Posté le : 17 nov. 2025 à 21:16:17
Modifié le : 18 nov. 2025 à 22:18:20
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Période abordée: périodes de la Velsna classique et moderne
L'ancien Arsenal de Velsna: instrument de l'hégémonie maritime de la République
La cité velsnienne, depuis sa fondation, s'est appuyée sur sa localisation géographique avantageuse, en partie implantée sur une lagune, elle même située au bout d'une presqu'île en zone inondable. Si le bâti monumental, dans ce contexte se révèle être un défi à ériger, cela n'a pas empêcher les velsniens, plus particulièrement à partir de la fin de la période du Patriciat (XIème siècle), à faire de leur cité un haut lieu de l'architecture, non seulement palatiale, mais également militaire avec l'apparition au début du XIIème sècle, de l'Arsenal de Velsna.
Les prémices de l'hégémonie maritime velsnienne en Manche Blanche (VIIIème siècle-XIIème sècle)
Nous disposons d'un certain nombre d'informations à notre disposition sur l'Histoire navale de la Velsna du Patriciat. Colonie fortunéene oblige, il est bien connu que plusieurs dites sur le territoire velsnien sont à l'origine, dés sa fondation, d'une filière d’exploration de matériel naval et de bois destiné à la construction de l'Armata primitive de la cité mer. Velsna n'est pas la seule dans ce cas là dans la plaine velsnienne actuelle: Vatluna et Umbra pratiquent alors le même commerce, et Fortuna est notamment en recherche de bois décent afin de satisfaire sa demande importante. Or, le noyer et le chêne de la région velsnienne sont particulièrement recherchés. Cela implique donc qu'à un degré ou à un autre, le Patriciat velsnien dispose déjà d'une expérience en matière de construction navale. Toutefois, il est certain que Velsna en elle-même n'est pas encore une puissance navale, et que ses flottes se cantonnent à la surveillance des côtes de la plaine velsnienne. Cette Marineria primitive est probablement une flotte temporaire de navires de commerces réarmés dans des situations de conflits, et si aucune épave de cette période n'a été retrouvée dans la région, il est vraisemblable que ce modèle, qui est le même que le modèle fortunéen, ait été recopié à Velsna, avec une levée navale annuelle déterminée par le pouvoir patricial jusqu'en 1024, puis sénatorial. L'existence de cette première Marineria est par ailleurs attestée dans les sources relatant les conflits entre Velsna et ses voisines fortunéennes de Vatluna, mais surtout de sa rivale de l'époque: Umbra, qui finit par intégrer la République à la fin du XIème siècle.
Si cette flotte existe forcément, même dans des effectifs qui ne sont sans commune mesure avec ce qui sera la Marineria de la période classique suivante, force est de constater qu'à l'heure actuelle, aucun lieu de production antérieur à la fondation de l'Arsenal de Velsna n'a été mis au jour pour le moment. Nos disposons toutefois d'indices relatifs à l'existence d'arsenaux privés dont la production est relativement marginale. Les lieux de production sont multiples et surtout, ne s'ancrent pas sur le long-terme. Les armateurs privés se contentent alors de répondre à la demande engendrée par les annonces de lancement de campagnes militaires au Sénat, ce qui implique une production mise en branle très peu de temps en aval des conflits, ou pendant. Ce système perdure jusqu'au XIIème siècle, au début de la période classique.
La fondation de l'Arsenal de Velsna et l'essor de la République en Manche Blanche
L'Arsenal de Velsna est officiellement fondé en 1111 sous les ordres du Sénateur et Maître de l'Arsenal de l'époque, Gustavo Ordoffeo. Toutefois, il apparaît qu'à l'origine, celui-ci est seulement conçu comme étant un lieu d'entretien et de stockage de navires déjà construits et ayant rejoint la levée navale de la flotte velsnienne. Il faut attendre la Première guerre celtique (1179-1197) pour voir l'Arsenal prendre le rôle qu'on lui connait plus communément, et devenir l'un des outils du déploiement de l'impérialisme velsnien en Eurysie du Nord. Au début du très long conflit qui oppose la cité fortunéenne à Achos, il est établit que Velsna dispose d'une flotte moins importante numériquement et qualitativement à celle de son rival. A partir de cette donc, l'Arsenal se développe rendement et multiplie sa surface, passant à près de 18 hectares à la fin de la Première guerre celtique. L'Arsenal est pleinement contributeur de la victoire de la cité, et pour la première fois, la flotte velsnienne se réforme pour devenir non plus une flotte marchande armée temporairement en temps de guerre, mais une flotte de guerre recrutant des marins de métier. Cette nouvelle organisation demande une réforme en profondeur de la gestion de la construction navale et encourage le Sénat velsnien à procéder au rachat de la plupart des sites privés antérieurs à la construction de l'Arsenal pour y rattacher leurs activités. A la fin de la Première guerre celtique, il est ainsi établit que près de dix navires sortent de l'Arsenal par an. Toutefois, son l'organisation est encore semblable à un chantier naval privé, avec un maître de guilde responsable d'une partie du travail mais n'ayant pas d'équipe fixe d'ouvriers avec laquelle travailler (il doit les engager de sa proche encore à cette époque).
A la fin des Guerres celtiques, la Marineria velsnienne dispose de cinquante navires dédiés en permanence à la surveillance de la Manche Blanche.
La fin des Guerres celtique et l'apogée du chantier:
La fin des guerres celtiques en 1233 donne les coudées franches à Velsna pour devenir l'une des plus grandes puissances navales eurysiennes de cette période. Velsna est alors détentrice d'une flotte de guerre professionnelle et permanente, mais dont le mode de production de navires porte encore des traits relatifs à l'artisanat. A partir du XIIIème et du XIVème siècle, l'arsenal devient l'un des plus grands complexe industriel au monde, profitant d'une augmentation des investissements permise par l'émergence d'un système bancaire efficace à Velsna, et les prémices des sociétés anonymes par action. En parramèle d'un système naval permanent, la cité velsnienne maintient toujours son activité de marine commerciale mobilisable en temps de guerre, cette fois par le biais de l'Arsenal. Ce système lancé en 1241, voit la cité velsnienne mettre aux enchères l'usage marchand des galères militaires, en permettant à des négociants ou capitaines de navires de partager les coûts de l'affrètement avec d'autres citoyens, qui peuvent être eux-mêmes d'autres marchands ou de simples artisans de la ville.
Durant la même période, l'Arsenal de Velnas se transforme considérablement, sa superficie atteignant les 30 hectares. Pendant que le personnel de l'Arsenal continue à fabriquer des galères militaires rapidement mobilisables en temps de guerre, celui-ci les rentabilise également en temps de paix, pour le commerce qui prend son essor sur des distances de plus en plus longues (il faut rappeler que le commerce nazumi débute à cette période). Une galère militaire peut être alors déséquipée en une seule journée pour être apte à la navigation marchande, et le processus inverse est tout aussi rapide. Ainsi, l'arsenal maintient toujours sur pied de guerre une réserve de 100 galères en état de fonctionnement immédiat au à la fin du XIVème siècle. 20 000 ouvriers y travaillent en permanence. Ceux -ci se répartissent en une multitude d'ateliers séparés, dans le cadre d'une méthode de travail proche du travail à la chaîne contemporain. Ceux-ci sont répartis sur les chantiers et bassins, assurant l'activité des fonderies, des fabriques (fusils, canons, cordages, rames et mâts), des entrepôts de bois, de charbon, de poudre, l'entretien des hangars d'artillerie, des cales sèches et la surveillance des résines.
Le lent déplacement des activités vers le "Nouvel Arsenal":
A partir des grandes découvertes, Velsna devient à l'instar de plusieurs autres pays eurysiens une métropole coloniale. Le domaine colonial atteint son apogée au XVIème siècle, et s'étend sur tous les continents. Cette situation nécessite des besoins nouveaux que l'Arsenal de Velsna peine à combler. Pour cause, celui-ci est situé sur la lagune de la vieille ville de Velsna, et aucune extension n'y est plus envisagée alors que la ville se développe elle aussi. Le manque de place pousse le Sénat velsnien, en 1605, à opérer un déplacement d'une partie de la production de l'Arsenal sur la terre ferme. Le "Nouvel Arsenal" prend alors forme à quelques kilomètres de l'ancien site, qui accueille une activité résiduelle jusqu'au XIXème siècle où le site est définitivement reconverti. Celui-ci accueille également toujours le Bureau de l'Arsenal, ainsi qu'un musée dédié à l'Histoire militaire navale velsnienne.
Organisation du travail dans l'Arsenal velsnien:
L'Arsenal de Velsna est connu comme étant l'un des premiers sites industriels d'Eurysie, et sa capacité de production de masse a aidé la cité velsnienne à maintenir sa prédominance maritime pour de nombreux siècles. Ainsi, au début de la seconde guerre celtique, les installations de l'Arsenal permettent à Velsna d'armer une flotte entière de quarante galères en l'espace d'un mois. Il est dit, en guise d'anecdote, que lors de son invitation, le roi Charles Grain de Youslévie prit son repas à l'Arsenal, devant une galère velsnienne qui a été armée le temps que celui-ci le termine.
Les velsniens mettent en œuvre un système original de travail quasi à la chaîne où la coque du bateau en chantier progresse le long d'une ligne de production, sur laquelle les différents composants sont assemblés selon un ordre spécifique, les ouvriers étant répartis en équipes dédiés à une même tâche. Contrairement à ce qui se fait dans le reste de l'Eurysie, les ouvriers de l'Arsenal posent les bordés avant la structure de la coque: dès que la coque peut flotter, elle est remorquée aux différentes étapes du processus de production selon un schéma identique d'un navire à l'autre: les cabines sont ajoutées, ensuite les mâts, tandis que les différents équipements sont embarqués aux différentes étapes de construction, en même temps que la structure du navire est faite: canons, voiles, munitions, ancres, cordages, chaînes, rames, etc... La dernière étape consiste en une inauguration symbolique en présence du futur capitaine du navire, auquel de laquelle les ouvriers chargent le navire de provisions et de munitions. Cette division du travail a permis d'équiper les navires beaucoup plus rapidement qu'auparavant, et a permis à Velsna de faire perdurer son rôle de puissance navale à l'ère des États-nations où la plupart des cités-états ont perdu leur indépendance.
Multiples agrandissements et présentation du site:
Le site de l'Arsenal de la Grande République s'étend sur une trentaine d'hectares, à la fois sur l'eau et la terre à l'extrémité ouest de la lagune de la vieille ville de Velsna. Celle-ci, encore aujourd'hui, est entouré de murs défensifs de 15 mètres de haut construits au XIVème siècle, et qui renferment des cales sèches, des cales humides, des forges et des ateliers. La porte d'entrée de l'Arsenal est flanquée de deux tours caractéristiques, fondées originellement au XIIIème siècle, mais rebâties au XVIIème suite à un élargissement des canaux. Ces tours, qui apparaissent sur les images historiques de Velsna sont restées inchangées depuis. Les visiteurs qui franchissent la porte d'entrée sont toujours accueillis par une rangée d'imposants lions de granit qui furent ramenés à Velsna en tant que trophées de guerre suite à la conquête d'Achos. Le site a subit un grand nombre d'aménagements jusqu'au XVIIIème siècle, si bien que les arsenaux sont un mille-feuille archéologique, et l'état originel de l'Arsenal est presque indiscernable (la plupart des structures et bâtiments visibles ne remontent pas à avant le XVème siècle)
Vivre et travailler dans l'Arsenal:
Comme dit précédemment, leurs navires étaient construits selon un système où les carènes étaient construites, puis les coques étaient déplacées par flottage d'un hangar à l'autre, au fur et à mesure que le navire progressait vers son achèvement. Les artisans et les maîtres n'étaient pas de simples executants, et ceux ci étaient reconnus pour leurs prises initiative qui amélioraient continuellement la technologie, et leur valaient d'être récompensés pour leurs innovations.
Chaque matin, une cloche sonnait à l'est de Velsna, dans le quartier San Ciro où se trouve l'Arsenal, pour appeler les ouvriers, appelés arsenalotti (appellation toujours en vigueur en 2018), afin qu'ils se rendent à leur travail. Ils n'avaient qu'une courte distance à parcourir à pied depuis leurs logis jusqu'aux portes, et les plus habiles bénéficiaient souvent d'un logement particulier, ce qui constituait un grand privilège pour un travailleur de l'époque. Ces ouvriers comprenaient des hommes, qui travaillaient comme charpentiers, gréeurs, ferronnier, forgerons et cordiers, et des femmes, qui filaient, tissaient des voiles et des bannières de soie sur des métiers à tisser, cousaient des voiles et effectuaient d'autres tâches. Certaines femmes étaient autorisées à faire leur apprentissage auprès de leur père dans des métiers traditionnellement réservés aux hommes. Là encore, cette condition était tout à fait exceptionnelle dans la Velsna de l'époque. Les arsenalotti bénéficiaient de nombreux avantages: ils recevaient un bon salaire, pouvaient être promus contremaîtres ou maîtres, et du vin leur était apporté chaque jour pour les sustenter. Le samedi était jour de paie et les ouvriers recevaient leur salaire en espèces à l'entrée de l'arsenal.
Les maîtres, qui supervisaient chaque étape du processus de production, jouissaient du plus grand respect, du rang le plus élevé et du meilleur salaire, et pouvaient être jusqu'au nombre de mille. Ils constituaient à Velsna un groupe d’intérêt à part entière, puissant et pesant sur les décisions politiques de la cité. Si nécessaire, la main-d'œuvre pouvait atteindre plusieurs milliers de personnes (le record étant établit au XVIème siècle, où l'Arsenal arriva à 20 000 ouvriers), puis diminuer rapidement lorsque la demande baissait. Les maîtres dirigeaient des équipes d'artisans qualifiés et d'apprentis qui apprenaient les subtilités d'un métier spécifique, et ceux-ci étaient en responsabilité de l'embauche et de la paie de tous les ouvriers sur leur partie de la chaîne de production. Beaucoup travaillaient toute leur vie dans un seul domaine d'expertise, et il n'était pas rare qu'un vétéran continue à travailler jusqu'à 60 ou 70 ans. Cette hyper-spécialisation, là encore, est l'une des conditions très spécifiques à l'Arsenal, à une époque où le concept de division du travail est quasi inexistant.
Le poids politique de ouvriers et maîtres de l'Arsenal de Velsna était tel que diverses faveurs leur étaient accordés par le Sénat velsnien, et avaient une place de choix lors des célébrations civiques et religieuses qui animaient la ville. Encore aujourd'hui, les arsenalautti ont une place de choix dans le cortège de défilé de la San Sefano, qui prend place dans le Grand Canal de Velsna chaque année.
La Gélasse, le navire iconique de l'âge d'or de la Marineria:
Si l'Arsenal de Velsna a vu au cours des siècles une très longue sécession de modèles de navires différents, la gélasse velsnienne, conçue au XIVème siècle devient rapidement le navire le plus iconique de la période de la Renaissance velsnienne.
La "Galeazzina", une grande galère du XVe siècle, est apparue comme une version plus lourde de la galère classique velsnienne. C'était alors un navire de petite taille. Mais rapidement ce nom est donné à un nouveau type de galère en Manche blanche, conçue pour emporter de l'artillerie à l'instar du galion listonien. Elle est alors un navire de 50 à 80 mètres de long, avec un pont complet, une vingtaine de bouches à feu, et se caractérise par son puissant gaillard d'arrière, à la place de la tonnelle traditionnelle, ainsi qu'un gaillard d'avant proche de celui d'une caraque. Du fait de leur poids, les Galéasses avaient un fort tirant d'eau et nécessitaient entre 4 et 7 rameurs par aviron, ce qui aboutissait, avec l'équipage, les canonniers et les troupes embarquées, à environ 800 à 1000 hommes à bord. Conçues pour naviguer en Manche Blanche avant tout, ces galéasses gréaient trois voiles, mais des galéasses furent également en usage en Leucytalée, gréées comme des galions, elles pouvaient se confondre aisément avec ce dernier type de bâtiment.
La bataille du Wetter, défaite velsnienne contre leurs ennemis zélandiens en 1595, marqua la fin de la suprématie des galéasses velsniennes. Les galéasses disparurent au milieu du XVIIIe siècle e usage civil et militaire, tout comme la galère, notamment du fait de l'incompatibilité de combiner efficacement une forte artillerie et un trop grand nombre de rameurs.
travail en cours