14/08/2016
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Sommet de Mpanga | Réunion du continent Afaréen - Page 2

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Grégorios se mordait les lèvres inconsciemment, un de ses vieux réflexes lorsqu'il subissait les assauts répétés d'un taux bien trop élevé de stress, et c'était le moins que l'on puisse dire dans le cas présent, l'on aurait pu croire que au vue des débuts prometteurs de l'évènement que tout allait bien se passer et que ce sommet allait pouvoir se dérouler sans accroc de manière productive afin de s'élever de la masse et de surpasser d'autres tentatives datant pour certaines d'il y a plusieurs années de créer quelque chose qui allait peser dans l'injuste balance de l'Histoire. Mais comme d'habitude c'était là sans compter sur les passions humaines et plus précisément sur les inimités entre certains personnages hauts en couleurs. A vrai dire, l'émissaire Lykaronien même s'il n'était pas diplomate suivait tout de même un tant sois peu l'actualité géopolitique du continent et s'informait même si minimalement des relations des uns et des autres ne serait-ce que pour ne pas passer pour un imbécile à la cour impériale lorsque sa Majesté impériale s'amusait à quémander les avis de ses courtisans sans crier garde sur divers sujets.

C'était un peu naïf de sa part que d'attendre que les la querelle récente sur fond de l'affaire Gondolaise, qui s'éternisait dans le temps depuis plusieurs années, entre l'Antegrad et l'Ouwanlinda soient mises de côté et complètement oubliées pour l'occasion. Bon après tout des échanges de frappes de missiles ce n'était pas anodin. Mais tout de même... Et puis il y avait toute la clique de l'Antegrain... Antegrain ? C'était comme ça que l'on disait ? Une chanson fortunéenne disait ainsi donc ça devait être ça... Eh, qu'importe. La clique de gardes armés jusqu'aux dents. Alors certes les escortes étaient d'usage, lui même s'était vu affilier une poignée de légionnaires de la Tagma avec un Centurio à leur tête. Mais quand même... Déjà que Grégorios suait fort de par le stress, lorsqu'il avait aperçu que les brigands en uniformes ne lâchaient guère prises de là où se trouvaient leur fusils d'assauts... Des fusils d'assauts... Rien que ça... Il avait manqué de se noyer dans sa propre sueur, ne sachant pas si les quatre derviches hurlants resserraient leurs poignes ou demeuraient statiques, il ne voyait pas bien la chose.

A vrai dire, il n'était pas serein, mais du tout en voyant cela. Mais pas pour les raisons que l'on aurait pu croire. A vrai dire, il avait plus eut peur pour l'escorte même du dirigeant d'Antegrad qui de par ces dégaines plutôt... Intimidante, étaient des candidats potentielles pour se faire descendre au moindre haussement de ton par les légionnaires faisant les planctons avec discipline derrière lui. Deux fois il s'était tourné de moitié afin de jeter quelques regards au Centurio Vorenus, pas de toute, il l'avait reconnu, c'était l'un des laquais de Sil Lego, le Ducatus Voltenorum qui commandait la garde impériale, ce n'était pas un membre de la Tagma mais un putain de Prétorien qui devait le surveiller. Celui avait d'ailleurs offert un salut militaire à l'attention du dénommé Ateh, le dirigeant de l'Ouwalinda dont le ministre avait précisé que c'était son... Comportement normal. Et qu'il allait se calmer en dépit de son discours... Atypique. Cela devait être rassurant ?

Dans le même temps, l'un des assistants lykaroniens s'était penché afin de murmurer à l'oreille de Sil Valden, confirmant les propos de Barnabas, fait curieux toutefois, il avait aussi appelé Ateh "Légat Honoraire de Rhême". Voulant s'enquérir du pourquoi du comment il était qualifié ainsi, l'assistant se contenta de préciser que l'Impératrice lui avait il y a quelques temps de cela décerné le Titre au cours d'une cérémonie par Proxy, sans donner plus de détail, sous entendant un caprice. Dans les premières secondes Gregorios ne chercha pas plus à comprendre, Irène IV était coutumière de ces tours en fonction de ses humeurs et en cela il se disait que la Basilissa et Ateh se ressemblaient beaucoup sur certains points. Puis il s'attarda sur cette notion de "Quelques temps". Attendez un instant songea-t-il. Cela fait "Quelques temps" aussi que le dirigeant de l'Ouwalinda avait lancé une... Campagne d'intervention au Gondo en pleine guerre civile... Les dates ne coïncidaient-elles pas étrangement ? Un air incrédule se forma sur son faciès, puis il ouvrit la bouche sous le choc de la réalisation sans qu'aucun son n'en sortes. Cela faisait aussi "Quelques temps" que le Comes Dominicus Sil Vilipanus et une part de la Tagma s'étaient volatilisés de Lykaron pour aller l'on ne savait où... Et cela faisait aussi "Quelques temps" que des rumeurs insidieuses hantaient les antichambres du Palais comme quoi des missives à destination du Paltoterra avaient été envoyés par le Ministériat du Chancelier Sil Volta depuis le Castellum Ar Corvus...

Non... L'impératrice n'aurait tout de même pas osée ? Non... Pas cela ?! Oh si... C'était tout à fait son genre... Elle avait osée. Grégorios avait, face à cette réalisation, l'impression d'avoir vieillit de vingt ans. Il se tourna une nouvelle fois lentement afin de jeter un regard à ce vaurien de Vaurenus, celui ci le regardait d'un air narquois, comme s'il savait déjà. Bien sûr qu'il savait déjà... Les assistants aussi, c'était pour cela qu'ils avaient suggérés de prendre place aux côtés d'Ateh et de son ministre. Les fumiers n'avaient même pas daigné l'informer d'un "détail" aussi important. Ils devaient bien rigoler au Palais Impérial... Grégorios Sil Valden ! Emissaire impérial mais surtout et avant tout, Dindon de la farce. D'un geste plus assuré il épongea son front, la mine sombre. Le voilà dans de beaux draps, en plein milieu d'un panier de crabes.

Bon... Quitte à être là dans l'arène avec les lions avec un commissaire politique dans son dos prêt à lui faire faire une baignade à la sortie pour un oui ou pour un non, autant essayer d'accomplir sa tâche un tant sois peu... Correctement. Au delà des menu-querelles d'égo où les sycophantes s'étaient joints bien volontiers afin de lécher les babouches de leurs collègues, l'Azur avait décidé de prendre les choses en main et de recentrer un peu le débat, offrant une échappatoire salvatrice pour l'émissaire. Toutes ces histoires de décolonisations n'étaient pas sa tasse de café certes, mais en revanche, il suivait ce qui se passait dans l'actualité, et surtout il avait suivit avec attention d'autres tentatives précédentes de créer une organisation supra-nationale afaréenne qui avaient toutes systématiquement échouées à l'exception du FCAN à passer ne serait-ce que les préliminaires pour la simple et bonne raison que à chaque fois l'on avait tenté de mettre la charrue avant les boeufs. Prenant son courage à deux mains et profitant d'une accalmie dans ses précipitations de muqueuses il s'essaya à une prise de paroles.


Grégorios Sil Valden - <<
Exc... Excellences, si je puis me permettre, afin de rebondir sur les déclarations faites jusqu'à présent. Je crois que nous nous trompons de priorités et... Enfin... Comment dire... >>

Il marqua, une pause après un bégaiement, prenant finalement une grande inspiration avant de réitérer.

Grégorios Sil Valden - << Je crois que nous nous trompons dans l'ordre de faire les choses. La décolonisation, et je vous invite à ne pas détourner mes propos car soyez assurés que la présence de sangsues parasites là où elles ne devraient pas être est aussi un mal qui accable l'Empire de Lykaron à bien des égard, ne devrait pas être considérée comme un moyen de créer quelque chose mais comme une finalité à atteindre. Ne vous y trompez pas, définir le cadre des défis afin de bâtir une demeure est une bonne chose, qualifier les termes, estimer les dimensions des calculs. Toutefois, aucune demeure n'élève sans des fondations solides. Ce qui implique une analyse des ressources à user, de leurs types, de leurs quantités, et des outils nécessaires ce afin de poser les bases sur laquelle construire l'édifice. >>

Tout de suite, user de termes propres à l'architecture sous formes d'allusion, comparaisons et autres métaphores l'aidait fortement dans son élocution.

<< Grégorios Sil Valden -Il convient afin de ne pas être les simples victimes d'un énième cycle se répétant de tirer des leçons de l'Histoire avec un grand H. Et je ne parles pas là de siècles jadis ou d'époques que nos grands-pères eux même n'auraient pu connaître mais bien des décennies récentes. Ce n'est pas après tout la première fois que des pays Afaréens tentent de s'organiser et de fonder quelque chose pour l'avenir de leurs pays mais aussi du continent, à l'exception notable du FCAN qui depuis l'effondrement de la digue vitale qu'était la principauté de Cémétie en son sein subit une mise en suspens de ses opérations, toutes les tentatives ont échouées. La plupart d'ailleurs à cause de ce sujet sensible qu'est la décolonisation en essayant de le mettre au centre de tout en brûlant toutes les étapes vitales afin d'arriver à un prototype de plan viable, se retrouvant inévitablement face à d'innombrables contradictions et voyant les attentes des uns et des autres s'entrechoquer mutuellement jusqu'à provoquer un glissement de terrain emportant tout le site de chantier. >>

Il laissa quelques secondes aux uns et aux autres de noter ses propos, reprenant son souffle avant d'achever.

Grégorios Sil Valden - << Je réitère, la "décolonisation" doit être une finalité, et non un moyen. En allant trop vite, nous courrons à la catastrophe. Preuve en a été d'ailleurs aux yeux de tous puisque nous avons tous été témoins de la présence de l'ombre d'Eris qui, sans l'intervention du représentant d'Azur, aurait assurément monopolisé les débats pour encore longtemps. Je vous le dis d'avance, même si je ne suis qu'un émissaire, je n'ai pas besoin d'avoir accès aux détails les plus sensibles pour comprendre que ce projet pour lequel nous nous sommes tous rassemblés ici présents, nécessitera d'une part des "ressources" en quantités colossales pour élever la demeure, mais surtout, une ligne commune et claire qui ne souffrira pas des ambitions et des mésententes des uns et des autres. Car si c'est bien d'une chose dont l'Afarée va avoir besoin pour cette... épreuve titanesque si j'ose dire, c'est d'unité, ne serait-ce que pour faire face aux obstacles et aux oppositions inévitables qui vont s'organiser. Car je vous invite bien à réfléchir à la chose. Nous parlons de colons, d'oppresseurs, de sangsues, qui ne sont eux même pas unis, ont leurs propres dissensions, leurs intérêts souvent divergeant par ailleurs. Or, il n'y a rien de plus utile pour fédérer qu'un ennemi commun. Tout comme à travers ce concept de décolonisation, l'épée devant frapper notre ennemi commun, nous essayons de nous fédérer, l'adversaire s'il réalise cela n'hésitera pas à faire de même. Et ils n'auront aucun scrupule à frapper des fondations fragiles si ils en ont l'occasion. Donc à ce titre, je vous pose à tous la question, ne devrions nous pas converser en premier lieu de la forme des modalités de ce projet, des moyens engagés, et de la manière dont les fondations doivent être solidifiés, ce avant de nous affubler tous et chacun d'une cible bien visible sur le dos ? >>

Et sur ces mots, il inspira à nouveau, épongeant son front qui venait de rattraper plusieurs minutes de cascade en quelques secondes après avoir cessé de parler.
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Ismael Idi Amar écouta le représentant de l'Azure attentivement. Ce qu’il disait était intéressant et lui paraissait être une bonne idée. Le président Ëdangois, assis à ses côtés, avait l’air d’être autant satisfait par ce qui était dit.
Mais à la fin du discours de l’Azurien, le dirigeant ouwanlindais prit la parole. Celui-ci avait insulté Idi Amar, pire, il avait insinué que celui-ci était "gay". L’homosexualité était autorisée dans son pays, mais il détestait qu’on lui dise ça. Pour preuve, il avait déjà fait emprisonner des personnes qui l’avaient dit sur internet.
Mais mis à part cela, le reste de son intervention était… oubliable, pour ne pas dire inutile.

Le chef suprême de la Fédération centrale démocratique d’Antegrad a alors pris la parole suite au discours de Grégorios :
Je me permets de prendre la parole. Je suis d’accord avec la vision en "plusieurs volets" de notre camarade azurien, mais suite à l’intervention de notre camarade de l’Empire de Lykaron, j’avoue ne pas avoir tout compris. Et je passe la prise de parole inutile de notre camarade ouwanlindais, qui a définitivement montré qu’il ne pouvait pas tenir sa langue, même si ce qu’il avait à dire n’était pas utile, mis à part son soutien à la vision azurienne. Bref, je disais que j’aurais besoin d’un léger éclaircissement sur votre vision des choses, cher Lyka… Lykaronais...

Il se tourna vers un de ses miliciens en lui disant à voix basse :
C’est comme ça qu’on dit ?

Le milicien fit signe qu’il ne savait pas. Et après un léger blanc de trois secondes, qui parut une éternité, il reprit :

Lykaronais, oui. Vous m’excuserez si je me trompe. Vous souhaitez, d’après ce que j’ai compris, faire durer sur le long terme la décolonisation afin de ne pas être "pris de court" par les puissances coloniales. Mais s’il s’agit bien de ça, pour moi, les puissances coloniales n’ont pas leur mot à dire. Et si je me trompe sur ce que vous avez pus dire, j’espère que vous me le ferez savoir.

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"Qu'est-ce que j'apprends, Frankie ? Espèce de malhonnête ! Il paraît que t'as des propos intolérables, où il y a pas de tolérance ?"

On entendit après l'intervention de Idi Amar un raclement de gorge provenant d'un coin de la table oublié par les invités. S'y tenait Izrà Al-Bsalom, seigneur du quartier des Reliques et émissaire de Sa Majesté la Princesse en ce sommet. Il regardait patiemment le déroulé de la réunion, se retenant d'intervenir à la moindre invective proférée autour de cette tablée. Son conseiller Bakir était à côte de lui, écrivant sous la table des messages sur son portable à clavier antédiluvien qu'il a obtenu par un mystérieux marchand. Ce même marchand qui lui avait proposé une lampe à huile et une patte de singe, soit-disant magiques. Ce téléphone avait aussi des propriétés magiques selon le marchand, mais il s'agit sans doute de farfadaiseries. Bref, Izrà pour son intervention était seul, Bakir ne daignera pas lever les yeux pour le conseiller. Il ne se leva pas pour paraître plus grand qu'il ne l'était, et s'adressa en l'état à l'auditoire, malgré plusieurs cibles en tête précises:

Ma foi, cela fait longtemps que je vous écoute, silencieux, et je n'en tire pas grand chose. Première chose, formalité afin de fluidifier le débat et l'épurer de son superflus. Messeigneur Idi Amar et Olinga, serait-il possible que vous cessiez de rebondir à chaque provocations de l'un et de l'autre? Nous n'avons que faire de vos enfantillages et vos problèmes d'égo. Je sais que vous entretenez une relation disons... privilégiée, mais j'aimerais que vos ébats cessent ou se poursuivent en dehors. Après tout, cela ne nous regarde pas.

car cela ne nous regarde pas

Ensuite, j'aimerais montrer mon accord envers Monsieur Sil Vaden. Il dit vrai, et je l'entends. Se précipiter ne sert à rien, car en se privant de la colonisation aussi tôt, nous nous pénaliserons sur une multitude de plan, tantôt économique, militaire et autre. La solution évoquée est de former une entité fédératrice pan-afaréenne en réponse à l'Occident. Certes, à plusieurs, nous serons plus imposant, mais, je doute que nous ne soyons réellement plus fort. La "nouvelle FCAN" ne serait qu'un colosse aux pieds d'argiles, dont les fondations si joliment évoquées Gregorios ci-présent, ne serait pas prêtes à contrer les vagues de possibles représailles. Le colonialisme se présente sous de multiples formes à ce jour, vous n'êtes pas sans savoir. Depuis plusieurs mois, la Cité du Désert qui vivait une pénurie d'eau alarmante, a laissé l'envahisseur entrer en son territoire. Une base poëtoscovienne, en plein désert certes, mais bien une base étrangère en territoire peu militarisé. La perte de souveraineté et la possible ingérence du pays des poètes dans les affaires de la cité est une menace qui plane bel et bien au dessus, mais la Cité est en trop grand besoin pour refuser. En effet, les poëtoscoviens se sont engagés à nous approvisionner en eau gratuitement, pourvoyant aux besoin de la population, ainsi qu'à apporter une aide militaire en cas d'ingérences. L'eau et l'armée sont sûrement les plus grands point faibles de la cité, et se désolidariser de la Poëtoscovie aussi rapidement ne pourra qu'entraîner des repercussions énormes sur la population, en cette période d'attentats terroristes aux portes de la Cité. Le traité est signé désormais, nous ne pouvons plus faire marche arrière. Nous aurions dû songer à une alternative hydrique et militaire afaréenne, mais la Princesse en a décidé autrement. Aussi, je suis pour une décolonisation sur le long terme car une décolonisation éclair ne fera que nous affaiblir sur le court terme en attente de nouvelles solutions. Il s'agit d'un exemple plutôt personnel, qui ne porte que sur ma nation, je pourrais comprendre aussi que ce point de vue vous horripile.

Pour conclure, j'appelle à une méfiance des pouvoirs "décolonisateurs" extérieurs. J'étaye cette affirmation en évoquant l'Akaltie, pays se disant anti-impérialiste, ami des colonies et du droit des peuples à disposer d'eux même. Mais le revirement drastique que l'Akaltie a subie la rends incompatible à notre lutte, on pense à la présence de cet empire anti-colonial affilié à l'Akaltie. Nous avons reçus il y a plusieurs jour une missive akaltienne, nous proposant l'implemention d'une de leur base. Les négociations sont en cours, et je prie sincèrement que cela sera refusé, nous évitant de nouvelles dépendance et une vassalisation aux pays extérieurs. Mais hélas, Une ombre restera au dessus de la Cité tant qu'il restera une base sur son territoire. Je fais donc appel à une vigilance quant à ce cas, et l'Akaltié n'est en l'occurrence pas seule dans ces cas-là de néo-colonialisme. Voici aussi l'intérêt de coopération économiques en Afarée, permettant la subsistance de pays dépendants.

Merci de m'avoir écouté, malgré mes possibles digressions.


Sur ces mots Izrà prit une gorgée de son verre, cette précieuse eau provenant d'Afarée, une eau indépendante du Dgondu, si fraîche et si cristalline et adaptée aux nourrissons pour une meilleure nutrition. Il déglutit et poussa un soupir de satisfaction en prenant soin de tourner la marque de l'eau minérale vers les représentants d'état. Ce n'est qu'à ce moment que Bakir jeta un coup d'oeil intrigué, prenant conscience que M.Al-Bsalom avait parlé.
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L'Althalj répond à l'appel de l'Afarée.


Le Sud de l'Afarée avait longtemps était considéré comme un vide continental et un espace sociétal jalonné de difficultés politiques, économiques et culturelles.
Les investisseurs le fuyaient et les touristes n'y voyaient qu'un havre de dangers malgré un exotisme et des efforts d'un tourisme iconoclaste Eurysien.

Autrefois sa géographie avait été d'un intérêt certains, afin de permettre à des alternatives au passage du Grand Nord Eurysien, vers le Nazum à partir du DeltaCruzando. Le passage du commerce international avait atteint un pic lors des siècles de la colonisation Eurysienne et Nazuméenne et de ce fait de la multiplication de comptoirs et étapes vers le Sud, puis le Grand Détroit de l'Afarée du Sud. Il fallait parcourir 9,000 kilomètres afin d'atteindre de la pointe de l'Eurysie, du détroit du Paltoterra ou du Nazum à cette région éloignée.

Traditionnellement un fief de tension avec les racines Eurysiennes implantées, le Grand Détroit du Sud pouvait compter sur une influence internationale dont la présence n'était plus que d'ordre politique et militaire plus que d'ordre économique depuis la construction du canal en Leucytalée faisant la jonction avec la mer des Bohrins.
A travers le colonialisme décrié d'une force Eurysienne, les nations du Sud Afaréen avaient oublié qu'une stabilité et un essor économique avaient permis un temps au Grand Détroit du Sud d'exister sur la scène internationale et aussi de rattraper un retard civilisationnel aux valeurs de la modernité internationale. Bien entendu, ce prisme de lecture de l'Histoire n'était pas Afaréen, qui avait subi les affres surgissant en parallèle de la colonisation et d'une époque révolue où l'intégrité culturelle et physique des individus était secondaire.

Les Tamurt n Althalj reconnaissaient toutefois que le Grand Détroit du Sud avait été un havre hautement actif pendant plusieurs siècles avec les conséquences sur "l'authenticité Afaréenne". Icemlet n'avait jamais été conquise ou colonisée et de ce fait subissait un biais important sur des sujets de la culture Afaréenne. L'Althaljisme d'antan, un conservatisme et une autarcie sociétale, avait épargné les Althaljirs, quelques temps, des influences et standards internationaux. De ce fait, les Tamurt n Althalj apparaissaient comme imbues de ses opinions face à une complexité politique et culturelle d'un continent divisé par sa géographie, son Histoire, ses peuples et ses aspirations.

Il n'y avait aucun doute quant à la position d'Icemlet.
Le travail du FCAN devait être prolongé et fusionné avec toutes organisations aux aspirations similaires afin de permettre une synergie continentales et avant toutes choses permettre au Grand Frère de l'Est d'intégrer une telle initiative. L'Althalj, la Petite Soeur de l'Ouest, soutenait, par la même occasion, sans aucun secret, et avec une contradiction historique toute aussi complexe, la présence vertueuse de la Sérénissime République Fortunéenne en Afarée. Beaucoup d'encre coulerait sur cette position Althaljir, une fois de plus, avec une aisance qu'Icemlet justifiait amplement.

Les paysages traversés étaient diverses ; Mer d'Emeraude, région verte et l'exceptionnelle Vallée Sèche, le climat tropical et les jungles de l'Ouwanlinda bordant le vaste lac d'Afarée et enfin les régions Sud incluant le Royaume de Marcine jusqu'à Mpanga.
L'avion transportant la délégation avait été choisi avec soin. Les avancées technologiques Althaljirs sur des sources d'énergie alternatives portaient peu à peu leur fruit, bien que l'hydrogène peinait à convaincre face à d'autres solutions efficaces. Toutefois, les occasions de diminuer l'empreinte carbone ou de faire montre de la vitrine Alt ne manquaient pas. Pour une telle distance, AlthaljAir ne dérogeait pas à ses obligations de performance.

L'atterrissage se fit avec douceur, comme à l'accoutumée, et les représentantes d'Icemlet traversèrent l'aéroport avec une organisation orchestrée parfaitement par les autorités locales.
La représentante Althaljir du FCAN, la qari Baya n Ifilku, avait été choisie afin de garantir la position et les intérêts des Tamurt n Althalj. Diplomate et représentante de renom, toutes connaissaient sa fermeté et sa sagesse affichée lors de ces réunions et sommets.


qari Baya n Ifilku


Les Tamurt n Althalj étaient fortement intéressées par des sujets de convergence, plutôt que de résolution de "conflits" ou "différents".
L'éducation restait une priorité qu'elles partageaient avec la République du Banairah et c'est en ce sens que les premiers accords entre les deux nations se focalisèrent sur les échanges universitaires. Puis vinrent les accréditations universités et l'adhésion immédiate et sans concession des universités Althaljirs au système d'accréditation internationale linguistique de Zaki Al-Pour. Le succès fut probant vers une synergie au sein de l'enseignement supérieur en Afarée.
L'autre sujet prioritaire est le renforcement du socle économique Afaréen.
Les investisseurs outre-Afarée étaient toujours frileux, cherchant encore aujourd'hui, une contrepartie néocolonialiste, pour ceux qui, d'aventure, franchissent le pas.
1283
M-EX

Salutations, chères sœurs et chers frères,

Avant de commencer, nous tenons à remercier le roi Malandela Gudmada de Dgondu d’avoir reçu la délégation annanose au palais de Mpanga. Concernant les sujets qui seront évoqués lors de cette réunion historique et emblématique de la force de l’union afaréenne, Anna a déjà pris position. Pour que l’Afarée prospère, elle se doit de renforcer sa coopération économique dans les domaines énergétique, industriel et technologique. Anna est également favorable à l’organisation d’une défense mutuelle, de sorte que notre continent devienne indépendant dans sa capacité à se défendre. De plus, notre gouvernement est ouvert aux doctrines pan-afaréennes dans tous les pays du grand continent, sans oublier la possible inauguration d’une organisation héritière de la FCAN, qui s’étendrait sur l’ensemble de l’Afarée. Mais pour cela, notre position est que le meilleur moyen de réaliser une unité politique est de se doté d'un lieu de discussion .Malgré son éloignement géographique du cœur du continent, la ville de Dgondu doit devenir la capitale politique de l’Afarée. Dgondu, par son histoire et sa richesse culturelle, guidera nos nations vers un avenir de coopération et de prospérité.

Que le Soleil ne se couche jamais sur nos peuples.

Avion de la déléguation annanos à Mpanga
Avion de la déléguation annanos à Mpanga


Doudou,
Chef diplomatique des délégations annanos,
Représentant de l'Île Démocratique d'Anna.
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La visite diplomatique d'une délégation mandrarikane au Dgondu, fut-elle portée par Rakoto Manorohanta, Premier Mandrar et Grand Guide pour l'Humanité Inachevée, en République Sacrée et Universalité de Mandrarika lui-même, était une première. Pour autant la participation à un sommet international de la République Sacrée de Mandrarika, était assurément une seconde, après l'implication du régime théocratique dans le Forum de Coopération d'Afarée du Nord. A ce détail près que ce nouveau sommet entendait défendre une vision continentale qui apparaisse dès lors plus en phase avec les enjeux actuels de la mondialisation et l'interdépendance des états d'Afarée, qu'ils soient des régions septentrionales, méridionales, occidentales ou encore orientales de ce continent riche de sa diversité.

Et en foulant pour la première fois ces terres déclarées sous souveraineté de la Chefferie Confédérale du Dgondu, le Premier Mandrar avait matières à se surprendre d'une beauté afaréen sans cesse renouvelée, lui qui s'était longtemps pris à bouder la côte occidentale du continent. Mais sur cette côte, le microétat du Dgondu avait pour lui la particularité d'être un état jamais tombé sous l'influence d'un empire colonial. Un fait saute aux yeux dès la descente d'avion puisqu'à la vision des éléments tribaux et natifs qui l'environnaient, il fut acquis à son esprit que la Mandrarika et le Dgondu avaient déjà pour eux ce trait commun.

Une forme d'authenticité transpirante qui venait marteler à l'esprit du dirigeant mandrarikan qu'ici, on a jamais oeuvré pour autre chose que des afaréens, ce qui valait bien une certaine confiance dans l’organisateur de ce sommet ambitieux et ô combien hétéroclite, sur un plan à la fois culturel, politique, religieux... "Notre ami veut faire une purée, mais il doit avoir chacun des légumes existants, exception faite des pommes de terre !" s'était permis de dire le Premier Mandrar, à qui l'on fit gentiment remarquer que la pomme de terre n'était pas un légume. "Ah bon? C'est dans les livres de préparation à l’ascension ça?" Un même attaché diplomatique qui fit ostensiblement non de la tête au Premier Mandrar se vit alors préciser. "Une note pour mon retour, promulguer la pomme de terre pour qu'elle est : un légume !" Une dernière remarque, rapidement mémorisée par une retranscription dans l'agenda non électronique et papier de son assistant.

Fut maintenant venu l'instant où on lui permit de descendre, l'avion ainsi mobilisé étant maintenant cloué au sol. Un regard instinctif se porta en direction des palmiers ondulant sous la brise de l’océan des Perles à la manière de ses danseuses de charme. "Les vahinés sont restées au pays mais celles-ci bougent bien aussi..." En République Sacrée et Universaliste de Mandrarika, le Gourou qu'était le Premier Mandrar faisait grand cas d'organiser des orgies en pareilles circonstances, pour forcer la sympathie de ses invités, non sans collecter de potentielles indiscrètes et sensibles informations, susceptible de lui concéder un atout le moment venu.

Le Dgondu, animé de ses six millions et quelques habitants répartis de Mpanga jusqu’aux étendues panoramiques des plaines chaudes et arides intérieures, s’offre à qui sait le regarder comme un joyau afaréen intact. Sans pour autant la localiser, le Premier Mandrar avait en effet été surpris par la musique environnante, la démonstration d'une mélodie envoûtante et née des tambours rituels, se faisant la voix sourde d'un pays ancré dans ses origines natives.

L'héritage natif du Dgondu, pouvait également compter sur sa structuration politique, à savoir l'entretien de figures fortes aux embouchures de l'incarnation politique et morale en la personne de Sa Majesté Malandela Gudmada.


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Empreint de sobriété, l'avion présidentiel mandrarikan est venu s'installer aux côtés des géants de ce monde, qu'ils soient de chair et d'acier.

Premier Mandrar : Excellence, trouvez mes remerciements les plus vifs pour vous être fait l'hôte de la Réunion du continent Afaréen, Son Altesse Malandela Gudmanda. Quant à moi, je suis Rakoto Manorohanta, Premier Mandrar et Grand Guide pour l’Humanité Inachevée de Mandrarika et d'ailleurs.

Les présentations au corps diplomatique Dgondais ainsi faites, le dirigeant mandrarikan se mit à la disposition de la délégation Dgondaise, où son escorte et lui franchirent les portes du lieu de réception communiqué. Après une nouvelle échappée, terrestre cette fois-ci, l'escorte du dirigeant Mandrarikan et de ses officiels arrivèrent où l'entassement des véhicules avec des immatriculations diplomatiques étrangères gageait du succès de la participation mais gageait potentiellement aussi d'une cacophonie déstructuré. Pendant le trajet, le dirigeant mandrarikan révisa scrupuleusement la biographie de Sa Majesté transformée sous la forme de fiches retranscrite par son assistance pour avoir ne serait-ce quel 'ambition de le reconnaître s'il se présentait à lui..

Premier Mandrar : Votre Majesté, veuillez trouver en mon nom et en celui de mon peuple, notre sincère gratitude pour l'invitation dont vous nous avez gratifié et l'accueil qui nous a été réservé avec une chaleur fraternelle. Qu'il soit permis de placer cette réunion comme une réussite diplomatique, eu égard au nombre d'acteurs aujourd'hui investi sur le sujet qui nous amène. Ce sommet sonne en nous comme la volonté collective des peuples afaréens, à se définir eux-mêmes pour ce qu'ils aspirent à être et non plus ce qu'ils ont été.

Des acteurs indubitablement loquaces et qui avaient nourri la conversation à de multiples reprises, rendant le fil de la conversation assez difficile à tenir et appelaient maintenant le représentant terrestre de l'Humanité, à se positionner.

Premier Mandrar : Hmmm... Nous avons écouté, lors d'échanges que certains pourraient parfois qualifier de vifs, les craintes encore nombreuses de certains de nos pairs et homologues, quant à la solidité voulue pour nos institutions et les éventuels dérives doctrinales. Mon pays, pour s'être fait membre participant au Forum de Coopération pour l'Afarée du Nord, souhaiterait faire preuve d'un certain optimisme sur la base des retours d'expérience nées de sa contribution au FCAN. Le FCAN est une organisation qui marche, même si la vision erronée qui est faite autour de son efficacité réelle, reste très fortement conditionnée à sa capacité à intervenir en faveur d'une cessation totale des combats sur zone gondolaise.

Le Premier Mandrar consulta ensuite l'ordre du jour et le résumé des interventions précédentes, pour s'offrir matière à commenter les propositions de dialogue permanents, la Convention de décolonisation, lors d'une prochaine intervenue qu'il se garde le droit d'utiliser, à son initiative.
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Le Ministre des Affaires Étrangères, François-Adolphe Rouzet, qui représentait l'Empire pour un second sommet afaréen, était circonspect. Il avait l'espoir sincère que cela soit plus probant que la Conférence de Marcine qui avait déjà été un cirque et l'occasion d'un pugilat ridicule entre représentants ouwlandais et antegrain. Le sommet avait bien-sûr évoqué la décolonisation, et il était difficile d'échapper à un thème si cher et si important aux afaréens, importance à bien des égards justifiée. Cependant, aucunes conclusions n'avaient pu être tiré de cette première rencontre et l'absence de représentants gondolais alors même que la guerre civile et guerre par procuration avait d'emblée privé toutes décisions d'une quelconque légitimité, à partir du moment où les participants dénonçaient l'impérialisme.

Bien que l'Empire place une grande confiance en son allié Yunakaslave, le royaume du Dgondu était relativement inconnu des services diplomatiques impériaux. Souhaitant lui accorder la même confiance qu'à la métropole, le Ministre commençait à déchanter. Ils n'étaient toutefois pas responsables de l'irascibilité des participants, notamment des dictateurs en puissance.

Décolonisation, autonomie, souveraineté. De bien belles idées malheureusement peu crédibles lorsque leurs peuples eux même ne jouissent d'aucune souveraineté au sein de leur pays ni d'autonomie vis-à-vis du pouvoir central. Il fut également fort désagréable pour l'homme de constater le discours virulent de son allié antegrain vis-à-vis des puissances coloniales. Décidément, l'Afarée aura toujours bien du mal à échanger sereinement avec de telles bouffonneries. Fort heureusement, certains participants étaient sérieux, et il existait toujours le FCAN qui lui était une organisation respectable et digne de confiance. Agacé, mais restant calme et courtois, le Ministre prit enfin la parole.

"Mesdames et messieurs les représentants des nations afaréennes, en vos grades et qualités,

L’Empire du Nord prend la parole aujourd’hui, comme il y a déjà un an à Marcine et comme il y a cinq ans à Icemlet, avec une continuité dans ses convictions et ses idées, avec un objectif clair : contribuer au respect et à la dignité dans la région. Il est peu de dire que le continent afaréen traverse une période complexe, où les défis se multiplient. Les décisions prises ici auront des répercussions bien au-delà de ces murs, et j'espère sincèrement que nous aboutirons à quelque chose de concret et bénéfique pour tous.

L'Empire croit dur comme faire que la souveraineté véritable réside dans la capacité de chaque peuple à déterminer son destin.

Et fidèle à sa ligne de solidarité et d’engagement total envers la paix, appelle à la formation d’un cadre de dialogue plus étendu que l'estimable Forum de Coopération d'Afarée du Nord, au sein de laquelle nous sommes un état associé, où toutes les parties prenantes pourront définir ensemble les contours de la paix durable et apporter les gages d'un arrêt véritable des violences, mais aussi penser l'avenir, la prospérité et la solidarité. Nous n’imposons aucune solution, mais nous serons présents pour soutenir la démarche, offrir nos conseils et nos ressources, si nécessaire et souhaité.

En outre, nous souhaitons rappeler que la coopération doit dépasser le cadre strictement politique et diplomatique. Il serait intéressant de travailler ensemble, et non plus seulement en bilatéralisme, à renforcer les liens économiques, culturels, sécuritaires et universitaires sur le continent. Le Forum de Coopération d'Afarée du Nord est une plateforme privilégiée pour cela, qui mérite notre attention et doit s'étendre géographiquement au continent entier. Une Afarée forte et solidaire ne pourra naître que par la mise en commun de ses volontés, l’échange de savoirs et la promotion des droits humains. Une Afarée sans antagonisme si nous acceptons de nous ouvrir aux autres, de parfois faire des concessions et d'écouter.

Il est également nécessaire d’aborder la question des territoires d’outre-mer, et je comprends parfaitement l'importance que les nations afaréennes accordent à cette question. Les pays extérieurs au continent, comme l'Empire par ailleurs, doivent laisser une autonomie suffisante aux territoires locaux pour protéger leurs intérêts et particularités culturelles, en respectant les principes de coopération, de respect et de non-ingérence. La diversité fait notre richesse, de même que la concorde fait la force. Toutefois, et je serais extrêmement clair à ce sujet, l'Empire n'approuve et n'acceptera que cette conférence tombe dans les pièges de l’hostilité décoloniale aveugle, ni cède aux clichés confortables d’un passé révolu. Les peuples doivent se respecter dans leurs diversités et reconnaître qu’ils partagent une même ambition : un avenir de prospérité commune.

Les territoires afaréens sous souveraineté d'un pays ayant sa métropole sur un autre continent ne sont pas un problème en soit. J'en veux pour preuve d'une part le Dgondu qui fait partie d'une nation plus large s'étendant sur plusieurs continents. J'en veux aussi pour exemple, les régions ultra-marines de l'Empire qui disposent de droits égaux à la métropole aleucienne, qui disposent sur certains sujets d'une plus large autonomie, qui s'intègrent dans leur espace régional tout en étant parti intégrante de l'idéal que défend l'Empire. Une nation pouvait comprendre plusieurs ethnies, plusieurs histoires et des territoires sur divers continents, mais qui peut s'élever par la création d'un peuple unique, soudé autour de valeurs communes qui n'ont été imposées par aucunes des parties. Les territoires que l'Empire possède à ce jour en Afarée sont des régions ayant exprimé leur souhait, lors d'un référendum sur l'indépendance dans les années soixante, de rester au sein de l'Empire là où d'autres territoires ont pris leur indépendance.

L'Empire investi dans ces territoires et les estime énormement. Ils sont partie intégrante de l'Empire au même titre que les territoires métropolitains. Ce ne sont pas des colonies, c'est un des multiples visages d'un Empire riche de diversité.

La décolonisation est nécessaire lorsqu'il y a statut colonial qui opprime, qui ne respecte pas les peuples locaux, qui exploite et qui entrave. Cela doit, je le répète, être fait au cas par cas. L'Empire du Nord est fier de se dire afaréen au même titre qu'aleucien.

Enfin, toutes les puissances extérieures à l’Afarée doivent, du point de vue de l'Empire, traiter sur un pied d’égalité avec les puissances de ce continent, sans mépris ou volonté paternaliste. Les nations doivent défendre leur vision dans le respect de chacun, des spécificités de chacun et selon les objectifs et situations de chacun, sans tenter de s'imposer. Nous devons agir sur la base du respect mutuel, de la volonté de compréhension, de coopération et de la dignité des peuples, sans hiérarchie, mais dans un esprit d’échange ouvert et de partenariat mutuellement bénéfique ayant ppur socle un projet commun et un droit international inclusif.

L’Empire du Nord ne cherche aucunement à imposer sa vision, mais à offrir son soutien dans le respect des souverainetés de chacun. Nous sommes ici pour écouter, comprendre et construire ensemble un avenir stable, juste et prospère pour tous."
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Sa Majesté Malandela Gudmada
Sa Majesté Malandela Gudmada, Roi des rois du Dgondu


Depuis le début de la rencontre, Malandela Gudmada se tenait à l'écart des discussions, observant le débat partir en disputes dignes de scènes de ménages, pour revenir sur une voie à peu près correcte sous la direction de l'Azur. Il avait observé Ateh Olingo, dirigeant de l'Ouwanlinda, insulter de manière indirecte une partie de l'assemblée. Les réactions furent vives. Denis Nkessa du Gondo, Ismael Idi Amar de l'Antegrad ont exprimé leur riposte, surenchérie par encore une fois Ateh, avant que Louis II de Finejouri viennent participer à ce petit conflit d'égo. Cela a alors permit à Malandela Gudmada de reconnaitre quelles nations étaient donc "sérieuses" et étaient prêtes à réaliser des compromis ou des dialogues ( vu qu'il semblait que les belligérants ne connaissaient que l'art des cris et des accusations puériles ).
Alors que le Roi des rois du Dgondu pensait qu'il devrait intervenir, fort heureusement, l'Azur démontra d'un peu plus d'intelligence, assurant à l'assemblée le besoin d'être calme et non dans l'insulte pour pouvoir permettre à ce sommet de réaliser son but, ce que des dictateurs semblaient oublier. Le pays semblait lui aussi avoir compris là où voulais en venir le Dgondu, bien que des sujets à tensions ( la décolonisation ), devraient être passés sous la table pour éviter de faire de ce sommet un monticule de cadavres. Mais bien évidemment, cela serait trop simple. Grégorios Sil Valden de Lykaron avait enchainé pour concentrer les débats sur cet aspect. Le dictateur antegrain et le représentant de la cité du désert avaient également apposé leurs avis, perpétuant un débat qui n'était pas fondamentalement important pour Malandela Gudmada. Entre temps, certains dirigeants des autres nations afaréennes qui étaient restées calmes jusque là, semblaient lentement comprendre que la situation devenait critique. Finalement, la dernière réponse de l'Empire du Nord était la petite lueur d'espoir qu'attendait le Roi des rois du Dgondu. Sa réponse était, en comparaison de certains précédemment, bien plus réfléchie et était fondée sur des faits dont Malandela Gudmada saurait faire confiance ( l'Empire du Nord étant l'allié de la Yukanaslavie ( et donc du Dgondu ) via l'Organisation des Nations Démocratiques ).

En bref, cette première partie du sommet a permit à Malandela Gudmada de reconnaitre avec quelle nation le Dgondu avait intérêt à développer des liens forts, et surtout, à poursuivre sa politique d'union des états d'afarée. Elle avait été catastrophique, mais c'était ainsi que les choses se faisaient parfois. L'erreur était peut être de n'avoir pu être au courant de beaucoup de détails, mais au moins, elle avait été le premier grand rassemblement des états afaréens depuis longtemps. Et cela, Mpanga ne l'oubliera pas. Ainsi, Malandela Gudmada prit la première fois la parole, pour la dernière fois...

"Mes frères et soeurs d'Afarée,
J'observe que les débats ont été quelques peu... animés. Je suis déçu de la part de certains frères d'afarée qui se sont comportés de manière critiquable, et je trouve regrettable qu'un tel sommet qui a pour but l'unité des afaréens se retrouve à devenir un champ de bataille entre les afaréens eux mêmes. Quelle tragédie...

Bien que ce n'était pas le but principal de ce sommet, tous commencent à parler de décolonisations, mais je crains que nous faisons une erreur en parlant de ce sujet qui a déjà divisé par le passé à maintes et maintes reprises. Le pire étant de ne point parler avec les principaux concernés : les peuples locaux sous directions de puissances étrangères à l'Afarée, et les gouvernements à leur tête. Si nous nous engageons dans la voie de la décolonisation totale et sans condition, nous risquerions de plonger l'Afarée, notre terre mère, dans une guerre totale dans laquelle deux camps s'affronteraient pour des questions qui auraient pu être répondues par la voie de la diplomatie. En bref, ce sujet mérite bien plus de réflexions que ces quelques discussions, et avec les états concernés.

La théorie de créer une organisation afaréenne semble également compromis de part les divergences d'opinions et les tensions présentes, et j'estime que nous ne sommes pas encore près à pouvoir arriver à ce point là.

Je vous prie de m'excuser de cette annonce, frères et soeurs afaréens, mais il est temps de nous dire au revoir. Ce sommet a été un premier test à la capacité de pouvoir former une unité entre tous les peuples de l'Afarée. Je comprend votre incompréhension face à cette situation aussi rapidement bouleversée, mais nous ne pouvons continuer à débattre dans de pareilles conditions. Je vous prie de m'excuser de cette situation, et je vous invite dorénavant à regagner votre délégation pour revenir paisiblement dans vos pays, en vous souhaitant le meilleur à l'avenir."


Bien qu'il savait qu'une partie de l'assemblée allait ne rien comprendre à la décision de Malandela Gudmada, lui savait qu'il n'avait d'autres choix, car il est clair que la bâtisse dans laquelle se trouvaient les conviés finirait par devenir une nouvelle Tcharnovie, et cela il ne le souhaitait pas.
Ainsi, les délégations retournèrent vers leurs avions, et, lentement, quittèrent le sol du Dgondu. Ce premier sommet avait été un échec, mais il avait permis de comprendre qu'il ne faut pas inviter n'importe qui pour réaliser n'importe quel projet...

HRP : La rencontre est dorénavant terminée, et va être archivée
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