09/12/2016
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[Presse] La Presse papier makotane - Page 2

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Article de presse en cinq colonnes, il y deux illustrations qui sont des photohraphies, naturellement elles sont en tramage (ou demi teinte) noir et blanc et l'une comme l'autre montrent un homme en costard du XIXe fait un discours à la tribune d'une chambre.

« Assez de la dictature des Ranchers ! »,In les Nouvelles du Makota du 28/11/16

Texte en presse-papier« Assez de la dictature des Ranchers ! »
Jacques Veque demande la révocation du Président Irreville pour Haute Trahison et Outrage au Congrès
C’est dans une atmosphère inhabituellement tendue qu’a eu lieu, hier, une session extraor-dinaire de la Chambre censitaire. Convoquée par voie de pétition signée par la majorité producti-viste, elle devait examiner et voter une motion tendant à prononcer la révocation du Président de la République, Jean Irreville, pour double chef d’accusation : haute trahison et mépris du Congrès.
Au cœur du dossier figure la réponse — pourtant censée res-ter confidentielle — qu’aurait adressée le Président Irreville à un courrier de la société drovo-lskienne TomaTo Corporation, reçu le matin même et auquel il a répondu dans la foulée. Selon M. Jacques Véque, auteur de la motion et chef de file du parti productiviste (regroupant l'e-ssentiel des industriels de la Chambre), le Président négoci-erait l’implantation, au Makota, d’usines de conditionnement appartenant à ladite entreprise.
Les pièces communiquées semblent révéler une duplicité manifeste : on y voit que le chef de l’État s’interroge sur « la meilleure manière de tromper la Chambre censitaire » afin de faire passer l’accord. Il y est même fait allusion, à peine voilée, à des pots-de-vin que les Drovolskiens se déclareraient prêts à verser pour faciliter leur installation. Force est toutefois de constater que ces documents, s’ils semblent authentiques au regard de leur forme, ne sont cependant étayés par aucune preuve extérieure.
Cette absence de garanties a permis à M. Jean Irreville Junior — fils du Président, Vice-Président de la République et représentant de son père au sein de la Chambre censitaire — de décrire ces document comme un « mensonge et calomnie » puis de déclarer, pour défendre son père : « Mon père est l’homme le plus intègre que je connaisse ; jamais il ne se serait laissé corrompre : d’abord par ho-nneur, ensuite par dévouement à la cause nationale, et enfin parce qu’il est déjà beaucoup trop riche pour que l’appât du gain l’incite à prendre des risques inconsidérés.
Avant de conclure sur ces mots qui ont fait grand bruit dans l’hémicycle : « Tout cela m’amène inévitablement à penser que nous nous trouvons, une fois encore, face à un complot ourdi par l’opposition. Je somme donc monsieur Véque
d’apporter les preuves que nous exigeons, ou de retirer immé-diatement sa motion. À défaut, je n’aurai d’autre recours que de m’en remettre au fer, et j’invite dès lors monsieur à faire co-nnaître à mes témoins l’arme qu’il aura choisie. »
Tandis que les soutiens in-conditionnels de l’actuel gouver-nement ont, comme on s’en doute, longuement applaudi le Vice-Président, Jacques Véque
fit savoir qu’il n’était pas dans les usages de sa famille de refuser un duel et que c’est bien volontiers qu’il s’expliquerait par les armes avec l’intéressé — mais pas avant que sa « canaille de père » n’ait été chassée du fauteuil présidentiel qu’il n’est « pas digne d’occuper », et qu’un « authentique patriote », n'ait été élu à sa place. Il ajouta d’ailleurs qu’il ne serait tout disposé à « liquider le fils après avoir chassé le père ».
Ce fut alors un chaos indescriptible : les feuilles vo-laient, tandis que les différents groupes s’insultaient sans rete-nue, au point que les assistants, huissiers et factotums ne sa-vaient plus où se mettre. On s’invectivait franchement et avec violence. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’aucun autre ora-teur ne fut admis à la tribune et qu’il fallut interrompre la séance, car, au-delà des cris et du désor-dre, on commençait, çà et là, à en venir aux mains.
Il fallut près d’une bonne heure pour que tout le monde retrouvât son calme et que la séance puisse reprendre dans des conditions convenables.
L’orateur de la Chambre censitaire, M. André Poulet, fit alors passer tous les Pères con-tribuables qui désiraient s’expri-mer, mais eut la sagesse de commencer par les centristes. Ceux-ci, désireux de montrer que leur opinion n’était pas arrê-tée, se contentèrent de rappeler les éléments évoqués et de faire savoir qu’ils ne prendraient pas part au vote : ils ne voulaient ni courir le risque de soutenir un homme qui pourrait bien être un traître, ni demander la desti-tution d’un Président dont la culpabilité restait incertaine, au risque de déstabiliser les équili-bres institutionnels de la République.
Loin de vouloir voter cette motion, leur préoccupation principale se porta plutôt sur le cas de Mlle Dalila, victime, selon leurs termes, d’« une grave tentative de meurtre et de la destruction du studio de son producteur ». Ce fut surtout le
propos de M. Paul Soudre, ami et principal financier de feu le producteur Henry Hubert (victime collatérale de la tenta-tive de meurtre), qui prit la parole avec passion pour faire voter une motion demandant la protection de la jeune femme. Il fut cependant rapidement réduit au silence par M. André Poulet, l’Orateur de la Chambre, qui lui rappela que les démêlés de Mlle Dalila et de ses amis avec les ligues de vertu n’étaient pas à l’ordre du jour, et que cela n’intéressait donc pas les Pères contribuables. Sa motion fut immédiatement rejetée.
L’on revint alors au sujet du jour, c'est à dire : fallait-il con-server les deux chefs d’accu-sation, ou n’en retenir qu’un seul ? On décida de conserver les deux, puis l’assemblée passa au vote sur la motion de destitution du Président de la République, laquelle portait sur les chefs de haute trahison et d’outrage au Congrès.
Comme il est d’usage dans les trois Chambres, le vote se fit en public, et non à bulletin secret. Sur les cinquante Pères contri-buables (ou leurs représentants) qui composent la Chambre, on compta pas moins de vingt-deux abstentions — toutes venant du Centre, pour lequel la question demeurait indécidable. Quant aux vingt-huit voix restantes, on en dénombra seize en faveur de la motion de destitution et douze opposées. La motion fut donc adoptée à une faible majorité relative de quatre voix.
Monsieur Jacques Véque, à qui il incombe désormais de désigner la seconde Chambre appelée à se prononcer, a fait savoir qu’il présenterait la motion à la Chambre des Opinions dans les plus brefs délais. La session fut alors close.
--- DETAIL DES VOTES ---
Pour (16) : Brach, Estraud, Fau-vel, Joly, Lemoine, Morlot, Pi-quemal, Roudier, Ulbach, Yvo-rel, Zeller, Delaunay, Evrard, Gauthier, Jolibois, Lestrade
Abstention (22) Aubanel, Du-mas, Grissac, Iriberry, Orsel, Quéré, Trouillet, Weygand, Ba-rès, Fabiani, Isnard, Maublanc, Néret, Othelin, Ruelle, Wintre-bert, Xardel, Aymon, Sainval, Usson, Hennequin, Pouget
Contre (12) : Cardieu, Kerma-dec, Nivard, Ségard, Vayssière, Cazeneuve, Houtin, Karminski, Quincard, Verniol, Véque, Frémont
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Article de presse en trois colonnes et constitué de deux images qui sont des photographies de presse en demi teinte ou tramage noir et blanc: Une première montre un homme et une femme charmante et la seconde une femme charmante avec une pancarte anti gouvernementale dans la main.

Mlle Dalila rejoint la coalition contre le Président !, in Les Nouvelles du Makota, 29/11/16

Le Texte brut Mlle Dalila rejoint la coalition contre le Président !
En compagnie de M. Jacques Véque, la chanteuse s'est déclarée en faveur de la motion de destitution
Nouveau coup de théâtre dans le monde politique national, particulièrement chamboulé depuis quelques jours. Mademoiselle Dominique Dalila, chanteuse de disques et de cabaret, courtisane notoire et égérie du monde licencieux, progressiste et artistique de la Capitale, vient d’apporter publiquement son soutien à la démarche de destitution entamée par M. Jacques Véque à l’encontre du Président Irreville.
Hier, l’adoption de la motion de destitution par la Chambre Censitaire constituait la première étape de cette démarche, qui n’avait jusqu’à présent jamais abou-ti depuis les quasi deux siècles d’existence de notre République. Outre le fait que cette adoption a surpris tout le monde politique, elle continue d’interroger, au regard de l’accusation sur laquelle elle repose et de la faiblesse des preuves qui l’étayent. En effet, on com-prend mal comment une institution officielle peut se fonder sur des documents non authentifiés, et dont l’intéressé et son gouvernement contestent la véracité.
En tout cas, la faiblesse de l’accusation n’aura pas empêché Mademoiselle Dalila d’apporter un soutien public et sans nuance à Monsieur Jacques Véque et à sa motion de censure. La chose est d’autant plus incom-préhensible que les soutiens mêmes de la chanteuse à la Chambre Censitaire ont fait le choix de ne voter ni pour, ni contre, mais de s’abstenir. Il s’agit donc d’un volte-face opéré en moins de vingt-quatre heures — si tant est, bien sûr, que la courtisane et ses soutiens parmi les Pères Contribuables soient réellement et directement connectés (en dehors, bien entendu, des performances professionnelles de la jeune femme).
Tout cela est très certainement lié à la tentative de meurtre dont Mlle Dalila a été victime, et à propos de laquelle les autorités gouvernementales ont fait preuve d’une indifférence telle que cela a provoqué l’indi-gnation des courants les plus modérés des trois cham-bres. Dès lors, on peut aisément comprendre que la jeune femme ait souhaité, en quelque sorte, se tourner vers M. Jacques Véque — lequel, par ailleurs, vient de lui offrir une escorte personnelle permanente composée de près de dix hommes armés. Voilà une conséquence très concrète de la négligence du gouvernement Irreville : les oppositions s’unissent.
Encore faut-il comprendre sur quelle base pourrait s’établir un accord entre les Productivistes de Monsieur Jacques Véque et les Progressistes, dont Mlle Dalila est l’un des symboles. Pour rappeler un peu les positions de chacun — et rafraîchir la mémoire des lecteurs peu versés dans la politique —, il existe quatre grandes tendances en Makota : les Traditionalistes, les Agrarianistes, les Productivistes et les Progressistes. Jusqu’à présent, et depuis maintenant plusieurs années, les Traditionalistes (c’est-à-dire les ligues de vertu), les Agrarianistes (les grands éleveurs) et les Productivistes (les industriels) étaient alliés dans une coalition gouvernementale, tandis que les Progressistes — considéré comme le parti de l’étranger — étaient de fait exclus du pouvoir. Aujourd’hui, ce sont donc deux blocs nouveaux qui se constituent sous nos yeux.
Il se trouve parmi nous, chez les plus pessimistes, certains pour prétendre que nous serions au bord du précipice constitutionnel, voire aux portes de la guerre civile. Que le Makota serait en quelque sorte en passe d'être scindé en deux entités disctinctes : l'une entre les mains des industriels et l'autre entre les mains des ranchers. Mais de telles prédictions apocalyptiques n’ont aucun lieu d’être, car, d’une part, il ne s’agit que de démettre un président vieux et fatigué, et de le faire au profit de son vice-président qui — il faut s’en souvenir — est non seulement issu du même parti, mais encore n’est rien de moins que son propre fils. En sorte que, quel que soit le résultat de ce vote de censure, et quand bien même le Président serait révoqué, il ne se passerait rigoureusement rien. La seule véritable objection que l’on pourrait nous faire, c’est
qu’en agissant ainsi sur la base de preuves aussi fragiles — voire imaginaires ou mensongères —, on ouvre la voie à des révocations fondées sur des dossiers plus fragiles encore encore que celui qui risque de couter sa place au Président Irreville.
Enfin, laissons là ces considérations spéculatives de haute politique, et penchons-nous sur cet événement presque surréaliste et assurément inattendu qui a vu s’unir deux personnes — et deux groupes — qui, sans être rigoureusement opposés, ne semblaient pas devoir jamais s’entendre. Nous voulons parler, bien entendu, de Mlle Dalila pour les Progressistes, et de M. Véque pour les Productivistes. On ne sait pas encore, à ce jour, comment s’est organisé ce rendez-vous ni tout ce qui s’y est dit. Ce que l’on sait, c’est qu’hier après-midi, Mlle Dalila a été reçue en grande pompe au Manoir Véque, où elle est demeurée jusque tard dans la nuit. On ne fera évidemment aucun commentaire sur ce que peut avoir de préjudiciable, pour l’honneur d’une maison, le fait de recevoir nuitamment et dans un cadre privé une telle femme. Nous nous doutons bien que Monsieur Véque ne manquait pas de sujets de discussion, d’autant plus qu’on le dit devenu totalement indifférent aux membres du sexe opposé depuis la mort tragique de son épouse — il y a maintenant plus de trente ans —, emportée par la tuberculose.
De son côté, Mlle Dalila n’a guère dû être dépaysée : côtoyant de plus en plus de belles maisons à mesure que progresse sa carrière de chanteuse, celle de son hôte n’aura dû lui paraître qu’une grande bâtisse de plus. Il faut dire qu’officiant depuis l'enfance comme personnel de maison dans le grand bordel de l’Impasse du Rat à Sainte-Régine — établissement où sa mère était prostituée —, puis rejoignant ensuite le non moins prestigieux cabaret dit Les Cocottes , elle n’aura jamais fréquenté que de grandes maisons qui, à défaut d’être honorables, étaient assurément très luxueuses.
Toujours est-il que les deux se sont rencontrés, et que l’entretien fut long. Il n’en est pas ressorti grand-chose publiquement, à l’exception de deux photos que nous vous communiquons ici, et qui accompagnent une déclaration conjointe — un peu longue — que nous avons donc résumée au maximum pour ne pas lasser nos estimables lecteurs. Il y est question de « faire front commun » pour lutter contre « les forces rétrogrades » qui, selon eux, « empêchent le Makota de se développer » et de devenir « le pays qu’il doit être » :
une puissance de science et de production « au service de tous », dans laquelle « tout le monde peut faire entendre sa voix », « faire valoir ses choix de vie et ses différences », et non pas un pays confisqué par « une poignée de ranchers égoïstes » qui, « de crainte de voir le pouvoir leur échapper », se seraient alliés « aux pires rustres » et avec l'aide desquels ils n’hésiteraient pas à recourir à la terreur pour imposer « leur vision rétrograde, erronée et superstitieuse du monde ». Il faudrait donc « voter cette motion de censure et se débarrasser du Président Irreville », car, « pcela constituerait un symbole envoyé au monde » et le signe qu’« une coalition pour un meilleur Makota, plus juste et plus inclusif, est possible » — et que « nos institutions sont fonctionnelles et non décoratives ».

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