant politique revenir sur ces épaules. Vivre une campagne électorale, ce fut toujours palpitant pour Angel Rojas, alors la vivre de l'intérieur et en tant que chef, c'était un honneur pour Angel Rojas, qui aimait le pouvoir et ne voulait pas le quitter. Il tenta bien de cacher le goût pour le pouvoir qu'il a en lui. Mais ce fut sans grande réussite, les sondages d'opinion montraient que c'était là, la principale critique adressée à Angel Rojas. Un homme vu comme attiré par le pouvoir et non le sens de l'État. Mais c'était trop tard pour y penser, se refaire le fil des critiques qu'on lui adressait car :
- L'élection générale de deux mille dix-sept attire déjà les foules parmi les hommes et les femmes politiques de cette nation. Jean-Louis Gaudion, candidat victorieux et heureux du congrès du parti Les Royalistes, a d'ores et déjà annoncé qu'il mènerait campagne pour le parti de la droite royaliste en deux mille dix-sept et que si son parti en sortait victorieux, qu'il aurait l'honneur d'être candidat pour le poste de Premier ministre de Sa Majesté. Signe de l'élan de la campagne interne de Jean-Louis Gaudion, le parti a gagné, selon un communiqué des Royalistes, plus de vingt mille adhérents depuis l'élection de Jean-Louis Gaudion. Le futur candidat de la droite royaliste s'est déplacé aujourd'hui sur les terres de son enfance, dans un hôpital.
L'image était forte. Jean-Louis Gaudion, entouré de soignants, saluant les infirmières et embrassant les enfants malades, incarnait une proximité avec le peuple, les classes populaires et moyennes que peu de dirigeants politiques pouvaient se vanter. Angel Rojas avait cette qualité, mais une qualité moins forte que celle de Jean-Louis Gaudion sur ce segment tout particulièrement. L'opinion publique allait manger et boire les images de Jean-Louis Gaudion auprès du personnel hospitalier et prenant des notes sur son bloc note d'inspecteur de police. Les images étaient fortes et montraient un Jean-Louis Gaudion à l'écoute. Bien évidemment, cette visite n'était pas improvisée, on savait comment cela marchait dans les entrailles des partis politiques. Les images étaient belles comme les paroles et Angel Rojas allait devoir démontrer qu'il s'agissait d'une supercherie, rien de plus banal en politique.
- Jean-Louis Gaudion s'est montré pendant plus de deux heures aux côtés des patients et des soignants, continua la voix féminine. Il a notamment promis au personnel soignant une augmentation des salaires de plus de dix pourcents pour tout le personnel soignant sans distinction de poste. Il a aussi promis de continuer la réforme des services d'urgence entamée par Angel Rojas, estimant que celle-ci allait dans le bon sens, mais qu'il faut aller plus loin pour éviter la catastrophe de la canicule de deux mille treize. Dans son intervention, bien que reconnaissant certains efforts du gouvernement actuel, l'ex-Secrétaire général de l'Organisation des Nations Démocratiques charge le chef du gouvernement sur l'état des salaires du personnel de santé et les plaintes sur l'actuel état des services d'urgence santé qui n'ont pas su faire face à une canicule.
Toujours lié aux futures élections législatives, un récent sondage donne six pourcents des intentions de vote au parti Avenir du Peuple, fragilisant le Mouvement Royaliste et d'Union qui, depuis l'élection de deux mille, est à la deuxième place dans les intentions de vote. Une situation fragile accentuée par l'élection de Jean-Louis Gaudion à la tête du parti Les Royalistes qui bénéficie d'une montée dans les intentions de vote, profitant d'une dynamique post-élection. Pour l'heure, le Premier ministre n'a pas annoncé sa candidature au poste de Premier ministre contrairement à Jean-Louis Gaudion, il est notre invité de ce soir, termina par dire Julie Mathieu, présentatrice du Journal Télévisé du premier canal de la télé.
Angel Rojas inspira profondément à l'entente des mots de la journaliste. Il regarda rapidement autour de lui et il vit un technicien lui montrant le chemin à suivre pour aller jusqu'au plateau, non, corrigera-t-il dans sa tête, il ordonna à Angel Rojas d'aller s'asseoir en plateau immédiatement. Il vit Pierre Lore au loin, venu accompagner son supérieur hiérarchique mais aussi son ami depuis plus de deux ans maintenant. Ils allaient faire cette campagne ensemble, pour eux, pour le pays, pour les Teylais et peut-être pour le monde. Angel Rojas engagea sa marche vers le plateau, qui ne dura que quelques secondes. Mais ces pas résonnèrent dans sa tête, il sourit immédiatement à la présentatrice, qui lui rendit le sourire et une fois assis, Julie Mathieu déclara :
- Bonsoir, Monsieur le Premier Ministre.
- Bonsoir, Julia Mathieu, merci de me recevoir en cette soirée.
- En premier lieu, Monsieur le Premier Ministre, je tenais à être transparente avec les téléspectateurs. Vos équipes ont contacté les médias télévisés afin que vous puissiez vous exprimer aux Teylais et aux Teylaises. Notre chaîne a été retenue pour réaliser cette interview, dans laquelle chacun et chacune est libre de s'exprimer comme il l'entend.
- C’est très exactement ce que je suis venu faire ce soir, répondit Angel Rojas, le ton mesuré, calme, presque solennel. Je suis venu parler aux Teylais et aux Teylaises. Non pas en tant qu’homme de parti, mais en tant qu’homme d’État. J'ai besoin de parler aux Teylais et aux Teylaises. Le Royaume de Teyla est ma nation et je veux parler à cette nation parce que je lui dois fidélité et vérité. Sans elle, où serais-je ? Où serions-nous ? Je suis le Premier ministre de toutes les Teylaises et de tous les Teylais. Pas seulement de ceux qui m’ont élu. Pas seulement de ceux qui m’aiment ou me critiquent. Mais de chaque femme, chaque homme, chaque enfant qui vit sur cette terre. Je leur dois la vérité.
Je ne pourrais mentir à ces personnes qui se lèvent à quatre heures du matin et qui vont travailler, je ne pourrais mentir à ces personnes qui peinent à boucler leurs fins de mois malgré deux emplois, à celles qui nourrissent leurs enfants avant de penser à elles-mêmes. Je ne pourrais mentir à ces personnes qui permettent au Royaume de Teyla d'être le pays qu'il est et d'occuper la place dans le monde qu'il occupe, à savoir une place au premier plan. Je ne pourrais mentir à ces personnes qui font la réussite du Royaume de Teyla. Je ne pourrais mentir aux Teylais et aux Teylaises, conclut-il sur un ton ferme, alors qu'il avait regardé fixement la caméra tout du long de sa réponse.
- Monsieur le Premier ministre, vous l'avez entendu plutôt de votre loge ou des coulisses de cette émission, Jean-Louis Gaudion vous a attaqué dans la journée, alors qu'il visitait un hôpital public. Quel est votre sentiment sur la visite de Monsieur Gaudion mais aussi quelle réponse lui donnez-vous ? Dit-il la vérité selon vous ? On a vu un candidat qui semblait proche aussi bien du personnel de santé que des patients. Tous les sujets sont-ils des sujets de politique, cette question se pose aussi, il me semble ?
- Je tiens d'abord à rendre hommage à l'homme qu'était et qu'est toujours, par ailleurs, Jean-Louis Gaudion. Il a fait partie de mon gouvernement pendant deux années entières, en tant que ministre des Affaires Étrangères et il a fait un excellent travail, toujours dans un esprit de cohésion avec les autres membres du Gouvernement. Cela ne doit jamais être facile quand vous êtes isolé, politiquement, dans un gouvernement. Il était le seul ministre venant des bancs de la droite dans un gouvernement de gauche.
Angel Rojas eut un petit sourire en terminant cette phrase, toute sauf innocente. Il plaçait Jean-Louis Gaudion comme un homme dont l'idéologie n'était pas certaine et pire que cela, il plaçait Jean-Louis Gaudion comme peut-être un homme de gauche. Une attaque subtile et polie pour un homme politique, qui pourrait faire perdre des voix à Jean-Louis Gaudion, des voix de droite qui ne veulent pas d'un gouvernement de gauche et encore moins d'un Premier ministre qui a été dans un gouvernement de Gauche. Dans un mode de scrutin dans lequel chaque voix compte pour qu'un député soit élu, il espérait que les voix de droite qui ne sont pas allées voter feront la différence dans les circonscriptions cruciales pour la gauche de gouvernement et royaliste. Il reprit toujours sur un ton cordial et amical :
Les images de Jean-Louis Gaudion tantôt avec les patients tantôt avec les personnels médicaux sont belles, je ne remettrais pas en cause cela. Mais je tiens à dire, qu'il était dans le Gouvernement de Sa Majesté en tant que ministre lors de l'effroyable canicule qui nous a tous et toutes marqués. Je ne dis pas qu'il est responsable des morts, cela serait irréaliste et cruel pour rien. Je veux dire que Jean-Louis Gaudion a validé la réponse du Gouvernement de Sa Majesté à l'époque ainsi que les réformes faites à ce sujet. Si Jean-Louis Gaudion avait un accord profond avec la politique gouvernementale à ce sujet, n'aurait-il pas démissionné ? On ne peut pas être acteur et dénonciateur le jour d'après car cela n'est pas de la politique mais du Théâtre, quelque chose que je regrette.
Je ne doute pas de la sincérité de Jean-Louis Gaudion lorsqu’il serre la main d’un aide-soignant ou qu’il échange avec un patient. Je doute simplement de la sincérité du candidat qui, pour quelques points dans les sondages, qui ne se souvient pas de la politique que nous avons menée. Avons-nous tous fait parfaitement ? Non, il est vrai. Mais durant mon mandat j'ai mis toute ma force, et mes ministres ont fait de même, pour améliorer les services publics et les réformes entreprises après cette tragédie l'ont permis. Je crois en l'État et aux services publics pour le fondement d'un État, d'un peuple. Parce que sur des sujets aussi cruciaux que la santé, la police et j'en passe, nous ne pouvons pas laisser le privé gérer cela et avoir un monopole que devrait avoir à terme l'État. La santé est l'une des missions que je pense obligatoire de l'État central.
- Justement Monsieur le Premier ministre, plusieurs opposants au Mouvement Royaliste et d'Union à gauche, comme les députés de Gauche République, critiquent le fait que votre politique n'est pas une politique de gauche et qu'elle ne défend pas assez l'État, les services publics. Même des députés de votre propre camp ont dénoncé à plusieurs reprises durant votre mandat que la politique gouvernementale n'était pas assez à gauche. Qu'elle bafouait certains principes universels de gauche. Que répondez-vous à ces critiques ?
- Que toutes critiques sont acceptables dans une démocratie. Nous sommes là pour opposer les idées et les points de vue. J'accepte cela pleinement. La gauche n'a jamais été un bloc homogène et je crois que c'est pour son bien. Cela fait vivre les idées, les remises en question et j'en passe. Nous avons peut-être pas dépassé les grandes théories de la gauche, du communisme mais je puis vous assurer que nous avons agi. Nous n'avons pas passé notre temps à théoriser mais à agir pour le peuple, les travailleurs, les classes populaires. Nous avons avec la loi Cheval qui permet aux classes populaires de se loger et de se nourrir sans crainte de la famine ou d'être sans toit. Imaginer une femme qui craignait chaque mois qu'elle et ses enfants soient à la rue. Maintenant, cela n'est plus possible. Nous avons rendu une justice sociale dans cette nation.
Nous avons continué les constructions de chemin de fer, tout en préservant des tarifs abordables pour les futurs clients de ces lignes. Nous avons été intelligents. Autorisation de la concurrence sur les lignes où cela est nécessaire, avec un monopole sur les lignes où la concurrence tuerait la ligne, n'arrangerait pas les clients et les utilisateurs. Les régions auront un rôle important dans la cohérence de cela, c'est une décentralisation intelligente. Je remercie par ailleurs toutes les régions, sans exception, qui ont participé aux financements, avec l'État, desdites lignes. L'État doit être intelligent pour se préserver et nous l'avons été durant tout mon mandat en tant que Premier ministre de Sa Majesté. J'entends les critiques que nous n'avons pas fait assez, mais on ne change pas une société libérale par le choc, la brutalité. Si tel est le cas, alors la brutalité, le choc, ça sera les gens honnêtes, les gens qui se lèvent à quatre heures du matin qui en seront les premières victimes. Ce sont les gens que nous défendons toutes les gauches confondues qui seront les victimes.
- En parlant de brutalité. Le Royaume de Teyla, ses institutions, n'ont pas réagi lors de la mort de Lorenzo, le célèbre chef d'État de la Loduarie Communiste. La population teylaise dans une grande partie a fêté sa mort et a appris la mort du dictateur avec bienveillance. Julia Robarta, députée Les Royalistes durant tout son mandat, n'a eu de cesse d'être virulente sur la politique teylaise menée vis-à-vis de la Loduarie Communiste. Qualifiant votre politique de laxiste et irréfléchie. Avez-vous un regret à propos de tout ça ?
La mort de Lorenzo, déclara Angel Rojas sur un ton grave, est celle d’un homme qui a dirigé un régime totalitaire, brutal, oppressif. Je n’ai aucun respect pour ce qu’il représentait. Aucun ! Comment pourrait-t-on se réjouir de la mort d'un homme de cette manière ? Je suis Premier ministre de Sa Majesté et du Royaume de Teyla. Je représente l'État Teylais, le Royaume, ses institutions et sa Couronne indirectement. Ma mission première était de m'assurer que la sécurité du Royaume de Teyla était assurée malgré la mort de Lorenzo. Je n'avais pas envie de fêter sa mort, parce que, ce n'est pas le rôle d'un homme politique mais aussi car je savais les dangers que couraient le Royaume de Teyla. Un nouveau pouvoir voulait peut-être dire une agression armée contre le Royaume de Teyla. Au final, il n'y a rien eu et c'est mieux ainsi pour tout le monde.
Les critiques de Madame Roberta et des oppositions sont assez faciles sur ce dossier. Ils n'ont rien à perdre et tout à gagner. Mais je n'oublie pas que mes décisions décident des vies tant teylaises, que loduariennes et peut-être même des vies eurysiennes. Parce que oui, si un conflit naissait entre le Royaume de Teyla et la Loduarie Communiste, ça aurait été un conflit généralisé sur le continent eurysien. La dynamique des alliances aurait été enclenchée par les deux nations et nous aurions fini par gagner, mais à quel prix ? Qu'aurait été la réaction des nations comme celles du Grand-Kah quand on observe la réaction qu'il a eue alors que la Loduarie Communiste était fortement en tort lors de la dernière interception ? Mais cela ne veut pas dire que nous n'avons pas été fermes, car nous l'étions vis-à-vis de la Loduarie. Jamais nous n'avons transigé avec l'idéologie de l'Eurycommuniste, nous l'avons toujours, toujours combattue.
Vous m'avez demandé si j'ai un regret. Mon seul regret, c'est que nous n'étions pas assez puissants en deux mille douze, deux mille treize pour nous opposer frontalement à la Loduarie Communiste, car cela aurait évité bien des drames dans le monde et en Eurysie. Le Gouvernement de Sa Majesté travaille nuit et jour, dit-il en parlant lentement sur un ton éminemment grave, à ce que cette situation ne se reproduise plus. Nous y travaillons depuis deux mille douze et à force d'efforts, d'investissements, de travail, l'économie teylaise a surpassé celle de la Loduarie Communiste, puis notre armée de Terre, de l'Air. Enfin, nous sommes actuellement la cinquième économie mondiale, bientôt la quatrième, nous sommes la deuxième armée d'Eurysie. Je l'ai dit, nous ne laisserons pas s'installer une situation similaire. Avec l'Organisation des Nations Démocratiques, nous avons cette chance d'avoir les capacités pour faire face à tous les types de menace. Le Royaume de Teyla est dans une situation diplomatique idéale. Il n'a pour l'heure aucun ennemi. Il a des adversaires, des concurrents, je ne suis pas dupe, mais ces rivalités ne déclencheront pas un conflit et nous en sommes assurés, contrairement à l'époque de la Loduarie Communiste.
- Monsieur le Premier ministre, revenons aux élections législatives de deux mille dix-sept. En outre, les élections législatives sont en février deux mille dix-sept et vous ne vous êtes toujours pas exprimé sur votre avenir politique. Allez-vous être candidat à votre réélection en tant que député et puis en tant que Premier ministre de Sa Majesté ? Ou votre carrière politique s'arrête-t-elle là ou devez-vous faire une pause ?
- Je ne suis pas de ceux qui croient que mon destin personnel est lié au Royaume de Teyla ou encore au poste de Premier ministre. Je suis satisfait du bilan de mon mandat, nous avons réussi quelque chose d'important. Redonner au Royaume de Teyla un prestige et la puissance auxquels il aspire. Nous avons défendu les pauvres, les classes populaires et modestes, nous avons redonné du pouvoir d'achat à toute la population, nous avons relancé le service public et nous avons permis à l'économie de se maintenir dans une forme très bonne et satisfaisante. Mais je ne suis pas indispensable. Aucun homme ne l’est. Ce que je veux, c’est que les idées que nous avons portées continuent à vivre. Le Mouvement Royaliste et d'Union n'est pas là pour satisfaire mon propre égo ou encore l'égo d'un autre. Il est là pour un projet, un projet d'une nation. C'est pourquoi j'ai refusé d'être le chef de ce parti malgré la coutume qui l'aurait voulu.
Est-ce que je suis candidat à ma réélection en tant que député ? Oui, je le suis car je suis attaché aux terres, au territoire qui m'ont vu grandir et naître. Je suis un homme de conviction mais aussi attaché à son territoire. Je crois que les idées que nous portons avec le Mouvement Royaliste et d'Union sont les idées nécessaires au Royaume de Teyla, afin de pouvoir se défendre sur la scène internationale, de corriger les maux du Royaume de Teyla, je ne dis pas panser mais bel et bien corriger. La droite de gouvernement ne cherche qu'à panser les plaies sans les refermer définitivement, ce n'est pas ma mentalité. Je suis entré en politique pour agir, pour que les gens n'aient plus des problèmes absurdes et concrets parce qu'untel a créé une loi qui crée ce problème absurde. J'y suis entré pour permettre une vie meilleure.
Est-ce que je serai candidat à ma propre succession comme Premier ministre ? La réponse est plus ardue. Être Premier ministre de Sa Majesté est un honneur, un immense honneur que la vie m'a fait cadeau. Elle demande des qualités uniques, que je crois avoir et dont je crois encore plus avoir démontré les avoirs tout au long de mon mandat. Le Mouvement Royaliste et d'Union m'a redonné sa pleine confiance. Je peux vous dire ceci, Julie. Je mènerai campagne au nom du Mouvement Royaliste et d'Union. Nous mènerons campagne autour d'un projet de gauche sociale-démocrate afin que le Royaume de Teyla continue son ascension. Cela passe par la création d'une sécurité sociale pour les fonctionnaires et notamment nos policiers, nos pompiers, nos soldats. Nous avons déjà commencé à travailler dessus et cela sera le projet texte que nous porterons à l'Assemblée nationale si les électeurs nous refont confiance en deux mille dix-sept. Pour les travailleurs, nous devons assurément continuer les réformes qui portent mon nom et continuer à réduire la durée du temps de travail. On travaille moins longtemps à Velsna qu'au Royaume, ce n'est pas normal et ce n'est pas juste pour les travailleurs. C'est ainsi que bon nombre de Teylais sont allés migrer au sein de la République Translavique. Les conditions de travail y sont bien meilleures pour tous et toutes.
Je me battrai corps et âme contre le patronnat pour faire adopter la réduction du travail parce que c'est une mesure de santé, de justice. Un corps humain ne peut travailler autant chaque semaine, notamment dans les travaux manuels, sans que le corps s'abîme. Cela augmente les dépenses de santé, des dépenses de santé que nous pourrions éviter tous collectivement avec du bon sens et cette loi que nous proposerons. C'est une mesure de justice car elle rééquilibrera les pouvoirs entre le patronnat et le salariat. Ce n'est pas à un patron de décider si vous allez avoir une bonne ou mauvaise santé, ce n'est à personne et l'État doit garantir des temps de travail corrects pour le corps humain. Le projet de social-démocratie passe aussi par la constitutionnalisation des droits des minorités, à l'avortement.
Si le Mouvement Royaliste et d'Union gagne lesdites élections et que les députés me font confiance pour porter ce projet au pouvoir, alors oui, je répondrai à l'appel par l'affirmative et j'irai devant Sa Majesté présenter un gouvernement qui aura pour mission de gouverner cette nation comme c'est actuellement le cas. Mais si le peuple ne nous fait pas confiance, alors je m’effacerai, avec dignité, avec respect pour la volonté populaire. C'est la démocratie, c'est aussi un mandat émanant du peuple. Parfois la démocratie peut être brutale pour l'égo, pour l'homme, pour l'être humain que nous sommes, mais nous devons nous efforcer de respecter les choix émanant du peuple.
Mais soyez certains que je ne suis pas fatigué, que je continuerai le combat, les combats qui doivent être menés sur la scène nationale et à l'international. Je crois profondément au modèle teylais. Un modèle dans lequel l'État n'est pas rejeté par pure idéologie mais dans lequel il est cadré par pur pragmatisme. Un modèle dans lequel la liberté est érigée comme une valeur fondamentale pour le plein épanouissement de la société entière. Un modèle où la dignité de chaque individu est non négociable, dieu merci que la Déclaration des Droits fondamentaux existe. Un modèle dans lequel le Royaume de Teyla a un rôle à jouer sur la scène internationale, une voix à porter et un projet à proposer aux nations qui composent le monde. Je me battrai pour cela, comme je l'ai toujours fait depuis mes débuts en politique, depuis mon adolescence.