23/07/2017
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Activités étrangères en Retsvinia - Page 2

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Je suis dans vos murs :

Mercenaire de l'AFRE dans une des rudes régions du sud de la Veltava.



Des montagnes aux plaines.⮕ Premier Concerto.

Plus l'on attend des renforts, plus la Junte se renforcera. Voilà la réalité des choses. Tandis que l'Estalie est occupée ailleurs, il est évident que le simple soutien des Confédérés ne suffira pas à endiguer ni le renforcement de la Junte, ni la puissance militaire que Slaviensk peut offrir à ses partisans sur place. Slaviensk n'est peut-être pas de taille pour un affrontement direct avec les chouchous du moment des Estaliens mais peut-être qu'ils y croiront pendant que l'Estalie se divertit avec ses petits copains en Eurysie Centrale. L'AFRE a très bien compris que le conflit en Retsvinia est une question d'initiative, de rapidité, de prise de décision. Il était certes nécessaire de se renforcer avant de lancer une quelconque opération, le succès de l'établissement de la FOB Ferhammer démontre la capacité logistique de l'AFRE à acheminer du matériel lourd en quantité suffisante par voie aérienne et disposer depuis l'Estalie d'une solide base d'opérations. D'un territoire insurgé complètement isolé, cette FOB a permis au moins à l'insurrection de disposer d'un centre logistique névralgique important pour la quasi-totalité de ses opérations. Il faut dire que l'AFRE avait beaucoup investi dans la défense de sa base et sa position rendait tout assaut direct de la Junte un véritable suicide entre le relief montagneux, la triangulation du territoire par l'artillerie, les positions défensives furieuses construites par les hommes de l'AFRE et le peu d'espace pour se déployer pour les attaquants rendait la tâche défensive d'autant plus simple pour les mercenaires de l'AFRE. Refuge sûr, la FOB Ferhammer joua donc son rôle premier, celui d'assurer une cohérence logistique au territoire insurgé et donner une zone sûre pour devenir un centre de formation pour les combattants locaux eux-mêmes. Les Veltaviens étaient de piètres combattants mais personne ne naît soldat après tout, les soldats de l'AFRE se sont donc chargés d'accueillir les insurgés veltaviens pour les rôder aux techniques de combat professionnelles. Mais l'AFRE ne pouvait pas se contenter de ravitailler et d'entraîner car compte de son nombre d'hommes et de son matériel, l'AFRE dispose de forces supérieures aux forces insurgées elles-mêmes, quasiment le double des effectifs de l'insurrection. Dans une telle situation, ne pas utiliser cette force militaire est un véritable gâchis et chaque jour qui passe sans passer à l'offensive est un jour de plus où la Junte recrute un autre jeune naïf dans ses rangs, où un nouveau fusil est importé par la Junte, où un nouveau conscrit reçoit un entraînement militaire. Il faut frapper.

L'ennemi est supérieur en nombre ? Qu'il en soit ainsi, nous n'aurons qu'à les disperser, telle une masse difforme que l'on décolle de sa propre pourriture. C'est là tout le plan de l'AFRE : prétendre frapper quelque part et frapper à plusieurs endroits en même temps au lieu de l'endroit convenu par l'ennemi. Après, si l'ennemi s'attend à ce que nous attaquions dans une zone précise, quid des autres zones de la ligne de front ? Ou pire, de leurs arrières ? La sécurisation de la Veltava étant essentielle à la poursuite des opérations, ce sera la ville de Kuusykylä qui sera principalement visée. Bien que la ville agisse comme point névralgique des forces armées de la Junte dans toute la Veltava, la simple nature urbaine du lieu ainsi que la proximité potentielle que peuvent avoir les habitants de la ville avec la cause du mouvement communiste (ou au moins indépendantiste) rend la prise de la ville plus aisée. Cela étant dit, comme il a déjà été souligné, la Junte reste en supériorité numérique et matérielle, l'assaut frontal est donc par défaut écarté des options de l'AFRE. Mais que reste-t-il dans ce cas-là ? L'infiltration et la tenaille.


De l'autre côté de cette vallée, il y a l'ennemi.

Les renseignements au cœur du conflit :

Pour poser les bases d'une opération d'infiltration dans Kuusykylä, la première étape repose nécessairement sur un travail méthodique de renseignement et de cartographie urbaine car il s'agit pas juste de disposer de plans civils de la ville mais de bâtir une grille de lecture spécifiquement militaire et politique de l'espace urbain de la ville en identifiant à la fois les points d'appui de la Junte au sein de la ville et les zones susceptibles de servir de catalyseur à un potentiel soulèvement urbain. Les cellules clandestines veltaviennes doivent certainement disposer d'informations en ce qui concerne les zones susceptibles de rejoindre la cause, ce sont ces cellules qui constitueront l'ossature de ce dispositif d'infiltration puisqu'elles possèdent une fine connaissance des dynamiques sociales locales, des habitudes des forces de sécurité et des flux économiques et logistiques qui alimentent la ville. Ce savoir doit être systématisé, centralisé et actualisé en permanence pour devenir exploitable par les cadres de l'AFRE. Concrètement, plusieurs catégories de cibles doivent être répertoriées. Les commissariats et garnisons de la Junte représentent des objectifs prioritaires, non pas nécessairement pour être détruits systématiquement mais pour en analyser d'abord les horaires de rotation, les capacités de réaction, les zones d'influence et les dépendances logistiques. De la même manière, les dépôts de carburant, d'armement ou de vivres doivent être localisés, évalués en termes de sécurité et mis en perspective avec les axes routiers ou ferroviaires qui les relient au reste de la Retsvinia. La cartographie doit également intégrer les infrastructures critiques comme les centrales électriques, les sous-stations, les réseaux téléphoniques ou les antennes relais afin de constituer davantage de leviers pour semer le désordre dans les rangs ennemis au moment opportun. Le recensement ne se limite pas aux infrastructures visibles : il doit inclure aussi des itinéraires des convois, les entrepôts dissimulés derrière les façades civiles ainsi que les nœuds de communication qui relient les unités locales avec l'état-major de la Junte à Severopol.

Parallèlement, une autre dimension de ce travail porte sur la sociologie des quartiers. La Veltava n'est pas homogène, comme tout pays, et Kuusykylä concentre des clivages internes que la junte connaît mais ne maîtrise pas totalement (auquel cas, il n'y aurait certainement pas d'insurrection dans la région). Certains quartiers ouvriers, marqués certainement par des traditions de lutte syndicale ou par des réseaux familiaux locaux fortement implantés, sont plus susceptible de répondre favorablement à un appel à l'insurrection. D'autres, dominés par des commerçants liés directement au pouvoir militaire, risquent au contraire de basculer rapidement dans la collaboration ou l'autodéfense. Le travail de renseignement de l'AFRE devra donc consister à établir une cartographie sociale parallèle qui distingue les zones de lancement potentielles d'émeutes, les espaces favorables à l'organisation de caches ou de regroupements et les quartiers à éviter car trop perméables au contrôle de la Junte. Enfin, ce travail de terrain doit préparer la logistique clandestine. Des caches d'armes doivent être constituées à l'avance (l'AFRE est en surplus d'armes légères d'infanterie, elle peut aisément équiper une force insurgée spontanée avec des caches), idéalement dans des lieux offrant à la fois discrétion et accessibilité rapide : caves d'immeubles (de préférence abandonnés), ateliers artisanaux, sous-sols de bâtiments publics peu surveillés ou encore des sections des égouts qui échappent aux patrouilles. Chaque cache doit contenir non seulement des armes légères mais aussi du matériel de communication crypté, des explosifs artisanaux et des rations de combat pour que l'insurrection puisse tenir au moins quelques jours sans besoin de contacts extérieurs. La distribution de ces caches doit suivre un principe de compartimentation stricte : chaque cellule ne connaît que ses points d'accès et ne peut remonter vers les autres, de façon à limiter l'effet d'une infiltration ennemie.

Infiltration de l'AFRE :

L'infiltration constitue la seconde étape critique du plan puisqu'elle assure la présence physique de l'AFRE au coeur même de la ville avant le déclenchement des opérations. Contrairement à une opération militaire frontale, il s'agit ici de s'insérer dans le tissu urbain sans déclencher l'alerte, ce qui impose une approche en petits groupes dispersés, discrets et autonomes. La logique est d'éviter toute concentration visible : plutôt que de faire entrer une compagnie entière par une brèche, on privilégie la pénétration progressive de détachements de cinq à dix hommes, chacun doté de son propre itinéraire, de ses caches et de ses contacts avec la résistance locale. L'objectif n'est pas seulement de cacher des combattants mais de les dissoudre directement dans la masse humaine. Le choix du mode d'entrée est donc très important dans ce cadre. Les grandes routes surveillées sont à proscrire, tout comme les points de contrôle routiers où les forces de la Junte filtrent l'accès. L'AFRE a intérêt plutôt à utiliser trois vecteurs principaux : les sentiers périphériques empruntés par les contrebandiers et les paysans, les zones industrielles en friche qui offrent des points d'accès discrets aux faubourgs et enfin les zones montagneuses ou boisées difficiles à sécuriser pour les unités militaires de la Junte. Les combattants de l'AFRE se déplacent en tenue civile, habillés de manière à se fondre dans la masse, mais toujours en binôme ou en petit groupe resserré pour limiter les risques d'isolement.

Une fois infiltrés, ces groupes ne cherchent pas à se rassembler. Chacun a pour mission de se connecter avec une cellule veltavienne locale prédéfinie. Ce maillage garantit un cloisonnement maximal : un groupe neutralisé ne peut pas compromettre les autres. La communication se fait par relais humains ou messageries cryptés, avec des délais intégrés pour éviter la traçabilité. Dans un premier temps, les combattants de l'AFRE se contentent de repérer les zones d'action, d'identifier les planques potentielles et d'étudier la vie quotidienne du quartier où ils sont implantés. L'AFRE fonctionne ainsi comme une série de noyaux dormants, un peu à l'image des tactiques d'infiltration du SRR, préparés à s'activer simultanément lorsque l'ordre viendra. L'armement constitue un autre élément de discrétion. Les armes lourdes, encombrantes et impossibles à dissimuler (lance-roquettes, mitrailleuses, mortiers portatifs) restent hors de la ville, stockés dans les caches où le relief assure une certaine discrétion ou dans des dépôts clandestins des faubourgs. Au sein même de Kuusykylä, seuls les armements compatibles avec le combat urbain furtif sont iintroduits : pistolets-mitrailleurs (PMAR-40), fusils d'assaut (Colt-ESH), grenades à main, charges légères, IED (voir armes légères estaliennes). Chaque cellule dispose également de moyens basiques de communication (radios portatives, téléphones cryptés) ainsi que des petits stocks de matériel médical étant donné qu'en zone urbaine, l'accès aux soins reste difficile dans le cadre de combats clandestins.

Inondez-les de propagande :

La préparation psychologique et la propagande clandestine représentent le liant qui doit transformer cette simple infiltration en déclencheur insurrectionnel. A Kuusykylä, la fatigue générale de la guerre civile constitue un terrain fertile : la population, qu'elle soit veltavienne ou retsvinienne, aspire d'abord à la fin des hostilités. Cette lassitude est une arme à double tranchant. D'un côté, elle réduit la résistance spontanée à une action de subversion car peu de civils sont prêts à défendre activement la Junte ; de l'autre, elle rend plus difficile la mobilisation immédiate pour une nouvelle phase de lutte armée. Il s'agit donc pour l'AFRE et ses relais du mouvement communiste de reformuler la guerre civile en termes politiques plus clairs : l'ennemi n'est pas la guerre elle-même mais le régime militaire qui la perpétue en cherchant à l'allonger en faisant intervenir des acteurs extérieurs comme le Bloc Nationaliste Eurysien dont la Junte cherche désespérément les faveurs. Cette rhétorique vise à transformer la résignation populaire en colère active en faisant apparaître la Junte non comme garante de l'ordre mais comme responsable de la prolongation du chaos et des souffrances de la guerre. La propagande doit être calibrée pour frapper l'imaginaire collectif. Les tracts clandestins et les émissions de radios pirates doivent associer la présence de la Junte en Veltava à sa dépendance croissante vis-à-vis d'Etats fascistes étrangers. Dans un pays où la population n'a pas encore perdu espoir quant à la justice et à la démocratie, comme le démontre les émeutes post-électorales, cette accusation a un double effet : elle délégitime la Junte aux yeux des patriotes retsviniens (en théorie, la base de soutien la plus fidèle à la Junte) et elle légitime la lutte indépendantiste veltavienne comme une continuité de sa résistance historique face à Severopol. Le message doit être simple mais martelé en permanence : se soulever contre le régime, c'est à la fois défendre la dignité du peuple veltavien et retsvinien et hâter la fin d'une guerre qui n'a que trop duré. La lassitude est ainsi retournée : au lieu de dissuader l'action, elle devient une motivation pour en finir rapidement.

Dans le concret, la propagande ne peut pas s'appuyer cependant et uniquement sur les canaux traditionnels de la clandestinité comme les tracts, les affiches ou les graffitis car ceux-ci risquent d'être ignorés par une population saturée en temps normal de discours politiques. L'AFRE et ses relais doivent investir des formes de communication plus diffuses qui imitent la manière de propagation des rumeurs populaires. Il peut s'agir de fausses nouvelles sur l'imminence de la chute de la Junte, de récits exagérés de désertions massives dans les rangs de l'armée retsvinienne ou de récits héroïques qui amplifient les victoires de la guérilla communiste veltavienne. Dans une ville où l'économie stagne et donc où les files d'attente, les marchés (souvent noirs par ailleurs, ça reste un pays en guerre) et les tavernes sont des lieux de sociabilité quotidiens, la rumeur circule plus vite que les pamphlets. Elle crée une atmosphère d'incertitude qui mine le moral de l'ennemi et rassure les hésitants : si tout le monde en parle, alors l'insurrection n'est plus perçue comme un pari isolé ou une déviance idéologique mais comme un mouvement irrésistible auquel on aura envie de participer pour ne pas être laissé sur le banc de touche. Enfin, la propagande doit préparer l'instant de basculement. Avant même le déclenchement des opérations armées, elle doit donner des signes de coordination : messages codés diffusés à heure fixe sur des radios pirates, graffitis codés dans plusieurs quartiers, slogans repris lors des manifestations et émeutes qui secouent régulièrement la ville. Ces signaux ne cherchent pas à convaincre quiconque de manière rationnelle mais à créer un sentiment d'inévitabilité, pour donner aux habitants le sentiment que la révolution aura lieu dans tous les cas, qu'elle est inévitable quoi qu'ils en pensent. Et ne sous-estimez pas le pouvoir de la conformisation des masses, surtout en temps de crise. Au moment où les premières attaques éclateront et que les premiers quartiers seront pris par les insurgés, une partie de la population, même si elle n'y participe pas activement, sera psychologiquement conditionnée à les interpréter non comme des actes isolés de quelques communistes fous du bus mais comme l'expression d'une force organisée et inébranlable. C'est cette perception qui peut faire basculer les indécis et priver la Junte du soutien passif dont elle a besoin pour contrôler ou même reprendre la ville une fois insurgée.
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