28/06/2017
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Encyclopaedia Massaliensis - Page 2

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Les Casinos Nérème
Type : Casino
Fondation : 3 juillet 1909
Activités : Salon de jeux de hasard, lieu d'accueil de l'événementiel
Gouvernance : Société anonyme par actions ; président du conseil d'administration : Monsieur Antonin Flavoni.
Siège social : Hôtel Nérème, VIIème arrondissement de Messalie.
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Aperçu :
Les Casinos Nérème sont le plus important établissement messaliote pour les jeux d'argent et de hasard ; l'entreprise affiche un chiffre d'affaires de près de 5,7 milliards de drachmes (soit environ 1,9 milliards de dollars internationaux), et emploie plus de 600 personnes, essentiellement au sein du siège et site principal d'activité de l'Hôtel Nérème, en front de mer dans le sud de Messalie. Antonin Flavoni, ancien directeur de la Générale des Jeux de Garance, et ex-administrateur de l'Hôtel Cardinal à Ayx, a été élu président par les membres du conseil d'administration le 11 août 2013, avec la tâche de redynamiser l'entreprise en relançant une campagne de publicité ciblée sur les classes aisées de l'Eurysie occidentale, et en lançant une application mobile, Nérème Bet Union, pour proposer aux portefeuilles moins garnis un panel de jeux d'argent en ligne portant notamment sur les secteurs lucratifs du pari sportif et du pari politique, à travers des stratégies offensives sur les réseaux sociaux ; « écraser la concurrence » et « [m']implanter à Carnavale » sont les deux objectifs de Monsieur Flavoni, qui ambitionne de relancer la vieille maison de jeux pour en faire un phare du pari et de la gagne rayonnant au-delà des frontières de Messalie.
Histoire :
Les jeux d'argent sont sans doute aussi vieux que le principe monétaire lui-même, et les mises aléatoires encore plus anciennes ; néanmoins l'on peut dater le début des maisons de jeux de hasard autour du Siècle d'Or velsnien, vers 1650, où se développent dans la république sérénissime des ridotti, établissements spécialisés dans l'hébergement de ces activités ; ces maisons, qui permettent de sécuriser les mises et les gains, de contrôler les versements et de prévenir la triche, sont plus ou moins intégrées au système de la police locale. En parallèle se développent des croyances occultistes, ainsi qu'une frénétique mystique de la Bonne Fortune inspirée ou importée de la rayonnante cité de Fortuna ; et ainsi, tout le long du littoral espérantin de l'Eurysie, les ports marchands voient se développer des activités de jeu de plus en plus complexes et prolifiques. De Carnavale, en passant par la Sérénissime Fortuna, Zélandia, Landeek (devenue Kotios), et plus au sud jusqu'au cap méridional de Guadaires, chaque étape de la route commerciale qui relie la Manche Blanche à la Mer de Leucytalée voit fleurir un prospère secteur des jeux ; l'on mise à la fois sur le tir des cartes que sur des événements de plus en plus divers, comme le naufrage d'un navire, la malchance d'un concurrent ou l'occurrence de sécheresses ; en cela le jeu de pari se rapproche du développement de la spéculation boursière qui enfle avec le développement des échanges ; tout au long de la première modernité, qui s'achève au XIXème siècle, l'enrichissement de l'Eurysie occidentale par la pratique de l'esclavage, de la conquête et de la plantation coloniales profitent à un essor des jeux d'argent et à l'émergence des premiers casinos, qui attirent une classe bourgeoise en quête de loisirs financiers.

Messalie connaît cette vague à l'orée du XIXème siècle, après trois décennies de Révolution industrielle intense qui propulse les grandes familles détentrices de capitaux à un niveau inédit de richesse. A Carnavale, la Belle époque s'annonce déjà comme une période de fastes et de croissance et, sous la Princesse Eugénie, les casinos se multiplient. S'inspirant de leur réussite, le capitaine d'industrie Jaime Auguste Nérème, issu d'une ancienne famille d'oligarques messaliotes, entreprend la construction d'un beau palais en front de mer, et crée sa société des Casinos Nérème : cet établissement, qui devient le plus grand du type dans tout le pays, est un passage obligé pour les touristes fortunés qui veulent s'y essayer au poker, au blackjack, à la roulette russe et à toute sorte de jeux, à partir de 1909.

Dans les années 1920 et 1930, les Casinos Nérème enregistrent de faramineux profits qui sont petit à petit grevés à la fin des années trente, alors que monte une instabilité économique et politique qui inquiète. Le régime de la Concorde, installé d'une main de fer par le Premier-Directeur Antoine de Barrigue entre 1930 et 1952, rétablit l'ordre et les profits pleuvent à nouveau ; les yachts se multiplient dans le port de Messalie et l'Hôtel Nérème devient un passage obligé, un pèlerinage pour la grande bourgeoisie espérantine.

L'arrivée du Parti républicain, social et conservateur, au pouvoir à partir de 1961 rend l'exercice plus délicat, et les fastes des Casinos Nérème, comme le Trophée de la Plage qui faisait vivre un Club Automobile dynamique, est interdit ; le tir du Grand Feu d'Artifice de la Saint-Sylvestre, après avoir provoqué des incendies dans les quartiers avoisinants, est également banni. Les autorités réglementent également drastiquement les jeux, et interdisent leur pratique en-dehors des maisons à l'accès limité ; la Loterie est nationalisée.

En 1969, un fait divers défraie la chronique : celui du braquage du Casino par des membres de la pègre, qui font irruption dans la soirée du 19 avril à l'occasion de la fête d'anniversaire du comte de Plévenol, et qui s'emparent de plusieurs millions de drachmes en bijoux et en jetons ; l'affaire des jetons continuera d'entacher durablement la réputation des Casinos Nérème, avec des secousses successives liées à la distribution de faux jetons de jeux dans les années qui suivent.

Il faudra attendre 2012 et la suspension des pouvoirs du Parti républicain pour que soient levées des restrictions aux jeux d'argent ; la Loterie est à nouveau privatisée à l'orée de l'année 2013, permettant aux Casinos Nérème de sortir d'une léthargie relative, et au secteur des jeux d'argent de connaître à nouveau une croissance importante qui motive l'entrepreneur du luxe et de l'hôtellerie, Antonin Flavoni, à s'en rendre président du conseil d'administration avec de grands objectifs pour restaurer la grandeur de ce qui fut le plus grand casino de la côte messaliote.
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Jacomo Petrucci

Joueur : Timour
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Carte d’identité :

Âge : 59 ans en 2016, né le 29 avril 1957.
Genre : masculin.
Lieu de naissance : Messalie Ier arrondissement
Nationalité : Messaliote.
Statut conjugal : marié et père de quatre enfants.
Fonction : Ancien Premier-Directeur du LIVème Directoire (2010-2011), professeur de droit
Parti politique : Parti républicain

Citations :

« C'est difficile de faire son travail quand on a des collègues qui ne bossent pas. »
Petite phrase lâchée à la télévision à la sortie d'un débat houleux sur le budget, lors de la session extraordinaire de la Chambre en août 2011. Il fait référence aux députés qu'il taxe de paresse.

« Je vous remercie de m'avoir accordé votre confiance ; j'aimerais que vous m'accordiez aussi votre intelligence. »
Déclaration lors des débats au Parlement sur le Memorandum of Understanding du 18 mars 2011.

« J'ai proposé d'achever la Banque [Océane], vous m'avez dit non. J'ai proposé de la sauver, vous m'avez aussi dit non ! ... Dans ces conditions, il n'y a plus rien à faire. Vous seuls, chers collègues, serez responsables de cette situation. Vous vous démerderez pour l'expliquer à nos concitoyens. Moi, je vous remets ce jour la démission de mon gouvernement ! »
Discours de démission du 4 septembre 2011, après l'échec de sa proposition de budget.

Biographie :

Jacomo Petrucci naît dans le Ier arrondissement de Messalie dans une famille de notables de la région nord-occidentale de Nachaïe. Il étudie le droit et se destine à devenir, comme la plupart des membres de sa famille, avocat ou notaire ; à 23 ans, en 1980, il est titulaire d'une maîtrise de droit public de l'Université Messalie-2. Il choisit de continuer ses études à travers une thèse sur le droit notarial, mais du fait de sa rencontre avec Auguste Mirnecelle, député républicain influent, il se familiarise avec la politique et devient adhérent du Parti républicain ; lors des élections législatives de 1990, il hérite d'une place sur la liste du Parti dans la circonscription de ce dernier, et fait son entrée au Parlement pour la première fois à l'âge christique de trente trois ans.

Discret, Petrucci se rattache au « ventre mou » du parti qui a suivi le leadership de Paul Carrieù entre 1987 et 1990, préférant cette figure énergique et plus centriste au « Vieux Papa » Pierre Freycinet, chef incontesté et incontestable des républicains depuis dix-sept ans. Il accompagne donc le double mandat de Carrieù à la tête du Directoire, et occupe provisoirement une fonction ministérielle en devenant, entre 2000 et 2002, porte-parole du gouvernement.

Lors de l'entrée en fonction d'Edouard Laurens Soledano au Directoire en 2002, il devient son chef de cabinet et l'un de ses plus proches soutiens ; il est fréquemment vu comme le possible successeur de Soledano, et attend patiemment son tour ; depuis l'installation des républicains au pouvoir en 1961, le chef du gouvernement désigne en général lui-même son successeur, à l'exception de Paul Carrieù qui s'est imposé à son prédécesseur Freycinet en 1990. Il semble donc normal de penser qu'après Carrieù et Soledano, Petrucci suivra ; loyal et fidèle, discret et efficace, sans aspérité ni réel caractère, il est une ombre diligente pour Soledano qui s'apprête à vivre un mandat des plus mouvementés de l'histoire de Messalie.

Expulsé du gouvernement après des révélations sur des faits de corruption l'impliquant directement, Soledano est mis en examen et Petrucci quitte son cabinet pour redevenir professeur de droit à l'université ; lors des élections de 2007, ce dernier refuse l'offre qui lui est faite de participer à une contre-attaque contre Alexandre de Nagy-Bocsa qui est à l'origine de ce coup contre le Premier-Directeur ; au contraire, après l'élection de celui-ci, il joue un rôle important pour réconcilier les républicains cruellement divisés. Nagy-Bocsa ne dure pas au gouvernement ; après la censure de son gouvernement le 4 janvier 2011, le Parti fait appel à Jacomo Petrucci pour prendre les rênes du Directoire, ses deux prédécesseurs ayant été embourbés dans des scandales politico-financiers ; celui-ci accepte et devient le chef du cinquante-quatrième Directoire de la République.

A la tête de l'Etat, Petrucci s'attache à reprendre le travail de reconstruction d'une crédibilité pour l'Etat messaliote. La République est en effet salie par la réputation de corruption et de maquillages des comptes de son institution organique, la Banque Océane ; cette ancienne et énorme banque est vue comme « un éléphant pourrissant au milieu d'un jardin », un « Léviathan d'opacité » pesant comme un fardeau sur l'économie messaliote, et dont il faut nettoyer la salissure ; la Banque est en effet en plein risque d'effondrement, et Nagy-Bocsa, qui avait promis de la sauver pour rassurer les marchés financiers, a sous-estimé le coût des travaux ; ce sont des dizaines de milliards de dollars internationaux qu'il faut trouver pour recapitaliser la banque à un niveau tolérable, une gageure pour le petit Etat.

Il a peu de marges de manoeuvre pour faire face à la situation et aux énormes attentes qui pèsent sur lui. Son dilemme est profond ; soit solliciter de l'argent frais auprès des marchés financiers pour purger le bilan de la Banque Océane et sauver l'épargne des Messaliotes, mais consentir à de sanglantes réformes austéritaires ; soit affronter les milieux de la finance, nationaliser la banque, et risquer de voir le monde économique se retourner violemment contre lui.

Petrucci propose donc au Parlement un plan en trois étapes visant à « mettre la banque en quarantaine » pour en apurer les comptes et la liquider, au profit de nouvelles structures bâties sur des bases saines. La première phase de ce plan, qui implique d'interdire la transaction et l'émission de nouvelles actions, effraie les actionnaires qui craignent de se retrouver piégés, forcés de garder des actions qui ne vaudront plus rien, et empêchés de s'en débarrasser ; fuitant dans la presse, le plan est porté à la connaissance du grand public quelques heures avant son examen par le Parlement. La valeur boursière de la Banque Océane s'effondre, mais surtout, les taux d'intérêts flambent car nul ne sait si l'Etat sera réellement capable de prendre en charge ce fardeau sur son propre budget. Inquiets et désorientés, les parlementaires rejettent ce premier plan Petrucci le 22 janvier 2011.

Des négociations s'ouvrent avec l'Interbancaire en mars, aboutissant à un premier compromis fragile,

Petrucci fait alors le choix d'ouvrir des négociations directes avec les investisseurs, propriétaires de la Banque Océane et créanciers, qui se sont agrégés dans une Interbancaire présidée par un milliardaire afaréen, Gabriel Anate Musavu. Le Premier-Directeur négocie donc avec lui un programme d'entente pour solutionner le problème de la Banque Océane ; le gouvernement signe avec les investisseurs un Memorandum of Understanding le 18 mars 2011 ; ce « protocole d'accord » prévoie une recapitalisation complète de la Banque par l'Etat messaliote, qui se voit autorisé à emprunter de nouvelles ressources financières en échange de réformes structurelles libérales et « austéritaires » destinées à couper dans les dépenses publiques pour garantir la solvabilité de la dette messaliote. Le mémorandum prévoit cinq phases pour la sortie de la crise et définit un calendrier. La première phase consiste à un apport limité de liquidités de la part du secteur privé, en échange d'ajustements comme une baisse des dépenses sociales et une réorganisation fiscale. La crise semble se calmer, ou du moins se suspendre, avec l'adoption de ce premier mémorandum, signé le 18 mars ; près de 3,6 milliards de dollars internationaux sont acquis pour reconstituer les fonds propres de la Banque Océane et en absorber les créances douteuses. L'ensemble de ces mesures devrait être réalisées avant le 1er septembre pour qu'une seconde phase de sauvetage puisse être mise en oeuvre. Après la signature du mémorandum, l'agence de notation Moods & Camels relève la note de Messalie, et des commentaires positifs accueillent cette décision du gouvernement dans la presse internationale.

Petrucci est donc vu comme un homme de solutions. Cependant, la mise en oeuvre des réformes suscite contre lui une agitation sociale et syndicale ; c'est le cas notamment lorsque, conformément à la première phase du mémorandum, le Directoire annonce baisser de 10 à 25 % les allocations des chômeurs et des étudiants, et de 5 à 20 % les pensions de retraite ; la rue réagit fortement à partir de la mi-juillet. La seconde phase, qui devrait commencer au 1er septembre, prévoit l'adoption d'une série de décrets pour briser le monopole de la C.C.F.M. (Compagnie des Chemins de Fer Messaliote) et privatiser l'industrie pharmaceutique : des mesures qui ne font que renforcer la colère des manifestants. Pour la première fois depuis longtemps, les syndicats s'opposent au Parti républicain. Petrucci convoque le Parlement pour une session extraordinaire au milieu de l'été, afin de faire entériner la deuxième phase du programme conditionnant le déblocage de précieux fonds financiers par les investisseurs ; le budget, qu'il présente au vote le 3 septembre, avec trois jours de retard sur le calendrier, est cependant rejeté par les parlementaires. Comprenant que le mémorandum vient de subir un échec fatal, il décide de remettre sa démission le lendemain.

Après sa démission, Petrucci retourne à son professorat à l'université. Il accorde des interviews dans des médias étrangers, mais décide de quitter la vie politique. Pendant l'ère de la Troïka qui met un terme à la crise, il confirme soutenir certaines réformes. En 2016, il laisse échapper dans la presse des petites phrases indiquant qu'il pourrait se présenter au congrès du Parti républicain de l'année suivante, pour en devenir le secrétaire-général.

Personnalité : D'un naturel calme et effacé, Jacomo a dû s'affirmer pendant sa carrière politique. Il n'a cependant, comme la plupart des apparatchiks républicains de sa génération, que peu d'engagement idéologique. Membre du centre du Parti, il aura présenté deux plans radicalement contradictoires pour résoudre la crise qu'il a affrontée. En 2017, il pourrait se présenter au congrès du Parti en tant que candidat plutôt pro-libéral et pro-réformes, actant plutôt que critiquant les drastiques mesures mises en oeuvre par la Troïka.

Chronologie
1957 — Naissance dans le premier arrondissement.
1980 — Diplômé de droit notarial.
1990 — Elu député sur la liste d'Auguste Mirnecelle, membre influent du Parti.
2000 — Nommé porte-parole du gouvernement.
2002 — Directeur de cabinet de Soledano.
2007 — Retour à l'université.
2011 — Elu Premier-Directeur le 4 janvier. Le 22 janvier, son premier plan est rejeté par le Parlement. Le 18 mars, il signe un mémorandum avec l'Interbancaire. Le 3 septembre, le Parlement rejette la deuxième phase du mémorandum, le poussant à la démission le 4 septembre.
2016 — Il annonce songer à se présenter au congrès du Parti républicain.
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Antigone Mercier

Joueur : Timour
https://focus.telerama.fr/2023/09/27/1/0/8192/5461/1600/1067/60/0/ef2b876_1695828388949-18a8802.jpg


Carte d’identité :

Âge : 33 ans en 2016, née le 1er septembre 1983.
Genre : féminin.
Lieu de naissance : Epirée, province d'Archalide.
Nationalité : Messaliote.
Statut conjugal : célibataire.
Fonction : Journaliste d'investigation à Bastà (2007 à aujourd'hui)
Parti politique : sympathisante de gauche.

Citations :

« J'ai eu la chance de commencer ma carrière presque gratuitement. Quand ces sources miraculeuses sont tombées dans ma boîte aux lettres, c'est comme si j'avais vu la Vierge : je me suis dit que l'investigation était mon destin. »
Propos tenus dans une capsule vidéo réalisée à son sujet en 2016, où elle raconte sa vie de journaliste.

« Je vois le journaliste comme un recours, comme une sorte de service public pour les gens. Le journalisme n'est pas un contre-pouvoir, c'est un vrai pouvoir qu'ont les citoyens. »
Déclaration faite dans une interview pour un autre média en 2015.

« Si servir la vérité, c'est desservir la patrie, le prolétariat, ou quelque grande valeur que ce soit, j'accepte volontiers le blâme. »
Même source.

« Il faut se battre pour la liberté de la presse. Ici, ailleurs, partout. Sans information libre et transparente il n'y a tout simplement pas de démocratie ! »
Phrase extraite d'une tribune pour dénoncer, en 2014, l'expulsion de ressortissants communaterrans prétendant être des journalistes, accusés d'espionnage à Messalie.

Biographie :

Antigone naît le 1er septembre 1983 de parents artistes et intellectuels de la ville côtière d'Epirée, en Archalide, où elle effectue sa scolarité. Son père, metteur en scène et comédien, et sa mère, artiste photographe, contribuent à structurer sa vocation créative ; après une demi-année aux Beaux-Arts, elle choisit de faire une école de scénarisme pour travailler dans le cinéma. Elle a 21 ans, en 2004, quand elle décroche un stage dans une entreprise de distribution cinématographique, Beaumonts, à Messalie. Elle travaille dans l'équipe de direction autour d'Esmeralda de Angusa, alors directrice, et assiste en tant que telle à des épisodes mondains du milieu culturel messaliote.

En 2005, elle fait la rencontre d'Imène Terraso, journaliste people très connue dans le Tout-Messalie, et se lie avec elle d'une relation d'amitié. Par ce biais, elle croise des membres de la classe économique et politique, en particulier des membres du Parti républicain. A la fin de l'année 2005, c'est à elle qu'Alexandre Nagy-Bocsa décide de confier des documents secrets démontrant l'implication du Premier-Directeur de l'époque dans des affaires de corruption ; elle en réfère à Terraso, qui lui recommande d'en parler à des journalistes du média Bastà avec lesquels elle s'est liée. Ignorant l'origine des sources qui se mettent à pleuvoir dans sa boîte aux lettres, elle se passionne pour cette investigation aux bienfaiteurs mystérieux, et rejoint l'aventure du journalisme d'investigation.

Elle signe sous un nom d'emprunt sa première publication journalistique en 2006, à 23 ans, pour une édition de Bastà révélant les liens entre la Banque Océane et les proches d'Edouard Laurens Soledano, parue en avril. L'information a un faible écho médiatique et politique, qui la déçoit mais, plutôt que de la décourager, la pousse à persévérer dans son investigation sur la base d'interrogations demeurées en suspens pendant l'enquête.

Durant l'année 2006, dans la fougue de la jeunesse, elle mène l'enquête sur la Banque Océane avec d'autres collègues, et se rend à Velsna en mai pour s'entretenir avec des journalistes locaux. Elle mène plusieurs entretiens avec d'éminentes sources des milieux financiers. En novembre 2006, l'enquête paraît en trois volets successifs, révélant que la Banque Océane fait l'objet d'une instruction par les autorités financières de plusieurs pays eurysiens dont Velsna et Caratrad ; qu'il est connu, dans les milieux informés, que le bilan de la Banque contient des créances douteuses, et qu'il est « artificiellement ajusté » par des opérations de maquillage de comptes ; que l'Autorité financière messaliote, l'organe public chargé de la surveillance des marchés financiers, couvre les agissements de la Banque Océane.

Ces révélations ont cette fois un écho massif. Après la chute du gouvernement Soledano, Antigone est invitée à un gala du journalisme à Teyla où elle prend pour la première fois la parole en public pour évoquer l'enquête. Quelques semaines plus tard, son domicile est incendié ; elle déménage chez des amis.

Elle poursuit une enquête sur le mystérieux donateur des sources révélant la corruption du Parti républicain, qui sera achevée en 2013 ; entre-temps, elle participe à des investigations sur la Banque Océane, qui portent à nouveau des fruits juteux ; quand le grand public est informé que le Premier-Directeur de l'époque, Nagy-Bocsa, truque les opérations de remise à flots de la Banque Océane par l'Etat messaliote afin d'en bénéficier personnellement, la presse en fait ses choux gras et le politicien subit le même désaveu que son prédécesseur. Bastà gagne une place centrale dans le milieu de l'investigation ; la scène médiatique commence à se rebeller contre la classe politique.

D'abord adulé par les courants de gauche, le journal est cependant vilipendé par les milieux socialistes et syndicalistes après les révélations qu'Antigone Mercier conduit en avril 2010 au sujet de l'imbrication entre l'Union Générale, le principal syndicat de Messalie, et le Parti républicain à travers les mêmes liens de corruption. Elle est alors accusée de « trahir la classe ouvrière », de « s'en prendre au prolétariat organisé » et donc d'être « une petite bourgeoise » au service « du capitalisme mondialiste. » Son cas personnel contribue à faire sa notoriété et à diviser la gauche radicale, qui demeure, dans la période, impuissante et inconfortable dans la lutte qui s'installe entre le Parti républicain et les milieux financiers pendant la crise messaliote.

Une agression en pleine rue, le 30 juin 2010, la marque. A 27 ans, elle décide d'arrêter ses activités de journalisme pour un temps ; la période est en effet propice aux effets de tribune et au populisme exacerbé. A partir de 2011, elle milite au sein d'une association internationale, Women For Truth, de défense des droits des journalistes et en particulier des membres féminines de la corporation. Elle intervient ainsi pour jeter la lumière sur des affaires au Pontarbello, au Gondo ou encore en Azur, où elle participe au Festival de la Transparence organisé par le journal de gauche SARGHAT. Elle a aussi collaboré, à partir de 2015, avec le média pan-afaréiste Afarea Awakens. En 2016, elle revient à Messalie en publiant des révélations sur l'alors ministre des Affaires étrangères, Ophélie Veycin de Causans, qui aurait profité de sa position de directrice de la Fondation Leucytaléenne pour l'Art Antique afin de permettre le rachat d'oeuvres appartenant au patrimoine national messaliote par des collectionneurs privés pour des sommes « dérisoires. »

Personnalité :

Antigone était une personne créative, bricoleuse, avec le désir de travailler dans le cinéma. Sa curiosité et son esprit de débrouille l'ont cependant incité, lorsque l'occasion « miraculeuse » s'est présentée à elle avec des sources providentielles tombées dans sa boîte aux lettres, à se jeter dans le journalisme. Elle y a développé le côté opiniâtre de son caractère, et son goût pour la vérité, y compris aux dépens de ses propres loyautés politique. Elle devient militante de la cause de la presse à partir de 2011 ; c'est aujourd'hui une figure du journalisme « bête noire » que politiciens et magnats redoutent, mais veulent orienter dans leur intérêt. Des rumeurs ont été répandues sur Antigone, mettant en cause son éthique de travail et son utilisation de relations personnelles à des fins professionnelles.

Chronologie
1983 — Naissance à Epirée, province d'Archalide.
2004 — Stage à Beaumonts en distribution cinématographique ; déménagement à Messalie.
2005 — Rencontre avec Imène Terraso, journaliste people.
2006 — Des sources mystérieuses indiquant des faits de corruption au plus haut niveau de l'Etat s'accumulent dans sa boîte aux lettres ; elle collabore avec Bastà pour en révéler la teneur. Parution d'une deuxième enquête sur la Banque Océane à la fin de l'année.
2009 — Participation aux révélations de Bastà sur le Premier-Directeur Nagy-Bocsa.
2010 — Révélations sur les liens entre les syndicats et le Parti républicain ; bad buzz dans les milieux de gauche. Le 30 juin, elle est reconnue et agressée dans la rue ; elle suspend ses activités de journalisme.
2011 — Elle rejoint l'association internationale Women For Truth et y milite dans divers pays.
2015 — Retour à Messalie.
2016 — Retour dans le journalisme avec un article ciblant la Directrice des Affaires étrangères Veycin de Causans, pour des faits antérieurs.


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Maximilien Moreira

Joueur : Timour
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Carte d’identité :

Âge : 66 ans en 2016, né le 19 août 1950.
Genre : masculin.
Lieu de naissance : Thoecholiatê, île de Porphyre.
Nationalité : Messaliote.
Statut conjugal : marié et père d'un enfant.
Fonction : Député du 11ème dème électoral (2015 à nos jours), homme politique
Parti politique : Parti républicain

Citations :

« C'est ça, prend-moi pour un poisson rouge ! »
Réponse interposée au président de l'Interbancaire, formulée en duplex à la télévision en 2014, lors des manifestations d'opposition à la Troïka.

« Si vous votez pour lui, vous allez cracher du sang. »
Déclaration lors d'une réunion publique pendant la campagne des élections législatives du printemps 2015, en parlant de Léandre Garras de Tomarels, leader du Parti réformateur.

« C'est l'élection qui crée la légitimité. Tous les autres, nommés, parachutés ici, recommandés là, n'ont aucune légitimité face à celui qui est investi du suffrage universel, de la volonté générale [...] Je conteste cette Constitution parce qu'elle n'est pas démocratique. Mais je la conteste dans les formes de la démocratie, c'est-à-dire par l'action politique, en représentant une alternative devant les électeurs. »
Extrait d'un entretien donné à un journal local, au sujet de son opposition à la Constitution du 15 mars 2015.

Biographie :

Maximilien naît dans la famille Moreira, des Messaliotes d'origine listonienne installés depuis trois générations sur l'île fortunéenne de Porphyre ; son père travaille dans les comptes d'une grande entreprise de l'époque coloniale, et sa mère est institutrice. Son père décède de maladie alors qu'il n'a que douze ans, il est alors élevé par sa mère, qui décide de revenir à Messalie, et son grand-père, qui prend en charge une partie importante de son éducation.

Chéri par sa mère, batailleur, il entre au collège public dans le VIème arrondissement en 1962, alors que le pays est ébranlé par l'arrivée du Parti républicain au pouvoir l'année précédente ; les premières années du Directoire Freycinet voient la mise en oeuvre de politiques sociales massives, comme la création du Régime social général qui institue un système global d'assurances retraite, chômage et maladie, et dispensent les membres les plus précaires de la société d'allocations sociales qui contribuent à éradiquer la grande pauvreté. Accompagné et traversé par des idées de gauche radicale, le mouvement républicain trouve des recrues dans la jeunesse et les classes populaires et moyennes, et c'est donc dans une époque à haute intensité politique que le petit Maximilien s'initie à l'art de la joute oratoire pour s'imposer face à ses camarades de collège. En 1968, il adhère à 16 ans à la Ligue Ouvrière Eurycommuniste et Révolutionnaire, un groupuscule de son quartier qui s'oppose au gouvernement républicain pour promouvoir l'idée d'une révolution socialiste et de la dictature du prolétariat, ce qui n'est pas au programme des Freycinet.

En 1973, le fils du Premier-Directeur lui succède ; Pierre Freycinet prend le contrôle de l'Etat, et consolide sa domination en menant une lutte implacable contre les partis de droite qui refluent hors des grandes villes ; l'antifascisme affiché par le nouveau chef du gouvernement séduit Maximilien, alors jeune licencié d'histoire, qui s'inscrit dans une section locale du Parti républicain. Il rencontre Pierre Freycinet en 1975, à l'âge de 25 ans, et marque celui-ci grâce à son caractère opiniâtre ; il est récompensé en recevant une place sur une liste électorale lors des élections de 1980, qui le voient devenir conseiller municipal du IXème arrondissement. Sa rupture est alors consommée d'avec le communisme révolutionnaire, qui est ridiculisé par les républicains.

Militant dans l'aile gauche du Parti, il s'oppose régulièrement à la faction libérale et au « ventre mou » central, tout en conservant sa loyauté à l'égard du Premier-Directeur. Il est familier de Jean Freycinet-Sousa, un petit cousin de celui-ci qui joue le rôle de successeur potentiel de Pierre à la tête du parti ; dans les années quatre-vingt, le déclin économique de l'industrie messaliote complique cependant les rapports entre le parti et la classe ouvrière, ce premier s'orientant de plus en plus vers les options de l'économie nouvelle ; lors du duel qui oppose Pierre Freycinet à sa faction dissidente entre 1987 et 1990, il défend résolument le premier face à Paul Carrieù, qu'il désigne comme « un homme de droite » ; mal lui en prend car la majorité des adhérents choisit celui-ci, qui évince « le vieux » et devient Premier-Directeur à sa place.

Moreira songe à de multiples reprises à quitter le parti, mais il fait le constater que toutes les tentatives de disrupter celui-ci par l'extérieur ont échoué ; la machine gouvernementale élaborée par les Freycinet est redoutablement efficace, et Carrieù s'en sert sans limite pour consolider son pouvoir. Il entre alors dans une phase de latence, passant sous silence la majorité de ses critiques, et se contentant de vivoter au sein d'un « Groupe pour la République sociale » interne au mouvement républicain ; il se rapproche des syndicalistes, et se dote d'un ancrage politique fort. Il entretient de bons rapports avec Edouard Laurens Soledano, Secrétaire-Général du Parti à qui il donne son soutien en échange de la conservation de sa place. En 2002, il soutient celui-ci qui devient le nouveau Premier-Directeur après Carrieù.

Lorsque la crise messaliote débute avec des révélations de corruption sur le Parti républicain, il se fait discret, indiquant de façon continuelle jusqu'à aujourd'hui qu'il « n'a jamais eu connaissance » des faits reprochés à Soledano ; d'ailleurs, il n'est jamais incriminé directement et sa version n'est pas démentie par les jugements qui condamnent l'ex-chef du gouvernement. En 2007, il recueille une part non négligeables de soutiens pour succéder à Soledano, face à Alexandre Nagy-Bocsa qui rafle la mise et se fait élire au Directoire. Il critique la politique de recapitalisation de la Banque Océane menée par celui-ci, et lorsqu'il est révélé dans la presse que ce renflouement lui profite directement, il en demande la démission et vote la censure contre lui. Il critique aussi férocement les journalistes, mêmes les journalistes de Bastà comme Antigone Mercier lorsque ceux-ci accusent le syndicat Union générale de corruption ; les désigne comme « les agents conscients ou inconscients d'un populisme antiparlementaire, antisyndicats, antidémocratique. »

Comme la majorité des députés du Parti, il vote pour Jacomo Petrucci afin de le remplacer ; dans son Directoire, il reçoit alors le portefeuille de l'Education, et se propose de mettre en oeuvre une réforme de l'enseignement « pour une école 100 % gratuite, 100 % laïque », qui lui attire la sympathie du public et de son parti mais qui paraît inadaptée au contexte. Il défendra, le jour du vote sur le Plan Petrucci le 22 janvier 2011, la nationalisation de la Banque Océane, de ses pertes et de ses profits, en défi des marchés financiers qui tempêtent contre cette idée ; cependant, la majorité des parlementaires ne le suivra pas ; au contraire, Petrucci change de posture et adopte une position conciliante face à l'Interbancaire menée par le milliardaire Gabriel Anate Musavu. La signature, le 18 mars, du Memorandum of Understanding qui prévoit austérité et privatisations en échange de liquidités pour gérer la crise est très critiquée par Maximilien Moreira ; il y voit « une décision funeste » et quitte le gouvernement. Dès lors, il rejoint un petit groupe de députés frondeurs.

Le 1er juin 2011, il annonce la création, avec quelques camarades dont plusieurs responsables syndicalistes, du groupe République Sociale, une association regroupant sympathisants républicains déçus par la ligne du parti et opposants de gauche à la politique républicaine. Il est pour cela accusé de « déloyauté » par d'autres membres du Parti, mais les critiques se calment dès juillet car la contestation sociale montante contre la première phase du Mémorandum et ses coupes budgétaires influence les députés désorientés de la majorité. Le raidissement de la contestation au long du mois d'août, avec notamment des émeutes violentes de hooliganes et de bandes autonomes radicales, et une grande manifestation syndicale le 1er septembre, font triompher Moreira et sa ligne antilibérale lorsque la deuxième phase du Mémorandum est rejetée par les parlementaires, le 3 septembre 2011.

« Nous entrons dans l'inconnu », écrit-il avec clairvoyance le soir du vote ; en effet, l'échec de l'accord entre les capitaux et le gouvernement provoque le désordre des marchés financiers, une hausse brutale des taux d'intérêts et le déchaînement de critiques venues de l'intérieur et de l'extérieur du pays contre le gouvernement. Maximilien Moreira, suivant en cela l'avis d'autres notables du parti comme Lucien Faure ou Dominique da Costa, recommande de réélire Edouard Laurens Soledano au Directoire. Celui-ci, pourtant condamné pour corruption, reprend les rênes du gouvernement et organise une contre-attaque contre les marchés financiers, se gardant cependant de prononcer la nationalisation définitive de la Banque Océane ; cette aventure, qui est une débâcle économique totale, est soldée en janvier 2012 avec le « coup d'Etat néolibéral » de la Troïka.

Durant la période de la Troïka, Moreira voit ses fonctions suspendues, comme tous les députés ; ses critiques sont cependant étouffées par un vent de renouveau qui promet fin de la corruption et du déficit aux Messaliotes. Par ailleurs, il se désolidarise de certains actes de violence commis par des bandes d'extrême-gauche. Son choix de demeurer à l'intérieur du Parti républicain s'explique par le calcul qu'il fait que le Parti réformateur, qui a choisi d'assumer l'héritage antisocial de la Troïka, sera bientôt rejeté par les électeurs ; et que seul un parti de masse historiquement implanté comme le mouvement républicain pourra représenter une alternative pour un renouveau social à Messalie. Il se présente pour prendre la tête du Parti lors du Congrès de 2017.

Personnalité :

Maximilien Moreira est un homme qui ne compte plus que sur lui-même. Intellectuel et stratège, il a pour mantra de ne jamais renoncer à sa ligne, tout en étudiant avec précision le contexte politique pour tirer son épingle du jeu. Cela explique son louvoiement entre Parti républicain et opposition de gauche radicale, qu'il tente de concilier à travers sa stratégie. Sur un plan personnel, c'est un homme ombrageux, affectueux mais qui ne pardonne aucune déloyauté, qu'il associe souvent à la moindre contradiction... Engagé à vie pour la République sociale, son logiciel n'est pas entièrement à jour sur des questions comme le mariage homosexuel (il y voit une diversion libérale), la laïcité (il la veut intransigeante, notamment pour interdire les signes religieux dans l'espace public) ou la géopolitique (il est partisan d'une neutralité de Messalie et de coopérations limitées à la sphère sud-eurysienne). Néanmoins, ses positions sont amenées à évoluer car il compte bien devenir la figure du Parti républicain face à Léandre de Tomarels, le Premier-Directeur libéral, et pour cela il lui faudra gagner une majorité d'adhésions.

Chronologie
1950 — Naissance à Thoecholiate, une petite ville de l'île fortunéenne de Porphyre.
1962 — Mort de son père ; retour à Messalie ; il entre au collège.
1968 — Il rejoint un groupuscule d'extrême-gauche lors de son année de seconde.
1973 — Licencié d'histoire, il priorise la lutte antifasciste.
1975 — Il est séduit par Pierre Freycinet, chef des républicains, et en rejoint le Parti.
1980 — Il obtient une place éligible sur une liste d'arrondissement et devient conseiller municipal.
1987 — Il défend Pierre Freycinet face à Paul Carrieù.
2002 — Soutien de Soledano.
2007 — Tout en appelant à un changement de Premier-Directeur, il désapprouve la figure de Nagy-Bocsa.
2011 — Il devient directeur de l'Education dans le gouvernement de Petrucci, formé en janvier ; il quitte celui-ci en mars. Il forme une association d'opposition de gauche. Réintégrant pleinement le Parti républicain, il vote pour le retour de Soledano aux affaires.
2012 — Il s'oppose virulemment à la Troïka, mais désapprouve l'action violente, ce qui l'éloigne de la gauche radicale.
2016 — Il prépare sa candidature pour le congrès du Parti républicain l'année suivante, afin de réancrer ce parti à gauche.
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Elisabeth d'Almirante

Joueur : Timour
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Carte d’identité :

Âge : 63 ans en 2016, née le 29 juillet 1953.
Genre : féminin.
Lieu de naissance : Soldemas, Alguarena.
Nationalité : Messaliote.
Statut conjugal : mariée et mère de deux enfants.
Fonction : Présidente du Parti chrétien-démocrate (2009 à nos jours), maire d'Ayx en Garance (depuis 2004)
Parti politique : Parti chrétien-démocrate

Citations :

« Le Parlement ça ne m'intéresse pas. Ce sont des concours de poireaux enfiévrés qui n'ont aucune espèce d'intérêt pour les citoyens. »
Réponse faite à un journaliste qui lui demandait à la télévision si elle envisageait de devenir députée.

« Si vous n'avez envie ni d'un halluciné du marché, ni d'un roublard de l'ancienne époque, vous n'avez qu'à voter pour nous ; pour des gens qui ont le patriotisme et le sens des traditions chrétiennes et démocratiques de Messalie fermement chevillé au coeur. »
Extrait de sa vidéo officielle dans le cadre de la campagne des législatives de 2015.

« Nous sommes le seul parti qui compte à la fois des gens simples et des gens aisés dans ses rang ; enfin, plus exactement, nous sommes le seul parti qui défende réellement l'intérêt de tous ses adhérents. »
Déclaration dans une interview en 2011.

« Les républicains ont fichu un bazar pas possible et les réformateurs se sont dit qu'en détruisant tout à la masse, on résoudrait le problème ! »
Déclaration tenue dans une réunion publique de soutien à son camp en 2016.

Biographie :

Elisabeth naît en juillet 1953 dans la ville de Soldemas, en Alguarena ; son père fait partie de la communautés des descendants d'esclaves affranchis au XVIIIème siècle qui a droit, en vertu d'une loi de 1865, à la nationalité messaliote suite à l'abolition de la traite et de l'esclavage. Ses origines créoles la marquent durablement, en particulier l'héritage d'une branche spécifique du catholicisme, le vaudou, qui fait partie de la culture de sa ville de naissance.

Sa famille fait partie de la haute bourgeoisie locale, qui cultive depuis longtemps des liens privilégiés avec Messalie, que ce soit par la langue ou les voyages ; elle peut donc partir en 1971 pour Messalie, afin d'y étudier le droit ; elle se destine à des études d'avocates. Reçue avec fraîcheur dans une société où coexistent affects racistes et universalistes, elle désapprouve le républicanisme en vogue. Un respect mêlé de mépris lui fait observer Pierre Freycinet avec distance, alors qu'elle brille dans ses études à l'Université Messalie-2. Fréquentant régulièrement l'aumônerie, elle y rencontre ses amis les plus chers ; après avoir été diplômée du barreau en 1978, elle s'installe dans le cabinet de l'avocat Théophile de Charizeau, qui est une figure locale de la droite conservatrice, affilié au Parti chrétien-démocrate.

Celui-ci est élu maire lors des élections de 1984 ; il propose à Elisabeth de devenir conseillère municipale. Dans le même temps, les républicains rivalisent de manoeuvres pour contenir les partis d'opposition, qui sont de plus en plus réduits ; à Ayx, où la majorité de la population est hostile au régime, se constitue un bastion de ce « parti de la droite bourgeoise. » Elisabeth d'Almirante occupe une place importante au sein de la section locale des chrétiens-démocrates ; en tant que femme d'origine noire, elle est d'autant plus remarquée lorsqu'elle s'oppose à la légalisation de l'avortement voulue par les républicains en 1986. Elle est une experte pour retourner l'argument de l'esclavage et de la colonisation contre les républicains dans les débats.

Elle occupe sa fonction d'avocate à Ayx et de conseillère municipale jusqu'en 2004, date à laquelle elle succède à son patron et mentor Théophile de Charizeau ; les élections confirment son triomphe, et elle tient la mairie de manière ininterrompue depuis. Ses petites phrases, son caractère tranchant lui offrent un certain succès ; en même temps, elle dit elle-même être « assez amusée » par « ceux qui rêvent de devenir Premier-Directeur depuis qu'ils ont cinq ans. » Elle n'a pas sa langue dans sa poche, et est une adversaire redoutée des républicains comme des réformateurs sur les plateaux de télévision.

Elisabeth est élue présidente du Parti chrétien-démocrate en 2009 ; elle est maire de la plus grosse ville tenue par ce parti, et sa personnalité est bien repérée par le public messaliote ; les cadres du parti espèrent qu'elle jouera un grand rôle pour percer lors des prochaines élections législatives, sur un programme conservateur sur les questions de société (mariage homosexuel, rejet de la laïcité, célébration de la religion catholique et du patriotisme) mais favorable à des mesures sociales sur le plan de l'économie (soutient au Régime social général, défense des intérêts des retraités...).

Personnalité :

« Être Créole dans une société de Blancs, ça forge le caractère pour la vie » admet-elle sans embages, mentionnant son expérience du racisme durant ses études à Messalie et ensuite dans sa vie professionnelle. Cependant, elle ne politise pas cette discrimination, mettant plutôt en avant les « valeurs chrétiennes que nous avons en partage et qui nous unissent » ; patriote, elle n'est pas pour autant « nationaliste. » Interrogée sur son rapport à l'extrême-droite intégraliste et traditionnaliste, elle dit « respecter les philosophies conservatrices » même si elle se définit comme « une chrétienne-démocrate classique : chrétienne et démocrate. » En revanche, elle rejette totalement les théories raciales ou cosmogoniques de la Nouvelle Droite, et n'hésite pas à vilipender « les païens », qui « voudraient vivre, comme à l'époque, dans des maisons en caca » plutôt que d'admettre l'inanité du concept de race. Anticommuniste par principe, mais pas non plus obsédée par ce thème, elle a aussi des mots sévères pour « les illusionnistes » et « les fous dangereux » prêts à tuer au nom d'une idéologie, auquels elle n'associe pas certains membres du Parti républicain, comme Maximilien Moreira avec lequel elle entretient une relation respectueuse entre adversaires. Sa stratégie politique est de représenter une alternative de droite classique mais empathique pour subjuguer un jour ses concurrents politiques.

Chronologie
1953 — Naissance à Soldemas, en Alguarena, dans une famille créole et espérantophone.
1971 — Arrivée à Messalie.
1978 — Diplômée du barreau, elle peut exercer en tant qu'avocate. Installation à Ayx, où elle demeurera.
1984 — Conseillère municipale dans la majorité locale de Théophile de Charizeau.
2004 — Maire d'Ayx en Garance.
2009 — Elue présidente du Parti chrétien-démocrate, et réélue à ce poste en 2014.
2015 — Elle est la candidate de son parti pour le Directoire, qui reste dans l'opposition.
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Antonin Flavoni

Joueur : Timour
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Carte d’identité :

Âge : 68 ans en 2017, né le 5 mars 1949.
Genre : masculin.
Lieu de naissance : Messalie, VIIème arrondissement.
Nationalité : Messaliote.
Statut conjugal : Marié et père de trois enfant.
Fonction : Président des Casinos Nérème, homme d'affaires
Parti politique : sans affiliation politique connue.

Citations :

« Une société qui va bien c'est une société qui protège le secret de ses comptes. »
Déclaration faite à la presse pendant une enquête sur des soupçons d'évasion fiscale.

« Je me lève à sept heures tous les matins. Dites-moi qui est capable d'en faire autant. »
Réponse un peu maladroite à un passant qui l'accusait, à la télévision, de ne pas mériter de gagner trois millions d'oboles par an.

« Mon avocat m'a dit qu'il fallait que j'arrête de parler à la presse. »
Phrase obtenue par les journalistes lors d'une conversation privée avec sa fille.

« Je remercie les milices Castelage pour leur humanisme et leur sens de la fête. »
Extrait d'un discours tenu à l'assemblée des actionnaires des Casinos Nérème en 2014.

Biographie :

Antonin Flavoni naît en 1939 dans une famille de la petite bourgeoisie messaliote : ses parents tiennent un magasin d'import-export de produits orientaux. La boutique vend des bibelots du Nazum, des tapis, de la vaisselle, des onguents divers : c'est là qu'Antonin y forge son sens du commerce, des affaires et, selon ses détracteurs, de la roublardise. Ses parents sont des soutiens sans faille du régime de la Concorde et du Premier-Directeur Antoine de Barrigue : les valeurs méritocrates, traditionnalistes et conservatrices de cette époque structurent son éducation. Il fait des études en classes préparatoires, décroche un diplôme d'ingénieur, et revient assister ses parents dont l'entreprise s'est accrue en devenant Flavoni Inc. : la boutique s'est élargie, les activités d'import-export avec le Nazum ont diminué mais sont compensées par la commercialisation de matériaux de construction. En 1958, Flavoni Inc. devient même une entreprise de travaux publics.

Devenu directeur financier au sein de la compagnie familiale, il en hérite à la mort de son père, sa mère se mettant à la retraite. Les mains libres, il décide de vendre les activités de négoce pour se lancer dans la promotion immobilière. C'est un pari osé mais risqué ; dans les années soixante, l'arrivée au pouvoir du Parti républicain fait peser sur les milieux commerçants des incertitudes. Les grands programmes de construction de logements sociaux bénéficient cependant à Antonin qui transforme l'essai : il décroche des appels d'offre pour la construction d'immeubles résidentiels dans les Xème et XIème arrondissements. Il supervise lui-même l'exécution de travaux, qui se fait en un temps et pour un coût record.

Antonin Flavoni essaye de développer ses activités à l'étranger à partir des années quatre-vingt-dix, notamment en se lançant dans le secteur de l'hôtellerie de luxe. A nouveau, il décide de changer son fusil d'épaule et de vendre les activités de travaux publics pour faire de Flavoni Inc. une société de promotion immobilière ; il rencontre un franc succès grâce aux lois libéralisant les règlementations foncières de 1992, stimulant la construction d'hôtels de bord de mer. Il devient milliardaire en 1995, et se fait remarquer à Fortuna et à Carnavale où il fréquente les soirées de l'élite économique. Néanmoins il demeure un petit marchand de tapis aux yeux de l'aristocratie financière d'Eurysie occidentale. Son projet de gigantesque complexe touristique dans la lagune de Carnavale, l'Esti'Vale, est contrecarré par le Conseil Municipal. Malgré ses bons rapports avec le clan Castelage, il se fait prendre de haut ; obtenant un permis de construire, il débourse des millions dans une entreprise qui ne sortira pas des sables. Il reconnaît finalement son échec et bat en retraite : fini les grands projets. Il entreprend de racheter les hôtels existants à Messalie pour se refaire.

En 2000, il vend toutes les branches de Flavoni Inc. sauf les propriétés immobilières et vit de ses rentes ; il est actionnaire dans de très nombreuses entreprises mondiales, et concentre petit à petit son influence sur le secteur hôtelier messaliote, au grand dam de ses concurrents.. Grand bourgeois mais de fortune récente, il demeure assez discret durant cette décennie. En 2012, le rachat des Casinos Nérème lui permet d'en devenir le président du conseil d'administration. En 2017, il fait des Casinos le partenaire exclusif de la Grande Loterie de Messalie organisée par le Directoire.

Personnalité :
Antonin Flavoni est un type pas net. Son cerveau semble embué de pensées simplistes et contradictoires, qui l'aident paradoxalement à louvoyer dans le monde des affaires de façon assez profitable. Il n'a pas un grand sens du style entrepreneurial et n'est pas aussi ambitieux qu'on pourrait le croire ; il n'a pas de grandes idées. Participant aux galas de charité des Castelage, c'est seulement pour s'y faire bien voir, ce dont il s'acquitte péniblement. Il aime l'argent pour l'argent. La vieillesse l'a rendu assez pingre, mais sa personnalité est trop flottante pour que la radinerie le caractérise vraiment. Sans fantaisie ni histoire personnelle intéressante, c'est une personne assez ennuyeuse, et c'est là son principal problème existentiel.

Chronologie
1939 — Naissance dans le VIème arrondissement de Messalie.
1958 — Agrandissement de l'entreprise familiale.
1966 — Mort de son père et retraite de sa mère ; il hérite de la compagnie.
1973 — Flavoni Inc. se spécialise dans les grands travaux.
1992 — Débuts dans le secteur de l'hôtellerie de luxe.
2000 — Il se consacre au rachat d'hôtels.
2012 — Rachat des Casinos Nérème.
2017 — Participation au premier plan de la Grande Loterie de Messalie.

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Eurycopter
Type : Entreprise privée de l'industrie civile et militaire, anciennement Messalicopter
Fondation : 1975
Activités : Conception, construction et maintenance d'hélicoptères
Gouvernance : Société anonyme par action, en attente de renouvellement de sa direction
Siège social : Marigues, dème de Damargue
https://img.20mn.fr/KlnkB6sySkqiLspZE6tuhyk/1444x920_entree-site-airbus-helicopters-marignane

Aperçu : EURYCOPTER est une entreprise privée, constructeur aéronautique spécialisé dans la production d'hélicoptères. C'est un fleuron de l'industrie messaliote et une fierté nationale selon certains. Elle emploie aujourd'hui 23 000 personnes sur son unique site d'activité de Marigues, en Damargue, dans la banlieue nord de Messalie, dont 70 % sont des cadres. Son chiffre d'affaires a été de 500 milliards MD en 2016. A l'époque une entreprise d'Etat, elle a été privatisée lors des réformes de la Troïka dès 2012. A la pointe de la technologie durant les années quatre-vingt-dix et deux-mille, elle a sévèrement accusé le coup de la crise économique. Elle propose aujourd'hui des appareils de standard intermédiaire, mais les autorités espèrent que les réformes et la privatisation de l'entreprise permettront de la voir réinvestie par des capitaux étrangers. EURYCOPTER pourra-t-elle redécoller sur le marché exigeant des hélicoptères ?

Histoire :

EURYCOPTER naît en 1975 sous le patronyme de Messalicopter ; réunissant 40 % de capitaux privés et 60 % de capitaux publics, c'est une entreprise contrôlée à majorité par l'Etat messaliote. Le Premier-Directeur de l'époque, Pierre Freycinet, voit en effet le potentiel des hélicoptères dans une série de secteurs économiques (secours civils, armée, loisirs, construction...) ; c'est un marché en pleine expansion, et l'industrie messaliote est alors en pleine crise : les secteurs lourds comme la sidérurgie sont en crise, et se profile déjà la 3ème Révolution industrielle, celle du numérique et des technologies de pointe. Il est également nécessaire, pour le petit Etat, de se doter d'une filière nationale stratégique en matière d'armements, en complément des industries navales qui deviennent délicates à adapter aux standards technologiques des navires de guerre de l'époque. Il faut, dans la logique du gouvernement, être capable de produire des armements de bon niveau à la fois pour la sécurité nationale, mais aussi pour tenir le rang de Messalie et disposer d'un avantage comparatif dans la compétition économique mondiale. En investissant dans un établissement dédié à la construction d'hélicoptères, il planifie avec justesse l'économie messaliote dans une stratégie de longue durée pour se tailler une part de ce marché en pleine croissance ; un mouvement audacieux à une époque où peu d'Etats de taille équivalente songent à pratiquer de tels investissements, préférant se tourner vers les grands constructeurs existants.

Au long des années quatre-vingt-dix, le successeur de Freycinet, Paul Carrieù, poursuit le développement de Messalicopter qui se nourrit d'importantes commandes publiques pour l'armée, les pompiers, les services de secours ; ces commandes, qu'un audit de 2013 révélera « surdimensionnées » eut égard au budget du petit pays, contribuent à gonfler le carnet de production de l'entreprise, qui détient, à son pic d'activité, plus de treize sites de production à travers le pays ! Messalicopter se hisse chaque année au troisième, deuxième ou même premier rang de la construction mondiale d'hélicoptères. Ses appareils, notamment l'Hirondelle, hélicoptère léger monoturbine qui peut se hisser jusqu'à 6000 mètres d'altitude et tenir une vitesse maximale de 296 km/h, sont des stars des salons aéronavals. L'Hirondelle, très adaptée au secours en montagne, est la coqueluche des services de sécurité civile partout sur la planète : c'est l'un des plus grands succès industriels de l'histoire messaliote ! Sa production, démarrée en 1994, continue jusqu'à nos jours ; après quelques améliorations techniques, cela reste un hélicoptère d'entrée à milieu de gamme abordable pour la plupart des pays et dont les performances conviennent aux besoins des services de secours en montagne. Une version pour le secours en mer et la sécurité maritime, la Sterne (un genre d'oiseau qui se fait surnommer « hirondelle des mers »...), a été développée dès 1996, avec un peu moins de succès commercial. En termes d'appareils militaires, Messalicopter a développé un hélicoptère d'attaque, petit mais véloce et adapté au transport sur des navires de petite taille : le Moustique, qui équipe aujourd'hui les forces militaires de la République. La tentative de développer un appareil plus massif, dédié à la lutte anti-char, a échoué et il ne s'est fabriqué qu'une dizaine du Frelon.

Pendant cet âge d'or des 90's, le Directoire diminue petit à petit la présence de l'Etat au sein du conseil d'administration ; l'entreprise est renommée EURYCOPTER en 2002, suite à l'entrée au capital de grands groupes teylais et caratradais, avec pour espoir de se projeter dans le marché militaire de l'OND en pleine expansion. C'est cependant une série de revers qui attendent l'entreprise, dont les appareils ne trouvent pas acheteur, à l'exception de l'Hirondelle qui assure 87 % du chiffre d'affaires... Plusieurs projets de développement sont abandonnés. La raison est posée par le coût relatif des appareils, supérieur à ceux du marché, car ils sont encore produits pour l'essentiel sur le territoire national. Plusieurs sites ferment petit à petit ; en 2010, il n'en reste que quatre, et ce nombre tombe à deux lors de la crise économique et politique qui voit une hausse brutale des taux d'intérêts et du chômage. La Troïka suspend les pouvoirs du gouvernement, qui s'est rendu coupable d'un grave dérapage des finances publiques ; une cure d'austérité est instituée et EURYCOPTER est entièrement privatisée en 2012.

Entre 2012 et 2016, la nouvelle direction décide de sévères coupes dans son appareil de production ; il ne reste, début 2017, qu'un seul site en activité, le site principal, maison-mère et berceau de l'entreprise basé à Marigues, en banlieue nord de Messalie. Des choix de rationalisation sont faits, notamment en matière de sourcing des pièces détachées, qui sont aujourd'hui achetées en Azur. Le Directoire espère cependant pouvoir créer un rebond de l'économie messaliote pour redynamiser ce fleuron national qui fait toujours partie de l'identité industrielle du pays.

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Parti réformateur


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De gauche à droite : Léandre Garras de Tomarels, Premier-Directeur ; Etienne Mitsar, ministre du Commerce ; Ophélie Veycin de Causans, ministre des Affaires étrangères ; Thérèse de Mai, présidente du groupe parlementaire réformateur.

Couleur : Jaune doré
Présidence : Léandre Garras de Tomarels est le leader du Parti réformateur depuis 2015.

Origines

Le Parti réformateur est fondé le 1er mai 2013 par des personnalités politiques, médiatiques et intellectuelles pas forcément engagées sur la scène politico-médiatique avant cette date. Il est la grande formation politique libérale à Messalie. Sa fondation est motivée dans le contexte de la crise politico-financière messaliote et de l'installation de la Troïka, qui prend les commandes pour purger l'Etat de la corruption et des déficits publics. C'est un parti de soutien aux réformes de la Troïka. Son programme est d'inspiration libérale et sa popularité est liée à sa dynamique récente, promettant transformations et modernisations après des décennies de gouvernement républicain.

D'autres partis ont incarné le libéralisme centriste dans l'histoire de Messalie : c'est le cas par exemple du Parti orangiste dans les années 1910, ou du Parti libéral-progressiste qui a été le principal parti d'opposition pendant la période républicaine. Ce dernier, dont est notamment issue l'actuelle parlementaire réformatrice Thérèse de Mai, s'est ensuite autodissous pour rallier la dynamique du Parti réformateur. Ainsi, si le Parti réformateur est tout jeune, ses idées et son aura sont anciennes.

Idéologie

Le mouvement libéral est un courant philosophique et économique prônant la restriction du rôle de l'Etat au maintien de l'ordre, pour laisser les acteurs privés comme les citoyens et les entreprises évoluer selon leur intérêt particulier. Le postulat principal de cette pensée est que plus les individus seront libres, plus ils seront disponibles à contribuer à l'intérêt général de la société. Le Parti réformateur s'inscrit dans ce mouvement de pensée. Son programme vise ainsi à briser les monopoles publics dans tous les secteurs d'activité, à promouvoir la concurrence et la libre entreprise, le libre-échange ; c'est un parti à "droite" sur les questions économiques. Ses idées se déclinent également dans la sphère sociétale : le Parti réformateur promeut le progressisme, l'individualisme et le libéralisme politique, à travers par exemple la promotion de la liberté de genre, du mariage des couples homosexuels, du multiculturalisme ; il est donc souvent classé à "gauche" sur ces questions. Globalement, le Parti réformateur est donc un parti centriste.

Le Parti réformateur est traversé par plusieurs tendances, dont la tendance dominante est celle incarnée par Léandre Garras de Tomarels, l'actuel chef du parti, de la majorité et du gouvernement. Celui-ci est un libéral convaincu, très populaire dans les communautés LGBTQ+ et issues de l'immigration pour ses positions sociétales, mais souvent critiqué par les syndicats pour ses positions économiques. Il est au centre de son parti, faisant la synthèse entre des figures bien moins "modernes" que lui comme Thérèse de Mai (cheffe du groupe parlementaire lors de la LVIème législature 2015-2018, et ancienne figure du Parti libéral-progressiste), et des personnalités plus radicales comme Etienne Mitsar (Directeur du Rayonnement et de l'Attractivité commerciale dans son gouvernement).

[Voir le compas politique]

Projets

Le Parti réformateur veut poursuivre les réformes initiées pendant la période de la Troïka (2012-2015), c'est-à-dire poursuivre les privatisations d'entreprises publiques dans la plupart des secteurs dans l'objectif de stimuler la croissance économique, la création d'emploi et la réduction du chômage. Il est très engagé contre la corruption et promeut des peines très lourdes pour les politiciens corrompus, ce qui le rend populaire aux yeux de l'électorat. Il souhaite également introduire des transformations progressistes de la société avec l'adoption du mariage gay et la liberté de changement de genre en mairie. Il est également favorable au financement public pour la construction des lieux culturels et religieux de la communauté étrangère immigrée, notamment des mosquées. Les réformateurs défendent la Troïka qu'ils considèrent comme une période heureuse de l'histoire messaliote, et rejettent toute idée de modifier la Constitution du 16 mars 2015, qui leur paraît parfaite.

Popularité et électorat

Lors des élections de 2015, le Parti réformateur récolte près de 45 % des suffrages et se place en tête. Sa popularité est liée à la forte personnalité de son leader, Tomarels, qui est vu comme un champion de la lutte contre la corruption, pour la transparence et la démocratie, de la modernisation de l'Etat et d'un renouveau collectif. Le Parti performe surtout auprès des classes moyennes et aisées, en particulier des petits patrons et des professions intellectuelles, et en général dans les grandes villes. Il est cependant contre-performant auprès de l'électorat rural, ouvrier et catholique, qui se tourne massivement vers l'opposition. La bourgeoisie urbaine est le coeur de cible des réformateurs, comme l'indiquent les scores faramineux réalisés dans certains quartiers comme celui du Souvenir (IXème arrondissement) ou de la très bourgeoise Colline de la Charité (IIIème arrondissement), où il dépasse les 60 % des voix dès le premier tour.

Représentation politique

Le Parti réformateur n'existe que depuis 2013, et n'a donc jamais siégé dans l'opposition. Lors des élections de 2015, il a grapillé 156 sièges sur 301, lui assurant une majorité absolue convenable pour légiférer. La plupart de ses membres actuellement situés à des fonctions clé de l'Etat, comme des maires ou des présidents de provinces, ont cependant été élus sous des étiquettes périmées comme celles des libéraux-progressistes. Les réformateurs n'ont donc pour l'instant pas été à l'épreuve d'élections locales proprement dites.

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Parti républicain

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De gauche à droite : Maximilien Moreira, député de l'aile gauche du parti ; Jacomo Petrucci, ancien Premier-Directeur ; Raymond Barraù, actuel président du groupe parlementaire.

Couleur : Vert jungle
Présidence pas de présidence à ce jour - elle sera renouvelée lors du congrès de l'été 2017

Origines

Le Parti républicain a été le parti majeur de la vie politique messaliote depuis les années soixante. Il a remporté les élections pour la première fois en 1961, et ensuite de manière ininterrompue jusqu'en 2015, ce qui a consacré plus d'un demi-siècle de gouvernement sans partage. Il a donné six Premiers-Directeurs à la République, et s'est illustré par des frasques qui lui ont collé l'image d'un parti encore pas débarrassé de la corruption et de pratiques mafieuses. Au premier plan de la crise politico-financière messaliote, il a souffert de dissensions internes, de revirements, de malversations et finalement a perdu les récentes élections de mars 2015.

Le Parti républicain fait pourtant partie d'une longue et glorieuse histoire politique, dont les racines plongent dans les mouvements ouvriers et les revendications sociales. Fondé en 1956 lors d'un congrès de partis d'opposition de gauche, le "Congrès de la Rue d'Aubaine" dénommé d'après le nom de la rue sur laquelle des centaines d'adhérents se massaient faute de pouvoir tous entrer dans le Palais Omnisport, la plupart de ses cadres ont connu la répression et l'action clandestine contre le régime dictatorial barriguiste (années trente et quarante). Dans les années cinquante, le délitement du régime de la Concorde et l'assouplissement de son autorité libèrent des énergies revendicatives dans les classes ouvrières et dans la classe moyenne. Face à une classe parlementaire sclérosée, des partis d'obédiences différentes (mouvementistes, sociaux-républicains, octobristes) se rejoignent dans une unité d'action concrétisée par la création d'un parti unique, le Parti républicain, sous la férule du charismatique Manuel-Marco Freycinet, leader syndical de premier plan. Programme d'inspiration socialiste et ton offensif permettent aux mouvements syndicaux de donner un élan électoral au parti qui remporte une majorité absolue des sièges au Parlement en 1961.

Le Directoire Freycinet pose les bases du système social messaliote, en particulier avec le création du Régime social général qui institue des assurances publiques pour la retraite, la santé et le chômage à tous les citoyens. Plus tard, des réformes comme l'autorisation de l'avortement et le droit de vote des femmes sont aussi prises par les gouvernements républicains. Des nationalisations importantes et la structuration de monopoles publics industriels confortent l'idée républicaine d'Etat stratège jacobin. La défense de la laïcité et le développement de l'enseignement public sont également à mettre au crédit du Parti. Le drapeau national de la République est également modifié aux couleurs républicaines entre 1962 et 1964, avant que la version antérieure ne soit rétablie. La philosophie générale est liée au républicanisme.

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Le drapeau républicain.

Les républicains conservent une politique sociale teintée de conservatisme jusqu'aux années 1990, date à laquelle les Freycinet père et fils cèdent la place à une nouvelle génération d'apparatchiks du Parti tels que Carrieù et Soledano. La ligne du parti est infléchie et s'éloigne de son axiome initialement ancré à gauche, avec notamment des réformes de timides libéralisations. Néanmoins le contrôle de l'Etat sur le système politique demeure épais. Il faut attendre 2007, et la chute du Directoire Soledano suite à des révélations de corruption systémique organisée et un scandale international, pour que la poigne républicaine se desserre, ce qui se traduit par une fracassante descente aux enfers où les gouvernements valsent les uns après les autres sans parvenir à convaincre personne. En 2012, la Cour Suprême suspend les pouvoirs du Parlement et du gouvernement, instaurant le régime de la Troïka et de facto la fin de l'ère républicaine messaliote.

Idéologie

Lors des élections de 2015, le Parti républicain manque de consistance idéologique car il veut faire oublier son passé récent entaché de malversations et d'incompétence. Tous regardent vers le congrès des adhérents de 2017 qui devrait voir une nouvelle ligne forgée pour le parti. Différentes tendances s'y affronteront.

La tendance sociale, voire socialiste, est incarnée par Maximilien Moreira. Elle veut résolument ancrer le parti à gauche et défaire les réformes néolibérales qui ont émaillé l'histoire récente, en s'appuyant sur un discours offensif à destination des classes populaires, des ouvriers, et des chômeurs qui sont très nombreux. Hostile aux marchés financiers et à la Constitution du 16 mars 2015 qui consacre leur domination, elle veut promouvoir le républicanisme social de l'ancienne époque, séduisant la nostalgie des plus vieux mais présentant pour la jeune génération des écueils importants, en particulier son manque d'inclusion vis-à-vis du féminisme, des droits des queers, et de l'islam tenu à distance au nom de la laïcité. Cette tendance pourrait avoir un certain succès auprès des adhérents, mais elle est aussi jugée comme extrémiste.

La tendance moderne du Parti est assumée par l'ancien Premier-Directeur Jacomo Petrucci qui a annoncé sa candidature au leadership du Parti. Elle vise à prendre acte des réformes de la Troïka, pour aller de l'avant. Elle consiste à mettre à jour le logiciel républicain en structurant une pensée pro-laïcité, pro-autorité et pro-ordre, patriote et assez conservatrice, à ce jour représentée par la ligne de l'hebdomadaire L'Été républicain. La relative popularité de Petrucci, vu comme un des rares politiciens intègres et bosseurs du Parti, en est l'argument électoral essentiel. Cette tendance est au contraire détestée par une certaine frange gauchiste de la jeunesse, et par les groupuscules de gauche radicale, qui y voient un ennemi politique presque plus pernicieux encore que les partis bourgeois réactionnaires.

La tendance attrape-tout est incarnée par Raymond Barraù, ancien candidat à la primature et actuel chef du groupe parlementaire, qui brigue la mairie de Messalie. Elle n'a pas de consistance politique définie mais peut se décrire comme un opportunisme qui se placerait au centre du jeu politique. Cette idée, qui peut paraître absurde pour un observateur politique normal, est en réalité très populaire parmi les militants du parti. Ceux-ci considèrent en effet qu'elle permettrait de récolter des voix au cas par cas et de maximiser les résultats aux élections. La plupart des militants, qui sont assez âgés, appartiennent à une époque où la corruption et l'opacité permettaient au Parti républicain de déjouer le score de ses adversaires à chaque échéance. Ces militants ne voient pas trop le problème avec l'exigence de transparence et de lutte contre la corruption de la société civile. Les détracteurs de cette ligne s'inquiètent de sa possible victoire au congrès : elle ferait selon eux de l'organisation le « parti officiel de la Mafia. »

[Voir le compas politique]

La ligne historique du Parti doit cependant être rattachée à la gauche en général ; c'est la tendance sociale qui s'en rapproche le plus. Entre 1956 et 1964, le Parti compte parmi ses rangs un certain nombre d'intellectuels communistes, et le Parti de l'Internationale Socialiste gravite quelques temps dans sa nébuleuse. Le mouvement ouvrier est en effet traversé par des axiomes philosophiques qui se conjuguent régulièrement, ceux de la lutte des classes au sens communiste, et ceux du républicanisme au sens de la liberté et de l'égalité. Il est difficile de faire la distinction entre ces deux tendances au début du mouvement ouvrier, qui commence relativement tard (années 1910) par rapport à d'autres pays plus industrialisés. Le communisme à Messalie est en effet très tôt cantonné à une petite part d'intellectuels radicaux et essaime peu dans les discours syndicaux. Dès la fondation du parti les incohérences entre les deux idéologies se font sentir, les communistes désapprouvant l'idée "républicaine" et préférant rappeler la nécessité de la révolution et de la dictature du prolétariat, théorèmes auxquels la petite classe moyenne séduite par les républicains n'adhère pas. Après une éphémère réconciliation avec l'adoption d'un drapeau national commun (le vert du mouvement républicain étant associé au rouge du mouvement socialiste), la rupture est consommée lorsqu'un groupe révolutionnaire organise un attentat contre le Parti républicain le 7 juin 1964 ; des militants sont tués dans l'explosion d'une voiture piégée. Bien que les historiens discutent aujourd'hui des motivations réelles de cette attaque - sans doute motivée davantage par une dispute souterraine sur des questions de financements plutôt qu'en raison de désaccords programmatiques - le Premier-Directeur Manuel-Marco Freycinet réagit en faisant dissoudre le Parti communiste. Une barrière "de sang" sépare alors les républicains des mouvements de gauche radicale, qui eux-mêmes savent joyeusement s'entr'égorger dans l'indifférence totale de la majorité de la population. Le drapeau bleu et blanc historique de la République de Messalie est rétabli dès 1964. Si l'on peut encore qualifier le Parti républicain de social-démocrate jusqu'en 1990, l'épithète socialiste est en revanche définitivement impropre.

Projets

Le Parti républicain doit retrouver une identité et un programme. Il n'a pas réellement de projets à faire valoir, sauf certains axiomes intangibles comme la défense de la laïcité, du centralisme jacobin ou du parlementarisme.

Popularité et électorat

Le Parti républicain est populaire dans la petite classe moyenne des fonctionnaires, par tradition et attachement à son identité. Il est massivement rejeté dans les classes bourgeoises supérieures en raison de sa pratique du népotisme et de ses liens réels ou supposés avec la mafia, surtout dans les quartiers populaires. Il traîne une sale réputation auprès des intellectuels.

Représentation politique

Malgré sa débâcle en 2012 avec la suspension des pouvoirs exécutifs et législatifs par la Cour Suprême, le Parti républicain ne s'est pas tant effondré que ça ; lors des élections de 2015, après pourtant trois ans de réformes au forceps et le déferrement de dizaines de ses membres accusés de corruption et de magouilles devant les tribunaux, il a su conserver 125 sièges sur 301, ce qui peut aussi être interprété comme une prouesse vu ses casseroles aussi nombreuses que bruyantes. Il conserve ainsi ses bastions électoraux des quartiers nord de Messalie (XIème et XIIème arrondissements) où il fait plus de 60 % des voix au premier tour.

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Parti chrétien-démocrate


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Elisabeth d'Almirante, présidente du Parti, maire de la riche ville d'Ayx en Garance ; Olivier Pissedieu, chef du groupe parlementaire élu en Aldévaudan.

Couleur : Bleu acier
Présidence Elisabeth d'Almirante

Origines

Le Parti chrétien-démocrate est une organisation politique confessionnelle conservatrice, qui représente la formation politique la plus à droite sur l'échiquier messaliote. Il a été fondé à la fin de la dictature conservatrice barriguiste, en 1951, par Maximilien de Pontygnol, un politicien d'origine aristocratique proche du leader du régime Antoine de Barrigue. Dès son origine, le parti a été surtout une plateforme organisée pour soutenir la forte personnalité de son fondateur, à une époque où le régime était en train de tomber en morceaux. En 1952, après la mort de Barrigue, les premières élections libres ont lieu : elles voient les conservateurs se diviser en factions rivales, le Parti chrétien-démocrate représentant un groupe traditionnaliste sans excès. Il continue à exister tout au long de la période, y compris après l'arrivée des républicains au pouvoir en 1961 ; alors que les autres formations s'éteignent, il devient la principale force de droite conservatrice, très ancrée dans l'électorat rural et catholique. Il représente pendant quelques années l'opposition principale au Parti républicain. Après les années 2000, il adopte un discours relevant du catholicisme social et du conservatisme modéré, qui lui agrège des déçus des républicains. Cette stratégie, menée surtout par sa présidente actuelle, lui confirme lors des élections de 2015 sa position notable au sein du Parlement, avec 20 sièges et un score en hausse.

Idéologie

Le Parti chrétien-démocrate est d'inspiration oecuménique catholique et protestante, bien que les premiers y soient plus nombreux que les seconds ; il est fondé dans un esprit de conservatisme social et économique, promouvant la paix sociale et cherchant alors à résoudre les vieilles querelles entre les deux courants du christianisme, qui dans les années cinquante persistent encore à travers des guerres de clochers. Il est modéré en comparaison de ses prédécesseurs, notamment du Parti de la Concorde qui aura soutenu la dictature barriguiste jusqu'au bout. Il s'adapte assez bien à l'arrivée de la gauche républicaine au pouvoir en 1961, avec laquelle il partage un consensus national. Sur les questions économiques, les chrétiens-démocrates sont inspirés par la doctrine sociale de l'Eglise, et promeuvent donc une préservation du pouvoir d'achat des classes inférieures et une valorisation du travail des laborieux. Le Parti chrétien-démocrate est ainsi hostile au libre-échange, et en cela très populaire auprès des agriculteurs qui se sentent victimes de la concurrence internationale. Sur les questions sociétales, il est hostile au progressisme, surtout au mouvement queer, et prône des valeurs traditionnelles - sans extrémisme toutefois ; sa présidente est estimée pour sa modération dans les propos, qui renforce le côté "catho au bon coeur" de sa formation politique. Une ligne plus dure et plus offensive est représentée par Olivier Pissedieu, le chef du groupe parlementaire, qui n'hésite pas à vilipender plus durement les wokes, les homosexuels, et l'immigration non chrétienne qu'il décrit comme une façon de modifier la composition démographique du pays dans l'intérêt de la grande finance... Le Parti chrétien-démocrate n'est pas du tout exempt d'antisémitisme, bien que cette mode du vingtième siècle lui soit relativement passée. Il n'en reste que des relents.

Le Parti chrétien-démocrate n'a pas de lien direct avec l'extrême-droite messaliote, sauf avec le courant intégraliste ultra-conservateur que flatte Pissedieu. Les groupuscules violents de la Nouvelle Droite ont même parfois tendance à s'en prendre à lui. Un cordon sanitaire sépare encore la droite conservatrice classique de la droite radicale excitée.

Projets

Le Parti chrétien-démocrate est un vieux singe de la politique depuis près de soixante-dix ans dans la vie locale ; il n'a jamais remporté d'élection nationale. Son électorat n'est pas tant séduit par son programme concret que pour sa voix et son identité particulière. Défense de la ruralité et des traditions sont ses tubes ; cela passe notamment par l'abandon de normes écologiques trop contraignantes pour les agriculteurs, et des mesures à l'égard du pouvoir d'achat, comme des détaxes sur le carburant. Le parti est assez hostile aux réformes libérales du gouvernement de Léandre Garras de Tomarels, sans s'être non plus significativement opposé à la Troïka.

Popularité et électorat

Les chrétiens-démocrates font de bons scores dans les provinces rurales, et surtout dans la très catholique province de Maurac. Ils recueillent le soutien des agriculteurs, des catholiques pratiquants, de certains entrepreneurs libéraux qui y adhèrent pour des questions de valeurs.

Représentation politique

Le Parti chrétien-démocrate détient 20 sièges au Parlement depuis les élections de mars 2015, à l'occasion desquelles il a récolté plus de 16 % des suffrages, un score historiquement haut ; il tient toujours son bastion du Maurac, la province du nord-est où il règne sur les trois circonscriptions ; ayant perdu ses avants-postes dans le sud, il a cependant surpassé d'une poignée de voix ses concurrents dans deux autres dèmes du nord, à Roccaforci et à la Marqueride. Toutes ses terres d'élection sont rurales et catholiques.

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Histoire politique contemporaine de Messalie
1900 à nos jours

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Chronologie
Jusqu'à 1903 — Messalie est une république parlementaire inégalitaire : les Constitutionnalistes détiennent les clés du pouvoir depuis 1877. Ce régime bourgeois est de plus en plus critiqué, alors que la Révolution industrielle avance.
1903 — Grand Séisme ; la catastrophe entraîne un rejet électoral massif du gouvernement constitutionnaliste. Le Bloc républicain, une coalition d'opposants radicaux et orangistes, arrive au pouvoir sur un programme de rupture.
1904 — Loi sur la Laïcité et expulsion des congrégations religieuses.
1907 — Loi sur la liberté de la presse et la liberté d'association, consacrant la démocratisation de Messalie.
1913 — Le Parti orangiste, centriste, remporte les élections face à ses anciens alliés radicaux.
1924 — Défaite des orangistes, et retour au pouvoir des radicaux lors des élections législatives.
1925 — Début de la crise économique.
1926 — Mouvement social des vignerons dans les régions rurales du Sud.
1930 — Grève des Dockers et insurrection du quartier du Souvenir à Messalie. Le pouvoir vacille. Coup d'Etat d'Antoine de Barrigue, répression de la contestation sociale ; le régime dictatorial de la Concorde est institué.
1933 — Allongement de la durée du service militaire.
1936 — Visite du Pape à Messalie.
1942 — Ouverture du Musée d'Art Messaliote.
1949 — Fleurys devient ministre de la Police. Ouverture de camps concentrationnaires et mise en place d'une politique d'épuration biologique du corps social.
1951 — Mort d'Antoine de Barrigue, et de son second Pierre Fleurys. Ramien de Vaugrenelle prend la tête du régime de la Concorde. Il prononce l'arrêt de la campagne de purification et assouplit la dictature.
1952 — Premières élections libres depuis 25 ans. Le Parti de la Concorde se divise. Les conservateurs modérés et libéraux sont victorieux, mais éclatés en plusieurs organisations.
1954 — Arrivée au pouvoir de l'homme d'affaires Henri Girard après la censure du gouvernement précédent.
1956 — Les libéraux-progressistes et libéraux-conservateurs se disputent. Fondation du Parti républicain.
1960 — Mouvement de grève soutenu par un million de grévistes.
1961 — Victoire du Parti républicain qui obtient la majorité des sièges lors des élections législatives. Manuel-Marco Freycinet, ancien syndicaliste et militant, devient le chef du gouvernement. Création de nouveaux journaux et adoptions de réformes sociales profondes. Le Régime social général, instituant le droit universel à la retraite, à une assurance santé et chômage, est créé.
1964 — Guerre ouverte entre républicains et communistes ; un attentat manque de tuer Freycinet. Le parti communiste est interdit à Messalie.
1969 — Création du Bureau Cinématographique, institution de politique culturelle républicaine.
1973 — Pierre Freycinet succède à son père au Directoire. Droit de vote accordé aux femmes, suivi du droit à l'avortement.
1990 — Après dix-sept ans de règne, Pierre Freycinet est renversé par une dissidence interne du Parti républicain, et remplacé par Paul Carrieù.
1999 — Grand Feu d'Artifice du Millénaire à Messalie.
2002 — Arrivée au pouvoir d'Edouard Laurens Soledano.
2006 — Début de la crise politique à Messalie avec la révélation et le scandale de la corruption entre le Parti républicain et la Banque Océane.
2012 — Le 20 janvier, suspension des pouvoirs du Directoire par la Cour Suprême, et début du régime de la Troïka.
2013 — Affrontements entre forces de l'ordre et la gauche radicale. Incendie du Palais Reuillèse, un monument public.
2015 — Nouvelle constitution et nouvelles élections à Messalie. Le Parti réformateur remporte la majorité des sièges, Léandre Garras de Tomarels devient Premier-Directeur.
2017 — Grande Loterie de Messalie.


Première période républicaine (1903 - 1930)
Le XXème siècle s'ouvre à Messalie alors que le pouvoir est détenu par le Parti constitutionnaliste, un parti bourgeois modéré issu des événements des années 1870 ; celui-ci fait régner le cens, et une politique assez conservatrice alors que la Révolution industrielle bat son plein. Les manufactures fleurissent, notamment l'architecture navale, et une classe ouvrière émerge, ainsi qu'une classe moyenne de petits propriétaires terriens et urbains. Les idées avancent également, diffusées par les révolutions et les accomplissements des progrès techniques ; la presse connaît un essor inédit. En 1903, le Grand Séisme ravage la ville de Messalie et provoque d'importantes destructions, mettant au jour les manquements du gouvernement. Des émeutes se produisent en ville et en province, notamment du fait de la crise agricole ; finalement, le cens est abaissé et les élections parlementaires de 1903 consacrent l'arrivée au pouvoir d'une coalition de nouveaux partis politiques, le Bloc républicain, animé par une volonté de transformations politiques et sociales importantes. Porté au pouvoir par les classes moyennes et inférieures, il met en oeuvre une série de mesures pré-sociales (droit de grève et d'association, école publique gratuite et obligatoire), et promulgue notamment la laïcité en 1904, expulsant les congrégations, et mettant un terme définitif à une haute lutte contre l'Eglise catholique. Celle-ci est considérablement affaiblie face à un nouveau gouvernement inspiré par le positivisme, l'athéisme et le libéralisme.

Le Bloc républicain se décompose en plusieurs tendances, des radicaux aux « orangistes » modérés. Les élections de 1913 amènent les Orangistes au pouvoir : ceux-ci, favorables au libéralisme économique et politique, conservent et accentuent le républicanisme en mettant définitivement fin au cens et aux privilèges provinciaux. Néanmoins ils rejettent les revendications plus radicales demandant la réduction du temps de travail. Jean Pallarègues, leader du mouvement orangiste, cristallise l'émergence d'une classe bourgeoise moderne nouvelle, évinçant l'ancienne aristocratie mais aussi les revendications populaires ; cette base sociale modérée est une assise puissante. En 1924, les élections confirment un Parlement divisé entre les différentes tendances républicaines, les Orangistes ayant de plus en plus de mal à concilier leurs vues avec celles des Radicaux. Pallarègues cède sa place à Stefano Carles Aumenas, qui devient Premier-Directeur en charge d'un gouvernement instable. Le climat politique s'échauffe, avec la structuration des premières associations syndicales ouvrières et notamment un grand mouvement social de la part des vignerons du sud, qui marchent depuis l'Archalide jusqu'à la capitale pour demander des aides face au phylloxéra. Les radicaux, de retour aux affaires, apportent des réponses insuffisantes. En ville, ce sont les dockers du port qui se mettent à protester ; la crise économique galope à partir de 1925, et d'année en année, Messalie tombe dans une situation de plus en plus défavorable. Les combats avec les conservateurs et l'Eglise catholique s'intensifient d'autant, la noblesse agrarienne retrouvant des couleurs face à la bourgeoisie urbaine. La période républicaine, faite d'avancée civiques, touche à sa fin ; en 1929, les élections locales sont perdues par les Radicaux au profit d'une Union chrétienne-démocrate forgée par les milieux conservateurs catholiques avec des libéraux protestants. En ville, les mouvements contestataires de gauche se radicalisent également ; lorsque la Grève des Docker éclate au printemps 1930, la police échoue à maintenir l'ordre et la manifestation se transforme en insurrection. Le 27 mars, la moitié des usines de Messalie sont en grève, et le 1er mai, près d'un million d'ouvriers défilent dans les rues sous des mots d'ordre de grève générale. Le Parti socialiste messaliote, qui agrège ces revendications sur un plan politique, demande de nouvelles élections. Aumenas tergiverse, s'étant réfugié à Carmence où il réunit ses soutiens. La bourgeoisie messaliote fuit la capitale, qui est en pleine effervescence populaire ; le 28 mai, la Commune du Souvenir est déclarée par les habitants de ce quartier d'imprimeurs. Le 31 mai, Aumenas annonce dans une lettre au Pape son intention d'organiser de nouvelles élections, qui pourraient donc donner une prochaine majorité socialiste au pays, un fait inédit. Les milieux catholiques réagissent avec vigueur et le comte Antoine de Barrigue, aristocrate influent, prend la tête d'un groupe déterminé à restaurer l'ordre. Les défections dans l'armée se multiplient ; le 2 juin, des fidèles du comte s'emparent du Fort de Céliphon, dans la banlieue sud ; les affrontements font plusieurs morts. Barrigue est investi des pleins pouvoirs par la plupart des parlementaires de province, au moment même où se déclenchent des insurrections communales dans d'autres grandes villes, comme à Chalcédémone et Casteira, de grandes villes ouvrières du sud. Le 3 juin est donc le jour officiel du « coup d'Etat » barriguiste, celui-ci étant proclamé Premier-Directeur au détriment des procédures normales, et bombardé ministre de l'Ordre dans la foulée. Il décrète la loi martiale et met en place les Trois Sanglantes, trois journées de répression policière dans la ville. Il fait donner le canon, et brise la grève ainsi que l'insurrection du Souvenir. En province, l'ordre est aussi rétabli avant la mi-juin. On estime que les semaines agitées de 1930 ont fait plus de 2000 morts. Le 19 juillet, une nouvelle Constitution écrite par le comte de Barrigue est promulguée, suspendant les libertés civiques des décennies précédentes : la première période républicaine prend fin.


Régime de la Concorde (1930 - 1952)

La Constitution de la Concorde supprime les libertés des partis et des associations. Barrigue devient le chef incontesté du gouvernement, dirigeant lui-même la police et l'armée. Il met en oeuvre des méthodes inédites de contrôle de la population, via une police secrète, la Sûreté nationale. Son régime rétablit les prérogatives de l'Eglise catholique, notamment des exemptions fiscales sur les terres ecclésiales et la réouverture de monastères. Il accorde quelques droits sociaux, comme les premiers congés payés, et s'appuie sur des syndicats catholiques pour assurer la fidélité de la classe laborieuse au nouveau régime. Cependant pour les intellectuels, de bien des points de vue, c'est un recul de plusieurs décennies ; les élections sont verrouillées, la presse muselée, et beaucoup d'auteurs doivent s'exiler. La crise économique en revanche est gérée d'une main de fer, et l'inflation monétaire est contrôlée. Du fait de la pauvreté, de nombreux Messaliotes s'exilent, en particulier au Nouveau-Monde et dans les anciennes colonies. Néanmoins, la cité redevient attractive dans les années quarante ; la bourgeoisie internationale y retrouve le confort de beaux sites de villégiature, d'hôtels et de casinos. L'industrie cinématographique prospère également. Les années de plomb sont ainsi relativement dorées pour la frange aisée de la population.

A la fin des années quarante, le comte de Barrigue vieillissant délègue de plus en plus de pouvoir à de jeunes officiers, catholiques fanatiques inspirés de thèses d'extrême-droite. L'un d'entre eux, Pierre Fleurys, est ministre de la Police et chef de la Sûreté à partir d'avril 1949. Il accentue la terreur contre l'opposition politique, et envisage de mettre en oeuvre la « purification » de la société messaliote, avec un plan bien rodé d'extermination des malades mentaux parmi lesquels comptent les homosexuels. D'ailleurs, la fin des années quarante voit prospérer une esthétique modernisante émancipée du carcan catholique et tendant à inventer un Homo Novus parfait ; la fondation d'une ville construite sur les principes de cette hygiène biologique, La Nueuve, plus tard renommée Saint-Pierre-d'Acier, témoigne de cette volonté de rebâtir le pays sur des bases « saines. » Les Juifs sont aussi de plus en plus visés, étant même la cible d'une Loi générale d'expulsion en décembre 1949.

Antoine de Barrigue meurt le 15 octobre 1951 ; les deux dernières années de son règne ont sans doute été les pires, et beaucoup de ses anciens soutiens se sont retirés en province, inquiets de la tournure des événements. A sa mort, Pierre Fleurys, pressenti pour lui succéder, meurt dans un étrange accident de l'avion qui le ramenait au Palais gouvernemental du Pharo. C'est un autre dignitaire du régime, mis à l'écart dans la période la plus récente, qui est investi de la fonction de Premier-Directeur : Ramien de Vaugrenelle succède à Barrigue. Ce conservateur et catholique convaincu désapprouve la tournure extrémiste de Fleurys, et comprend que le moment est venu de tourner la page des années de plomb ; il convoque quelques mois après sa prise de fonction les premières élections libres depuis celles de 1924. Les élections parlementaires de 1952 voient le Parti de la Concorde, fatigué et divisé après un règne sans partage, se fragmenter entre les intégralistes, durs adhérents du barriguisme, et les conservateurs plus modérés partagés entre le conservatisme libéral et la démocratie-chrétienne.


Valse libérale (1952 - 1961)
Les élections de 1952 ne donnent de majorité à personne ; les partisans de la dictature sont balayés, mais les nuances entre conservateurs et libéraux se disputent au Parlement. Ainsi, Vaugrenelle est rapidement remplacé par Henri Girard, un homme d'affaires lancé en politique pour mieux vendre ses eaux-de-vie, avec le soutien des libéraux-progressistes. Celui-ci est à son tour remplacé par Olsano, libéral-conservateur qui alterne au gouvernement avec son camarade De Saùsa au gouvernement. Aucun parti ne détenant une majorité des sièges, les tractations entre groupes politiques vont bon train ; les gouvernements ne tiennent pas plus que quelques mois et se reforment dans des configurations à peine différentes. C'est la « Valse libérale » entre des ministres appartenant à diverses nuances d'une même politique libérale modérée, soutenue par la bourgeoisie mais qui peine à satisfaire la demande de démocratie et de progrès des classes populaires, libérées des années de plomb.

Au contraire, cette période voit un regain d'agitation politico-syndicale, comme si le couvercle de la Concorde libérait à nouveaux les mêmes énergies qui s'étaient agglomérées à la fin des années vingt. L'Union Générale, premier syndicat du pays, mobilise autour de revendications liées à la hausse des salaires et à la réduction du temps de travail. Certaines revendications obtiennent d'ailleurs gain de cause dès 1953, avec la création de caisses publiques de retraites, qui seront plus tard fondues dans le Régime social général.

En 1956, des partis d'opposition de gauche, ayant échoué à s'emparer du pouvoir après la dissolution du Parlement demandée par Henri Girard, se regroupent. Très soutenu par la base, le projet d'union de l'opposition sociale aboutit à la création du Parti républicain, après le Congrès de la Rue d'Aubaine, qui voit des milliers de sympathisants s'agglomérer dans les rues pour soutenir le projet de réunion des partis d'opposition. Même les communistes s'y rallient. Sur fond de défilés syndicaux croissants, les élections de 1961 voient déferler un enthousiasme populaire pour ce mouvement.


Seconde période républicaine (1961 - 2012)
Manuel-Marco Freycinet, chef du Parti républicain, accède au pouvoir lors de la victoire électorale des républicains en 1961. C'est le début d'une ère nouvelle : de grandes réformes de progrès social sont mises en oeuvre, avec notamment la création du Régime social général, qui institue la retraite universelle, la gratuité des soins, le droit au chômage, et bien d'autres avancées. Des entreprises sont nationalisées. Les premières années sont empreintes d'un enthousiasme réel, mais l'épreuve du pouvoir divise rapidement les républicains de leurs alliés communistes, qui se retournent contre Freycinet. En 1964, après un attentat organisé par des militants communistes, ce parti révolutionnaire est interdit. Freycinet fait place nette sur sa gauche, s'attirant pour longtemps les critiques virulentes de la gauche radicale. Soutenu par les classes populaires et les classes moyennes, il remporte néanmoins toutes les élections suivantes.

Sous le Directoire de son fils, Pierre Freycinet, de nouvelles mesures permettent aux femmes d'accéder à l'égalité des droits civiques, avec des lois sur la parité et la mixité de genre à l'école et dans les entreprises, le droit de vote, puis à l'interruption volontaire de grossesse. Un dirigisme économique est mis en place, l'Etat pilotant la modernisation du pays, en particulier l'électrification des campagnes qui était encore loin d'être achevée. A l'aube des années quatre-vingt, un équilibre social semble être trouvé à Messalie. Des pratiques douteuses, impliquant collusion d'intérêts privés parfois mafieux, du Parti, et de l'administration expliquent cette stabilité remarquable, à peine perturbée par le remplacement théâtral de Pierre Freycinet par une dissidence interne au tournant des années quatre-vingt-dix.

La modernisation du pays se poursuit lentement, avec l'accession de tous les foyers à la télévision cathodique, et bientôt à la radio libre. La musique pop, et une libéralisation globale des moeurs accompagne cette décennie. Les années deux mille accentuent le contraste entre une société de plus en plus jeune, active, métissée, multiculturelle et dynamique, et un système politique et institutionnel dépassé, verrouillé et de plus en plus critiqué. Les pratiques assez courantes de corruption scandalisent de plus en plus, et c'est finalement dans ces vieux torchons-là que trébuche le Premier-Directeur Edouard Laurens Soledano.

La crise messaliote débute vers 2006, avec les scandales politico-médiatiques que l'on connaît. L'instabilité gouvernementale et surtout la crise financière et budgétaire provoquent cependant un aggravement des problèmes en 2010, et en 2011 la situation est catastrophique, avec une récession majeure et la menace de destruction de centaines de milliers d'emplois ; la confiance est rompue entre le peuple et ses dirigeants, et entre l'Etat et ses bailleurs. La Cour Suprême et les capitaux internationaux décident d'intervenir, et c'est en fait une véritable petite intervention militaire qui permet de suspendre les pouvoirs de Soledano et d'instituer un nouveau régime provisoire, une « dictature des juges et des financiers » selon certains agitateurs.


Période de la Troïka et période actuelle (2012 à nos jours)
Les pouvoirs du Directoire sont suspendus par la Cour Suprême le 20 janvier 2012, avec le soutien de la police, de l'armée et d'une grande partie de l'administration, ainsi que de la bourgeoisie et des milieux d'affaires. Le pouvoir est investi à un triumvirat inédit, et se maintient grâce à une éphémère période où la justice détient en fait l'initiative législative ; les juges prononcent librement la loi. Ce régime de droit permet d'imposer au forceps des réformes structurelles et un nettoyage complet de l'appareil d'Etat gangréné par la corruption. Il permet aussi la répression de groupuscules de gauche radicale contestataires. Une nouvelle Constitution est instaurée le 16 mars 2015, après trois années de contrôle de la « Troïka » sur les institutions. Les élections tenues dans la foulée confirment l'arrivée au pouvoir d'une force politique neuve, le Parti réformateur, et d'un leader « apolitique », l'intellectuel engagé Léandre Garras de Tomarels. Celui-ci promet de continuer la libéralisation du pays, organisant à cette occasion un grand raoult des investisseurs, la Grande Loterie de Messalie.
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Régime social général

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Aperçu

Le Régime social général est un dispositif de couverture sociale universelle pour la santé, le chômage et la retraite, institué à Messalie en 1961 par le gouvernement républicain. Construit sur la base de revendications syndicales pour le droit à une retraite pour tous les travailleurs, il établit une prise en charge collective des dépenses sociales. Il institue un prélèvement de ressources par les cotisations sur tous les salaires, qui sont agrégées dans diverses caisses de bienfaisance publiques. Les plus importantes sont la Caisse nationale des retraites (C.N.R.), qui centralise les cotisations pour les retraites et les redistribue selon un système de solidarité transgénérationnelle (les actifs financent les pensions des retraités actuels, qui ont eux-mêmes cotisé) ; la Caisse Nationale d'Allocations Sociales (C.N.A.S.) qui gère les aides sociales pour le chômage et l'assistanat des étudiants, des familles nombreuses, etc. Il existe certaines caisses mineures au sein du dispositif du Régime social général. Le Régime fonctionne sur le principe de la mutualité.

Entre 1961 et 2013, les prélèvements et le montant des aides de ce dispositif ont été administrées selon le régime des trois tiers ; le bureau de gestion étant composé pour les deux premiers tiers de représentants des syndicats de travailleurs au pro-rata de leur importance dans les secteurs professionnels, et pour un dernier tiers de délégués représentants les instances gouvernementales du Directoire. Ce mode de direction collégiale, détenue à la majorité par les travailleurs eux-mêmes via leurs représentants syndicaux, a été abrogé en 2013 lors des réformes de la Troïka ; le Régime social général a été absorbé par l'Etat, et le montant des cotisations et des aides sociales est désormais fixé par le Directoire tous les ans, à l'occasion de chaque exercice budgétaire.

Histoire

Les mutuelles et les caisses collectives remontent au début du mouvement ouvrier. Dans certaines branches, en particulier dans la sidérurgie, les chantiers navals, ou les chemins de fer, les travailleurs avaient obtenu pr des luttes sociales un certain nombre d'avantages sectoriels tel que le droit à cotiser pour avoir une retraite, ou le droit de voir les frais médicaux pris en charge par une mutualité de l'entreprise. Cependant, ces avancées fragmentaires étaient très inégalitaires dans la société ; selon la branche, un ouvrier pouvait n'avoir au contraire aucun droit ; de plus, les femmes, souvent moins employées dans les collectifs industriels, étaient moins éligibles à la couverture par des mutualités sociales existantes. Dans les années 1950, la fin de la dictature ultraconservatrice de la Concorde permet une détente politique ; les élections sont à nouveau libres, et donnent des Parlements instables. Les syndicats, à nouveau autorisés, se restructurent puissamment ; alors que de brèves et éphémères tentatives libérales échouent à satisfaire la demande populaire de protection sociale et à y concilier le patronat, qui refuse toute concession aux ouvriers, le mouvement social se structure. Des manifestations et des grèves importantes structurent, à partir de 1956, un puissant mouvement de fond qui porte des idées sociales avant-gardistes sur le devant de la scène ; ce mouvement porte le Parti républicain, agrégeant des partis de gauche, au pouvoir lors des élections de 1961.

C'est le Premier-Directeur Manuel-Marco Freycinet, ancien syndicaliste et militant politique, qui préside à la construction d'un dispositif répondant aux besoins de satisfaire les besoins élémentaires de toute la population : le droit au travail, au repos, au soin, à la retraite, à une assistance publique contre la pauvreté sont reconnus par la loi. Les ordonnances du 29 juillet 1961 créent le Régime social général, consacrant une grande victoire pour le mouvement ouvrier messaliote depuis sa naissance.

Les caisses sont cependant rapidement déficitaires et dès 1964, le Régime se dote du droit d'emprunter à l'Etat. Cela permet un endettement progressif à taux faible, décidé administrativement, auprès des pouvoirs publics ; en échange, l'Etat accroît sa présence au Bureau de gestion. Un pacte gordien se noue entre les syndicats et le Parti républicain ; les uns et les autres se mettent d'accord pour garder les finances sociales dans un équilibre relatif, tout en garantissant le niveau des pensions et des aides ; en échange, les syndicats apportent un soutien politique majeur au Parti. Ce pacte explique la longévité électorale du Parti, qui demeurera invaincu dans les urnes jusqu'en 2015.

Contrairement aux critiques fréquemment émises à son égard, le Régime social général est toutefois loin d'être un « puits sans fond » ; au contraire, la montée en gamme des industries messaliotes permettent une forte collecte de cotisations et la redirection des excédents dans des fonds souverains administrés par les syndicats. Les cotisations permettent de nourrir plus d'argent, mais les cotisations et pensions demeurent stables ; en réalité, c'est plutôt une attitude « épargnante » des gestionnaires qui est à pointer, ceux-ci refusant de profiter des années fastes pour répercuter les récoltes financières sur le niveau des aides ; on prétend accumuler ces fonds sociaux « pendant les années de vache grasse » pour « les années de vache maigre. » Ce sont les directions syndicales qui assument ce choix, dicté par une rationalité entendable au regard de la nécessité de pérenniser le système social pour les générations futures.

La question des « fonds sociaux » est au coeur du mécanisme socio-politique messaliote dans les années soixante à deux mille ; elle permet de faire vivre un pacte social entre le parti au pouvoir et les syndicats. Lorsque la crise politique débute à Messalie en 2006, avec des révélations de liens de corruptions unissant le chef du gouvernement à la Banque Océane, des soupçons et des discordes éreintent le pacte social messaliote. Finalement, du fait d'une situation financière catastrophique au niveau gouvernemental, la crise dégénère en marasme politique qui ne prend fin que lors du « coup d'Etat » de la Troïka en janvier 2012.

L'une des premières exigences de ce régime technocratique est d'obtenir la sincérité des comptes publics, et notamment les incertitudes en matière de financement des aides sociales. Cela justifie l'étatisation du Régime social général, provoquant quelques remous, mais généralement accepté du fait de la gravité de la situation. Cette étatisation permet désormais au gouvernement d'ajuster lui-même le niveau des cotisations et des aides. C'est un levier essentiel pour comprimer le coût du travail et redynamiser l'économie messaliote. Restaurer la compétitivité est en effet l'objectif affiché des mesures de réduction des aides sociales, en particulier des assurances chômage.

Les prélèvements de cotisations ont représenté en 2016 plus de 12,5 milliards d'oboles, soit près de 42 % des prélèvements obligatoires messaliotes, un chiffre supérieur à celui des pays voisins, mais stable depuis 2014. Les grandes orientations pour le Régime, fixées par le Premier-Directeur en 2015, comportent des réformes de l'assurance chômage destinée à réduire la durée d'indemnisation, ainsi qu'une augmentation des allocations pour les étudiants, afin de faciliter l'insertion dans la vie active du pays face au fort chômage des jeunes (plus de 20 %).

Note : l'Etat gère désormais directement le budget du Régime social général lors de la loi de finances annuelle. La variation des pensions de retraites et des aides sociales affecte la popularité du gouvernement. Si vous détenez le pouvoir, vous pourrez fixer ces montants vous-même !
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