29/10/2017
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Index du forum Continents Eurysie Velsna [Lore] Ressources historiques, géographiques et culturelles

Société des honnêtes archéologues de Velsna (SHAV): Articles scientifiques historiques, dossiers de presse et rapports de fouille - Page 2

Période abordée: de la Velsna classique (XIème siècle-XVIème siècle) à nos jours

Fiche patrimoine
Le Mont San Stefano



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Introduction et synthèse:

Sur une petite île que l'on pourrait plus aisément qualifier d'îlot, au sud-ouest de l'Achosie velsnienne actuelle et au confluent de la frontière achoso-velsnienne moderne se dresse l'abbaye millénaire de l'ordre léandrin dédié à la figure de San Stefano, patron des voleurs et des escrocs et protecteur de Velsna.

Il faut toutefois noter que cette abbaye, fondée en 998 durant la période achosienne, fut érigée en premier lieu non pas sur un sanctuaire dédié à San Stefano, mais au saint local Andrew sur un sanctuaire dédié depuis au moins la date attestée de 749, et conserve quelques vestiges de cette période marquée par une architecture propre au christianisme achosien. D'avant l'édification du sanctuaire, on sait peu de choses attestées, mais de toute évidence, le lieu était déjà considéré comme saint dés le VIème siècle, et l'on retrouve la mention de séjours d'ermites et d'anachorètes dés cette période. Aucune construction antérieure au premier sanctuaire n'a toutefois été mise au jour.

La plus ancienne partie actuellement visible est à dater de cette période, en l'occurence, il s'agit de la petite église achosienne de Saint Leod, consacrée à San Stefano après la conquête du rocher par Velsna durant la première guerre celtique. Elle se démarque volontiers par une maçonnerie de granit et de briques caractéristique des matériaux de construction utilisés dans la plupart des constructions de la période, remonte sans doute à la toute fin du Xème siècle. Mais l’apport de l’époque de l'indépendance achosienne est encore toujours à noter dans la nef de l'abbaye située au sommet du rocher, dont la croisée s’appuie sur son pic.

Cependant, et et manière indéniable, c'est après la conquête que les plus grandes modifications actuellement visibles ont été édifiées, le tout en prenant en compte des contraintes de construction importantes, tirant le meilleur parti d'un espace très restreint, les architectes velsniens ont ainsi procédé à l'ajout des hautes murailles qui cernent l'édifice, les masses élancées, les volumes ajourés, et les pinacles de l'abbaye principale qui donnent à la structure toute sa splendeur. Dans les faits, il reste donc très peu d'éléments architecturaux datant d'avant la conquête velsnienne, si ce n'est des ajouts épars. La plus importante période de constructions s'étale ainsi de la conquête en 1197 au XVIème siècle, où les derniers ajouts notables sont effectués. Parmi les rajouts les plus tardifs, il faut signaler le chœur de l’abbatiale, dont la construction s'est faite dans les dernières années du XVème siècle, à l’emplacement du chœur achosien qui a été méthodiquement rasé.

Sanctuaire situé en un lieu peu accessible, selon la tradition des lieux de culte dédiés à San Stefano, il est en conclusion un lieu de pèlerinage fréquenté sans interruption entre le VIème siècle et aujourd'hui. Le Mont San Stefano est aujourd'hui considéré comme l'un des exemples d'architecture médiévale velsnienne, un des hauts lieux du culte catholan en Grande République, du Moyen âge à nos jours.

Outre sa fonction monacale, le Mont San Stefano a été du XIIIème au XXème siècle un lieu de détention de prisonniers de différentes natures par intermittence. On atteste ainsi de la présence de prisonniers achosiens réduits au servage à la fin des guerres celtiques. Cette fonction semble disparaître avec la conquête d el'Achosie, pour réapparaître lors des guerres d'pénedance achosiennes au XVIème siècle. C'est également lors de ces évènements que le rocher est militarisé par la République, en vertu de son statut désormais frontalier d'avec la Nouvelle République d'Achos. Par la suite, le Mont est par plusieurs fois assiégé par les achosiens, mais ne tombera jamais. Au XXème siècle, on note l'installation d'un poste d'écoute de la Marineria velsnienne, qui est en usage jusqu'à la fin de la guerre de l'AIAN en 1997. Il est par la suite démantelé. L'île accueille également un bagne de 1872 à 1931, pour la plupart constitué d'indépendantistes achosiens, mais aussi de prisonniers de droit commun provenant tant de la plaine velsnienne que du reste de l'Empire colonial velsnien.

Critères de classification patrimoniale:

Critère I: Le site constitue à la fois un site historique et un site naturel protégé, dont la préservation de son esthétique et environnement originel est primoridal.

Critère I : Le Mont San Stefano est un ensemble sans équivalent tant par la coexistence de l’abbaye et de son village fortifié sur l’espace resserré d’un îlot qui n'existe pour ainsi dire nul part d'autre en île celtique.

Critère III : Le site est considéré comme un haut lieu de l'architecture catholane médiévale, et qui recouvre plusieurs périodes architecturales distinctes: style achosien du haut moyen âge, roman occitan importé de Velsna, puis enfin baroque velsnien classique.


Etat de conservation acutel

L'abbaye est l'un des quelques sites religieux de l'Achosie velsnienne medivale dont l’intégrité de l’ensemble du site et de l’abbaye est effective et garantie par un certain nombre de mesures. De multiples restaurations dont eu lieu à partir du XIXe siècle, et ont rendu de nouveau utilisables un certain nombre de bâtiments. Le village a quant à lui conservé une grande partie de ses caractéristiques historiques, mais la plupart de ses constructions sont plus tardives que l'ensemble abbatial, et ne vont pas au delà du XVIème siècle.

La valeur historique du site a fait l'objet d'une attention constante depuis plusieurs siècles, malgré divers phénomènes qui ont rendu la sauvegarde de son authenticité complexe. L'ensablement de la baie du Mon San Stefano constitue une problématique constante depuis le XIXème siècle. L'entretien de cet aspect insulaire demande des efforts financiers constnts et importants, en partie garantis par la cité de Velathri et les donations privées, particulièrement nombreuses.

On considère que l'ensemble constitué du Mont San Stefano et la baie protégée l'entourant est intacte depuis plusieurs siècles, et n'a subit que peu de modifications en matière d'aménagement humain. Les bâtiments de l'abbaye et du village qui l'entoure, entretenus, restaurés ou renouvelés selon le cas depuis les XVIIème, XIXème et XXème siècles sont d'une authenticité remarquable dans leur substance, leur développement ou leur agencement.

Le Mont San Stefano reste très largement vulnérable aux aménagements du paysage susceptibles d’altérer les vues depuis et vers le bien. Par ailleurs, la haute fréquentation touristique risque de porter atteinte à l’esprit du lieu. En effet, on estime que ce sont plusieurs centaines de milliers de touristes qui visitent chaque année le site, ce qui peut provoquer des conflits d’intérêts avec la communauté monastique et les habitants vivant sur le rocher. Aussi, l'authenticité de la vie sur site est vulnérable de par son attrait touristique, et le risque de surtourisme est réel.

Il convient de noter que la communauté monastique de San Stefano existe toujours, et que son monastère est encore actif en 2017. Il existe une convention avec la cité de Velathri confirmant l'autonomie relative des moines en ce qui concerne l'aménagement du rocher et la distribution des revenus liés au tourisme.

L'ensemble du pays, que ce soit le monastère, son village et la baie du Mont San Stefano, font l'objet d'un suivi régulier de la part du Bureau des évergètes de la cité de Velathri. Il a été institué en 2012 une taxe spécifique sur tout le territoire de la cité visant à l'entretien et à la préservation des biens culturels. En tant que site historique auquel les locaux strombolains sont attachés, l'entretien du site est en grande partie financé par le mécénat de la notabilité locale, voire provenant de Velsna elle-même (dans un mesure moindre).

Le site fait l'objet d'une inspection régulière, organisée conjointement par les Bureaux d'évergétisme de Velathri et de Velsna, statuant sur le financement de travaux de restauration, le tout encadré par le comité scientifique de la Société des honnêtes archéologues velsniens.

Période abordée: Velsna archaïque, classique et moderne

Le Forum San Stefano: cœur vivant de la cité velsnienne

Article de la Société des honnêtes archéologues velsniens





Drapeau
La place du Forum San Stefano vue du ciel


[justify]Dans toutes les villes fondées par la cité velsnienne, le forum est la place principal, le barycentre de la cite. Son importance historique, religieuse et politique en fait l'endroit autour duquel toute la vie de la ville s'articule, que ce soit les affaires de la société civile que celles des affaires militaires et mercantiles. A Velsna, la politique ne désigne pas seulement la pratique du pouvoir, mais toutes les affaires ayant trait à la vie de la cité : célébration de mariages à la Basilique San Stefano, organisation de jeux et festivités publiques financées par les sénateurs, cérémonies et fêtes religieuses, défilés militaires et triomphes sur des ennemis affichés de la ville, proclamations politiques (annonces publiques d'adoption de textes, rubrique nécrologique des grands hommes etc...). Il est le centre vivant de la ville, et son Histoire, aussi bien architecturale et politique, nous invite à revisiter sa lente structuration vers la fameuse place que l'on connait.

Contrairement à la plupart de constructions qui ont été réalisés chacun par un seul architecte et ordonnés par un seul commanditaire, le Forum San Stefano s'est développé graduellement tout au long de plus d'un millénaire. La planification urbaine est chose récente, et on ne trouve pas trace d'une tentative d'harmonisation des styles jusque tard vers le XVIème sècle. De toute évidence, la place San Stefano n'est pas conçue pour être le reflet d'une oeuvre commune jusqu'à cette date, mais donne davantage l'impression d'une accumulation de monuments dans soucis de cohérence architecturale, la localisation des monuments du forum a ainsi donné l'impression d'avoir été choisie au hasard, sans volonté d'obtenir une place structurée. La seule règle qui paraît avoir encadré ces constructions est celles des limites définies du Forum, qui depuis le début de son Histoire documentée semble toujours avoir prit la forme d'un quadrilatère parfaitement régulier d'environ 300 mètres de long sur 100 mètres de large, sans prendre en compte les bâtiments le bordant. La longueur de la place est orientée selon un axe menant du nord-est vers le sud-ouest, ce qui permet à la Basilique San Stefano, le plus grand monument public du Forum, de faire face à la mer, qui borde directement la place à sa limite nord-est.

On distingue trois grandes périodes architecturales, chacune marquée par des vagues de constructions (en réalité des mouvements relativement progressifs marqués par des coupures) qui coïncident avec les dynamiques d'expansion de Velsna au cours de son Histoire. Architecturalement et historiquement on distingue ainsi le Forum du Patriciat qui correspond aux constructions primitives précédent les Guerres celtiques (comme nous pouvons le constater, si cette vague architecturale se nomme "Patriciat", cette dynamique s'étend jusqu'au XIIème siècle, en pleine période de la République classique.). Suite de quoi la place San Stefano connaît un premier bouleversement après les guerres celtiques à partir du milieu XIIIème siècle, qui correspond à une période de forte extension territoriale de la ville. Le Forum prend sa forme finale avec la révolution de l'art baroque velsnien au XVIème siècle. C'est là un point de bascule, puisque la place San Stefan adopte un style uniforme pour la première fois, que tous les architectes sont désormais tenus de respecter, et ce jusqu'à nos jours. Des ajouts et des modofications sont toujours faites en 2017 selon ce critère.


I) Le Forum du Patriciat l'embryon de la cité velsnienne (VIIIème-XIIIème siècle)


Il semblerait, comme l'indique déjà plusieurs recherches issues de fouilles archéologiques ayant prit place entre le milieu du XXème siècle et aujourd'hui, que la zone du Forum San Stefano n'a pas, dans un premier temps, eu pour fonction d'être un espace d'habitation. En revanche, on lui attribue déjà une fonction sacrée et religieuse, qui semble être à l'origine de la valorisation très précoce du site: en effet, une part importante du site, dans une zone englobant l'actuelle basilique San Stefano, est alors marquée par la présence d'un grand complexe funéraire, et au moins deux états distinguables de nécropoles allant du VIIème siècle, avant même l'arrivée des colons fortunéens donc, au IXème siècle, lorsque la zone est entièrement réorganisée. La construction du premier état primitif de la Basilique San Stefano au IXème siècle est ainsi une continuation de l'usage sacré du site. Dés lors, celui-ci va s'articuler autour de l'édifice, et les premiers monuments publics liés au pouvoir politique vont venir d'intégrer progressivement dans le dispositif. La planification urbaine est alors inexistante. Concernant un style global, la quasi absence de vestiges archéologiques de cette période en dehors du premier état de la Basilique, dont les fondations de certaines zones de l'église actuel sont encore visibles, rendent toute entreprise de restitution délicate. L'usage de sources littéraires anciennes, malheureusement elles mêmes postérieures de parfois plusieurs siècles, est donc un recours nécessaire, dans le cadre d'un minutieux travail de recoupement de données.

D'après les écrits du Sénateur Déria (XIIIème siècle), il est établit que la Basilique se décompose en un complexe-Cathédrale dont il ne reste aucune trace matérielle de son existence, hormis le dernier état d'une nécropole. En l'occurence un baptistère, deux chapelles dédiées à San Marco et Santa Caterina ainsi que la nécropole adjacente en question, plus réduite dans ses dimensions que dans ses états antérieurs. Fouillée dans les années 1970 par la société des honnêtes archéologues velsniens, celle-ci est en usage de la fin du IXème siècles jusqu'aux grandes transformations du forum au XIIIème siècle, et la construction d'un second état de la Basilique. Le mobilier funéraire mis au jour ne laisse pas de doute sur l'identité des occupants, et on suppose donc qu'entre le deuxième et le dernier état de nécropole, celle-ci est passée d'une grande mixité sociale à un lieu sacré réservé à l'Aristocratie sénatoriale primitive.

Toujours d'après le témoignage tardif de Déria, il semblait qu'il a existé durant les premiers temps du site un sanctuaire dédié à Dame Fortune, ce qui en ferait donc la seule structure sacrée pré-chrétienne du site qui témoigne de la réminiscence de ce culte à l'échelle institutionnelle. L'auteur ne l'évoque que pour faire état de sa destruction vers la fin du IXème siècle, lorsque l'Eglise catholane affermit sa position vis à vis de ces cultes. Pour finir, Déria évoque pour la première fois l'existence d'un "Palais des Patrices", bien que nous ignorons si son emplacement correspond au bâtiment actuel. Nous savons également que la place est aménagée, et que du gravier la parsème. Nous n'avons aucune information concernant les autres institutions de la Velsna primitive, hormis pour le Sénat qui siège déjà dans une aile réservée du Palais des Patrices. L'emplacement des assemblées comiciales n'est pas connu, et il est supposé qu'elles se réunissent devant une tribune au milieu de la place par intermittence.

Les fonctions du forum primitif reflètent déjà son usage actuel, et dés la fin de la période patriciale, il présente déjà des caractéristiques actuelles: centre religieux, politique et économique, puisque des marchés temporaires organisés par les membres des différents collèges de corporation de la ville s'y réunissent à tour de rôle sur des calendes d'une périodicité de deux semaines. Déria, lui même grand propriétaire agricole, évoque ainsi l'existence d'un "marché aux boeufs tous les mardis", et qui existe toujours quatre siècles plus tard lorsqu'il rédige son ouvrage sur les premiers temps de Velsna.

Vers la fin du Patriciat apparaît une mention d'une "Curie Maxime", un bâtiment séparé d Palais des Patrices dans lequel se réunissaient les Comices splendori, la plus ancienne assemblée intermédiaire velsnienne connue. Cette position proche du pouvoir peut-être expliquée par la grande importance de cette institution lors de la période du Patriciat.

Le XIème siècle est marqué par la transition du Patriciat à la République classique. Pourtant, durant les deux premiers siècles suivant le resnversement du pouvoir héréditaire fortunéen, il n'y aurait eu que peu d'évolutions. La documentation à ce propos, que ce soit des sources textuelles ou archéologiques reste lacunaire. Mais il est possible de déduire quelques changements à partir de textes, en particulier ceux de l'auteur velsnien Lazziano Di Canossa, qui dans le cadre de sa Grande Histoire des guerres celtiques, aborde parfois le devenir de certaines institutions de la fin du Patriciat, ainsi que l'apparition de nouveaux corps. Par exemple, on sait de source sûre que la Curie Maxime a été rasée à la fin du Patriciat, et que les Comices Splendori s'installent dans un autre bâtiment indéterminé, mais vraisemblablement beaucoup plus éloigné du Palais des Patrices, qui quant à lui est agrandit à ses dépens. On suppose alors que cette évolution est du au changement se statut du Sénat, qui devient le détenteur du pouvoir exécutif et législatif.

Un autre ajout d'importance est celui de la "Tribune des rostres", installée au milieu de la Place San Stefano. La tribune sert durant la République aux orateurs pour s'adresser aux assemblées qui s'y réunissent, en particulier les Comices Populares qui gagnent en importance au début de la République, et dont il n'est pas fait mention lors de l'époque antérieure. La tribune doit son nom aux éperons (ou rostres) qui ornent une de ses faces. Elle est désignée sous le nom de Rostra Vetera pour la distinguer des autres plateformes qui ont repris la dénomination de Rostres. Pour finir, deux autres chapelles non identifiées sont également aménagées, dont une sur les vestiges de l'autel de Dame Fortune.

On peut donc dire que l'avènement de la République n'a pas de grandes conséquences sur le plan architectural, que ce soit en terme d'organisation de l'espace qui reste largement anarchique (les chapelles sont par exemple construites hors de l'ensemble-Cathédrale de San Stefano) qu'en terme de style (même si les données à ce sujet restent bien trop parcellaires).

Il faut attendre les guerres celtiques pour constater des évolutions beaucoup plus radicales, qui transforment profondément un forum dont les données archéologiques et littéraires plus fournies, et qui lui donnent des caractéristiques que l'on retrouvent encore aujourd'hui.

Comme le reste de la ville, la plupart des constructions velsniennes de l'époque se caractérisent par l'usage de matériaux périssables qui sont encore bien loin de la Révolution du gothique velsnien à au XVème siècle. Les façades en pan de bois constituent une norme, ce qui explique grandement le manque de matériaux archéologiques à disposition. Quelques constructions sont quant à elles bâties dans un style roman tardif. Le premier état de la basilique San Stefano est ainsi constitué d'un plan basilical encore relativement simple, tandis que le Palais des Patrices présente des influences similaires. On fait état d'un bâtiment dans toutes les façdes sont de briques.


II) Le Forum classique (XIIIème-XVIème siècle):

L'Histoire du Forum de San Stefano est concomitante des aléas de celle de la cité velsnienne, de ses dynamiques économiques et territoriales. Or, si la transition entre le Patriciat et la République classique n'a pas, selon les dernières donnés archéologiques, représenter une coupure majeure dans l'organisation spatiale de la place centrale de la vieille ville de Velsna, les guerres celtiques et la guerre dodécaliote, suivie de la guerre sociale, vont en revanche constituer au XIIIème siècle un important point de bascule dans la planification urbaine de la cité velsnienne, et à fortiori, du Forum San Stefano.

Si les fenêtres de fouille archéologique sur les périodes les plus anciennes de la ville, en particulier avant le XIIIème siècle, celles ci permettent de dresser le tableau d'une expansion continue de son emprise urbaine, sans pour autant voir une évolution dans son bâti monumental. L'expansion du pouvoir velsnien dans la plaine velsnienne actuelle a en effet conduit à un afflux constant de nouvelles populations, occitanes indigènes ou fortunéennes issues de cités conquises ou absorbées par le Patriciat, puis la République. Si il n'est guère connu de recensement clair jusqu'au XVème siècle dans la cité velsnienne, nous pouvons nous fonder sur l'expansion de ce que l'on connait de l'emprise urbaine. Il n'est ainsi pas illogique de déduire à partir de là qu'entre le XIème et la veille des guerres celtiques, la population de la capitale a connu un triplement de sa population. Les estimations peuvent varier, mais nous pouvons spéculer sur une ville d'environ 100 000 habitants au début du XIème siècle, qui atteint presque les 300 000 au début des guerres celtiques. SI il n'existe pas de recensement civil, nous pouvons également nous appuyer sur le recensement militaire des différentes classes censitaires, effectuées tous les quatre ans, et dont on a conservé la trace à partir de la fin du XIIème siècle. Si Velsna même peut ainsi aligner une garde civique d'environ 40 000 hommes valides en 1177, date du commencement de la première guerre celtique, une telle population totale paraît largement envisageable.

Toujours est t-il que si la ville prend de l'importance de manière continuelle, l'aménagement urbain ne semble pas suivre cette tendance, et Velsna ne se dote que très tardivement d'un bâti monumental notable. La Basilique San Stefano, dans son état du XIème siècle, possède des dimensions trois fois moindres que la Grande Basilique d'Apamée, tandis que contrairement à beaucoup de cités fortunéennes, elle ne possède aucun véritable lieu de rassemblement public en dehors du Forum San Stefano et des marchés occasionnels des corporations qui investissent d'autres places dans la ville par manque de place sur le Forum. Pour illustrer le propos, il est difficile d'ignorer le témoignage de Guiseppe Aspari, un chroniqueur landrin qui fait état lors de sa visite de la ville en 1123, de l'étroitesse de ses rues, et de son aspect de ville de province.

Cette état de fait va changer du tout au tout avec le déclenchement d'une grande expansion velsnienne au travers de la Manche Blanche à compter de la toute fin du XIIème siècle. Les conquêtes successives d'Achos, puis la soumission de la Dodécapole vont provoquer un afflux inédit de richesses sous la forme de butins de guerre, tandis que l'exode rural vers Velsna s’accélère encore plus. Durant cette période, les élites de l'aristocratie sénatoriale, profondément influencées par les arts théodosiens et islamiques qui vient se diffuser jusqu'en occident, vont commencer à investir la place publique, et faire de l'architecture et de la monumentalisation du paysage un outil politique. Ces évolutions provoquent un premier vrai chamboulement du plan urbain, et en l'espace de quelques décennies, de la Première guerre celtique à la conquête d'Apamée, le Forum San Stefano est considérablement transformé, ce qui n'est pas sans créer une contrainte pour l'archéologie qui de ce fait, n'a pas d'idée claire de ce qu'était le forum avant ces changements.

Les bâtiments en pans de bois bordant le Forum sont quasiment tous rasés durant cette période, et laissent place à la brique comme élément de construction principal, ainsi qu'à la pierre achosienne d'importation pour les éléments de fondation, utile car il s'agit d'une roche supportant l'usure liée à l'eau salée. Si le Palais des Patrices ne connaît pas énormément de changements, l'ensemble du complexe dont il est le centre connait une évolution majeure avec l'arrivée d'une architecture de style proto-gothique. La basilique San Stefano est ainsi presque totalement démantelée à l'exception de quelques éléments de fondation, pour céder la place à un deuxième état proto gothique. L'emprise de la structure est doublée, et le plan basilical est abandonné au profit d'une structure à coupoles d'inspiration théodosine adoptant un plan en croix grec. La nécropole associée au complexe est ainsi englobée dans ce nouveau bâtiment, tandis que toutes les structures annexes: le baptistère et les deux chapelles adjacentes sont détruites. On assiste ainsi à une première forme de rationalisation de l'espace. L'espace sacré est ainsi limité au périmètre direct de la Basilique, au nord est du Forum, qui vient toucher l'aile nord du Palais des Patrices, l'aile sénatoriale en l'occurence. Les deux bâtiments communicants permettent ainsi aux sénateurs de se rendre de la chambre législative aux offices sans être vus de la population.

Le reste de la place n'est pas en reste d'évolutions, puisque celle ci est pavée pour la première fois, tandis que la tribune des orateurs au centre du forum est reconstruite en dur. Sont arborés sur sa façade côté public des rostres de navires achosiens récupérés durant la première guerre celtique, redécorés pour l'occasion. Après la seconde guerre celtique, le fronton est décoré d'un bas relief représentant la victoire velsnienne lors du siège d'Apamée en 1239, marquant la fin de la guerre dodécaliote.

Du reste, la place abandonne progressivement sa fonction d’accueil des différents marchés des corporations de la ville. En effet, en aparralèle du développement du forum San Stefano, plusieurs autres sont construits au travers de la ville dans des fonctions bien précises. La corporation des bouchers abandonne ainsi la Place San Stefano lorsque celle ci fait construire le "Forum aux bœufs", situé en lisière de la ville, tandis que la corporation des teinturiers installe ses activités, réputées polluantes, dans le quartier populaire San Pietro, et fait construire la Place de l'achosien pendu. Ce n'est pas pour autant que le Forum abandonne ses activités commerciales, puisque que le Collèges des corporations de Velsna se voit construire le Palais Renatto, où celui ci siège encore de nos jours. Tous les bâtiments privés adjacents à la place sont quant à eux dotés de portiques couverts, d'où des commerçants développent une activité permanente, à contrario des marchés temporaires. Les Comices Splendori, bien qu'étant une institution en perte de vitesse à cette période, se voient attribuer la construction du Tribunal de l'Aéropage, qui encore de nos jours est l'une des dernières constructions proto-gothiques encore existantes sur la place, et où siège toujours cette assemblée. La symbolique du pouvoir acquiert de l'importance dans l'architecture, et les membres de l'aristocratie sénatoriale financent la construction de deux arcs de triomphe: celui de Balbo, qui commémore la victoire sur Achos, et qui se trouve à l'intérieur même de la cour du Palais des Patrices, et celui de Déria, qui commémore la prise d'Apamée. Enfin, deux campaniles sont construits en lieu et place des chapelles isolées. Si il n'existe pas encore une uniformisation en terme de style architectural, l’organisation de l'espace est rationalisée, et les bâtiments, qui pour la plupart avaient autrefois plusieurs fonctions, se voient dotés d'attributions précises et surtout, permanentes. Si le sacré, le politique et le commercial sont toujours présents dans le forum, chacun de ces pôles est dés lors cantonné dans un espace précis.



II) Le Forum gothique (XVIème siècle à nos jours):

Comme nous avons pu le voir, si la fin de la période classique voit la mise en place d'un plan urbain que nous retrouvons encore aujourd'hui, c'est la dernière grande transformation de la place au XVIème siècle, avec la révolution du gothique velsnien, qui donne lui donne ses traits actuels. A commencer par le Palais des Patrices qui, sans être totalement reconstruit, voit ses parements de briques laisser place au granit velsnien à décors colorés que l'on connait. Ce dernier est également doté à l'instar des autres bâtiments de la place de portiques dont il était jusque là dépourvu. Les façades, l'une donnant sur la mer et l'autre sur la Piazzetta San Stefano, se composent d’une épaisseur de murs massifs et polis soutenus par deux étages de piliers posés l’un sur l’autre. Côté Piazzetta, à l'étage, deux des colonnes de la loggia Déria se distinguent des autres: réalisées en marbre rouge d'Apamée, elles marquent l'endroit où étaient annoncées les sentences pour trahison et de tyrannie, ensuite exécutées sur la place San Stefano, entre les colonnes de San Marco et San Todaro.

Quant à la Basilique San Stefano, elle aussi adopte son état définitif sans pour autant être profondément revisitée dans son plan architectural. Celle ci est agrandie, et ses coupoles sont entièrement refaites et couvertes d'un vernis doré, laissant entrevoir l'éclosion d'un art baroque velsnien à cette période. La coupole centrale couvre la croisée des quatre branches, chacune surmontée de sa propre coupole. Les coupoles principales atteignent une hauteur de 45 mètres, ce qui en fait alors l'église à coupole la plus haute du monde, avant que la rénovation de la Basilique d'Apamée. (voir fiche de la Basilique pour davantage de détails).

La période voit de manière générale une uniformisation de style vers le gothique velsnien, et le recouvrement des parements de briques avec un ensemble de granit décorés, de faux marbres et divers éléments qui rendent l'ensemble plus bariolé en terme de couleurs et de variété de décors. Le gothique velsnien se distingue également pour une volonté de répondre aux contraintes physiques du fait de construire en dur sur la lagune de Velsna. En effet, les traceries du gothique velsnien supportent le poids de l'ensemble du bâtiment, à contrario de ce qui se fait dans tout le reste de l'Eurysie à cette périodes. Par conséquent, le poids relatif soutenu par les traceries évoque l'apesanteur relative de l'ensemble des bâtiments. Ceci, ainsi que l'utilisation réduite de murs porteurs qui y est associée, confère au style architectural gothique velsnien, une légèreté et une grâce dans la structure. La réponse à deux problèmes donc: esthétique et technique.

Le gothique velsnien, bien que beaucoup plus complexe dans son style et sa conception que les précédents types de construction à Velsna, n'a jamais permis de supporter plus de poids ou de taille que nécessaire. Velsna a toujours eu le souci que chaque centimètre de terrain ait de la valeur, en raison des canaux qui traversent la ville.


Plan actuel du Forum San Stefano:


Plan



Sources et lectures annexes conseillées:


- Archéologie et Velsna primitive (évocation du premier état de la basilique San Stefano et des différentes phases de la nécropole de San Stefano
- Fiche Patrimoine de la Basilique San Stefano
- Article de l'office de tourisme velsnien sur le Palais des Patrices
- Article fleuve de la Société des honnêtes archéologues sur la période du Patriciat (évocation des origines des institutions législatives velsniennes)
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